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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 08:24

Mardi 27 Mai 2014 

 

Pour Aurélien Bernier, auteur de « La gauche radicale et ses tabous »,

le Front de gauche ne peut plus fuir après ces européennes. Puisque le FN,

écrit-il, « représente bien mieux la rupture avec la mondialisation »,

la gauche radicale doit débattre de tous les sujets sans exclusive :

souveraineté nationale et sortie de l'euro compris. Et il en appelle à

« convoquer au plus vite des assises sur les questions européennes ».


http://www.marianne.net/photo/art/default/982906-1164853.jpg?v=1401122275
Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, lors du défilé du 1er mai 2012 - Laurent Cipriani/AP/SIPA

 

 

Pour Aurélien Bernier, auteur de « La gauche radicale et ses tabous », le Front de

gauche ne peut plus fuir après ces européennes. Puisque le FN, écrit-il, « représente

bien mieux la rupture avec la mondialisation », la gauche radicale doit débattre de

tous les sujets sans exclusive : souveraineté nationale et sortie de l'euro compris.

Et il en appelle à « convoquer au plus vite des assises sur les questions européennes ».


Il aura fallu trente ans au Front national pour améliorer, aux élections européennes,

son score historique de 1984. Inexistant au scrutin de 1979 (seuls 0,76 % des inscrits

votaient pour lui), le parti de Jean-Marie Le Pen multipliait par huit son nombre de voix

cinq ans plus tard et talonnait le Parti communiste français. A cette époque, le vote

était protestataire : contre l'insécurité, contre le chômage et la crise attribués en

partie à l'immigration, et contre le « tournant de la rigueur » opéré par le Parti socialiste

en mars 1983. Mais qui se souvient qu'en 1984 le Front national était ultralibéral

et pro-européen tandis que ceux qui s'opposaient radicalement à la construction

européenne étaient les communistes ?

 

Trente ans plus tard, les rôles sont inversés. L'extrême-droite française est devenue

« anti-mondialiste », « anti-européenne » et « anti-système » tandis que la gauche

radicale s'est mise à rêver une « réforme de l'intérieur de l'Union européenne » à

laquelle plus grand monde ne croit. En parallèle, l'européisme du Parti socialiste s'est

confirmé au point de se confondre avec celui de la droite libérale, tandis que tous

les grands événements politiques européens ne cessaient, dans une part croissante

l'opinion publique, de nourrir le rejet de « Bruxelles » : l'adoption du traité de Maastricht

en 1992, qui inscrivait dans la Constitution française la primauté du droit européen ;

la création de l'euro en 1999, qui ajoutait à l'ordre juridique communautaire un

ordre monétaire ultralibéral ; le passage en force du traité de Lisbonne, qui rayait

d'un trait de plume le non français et néerlandais de 2005 ; la gestion catastrophique

et méprisable de la crise par les élites européennes ces six dernières années.

 

Il est donc logique, malheureusement, que la nouvelle stratégie de Jean-Marie Le Pen, perfectionnée depuis 2011 par sa fille, fonctionne et propulse le Front national en

tête du scrutin du 25 mai 2014, avec 25 % des suffrages exprimés et 10,3 % des

inscrits, quand le Front de gauche n'obtient que 6,5 % des suffrages exprimés et

moins de 3 % des inscrits. On entend déjà certains invoquer le taux d'abstention

pour minimiser ce résultat. Mais ce serait oublier que l'extrême-droite obtient

1 170 000 bulletins de plus qu'aux législatives de 2012 et près de quatre fois

plus de voix que le Front de gauche.

 

Depuis trente ans, à chaque nouvelle percée du Front national, la gauche radicale

assure qu'il faudra « analyser en profondeur » les raisons de cette montée et de

son propre échec à l'endiguer. Pourtant, cette analyse n'a jamais été sérieusement

faite. On accuse le vote protestataire, l'abstention, la « démagogie » de Marine

Le Pen ou de son père, on regrette le recul du « travail de terrain » autrefois réalisé

par le Parti communiste dans « les quartiers ». Mais on passe à côté de l'essentiel.

Ce qui devrait être évident depuis longtemps, et que le 25 mai 2014 confirme,

c'est que le Front national représente bien mieux que la gauche radicale la rupture

avec la mondialisation et son cortège de catastrophes.


Le discours du Front de gauche sur l'Europe et l'euro est incompréhensible

Quand Marine Le Pen promet de restaurer la souveraineté nationale, le Front de

gauche reste empêtré dans un discours incompréhensible sur l'euro, qu'il veut

« subvertir », et sur la construction européenne, qu'il veut « refonder » sans

dire précisément comment. Quand Marine Le Pen dénonce avec force « l'UMPS »,

le Front de gauche reste, pour beaucoup d'électeurs, associé à l'ultra-européiste

Parti socialiste, ce qui est le prix à payer pour des listes communes au premier

tour d'élections locales.

 

Dans cette situation dramatique, les dirigeants du Parti communiste portent

une lourde responsabilité. C'est le cas sur le plan stratégique, puisque le cordon

qui les relie au Parti socialiste n'est pas encore coupé, mais c'est aussi le cas sur

le plan programmatique, quand une poignée de responsables (les économistes

Paul et Frédéric Boccara, Catherine Mills... ou l'ancien eurodéputé Francis Wurtz)

s'accroche, envers et contre tout, à la monnaie unique et à la réforme « de l'intérieur »

des institutions européennes. Place du Colonel Fabien et dans les locaux du

journal L'Humanité, l'esprit « euroconstructif » de Robert Hue rôde encore

dans les couloirs...

 

Plus radical sur les alliances et le programme, le Parti de gauche de Jean-Luc

Mélenchon n'est pas irréprochable pour autant. Qu'a-t-il pu passer par la tête

de ses dirigeants quand, à quelques semaines du scrutin, ils proposèrent un

rapprochement futur à Europe-écologie-Les Verts, qui plaide pour la

« dissolution des États-nations » et le fédéralisme européen ? Après cela,

quelle crédibilité l'électeur pouvait-il donner au discours, déjà ambigu,

du Front de gauche sur les questions européennes ? La réponse est contenue

dans le résultat du 25 mai.

 

Enfin, les trotskistes de Lutte ouvrière et du Nouveau parti anticapitaliste

peuvent mesurer l'impact de leur rejet absolu de la souveraineté nationale :

moins de 300 000 personnes ont voté pour eux, contre seize fois plus pour

le Front national.

 

De tout cela, la gauche radicale doit parler, sous peine de disparaître.

Pas au détour d'une université d'été ou d'une fête de l'Humanité, mais à

l'occasion d'un débat sérieux, nécessairement long, qui devra impliquer un

maximum de militants. Il faut convoquer au plus vite des assises sur les

questions européennes, qui devront permettre d'entendre d'autres discours

que celui de la « réforme de l'intérieur » et qui devront évoquer d'autres

stratégies, notamment la sortie de l'euro et de l'ordre juridique européen.

Faute de quoi les élections nationales de 2017 risquent d'être encore plus

catastrophiques que le scrutin européen de 2014.

  

* Aurélien Bernier est l'auteur de La gauche radicale et ses tabous (Seuil, 2014).

Retrouvez-le sur son blog : abernier.vefblog.net

 

Source :Marianne 



 

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