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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 23:31

http://www.crise-economique.net/wp-content/uploads/2012/05/Fran%C3%A7ois-Hollande-caricature_E-T.jpg

Par Michel Soudais - 16 mai 2013


François Hollande se dit de nouveau « socialiste » mais l’essentiel de ses annonces sont en rupture avec les fondamentaux de la gauche.

 

« Je suis socialiste. » De toutes les annonces faites par François Hollande lors de sa conférence de presse, cette réponse du président de la République à une question, qui lui demandait s’il était social-démocrate, fait figure de scoop. A double titre.


D’abord parce que l’affirmation, un peu bravache (« Est-ce que ce serait mieux social-démocrate ? »), contredit d’abord l’aveu qu’il avait fait à David Pujadas, le 28 mars, sur France 2. Le chef de l’Etat avait alors déclaré « maintenant je ne suis plus un président socialiste », suscitant le trouble dans les rangs du PS. D’où sans doute le souci de rassurer ses troupes, juste avant une rencontre avec les parlementaires socialistes, pour la première fois depuis son élection.


Ensuite parce que l’on cherche en vain dans les politiques annoncées ce qui le rattache encore à cette tradition politique. Que ce soit dans l’exposé de ses initiatives pour « sortir l’Europe de sa langueur » ou dans la feuille de route qu’il a tracée en politique intérieure, le parti-pris est clairement libéral. Et si, lors de sa première conférence de presse en novembre, le chef de l’Etat, avait définit sa politique comme un« socialisme de l’offre », aujourd’hui il ne reste plus de cet oxymore qu’une politique de l’offre très classique. Et nettement affirmée.


Tout au long de cette conférence de presse de près de 2h40, François Hollande s’est méthodiquement appliqué à briser les fondamentaux de la gauche.


Sur l’Europe, le chef de l’Etat avoue ne plus avoir l’ambition de changer le statut de la BCE : « Même si j’en avais la volonté (sic), ce ne serait pas possible », dit-il, rompant avec tous les textes du PS qui réclament ce changement de statut depuis une décennie. S’il évoque encore l’harmonisation fiscale, à laquelle devrait œuvrer le gouvernement de la zone euro qu’il propose d’installer, reprenant en cela une demande d’Angela Merkel, c’est pour palier à des distorsions de concurrence et de compétitivité.


Quand, pour balayer les accusations d’indécision, il revendique d’avoir pris « des décisions », les exemples qu’ils citent sont emblématiques d’un ralliement à l’idéologie néolibérale. Il se félicite d’avoir pris le rapport Gallois sur la compétitivité « en totalité ». Et d’avoir réussi « la réforme du marché du travail, qu’on disait impossible » (comprendre : que Nicolas Sarkozy n’est pas parvenu à faire).


Sur la réduction des dépenses publiques, François Hollande se vante également de faire mieux que Nicolas Sarkozy : «   Quand je regarde ce qu’a été la dépense publique de l’Etat en 2012, elle a été légèrement inférieure à celle qui a été prévue. En 2013, elle sera stable et en 2014, elle reculera de un milliard et demi. Et on viendrait nous dire que l’on n’a pas fait d’économies !  » Et veut tordre le cou à l’idée que la gauche serait synonyme de plus d’impôts.


S’agissant des retraites, François Hollande met également ses pas dans ceux de son prédécesseur en reprenant le refrain qu’affectionnait ce dernier : « Des lors que l’espérance de vie augmente, on devra travailler aussi un peu plus longtemps. »


 Les annonces économiques vont dans le même sens :

  • L’élargissement des emplois d’avenir au secteur privé (surtout dans le tourisme et les services à la personne), constitue un nouveau cadeau fait aux entreprises, après les 20 milliards de crédit d’impôt sans contrepartie et quelques autres.
  • L’annonce d’une réforme des plus-values de cession mobilière, en présage un autre.
  • La « simplification administrative » est synonyme d’une moindre régulation.
  • La « cession de participations publiques dans des entreprises » traduit un désengagement de l’Etat.
  • L’appel à des « fonds d’investissements », « parfois même de l’étranger », pour contribuer au grand plan d’investissement sur dix ans, ne peut qu’accroître notre dépendance à la finance.

    Partisan affirmé du « consensus », François Hollande nous a gratifié d’une confidence révélatrice : « Chaque fois qu’il y a une bonne proposition venant du camp d’en face, je demande au gouvernement de s’en emparer. »


    On avait bien remarqué que ce n’est pas dans sa majorité (celle qui lui a permis d’être élu), ni même auprès des formations alliées au PS dans le gouvernement, que François Hollande puise son inspiration. Cela allait sans doute mieux en le disant.


    http://www.politis.fr/A-l-offensive-Mais-contre-son-camp,22191.html

     


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    16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 22:22

    http://article-50.eu/wp-content/uploads/2013/04/734709_423321154410972_1293988749_n.jpg?5ae86d

    Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

    Le 16 mai 2013.

     


    Le Journal du Dimanche du 27 avril 2013 a publié un sondage réalisé par l’IFOP sur le thème « Les Français et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale ». Un certain nombre de responsables politiques de droite (Benoist Apparu, François Bayrou, François Fillon) et Nicolas Dupont-Aignan, ont soutenu cette idée en voulant certainement « surfer  » sur les résultats de ce sondage. Nicolas Dupont-Aignan est allé plus loin, en tentant de séduire l’électorat du Front national. Ainsi, le président de Debout la République, lors de son passage sur France-Info le vendredi 10 mai, a déclaré qu’il préconisait un gouvernement d’union nationale dans lequel pourrait figurer un dirigeant du Front national.

    (…)
     

    Pour lire la suite, cliquez ci-dessous :
    http://www.m-pep.org/spip.php?article3315

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    12 mai 2013 7 12 /05 /mai /2013 19:09

    Un an après l'élection présidentielle, l'intellectuel, coauteur du « Mystère français »

    dresse pour Marianne un bilan des espoirs trahis.

    Entretien avec Aude Lancelin et Laurent Neumann.

    http://www.eteignezvotreordinateur.com/wp-content/uploads/2010/09/todd.jpg

     

    Marianne : Lorsque nous nous sommes vus, il y a six mois, vous évoquiez encore l'hypothèse qu'au bout de son quinquennat François Hollande puisse avoir mué en une sorte de géant à la Roosevelt... Aujourd'hui, un an presque jour pour jour après son élection, considérez-vous qu'il a d'ores et déjà échoué ? 

    Emmanuel Todd :
     On n'a pas besoin de moi pour le savoir. Hollande a eu sa chance, peut-être en aura-t-il une deuxième. J'aime assez la notion américaine d'une « deuxième chance ».Pour la première, c'est réglé. Je peux vous dire ce qui m'a fait accepter l'évidence. 


    D'abord, l'incapacité à imposer la taxation à 75 %. Un président de la République française a l'arme du référendum, mais il s'est couché. Deuxième chose : la réforme du marché du travail qui place Hollande à la droite de Sarkozy. Troisième chose : la réforme bancaire a été vidée de son contenu. Quelques modifications cosmétiques sont en cours, mais, en gros et en pratique, l'Etat va rester garant de la spéculation des quatre grandes banques systémiques françaises. 

    Vient l'affaire Cahuzac. J'ai d'abord trouvé cette histoire idéologiquement géniale. Le garant de l'austérité budgétaire est donc un pourri : une ruse de l'histoire pour mettre à nu le système ! Si on réfléchit, en effet, ses alter ego européens ont également des liens troubles avec le système bancaire. L'Italien Mario Monti, qu'on a essayé de nous vendre comme un père la vertu, était par exemple en liaison avec Goldman Sachs. Cahuzac n'était pas un atome solitaire de corruption, mais une pièce dans un système. 

    Et quelle est, selon vous, la nature de ce système ? 

    E.T. : Cahuzac nous révèle ce qu'est la dette publique. Le prêt aux Etats est une sécurisation de l'argent des riches, Karl Marx l'avait vu. La dette des Etats est une invention de la finance privée ! L'austérité, le « rétablir les comptes publics », c'est maintenir l'Etat en situation de servir les intérêts et d'incapacité à faire la seule chose qu'il devra faire un jour, inévitablement : le défaut sur la dette. Refuser de payer. 

    Je suis ici aux antipodes de l'idéologie dominante, dans l'impensable d'une époque dont l'argent est la religion et la divinité, l'euro. Pourtant, l'arrêt des économies développées est bien dû à l'accumulation d'argent inutile en haut de la structure sociale. Pour relancer la machine et refonder la démocratie, il faudra remettre les compteurs à zéro. Partiellement seulement, je ne suis pas un révolutionnaire. 

    Qu'un type comme Cahuzac se fasse prendre, ça fait donc avancer le schmilblick. Ensuite, j'ai continué à réfléchir. Je suis le contraire d'un fin psychologue, mais même moi j'aurais anticipé qu'un médecin préférant l'implant capillaire à la guérison des gens était un amoureux de l'argent. Hollande l'a choisi. C'est une faute morale. Ce choix suggère chez le président une insuffisance de l'instinct de moralité. Quand j'ai appris que le trésorier de sa campagne, Jean-Jacques Augier, avait un compte aux Caïmans, alors qu'au même moment Hollande faisait son discours antiriches du Bourget, j'ai craqué... 

    A cet égard, la réponse affolée du gouvernement demandant une publication du patrimoine des élus vous a-t-elle semblé pertinente par rapport à la crise ouverte par la fraude et le mensonge de l'ancien ministre du Budget ? 

    E.T. : C'est le pire, cette tentative d'enfumage sur la transparence. Là, Hollande devient une menace. Cahuzac, qu'il avait lui-même nommé, se fait prendre, et que fait-il ? Il désigne l'ensemble de la classe politique comme suspecte ! C'est un acte antidémocratique majeur. 

    Nous avons certes échappé à l'ambiance fétide du sarkozysme, antimusulman, antiétrangers, antiroms. La priorité, il y a un an, c'était de faire dégager Sarkozy. C'est pour ça que je ne m'excuserai jamais d'avoir soutenu Hollande ! Mais ce qu'il y a de magique avec les socialistes, c'est que, en arrêtant de désigner des boucs émissaires, stratégie de diversion spécifique du sarkozysme, Hollande et le PS se sont retrouvés à poil. 

    Ils nous laissent voir les rapports de force réels, entre l'Etat et la banque notamment. Je pense à ce sketch du Café de la Gare : une scène plongée dans le noir, un projecteur s'allume, un mec apparaît éclairé au centre, tout nu. C'est ce qui vient d'arriver à Hollande. 

    Au début de son quinquennat, le bouc émissaire, c'était les riches, et l'ennemi pointé du doigt, la finance. La presse de droite joue d'ailleurs, aujourd'hui encore, sur cette hantise du matraquage fiscal. Le vote de la taxation sur les transactions financières, par exemple, c'est du bluff complet à vos yeux ? 

    E.T. : Les riches ne sont pas un bouc émissaire, ils sont le problème ! [Rires] L'échec de la réforme des banques a été bien analysé par des économistes comme Gaël Giraud. Ce tournant me mène à la conclusion qu'existe au PS une véritable « tendance bancaire », s'opposant non seulement à la gauche du parti, mais aussi à une majorité de parlementaires implantés dans les régions. 

    La réforme a été neutralisée par la toute fraîche députée PS Karine Berger, qui, je cite Wikipédia, avait auparavant travaillé pour Euler Hermes, filiale du groupe allemand Allianz, aidée par son associée, Valérie Rabault, venue, elle, de la Société générale et de BNP Paribas. Ensemble, elles ont signé un livre au titre visionnaire : Les Trente Glorieuses sont devant nous

    On pourrait aussi citer des gens comme Emmanuel Macron, jeune secrétaire général adjoint de l'Elysée, venu de la banque Rothschild. Le passé de ces personnes, et sans doute leur avenir, à partir de 2017, quand il n'y aura plus qu'une poignée de députés PS à l'Assemblée, sont dans le système bancaire. L'opération « mains propres » est donc un scandale. 

    Devons-nous savoir combien de Mobylette possède la ministre de la Jeunesse et des Sports ? Ce qui serait décisif, ce serait d'avoir l'organigramme des interactions entre les banques et l'Inspection des finances ou la Cour des comptes. En termes de science politique, le pouvoir réside dans ces liens entre la haute finance d'Etat et la haute finance privée. 

    Partant de cette question, on peut dérouler l'histoire du « néolibéralisme » à la française depuis les années 80. Le pouvoir financier, détenu à l'origine par des hauts fonctionnaires gaullistes, honnêtes et patriotes, est passé dans le secteur privé. La seule chose qui ait été conservée, c'est le caractère hyperconcentré du système. 

    Un peu sur le modèle de ce qui s'est passé avec les oligarques dans les années 90 en Russie, après la chute du Mur... 

    E.T. : Bien sûr. L'Etat était tout en Russie et, après la fin de l'URSS, les mêmes personnes sont restées aux commandes de ce qui a été privatisé. L'incarnation totémique du système français, c'est Michel Pébereau, devenu le parrain de ce petit monde. Je cite là encore sa fiche Wikipédia :« Michel Pébereau quitte l'administration pour rejoindre le Crédit commercial de France en 1982. Il mène à bien la privatisation de deux banques dont il sera le PDG : le Crédit commercial de France, de 1986 à 1993, puis la Banque nationale de Paris (1993), devenue BNP Paribas en 2000, qu'il préside de 1993 à 2003. »

    Quant aux jeunes qui sortent le mieux classés de l'ENA - non pas les meilleurs, mais les plus aptes, moralement et socialement, à fayoter -, on les retrouve à l'Inspection des finances, à la Cour des comptes, puis dans les cabinets ministériels, et bien sûr au ministère des Finances. Les ministres importants n'ont pas la liberté de choisir leur directeur de cabinet et vivent sous leur surveillance. 

    Ces jeunes gens, leur avenir est dans le privé. Ils payent donc d'avance ! Ils enterrent la réforme des banques. Ils passeront dans ces banques et les grandes boîtes privées, cooptés par leurs parrains. C'est de transparence sur cette mécanique dont nous avons besoin. La vérité aujourd'hui révélée - le hollandisme, par ses bourdes, reste révolutionnaire ! -, c'est que les banques contrôlent l'appareil d'Etat. 

    Ce que vous décrivez, c'est exactement le reproche majeur qu'on faisait déjà à Nicolas Sarkozy. Au moment de la grande crise de 2008, on a ainsi pointé le fait qu'il a inventé la sortie de crise avec les banquiers. Ces reproches, ce sont aussi les mêmes qui sont aujourd'hui adressés à Obama... 

    E.T. : La crise met à nu l'oligarchie. Si l'on va au bout de l'analyse, ce n'est plus l'exécutif qui attaque le Parlement en exigeant la transparence, c'est le système bancaire. Patrick Weil a raison : cessons de pourchasser le cumul des mandats, cumul qui, en assurant aux députés des bases régionales, les aide à résister au pouvoir exécutif et bancaire. 

    Compte tenu de la dégradation spectaculaire du crédit accordé à François Hollande en moins d'un an, quelles sont les ressources dont il dispose désormais ? 

    E.T. : Si nous restons dans la zone euro, toute prétention à l'action est une blague. Hollande, c'est un président local dans la zone mark. La réalité, c'est que nous sommes revenus à la situation où la Banque de France était l'affaire des 200 familles. Sauf que, maintenant, ce ne sont même plus 200 familles françaises qui font la loi, c'est l'Allemagne ! 

    Vous souscrivez donc à cette idée de bras de fer nécessaire avec la chancelière Angela Merkel, pour sortir de l'ornière économique, retrouver la croissance et ressouder la gauche ? 

    E.T. : Attaquer Merkel, c'est la dernière illusion socialiste, ça revient à attaquer un fondé de pouvoir. C'est le patronat allemand qui ne veut pas d'une explosion de la zone euro. Ce sont ces patrons, organisés, à l'allemande, qui permettent à Mario Draghi [président de la Banque centrale européenne] de faire des politiques de sauvetage des banques. Il leur faut encore quatre ans pour flinguer définitivement l'industrie française. La durée de la présidence Hollande, justement. 

    La situation, je pourrais la schématiser ainsi... [Emmanuel Todd sort alors une feuille de papier et dessine un diagramme.] En haut : le patronat allemand. Juste en dessous, décalée, Merkel : préposée à la gestion des protectorats européens ! Directement aux ordres du patronat allemand : la Banque centrale européenne. Aux ordres de la BCE : les banques françaises. Sous le contrôle des banques : les inspecteurs des finances de Bercy, avec comme attaché de presse Pierre Moscovici ! Et tout en bas : François Hollande. Je ne trouve à Hollande aucune fonction identifiable. Donc j'inscris : «Rien.» [Rires.] 

    Mais vous n'avez pas complètement répondu... Compte tenu de ce que vous dites aujourd'hui, est-ce que c'est une si mauvaise intuition de la part du PS d'aller ainsi se confronter à l'Allemagne ? 

    E.T. : Nos socialistes veulent croire que le retour des sociaux-démocrates allemands au pouvoir ferait une grosse différence. Karine Berger m'avait déjà fait le coup avant la présidentielle, durant un débat devant une section socialiste. Mais les réformes les plus dures en Allemagne ont été faites par Schröder ! La social-démocratie allemande, historiquement et géographiquement, est dans la continuité du protestantisme, donc du nationalisme. Avec eux, ce serait pire. Donc évidemment, l'Allemagne est le problème. Les politiques français, si durs avec leur population et leurs PME,en sont au stade Bisounours sur l'amitié franco-allemande. 

    Mais l'Allemagne, qui a déjà foutu en l'air deux fois le continent, est l'un des hauts lieux de l'irrationalité humaine. Ses performances économiques « exceptionnelles » sont la preuve de ce qu'elle est toujours exceptionnelle. L'Allemagne, c'est une culture immense, mais terrible parce que déséquilibrée, perdant de vue la complexité de l'existence humaine. Son obstination à imposer l'austérité, qui fait de l'Europe le trou noir de l'économie mondiale, nous impose une question : l'Europe ne serait-elle pas, depuis le début du XXe siècle, ce continent qui se suicide à intervalles réguliers sous direction allemande. 

    Oui, un « principe de précaution » doit être appliqué à l'Allemagne ! Ce n'est pas être un salaud xénophobe de le dire, c'est du simple bon sens historique. D'autant que ce pays est, à l'insu de nos chefs, dans une logique de puissance. Le seul obstacle à une hégémonie durable en Europe, pour l'Allemagne, aujourd'hui comme hier, c'est la France, tant qu'elle ne sera pas définitivement à terre économiquement. Mais je comprends que ce soit difficile pour nous d'admettre l'évidence : nous pensions tellement ne jamais revoir ces rapports de force. 

    Le président vous a invité à l'Elysée il y a quelques mois pour un petit déjeuner. Que lui avez-vous conseillé ? 

    E.T. : L'une des rares choses dont je me souvienne, c'est qu'il prenait conscience de l'existence d'une Europe protestante et plaisantait sur le fait que les Finlandais étaient encore plus raides que les Allemands. Je lui ai suggéré qu'il fallait réunir une commission de réflexion sur la viabilité de l'euro mêlant des économistes orthodoxes et des économistes critiques, comme Jacques Sapir, Jean-Luc-Gréau, Gaël Giraud, Paul Jorion ou Frédéric Lordon. La seule existence de cette commission aurait intimidé les Allemands et fait baisser l'euro. 

    Mais là est la preuve ultime de l'insuffisance intellectuelle et morale des classes supérieures françaises : personne n'ose, hors du Front national, poser la question de la viabilité de l'euro, cette monnaie qu'on doit sans cesse sauver, avec un taux de chômage qui s'emballe et des revenus qui plongent. Même Mélenchon n'y arrive pas. La gauche du PS, les Marie-Noëlle Lienemann et Emmanuel Maurel, en sont incapables et nous proposent des politiques de relance impossibles en économie de libre-échange, qui n'aboutissent qu'à renforcer encore l'industrie allemande. 

    Et que dire du conformisme europhile de cette institution centrale qu'est le Monde, ou de revues comme « Pas d'alternatives économiques » ? Pour arriver à infléchir tout ça, il faudrait que Hollande soit plus que de Gaulle. Mais il l'a dit, il n'est que normal. Ordinaire même. Mes restes d'espoir, je les mettrais plutôt dans une révolte du Parlement. 

    Mon fantasme ? Une chambre des députés qui, dissoute par le président, pardon, par le système bancaire, refuserait de se disperser en s'appuyant sur une société exaspérée. Mais peut-on prendre au sérieux quelqu'un qui a pris Hollande au sérieux ? 
    http://m.marianne.net/Goodbye-Hollande%C2%A0_a228622.html

     

     

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    7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 11:04

    Au son de l’internationale…

     

    http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2013/05/CONF_INTER3.jpg

    Malgré quelques coups bas dérisoires de dernière minute*, la première conférence du PRCF sur les questions internationales a été un grand succès, tant du point de vue des contenus développés que du point de vue de l’ambiance extrêmement chaleureuse, fraternelle et internationaliste de cette première rencontre internationaliste présidée et animée par Pierre Pranchère, Léon Landini, G. Gastaud, A. Manessis et V. Flament. Que soient chaleureusement remerciés tous les militants qui se sont donnés sans compter pour le succès politique et organisationnel de cette conférence.


     Il ne peut être question, dans ce premier aperçu, de donner un compte-rendu exhaustif des travaux de cette conférence qui, outre le reportage à paraître dans Initiative communiste et la publication des textes prononcés sur le tout nouveau site informatique du PRCF, donnera lieu à un numéro spécial de la revue Etincelles ;  le rapport de Georges Gastaud, détaillant les vues propres du PRCF sur l’issue révolutionnaire à apporter à la crise systémique du capitalisme plombée par la crise explosive de l’euro, la dialectique de l’internationalisme prolétarien et du patriotisme populaire permettant d’articuler dynamiquement les « quatre sorties » (de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme) dans le cadre d’un large front populaire, patriotique et internationaliste, la réflexion sur les tâches du Mouvement communiste international et sur le traitement dialectique des contradictions en son sein, a été écouté avec une grande attention par les délégués français et étrangers, ainsi que les appels passionnés de l’orateur à l’unité d’action des communistes en France (étaient présents ou représentés par des messages d’amitié et d’analyse, les camarades de « Réveil communiste », de la Gauche communiste, du réseau « faire vivre et renforcer le PCF », des sections PCF de Douai et de Vénissieux, de Rouges vifs-Paris, d’Action communiste de Normandie).


    Concernant les participants étrangers, ont défilé à la tribune, souvent interpellés par des questions de la salle auxquelles ils ont répondu de manière fraternelle, les représentants du Front populaire de Libération de la Palestine, du PC Danois, du PC de Pologne, du cercle communiste Julien Lahaut de Belgique, de la KSM (JC communiste de Tchéquie), du PC de Croatie, du PC des Peuples d’Espagne, du PC marxiste-léniniste de Grande-Bretagne, du PCUS (Russie et CEI**), du CSP-PC (Italie), du PC de Suède, du PADS (Algérie), du Parti Sadi du Mali, du PC de Cuba représenté par M. l’ambassadeur de Cuba, du Front populaire tunisien, de l’EMEP (Turquie), du FRUD (Djibouti), de la Marche patriotique de Colombie.

    Avaient adressé de très chaleureux messages le PC d’Israël, le PC des ouvriers de Hongrie (que le gouvernement fasciste hongrois veut forcer à changer de nom), la Jeunesse populaire de Pologne, le PC de Russie, Miguel Urbano Rodrigues, ancien député communiste portugais au Conseil de l’Europe, le PC d’Irlande, le Parti socialiste populaire du Mexique, le PC brésilien, le PC du Mexique, le comité Ernst Thälmann d’Allemagne, l’ABW-KPD d’Allemagne, le World Workers Party des USA, la philosophe Virginia Fontes, le Front polisario… De premiers contacts fructueux ont été pris avec le PC allemand, avec la Gauche radicale d’Afghanistan, avec le PC du Népal. Etaient également présentes sur place ou représentés par un message d’amitié l’Association d’amitié franco-coréenne, Cuba si France, les Antifascistes italiens, les Amis des républicains espagnols. Grand moment d’émotion quand l’hymne cubain et l’hymne soviétique – avec les paroles d’origine – ont été écoutés par toute la salle debout, ou lorsque les Français ont chanté « Ma France » de Ferrat.

     

    Condamnation unanime également du soutien apporté par Hollande aux forces communautaristes et djihadistes « syriennes » télécommandées par le Qatar, l’Arabie séoudite et la CIA.  Grands moments d’émotion aussi quand la conférence a salué le camarade polonais Zbigniew Wiktor, persécuté par la réaction pour sa fidélité au communisme, la JC tchèque, qui tient haut le drapeau rouge malgré les tentatives d’interdiction, les patriotes du Mali – qui ont montré que l’intervention de Hollande vise moins à réunifier le Mali qu’à pérenniser le séparatisme du nord sous protectorat français  – , le FPLP, dont plusieurs dirigeants sont dans les prisons israéliennes, Mumia Abu-Jamal, ou la mémoire du président Chavez. Très chaleureux moments aussi de fraternité internationaliste quand les camarades du PCPE, du PC italien, de Russie, etc. ont entonné dans leur langue, à côté des Français, l’Internationale, ou les chants révolutionnaires de leurs pays respectifs.


    Il apparaît de plus en plus que les tentatives multiples, de droite comme « de gauche », pour briser la dynamique du PRCF, sont vaines et vouées à l’échec. Après le succès du stand PRCF à la fête de l’Huma, l’engagement remarqué du PRCF sur des bases 100% anti-UE dans la manif du 30 septembre contre la « gouvernance européenne », les efforts conjoints du PRCF et d’autres organisations communistes UNITAIRES pour s’adresser à la classe ouvrière en lutte, le travail commun du PRCF avec des patriotes non communistes (mais non anticommunistes) pour sortir la France de l’UE par la voie progressiste, après le succès éclatant du meeting du 2 février 2013 place de Stalingrad, à l’approche des Assises du communisme auxquelles des militants du PRCF sont prêts à participer dans un esprit fraternel, l’heure est à la confiance dans l’unité d’action des communistes, dans l’unité des progressistes anti-UE, dans l’unité internationale des forces communistes et anti-impérialistes contre les guerres impérialistes, contre l’Europe impériale et contre le capitalisme en phase dégénérative aigüe.


    Présents sur tous les terrains, une délégation du PRCF, accompagnée par des délégués communistes étrangers, s’est ensuite rendue à la manifestation du Front de gauche, non pas pour suivre le mot d’ordre inconsistant de « 6ème République » (dans le cadre de l’Union européenne dictatoriale !!!), mais pour interpeller fraternellement les manifestants sur la nécessité de la quadruple rupture (euro, UE, Otan, capitalisme).


    Le temps des affrontements de classe revient en France face au bilan tragiquement régressif des Hollandréou et des Zapat-Euro français. Plus que jamais, union et action pour affronter l’oligarchie capitaliste, briser la tenaille politique de l’UMPS et de l’UM’Pen, et sortir notre pays de l’UE avant que ne soient arasés les acquis civilsationnels de la Révolution française, du Front populaire, du Conseil National de la Résistance et de la grande grève ouvrière de Mai 68.


     

    [Lire la suite ici]

     

    (1) Certaines attaques dérisoires de dernière minute émanaient même de prétendus révolutionnaires dont l’inactivité sur le terrain n’a d’égale que la volonté, heureusement vaine, de nuire à autrui…


    (2) le PRCF n’est nullement engagé, faut-il le dire, par l’intervention personnelle, faite à partir de la salle, d’une participante d’origine russe qui a trouvé certaines vertus patriotiques à Poutine et à laquelle le délégué du PCUS a très courtoisement, mais très fermement répondu. Une chose est de défendre la Russie contre l’ingérence et l’encerclement de l’impérialisme occidental au nom du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, une autre de cautionner le régime anticommuniste en place : et pour le PRCF l’internationalisme prolétarien, la solidarité de classe des communistes, prime en toutes circonstances.

     


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    7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 10:05

    La politique vue du ciel ou les pépiements rouges d'un oiseau de mauvais augure.

     

    Mardi 7 mai 2013

     

    Amies et amis de gauche, vous me voyez consterné.


    En 2002, les Français ont tellement apprécié le programme économique de Lionel Jospin, qu'ils ont porté leur choix, le 21 avril, sur Jean-Marie le Pen et Jacques Chirac.


    En effet, ce brave Lionel Jospin, socialiste, ancien trotskiste - oui, oui, vous êtes priés de ne pas rire - possède un bilan, exceptionnel pour un homme prétendument de gauche : celui d'avoir battu le record de privatisations sous la 5ème république !

     

    http://1.bp.blogspot.com/-gNN24rk0J4k/UYfrTEI9FdI/AAAAAAAABNA/N6HIhUTARdk/s1600/bourse2.png

    Son palmarès puisé sur wikipédia :


    L'ensemble des privatisations sur la période 1997-2002 aurait rapporté 210 milliards de francs en cinq ans soit environ 32 milliards d'euros.


    Air France, 1999, ouverture du capital.

    Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle)

    Mars 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d'euros.

    Crédit lyonnais, 12 mars 1999 (décret)

    France Télécom, 1997, ouverture du capital, 42 milliards de francs.

    Octobre 1997 : mise en bourse de 21 % du capital

    Novembre 1998 : mise en bourse de 13 % du capital

    Eramet, 1999.

    GAN, 1998.

    Thomson Multimédia

    1998, ouverture du capital.

    2000, suite.

    CIC, 1998.

    CNP, 1998.

    Aérospatiale (EADS), 2000, ouverture du capital.


    C'est un résultat  formidable pour un homme de gauche : mêmes ses "alter ego" de droite n'ont pas réussi à lui arriver à la cheville.


    Jospin, l'homme de la gauche tendance social-démocrate-libéral qui a prétendu lors de sa campagne présidentielle ne pas avoir un projet socialiste !


    Mais là, n'est pas mon propos. Laissons végéter les esprits malins et politiciens dans leurs cimetières idéologiques...


    Non.

     

    http://4.bp.blogspot.com/-Vv3ijQIJmJU/UYfsaetPd2I/AAAAAAAABNM/QU305fjBSp4/s200/Ayrault.jpg

     

    Le problème c'est le présent, et le présent c'est Jean-Marc Ayrault, social-démocrate-libéral...Et voilà que l'Histoire et cette gauche d'opérette nous resservent les mêmes plats indigestes !


    Que propose donc l'illustre maire de Nantes, actuel premier ministre sur TF1 ? "Que l'Etat allait se retirer du capital d'un certain nombre d'entreprises publique."


    Autrement dit dans un langage clair : l'État souhaite céder aux entreprises privées des parts de capital  qu'elle détient. Autrement dit, elle brade les actifs du peuple français à des sociétés privées.


    Seraient visées EADS, Safran et surtout EDF et GDF-Suez !


    Car c'est là où le bât blesse, les amis,  vendre une partie des participations de l'état de sociétés stratégiques de l'énergie, à des entreprises déjà bien implantées dans ce secteur risque de coûter, à moyen terme, très cher au consommateur !


    On se dirige tout droit vers une privatisation rampante avec abandon de secteurs stratégiques aux entreprises privées. Dans la bonne logique ultralibérale !


    L'État consentant se fait dépouiller par des charognards qui y trouveront, soyez-en certain, un avantage conséquent.


    Sont prévues également des cessions de  Air France et France Telecom !


    Quel socialiste digne de cette appellation dénoncera ce scandale ?


    Je vous annonce d'avance : jamais, les Ayrault, Moscovici, Sapin, Pellerin et autre Montebourg, faux derche d'entre les faux derches, ne prononceront le mot "privatisations". Rappelons au passage que le programme de François Hollande ne comportait à priori aucune ligne sur des cessions de capital au privé...


    Les communicants vous concocteront des termes de novlangue issus d'un sabir technocratique fumeux dont ils ont le secret et qui signifieront que de toutes manières, vous autres, citoyens de gauche comme de droite, vous n'aurez, comme habituellement sous la 5ème république, que le droit de la fermer !


    Le consommateur sera fatalement celui qui morflera comme lors de chaque privatisation. Il suffit de consulter ses factures de gaz, d'électricité, les factures excessives de France Telecom sans omettre ses tickets de péages autoroutiers pour s'en convaincre.


    Au fait, vous savez comment vont s'appeler les commissions de privatisations, chers amis ?

     

    Je vous le donne en mille ?

     

    "La commission d'évaluation des participations et des transferts"...


    Oui, ne pleurez pas ! Ou comment se foutre, en beauté, de la gueule du monde !

     

    Bande de faux culs !    : Pour Moscovici, ce n'est pas le "retour des privatisations"

     

    http://desintox.blogs.liberation.fr/.a/6a0147e3e73a90970b017d3ccd01cc970c-120wi Et Pierre Moscovici de prétendre hypocritement avec sa voix de chattemite  : "Il ne s'agit ni de brader ni de vendre, mais d'investir et de gérer."

     

    "Cnagnagna  gnagnagna gnagna gna gnagnagna" 

     

     

    Ben voyons, Pierrot ! Pourquoi ne pas nous avouer sincèrement que tu continues à privatiser ce qui reste de patrimoine de l'État pour faire plaisir à Bruxelles et aux financiers ?


    Pourquoi te comporter avec la franchise d'un âne qui recule ? 

    Pourquoi tant de circonvolutions sémantiques ? Tu as si peur du sens des mots simples ?

    Est-il si inconfortable de se renier, Mosco ? 

    Est-il si ardu d'appeler un chat, un chat ?

     

    Tu as raison : continue à nous prendre pour des cons ! 

     

    Pourquoi tu tousses, Pierrot ?

     

    Tu sais, mon Pierrot, tu aurais fait un excellent Ministre des Finances sous  Nicolas Sarkozy ! 

     

    Oui, oui. Ne joue pas au modeste : c'est un vieux briscard de la politique qui te l'affirme !

     

    Nonobstant, si ce charabia technocratique, ce jargon administratif n'est pas une tentative grossière de la part de ces tartuffes pour nous faire avaler une mesure honteuse en la maquillant en un gloubi-boulga appétissant mais fourré à la merde, alors je me fais ordonner prêtre musulman, tiens ! 

     

    Sur le sens des mots et les éléments de langage du gouvernement actuel, , allez donc consulter cet excellent billet ! 

     

    En tout cas, je n'ose imaginer comment va se dérouler la réforme des retraites à l'automne prochain, chères lectrices et lecteurs adorés !

     

    Ce programme et son éventuelle exécution sera enfin l'occasion  de vérifier la sincérité de ceux qui se prétendent socialistes... Pour beaucoup d'autres sympathisants de gauche, ce sera la ligne à ne pas franchir sous peine d'entrée officielle dans une opposition ouverte et féroce.

     

    Enfin, permettez-moi, pour conclure, de vous faire une prédiction : je suis prêt à manger la casquette de mon chien si le Parti socialiste termine sa législature avec plus de 15 % des voix !


    À foi d'hirondelle, cœur d'oiselle ! À bientôt.

     

    Source : Cui cui fit l'oiseau

    http://cuicuifitloiseau.blogspot.fr/2013/05/vous-avez-aime-jospin-2002-vous.html?m=1

     

     

     

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    6 mai 2013 1 06 /05 /mai /2013 09:05

    Domenico Losurdo est un philosophe communiste italien. Solidaire l’a rencontré juste avant une conférence sur le sujet de son dernier livre, Contre-histoire du libéralisme. Interview en rouge vif.

    Avez-vous voulu faire un « Livre noir du libéralisme » ?


    http://www.ptb.be/typo3temp/pics/3002fe6b8a.jpgDomenico Losurdo.
     Non. Des gens font la comparaison avec Le Livre noir du communisme (livre de propagande anti-communiste écrit en 1997 qui a reçu un écho retentissant avant d’être discrédité par les historiens et la moitié de ses contributeurs, NdlR). Mais cette Contre-histoire du libéralisme, à la fin, contient un paragraphe final qui parle d’héritage permanent du libéralisme. Si le Livre noir publiait une nouvelle édition avec un paragraphe final sur l’héritage permanent du communisme, là, la comparaison tiendrait.

    Pourquoi avoir écrit ce livre ?

    Domenico Losurdo. L’idéologie dominante a plusieurs aspects. D’un côté, elle décrit une hagiographie de la tradition libérale. Et, de l’autre, toute la tradition révolutionnaire, pas seulement le communisme mais même les courants les plus radicaux de la Révolution française, même la grande révolution des esclaves noirs à Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), est soit ignorée, soit diffamée.


    J’ai décrit dans plusieurs livres la contribution fondamentale du mouvement révolutionnaire, du mouvement communiste à l’avènement de la démocratie en Occident. De l’autre côté, je devais expliquer pourquoi ce n’est pas le libéralisme en tant que tel qui a produit la démocratie en Occident. A la fin du livre, par exemple, je cite des auteurs américains qui expliquent très clairement que, même après la Seconde Guerre mondiale, même après l’écrasement du IIIe Reich, les États-Unis étaient un État raciste. Par exemple, dans beaucoup d’États des États-Unis, des lois très sévères punissaient très sévèrement les rapports sexuels et les mariages entre les Blancs et les autres « races ». Même sur le plan le plus intime de la vie privée, cet État interférait très lourdement.


    Il n’y a pas une évolution spontanée grâce à laquelle le libéralisme dépasse les clauses d’exclusions. Elles ont été dépassées seulement grâce aux mouvements de protestation.

    Je décris un épisode très emblématique : en 1952, la discrimination raciale dans les écoles, les moyens de transports, les cinémas, etc. existe toujours, et la Cour suprême doit décider si ces discriminations raciales sont constitutionnelles ou non.


    Avant de décider, la Cour reçoit une lettre du ministère de la Justice qui notifie : « Si vous décidez que les normes qui régissent la discrimination sont légitimes sur le plan constitutionnel, ce sera une grande victoire pour le mouvement communiste, pour les mouvements des peuples du Tiers monde, dans le sens où ils peuvent discréditer la démocratie aux États-Unis. Nous pouvons conquérir une légitimité aux yeux du Tiers monde seulement si nous décidons que les normes pour la discrimination raciale sont inconstitutionnelles. » Donc, la fin, ou presque la fin, de l’état racial aux États-Unis ne peut être compris sans le défi provenant du mouvement communiste et du mouvement révolutionnaire des peuples colonisés du Tiers monde. Il n’y a pas une endogenèse (formation de cellules à l’intérieur d’autres cellules, NdlR), une évolution spontanée grâce à laquelle le libéralisme dépasse ces clauses d’exclusions. Non, les causes d’exclusion ont été dépassées seulement grâce aux mouvements de protestation.


    Vous dites que le libéralisme est une démocratie uniquement valable pour le « peuple des seigneurs ». Qu’est-ce que ce « peuple » ?

    Domenico Losurdo. Dans mon livre, j’évoque le périple aux États-Unis de deux voyageurs, Alexis de Tocqueville, grand penseur libéral, et Victor Schœlcher, qui a été ministre après la révolution française de 1848 et a décidé l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Ces deux personnalités ont voyagé aux États-Unis indépendamment l’un de l’autre dans les années 1830. Ils font à peu près la même description. Tocqueville décrit combien l’esclavage des Noirs est terrible. Il relate que les Indiens sont exterminés. Mais sa conclusion est que les États-Unis sont la plus grande démocratie du monde. Le destin des peuples colonisés ne joue aucun rôle dans la définition que donne Tocqueville des États-Unis en tant que démocratie.


    Schœlcher, lui, reconnaît que, pour ce qui concerne la communauté blanche, il y a la Rule of law, la Constitution des lois, l’indépendance de la magistrature, le président est élu par le peuple, etc. Mais il prend la destinée des Indiens et des Noirs comme preuve que les États-Unis sont un des pires systèmes despotiques que l’on puisse concevoir.


    Il y a cette « race » des seigneurs, presque tous propriétaires d’esclaves, et ce sens de supériorité infinie que les Blancs éprouvent par rapport aux autres établit des rapports de respect sur le plan du gouvernement, de la loi. Cette démocratie du « peuple des seigneurs » existe encore aujourd’hui. Tout le monde connaît la propagande occidentale au Moyen Orient : Israël est l’unique démocratie. Nous ne devons pas sous-estimer le fait que, pour les citoyens israéliens, il y a le gouvernement des lois.


    Tocqueville dit que l’esclavage des Noirs est terrible. Il dit que les Indiens sont exterminés. Mais sa conclusion est que les États-Unis sont la plus grande démocratie du monde.

    Toute le monde sait que les Palestiniens sont condamnés sans procès, sans savoir quel crime on leur reproche… C’est une « démocratie pour le peuple des seigneurs », qui nous explique la chose la plus terrible : cette démocratie pour le peuple des seigneurs peut se transformer sans trop de difficultés dans la dictature du peuple des seigneurs. C’est le nazisme, le fascisme. Des chercheurs ont parlé de « Herrenvolk democracy » (système politique où les ethnies différentes n’ont pas les mêmes droits, comme en Afrique du Sud durant l’Apartheid ou Israël, NdlR).


    Est-ce toujours le cas en Europe et aux États-Unis aujourd’hui ?

    Domenico Losurdo. Aux États-Unis, regardons Guantanamo, Abu Grahib ou ce genre de prisons en Afghanistan. Dans ce cas, le gouvernement de la loi n’est pas valable. Mais, si nous ne considérons pas seulement les rapports entre individus mais les rapports entre États, c’est clair que l’impérialisme américain ou européen ne veut pas reconnaître l’égalité entre les États. Quelle est l’idéologie que l’Occident représente ? Il avance que « le Conseil de sécurité de l’ONU nous donne l’autorisation de faire une guerre ». Bien. Mais si le Conseil refuse de donner cette autorisation, je vais m’attribuer à moi-même le droit de faire la guerre, par exemple en Yougoslavie, en Irak ou en Syrie. En ce qui concerne les rapports entre l’Occident et le reste du monde, l’Occident fonctionne encore comme une démocratie pour le peuple des seigneurs.


    Je cite un historien américain, George Fredrickson, qui explique que, dans l’État racial qu’étaient les États-Unis des années 1930, les discriminations raciales ne sont pas différentes de l’attitude du IIIe Reich par rapport aux juifs. A la fin du 19e siècle et au début du 20e, aux États-Unis, le lynchage contre les Noirs est organisé comme un spectacle de masse. C’est une torture qui dure plusieurs heures. Les écoliers ont un jour de congé pour assister à ce spectacle. L’historien décrit comment la Herrenvolk Democracy peut se transformer en dictature pour le peuple des seigneurs. A la moitié du 19e siècle, en Caroline du Sud, la peine de mort n’est pas réservée à l’esclave fugueur mais aussi à toute personne qui l’a aidé dans son évasion.

    Chaque Américain était obligé de devenir un chasseur d’hommes, la mobilisation était en faveur de l’esclavage, il régnait une atmosphère totalitaire. Dans les conditions d’une crise historique comme celle qui s’est vérifiée dans les années 1930, cette démocratie n’a pas de difficulté à se transformer dans une dictature. Si nous lisons l’histoire des États-Unis, nous voyons la grande validité de la thèse de Marx et Engels selon laquelle « ne peut être libre un peuple qui opprime un autre peuple ».


    Et cette logique continue encore aujourd’hui. J’ai parlé de Guantanamo. Là-bas, les prisonniers sont torturés. Ils sont considérés comme des barbares. En général, ce ne sont pas des citoyens des États-Unis. Mais il y a une exception. Chaque mardi, Obama discute avec la CIA de la « kill-list », la liste des personnes qui peuvent être tuées par les drones car ils sont suspectés de terrorisme. Dans cette liste, il y a des citoyens des États-Unis. Même pour les citoyens américains, cette démocratie pour le peuple des seigneurs peut se retourner contre eux.

    De nombreux historiens rejettent la notion d’universalisme. Vous, non. Pourquoi ?

    Domenico Losurdo. Ce bilan historique qui critique l’universalisme en tant que tel n’est pas correct. Si nous prenons le chapitre le plus terrible de l’histoire du colonialisme, c’est le nazisme. Le nazisme est la radicalisation de la tradition coloniale. Il suffit de lire les discours d’Hitler. Ou les écrits de Rosenberg, l’idéologue du IIIe Reich. Il parle avec chaleur de l’État racial des États-Unis. Il dit que c’est l’État du futur. Le colonialisme a-t-il été conduit par l’universalisme ou par l’anti-universalisme ? Le nazisme veut réduire à l’esclavage ou exterminer les « Untermenschen », les sous-hommes. Ces êtres qui ont l’apparence d’hommes mais qui n’en sont pas. Le nazisme a été le plus grand anti-universalisme. Il a même détruit le concept universel d’homme. Il y a les vrais, les aryens. Et les autres. Rosenberg dit même que l’universalisme est une invention de la race juive. Si on se penche sur l’histoire de ce terme Untermensch, ce ne sont pas les nazis qui l’ont inventé. C’est la traduction de « under man », qui vient des États-Unis, au début du 20e siècle, qui définissait les Noirs. Il y a avait donc déjà à cette époque la déconstruction du concept d’homme universel.


    Je fais appel aux communistes à ne pas négliger cet héritage permanent. Les communistes doivent apprendre quelque chose du libéralisme.

    Quel a été le mouvement qui a mis en question le colonialisme ? La Révolution d’Octobre. Lénine ne lance pas seulement un appel aux ouvriers à s’insurger contre le capitalisme, l’impérialisme. Il lance un autre appel aux esclaves des colonies à se révolter contre la domination des soi-disant races supérieures. L’idéologie de Lénine est universaliste.

    Dans votre livre, vous identifiez deux courants : le radicalisme et le libéralisme

    Domenico Losurdo. Le libéralisme est une catégorie bien plus large que le radicalisme. Le libéralisme, c’est la défense de l’individu contre le pouvoir de l’Etat. Mais à chaque période, le libéralisme a donné une définition différente. Andrew Fletcher, au 17e siècle, qui se considérait républicain (ce qui à l’époque était très révolutionnaire, car tout le monde était monarchiste), critiquait le pouvoir absolu du monarque. Il parle la langue de la liberté de l’individu. Mais, de l’autre côté, Fletcher est pour l’esclavage et même pour l’esclavage des vagabonds blancs. Pour lui, l’individu était seulement l’individu de la classe dominante, la classe plus riche anglaise. Pour cet individu, il est prêt à mener une grande lutte contre le pouvoir monarchique. C’est la première phase du libéralisme.


    Pour la seconde phase, prenons John Locke (philosophe anglais du 17e siècle, NdlR). Pour lui, l’esclavage blanc est à exclure. Mais bien sûr, pas celui des Noirs. Il était d’ailleurs actionnaire de la Royal African Company, la société qui faisait la traite des noirs. Dans cette période, l’individu est seulement l’individu blanc. Les Noirs ne sont pas constitués d’individus, ils sont des instruments de travail. Après la Guerre de sécession et l’abolition de l’esclavage noir, les libéraux critiquent l’esclavage en général, mais, aux États-Unis et dans les colonies européennes, le gouvernement de la loi n’est pas valable pour les races inférieures. Le libéralisme est pour le droit des libertés individuelles mais qui n’est pas compris dans son universalité. Les causes d’exclusion diffèrent selon les époques et les phases du libéralisme. Il s’adapte aux grandes luttes.


    Quelle différence entre libéralisme et radicalisme ? Prenons Tocqueville. Il critique l’esclavage officiel. Il était abolitionniste mais jamais il n’aurait pensé à encourager une révolte des esclaves. Il ne considérait pas les Noirs comme des interlocuteurs valables.

     

    C’étaient toujours les Blancs. Prenons Condorcet (philosophe français du 18e siècle, NdlR). Il écrit une lettre ouverte aux esclaves noirs. Ce sont les interlocuteurs de Condorcet. Il va encore plus loin : il dit que « les esclavagistes ne considèrent pas les Noirs comme hommes. Moi, je considère homme seulement les Noirs, pas les propriétaires d’esclaves ». Pour lui, les amis de la liberté sont les Noirs et les esclaves noirs. Tandis que les propriétaires d’esclaves ne sont pas considérés comme interlocuteurs par Condorcet. Pour lui, ce sont des ennemis de la liberté. Le radicalisme, c’est ça.

    Vous faites le portrait du libéralisme. Mais vous évoquez aussi une alternative.

    Domenico Losurdo. Dans le dernier paragraphe sur l’héritage du libéralisme, je fais appel aux courants anticapitalistes, aux communistes à ne pas négliger cet héritage permanent. Les communistes doivent apprendre quelque chose du libéralisme. Dans d’autres livres, j’ai parlé de la nécessité de la « démessianisation » du programme communiste. Après la Révolution d’octobre, un grand philosophe allemand, Ernst Bloch, qui, dans la première édition de son livre Esprit de l’utopie, affirme que les Soviets vont transformer le pouvoir en amour. C’est le messianisme. Il n’y a plus de contradiction. Dans la deuxième édition, il l’a effacé. Le problème n’est pas le transformation du pouvoir en amour.


    La société post-capitaliste ne sera pas l’amour universel, comme l’a pensé un moment Bloch. Ce sera une société où il n’y aura plus de contradiction antagoniste. Nous avons besoin de penser une émancipation radicale, mais qui n’est pas la fin de l’histoire.

    Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme, La Découverte, 2013, 300 p., 28, 40 euros, en vente sur www.ptbshop.be.

     

     

     

    Interview réalisé par Jonathan Lefèvre et Daniel Zamora pour la revue Solidaire, hebdomadaire du PTB

    Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme,
    Ed La Découverte, 2013

     

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    5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 14:54

    http://wikirouge.net/wiki/images/thumb/7/70/LutteDeClasse.jpg/303px-LutteDeClasse.jpg

     

    Le PCF se renforcera en étant une force d’opposition populaire

     

    La manifestation du 5 Mai se prépare dans une grande diversité de mots d’ordres et de motivations. Entre l’appel initial de Jean-Luc Mélenchon au coup de balai, l’appel du PCF pour une marche contre l’austérité, celui des écologistes pour la "bifurcation écologiste" [1], celui de l’agroalimentaire pour le soutien aux FRALIB, celui pour l’égalité civile et civique de toutes et tous et le thème général de la marche citoyenne pour une 6eme république, il existe une grande diversité de raisons affichées de manifester, et de motivations.


    Certains, comme Eva Joly, pensent qu’une réforme institutionnelle serait suffisante pour un changement de société qui reste dans le cadre du capitalisme. D’autres espèrent qu’un changement d’institution serait le déclencheur d’une révolution sociale... Certains veulent tout de suite donner le plus grand contenu social à la manifestation et même parfois poser la question du socialisme.


    Les communistes seront nombreux dans cette marche à porter des revendications sociales avec les Fralib, contre l’austérité, pour la défense des salaires et des services publics... [2]

     

    Pour notre part, il est clair que nous aurions préféré un mot d’ordre général plus nettement marqué vers la rupture avec le capitalisme, une revalorisation décisive des salaires, un plan d’urgence pour l’emploi, le logement, la santé...


    Et surtout, une conception d’une manifestation qui soit un lien national entre toutes les luttes d’entreprises qui sont toutes en difficulté devant le mur du patronat et du gouvernement. Car les grèves se heurtent sous un gouvernement socialiste au mur de l’argent, avec le symbole des grévistes d’Aulnay qui tiennent depuis 3 mois et dont le mouvement, avec la solidarité de fait de centaines d’autres travailleurs de l’usine, arrivent à bloquer un des plus grands sites industriels de France. Mais c’est aussi le lien avec la lutte exceptionnelle des FRALIB dont la capacité de diriger leur propre entreprise est impressionnante et qui butte désormais seulement sur le gouvernement qui semble vouloir laisser pourrir la situation après avoir trahi les travailleurs de Florange ou Pétroplus.


    Sans doute le PCF aurait du répondre à Jean-Luc Mélenchon. Oui pour un évènement social et politique le 5 Mai, mais organisons le devant les sites industriels symboles des luttes de classe aujourd’hui, Petroplus, Aulnay, Florange, Kem’One, Fralib... le sens politique aurait été tout de suite plus fort et plus porteur d’un rapport de force réel contre le gouvernement, et la régionalisation aurait permis une mobilisation plus en profondeur..


    Cela dit, pour être utile à tous ceux qui manifesteront dimanche dans l’objectif d’un changement de société, il est urgent de poser la question des conditions de l’union la plus large possible du peuple de France, qui se jouera au lendemain de la manifestation.


    Car le peuple a l’expérience des grandes manifestations et des grands meetings et sait que ce ne peut être au mieux que des "démonstrations" de la capacité de mobilisation, de la colère et de la détermination, mais que cela ne bloque pas l’exploitation capitaliste, la précarité et la pauvreté et que donc, le patronat peut se satisfaire de ces journées de mobilisation, voire même s’en servir avec quelques provocations pour dénoncer ensuite les casseurs, les extrémistes et renvoyer dos à dos FG et FN pour mettre en valeur les gens raisonnables du PS, du centre et de l’UMP..


    La vérité est qu’il n’y a pas de raccourci dans les luttes de classe. Si nous n’arrivons pas à organiser la solidarité nationalement avec les PSA, PetroPlus, Fralib, Kem’One, Florange, nous ne pouvons pas prétendre tenir tête au patronat et à son gouvernement au plan national !


    Il ne doit y avoir aucune résignation non plus. Il faut des manifestations les plus fortes possibles, et si les médias ont titré sur l’échec de la CGT pour ce 1er Mai, c’est bien pour cacher le fait que malgré les craintes, les manifestations ont été réussies, bien que sous la pluie le plus souvent.


    I faut dire et répéter la vérité à tous ceux qui cherchent, le chemin le plus court vers l’issue politique passe par l’organisation concrète, l’organisation de la lutte, de la solidarité avec les luttes, l’organisation syndicale, et enfin l’organisation politique sans laquelle le système dominant "joue" avec les conflits sociaux pour les isoler, les enterrer, les réprimer sans risques ou les laisser crever...


    Le gouvernement assume de plus en plus ouvertement une orientation résolument tournée vers les intérêts du patronat et la répression contre les luttes sociales. Le refus du gouvernement de l’amnistie sociale est tout un symbole.

     

    Mais l’annonce du gouvernement du reclassement des salariés de Pétroplus quelques minutes seulement après l’annonce du tribunal de commerce prononçant la liquidation définitive est encore plus illustrative. La haine de classe de ce gouvernement s’exprime aussi contre les grévistes de PSA Aulnay, faisant tout pour les faire plier, les écraser sous le poids de tout l’état et des médias.

     

    Et le cas de FRALIB montre jusqu’où est capable d’aller ce gouvernement socialiste-verts. Les FRALIB ont gagné trois fois au tribunal, ils ont imposé à une multinationale la reprise du site et des machines, ils sont capables de redémarrer l’usine, il ne manque que la décision de l’état de retirer la marque Elephant a groupe UNILEVER, marque Française inventée dans la région... Et le gouvernement fait la sourde oreille et refuse de faire appliquer une décision de justice !


    Le PCF doit faire entendre sa voix dans cette manifestation diverse et ailleurs. Les médias ne l’aideront pas. Ils ne parlent que de "la manifestation de Jean-Luc Mélenchon". Mais les communistes savent qu’ils ne peuvent pas attendre une solution médiatique. Leur bataille se gagne sur le terrain, avec les travailleurs, dans les quartiers populaires.


    Le PCF doit trouver une expression politique forte d’une stratégie d’opposition de gauche au gouvernement, une opposition populaire portant une rupture avec le capitalisme pour une société qui réponde en priorité aux urgences sociales, l’emploi stable et les salaires, le logement accessible et de qualité, la santé pour tous, l’école pour tous...


    Franchement, le plus simple serait de défiler sous ce mot d’ordre clair "Pour le socialisme à la Française " !


    [1] dont les décroissants dénonçant la course à la surconsommation dans un pays avec des millions de travailleurs pauvres...

    [2] à noter qu’on verra si les coûts de transport seront partagés par le Front de Gauche comme pour les présidentielles...

     

    http://lepcf.fr/spip.php?page=article&id_article=1782

     

     

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    5 mai 2013 7 05 /05 /mai /2013 14:19

    http://www.comite-valmy.org/IMG/bmp/ROUGE_VIF.bmp

     

    Le 5 mai 2013

     

    Source Rouges Vifs IDF :

    Un an après l’élimination de Sarkozy, le mécontentement populaire est profond face à la poursuite de la même politique par la majorité de gauche, dominée par le Parti Socialiste, mais dont les Verts et le Front de Gauche se revendiquent. Le mouvement populaire, bridé dans son expression par les institutions, doit lucidement trouver en lui-même les solutions.

     

    Participer à l’élaboration d’une nouvelle Constitution : OUI ! A la condition d’être lucides sur les enjeux et responsabilités des uns et des autres et d’oser réfléchir à des solutions vraiment novatrices et révolutionnaires.

     

    En commençant par donner au travail la place qui lui revient pour décider de la répartition des richesses qu’il est seul à créer !

     

    Tournant le dos aux aspirations populaires, le nouveau pouvoir a choisi délibérément le camp du Capital qui exige de faire payer sa crise aux peuples. De nombreuses luttes s’avèrent déterminées, comme à PSA Aulnay, Good Year Amiens, Florange ou Fralib, entre autres. Mais un sentiment d’impuissance domine majoritairement dans la population et parmi les salariés.

     

    Pour modifier cette situation, nous devons réaffirmer un point de vue du monde du travail et mettre en cause la légitimité de propriété des entreprises et la logique actionnariale.


    Seul le travail est créateur de richesses, nous n’avons pas besoin des pseudos « investisseurs », nom plus présentable des prédateurs capitalistes. Le pouvoir des actionnaires est illégitime ! Leur logique est mortifère pour la société et la population ! Ils ne créent aucunes richesses. Le Parti Socialiste a accepté leur diktat et fait siennes leurs revendications. Dès lors, les menaces de futures défaites électorales n’ont plus de prise.


    De fait, ses députés savent qu’ils trouveront des reclassements dorés dans les entreprises du CAC 40 ou comme sous-traitants du capital dans les "organismes d'Etat rémunérateurs", comme le dévoile l’affaire « Cahuzac ».

     

    Après l’adoption à la hussarde du traité européen, négocié par Sarkozy, ratifié par Hollande, mettant fin à toute indépendance budgétaire de notre pays si nous persistons à rester dans « l’Union Européenne », le gouvernement socialiste se prépare à recourir à la procédure des ordonnances, pour passer en force plus rapidement ses projets de régression sociale, sur les retraites notamment. Le MEDEF n’en attendait pas tant.

     

    Lors de la 1ère phase de la crise, d’aspect financier au premier abord, personne ne peut nier que les acquis des luttes que constituent le financement de la protection sociale par la socialisation du salaire et l’existence de services publics échappant à la prédation directe du Capital ont été des « amortisseurs » sociaux, limitant la hausse du chômage.

     

    SEUL LE TRAVAIL CREE LES RICHESSES ! POURTANT IL EST EXCLU DU POUVOIR, DANS LES ENTREPRISES ET DANS LES INSTITUTIONS, C’EST CELA QU’IL FAUT CHANGER !

     

    C’est pourtant à ces deux piliers du « modèle social français », imposés à la Libération par les organisations de résistants (le CNR), que l’actuel gouvernement, poursuivant l’oeuvre du précédent, veut s’attaquer par l'utilisation des ordonnances.

     

    Il ne peut ici être question d’une simple capitulation devant les intérêts du Capital mais bien d’un choix délibéré de collaboration, trahissant désormais tout le monde du Travail, jusqu'à sa partie la plus aisée, après avoir abandonné la classe ouvrière dans les années 80.

     

    La loi « sécurisation de l’emploi », (appellation déjà ignoble parce qu’elle va aboutir à son exact contraire), va donner au Patronat des moyens de contourner systématiquement le Code du Travail. L’acceptation par des directions de syndicats de salariés de cette régression sans précédent depuis la période de l’occupation et de la collaboration est très grave et beaucoup de leurs militants locaux vont se trouver orphelins lorsque les effets de cet accord scélérat vont se concrétiser.

     

    Il ne peut y avoir des contreparties de justice sociale dans un système qui est fondé sur l’exploitation par un nombre infime sur l’immense majorité de la population, sur sa domination dans toutes sphères de la société.

     

    Ceux qui prétendent obtenir des avancées dans le cadre actuel nous mentent ou, au mieux, se trompent et nous trompent. Celles-ci seront arrachées de force aux capitalistes par nos luttes, jusqu’à leur mise hors d’état de nuire définitive.

     

    D’expérience, nous savons déjà qu’il faut mettre fin à la prédominance de la fonction de Président de la République en supprimant sa désignation par le suffrage universel.

    D’expérience, il faut instituer une désignation de celles et ceux qui votent les lois en notre nom à la proportionnelle, avec un mandat impératif et révocable si le programme annoncé avant l’élection n’est pas respecté une fois élu(e).

     

    D’ores et déjà, nous savons que des représentants du travail, élus par leurs collègues, et des représentants de la population, élus par le Peuple, doivent aussi prendre une place prépondérante dans la direction des grandes entreprises, pour décider de leur production conformément aux besoins et aspirations populaires et de la société.


    VIème République ou 1ère République Sociale, qu’importe le nom. L’essentiel est qu’elle soit une oeuvre commune et conforme à l’aspiration de la grande majorité de notre Peuple et à l’expression de sa souveraineté.

     

    En reprenant, en tant que Peuple, les rênes de notre destinée, nous romprons, de fait, avec l’Union Européenne, créée exclusivement pour imposer l’institutionnalisation du Capitalisme et abandonnerons l’EURO, arme de guerre contre les intérêts de tous les peuples d'Europe.

     

    Notre futur gouvernement, désormais véritablement sous contrôle populaire, travaillera ainsi, avec conviction et détermination, à des nouvelles coopérations entre les peuples, mutuellement avantageuses, avec tous ceux qui y seront disposés.

     

    Pour nous contacter : contact@rougesvifs.org

    Tous nos textes depuis 1999 sont sur notre site web : http://www.rougesvifs.org

     


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    3 mai 2013 5 03 /05 /mai /2013 09:54

     Le 3 Mai 2013

     

    Quand les jeunes s'expriment, il faut les écouter

    Et si ce n'est pas le cas, leur donner la parole

    Nos jeunes n'existent pas dans un monde capitaliste, ils doivent se battre pour exister.


    C'est intolérable, et à la base de mes engagements militants.

    Merci de prendre connaissance de ce travail des MJC (militants jeunes communistes)

     

    Télécharger l'avant-garde

     

    TRAVAILLER POUR LE BIEN DE TOUS
    PAS POUR LES PROFITS DES PATRONS !

    Un jeune sur 4 au chômage, un sur 5 sous le seuil de pauvreté, ou encore 150 000 jeunes sans emploi ni formation.....le système est à bout de souffle.

     

    POUR LE DROIT AU TRAVAIL DES JEUNES
    IL FAUT AGIR !

    Nous sommes sous le règne des restrictions et de la loi des actionnaires.

    Il faut refuser les emplois bidons, le temps partiel subi et les abus des stagiaires, d'alternants, d'apprentis et les formations dégradées !

    Tous les profits aux actionnaires ?

    Interdisons les licenciements boursiers et les augmentations de salaires !

    Des jeunes sans emploi bidon et en formation précaire ?

    Imposons un statut protecteur avec un revenu digne aux étudiants, stagiaires, apprentis, alternants !

    Il faut former pour répondre aux besoins du marché ?

    Il faut former pour répondre aux aspirations de chacun(e) d'entre nous et aux grands défis de demain !

    Créons un grand service public de l'information, l'orientation, l'accompagnement et l'insertion professionnelle.

    Tous les pouvoirs aux actionnaires et aux patrons ?

    Dans l'entreprise, les universités et les lycées, des pouvoirs d'intervention et de veto des lycéens, des étudiants et des salariés !

    Les lois que l'on nous impose en ce moment sont périmées avant même d'être adoptées.

    Dans toute l'Europe les jeunes subissent ces mêmes lois et leurs tristes conséquences.

    Nous ne serons pas la génération sans emploi, sans logement, sans retraite.

     

    Le MJCF ce sont des milliers de jeunes qui agissent partout en France pour changer nos vies et la société.

    Face à la galère et aux emplois bidons nous menons une grande campagne pour le droit au travail des jeunes.


    Face aux guerres et aux injustices nous participons à toutes les mobilisations pour une paix juste et durable entre israéliens et palestiniens.


    Face au racisme, au sexisme, à l'homophobie et toutes les discriminations nous nous battons au quotidien.

     

     


     

    Rédigé par caroleone

    http://cocomagnanville.over-blog.com/la-pr%C3%A9carit%C3%A9-c-est-pas-un-m%C3%A9tier


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    30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 10:12

    Par Okeanos - 30 avril 2013

     

    http://www.enetenglish.gr/resources/2013-04/shock-thumb-medium.jpg

     

    Selon l’auteur Naomi Klein, l’utilisation systémique du choc et de la peur par les élites au pouvoir pour ébranler les communautés vulnérables est très évidente dans la Grèce d'aujourd'hui. De la montée du racisme à la vente du pétrole et des ressources en gaz naturel du pays, beaucoup de ce qui va façonner le futur immédiat de la Grèce sont des conséquences prévisibles de la politique d’austérité, explique Naomi Klein dans un entretien avec EnetEnglish.


     

    http://www.enetenglish.gr/resources/2013-04/naomi-thumb-medium.jpgNaomi Klein est l’auteur du controversé best-seller du New-York Times "La Doctrine du Choc" (ou la stratégie du choc), auquel on a décerné la qualification de « récit majeur de notre temps ».

     

    Le livre explique que les intérêts commerciaux et les grandes puissances exploitent le choc, qu’il soit sous la forme d’un désastre naturel, d’un problème économique ou des turbulences politiques, comme une opportunité de restructurer de manière aggressive les économies des pays vulnérables.


    Elle avance le fait que parce que les politiques ultra-capitalistes sont désagréables à la majorité des citoyens, on ne peut pas les mettre en place sans un choc, allant de l’hypermédiatisation d’un fait divers à la torture policière qui écrase la résistance populaire. Dans une interview accordée à EnetEnglish, Naomi Klein explique comment elle croit que la doctrine du choc s’applique aujourd’hui à la Grèce.


    Comment les événements en Grèce se rapprochent de vos arguments dans la stratégie du choc ?


    Pour moi, c'est un exemple classique de ce que j'ai écrit. C'est navrant de voir les mêmes astuces et les mêmes tactiques utilisées si brutalement. Et il y a eu une énorme résistance en Grèce. Il est particulièrement affligeant de voir la répression violente des mouvements sociaux qui résistaient à l'austérité. Et cela dure depuis si longtemps maintenant. Les gens sont usés.


    J'ai suivi récemment la braderie des ressources naturelles pour l'exploitation minière et le forage. C'est la prochaine frontière de la manière dont cela va se jouer - la ruée vers le pétrole et le gaz dans la mer Egée. Et cela va aussi affecter Chypre. Il s'agit d'un tout autre niveau d'utilisation de l'austérité et de la dette pour forcer les pays à vendre leurs droits d'exploitation minière et de forage pour des prix de vente à bas coût.


    Lorsque vous ajoutez la crise climatique en plus de tout cela, c'est une culpabilité d'avoir une crise économique utilisée comme levier pour extraire plus de combustibles fossiles, en particulier parce que la Grèce elle-même est très vulnérable au climat. Et je pense que c'est possible, comme la ruée vers le pétrole et le gaz s'intensifie, qu'il y ait plus de résistance parce que c'est une énorme menace pour l'économie de la Grèce.


    A quel point le changement climatique est-il prégnant dans votre argumentation ?


    Je suis en train de travailler sur un livre et un film à propos du changement climatique. C’est la raison pour laquelle j’ai poussé ma réflexion vers cette frange de la doctrine du choc à laquelle on accorde beaucoup moins d’attention. Les gens, et c’est compréhensible, sont beaucoup plus concentrés sur la réduction de leur retraites, les licenciements, qui ont définitivement des conséquence beaucoup plus immédiates. Bien que dans le cas de la mine d’or [de Skouries], il y a une menace immédiate pour la sûreté, le bien-être des gens et pour leur économie, c’est pourquoi les habitants sont très actifs là-bas.


    Ce que je trouve coupable et profondément immoral, c’est que la montée du fascisme, dans ce contexte, était entièrement prévisible. Nous savons comment ces choses là arrivent. Et c’est supposé être la leçon que nous tirons de la Seconde Guerre Mondiale : si on impose des sanctions punitives et humiliantes à un pays, cela fait le lit du fascisme  C’est ce contre quoi Keynes nous mettait en garde quand il écrivait « les conséquences économiques de la paix, concernant le traité de Versailles. Pour moi, c’est vraiment incroyable que nous laissions ainsi l’histoire se répéter de cette façon.


    Les Grecs ont cette peur particulière qui est actuellement exploitée, la peur de devenir un pays en voie de développement, un pays du tiers-monde. Et je pense qu’en Grèce, il y a toujours eu cette sensation d’être attaché à l’Europe par un fil. Et la menace, c’est de voir ce fil se couper.

    La peur joue à deux niveaux : la première c’est qu’ils ne peuvent pas quitter la zone euro parce que ça reviendrait à renoncer au statut de pays développé. Ensuite à propos des attaques perpétrées à l’encontre des migrants et des politiques anti-immigrés.


    Dans la Doctrine du Choc, vous expliquez comment des pays à qui le FMI avait prêté de l’argent s’étaient vu dire qu’ils avaient des économies malades, des économies cancéreuses. Mais avec la Grèce, il est question d’une « contagion ». Qu’impliquent ces changements de métaphores ?


    L’image du « cancer » était déjà très violente. Quand vous diagnostiquez qu’un pays a un cancer, vous justifiez tous les traitements qu’on peut lui administrer sous prétexte de lui sauver la vie. C’est l’idée principale dans cette métaphore du cancer. Une fois que vous l’avez diagnostiqué, vous, le médecin, ne pouvez être tenu responsable pour les effets négatifs du traitement.


    Parler de contagion signifie bien sur que ça aurait du rester enfermé, et qu’on aurait du se protéger d’une rébellion qui incubait et se répandait à Chypre, au Portugal et en Espagne, particulièrement.


    Quand on a cette peur de la contagion, quand les investisseurs ont peur d’une région entière, ça veut dire que cette région a le pouvoir de constituer un bloc qui pourrait agir avec une main forte.

    C’est ce que j’ai écrit dans le livre à propos de l’Amérique Latine dans les années 1980, avec le « choc de la dette ».La situation était telle qu’il aurait été presque impossible pour des pays pris individuellement de se dresser contre le FMI. Mais si l’Amérique Latine, prise comme un bloc, s’était organisée et s’était dressée contre le pouvoir du FMI, là, elle aurait eu le pouvoir de renverser la balance, de les briser. Et là on aurait pu avoir des négociations. C’est pour ça que je crois que je pense que cela constitue une réponse à l’idée de contagion : vos adversaires ont peur de ça. Que vous vous organisiez en un bloc à même de provoquer des négociations.


    Les pays d’Europe du Sud devraient donc se réunir et tenir des négociations avec la Troïka ?

    C’est ce que je pense, oui. Cela s’appelle le cartel des débiteurs. Mais ça n’est jamais arrivé. Autant que je sache, ça n’a même jamais été tenté.


    L’ancien vice-premier ministre Theodoros Pangelos a déclaré « nous l’avons mangé ensemble » - comme si chaque Grec était complice de la situation de crise. A contrario, Alexis Tsipras, à la tête du principal parti d’opposition Syriza, a pointé du doigt Angela Merkel et ses sbires. Comment la façon dont la crise est née affecte-t-elle la manière dont nous essayons de la résoudre ?


    Si on accepte le présupposé que chacun est en partie responsable de la crise, on crée un contexte dans lequel la punition collective est acceptable. C’est tout le danger de cette fausse équivalence.

    On assiste à un effort concerté à créer une équivalence, qui est fausse entre un individu qui a une petite dette de consommateur et une banque qui se mobilise. C’est une comparaison scandaleuse.

     

    Mais malheureusement c’est la façon dont sont discutées les politiques économiques dans nos cultures, avec ce genre d’équivalence : entre la dette d’une famille et la dette d’un Etat. «Géreriez-vous votre foyer comme ça ? » C’est une comparaison ridicule parce que gérer un foyer ça n’a rien à voir avec gérer un Etat. « Nous l’avons tous mangé ensemble », ça  veut dire que maintenant on doit tous se serrer la ceinture. Mais bien sûr, nous savons que tout le monde ne se mettra pas à la diète imposée…


    Le journaliste qui a publié les noms de la liste Lagarde, Kostas Vaxevanis, a déclaré dans une interview au Guardian que  les Grecs devaient lire la presse étrangère afin de savoir ce qui se passaient dans leur propre pays . Quel est le rôle de la presse face à la doctrine du choc ?


    L’information est une forme de résistance au choc. L’état de choc, qui est si facile à exploiter est un état de confusion. C’est un manque d’explication sur ce qui se passe, la panique qui s’installe, les choses changent très très vite. Et dans ces moments précisément, nous avons besoin des médias plus que jamais. C’est la manière collective de nous redonner du sens. De nous raconter nous-mêmes, de rester orientés sur notre histoire – si, bien sûr, nous avons de bons médias.


    Ce n’est pas parce que quelque chose de mal arrive que ça signifie qu’on a affaire à un choc. Un choc arrive quand on perd le fil. Quand on n'arrive plus à comprendre où on se situe dans l’espace-temps. Quand on ne sait plus quelle est notre histoire. Et ça nous rend beaucoup plus vulnérable vis à vis de quelqu’un qui arrive et qui nous dit « voilà ce qui se passe. »


    Cette situation ne peut pas arriver sans la complicité des médias. Des médias ayant la volonté de travailler avec les élites et de diffuser la peur. C’est la peur qui alimente ce système, la peur de s’effondrer, la peur de sortir de l’Europe, la peur de devenir un pays en voie de développement. Les politiciens n’ont pas la capacité de répandre cette peur tous seuls. Ils ont besoin de commentateurs. Ils ont besoin que cette peur soit la star des talk-shows.


    Les journalistes doivent savoir que rien de tout cela ne peut arriver sans eux. Nous ne somme pas que des observateurs. Dans ces moments où tout prête à la peur et à la désorientation, à la perte de sens, nous sommes acteurs et nous avons le choix. Allons-nous aider les gens à ne pas perdre l’équilibre ou allons-nous être les outils des élites ?


    Que ce soit la peur des immigrés ou de n’importe quelle supposée calamité à venir qui empêche les gens de voir la calamité qui est, les désastres sont déjà là. Il y a une dépression. Mais en disant constamment aux gens que le pire reste à venir, on les aveugle sur la situation, ils ne voient plus les attaques scandaleuses et masochistes qui sont infligées aujourd’hui au pays.


    La situation aujourd’hui trouve sa source dans la crise financière de 2008. Et tous les journalistes qui n’ont pas posé cette question, la question des origines, au début, on nourrit tout ce battage médiatique qui allait durer éternellement et qui n’allait jamais aborder cette question.


    Nous en sommes là. Nous créons le contexte pour qu’un crash économique s’installe et nous devenons les outils des élites quant à la manière de répondre à ce crash.


    http://www.enetenglish.gr/resources/2013-04/sockcomposite-thumb-medium.jpg

     

    source : EnetEnglish / Traduction Okeanews

     

    SOURCE : OKEANEWS

     

    http://aprilus.com/website/wp-content/uploads/la-strategie-du-choc-film.jpg

     


     

     

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