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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 12:31

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Le site Actualitté a commenté hier un communiqué diffusé par le ministère de la Culture dans lequel Louis Gallois (Commissaire général à l’investissement) et Bruno Racine (président de la Bibliothèque nationale de France) annoncent la signature de deux nouveaux partenariats public-privé en matière de numérisation du patrimoine physique détenu par la bibliothèque.


Ces accords se caractérisent par une privatisation (droits d’exploitation commerciale exclusive pour 10 ans) d’un patrimoine appartenant pour tout (les livres anciens) ou partie (les enregistrements sonores 78 et 33 tous) au domaine public. Ironiquement, cette annonce s’effectue alors que dans ses voœux aux personnels de la culture, la ministre prononçait un discours dans lequel elle a répété que la culture ce sont les biens communs, c’est le bien commun de tous. Elle n’a sans doute pas fait le rapport.


Beaucoup percevront ces annonces sur le fond de l’émotion suscitée par la mort d’Aaron Swartz et souligneront l’inconscience et le mépris des auteurs du communiqué. Inconscience et mépris il y a bien, mais le parallèle avec les dossiers dont s’occupait Aaron Swartz n’est cependant pas totalement justifié car les abus de privatisation contre lesquels se battait Aaron Swartz1 sont en réalité bien moins graves que ceux dont se rendent coupables le premier ministre (tutelle de Louis Gallois), la ministre de la culture et les deux responsables mentionnés.

GÉNÉALOGIE DU DÉSASTRE

Revenons sur les origines et la nature de ces méfaits, car s’indigner ne suffit pas, il faut comprendre et agir. J’ai le douloureux privilège d’avoir suivi les dossiers numérisation du patrimoine depuis 27 ans. Malgré l’engagement de nombreux acteurs de terrain et leur dévouement à l’accessibilité publique des œuvres numérisées, cette histoire est celle d’une longue série d’aveuglements, d’erreurs 2 et d’efforts louables de les corriger qui hélas ont souvent débouché sur des erreurs encore plus graves que les précédentes. Ce n’est pas le lieu ici de retracer cette histoire qui mériterait un ouvrage entier. Mais il faut bien cerner le contexte particulier qui a permis les aberrations actuelles. Ce contexte a deux aspects, un qui est propre aux institutions culturelles et un qui relève du contexte politique général.


Les institutions culturelles sont passées d’une situation dans laquelle elles se prenaient pour les détenteurs uniques du savoir et des technologies d’indexation à une situation de démission de leurs responsabilités à l’égard des choix techniques. Elles ont intégré l’idée de l’impossibilité du scénario pourtant évident d’institutions publiques recourant aux services de prestataires privés pour qu’ils exécutent des prestations de numérisation sur des fonds définis dans un dialogue avec des usagers, dont le résultat attendu est défini dans un cahier des charges élaboré avec des experts internationaux et reste dans le domaine public tout comme les œuvres dont il est issu. Ces affirmations apparaîtront bien sûr schématiques, divers projets de mutualisation ou la charte du domaine public d’Europeana3 vont clairement dans une autre direction. Mais justement, ces projets restent extrêmement minoritaires et sous-financés.


Tout cela serait anecdotique si le contexte politique général n’était pas marqué par la tragédie des partenariats public-privé. Là aussi, il faudra des travaux d’historiens pour expliquer un jour comment on a pu conduire une politique aussi absurde que de permettre à des acteurs privés de faire payer avec une solide marge à l’Etat les investissements qu’il lui évitent de faire, sans pour autant avoir aucun des risques de prêteur et avec l’effet annexe de transférer massivement la définition des buts visés vers ces partenaires quoiqu’en disent quelques bons esprits qui pensent que la compétence manageriale remplace celle de contenu.

 

Tout cela pour satisfaire à quelques dogmes et à divers critères comptables. Mais dans le cas ici couvert, on fait mieux encore que les désastres des autoroutes, des hôpitaux … et des aéroports. Car il s’agit du grand emprunt, donc d’un contexte où l’Etat mobilise des ressources théoriquement très importantes. On parlait de 750 millions d’€ pour le patrimoine, dont à un moment de 400 millions pour la BNF. La réalité sera très en deçà, mais tout de même si ces sommes avaient été utilisées pour conduire une politique publique du patrimoine numérique comme bien commun d’infrastructure sur la base duquel une économie de services à valeur ajoutée peut se développer, on n’en serait pas à au désastre actuel.

 

Mais là intervient l’économisme décervelé commun à l’ancien et au nouveau gouvernement, le fondamentalisme selon lequel relance = profits à court terme = économie de ventes de contenus exclusifs et de services associés à cette exclusivité. Donc voilà la BNF qui privatise le domaine public pour dix ans, et qui se vante que ce soit à son propre profit aussi (donc qu’elle sera durablement intéressée à développer cette privatisation du bien commun) et qu’elle réinvestira les sommes en résultant dans d’autres projets de numérisation (dont il reste à voir s’ils ne conduiront pas à de nouvelles privatisations).

Donc en résumé, nous voilà certains que si nous laissons faire, il y aura deux véritables sources d’accès au patrimoine numérique francophone librement réutilisable : les projets sociétaux (Internet ArchiveUbuWeb,WikisourceProjet Gutenberg, ainsi que les réseaux de partage de fichiers entre individus) et la Digital Public Library of America.

POURQUOI EST-CE SCANDALEUX ?

Le pire c’est qu’ils trouvent ça « normal ». Il serait donc normal sous prétexte que l’Etat est fauché et qu’il y aura des bénéfices d’accessibilité à terme (dix ans sauf pour quelques « bonus » et au fur et à mesure de la numérisation dans les seuls locaux de la BNF) d’exproprier chacun d’entre nous des droits qu’il a à l’égard du domaine public pour en attribuer le privilège d’exploitation exclusive à des acteurs économiques.

 

J’utilise à dessein le mot « privilège » car il n’est pas sûr que l’exclusivité soit basée ici sur le droit d’auteur, on en est probablement revenu au temps des privilèges d’imprimeur, à un échange de bon services entre l’Etat et des acteurs privés. Hier c’était donne-moi la censure, je te donne l’exclusivité. Maintenant, prête-moi des sous demain, je t’en donne aujourd’hui avec l’exclusivité.

 

Il n’est pas prouvé du tout que la numérisation effectuée par ProQuest et Believe sera à qualité égale moins coûteuse pour l’Etat que celle qui aurait résulté d’un appel d’offres pour un pur prestataire de numérisation.


Cette absence de droits positifs à l’égard du domaine public, de reconnaissance par les responsables d’institutions culturelles qu’ils ne sont que les gardiens et les garants des collections qui leur sont confiées et non leurs propriétaires, n’est pas représentative de la pensée internationale sur ces sujets. Référez-vous au Manifeste pour le domaine public et aux recommandations 5 et 6 du réseau européen COMMUNIA, voir même autrès prudent rapport du comité des « sages » de la Commission européenne présidé par Maurice Lévy, pourtant favorable aux partenariats public-privé mais tout de même plus conscient des droits positifs à l’égard du domaine public. Les recommandations du réseau COMMUNIA conduisent à sanctionner légalement tout affirmation d’exclusivité sur un document numérisé issu du domaine public.

COMMENT DEVONS-NOUS L’EMPÊCHER ?

Ce qui m’amène au que faire. On en sait déjà assez sur le contenu des accords (qui devraient être publiés in extenso comme l’a demandé le député Marcel Rougemont dans une question parlementaire toujours sans réponse) pour affirmer qu’ils sont intolérables. Je suis prêt à aider à rédiger et/ou à signer un appel à annuler leur signature. Il sera également utile d’en contester la validité juridique qui semble très fragile. Et enfin, si jamais ces accords recevaient un début d’exécution, il sera de notre devoir de citoyens de rendre à chacun ce qui lui appartient en partageant massivement la représentation numérique de toute œuvre numérisée au titre de cet accord.


  1. Il protestait et agissait notamment contre la commercialisation privative d’articles scientifiques résultant de la recherche à financement public. []
  2. Viser la numérisation des livres en mode image, ignorer les normes informatiques, d’internet et du web, choisir des techniques d’indexation coûteuses et inefficaces, refuser d’associer les usagers aux priorités de numérisation, céder à toute pression des lobbies d’éditeurs, prétendre contrôler l’usage commercial même dans le cas du d’œuvres du domaine public, etc. []
  3. Dont Bruno Racine assure la présidence ce qui ne l’empêche de bafouer radicalement cette charte dans la politique commentée par ce billet. []

 

http://paigrain.debatpublic.net/?p=6333


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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 11:24

Nationalisation, socialistes et national-socialisme. Un excellent texte d'Yves.

 

Excellent texte! Le rappel à l'histoire est particulièrement pertinent. Il faudrait le diffuser massivement,  Il pourrait aider certains d'entre nous à ouvrir les yeux.

Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

 

 Lucien PONS

 

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Nationalisation, socialistes et national-socialisme


Après de multiples coups de théâtre, et le désaveu d’un de ses ministres, le gouvernement socialiste fidèle aux principes du PS, a fini par écarter la solution de la nationalisation de Florange.


Pour l’histoire, je tiens à rappeler qu'en 1946 ce sont les nationalisations menées par les ministres communistes nommés par le général De Gaulle, en cohérence avec les propositions du Conseil National de la Résistance, qui ont permis à la France de se sortir formidablement d'une situation difficile d'après-guerre. Déjà les socialistes en la personne de Robert Lacoste alors ministre de la production industrielle étaient opposés au programme de nationalisation de l’électricité proposé par le CNR. En mars les socialistes déposèrent à l’assemblée une proposition dite de ‘’socialisation de l’électricité’’.


Ce plan qui avait pour but de contrer celui du CNR, ne concernait que les secteurs de la production et du transport de l’électricité. Il ne comprenait pas ceux de la distribution et du gaz qui étaient pourtant des secteurs juteux.


Grace à la pugnacité des membres du CNR et de Marcel Paul qui sortait à peine de Buchenwald, les Industries Electriques et Gazières étaient finalement nationalisées, distribution et gaz compris, avec succès.


Comment se fait-il que ce qui était possible alors qu’il fallait tout reconstruire, ne le serait plus aujourd'hui ?


Lorsqu’EDF-GDF étaient nationalisés les tarifs de l’énergie étaient parmi les plus faibles d’Europe avec une qualité de fourniture hors pair. En 2004 après la privatisation de ces deux entreprises, les tarifs du gaz ont explosé et la qualité de fourniture et de service à l’abonné, devenu client, n’a fait que se détériorer.


Pour info : le prix du gaz a augmenté de 70% de 2005 à 2012, grâce aux ‘’bienfaits’’ du libre-échange et de la libre concurrence.


Comment des ministres socialistes peuvent-ils saborder les espoirs, des salariés de Florange et des salariés en général, en déclarant que l'état n'est pas un bon gestionnaire, alors qu’ils disaient le contraire pendant la campagne électorale, et qu’ils savent très bien que l’histoire a démontré l’inverse ? Est-ce l’ivresse ?


En 1946 on a confisqué les biens des entreprises scélérates pourquoi ne pas en faire autant aujourd’hui ?


Il est vrai que dernièrement les socialistes ont adopté main dans la main et avec la droite, le TSCG (Traité sur la Stabilité la Coordination et la gouvernance) Ce traité qui est une vraie fumisterie, une remise en cause sans précédent de nos institutions démocratiques, limite les moyens d’action d’une nation, notamment en lui interdisant toute intervention du type nationalisation.


 Pour autant, je tiens à insister sur le fait qu’un état à condition qu’il le décide est souverain, et qu’à l’instar de plusieurs pays d’Amérique latine qui ont envoyé dans les roses le FMI et la Banque mondiale, ce qui leur a permis de sortir la tête de l’eau, la France pourrait lorsque son intégrité est mise en cause, faire agir sa souveraineté cesser d’être le vassal de l’Union Européenne, et sortir….. Sa tête de veau.


Drôle de logique que celle de l’UE, qui permet à certains états membres de refuser l’euro, mais qui ne permet pas à la France de sauver sa sidérurgie en nationalisant.


Pourquoi laisser tomber la sidérurgie en France alors que nous sommes considérés comme étant à la pointe de cette technique ?


La réponse à toutes ces questions est que nos dirigeants sont tous asservis à la politique ultralibérale imposée par l’Europe, voire même si l’on regarde un peu plus loin, à celle des USA qui souhaitent réaliser le GMT (Grand Marché Transatlantique) le pendant Européen de L’ALENA (Accord de Libre Echange des Etats Nord-Américains).

 

Le GMT leur permettrait notamment, de noyer l’Europe de leur camelote grâce à une facilité d’échange accrue par une réglementation simplifiée….à leur avantage !

 

Car après avoir démolis à coup de normes et de directives nos élevages, notre agriculture, notre pêche, notre viticulture, nos industries, etc., etc. La voie du libre-échange à sens unique leur serait grande ouverte.


Paradoxalement, si cette politique ultralibérale du libre-échange et de la libre concurrence, n’oppose aucun problème à un état lorsqu’il intervient pour aider les grandes entreprises et les banques privées avec les deniers publics, elle ne supporte pas qu’un état intervienne en nationalisant une entreprise, qui après avoir gâché les aides publiques largement consenties, et après avoir bien enrichi ses actionnaires et son PDG, se contente de délocaliser, envoyant ses salariés à la pêche….activité qui d’ailleurs, ne se porte pas au mieux.


Pour résumer, cette politique permet à un état de renflouer les finances d’une grande entreprise ou d’une grande banque, mais elle ne lui permet pas de leur demander des comptes et encore moins de les sanctionner.


Pour ce qui est de la sidérurgie Française, compte tenu du savoir-faire reconnu, de l’autonomie qu’elle peut donner à la France en matière d’acier (une des matières premières la plus utilisée) et du bassin d’emplois qu’elle génère en tenant compte des sous-traitants, l’état Français aurait tout à gagner de son maintien voire de son développement.


Le problème, c’est que le capitalisme est mondialisé et que le maintien de la sidérurgie Française dont la technicité est reconnue, peut créer une sérieuse concurrence néfaste à ses intérêts, cela même en exploitant une main d’œuvre pas chère dans des pays où le droit des salariés est parfois réduit à néant. Le danger serait encore plus évident si la sidérurgie Française était nationalisée.


 D’ailleurs les Etats Unis ne s’y trompent pas. Ils interviennent beaucoup plus qu’on ne le croit dans nos affaires et notamment grâce à la construction européenne qu’ils encouragent (Il est plus aisé d’influer sur une union de nations que sur plusieurs nations séparées) Pour eux la nationalisation est associée à une forme de protectionnisme et au-delà du problème idéologique, contraire à leurs intérêts économiques.


Si on regarde un peu l’histoire, l’idée d’une union européenne a même été initiée par l’oncle SAM. Voir le 3eme des ‘’14 points de WILSON’’, prononcés devant le congrès des états Unis le 8 janvier 1918 par le président Woodrow WILSON.


‘’ Retrait, autant que possible de toutes les barrières économiques, et établissement d’une égalité des conditions de commerce parmi toutes les nations désirant la paix et s’associant pour la maintenir’’


C’était en 1918, mais avouez qu’il y a pas mal de ressemblance avec certains passages du Traité de Constitution Européenne que nous avions rejeté en mai 2005, et l’idée destructrice pour la classe ouvrière du ‘’marché libre non faussé et de la libre concurrence’’. Il y avait déjà la petite dose de paix pour que ça passe mieux.


Les USA ont d’ailleurs fortement influencé, afin que l’Allemagne instigatrice et grande perdante de la 1ere guerre mondiale, n’ait pas à payer les dégâts qu’elle avait causés et pour lesquels elle avait été condamnée. Ceci eut pour effet, un réarmement plus rapide de celle-ci, en vue de préparer la seconde guerre mondiale…..Quelques années plus tard donc, après avoir ôté la pointe des casques de ses soldats et avoir transformé ses aimables Sections d’Assaut (S.A) en délicates mais non moins actives Schutzstaffel (S.S), sa frénésie de tourisme la conduisit à nouveau dans nos frontières, qu’elle franchit avec une aisance plutôt suspecte.


Drôles d’alliés ces Américains ! Drôle de guerre……

Pour en revenir à nos moutons, je pense que le gouvernement actuel joue avec le feu en laissant une bonne tribune à un Front National qui profite de l'aubaine, et qui dans un rôle de ‘’décomposition’’ opportuniste, défend corps et âme le principe de la nationalisation de Florange. On aura tout vu !


Je remercie l'extrême droite voire la droite, d’évoquer la nationalisation comme possibilité, mais pour autant que je sache elles ont toujours été au service du grand capitalisme et des grands patrons, et les nationalisations n'ont jamais été leur tasse de thé !


Il est vrai toutefois, que l’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre et que désirant attirer les pauvres marins perdus, les sirènes déguisent parfois leur voix pour mieux chanter.


Une petite dose de xénophobie en plus sur le principe du bouc émissaire, et ça marche....sur les pas d'un certain Parti National Socialiste des Travailleurs....plus connu comme parti Nazi....vous vous zouvenez ?...........


 1933….En Allemagne !

Un certain Adolph, promettait le bonheur aux travailleurs, mais je crois qu’en matière de nationalisation, il n’a pas nationalisé grand-chose……….. À part peut-être les camps de concentration.


La situation actuelle présente pas mal d’analogies avec la phase qui précéda la période noire. La monté de l’extrême droite européenne est réelle, voir l’exemple de la Hongrie, mais aussi l’Autriche, la Hollande etc...


Cette évolution inquiétante s’appuie sur l’abandon par tous les gouvernements de l’intérêt des populations à l’avantage des gros intérêts financiers. Les peuples n’en peuvent plus, et la tentation simpliste de l’extrême droite fait son travail.


Enfin je me permets un petit conseil :

Méfiez-vous des apparences. Même lorsqu’elle n’a pas de moustache, et même lorsqu’elle a un physique de Miss France (je parle de la petite fille bien sûr), l’extrême droite est toujours l’extrême droite.


Bien sûr il faut défendre Florange, mais surtout, il faut défendre les travailleurs de partout où ils sont mis en difficulté, et leur faire prendre conscience des dangers de certaines dérives opportunistes dont ils feront les frais.


Faisons agir notre mémoire collective, elle est le meilleur vaccin contre la peste brune qui se développe dès que la misère et l’ignorance pointent le bout de leur nez.


 Yves Cimbolini.

 Le 08 Janvier 2013

 

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 10:08

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Voilà c'est fait !


MEDEF, gouvernement socialiste et CFDT s'en réjouissent !


Une nouvelle ère commence : le nouveau dialogue social est avancé !


Il aboutit à l'application progressive en France de tous les plans de la troïka (UE, FMI, BCE) à l'œuvre en Grèce, au Portugal, en Espagne...


En fait, pour un plat de lentilles (" les nouvelles sécurités pour les salariés "), la précarité et l'anéantissement de toutes les sécurités conquises au cours de luttes séculaires pèseront sur la tête de tous !


C'est donc par le mensonge et le travestissement que cet accord est affublé du nom de "sécurité" !


Un accord minoritaire


Avec la complicité félonne et minoritaire de la CFDT, de la CFE-CGC et de la CFTC qui représentent à elles trois aux dernières élections (TPE) 28,1% des suffrages (CFDT 19,3 %, CGC 2,3 et CFTC 6,5) contre 44,8 % pour la CGT et FO (non signataires de l'accord) pratiquement à l'égal des pourcentages respectifs aux prud'homales. On mesure mieux ce qu'a pu être le « syndicalisme rassemblé » qui a lié ces dernières années les dirigeants de la CGT à ceux d'organisations ouvertement complices du MEDEF et de l'UE.


Le gouvernement s'appuyant sur ce soit-disant accord entend aller vite


Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres le 6 ou le 13 mars. Il sera soumis au Conseil d'Etat début février puis présenté en Conseil des ministres en mars. Examiné en urgence à l'Assemblée nationale en avril, au Sénat en vue d'une éventuelle promulgation du texte fin mai.


Dans les entreprises et dans le pays engager la bataille pour faire échouer cette entreprise de casse !


Une puissante bataille doit s'engager dès à présent, dénonçant les mensonges colportés par les grands médias et le pouvoir et montrant les immenses dangers de l'application des mesures envisagées !


Seule l'action et à la résistance à la guerre déclarée contre le monde du travail, l'activation des principes gagnants qui ont fait leurs preuves : le rapport de force, la résistance pied à pied, l'union sur des bases de classes permettront d'endiguer cette offensive ! La grève du 31 janvier dans la Fonction Publique à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires constitue un premier élément de la résistance et de la mobilisation générale à construire.


Le Front Syndical de Classe, 1 4 janvier 2013


Un MEDEF enchanté !


" Ce soir, les partenaires sociaux ont placé la France en haut des standards européens en matière de marché du travail et de relations sociales. L'accord auquel ils sont parvenus est en effet tout sauf un accord a minima " 

 

Et 


" Nous souhaitons au plus vite que cet accord soit ratifié en l'état par le Parlement" 

 

Et Parisot ajoute : 

 

L'accord " marque l'avènement d'une culture du compromis après des décennies d'une philosophie de l'antagaonisme social. Avec le CICE (Crédit d'impôt compétitivité emploi) et avec cet accord, la France peut espérer amorcer des progrès significatifs pour reconquérir sa compétitivité" 

 

 

Résumé de l' "accord"


côté des salariés et chômeurs : l'appât pour ferrer la prise !


- Hausse des cotisations chômage employeurs sur les CDD courts de « surcroît d'activité » (3% pour un CDD de moins d'un moins, 1,5% pour un CDD entre un et trois mois et 0,5% pour les CDD dits d'usage utilisés dans des secteurs comme l'hôtellerie et les instituts de sondage). En échange, exonération de ces mêmes charges pendant trois à quatre mois (selon la taille de l'entreprise) pour l'embauche d'une personne de moins de 26 ans en CDI, et CDI pour les intérimaires à définir par la branche. Date de mise en place prévue : Juillet 2013.


- Accès généralisé à une complémentaire santé collective , financée pour moitié par l'employeur, avec un panier "minimum": 100% de la base Sécu pour une  consultation, 125% pour les prothèses dentaires et forfait optique de 100 euros  par an. Date de mise en place prévue : avant le 1er janvier 2016.


-" Droits rechargeables à l'assurance-chômage" pour que les chômeurs  conservent une partie de leurs reliquats. Horizon: renégociation en 2013 de la  convention Unédic. Maintien des droits santé et prévoyance pendant 12 mois pour  les chômeurs (d'ici 1 à 2 ans).


-" Mobilité volontaire sécurisée": avec accord de l'employeur, les salariés  (des entreprises de plus de 300 personnes, avec 2 ans d'ancienneté) peuvent "découvrir un emploi dans une autre entreprise", avec l'assurance du retour.


côté entreprise : voie libre aux licenciements, aux délocalisations et restructurations


- Accords "de maintien dans l'emploi": en contrepartie de l'engagement de  ne pas licencier, une entreprise en difficulté peut conclure un accord  majoritaire pour "ajuster" temps de travail et rémunérations, sans passer par  un plan social si elle licencie au moins 10 salariés refusant ces changements.  Quand l'entreprise va mieux, elle doit "partager le  bénéfice économique" de l'accord avec les salariés.


- Des plans sociaux facilités, "fixés" (procédure et contenu) soit par un accord majoritaire avec les syndicats, soit par une homologation administrative  dans les 21 jours, avec des délais de contestation maximum préétablis.


- Restructurations facilitées: mobilité interne obligée (à salaire ou  classification maintenus) si un accord d'entreprise l'organise (conditions  d'éloignement, etc.). Licenciement pour "motif personnel" en cas de refus.


- Pour les licenciements individuels: en cas d'accord en conciliation aux  Prud'hommes, "indemnité forfaitaire" à l'ancienneté (plafonnée à 14 mois de  salaire pour 25 ans). Si pas de conciliation, le juge reste souverain.


-Pour les entreprises de moins de 50 salariés: expérimentation du recours  direct au CDI intermittent , alternant périodes travaillées ou non, dans trois  secteurs.


*************************

Accès à l'accord in extenso sur notre site :

http://www.frontsyndical-classe.org/article-flexibilite-contenu-in-extenso-de-l-accord-114326245.html

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 09:59
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Palais de justice de Chambéry, le 27 janvier 2011
Photo : Cailleton


Bonjour, Info pour les utilisateurs du site de la part du Collectif Chambérien Unitaire Interpro Citoyen (CCUIC) créé lors des luttes pour la défense des retraites en septembre 2010
Voir le site : "chambeenlutte.lautre.net"      
                                              
Les "6 de SAVOIE" convoqués à la Cour d'APPEL DE LYON !

Projet de communiqué de Presse de l' UL CGT et Sud Solidaires Savoie.
Contacts : Gérard ETELLIN (06 95 98 99 61)

Jeudi 17 janvier 2013 : "les 6 de Savoie" devant la Cour d' APPEL de LYON

Rappelons-nous les actions pour la défense des retraites en 2010/2911 et les nombreuses actions sur la Savoie et en France.

Les Assemblées Générales journalières dans les entreprises et celle à la SNCF le 2 novembre 2010. Un collectif de grévistes se rend à celle des cheminots de l'autre côté des voies SNCF vers la Rotonde et emprunte le passage planchéié qui les traverse.

Un huissier et la Police prennent des photos et "sélectionne" 6 personnes parmi les quelques 80 participants. Convoqués une première fois au Tribunal qui, faute de preuves constatant le blocage des voies, les relaxe.

La Direction SNCF fait appel et nouvelle relaxe du Tribunal en 2ème jugement !
Mais la Direction saisit la Cour de Cassation qui décide de reconvoquer "les 6 de Savoie" devant la Cour d' Appel de Lyon le 17 janvier 2013, soit presque 3 ans après !

Elle réclame des "dommages et intérêts" à hauteur de 48 000 € alors que des cheminots étaitent en grève et que le trafic était quasiment inexistant !

Les preuves de "blocage" inexistantes.

C'est donc à cette nouvelle convocation que se rendront "les 6 de Savoie"
(3 de l'Union locale CGT, 2 de Sud Solidaires et 1 journaliste de "la Voix des Allobroges")
Pour les accompagner, des cars partiront de Chamnord (parking de l'ex Nef) à 7 heures le 17 janvier, le début du jugement ayant lieu à 9 heures.
Vous pouvez encore vous inscrire à :  - l' Union Locale CGT (04 79 62 31 54)  - Sud Solidaires (04 79 71 63 88)  - chez Gigi, café de Verdun, avenue des chevaliers tireurs                                                                                                    
Pour le Collectif  :  Gérard ETELLIN

Source : Front Syndical de Classe

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 09:44

PAR PHILIPPE ALAIN (16 JANVIER 2013)

 

Mardi 8 janvier, plusieurs dizaines de policiers procèdent à une descente dans l’un des plus grands squats de Roms de l’agglomération lyonnaise à Saint-Fons. Tout y est : tenues anti-émeute, casques, boucliers, flash-balls, grenades lacrymogène, tasers, chiens d’attaque. Pendant une heure, ils vont asperger de lacrymogène les habitants et saccager le bidonville.

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Un peu plus tôt dans l’après-midi, selon certains Roms, des enfants auraient jeté des cailloux sur une voiture de police qui s’était introduite sur le parking du terrain privé qu’ils occupent. Voici donc nos braves policiers en tenue de guerre bien décidés à en découdre avec les enfants.


Les policiers commencent par se retrouver au beau milieu d’un anniversaire. Une petite fille fête ses 3 ans et de nombreux enfants sont autour d’une table et d’un grand gâteau. Ils dansent au son de la musique tzigane, vêtus de leurs plus beaux habits. Estimant probablement qu’il s’agit là d’un rituel Rom dangereux et inconnu, les policiers donnent des coups de pied dans la table et balayent tout ce qui se trouve dessus : bouteilles de soda, gâteau, tout y passe. L’anniversaire, c’est comme le changement, ce n’est pas pour maintenant.


Un bébé aspergé d’eau

Les policiers ordonnent ensuite à toutes les personnes présentes de rentrer dans leurs cabanes et commencent à y pénétrer une à une. Il s’ensuit de véritables scènes de guerre. « Même dans les films, on n’a jamais vu ça », souligne un habitant. Marinella est couchée avec ses enfants lorsque deux policiers casqués rentrent dans sa maison. L’un d’entre eux tient dans sa main un bouclier et dans l’autre une bouteille de gaz lacrymogène qu’il vide en aspergeant l’ensemble de la pièce. La maman va se précipiter sur un linge pour couvrir ses enfants. Elle suffoque, ses enfants, eux, étouffent, impossible de respirer et de rester là. Elle se précipite dehors avec eux. Les policiers sont déjà passés à la cabane suivante.


Roberto, 12 ans, raconte : « Un policier est arrivé avec un fusil et une lumière sur le fusil. Il a dit : on va revenir vous casser les couilles tous les soirs. En partant, un autre a mis du gaz avec une bouteille blanche. Ça piquait beaucoup la gorge et les yeux, avec mes frères et sœurs on est tous partis dehors, il y avait plein de policiers en noir avec des casques et des boucliers et aussi des chiens. »


Claudia a 18 ans. Elle tient son bébé de 18 mois dans les bras quand un policier arrive vers elle et l’apostrophe violemment : « Il est où celui qui a jeté des pierres sur la voiture ? » Comme tous les habitants, Claudia n’est absolument pas au courant de ce qui s’est passé quelques heures auparavant. Elle jure qu’elle n’en sait rien. La suite est incroyable : « le policier a pris un bidon rempli d’eau et il l’a jeté sur moi et mon bébé en m’insultant. J’étais toute mouillée ».


Gazés et bloqués chez eux

Le comportement de la police rappelle ensuite des moments biens sombres de notre histoire. Sandu est seul dans sa cabane. « J’étais en train de me laver. Un policer est rentré, quand il m’a vu, il a lancé du gaz lacrymogène à hauteur de mon visage et il a refermé la porte. Quand j’ai voulu sortir, je n’ai pas pu. Il bloquait la porte et m’empêchait de sortir. J’ai cru que j’allais mourir. »


Le terrain de Saint Fons est vaste. Après avoir passé en revue toutes les cabanes, réveillant les personnes qui dorment déjà, insultant celles qui ne dorment pas et gazant une bonne partie d’entre elles, les policiers attaquent l’autre partie du terrain avec une sauvagerie incroyable. Ils se mettent à casser les vitres de toutes les cabanes, méthodiquement, une à une.


Quand ils arrivent à hauteur d’une voiture, ils cassent la lunette arrière. Sacha, 10 ans, raconte : « il y avait un gros projecteur qui éclairait tout. Il y avait du bruit et j’ai regardé par la fenêtre. J’ai vu un policier tout en noir qui cassait la voiture avec son bâton. Ensuite, des policiers ont regardé par la fenêtre avec une lampe. Je me suis vite caché sous les couvertures avec ma maman, j’avais peur. Un policier qui avait un casque a mis du gaz par la fenêtre. On ne pouvait plus respirer. Ma maman voulait sortir, mais j’avais trop peur. On a attendu qu’ils partent. »


Les vengeurs casqués continuent à remonter les cabanes. Des portes sont arrachées, des bâches déchirées. Dans un cabane, le repas du soir qui cuit dans un grosse marmite est violemment jeté par terre par un policier. Dans une autre, un homme qui dort est réveillé par le bruit de la porte qu’un policier vient de fracasser : « j’ai ouvert les yeux et un policier avec un casque m’a mis du gaz sur la figure »


La hiérarchie nie et couvre les policiers

Bilan de l’opération : plusieurs dizaines de personnes gazées dont des enfants traumatisés, une femme aspergée d’eau, (qu’est ce qu’on rigole dans la police…), des vitres de cabanes cassées et des portes arrachées. Avant de partir, les policiers ne peuvent s’empêcher de s’exciter sur les voitures garées sur le parking et cassent les rétroviseurs de plusieurs d’entre elles.


Contactée par des journalistes le lendemain de l’opération punitive, la police donne bien évidemment une version toute différente. Selon un communiqué sorti dans la précipitation, « un équipage de police a été victime de jets de projectiles dont un a brisé la lunette arrière du véhicule et atteint le chauffeur ». Soucieux de couvrir immédiatement ses hommes, le commissaire en personne montre à la télévision un véhicule de police dont la vitre arrière est brisée… à deux endroits… Ouaou… Ils sont forts ces roumains. Un projectile, deux impacts. Ils ont inventé le caillou à fragmentation qui se divise en plusieurs parties lors du jet. A moins que ce ne soit un caillou à tête chercheuse qui est rentré dans le véhicule avant d’en ressortir.


Mais les contradictions de la police ne s’arrêtent pas là. Dans une interview donnée à la télévision, le commissaire affirme que suite à l’agression du caillou à fragmentation et à tête chercheuse, des policiers, confrontés à une « vingtaine, voire une trentaine d’individus hostiles », ont fait usage, « à une reprise du gaz lacrymogène » et « dans la foulée, les équipages se sont repliés et ont terminé leur mission ». Sauf que le communiqué de presse, lui, dit exactement le contraire : « ils ont été dans l’obligation de faire usage du gaz lacrymogène pour les repousser et poursuivre l’opération. » Alors, après le gazage, partis, pas partis les rambos ? Il faudrait que la police accorde ses violons.


Enfin, le communiqué affirme : « une opération de police a été montée de 18.30 à 19.30 afin d’identifier et d’interpeller les auteurs ». Est-ce que quelqu’un a déjà vu une opération de police sans contrôle d’identité ? Surtout quand il s’agit « d’identifier » des individus. Et bien ce soir là, pas une seule personne sur les 200 que compte le campement n’a été contrôlée. Pas une. Pas une seule interpellation non plus. Mais ce n’était visiblement pas le but.


Le travail de la police : gazer des enfants ?

Selon une source policière qui souhaite rester anonyme, il s’agissait de retrouver un lance-missile, pardon un lance-cailloux, un objet qui aurait pu servir à lancer un projectile… En réalité, il s’agissait surtout d’une expédition punitive pour montrer de quel bois se chauffe notre valeureuse police en cette période hivernale.


Ce n’est pas la première fois que la police gaze des enfants Roms à Lyon. En novembre 2010, déjà, des policiers avaient utilisé des gaz lacrymogènes contre un squat, envoyant plusieurs personnes à l’hôpital. Les policiers avaient nié les faits et expliqué qu’ils avaient gazé un chien. Cette fois-ci, le commissaire, la Direction Départementale de la Sûreté Urbaine et le préfet en personne sont montés au créneau pour couvrir les policiers qui se font justice eux-mêmes. Tous ont répété le même message : la police n’a fait que son travail.


Non, messieurs, le travail de la police n’est pas de se venger d’un jet de caillou contre une voiture en gazant à bout portant plusieurs dizaines de personnes dont des enfants.

Non, messieurs, le travail de la police n’est pas de punir des innocents en saccageant des habitats précaires plongeant ainsi dans une misère encore plus grande des dizaines de personnes dont le seul crime est de vivre sur un terrain vague.


Non, messieurs, les Roms ne sont pas des chiens, que l’on gaze et que l’on chasse à coups de matraque. Ce sont des êtres humains qui ont le droit de vivre dans la dignité comme vous et moi.


Les dirigeants socialistes et Manuel Valls en particulier portent une très lourde responsabilité dans les dérapages successifs contre la minorité Rom. Depuis l’élection de François Hollande, on assiste à des comportements pire encore que sous Nicolas Sarkozy : des traques jour et nuit, des enfants humiliés et violentés par la police, des bébés en garde à vue. La liste est longue. En continuant à stigmatiser les Roms, en jetant cette population à la vindicte populaire et en couvrant de tels agissements de la part de policiers qui sont censés faire respecter la loi et non la violer, le gouvernement ouvre la porte à des actes beaucoup plus graves. Une vague de racisme sans précédent se développe actuellement en France contre les Roms. On se rend compte à travers ce dérapage révoltant qu’elle touche également très largement la police.


Philippe Alain


Voir son blog sur Mediapart

 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 23:14

Dans un communiqué émanant du ministère de la Culture, Aurélie Filippetti, le commissaire général à l'investissement, Louis Gallois et le président de l'établissement BnF, Bruno Racine, annoncent la signature de deux nouveaux accords. Ces derniers portent sur la numérisation et la diffusion des collections de la BnF, et plus spécifiquement les livres anciens et fonds musicaux. 

 

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Dans le cadre des investissements d'avenir, le Fonds national pour la société numérique, qui s'inscrit dans le Développement de l'économie numérique, la Caisse des Dépôts va être sollicitée. Ainsi, pour assurer la continuité de la politique de numérisation du patrimoine, la BnF, par le biais de sa filiale BnF-Partenariats, a signé deux accords de numérisation. Ces derniers visent « la mise en œuvre de partenariats entre l'établissement public et des acteurs privés dans la numérisation et la diffusion d'œuvres patrimoniale ». 

 

Livre et musique, sous les scanners

 

Le premier, oh, surprise, est conclu avec la société ProQuest, éditeur de bases de recherches historiques et culturelles. Il « prévoit la numérisation de 70 000 livres anciens français datant de 1470 à 1700. Le projet concerne tous les exemplaires des incunables imprimés avant 1500 et un exemplaire par édition pour les imprimés des XVIe et XVIIe siècle ». 

 

L'accord passé avec ProQuest s'inscrit dans le programme européen «Early European Books», auquel participent quatre grandes bibliothèques européennes, et qui vise la création d'une bibliothèque numérique virtuelle rassemblant les principaux ouvrages d'avant 1700. Une sélection de 3500 ouvrages, choisis par la BnF, sera en libre accès immédiat sur Gallica. Au fur et à mesure de la numérisation, les autres ouvrages numérisés seront accessibles à tous les lecteurs de la BnF pendant dix ans avant d'être mis en libre accès à leur tour sur Gallica.

 

Le second est passé avec Believe Digital et Memnon Archiving Services, concernant la numérisation de près de 200 000 disques vinyles 78 et 33 tours. La finalité est de rendre « accessible sur les principales plates-formes de distribution musicale numérique une offre unique de plus de 700 000 titres, tous genres confondus (musique classique, jazz, variété, musiques du monde, …) ». 

 

Chose intéressante, le ministère avoue que de ces accords découlera une monétisation, dont les revenus « issus des partenariats seront réinvestis par la BnF dans de nouveaux projets de numérisation». Le ministère se targue également de répondre, avec ces accords, aux préconisations et recommandations « formulées ces dernières années par plusieurs rapports français ou européen relatifs au développement de la numérisation patrimoniale et à sa diffusion (rapport de Marc Tessier sur la numérisation du patrimoine écrit, rapport The New Renaissance commandé par la Commission européenne, …) ». 

 

Pipeau. Pipeau. Pipeau.

 

D'abord, les lecteurs de ActuaLitté pourront se référer à un article datant du 13 juillet, expliquant en détail que les deux acteurs étaient déjà connus, et ce, en dépit des protestations de la BnF. D'autre part, ActuaLitté avait également souligné que l'établissement comptait donc bel et bien commercialiser et monétiser des oeuvres du domaine public, dans des conditions plus qu'inadmissibles


Alors que dans les recommandations du Comité des Sages, il était clair que les partenariats devaient « permettre un accès transnational au matériel numérisé pour tous », celles qui seront pratiquées par BnF Partenariats frisent l'indécence. Nous les rapportons telles que présentées. Âmes sensibles... 

  • pour les Livres anciens
    • 5 % des ouvrages accessibles sur Gallica pendant la période d'exclusivité (10 ans glissants à compter de la publication  des collections numérisées)
    • Consultation libre dans toutes les salles de la BnF
    • Accessibilité totale après la période d'exclusivité.
  • Pour le fonds sonore
    • Pendant la période d'exclusivité (10 ans)
    • Extraits gratuits de 90 secondes sur Gallica et renvoi vers les plateformes de téléchargement
    • Libre consultation dans les emprises de la BnF
  • Pour les oeuvres de littérature
    • Oui, si mention du sponsor
    • Totale après 10 ans
  • Pour la presse
    • Consultation libre dans les salles de lecture de la BnF pendant une période d'exclusivité (7 ans) 

Si cette idée de revendre le domaine public ne semble pas du tout effrayer la ministre de la Culture, c'est que l'on marche abondamment sur la tête. Pourtant, d'autres acteurs, que le communiqué se garde bien de citer, n'ont pas été du même avis que la rue de Valois, littéralement phagocytée par la volonté de la BnF, pour le coup.

Et le combat cessa, pourtant, c'est pas faute de trouver des combattants


Ainsi, le député Marcel Rogemont avait interpellé la ministre de la Culture sur cette question : «Le recours aux investissements d'avenir était censé permettre de trouver une solution plus équilibrée. Il demande quelle est la position du ministère de la Culture concernant ces projets, si les accords de partenariat seront publiés par la BnF afin de permettre d'en connaître exactement les clauses, comme l'exigent également les recommandations du comité des sages, et si le domaine public n'est pas atteint dans son intégrité par le biais de tels partenariats.»

 

Notons que la question adressée à la ministre sur ce pointest restée sans réponse, à ce jour encore. Mais a-t-on simplement pris le temps d'expliquer à la ministre ce qui se trame ?

 

Eh bien oui. Car, quelques mois plus tard, c'est Pierre Lescure en personne, qui dans le point d'étape de la mission du même nom désavouait publiquement les méthodes de la BnF, expliquant : «Certaines institutions culturelles offrent à la consultation du public, sur leurs propres sites, des œuvres du domaine public numérisées accompagnées de mentions restrictives des usages. Des œuvres du domaine public sont vendues sous forme de bases de données, en partenariat avec des entreprises privées qui assurent la numérisation et se rémunèrent sur le produit des ventes. Il convient donc de réfléchir à la mise en place de dispositifs juridiques de protection, de promotion et de valorisation du domaine public adaptés à l'ère numérique.»

 

Sponsoring

Pour mémoire, la BnF, elle parlait de sponsoring, pour monétiser un peu mieux les produits de la numérisation, qui, soulignons-le de nouveau, sont des oeuvres du domaine public. Parmi les mesures marchandes envisagées : 

Par sponsoring, la BnF envisage le projet « en ciblant mécènes et fondations désirant communiquer sur la culture et en limitant la communication publicitaire à des messages non intrusifs ». Ceux que la publicité dans les livres numériques horrifiait d'avance seront comblés : non seulement on va leur proposer des ouvrages du domaine public, mais ils seront donc bardés des logos de tel ou tel acteur, profitant du fonds patrimonial pour se faire un peu de com'.

Les tarifs ne sont évidemment pas connus, mais différents emplacements sont clairement établis dans les fichiers : « Les sponsors communiquent directement dans l'ouvrage numérique (prépayé…) en échange d'une très large visibilité par la diffusion gratuite sur un grand nombre de sites partenaires (Feedbooks, Youscribe) et grâce au partage de listes de lecture par les internautes. » 

ActuaLitté a sollicité le ministère de la Culture, pour obtenir de plus amples renseignements sur ces questions, ainsi que la BnF. On pourra également retrouver ci-dessous l'intégralité du projet mené par la BnF, ainsi que ActuaLitté l'avait dévoilé, en juillet 2012.

 

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Source: 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 20:37

 

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  Chez La Fontaine, le loup se fait berger. en 2013  Berger passe un pacte avec les Loups

 

 

S'il fallait une toise à mesurer les abaissements, l'interview de R Soubie au Figaro suffirait à lui seul à prendre la mesure de ce que la CFDT appelle une avancée :


La Canaille a repiqué cela depuis les pages de "canempechepasnicolas", puis pour vous a relu La Fontaine :

 

LE FIGARO.-

Quel regard portez-vous surle projet d'accord   trouvé par les partenaires sociaux?


RAYMOND SOUBIE.-

C'est incontestablement . J'ai toujours pensé qu'une loi sociale était plus efficace après une négociation réussie, et c'est le cas. Les négociateurs ont eu le courage d'avancer sur des sujets difficiles dans un environnement économique et social fortement dégradé. Les thèmes traités, dont certains sont dans le paysage depuis des années, sont nombreux et on ne peut que s'en féliciter.


Peut-on pour autant parler de «compromis historique»?


Évitons les grands mots. Le marché du travail français souffre de deux dysfonctionnements principaux: les jeunes ont du mal à accéder à l'emploi et un salarié qui perd le sien reste plus longtemps au chômage qu'ailleurs en Europe. Le projet d'accord ne répond que partiellement à cette problématique. Les salariés bénéficieront certes de nouveaux droits (généralisation de la complémentaire santé, encadrement des temps partiels, droits rechargeables…) mais qui n'instituent pas un continuum du parcours professionnel. Au final, le texte négocié ne règle pas tout pour les salariés même s'il comporte de réelles avancées. Les entreprises ont obtenu en échange une plus grande souplesse et sécurité juridique, de plus grandes facilités pour leurs opérations de mobilité ou pour conclure des accords de maintien dans l'emploi. Les syndicats qui s'apprêtent à valider le projet d'accord considèrent d'ailleurs que cette plus grande flexibilité permettra de créer des emplois, ce que contestent FO et la CGT qui vont refuser de ratifier le texte principalement pour cette raison.


Pensez-vous que cet accord permettra de créer des emplois?


On ne le saura que plus tard car la flexibilité pour les entreprises n'est pas la seule donnée du problème. D'autant qu'elle dépendra de l'interprétation et du comportement des juges, administratifs qui devront se prononcer sur les homologations des plans de sauvegarde de l'emploi, et aussi judiciaires. Les évolutions jurisprudentielles vont être nombreuses et ce n'est qu'après que l'on pourra apprécier la portée exacte de cette réforme.


Peut-elle contribuer à un retour de la croissance?

En partie, mais l'environnement international et la confiance que les entreprises auront dans la politique du gouvernement, seront des éléments essentiels.

Quelle est la réaction des entreprises et des marchés financiers?

Les entreprises et les marchés financiers voient bien les avancées en matière de flexibilité mais ils ne peuvent en connaître aujourd'hui la portée exacte pour toutes les raisons que j'ai évoquées. Le texte auquel sont parvenus les partenaires est au final un formidable pari sur l'avenir dont nul ne peut dire, à ce stade, à quel point il sera payant ou non.


Qui sont les gagnants immédiats?

C'est en tout cas une victoire claire pour Laurence Parisot, comme pour Patrick Bernasconi, le «chef de file» de la délégation patronale qui a été à la manœuvre. C'est une belle victoire également pour Laurent Berger, le nouveau secrétaire général de la CFDT, qui ne pouvait pas se permettre d'entamer son mandat avec un échec de cette négociation qui est dans l'ADN de son organisation. Le gouvernement sort également renforcé de cette issue positive car il aurait eu le plus grand mal à faire adopter une loi sociale aussi complexe et large sans s'appuyer sur un accord. Pour autant, FO n'est pas, comme on le dit, marginalisé et s'apprête à exercer toutes ses responsabilités dans de futures négociations, comme celles sur les retraites complémentaires.


N'est ce pas aussi une victoire du dialogue social, qui tranche avec le souvenir laisse par les années de présidence Sarkozy?


Soyons sérieux: on n'est pas passé avec cet accord des ténèbres à la lumière!

 

On oublie un peu vite les agendas sociaux établis chaque année avec les syndicats et le patronat ainsi que tous les accords conclus par les partenaires sociaux, et certains à l'unanimité, sous la précédente législature. L'accord de janvier 2008 sur le marché du travail, à l'époque signé par FO, qui avait notamment institué la rupture conventionnelle, portait certes sur un périmètre plus restreint mais a profité depuis à plus d'un million de salariés. N'oublions pas non plus les accords sur la représentativité syndicale et sur la formation professionnelle. Le texte d'aujourd'hui est plus large, plus complexe, plus difficile à décrypter et aux effets plus incertains quant à sa portée. L'arbitre de son utilité, je le répète, sera la croissance. Si elle repart, on pourra alors dire - probablement à juste titre - qu'il y aura contribué. 

 

Pour ceux qui l'aurait perdu de vue, R.Soubie est l'ancien conseiller social privé de Sarkozy, celui qui a ramé en coulisse pour que le parrain du Berger vienne à l'Elysée au petit matin trahir les 2 000 000 de grévistes qui luttaient contre la casse des retraites.


Et si nous relisions La Fontaine un peu long pour faire un calicot mais....

 


 Un loup, qui commençait d'avoir petite part 
            Aux brebis de son voisinage,  
Crut qu'il fallait s'aider de la peau du renard, 
            Et faire un nouveau personnage.  
Il s'habille en berger, endosse un hoqueton 
            Fait sa houlette d'un bâton,  
            Sans oublier la cornemuse. 
            Pour pousser jusqu'au bout la ruse,  
Il aurait volontiers écrit sur son chapeau:  
«C'est moi qui suis Guillot, berger de ce troupeau.»  
            Sa personne étant ainsi faite,  
Et ses pieds de devant posés sur sa houlette,  
Guillot le sycophante approche doucement.  
Guillot, le vrai Guillot, étendu sur l'herbette, 
            Dormait alors profondément; 
Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette 
La plupart des brebis dormaient pareillement.  
            L'hypocrite les laissa faire; 
Et pour pouvoir mener vers son fort les brebis, 
Il voulut ajouter la parole aux habits,  
            Chose qu'il croyait nécessaire.  
            Mais cela gâta son affaire, 
Il ne put du pasteur contrefaire la voix.  
Le ton dont il parla fit retentir les bois,  
            Et découvrit tout le mystère.  
            Chacun se réveille à ce son,  
            Les brebis, le chien, le garçon.  
            Le pauvre loup dans cet esclandre,  
            Empêché par son hoqueton,  
            Ne put ni fuir, ni se défendre. 
Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre 
          Quiconque est loup agisse en loup 
            C'est le plus certain de beaucoup

 

Avis de La Canaille, sa moralité en 2013:

 

Nous qui  pour eux sommes le troupeau,

En meutes mettons nous vite.

Et chassons les faux Guillot,

Que Medef garde en orbite .

 


 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 16:29

Par grain de sel  ( Médiapart )

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Les cheveux, il n’y aurait eu aucun problème. Ils en auraient même besoin.  Les ongles aussi, d’ailleurs.  Le gaz ou l’électricité, en ce moment,  c’est vrai que ça aurait posé problème. La parole, ce n’est pas forcément facile et tous ceux qui ont un jour ou l’autre essayé pourraient en témoigner. Faut plutôt s’accrocher. Mais non, ce n’est rien de tout cela qu’ « ils » m’ont coupé.  Comme ça, net, du jour au lendemain, sans aucun préavis.  Vous ne devinez pas de quoi il s’agit ? Je vous le donne en mille : la Sécurité sociale.

 

Je récapitule. Ce matin, descente à la pharmacie d’en bas de chez moi,  chez laquelle je suis dûment enregistrée depuis des années pour ne même pas avoir le tiers-payant à régler, mon ordonnance à la main. Et là, surprise : ma carte est bloquée.  La pharmacienne m’apprend que ma carte est rejetée et qu’il faut que je me rende à la Caisse primaire pour la faire prolonger.  Bien sûr, elle consent à me délivrer les médicaments, mais contre paiement, avec vignettes à coller… et surtout plus de 75 euros à avancer. On évoque l’idée d’un « bug » informatique, d’un changement de système depuis le début de l’année. Bref,  ma carte Vitale a été dévitalisée. Et je nage en pleine perplexité.

 

Cap sur ma Caisse primaire,  à l’autre bout du quartier, près du boulevard Masséna.  Froid de loup.  Dédales d’immeubles laids à hurler. Escaliers, terrasse, nouvel escalier. Suivre les flèches. Et là, porte fermée, rideau baissé.  Une affichette scotchée : « Votre centre sera en travaux à compter du 10 janvier et pour une durée indéterminée. »  Suit une liste des centres possiblement ouverts auprès desquels s’adresser. Foule de personnes, leur dossier à la main, qui s’agglutinent.  Traduire pour ceux qui ne lisent pas le français.  Ronchonner ensemble. Se dire que quand même, « ils » auraient pu se fendre d’un courrier. Pester. Et repartir.

 

Direction cette fois le quartier Glacière, aujourd’hui très bien nommé.  Quelques marches. Une salle comble de péquins qui attendent, leur ticket  et leur carte verte à la main. Je m’adresse à un guichet intitulé « Accueil. Renseignements ». Là, je me fais rabrouer.  Il fallait d’abord que je fasse la queue à un autre guichet.  Ça aurait pu être dit de façon plus aimable, mais bon.  Donc deuxième guichet, où je me vois délivrer un ticket. Je porte le numéro 309 et dois attendre d’être appelée.  J’attends donc. Au moins ici, c’est chauffé.  Et il y a quelques tranches de vie à observer.  Mais aucun siège disponible.

 

Enfin, le numéro 309 s’affiche en lettres lumineuses.  S’adresser guichet 4. D’accord, mais il faut d’abord trouver le guichet 4… et si possible avant que ce soit le numéro 310 qui soit appelé.  Miracle, je déniche le guichet 4, planqué derrière un pilier. Je raconte ma mésaventure à la jeune femme qui me reçoit et lui tend ma carte verte. Je m’assois. Elle passe ma carte dans un appareil et lit les informations sur son ordinateur. Et là, je tombe de l’armoire. J’apprends que je ne suis plus couverte par la Sécurité sociale depuis octobre dernier.  « Mais ce n’est pas possible, quand même ! Et je n’en ai même pas été informée ? »

 

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Alors voilà. Depuis le mois d’août de cette année, je suis en fin de droits à Pôle Emploi. J’avais épuisé mes 36 mensualités d’indemnités auxquelles toutes les vacations effectuées et dûment déclarées (avec un cumul emploi partiel et chômage sur 25 mois) n’avaient permis d’être prolongées que de 7 mois, le calcul se faisant sur le salaire de référence antérieur.  Vacations qui, au passage, m’avaient interdit d’avoir le droit à l’ASS lorsque j’en ai fait la demande à la fin de mes droits.  Alors, même si je suis restée inscrite à Pôle Emploi et ai continué régulièrement d’ « actualiser ma situation », comme ils disent, c’est-à-dire de déclarer le nombre d’heures travaillées (ou pas) à la fin de chaque mois,  j’ai été sortie des statistiques… et aussi de mes droits à la Sécurité sociale.

 

Au moment de partir, sur le coup d’une inspiration, j’avais tout emporté avec moi : attestations d’actualisations de Pôle Emploi,  photocopies des feuilles de salaire de mes vacations, etc.  Bien m’en a pris.  Même si je n’avais pas tout à fait le nombre d’heures-plancher travaillées sur les trois derniers mois, mes dernières feuilles de salaire ne m’ayant pas encore été adressées (le travail effectué en décembre est déclaré et payé fin janvier, soit au mieux à 30 jours fin de mois),  la gentille personne a accepté de  « me prolonger ».  Donc j’ai récupéré mes droits pour 6 mois.  Ouf. Ça ira pour cette fois.

 

Question subsidiaire : « Et que se passera-t-il si dans les mois qui viennent, je n’arrive pas à décrocher de vacations en volume suffisant ? »  « Et bien, vous perdrez vos droits. A moins bien sûr d’être à nouveau sous statut de demandeur d’emploi… » « Mais je suis demandeur d’emploi ! »  «  Je sais bien, mais si vous ne touchez plus d’indemnités, ça ne compte pas… » La jeune femme soupire et  me sourit tristement : « Bon courage à vous. Je sais bien que c’est de la folie, on va vers toujours plus de précarité. Je sais bien tout ça. Mais vous savez,  passé un certain âge, il n’y a plus que sur les solidarités familiales qu’on peut compter… »

 

Les solidarités familiales… Me reviennent en tête des images de carrelages d’hôpital, de salles d’attente, de corbillards, et la lourde stèle d’ardoise du caveau familial.

 

Le savoir et le faire savoir : quand on est en fin de droits, on perd AUSSI sa couverture sociale.  Elle est pas belle, la vie ?

 

********************************

 

images1412Ambroise Croizat le bâtisseur de la Sécurité sociale

 

Ouvrier métallurgiste à treize ans, député communiste du Front populaire, il participe à l’élaboration, dans la clandestinité, du programme du Conseil national de la résistance qui débouche, à la libération, alors qu’il est ministre du Travail, sur la création de la Sécurité sociale. 

« Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès. » Phrase  prononcée par Ambroise Croizat lors de son dernier discours à l’Assemblée nationale, le 24 octobre 1950.

 

"Ambroise Croizat", conférence de Michel Etiévent.

 


 
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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 14:34

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Deux citoyens seront jugés mercredi 16 janvier à Paris. Leur délit : avoir collé des affiches contre le projet d’aéroport Notre Dame des Landes sur une permanence PS et l’avoir taggé. Affaire suffisamment grave pour avoir été suivie par un service anti-terroriste.

Solen et Cédric - 15 janvier 2013


Bonjour à toutes/tous,


Vous le savez peut-être déjà : MERCREDI 16 JANVIER AU MATIN AURA LIEU NOTRE PROCÈS.


NOUS - CÉDRIC ET SOLEN - ALLONS ÊTRE JUGÉS POUR« DÉGRADATIONS LÉGÈRES DE BIEN PRIVÉ EN RÉUNION », à savoir des slogans contre la construction de l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes écrits au Posca et quelques affiches collées au scotch sur le mur de la permanence PS du 12e arrondissement de Paris.


NOUS SOMMES ÉGALEMENT JUGÉS POUR 

« REFUS DE PRÉLÈVEMENT BIOLOGIQUE »

  parce que nous avons refusé de donner notre ADN pendant la garde à vue.


Suite à notre arrestation en « flagrant-délit » le 15 novembre 2012, nous avons été privés de liberté pendant 62 heures (48h de garde à vue et 14h de cellule au Tribunal). Nous avons également subis des perquisitions de nos domiciles avec saisie de nos ordinateurs et téléphones portables, ainsi que des documents personnels.


Téléphones portables qui ne nous ont pas été rendus depuis, et ordinateurs dont les contenus ont été totalement téléchargés par le Service d’Investigation Transversale.


La disproportion entre les faits reprochés et le traitement subi montre l’instrumentalisation de cette affaire par le gouvernement socialiste. Nous avons également appris que notre dossier était passé par les services de l’antiterrorisme, ce qui montre que tous les faits liés à Notre-Dame-des-Landes sont considérés comme des affaires d’Etat. Avant même l’audience, cette histoire est d’ores et déjà aberrante au vu de la réponse de la police aux faits.


Pour montrer votre soutien, vous indigner, montrer votre émoi, défendre la liberté d’expression, vous lever face à la répression, discuter, ou encore connaitre l’issue du procès,

LE RDV EST À 8H30 AU TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE PARIS où se tiendra l’audience à 9h (À LA 24e CHAMBRE).


Il est bien entendu demandé à toutes les personnes qui le peuvent d’être présentes mais également de proposer le rendez-vous aux ami-e-s présent-e-s à Paris ou proche banlieue.

Je sais que ce mail n’arrivera pas seulement dans des boites aux lettres parisiennes, et tant mieux. La première chose que nous pouvons faire où que nous soyons est d’en parler, de témoigner, de faire connaître ce type d’affaires - qui malheureusement deviennent presque normales- en transférant ce mail à quelques-uns de vos contacts par exemple.


Enfin, vous pouvez lire le témoignage de notre fabuleux week-end en entier ici, écrit par Cédric.


En espérant vous voir nombreu-x-ses mercredi,

La lutte continue !


 

Source : Courriel à Reporterre

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 12:40

Les marcheurs de Nice  à Notre Dame Des landes:

                                    LA ZAD

 

                - 13/01/13 ...Castelsarrasin-Valence (Moissac) 

                - 14/01/13  ....Valence / Agen 

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                        13/01/13 Castelsarrasin-Valence (Moissac) 

 

408467 552863548059842 649086091 nDans toutes les petites villes le dimanche matin est jour de marché.

Moissac n’échappe  pas à cette règle.

Que 19 KM à parcourir jusqu’à Valence d’Agen, nous décidons de faire de Moissac une étape « d’éducation populaire ».

 

La sono prêtée par un camarade nous a permis d’interpeller les chalands.

Distribution de tracts, discussions, tout a été mis en œuvre pour attirer l’attention de notre action.

 

Dans le courant de la matinée, alors qu’avec une camarade nous abordions un groupe de personnes, l’un d’entre eux  nous interpelle et nous demande d’un air moqueur, avec un accent qui pu la méconnaissance sociale et politique:

"  Donnez moi, un moyen de gagner de l’argent! ".

Rire de ces copains.

 

Nous leur répondions:

"  Par contre, nous pouvons vous dire comment on vous pique de l’argent ".

 

Puis, nous développions le principe des accords Public/ Privé ( Pigeons Plumés  ) Incrédule, avec humour stupide, ces petits bourgeois mesquins, bien dans leurs biens, nous répondent avec l’arrogance que donne chez les esprits simplistes l’illusion de la réussite.

 

"  De toute façon, ils vont le faire «  cet aéroport » et puis tous ces gens qui sont là bas, ils travaillent pas, c’est des canailles et vous-mêmes, vous ne travaillez pas non plus ".

 

Nous les avons donc laissé marinés dans leur sottise.

 

Se battre contre une injustice c’est être canaille, alors là , oui nous sommes des canailles!

 Quand on se penche sur l’histoire, à chaque fois qu’il y a de très  fortes avancées sociales, c’est bien le fait de canailles qui refusaient de  se soumettre aux dictats de la bien pensante…

Les gueux de  1789 , les racailles de la Commune de Paris, les terroristes du Conseil National de la Resistance , c’est bien sur , tout ce qu’ils ont théorisé et mis en place que nous vivons!

 

Le soir comme d’ habitude, le comité de soutien nous a accueilli de la manière la plus chaleureuse qui soit.

 

Alain Fuentes.

 

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                                14/01/13 Valence / Agen 

 

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393086_552863898059807_590590211_n.jpgDe bon matin, nous sommes passés devant la centrale atomique de  Golfech, le collectif avait préparé des banderoles et au rond point, la manifestation a attiré l’attention de beaucoup de passants.

Bien sur la gendarmerie était présente.

Vivre aux pieds de ces gigantesques tours qui crachent 24/24 H  une vapeur d’eau , probablement radio active, quelle angoisse!

Quelle irresponsabilité de la part des autorités, exposer les populations, les générations à un danger mortel et lattant.

Tout cela pour une énergie douteuse, une énergie qui laisse des milliers de tonnes de déchets pollués, enfouis sous terre, cachés pendant des milliers d’années.

Quel cadeau mortel nous laissons aux générations futures!

Aujourd’hui, la technique peut nous offrir d’autres voies, à condition d’y mettre le courage politique.

Le soir, le comité de soutien d’ Agen nous a préparé un repas revigorant.
Nous avons fait le plein de bonne nourriture, de bon repos, de solidarité et de fraternité.
Alain  Fuentes 

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Merci à Jacqueline B.  pour ces  photos et commentaires qui les accompagnent...
Moissac

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L'affichage assuré à Moissac à l’occasion du marché local du samedi matin et dimanche matin.

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Le petit groupe de queue rejoint le gros de la troupe qui est allé se réfugier sous l'auvent de la salle occitane de Castelsarrasin. Des amis hébergeurs sont présents.

546865_552861174726746_2129165875_n.jpgLe journaliste prépare son article après avoir pris des photos. Il nous rejoindra dans la soirée pour rencontrer tout le monde lors du repas-buffet chez une amie-hébergeuse.

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Chaque ami-hébergeur ou pas hébergeur, a apporté quelque chose à mettre en commun pour le repas-buffet. Tout n'étant pas terminé, chacun met la main à la pâte.

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Feu de bois qui réchauffe la maison.

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L'heure avance. Nous faisons davantage connaissance. J'aime cette ambiance où les guerres de chapelle n'ont pas lieu. Plusieurs opinions politiques présentes.

Cette marche est l'occasion pour nous, de Castelsarrasin ou de Moissac, de nous rencontrer également.

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Trinquons à tous les zadistes d'ici et de là-bas.

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 Plusieurs matelas sous les combles.


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Prêts à repartir. Pour le marché du dimanche matin, avant de penser au vrai départ.

L'accueil a été tellement chaleureux que certains sont tristes de partir. D'autres conservent le sourire.

305262 552862708059926 373603417 nVoici mon panneau "protegeons le bocage de N.D. des Landes. Bocage très riche en flore et en faune. Terre très riche aussi. Ne serait-ce que pour ça !!!

 

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Un crémier à laissé son affichette de la veille. L'ami-marcheur en profite.

 

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Des habitants sont là, acceptant les explications, ou les refusant, parfois indifférents, ou discutant.

 

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Il est maintenant 11h00 et certains veulent partir le ventre chaud. Au moins avec un café.


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Voilà le moment du départ arrivé. Pour ce groupe de queue car visiblement un groupe est déjà parti. Un autre est à la traine. Ils savent où se retrouver.

En chemin, c'est l'occasion de parler, d'expliquer. L'information est importante à faire.

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Je ne vais pas vous suivre. Nos chemins se séparent ici. Embrassades chaleureuses. Merci les amis-marcheurs.


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                           Revenez quand vous voudrez.

 

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Pour ma petite histoire : le hall de paris s'appelle ainsi car Paris a envoyé des aides financières après les inondations de 1930.

Et une info dont on parle peu mais qu'il est bon de savoir et se souvenir : sur cette place se trouvait un cirque, et des véhicules de gitans. Ayant vu ce qui se passait, les gitans ont fait fonctionner leurs klaxons pour alerter les dormeurs. Beaucoup de vies ont été sauvées grâce à eux cette nuit-là. Les gitans ? Ils ne sont donc pas uniquement des voleurs de poules ? Eh ben, oui, en effet, ce sont aussi des gens bien ! Et les voleurs de poules, sans doute des personnes qui ne parviennent pas à trouver du travail ? Juste de quoi vivre. Pas la richesse, juste de quoi vivre.


Jacqueline B.

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