Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
  • Contact

comité pour une nouvelle résistance C N R 06

Rechercher

Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 12:36

 

http://www.lacharente.com/var/lacharente/storage/images/decouvrir/art-de-vivre/tous-les-sites-de-visites/musee-de-l-ecole-publique/180012-428-fre-FR/Musee-de-l-Ecole-Publique.png


L’école publique, notre bien commun, est en train de mourir !


JE N’EXAGERE PAS ! Elle agonise lentement depuis des années déjà , et ce gouvernement est en train de lui donner le coup de grâce. 


Ne vous y trompez pas, la droite et la gauche se succèdent au pouvoir mais ils appliquent tous la même politique européenne de démantèlement des services publiques. L’école n’est pas épargnée, au contraire, elle est directement visée. 


Je suis professeur des écoles depuis plus de vingt-cinq ans et je peux constater année après année l’affaiblissement volontaire et organisé de l’école publique, toujours sous prétexte de vouloir l’améliorer, mais en réalité dans le but d’encourager la fuite vers l’enseignement privé.


La réforme des rythmes scolaires et la loi de refondation de l’école sont de véritables coups d’accélérateurs donnés à ce massacre organisé.


La réforme des rythmes scolaires ne sert qu’à faire entrer les communes et les associations dans les écoles pour qu’elles prennent la place des professeurs des écoles dans la prise en charge des enfants.


Ils veulent tout regrouper sous le terme « éducatif » qui ne veut rien dire mais qui permet de moduler entre enseignement, garderie et activités de loisirs.


Les animateurs ont envahi les écoles dans toutes les communes qui appliquent cette réforme depuis la rentrée. Les enseignants sont chaque jour un peu plus gênés dans leur travail par l’occupation des locaux et la réquisition du matériel. Je vous assure que les mairies des grandes villes sont en train de nous pousser dehors ! C’est ce qui est en train de se passer et c’est du jamais vu !


Bientôt nous verrons arriver les premiers remplaçants d’instituteurs recrutés par les mairies ( avec quelles qualifications ? ) et progressivement les écoles deviendront totalement municipales sans que l’on s’en aperçoive. 


L’Education Nationale remplacée par l’éducation municipale, ça veut dire : moins de moyens pour recruter des enseignants ( avec des qualifications inégales ), des effectifs encore plus importants dans les classes, et des programmes différents soumis aux lobbies locaux et à la couleur politique du maire et de l’équipe dirigeante. 


Sans compter que la gratuité de l’école ne sera plus garantie.


Déjà dans les écoles maternelles de certaines grandes villes, les personnels municipaux chargés de l’entretien sont « formés » pour faire des activités avec les enfants. Quand on sait que le nouveau décret sur les cycles de l’école primaires sépare maintenant l’école maternelle de l’école élémentaire, attendez-vous à ce que bientôt, la maternelles soit totalement prise en charge par les mairies et que l’enseignement que des instituteurs diplômés y dispensent actuellement soit remplacé par de la garderie et de l’animation municipales, avec participation financière des parents, puisque l’école ( l’enseignement ) n’est obligatoire qu’à partir de 6 ans.


Ils font tout ça dans votre dos en se cachant toujours derrière de prétendues bonnes intentions !


Les enseignants se sont mobilisés ces derniers mois contre tout ça mais ils ne sont pas entendus ! 


Parents d’élèves, citoyens, ne les laissez pas faire ! Mobilisez-vous pour l’école publique avant qu’il ne soit trop tard !"


(Conservez ce texte dans un coin et on en reparle dans quelques années )


Cédric Raynaud

 



 

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2013 3 02 /10 /octobre /2013 11:04

559343_397937166928402_850818561_n.jpg

 

Tous les témoignages de parents, d’enseignants, de personnels confrontés à la réforme des rythmes scolaires concordent : là où la réforme des rythmes scolaires de la loi Peillon s’applique, c’est une catastrophe !

 

Dans les 18 % des communes qui l’ont mise en place, c’est le maire qui décide l’organisation du calendrier scolaire.


A Paris, où le maire PS, Bertrand Delanoë, a fait passer son projet en force, c’est le chaos dans les écoles : les salles de classe réservées jusqu’alors à l’instruction sont utilisées par toutes sortes d’intervenants, pour toutes sortes d’activités. C’est la porte ouverte aux associations de toutes sortes ! Les horaires varient d’un jour à l’autre, d’une école à l’autre ! Les enfants fatigués, désorientés, ne savent plus où ils en sont !

Les enseignants, les personnels, les parents demandent la suspension immédiate de la réforme

Cette réforme, décidée par le maire dans le cadre d’un « projet éducatif territorial » variable d’une commune à l’autre, dépendant de la richesse de la commune, fait éclater le cadre national de l’école.

Le gouvernement voudrait imposer la réforme Peillon, reliée à son projet d’« acte III de la décentralisation », à toutes les écoles de toutes les communes à la rentrée 2014.


Ce serait alors la fin de l’Education nationale. C’est cela que l’ensemble des députés PS, Front de gauche et Verts ont voté à l’Assemblée nationale.

 

Mais dans les écoles, enseignants, animateurs et parents veulent que cela s’arrête !

 

Dans cet arrondissement de Paris, c’est l’ensemble des directeurs d’école qui dénoncent « le projet territorial qui produit au quotidien ses effets dévastateurs ».


A Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, les enseignants appellent dans l’unité de tous leurs syndicats à la grève et à un rassemblement à la mairie le 3 octobre pour « la suspension immédiate de la réforme ».


Parents, enseignants, personnels ne veulent pas de la dislocation de l’école, pas plus que les maires veulent la dislocation de la République prévue par l’« acte III de la décentralisation » avec son projet de loi sur les métropoles.


Réforme Peillon, territorialisation de l’école, « acte III de la décentralisation » avec la métropolisation, budget d’austérité aux ordres de l’Union européenne, contre-réforme des retraites…

 

Est-il légitime de constater que ce gouvernement poursuit et aggrave dans tous les domaines la politique du gouvernement précédent ?

 

Est-il légitime de dire qu’aucune concession, aucune complaisance ne peut être tolérée à son encontre ?

 

http://siteofficieldupoi.files.wordpress.com/2013/10/vignette-tract.jpg?w=630Tract:

http://siteofficieldupoi.files.wordpress.com/2013/10/tract-poi-rythmes-scolaires-2-octobre.pdf

 

Lire également :  

 


Partager cet article
Repost0
20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 21:52

La suppression du BAC est un prélude à la privatisation de l'Éducation Nationale !

 

 http://img.over-blog.com/280x300/5/38/19/90/Lucien/Lucien/Lucien-n-4/302263_237622376293216_100001363671692_580552_912912621_n.jpg

    Bonjour à toutes et à tous,

 

Il y a quelques années, un document de l'OCDE recommandait à la France de privatiser l'éducation nationale. Il se trouve que, pour la privatiser, il faudra commencer par supprimer le Baccalauréat, parce que c'est un examen dont les sujets sont les mêmes dans tous les établissements scolaires ; c'est d'ailleurs ce qui en fait toute la valeur : le BAC est reconnu sur tout le territoire ; et a partout la même valeur, quelque soit l'endroit où il a été obtenu.

 

Pour privatiser l'Éducation Nationale, il faudra commencer par la casser en petits morceaux, ainsi qu'on l'a fait pour privatiser l'ORTF, les PTT, EDF-GDF, et assez récemment la SNCF. En effet, aucun capitaliste ne voudra acheter l'Éducation nationale dans son entier.

 

Et chacun de ces petits morceaux de l'ancienne Éducation nationale aura des examens qui lui seront propres, car il sera impossible, la concurrence aidant, que le même Baccalauréat soit passé dans toutes les nouvelles entreprises d'éducation ; car, il ne s'agira plus de l'Éducation Nationale, au singulier, mais de diverses entreprises d'éducation, au pluriel, totalement indépendantes les unes des autres, et concurrentielles, chacune ayant son honneur bien à elle, chacune ayant son programme scolaire bien à elle, correspondant strictement, évidemment, aux besoins des entreprises privées locales. Les examens n'auront par conséquent absolument rien à voir d'une entreprise privée d'éducation à l'autre, et ne seront bien sûr pas reconnus partout de la même façon.

 

Il est donc impossible de maintenir l'actuel Baccalauréat si l'« on » veut privatiser l'Éducation nationale !

 

Or, justement, on nous a parlé il y a une dizaine de jours de supprimer le BAC. Ceci ne peut être qu'un prélude à la privatisation de l'Éducation Nationale !

 

    17 juillet 2013

 

    Bien à vous,
    do
    http://mai68.org/spip

 

FAIRE CIRCULER

 


Partager cet article
Repost0
20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 07:42

20 septembre 2013

 

 

Par Pascal Maillard

 

Dans un communiqué saisissant et courageux, Anne Fraïsse, Présidente de l’Université Paul Valéry Montpellier 3, explique aux personnels et aux étudiants les raisons de l’asphyxie financière de son établissement, semblable à celle de « la plupart des universités françaises ». Elle met en cause « le désengagement de l’Etat », s’en prend directement à François Hollande et critique vertement le gouvernement qui « n’a fait qu’aggraver la situation ».

 

 Alors que Geneviève Fioraso se félicitait récemment de l’accompagnement efficace que son ministère aurait apporté au redressement des universités en déficit – pourtant encore une quinzaine, soit autant qu’en 2012 -, Anne Fraïsse vient apporter, preuves à l’appui, un démenti cinglant à l’optimisme de la ministre. Vice-présidente de la Conférence des présidents d’université (CPU) de 2010 à 2012, auteure en février 2012 d’une lettre mémorable au candidat Hollande, incapable de concevoir la « rupture radicale » qu’appelait la situation dramatique de la recherche et de l’université française, Anne Fraïsse prend aujourd’hui à témoin toute la communauté universitaire de la situation dramatique dans laquelle le nouveau gouvernement met son établissement. Elle lance une alerte à laquelle nous devons être attentifs et qu'il convient de relayer largement.

 

http://www.france.attac.org/sites/default/files/imagecache/couverturelivres/coree-sud-bases-capitalisme-40-l-_pwvfz.jpeg

 

La gravité et la sincérité de cette lettre envoyée ce 17 septembre à tous les personnels et étudiants de l’une des plus grandes universités de Lettres et Sciences humaines en disent bien plus sur les causes et la nature réelles de la crise financière des établissements que les déclarations d’une ministre enfermée dans ses dénégations. Car ce sont aujourd’hui presque toutes les universités qui sont contraintes de geler ou supprimer des postes et d’amputer une partie de leur potentiel de formation et de recherche pour équilibrer leurs budgets ou faire face à des déficits structurels.


 

Que veut donc ce gouvernement ? Ainsi que l’ont fait les précédents, se servir de l’austérité comme d’un levier pour forcer les universités et la recherche à des restructurations massives et à un dégraissage de leur masse salariale ? Certains commencent à le craindre. Le gouvernement serait mieux inspiré de redéployer en urgence vers les universités et les organismes de recherche les milliards scandaleusement gaspillés en Crédit impôt recherche. La gabegie du CIR dénoncée par la Cour des Comptes n’a que trop duré ! L’argent est là : qu’il soit mis enfin au service de nos étudiants, de la recherche et de la société de demain !

 

Anne Fraïsse est courageuse. Elle a les convictions, l’intelligence et l’éthique des femmes et des hommes qui se sont formés dans les Humanités. D’autres présidents d’université feraient bien de s’en inspirer et de protester vigoureusement, collectivement et publiquement, au lieu de feindre d’hypothétiques rétablissements et de mettre leurs faibles pas dans ceux d’une ministre et d’un gouvernement autistes.

 

http://a392.idata.over-blog.com/300x212/0/08/63/00/blog/general/univ-inc1.jpg

 

 

Lire la suite  >>>   ici.

 

 

À l'article de Stéphane Maillard, j'ai ajouté ce commentaire :

 

Sans vouloir dénoncer personne, un des conseillers de Pécresse pour la LRU, ancien pdt d'université, a été nommé recteur par Hollande. Un type de 60 ans, à deux doigts de la retraite, qu'il fallait nommer à ce poste prestigieux de toute urgence.

Tendance sgenard, en gros.

 

 

Ce à quoi il a répondu :

 

Symptomatique, mais d'une grande et triste banalité. Ce gouvernement a excellé dans le recyclage ou le maintien en poste des hauts fonctiontionnaires mis en place sous l'ère Sarkozy. Madame le Recteur de l'académie de Strasbourg qui a appliqué avec vigueur les réformes de l'époque est toujours en place. Notre préfet Alsace est l'ancien chef de cabinet de Guéant. Pour ce qui est du MESR, le cabinet de Fioraso est essentiellement composé de défenseurs zélés de la loi LRU N°1. Le néo-libéralisme n'a même pas pris soin de retourner sa veste. Ou alors la couleur est la même sur l'avers et le revers...

 

 

Source : blog de  Bernard Gensane

 


Partager cet article
Repost0
14 septembre 2013 6 14 /09 /septembre /2013 11:12

Le 12 septembre, le personnel du collège Henri Barbusse de Vaulx-en-Velin (Rhône) ont appris que deux élèves de l’établissement, un élève de 6e et une élève de 4e, ainsi que leurs familles, allaient se retrouvés à la rue.

 

http://www.lyonmag.com/medias/images/photo-occupation11.jpg

 

Aussi, réunis en Assemblée Générale, les salariés du collège ont adressé ce jeudi 12 un communiqué aux différentes autorités (Rectorat, Conseil Général, Préfecture, DDASS et mairie) où ils écrivent :


"Les personnels du collège H. Barbusse, ce jour réunis, condamnent les conditions faites à ces élèves et leurs familles. Ils dénoncent à nouveau, comme ce fut déjà le cas en juin, la faillite des pouvoirs publique du Rhône, incapables de proposer une structure d’hébergement adaptée pour des familles avec mineurs.

 

Aussi les personnels du collège Henri Barbusse demandent ce jour, à ce que, faute de prise en charge par le 115, la famille Boubred et la famille Ahamada soient logées dès ce soir dans un des trois logements vacants de l’ex collège Jean Vilar, soit sur décision du Conseil Général, soit sur réquisition de la Préfecture.

 

Si un accord n’arrivait pas d’ici cet après midi 15h00, les personnels du collège Henri Barbusse se réuniront à nouveau pour communiquer par voie de presse sur les conditions de vie réservées à ces familles, sur les conditions d’apprentissage réservées aux élèves Boubred et Ahamada, sur la faillite de la prise en charge des mineurs sans abri et de leurs famille dans le Rhône, ainsi que sur la détermination des personnels à occuper le collège afin de permettre à ces familles d’avoir un abri pour les nuits à venir."


En absence de réponse des autorités, une vingtaine de salariés du collège ont occupé le collège dans la nuit du jeudi au vendredi et y ont passé la nuit. dans l’établissement. Vendredi, le personnel du collège réuni en Assemblée Générale, a décidé de poursuivre l’occupation tous le week-end. Les salariés du collège ont été rejoint dans leur lutte par les enseignants de l’école Courcelles où sont scolarisés des petits des deux familles à la rue. En tout ce sont cinq enfants de 13 ans, 11 ans, 6 ans et des jumeaux de 4 ans pour lesquels les enseignants de Vaulx-en-Velin se mobilisent.


Au delà de l’occupation du collège ce week-end afin d’y héberger les familles, en prenant "acte du silence des autorités" face à la situation précaires de ces enfants et de leurs parents, les salariés ont prévu de se mettre en grève dès lundi si aucune solution n’était proposé aux familles.


Télécharger le communiqué du 12 septembre de l’AG du personnel du collège Barbusse de Vaulx-en-Velin : communique_boubred_12_septembre_2013

 


 


Partager cet article
Repost0
11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 20:42

8 septembre 2013

 

Par Sauvons l'Ecole publique

 

http://prc-france.org/wp-content/uploads/2011/01/35-Heures.jpg

 

Ça y est, c'est maintenant officiel: alors que la plupart des enseignants ne s'en sont pas aperçu, ils ont, comme le reste du pays, bénéficié du  passage à 35 heures par semaine, même si dans leur cas les syndicats n'ont évidemment pas salué l'événement puisque cela ne s'est pas traduit par une diminution effective du temps de travail, le temps de service face aux élèves demeurant inchangé.


En effet, si les bulletins de paie mentionnaient jusqu'à l'automne 2012 un temps de travail mensuel très vague de  "plus de 120 heures" (comme pour le reste de la fonction publique) , ils indiquent maintenant de manière très précise 151,67 heures ( c'est à dire 35 [heures] x 52 [semaines] / 12 [mois] ).

Préalable nécessaire à l'annualisation du temps de travail et à la présence effective de 35 heures par semaine dans les établissements scolaires ?

Quoi qu'il en soit, une avancée sociale en appelant une autre, après la diminution virtuelle de leur temps de travail, les enseignants peuvent s'attendre maintenant à une diminution bien réelle de leurs vacances... (sans parler des diminutions du pouvoir d'achat, des retraites, et autres progrès sociaux!)... 

 

 

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 12:21

C'est l'objectif des ultras du système capitaliste,

présenté dans les années 80

par le Club de l'Horloge

qui groupait alors le FN, des RPR, des économistes ultra-libéraux de l'ALEPS*

Aujourd'hui, profitant de la remise en cause globale des conquêtes sociales et démocratiques

Ils osent proposer à nouveau leur projet...

 

çanempechepasnicolas : http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-ils-veulent-toujours-demolir-l-ecole-republicaine-et-laique-119886431.html

 

Par , économiste, spécialiste de l'éducation

http://www.economiematin.fr/media/k2/items/cache/5eacef50d535d1b8482f8ff35edba151_L.jpg

Le budget de l'Education Nationale était de 61 milliards en 2012 et a progressé de 300 millions d'euros en 2013.

Le chèque éducation est présenté par certains comme la solution pour donner à tous l’opportunité d’aller dans l’école de son choix, qu’elle soit privée ou publique. Il en serait ainsi fini de la guerre entre le privé et le public.

 

De quoi s’agit-il exactement ? Avec un chèque éducation, les parents de chaque élève recevraient un bon valable dans toutes les écoles de France, bon permettant d’inscrire son enfant dans l’école de son choix, qu’elle soit publique ou privée, proche de son domicile ou pas.

 

Liberté de choix de l'école pour les parents

On comprend que cette solution soit soutenue par ceux qui attachent une grande importance à la liberté de choix de chacun.Il n’y aurait en effet plus de carte scolaire obligeant d’inscrire son enfant dans une école proche de son domicile. Et chacun, même les plus pauvres, aurait la possibilité de choisir une école privée ce qui conduirait à plus d’égalité. On peut aussi faire valoir que les parents dont les enfants sont inscrits dans des écoles privées payent deux fois cette école, d’une part avec leurs impôts et de l’autre avec les droits d’inscriptions, dont résulte une certaine inégalité devant l’impôt. Enfin, on peut faire valoir que la mixité sociale au sein des écoles serait plus élevée ce qui ne pourrait être que bénéfique à la fraternité.

 

Ces arguments sont très importants : plus de liberté, plus d’égalité, plus de fraternité, soit les trois fondements de notre République. Raison pour laquelle le chèque éducation doit être considérée avec sérieux.

 

Les meilleures écoles continueront à attirer les meilleurs élèves 

Mais dans la  réalité, que se passerait-il ? Il va sans dire que les enfants, qui vivent dans les centres villes et ont ainsi accès à des écoles publiques de qualité, y resteront et qu’il sera impossible de les en déloger. Il en va de même pour ceux qui sont inscrits dans des écoles privées. En conséquence, la place qui sera laissée à tous ceux qui sont dans des écoles publiques de maigre qualité et qui voudraient accéder aux bonnes écoles, sera extrêmement limitée.

 

La faisabilité du chèque éducation est donc en question.Pour que cela marche, il faudrait que tous les élèves soient, en début d’année, désinscrits de leurs écoles respectives et que tous fassent une demande d’inscription dans l’école de leur choix. En dehors de la course à l’échalote à laquelle se système conduirait, mais aussi de l’immense pagaille qui s’en suivrait (tout le monde voulant s’inscrire dans les meilleures écoles et délaissant les autres), rien n’empêchera les écoles de faire leur choix en veillant à accueillir les meilleurs élèves dans le but de protéger leur réputation. En conclusion, on aurait de grandes chances de se retrouver avec des inscriptions identiques avant que le chèque éducation soit introduit.Le système conduirait aussi à une forte concurrence entre les écoles pour attirer les meilleurs élèves ce qui n’est certes pas bénéfique à une éducation apaisée et ne mettrait pas fin à la guerre entre le privé et le public.

 

C’est certainement la raison pour laquelle un tel système, qui a seulement été mis en place dans un nombre réduit de pays, n’a pour l’heure, selon les études académiques, apporté quelques bénéfices aux élèves que dans un seul, la Colombie.


Read more athttp://www.economiematin.fr/les-experts/item/6185-cheque-education-fin-carte-scolaire/?utm_source=newsletter&utm_medium=Email&utm_campaign=NL-2013-09-05#1xPsD1g2wwRgcJcI.99

 

 

 L'ALEPS est une officine créee dans les années 70 par un collabo, condamné pour "intelligence avec l'ennemi", Georges Albertini, repaire d'économistes ultralibéraux et soutenu par l'Union des Industries Minières et Métallurgiques, bastion du Medef... 

 


Partager cet article
Repost0
7 septembre 2013 6 07 /09 /septembre /2013 08:20

http://www.fbbva.es/TLFU/mult/rueda_prensa_tirole_170609.jpgL'économiste français Jean Tirole, BBVA Fondation Frontiers of Award de connaissances en économie, en finance et en gestion, lors de la conférence de presse à l'occasion de la Fondation BBVA .  Cérémonie de remise des prix.

 

Les "belles valeurs" actionnariales de Jean Tirole

2 SEPTEMBRE 2013 PAR FRÉDÉRIC DESSORT


Aujourd’hui, l’une des têtes pensantes du capitalisme actionnarial est Jean Tirole, le président de la Toulouse School of Economics (TSE). Membre du Conseil d’Analyse Economique, certains le disent nobélisable. Il est nécessaire de rappeler son positionnement intellectuel de spécialiste du capitalisme financier quant on sait comment l’école d’économie toulousaine est encensée, tant par les politiques d’une terre résolument à gauche, que par les médias régionaux.

 

Depuis trente ans, le capitalisme a viré à la financiarisation des entreprises, en radicalisant le primat des actionnaires. Or, cette évolution ne constitue pas seulement l’accomplissement légal du profit et de la propriété sur les salariés. Il y a en effet les théoriciens de cette doctrine, ses légitimateurs auprès des classes politiques du monde.

 
Depuis les années 90, les normes sociales et de gestion des entreprises – il s’agit surtout des grandes entreprises – ont ainsi convergé vers ce fondamentalisme actionnarial. L’une des principales conséquences structurelles ? Le pouvoir est passé des salariés, dans une certaine mesure, et surtout des patrons de l’entreprise aux actionnaires. Ceux-ci, désormais mondialisés, sont très souvent bien distant des réalités de leur objet d’investissement, devenu véritable machine à cash.

 
Le père spirituel de cette vision mortifère est un prix Nobel : Milton Friedman. En 1970, pendant le débat aux Etats-Unis sur la responsabilité sociale des entreprises, celui-ci affirmait : « Il y a une et une seule responsabilité des affaires – utiliser ses ressources financières et engager des activités désignées à accroître ses profits ».


Dans le sillage de cet économiste, cette dichotomie actionnaires / reste de l’entreprise a connu des développements importants.

 
Aujourd’hui, l’une des têtes pensantes du capitalisme actionnarial est Jean Tirole, le président de la Toulouse School of Economics (TSE). Membre du Conseil d’Analyse Economique, certains le disent nobélisable.

 
Il est nécessaire de rappeler son positionnement intellectuel de spécialiste du capitalisme financier quant on sait comment l’école d’économie toulousaine est encensée, tant par les politiques d’une terre résolument à gauche, que par les médias régionaux.


Récemment, Pierre Cohen se félicitait de la reconduction au Conseil d’Analyse Economique de Jean Tirole. Le maire de Toulouse se doute t-il que le projet de délocalisation du centre de recherche de Sanofi s’inscrit pleinement dans ce dogme de la valeur actionnariale que développe le président de TSE ?

 
Au préalable, bien entendu, il ne s’agit pas de confondre le positionnement des 160 chercheurs de cette institution avec celle de son président. Et Jean Tirole, faut-il le préciser également, ne travaille pas exclusivement sur le financement des entreprises, loin de là.


Une vision « orthodoxe » et « étroite »


Développons quelques éléments clefs de cette doctrine. Pour Jean Tirole comme pour de nombreux économistes, le financement des entreprises et leur gouvernance doivent donc être envisagés avec un axiome de base : la« shareholder value » – en français, la valeur actionnariale. Plus précisément, cette théorie affirme que l’entreprise n’a d’autre vocation que de maximiser les dividendes des actionnaires, et que les autres parties prenantes doivent s’en remettre à la providence de l’Etat !

 
Je ne l’invente pas, Jean Tirole l’écrit en substance dans plusieurs papiers et notamment dans un ouvrage de plus de 600 pages. Orné de sa belle reliure de Princeton University, ce livre est intitulé "The Theory of Corporate Finance". Il a reçu de belles critiques dans le monde de la finance : voir par exemple ce discours louangeur en 2007 de Daniel Bouton, alors patron de la Société Générale.


Mais revenons à l’ouvrage lui-même dont j’apporte ici quelques citations. 

 
Page 16 : « La section 1.8 reviendra sur le débat à propos de l’approche de l’entreprise par ses parties prenantes (‘stakeholder society’ en anglais dans le texte), mais nous devons indiquer dès à présent que le contenu de ce livre reflète l’agenda de l’étroite et orthodoxe vision décrite dans la citation ci-dessus ». Ladite citation est la suivante : « La gouvernance d’entreprise (‘corporate governance’) relève des « voies par lesquelles les investisseurs (‘suppliers of finance corporations’) s’assurent de leur retour sur investissement » »

 
Développée page 56, la section 1.8 s’apparente presque à une profession de foi. En quelques pages, l’apôtre de la financiarisation des entreprises met en perspective la shareholder value par opposition à la stakeholder society. C’est à dire : la gouvernance d’entreprise selon le filtre de la valeur actionnariale, ou bien au travers de l’ensemble de ses parties prenantes. Ces dernières sont constituées par les actionnaires, mais aussi par les employés, les clients, les fournisseurs, son environnement local (communautés, collectivités locales…).


Mais, pour Jean Tirole, “[...] les économistes, et du coup, le cadre et les acteurs réglementaires, ont toujours affirmé que, sur la base de prix reflétant la rareté des ressources, le management doit avoir pour objectif de maximiser la richesse des actionnaires”.


Toujours page 56, il cite, je trouve cela piquant, la critique de ses contradicteurs selon laquelle il ne faut pas débarquer des palanquées de salariés tout en payant grassement les patrons. Pour illustrer cette récusation, le chercheur toulousain choisit l’un des pires exemples qui remonte à janvier 1996 : AT&T se délestant alors de 40 000 employés au moment d’un profit record, tandis que le dirigeant recevait 14 millions de dollars. Si l’on comprend bien l’économiste, même si, on peut le présumer, il ne se réjouit pas d’un tel tableau, celui-ci est justifié par l’approche et la théorie de la valeur actionnariale.


Autre contre-argument mis en exergue par M. Tirole : les tenants de la stakeholder society voudraient une gouvernance d’entreprise partagée entre actionnaires et autres parties prenantes, notamment, les salariés. 

 
Vade retro satanas ! doit s’exclamer en son for intérieur le chercheur toulousain, qui souligne qu’une telle organisation rendrait ingouvernable l’entreprise. Soit. 

 
Mais cet argument supposé des opposants à la shareholder value est sans doute présenté de manière extrême. N’y a t-il pas, entre un kolkhoze et un management purement actionnarial, d’autres possibilités plus nuancées pour diriger une entreprise ? Par exemple, les Scop, qui se développent dans le sillage de l’économie solidaire et sociale, sont-elles des parangons d’inefficacité ?


Une dernière citation montrant bien le positionnement de Jean Tirole. Dans une de ses publications plus récente, “Individual and corporate social responsibility, 11 novembre 2009, co-signée d’un co-religionnaire de Princeton University, Roland Bénabou, il estime que “Les manuels d’économie ont donc adopté l’approche de la valeur actionnariale, qui stipule que les firmes devraient être contrôlées par la maximisation des profits des actionnaires tandis que les autres parties prenantes sont protégées par les contrats et la régulation".


Il existe heureusement quelques voix discordantes à cette pensée unique : pensons notamment aux économistes atterrés.

 
Autre exemple avec Jean-Charles Rochet, co-auteur du récent article « A critique of shareholder value optimization », dont je cite une phrase de l’introduction qui ne manque pas de sel. 

 
Précisons que cet économiste est affiché « en congé » de la TSE, même s’il en apparaît toujours comme membre. Il signe ce travail dans le cadre de l’Institut Suisse de Finance. Les premières lignes du texte plantent le décor :« Tout le monde sait que les entreprises ne sont pas juste des machines à cash pour leurs actionnaires, mais produisent aussi des biens et services pour leurs clients, et des emplois et salaires pour leurs employés. Tout le monde, excepté la plupart des économistes. En effet, dans le débat sur la responsabilité sociale des entreprises, la majorité des économistes académiques partagent la vision exprimée en termes ambigüs par Friedman (1970) : " il y a une et une seule responsabilité des affaires – utiliser ses ressources financières et engager des activités désignées à accroître ses profits " »

 

Une doctrine contre l’entreprise


La doctrine de la valeur actionnariale est claire !

 
Or, cette radicalité ne colle pas à la réalité du terrain pour ce qui est d’une bonne partie des entreprises non cotées.

 
Et pour côtoyer et rencontrer des patrons de PME de longue date, il me semble clair que cette approche partielle et exclusive de l’entreprise est contre l’entreprise. Au demeurant, les entreprises à l’organisation de plus en plus horizontales et participatives se multiplient. Faisant mentir cette représentation clivée et morcelée dictée par la doxa de la valeur actionnariale.


Bien sûr, il y aura toujours des patrons-actionnaires cupides – certains me diront qu’ils sont nombreux -, mais la majorité des dirigeants considèrent leur entreprise comme un tout : actionnaires, mais aussi salariés, fournisseurs, clients, collectivité locale, son environnement local, social et institutionnel… comme le définit fort justement l’approche de la stakeholder society. Le profit est certes un aiguillon important de l’aventure entrepreneuriale, mais il ne devrait en être le seul critère.

 
Par ailleurs, dans le sillage de l’axiome actionnarial, Jean Tirole est aussi un spécialiste de ce qu’on appelle la théorie des incitations et de l’agence. Je renvoie à cette page Wikipedia pour en découvrir les arcanes.


Mais on peut donner un exemple parlant : les bonus attribués aux patrons et autres haut-cadres afin que ceux-ci s’échinent au mieux pour optimiser la valeur actionnariale. Pour le coup, le président de la TSE a publié récemment – en décembre 2012 – un article sur ce sujet : “Bonus culture : Competitive pay, screening and multitasking”. Ou comment, à coup de quelques équilibres mathématiques, on peut aboutir au bonus optimum. Objectif : que le manager ne soit pas tenté de se reposer sur des primes trop importantes, ce qui l’endormirait, ou à l’inverse ne « souffre » de trop faibles bonus, ce qui l’amènerait à la concurrence.


Les conséquences désastreuses de l’absolutisme du profit


Accompagnant la dérégulation voulue par Reagan et Thatcher dès le début des années 80, la pensée actionnariale s’est rapidement traduite par la montée en puissance de fonds de capital-investissement, mais aussi des grands investisseurs dits « institutionnels », regroupant des millions de petits et grands porteurs, tels que les fonds de pension. 

 
Ceux-ci ont érigé en norme la rentabilité financière de 15% des firmes cotées dans les places boursières mondiales. Qu’il pleuve ou qu’il vente dans ces entreprises. 

 
Ce taux est sans doute plus élevé dans les entreprises non cotées passées aux mains de grands fonds de Private Equity si prompts à dépecer leurs proies.


Ce dogme de la valeur actionnariale s’est propagé dans une majorité de pays du monde, à quelques exceptions près. En Europe notamment, l’Allemagne a résisté à la financiarisation des entreprises. Un facteur de sa santé économique ?


Mais ailleurs, les corollaires de cette vision de l’entreprise sont nombreux : le capitalisme court-termiste ; la virtualisation mondialisée du capital ; spéculation boursière aboutissant aux bulles financières ; la déconnexion des salaires vis à vis de la productivité ; le déplacement de la valeur ajoutée des salaires vers les actionnaires ; l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires, au détriment de l’entreprise elle-même qui réinvestit moins ; les licenciements boursiers ; les dégâts écologiques ; le morcellement comptable des entreprises, conduisant à la revente par pièces, à l’externalisation des activités insuffisamment rentables vers des sous-traitants qui doivent, du coup, subir une pression maximisée sur leurs prix : une désintégration verticale qui finit par les délocalisations ; j’ajouterai aussi : l’évasion fiscale convoquée en règle.


Et pour boucler la boucle : la pression sur les salariés des grandes entreprises, obligés de rendre l’âme dans un délire productiviste.

 
La liste des conséquences désastreuses de cette grande réification cupide de l’entreprise n’est sans doute pas exhaustive, ici.

 
La mise en place de ce système de financiarisation des entreprises s’est faite au travers de changement de normes comptables, d’évaluation (par exemple : l’EVA privilégiant la performance financière de ses titres), de gestion (management au service des actionnaires…) et du travail (flexibilité, mobilité géographique,…).


Etude de cas : Sanofi


Cette vision d’une entreprise actionnariale conduit à des décisions telles que la suppression ou la réorganisation de centres de recherche jugés insuffisamment rentables. Illustration régionale patente : Sanofi ! 

 
Le groupe, qui a réalisé 35 milliards d’euros de CA et 8 milliards d’euros de bénéfice net en 2012, a récemment annoncé qu’il ne conserverait que 364 salariés sur 617 à Toulouse. Jetant aux orties le rapport Saintouil, qui préconisait le maintien de 500 emplois, après l’avoir officiellement accepté.

L’enjeu ici : augmenter la productivité de la R&D sous le dictat de la valeur actionnariale. Ou comment tordre la réalité, alors que les cycles de développement sont ce qu’ils sont – très longs – dans la création de médicaments. Le constat de la financiarisation depuis une dizaine d’années de cette firme pharmaceutique est établi de manière très claire dans cet excellent documentaire et émission présenté par Franz-Olivier Giesbert : « France : qu’as tu fait de ton industrie ? » (se positionner à la 35ème minute).

 

 

 


 

 

 

Justifiant la démarche de restructuration, Christian Jaloux, le grand patron de Sanofi France, y estime la recherche inefficace. Faux pour Laurence Millet, syndicaliste (Sud) et chercheuse sur le site de Toulouse « Tous les deux ou trois ans, la recherche est cassée, on destructure, et du coup cela déstabilise totalement la recherche. On ne peut imaginer trouver des choses [nouvelles molécules] en deux ans ! », répond-elle.


Depuis trois décennies, le néolibéralisme a érigé l’argent en valeur cardinale de la société. L’argent-roi, il y a ses théoriciens thuriféraires, mais nous sommes tous, citoyens et politiques, responsables d’avoir laissé se développer cette gangrène.

 

Les excès du capitalisme financier ont-ils été suffisants pour que la prise de conscience soit suffisante à le renverser ? Je crains malheureusement que nous n’ayions pas encore touché le fond pour cela.


Post Scriptum  : le dogme de l’actionnaire roi vient de trouver une nouvelle formulation dans un contexte particulier. Jean Tirole, Guillaume Plantin (TSE) et David Thesmar (HEC Paris), signent dans les Notes du Conseil d’Analyse Economique – dont ils sont membres – un article intitulé « Enjeux économiques du droit des faillites ». Je propose de lire cette tribune de Christophe Lèguevaques publiée par le Monde. L’avocat toulousain revient sur cette proposition des économistes de renforcer les droits des actionnaires dans le cadre d’une procédure de liquidation judiciaire…

 

Source: 

http://www.solidees.org/wp-content/uploads/2012/02/logo_friture.gif

 

 

 

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 09:40

2 septembre 2013

Nathalie Valentine Legros

 

 

J’ai décroché à 15 ans du parcours scolaire en Seconde... Crise d’adolescence ? Refus d’un système qui ne forme qu’en formatant ? Problèmes dans la sphère familiale ? Qu’importe...

 

A 20 ans, je décide de plonger dans la vie en mettant toutes les chances de mon côté. Mais, la société fait la sourde oreille : je n’aurai ni bourse ni aide car je ne corresponds pas aux critères, même si j’y ai droit compte tenu de ma situation sociale...

Si ta famille n’a pas les moyens, abandonne le projet de faire "Capacité en Droit" à l’université et va au Pôle-Emploi te trouver un job ! Rentre dans le troupeau !

Le décrocheur est-il une sorte de "déserteur" que l’on punit ?

Voici la lettre que je n’enverrai pas au Président de la République...

 

http://www.7lameslamer.net/local/cache-vignettes/L550xH299/capture_d_e_cran_2013-09-02_a_20.11.10-39451.png

Photo extraite du carnet de voyage de Brice Challamel


« Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps. Je viens de recevoir mes papiers militaires pour partir à la guerre avant mercredi soir... »


En ces temps terribles où gronde le bruit des bottes, où l’on massacre à tour de bras, où l’on manipule l’information, où l’on prétend vouloir faire la guerre au nom de la paix, la chanson de Boris Vian, « Le déserteur », n’est pas loin de me tirer les larmes des yeux. Larmes de colère !


Elle s’est imposée à moi comme ça, cette chanson, lorsque j’ai reçu, non pas « mes papiers militaires pour partir à la guerre », mais juste un mot en pleine figure, sur l’écran de mon ordinateur : «  Rejeté  ». Pas d’explications, pas de formule de politesse, pas d’encouragement à poursuivre quand même. Ni bonjour, ni au revoir, ni merde. Non. Juste un mot : «  Rejeté  ».


Quelle est cette société qui décide de «  Rejeter  » ? Quel est ce pouvoir absolu qui désigne celui qui sera inclus et celui qui sera exclu ?

 

http://www.7lameslamer.net/local/cache-vignettes/L550xH196/capture_d_e_cran_2013-09-02_a_20.22.18-7c69a.png

Une lettre inspirée par Boris Vian...


Alors, je me suis décidé à écrire une lettre à François Hollande, Président de la République française. Voici donc la lettre que je n’enverrai pas au Président de la République...


Monsieur le Président


Je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps et si vos collaborateurs surfent un peu sur le net. J’ai déserté il y a quelques années les bancs de l’école, ou plutôt ceux du lycée. Il y a un terme qui désigne ceux qui, comme moi, échouent et quittent le cursus scolaire : on nous appelle les «  décrocheurs  ». Remarquez, Monsieur le Président, que ce terme dédouane la société de son échec à intégrer les individus qui ne correspondent pas au moule, en leur rejetant la responsabilité du décrochage ! En nous qualifiant de «  décrocheurs  », on nous accuse et on nous refuse le statut de victimes — ce que nous sommes pourtant — d’un système dont tout le monde connaît les limites.


Solitaire dans mon rythme et toujours décalé


J’ai fait, sans conviction, quelques tentatives pour me raccrocher aux wagons de la classe de Seconde, mais malgré une intelligence remarquée par les enseignants, je n’ai jamais retrouvé le goût de l’apprentissage scolaire. Le ressort était brisé. Je me souviens qu’en CE1, une maîtresse avait souhaité me faire sauter une classe et m’inscrire directement en CM1 sans passer par le CE2. J’ai refusé, considérant cela comme une punition. Ce fut mon premier acte de résistance face au système. Un acte sans grande portée certes mais je compris au fur et à mesure de ma scolarité que je n’étais jamais dans le bon tempo. En avance sur les uns, en retard sur les autres, solitaire dans mon rythme et toujours décalé.

 

http://www.7lameslamer.net/local/cache-vignettes/L550xH339/capture_d_e_cran_2013-09-02_a_20.31.03-2de16.png

J’ai payé le prix fort puisque je suis passé par un séjour en hôpital psychiatrique.


Tel un gangster en prison


Il y a quatre ans, je suis donc devenu un «  décrocheur  ». J’ai dû, à cette époque, me plier au ballet des parapluies que la société ouvre alors pour se donner bonne conscience et trouver dans un parcours personnel les causes de son propre échec et de son incapacité à gérer l’individuel au sein du collectif : psychologues scolaires, proviseur, conseillers d’orientation, psychiatres, médecins, assistante sociale, éducateurs spécialisés, amis de la famille tentant de me raisonner... Jusqu’à ce que je dise : STOP ! Combien de fois ai-je dû affronter, avec le sourire de la honte, les questions anodines de ceux qui me demandaient comment se passaient mes études ? J’avais 16 ans et une part de révolte en moi. Je n’avais envie de rien, juste que l’on me laisse tranquille. J’en ai payé le prix fort puisque je suis passé par un séjour en hôpital psychiatrique. Je savais que je n’étais pas fou mais il paraît que c’est justement le propre des fous que de se prétendre sains d’esprit. Alors, j’ai serré les dents, j’ai courbé le dos et joué le jeu des « remises de peine » — tel un gangster en prison — attendant que cette autre administration, l’hospitalière, me rende ma liberté, celle-là même que j’avais prise quelques mois auparavant en désertant le lycée.


Capable de damer le pion à de nombreux informaticiens


Je ne suis pas fou. Je sais que pour vivre et exister dans cette société basée sur la compétition, il faut être « le plus fort » au moins dans un domaine. Alors, je me suis mis à étudier, tout seul, dans ma chambre, devant mon ordinateur. Des journées et des nuits à faire des recherches, tester, expérimenter, comparer, développer, approfondir mes connaissances. J’ai bidouillé, décortiqué certains mécanismes, démonté et remonté l’horloge du temps. Je me suis documenté, perfectionné.


Et je suis devenu peu à peu un informaticien performant, améliorant au passage mon anglais. Ma qualité : je suis têtu, persévérant et tant que je n’ai pas trouvé la solution à un problème, je cherche. Bien-sûr, je n’ai pas de diplôme mais je suis capable de damer le pion à de nombreux informaticiens officiels. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui me l’a dit...


http://www.7lameslamer.net/local/cache-vignettes/L550xH347/capture_d_e_cran_2013-09-02_a_20.40.26-923d5.png

L’amour, ça te tombe dessus sans prévenir. Et elle, elle allait chavirer ma vie.


Mon arrière-grand-mère écrivait à de Gaulle


Et puis, il y a eu ce jour du mois d’août 2011... Deux ans maintenant. Elle est entrée dans ma vie... Cela faisait longtemps que je l’attendais. L’amour, ça te tombe dessus sans prévenir. Et elle, elle allait chavirer ma vie. Chavirer dans le bon sens, le bon rythme, le bon tempo. Tout comme il faut !


Monsieur le Président, jusque là, vous devez vous demander ce que je peux bien attendre de vous... Je ne suis pas le premier décrocheur et certainement pas le dernier. D’ailleurs, en vous adressant cette lettre, je ne fais que renouer avec une « tradition familiale » puisque mon arrière-grand-mère écrivait au Général de Gaulle à chaque contrariété que lui réservait la vie. En fait, voyez-vous Président, je n’attends rien de vous. Mais je veux que vous sachiez, qu’au bout de la chaîne, il y a des filles et des gars comme moi. Qui veulent s’en sortir. Qui ne demandent que ce à quoi ils devraient avoir droit. Et que l’on disqualifie sans autre forme de procés !


« Nous sommes désolés »


Avec ma copine, on a décidé d’aller là-bas en France. De dé-sauter la mer. Faire des études. Sans le bac, j’ai trouvé une filière qui me permettait de reprendre le cours interrompu de mes études : capacité en Droit. Au bout d’un an, on obtient un équivalent bac ! J’ai fait des tas et des tas de démarches au cours desquelles à aucun moment on ne m’a dit : « sans bac, pas de bourse » ! On ne m’a pas non plus conseillé, ni orienté, ni même parlé d’expériences comme les « écoles de la deuxième chance »... Orphelin de père, et ayant derrière moi un petit frère de 8 ans, je pensais naïvement que mon dossier de demande de bourse — dossier complet et déposé dans les délais — ne serait qu’une formalité. La simulation en ligne démontrait que je pouvais prétendre à presque 2000 euros par an. Mais, il y a deux jours, inquiet de ne pas avoir de nouvelles, je consulte mon dossier sur Internet et je prends en pleine figure ce mot : «  Rejeté  » ! Rien qu’un mot. Sans explication. Sans motivation. Sans autre forme de procès... Je suis donc «  Rejeté ». Disqualifié !


http://www.7lameslamer.net/local/cache-vignettes/L550xH550/capture_d_e_cran_2013-09-02_a_20.27.38-e72b9.png

Votre guerre, je ne veux pas la faire ! Illustration : Ben Heime.


Passé le moment de colère et de sentiment d’injustice, je prends mon téléphone pour tenter d’en savoir plus. Et là, la sanction tombe : vous n’avez pas le bac donc, vous ne pouvez pas avoir de bourse... « Nous sommes désolés ». Logique implacable ! J’ai poussé mon « enquête téléphonique » en appelant plusieurs organismes susceptibles de m’aider : conseil général, conseil régional, LADOM, CRIJ, CNARM, etc.


Ansort aou ! Par ou mèm !


Je résume la situation : pour avoir une bourse universitaire, il faut avoir le bac. Sinon, il faut s’orienter vers l’insertion professionnelle directement et, de fait, renoncer aux études. Dans le cas où tu vas à l’université sans le bac, ce qui est mon cas (pour une première année de Capacité en Droit), il n’y a pas de bourses.


Voilà donc l’objet de ma lettre, Monsieur le Président ! Sanctionné une première fois par un système scolaire auquel j’étais « inadapté », je suis une nouvelle fois sanctionné et disqualifié par un système social qui rejette ceux qui ont eu un « incident » de parcours, voire un « accident » de la vie ! Une double peine donc qui ressemble à s’y méprendre à une sérieuse panne de l’ascenseur social ! Ansort aou ! Par ou mèm !


Je n’ai pas abdiqué. Et je profite, Monsieur le Président, de cette lettre anonyme pour vous dire par ailleurs... que votre guerre, je ne veux pas la faire... Car je ne suis pas sur terre pour tuer de pauvres gens.

 

Histoire recueillie par Nathalie Valentine Legros

 


 



 

Partager cet article
Repost0
5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 08:00

http://www.lenouvelliste.ch/multimedia/images/img_traitees/2011/12/ecole2_zoom945.jpg

 

 

Plus de 800 000 enseignants, 12 millions d’élèves ont vécu la première rentrée du gouvernement Hollande, marquée par la réforme dite « des rythmes scolaires » dans le primaire et par une embauche massive de contractuels à tous les niveaux.


Dans le primaire, la réforme concerne cette année 17 % des communes. Par la territorialisation de l’enseignement, elle instaure la confusion entre encadrement public et privé. Des activités sont confiées à des personnels précaires recrutés localement. Ainsi la mairie de Mainvilliers en Eure-et-Loir, pour encadrer les élèves, a créé des emplois de trois heures par semaine.


Dans le primaire comme dans le secondaire, les nouveaux enseignants se retrouvent sous deux statuts différents. Celui de fonctionnaire stagiaire pour ceux qui ont réussi le premier concours des professeurs 2013. Celui de contractuel pour ceux qui ont réussi l’écrit du deuxième concours exceptionnel et qui enseigneront à tiers temps (payé 853 euros), en attendant un an pour passer l’oral et espérer la titularisation.


Jean-Marc Ayrault, Premier ministre,  avait déclaré le 22 août sa « détermination à changer l’école ». Son ministre Vincent Peillon prévoit d’alléger les programmes et de refondre les statuts, en comptant, pour faire aboutir ce chantier explosif, sur un consensus avec les syndicats.


Pour le moment dans de nombreux établissements scolaires, les sections syndicales appellent à se mobiliser pour rejeter la réforme du gouvernement sur les retraites.


 

Partager cet article
Repost0