Le 1er avril 2014, le Conseil d’analyse économique, organisme d’experts placés auprès du Premier Ministre et nommés par lui, a rendu ses propositions pour réduire le déficit de l’assurance-maladie (7,7 milliards d’euros en 2013). Ces trois experts veulent responsabiliser les Français qui ont tendance à multiplier les consultations, et à surconsommer des médicaments. Actuellement, les Français déboursent en moyenne 498 euros par an pour leurs soins de santé dont 9,6% sont à leur charge.
Le Conseil d’analyse économique propose l’instauration d’une franchise de l’ordre de 200 euros par an, en-dessous de laquelle la totalité des soins seraient à la charge de l’assuré. Ensuite, devrait s’ouvrir une prise en charge partielle des dépenses de santé de l’assuré soit fixe (comme en Suisse, aux Pays Bas, en Suède), soit proportionnelle à ses revenus (comme en Allemagne et en Belgique). Par exemple en Suisse, l’assuré paie la totalité des soins en-dessous de 250 euros, 10% de 250 et 572. Ce n’est qu’au-delà de 572 euros que l’assuré suisse est intégralement remboursé. En revanche, ce système a été rejeté au Danemark à cause du risque de sous-médicalisation des personnes à bas revenus.
Le secrétaire général de la Confédération des syndicats médicaux français, le docteur Pierre Lévy juge cette proposition tout à fait «aberrante». « On parle d’améliorer l’accès aux soins et on propose de faire payer davantage les patients » déclare-t-il. Il ajoute que ce système va à l’encontre de la Sécurité sociale de 1945 dont l’un des principes fondateurs est l’universalité de la prise en charge des soins et l’égalité devant la maladie.
Source : POI
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