Envoyé par Alain Rondeau :
Chers amis, chers camarades,
Nous sommes réunis sur cette place, à quelques pas de l’Assemblée Nationale, où les députés, représentants du Peuple, s’apprêtent à voter une loi mettant fin à la Société Nationale de Chemins de Fer Français.
Nous sommes en grève depuis 14 jours pour dénoncer la mascarade de la réunification du système ferroviaire qui va aboutir, après les débats de quelques députés (33 sur 577) pendant 3 nuits, à l’éclatement de la SNCF pour mettre en place une organisation conforme à la future ouverture à la concurrence de l’activité ferroviaire, c'est-à-dire à la privatisation partielle du secteur. Nos concitoyens n’en ont pas été informés.
Notre grève aura au moins servi à cela : Que les enjeux véritables soient dévoilés ! Malgré un déchainement médiatique au service du pouvoir, nous avons commencé à percer le mur de la désinformation. Ce travail n’en est qu’à son début et il faut que chacun d’entre nous le poursuive, quelque soit le vote des députés de ce jour et dont nous devons malheureusement envisager qu’il soit néfaste pour la population et pour les intérêts de notre pays.
Notre juste combat n’est pas fini et notre rassemblement d’aujourd’hui doit être considéré comme une étape, non comme un baroud d’honneur ! D’autres rendez vous nous attendent. Au Sénat, même en été, ou lors de la concrétisation de la mise en œuvre de la réforme qui va probablement être votée.
Mais nos députés, sensés nous représenter, doivent savoir que nous ne sommes pas d’accord, que nous portons, dans une plateforme unitaire CGT/UNSA/SUD, des propositions alternatives répondant à l’intérêt général, aux besoins des usagers et de la population en général en matière d’aménagement du territoire mais surtout nous sommes porteurs du moyen de la maitrise publique, collective au travers de l’outil qu’est la SNCF.
Dans ce combat, la stratégie des amendements était vouée à l’échec dès le début. Ceux adoptés, sensés rassurer les cheminots sur leur avenir professionnel, ne pouvaient être de nature à répondre aux aspirations des cheminots grévistes, qui depuis le début mettent en avant la promotion du service public.
Nous n’avons pas fait grève pour défendre un statut nous protégeant (qui n’est d’ailleurs pas si protecteur que cela), nous avons fait grève pour défendre le principe d’une entreprise publique, unique, intégrant les infrastructures et les fonctions de transporteur, assurant le monopole public du transport ferroviaire au service de tous.
Mais cela ne correspond pas aux exigences de la Commission et du parlement européen. Pourtant, le peuple français a dit non en 2005 et l’abstention massive lors des dernières élections semble démontrer qu’il n’a pas changé d’avis.
L’ironie du sort est que la majorité gouvernementale qui va mettre fin à la SNCF historique est de la même couleur que celle qui l’avait créé en 1937, à l’issue du Front populaire. Mais, cela ne change rien sur le fond.
Notre cause est juste et ce n’est pas fini. Soyons en persuadés."
J.C.
source : FACEBOOK
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