Explication du maire , des raisons pour lesquelles lui et son équipe aient refusé le matin meme l'accès à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...
Tout se termina bien , Monsieur le maire et
son équipe ont fini par " capituler " face à l'indignation de nos résistants d'hier...
Par François Cocq
Les élèves composaient aujourd’hui sur l’épreuve du bac de sciences économiques et sociales dans la filière SES (le sujet ici). On sait que les enseignant-e-s et les associations sont depuis longtemps montés au créneau pour dénoncer des programmes orientés qui, se défiant du principe de laïcité, assument le modèle économique libéral comme le seul possible. Mais on pensait que l’arrivée de Vincent Peillon puis de Benoît Hamon au ministère permettrait de juguler ce flot. Patatras ! La partie« mobilisation des connaissances (6 points) » de l’épreuve du jour posait ainsi deux questions : « 1. Comment la flexibilité du marché du travail peut-elle réduire le chômage ? (3 points) 2. À quels risques économiques peuvent s’exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ? (3 points) ». Pour répondre, vous voilà tenus d’avaler les présupposés de Hollande, Merkel et toute la clique.
Mais il paraitrait que même-eux ne connaissent pas la réponse !
Tout cela pourrait être risible tant le procédé est grossier. Pourtant, c’est bien d’un côté la laïcité qui est battue en brèche et de l’autre la responsabilité ministérielle qui est engagée. Chacun-e mesure en quoi la laïcité ne saurait se réduire à un simple principe de neutralité bienveillante qui séparerait la sphère publique et la sphère privé, mais est au contraire un principe d’organisation de la société qui doit assurer l’émancipation individuelle et collective de toutes et tous. Dès lors, au-delà des religions « religieuses », il ne saurait y avoir d’église séculière qui imprimerait son idéologie au travers même de l’appareil d’Etat. C’est pourtant le cas avec les programmes de SES et donc aujourd’hui avec des sujets du bac qui érigent la « flexibilité » en outil pour « réduire le chômage », ou encore en présentant toute politique protectionniste comme un risque. Voilà des atteintes grossières à la laïcité qui qui plus est relèvent de l’absurdité économique !
Mais il faut dire que François Hollande a de longue date choisit de faire de l’école de la République un lieu d’endoctrinement pour justifier auprès des élèves et de leurs familles les politiques libérales auxquelles ils s’est rallié. Ainsi, on se souvient qu’il y a un an, en avril 2013, le Président de la République roucoulait à l’oreille des pigeons lors des assises de l’entrepreunariat en disant vouloir « stimuler l’esprit d’entreprise » à l’école. Plus récemment, c’est la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (depuis secrétaire d’Etat) Geneviève Fioraso qui se lâchait en affirmant le 7 février au Salon des entrepreneurs : « Je pense que si on veut avoir davantage d’étudiants avec un esprit d’entreprise, si on veut avoir une vraie ‘équipe France’ (sic), c’est la culture qu’il faut changer, il faut commencer très tôt : il faut même commencer dès l’école maternelle. Moi, je suis responsable de l’enseignement supérieur et de la recherche, je commence par la recherche ! ». De la constance en somme mais qui se traduit désormais jusque dans les énoncés de l’examen républicain qu’est le bac.
La sortie d’un tel sujet interpelle aussi quant à la chaîne de commandement qui assure le dispositif de rédaction des sujets du bac. Et en dernier ressort, c’est bien la responsabilité du Ministre qui doit être posée. Les sujets proposés sont en effet le fruit d’un long parcours mais sont visés à plusieurs étapes à la fois par des Inspecteurs pédagogiques, des inspecteurs généraux de l’Education nationale, et par le recteur de l’académie en charge de la rédaction de tel ou tel sujet. Il est dès lors trop facile d’exonérer les ministres Peillon et Hamon de responsabilité dans le processus. C’est bien sous leurs ordres que se trouvent celles et ceux qui ont ainsi laissé filer de tels sujets. Et Peillon et Hamon sont pareillement coupables de ne pas avoir engagé la refonte des programmes de SES à la hauteur souhaité ce qui aurait dû amener à en exclure toutes les apologies du libéralisme qui y demeure présent non pas comme sujet d’étude mais bien comme horizon indépassable.
Décidément, les temps changent mais rien ne change. De tels articles pouvaient déjà se lire quand les Darcos, Ferry, Fillon et autres Chatel étaient aux responsabilités rue de Grenelle. Sauf que maintenant on évalue carrément les élèves sur ces bases. Là où la Droite théorisait, les solfériniens appliquent…
Quand du D.N.B au baccalauréat, les diplômes nationaux reçoivent chaque année plus de coups, quand obéissant avec une complaisance on ne peut plus empressée aux ordres de la stratégie de Lisbonne pour l’éducation, nos dirigeants de la vraie droite à la fausse gauche tentent de remplacer partout les examens terminaux anonymes base des conventions collectives, par des certifications diktées directement par les cartels économiques peut-on parler de priorité exams’ ?
NON, il ne suffit pas d’éditer un badge pour faire croire que l’on défend les examens!
Ce ne sont pas les courageux grévistes cheminots qui nuisent aux « exams », ce sont les casseurs de République qui depuis des années, de Allègre à Fillon en passant par Chatel et Peillon., s’attaquent à la colonne vertébrale de l’Egalité et de la Justice républicaine que sont les diplômes nationaux anonymes attribués par des jurys souverains. Les fossoyeurs des examens, ce sont les briseurs d’acquis sociaux qui sous l’aile du vautour européen, rêvant d’en finir avec les conquis du C.N.R, , privatisent, dérégulent, déréglementent à tout crins. Alors OUI, il faut être solidaire de la juste lutte des cheminots car elle montre la voie de la résistance à la casse des statuts, du code du travail et des conventions collectives, casse que le patronat mondialiste essaie d’imposer de toutes ses forces réactionnaires.
« Priorités exams » c’est donc lutter contre la casse de l’éducation nationale, c’est refuser les politiques éducatives de certification par compétences, c’est défendre le Diplôme National du Brevet et le Baccalauréat, c’est refuser la casse de notre système éducatif national et républicain et pour cela sortir de l’U.E et de l’euro.
Source:
Un appel qui en vaut un autre, car la guerre d'aujourd'hui a sa propre violence,
ses propres armes et elle suscite des injustices et des souffrances sans nombre.
Etre affligé ne suffit pas; il faut se révolter.
Raoul Marc Jennar
Appel du 18 juin 2014
Ici Lille, à la Direction Régionale des Affaires Culturelles occupée par les salarié-e-s du spectacles, du cinéma, de l’audiovisuel et rejoint par les cheminot-e-s Solidaires,
Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête de la république française, se sont soumis aux pouvoirs économiques et financiers.
Le gouvernement actuel, alléguant la défaite de nos services publics, s’est mis sous la coupe du MEDEF pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force néolibérale de l’ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont leurs discours, leurs mensonges, leurs manipulations qui nous font reculer. Ce sont les classes dominantes qui avec l’aide des médias de masse, endoctrinent les cerveaux, poussent au chacun pour soi, élaborent des stratégies de diversion.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-nous, nous qui vous parlons en connaissance de cause, nous vous disons que rien n’est perdu pour les plus exploité-e-s d’entre nous. Les moyens de lutte sont nombreux et peuvent faire venir la victoire.
Car nous ne sommes pas seuls ! Vous, salarié-e-s du public et du privé, de l’énergie, des transports, des télécom’, du bâtiment, de la santé, de l’éducation, du social,… avec ou sans papiers, vous n’êtes pas seul-e-s. Le combat est permanent. Nos possibles sont sans limites. Nos armes infinies.
Cette guerre n’est pas limitée aux accords UNEDIC du 22 mars. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille en cours. Cette guerre est une guerre mondialisée. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y ait, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la domination économique et politique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par nos forces communes et rassemblées.
Nous, salarié-e-s du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel, actuellement à Lille, invitons les citoyens, les publics, les salarié-e-s en lutte, les chercheurs, les cheminot-e-s…. avec les armes de la pensée et de la lutte sociale, à se mettre en rapport avec nous.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Nicolas GRARD, interluttant
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18/06/14 Intermittents à Marseille...
19 Juin 2014 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs
Voilà t'y pas que ces salopards de nantis de cheminots qui font grève tout en étant payés(oui mesdames et messieurs c'est l'absolue vérité), bref ces bandits qui prennent en otage la France entière, ont eu l'idée (saugrenue en vérité je vous l'ai di, dixit Manu Militari Valls)) d'aller tambouriner à la porte de l'Hôtel particulier parisien abritant le siège national du Ps, rue Solférino.
Le police montée à pied les y attendait. Ah ça mais, on est avec les travailleurs en lutte défendant un service public pour le bien de la nation, ou on se barricade de l'autre côté.
Oui, le Parti socialiste et ses aficionados ont choisi leur camp. Ce n'est pas le mien.
Portrait de François 1 en 2006
Pour entrer dans le siège, il fallait sans doute passer à plat ventre: peut-être une habitude en ce qui concerne le positionnement politique face aux puissances de l'argent. Non?
Roger Colombier
Allemagne, pays de la « concertation sociale » et de la « co-gestion » ?
Cette image d'Epinal survit grâce à la collaboration du syndicat unitaire DGB, à coûts de concessions au patronat, au prix d'une paix sociale sous forme de capitulation qui font de l'Allemagne le paradis des actionnaires, l'enfer des salariés réduits aux « mini-jobs » à 1 €.
Pourtant, il est faux de dire que les salariés allemands sont uniformément résignés. Les grèves dans le commerce du détail débordent les directions syndicales, les syndicats de base dans les transports ont pu paralyser l'aéroport de Francfort, l'activité de la puissante Lufthansa
Transport aérien mais aussi chemins de fer, les deux hantises du patronat allemand, capables de paralyser la première économie européenne.
Le spectre d'un mouvement massif dans les chemins de fer refait surface. Le dernier conflit dans le secteur datait de 2007, contre l'ouverture du capital de la Deutsche Bahn (DB – SNCF allemande) et pour une revalorisation salariale.
La peur d'une mobilisation des salariés de la DB, et d'une convergence des luttes avaient alors abouti à l'interdiction de la grève par le Tribunal du Travail de Nuremberg, ce qui n'avait pas empêché le syndicat des conducteurs de train (GDL/Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer) de lancer une grève de trois jours dans la DB : la plus grande grève de l'histoire du secteur.
Ce 30 juin, la convention collective des conducteurs de train de la DB arrive à expiration.
Une entreprise régie par une double convention collective en réalité, celle des conducteurs de train plus avantageuse gagnée par le syndicat de base combatif GDL, celle des autres personnels, plus défavorable aux salariés, négociée par le syndicat réformiste EVG (Eisenbahn und Verkehrsgewerkschaft).
L'affrontement de deux conceptions du syndicalisme : syndicalisme de lutte contre syndicalisme d'accompagnement
Le secteur des chemins de fer allemand voit l'affrontement clair de deux lignes dans le mouvement syndical allemand.
Le syndicat unitaire historique, représentant officiellement 200 000 salariés, l'EVG est adhérent de la DGB, un pilier de la Confédération européenne des syndicats.
Un syndicat qui a fait le choix de la capitulation, qui a accompagné la remise en cause des conditions de travail des personnels de la DB, la casse de l'entreprise publique.
GDL est un syndicat à la riche histoire de lutte, implanté chez les conducteurs de train qui a du faire face à des vagues de répression féroces : celle de l'Allemagne nazie après 1933, mais aussi celle de la RFA après 1949 qui interdisait à ses membres fonctionnaires de faire grève.
GDL compte aujourd'hui toutefois 35 000 adhérents, et tente désormais de dépasser le cadre catégoriel pour intégrer tous les personnels de la DB à une démarche unitaire, dans un syndicalisme de lutte et de rassemblement, sur des positions de classe.
La porte-parole de GDL, Gerda Seibert, est bien consciente de cet affrontement entre les deux syndicats, selon elle, les propositions de GDL pour la nouvelle convention collective « ne sera pas facile, la direction de la DB et le syndicat EVG vont tout faire pour l'empêcher ».
Dépasser le corporatisme : se battre pour l'alignement des conditions de travail vers le haut pour tous les salariés
La seule façon de vaincre cette alliance entre la direction de l'entreprise et le syndicat maison, c'est de créer une unité de tous les salariés des chemins de fer : c'est l'objectif numéro 1 de GDL.
Ainsi, depuis 2008, GDL a beaucoup progressé au détriment d'EVG chez les contrôleurs, les personnels chargés de la restauration à bord des trains.
« Les statuts des personnels à bord des trains doivent être inextricablement liés », justifie le secrétaire de GDL Klaus Weselsky. « Ils ont tous les mêmes préoccupations, les mêmes problèmes ».
Si en 2008, GDL avait pu obtenir la conclusion d'une convention collective séparée, plus avantageuse, pour les conducteurs,l'enjeu est désormais d'unifier les conventions collectives vers le haut, sur des statuts plus proches de ceux des collègues français.
La revendication-phare, outre une augmentation de salaire immédiate de 5 %, est la réduction de la semaine de travail de 39 à 37 heures par semaine.
C'est sur la question des conditions de travail que GDL veut gagner des points :
poser une limite maximum de 5 périodes de travail sur 5 jours (contre 7 sur 6 jours actuellement) ;
une limite maximum de 7 ou 8 heures de conduite successive (contre 9 aujourd'hui) ;
une période de repos en week-end passant de vendredi minuit-lundi 4 heures du matin à vendredi 22 h-lundi 6 h du matin ;
enfin la limitation des heures supplémentaires à 50 par an (il n'y a aucune limite à l'heure actuelle!).
Des revendications qui ne porteraient donc plus seulement sur les 22 000 conducteurs de train de la DB, mais aussi sur les 11 000 contrôleurs et personnels de restauration de l'entreprise publique allemande.
Défendre le droit de grève contre la ligne de la « représentativité syndicale »
GDL est conscient que cette série de revendications – qui constitue pour bonne partie des acquis en France, partiellement remis en cause dans le cadre de la « réforme ferroviaire » - ne pourront triompher sans une lutte avec la direction de la DB après le 30 juin.
L'enjeu fondamental : c'est quelle harmonisation des statuts entre conducteurs de train et autres personnels ?
La direction de la DB compte bien utiliser l'expiration de la convention collective des conducteurs de train pour écraser le syndicat de lutte GDL etimposer un alignement vers le bas des conditions, au nom d'une « convention collective harmonisée ».
La direction pourra compter sur une carte de plus par rapport à 2008, la restriction du droit de grève convenu dans l'accord politique de « Grande coalition » de 2013 entre sociaux-démocrates et conservateurs.
Une limitation du droit de grève au nom du « tariffeinheit », ou l' « unicité des conventions collectives » : seul le syndicat reconnu représentatif par la direction de l'entreprise, par l'Etat, dans une entreprise peut négocier une convention collective et éventuellement lancer une mobilisation.
Une aubaine pour la DGB acquise à la concertation sociale, dont la seule audace consiste en des « grèves d'avertissement », qui ont l'avantage de ne causer aucun dommage aux profits des patrons allemands !
La « tariffeinheit », cette version ultime de la « représentativité syndicale » adoptée en Italie ou en France, s'oppose à la « tariffpluralitat » qui permettait de maintenir plusieurs conventions collectives dans la même entreprise, et aux syndicats non-représentatifs de lancer des mouvements de grève.
Comble de l'hypocrisie, la DGB avait mené campagne pour la « tariffeinheit » (avec le syndicat des patrons, BDA !) prétextant de la nécessité de lutter pour l'unité des travailleurs, éviter leur mise en concurrence, l'influence des syndicats chrétiens … en réalité, c'est l'unité des travailleurs vers le bas tandis que les syndicats de lutte, de base sont réduits à néant.
Les cheminots français sont beaucoup moins isolés que ne veulent nous le faire croire nos médias :en Suède, les cheminots sont à leur deuxième semaine de grève ; en Allemagne, le syndicat de lutte GDL est en ordre de bataille ; au Portugal, les grèves sont récurrentes ces derniers mois.
Au lieu des « euro-manifestations » souvent évoquées par la CES, pourquoi rien n'est fait pour la convergence européenne des luttes émergeant au niveau national contre la politique de privatisation du rail, contre la remise en cause du droit de grève orchestrés par l'UE ?
Le dispositif "social" du pouvoir "socialiste" entre conférences sociales bidon et partenariat social en complicité avec les syndicats jaunes, CFDT en tête pour faire passer leur contre-réformes et s'attaquer aux conquêtes historiques du monde du travail ça suffit effectivement!
De l'ANI au pacte de responsabilité, de la mise en cause du statut des intermittents à la contre-réforme du ferroviaire CFDT, CGC et CFTC sont de fait les relais du pouvoir contre les travailleurs et le dispositif qui sert à ces attaques c'est précisément le "dialogue social" adossé à une représentativité trafiquée.
Alors c'est tout ça qu'il convient de dénoncer et dont il est urgent de se retirer!
Syndicat CGT de France Télévision : SNCF, France 2 ou la haine du gréviste
17 Juin 2014
SNCF, France 2 ou la haine du gréviste
http://www.cgtnord.fr/2014/06/syndicat-cgt-de-france-television-sncf-france-2-ou-la-haine-du-greviste.html
Se voiler la face …
C’est sans aucun doute la dernière fois que je fais passer le CFG, le Certificat de Formation Générale. Cet examen qui demeure totalement inaperçu, qui ne sert, hélas, à rien et qui se vide, d’année en année, de toute substance, est le lointain ancêtre du Certificat de Fin d’Etudes. Oh, n’y voyez aucune ressemblance mais simplement la concomitance de ce diplôme avec la fin des études obligatoires dans l’année des seize ans. Pour le reste, les directives successives ont fait de ce diplôme, une coquille vide venant récompenser ceux qui n’iront sans doute pas plus loin.
Il y a eu avant le CFG, le DEFEO, après qu’y aura-t-il ? La nature ayant horreur du vide, ne désespérons pas de la capacité du législateur ou d’un quelconque chef de cabinet à inventer un colifichet illusoire pour satisfaire ceux qui sont en rupture de ban. L’essentiel étant de donner une certification propre à satisfaire le seul repère qui vaille de nos jours en matière d’éducation : la statistique.
Le CFG valide théoriquement l’acquisition, au terme de la scolarité obligatoire, d’un niveau scolaire définissant les attentes du palier 2, celui que les élèves ordinaires sont censés atteindre au terme de l’école primaire. L’écart, à seize ans, avec cette attente supposée en fin de CM2, atteste non seulement de difficultés d’apprentissage chez certains mais encore de la faillite d’un système qui ne remplit pas sa mission pour tous.
Ne voulant pas stigmatiser les élèves qui ne parviennent toujours pas à remplir les capacités incontournables du savoir lire, écrire, dire, comprendre, compter, mesurer et opérer, les directives sont formelles : « Ne remplissez les grilles de validation que pour les élèves qui ne satisfont pas à ce niveau ! » L’enseignant choisit donc la solution de facilité et accrédite ce qui n’est pas, pour ne pas se surcharger de tâches rébarbatives tout en évitant de déclencher les foudres de la hiérarchie. L’échec étant inconcevable désormais au pays des bisounours !
Ainsi, les candidats arrivent auréolés d’une compétence supposée en français et en mathématiques. Il leur reste à franchir l’épreuve de l’examen oral pour valider un diplôme qui leur servira de hochet. Pour ce long entretien de vingt minutes face à deux adultes, convoqués pour l’occasion, ils doivent présenter un dossier de stage qui les inscrit dans une démarche de réflexion professionnelle.
Les directives poussent une nouvelle fois au crime. Le dossier ne doit pas dépasser les sept pages. Il contient obligatoirement un sommaire (c’est déjà ça de gagné ), un CV (ça peut toujours servir) et un rapport relatant une expérience de découverte du monde du travail. Le candidat présentera ensuite son projet et déterminera les moyens pour y parvenir ( autant dire qu’il va nous proposer du vent).
Naturellement, aucune remarque réglementaire sur la taille de la police et le nombre d’illustrations. Si bien que deux minutes suffisent le plus souvent à lire ce merveilleux témoignage d’une scolarité chaotique qui prendra fin ainsi. Jadis, les enseignants mettaient du cœur à l’ouvrage pour produire un document qui témoignait des efforts du jeune et de son implication dans cet examen ; désormais c’est si léger que personne n’est dupe, pas même le candidat.
Nous n’en sommes pourtant pas au bout de la parodie. Les années précédentes, lors de l’oral, le jeune se présentait, décrivait son stage, évoquait les organismes qui peuvent contribuer à la réalisation de son projet tout en effectuant quelques exercices susceptibles d’attester d’un niveau élémentaire. Nous leur demandions par exemple de chercher un mot dans un dictionnaire, d’en lire la définition, d’effectuer une recherche sur un plan, un annuaire ou un document quelconque. Tout cela est désormais proscrit !
C’était donc ça les nouvelles exigences dont me fit part le principal-adjoint du collège où je fis passer ce qu’on appelle encore un examen. Je lui fis remarquer que le vocable « exigence » pour le coup n’avait plus grand sens puisqu’il s’accompagnait de la négation même de tout contrôle sérieux des compétences de l’élève. Ne pas vérifier qu’un candidat sait lire relève de l’escroquerie intellectuelle, de la farce et de la plus parfaite foutaise.
Mobiliser une journée entière deux adultes et priver ainsi deux classes d’un enseignant pour tenir une gentille conversation avec un môme dont il s’agit seulement de savoir s’il a une petite idée de ce qu’il espère faire l’an prochain est un détournement d’argent public, un scandale et une marque de total irrespect pour les élèves et leurs familles.
J’ai une tout autre considération de mon travail. Je ne suis pas payé pour servir de caution à un vaste mensonge. Nous certifions des jeunes qui ne répondent pas aux attentes les plus élémentaires. Nous participons à un tour de prestidigitation qui fait de pauvres gamins en échec scolaire, des titulaires d’un diplôme sans aucune valeur.
Ce qui se passe au niveau le plus bas de notre cursus scolaire n’est, hélas, que l’expression sans doute la plus paroxysmique d’un cataclysme général. Nous sommes entraînés dans un vaste mouvement de dénaturation des diplômes au nom d’un refus des principes de réalité et de vérité. À moins que tout cela ne participe à la vaste opération de destruction de l’éducation nationale afin de mettre en place une privatisation généralisée de ce secteur. Reconnaissons également que nous, les enseignants, nous sommes de bien misérables complices, incapables de nous dresser contre ce projet inique.
Nullement leur.
http://autrementvu.wordpress.com/2014/06/18/les-nouvelles-exigences/
17 Juin 2014
Publié par BLOG-PCF-ARRAS
La Commission de Bruxelles, qui n'est pas élue et dont les membres sont désignés par leurs pays respectifs, accélère le processus capitaliste de la concurrence libre et non faussée. Le journal de la même matière, Les Echos, révèle qu'un texte législatif au niveau de l'Union Européenne prévoit l'accès total des sociétés de voyageurs privées sur le réseau de la SNCF. Le mauvais coup est prévu pour 2019, le temps que le capital se prépare à manger tout cru un service public français.
Ainsi, le texte sortire en janvier 2013.
Serait également dans le viseur de Bruxelles la gestion des gares. Et là aussi ça risque de péter.
Pour que la concurrence soit loyale (dixit Bruxelles), les gares devraient être gérées par une entité indépendante, avec une possibilité pour les autres compagnies (autres que la SNCF) de s'y installer.
Pour ceux qui ne le savent, le Parlement européen a voté le "un espace unique européen" le 16 novembre 2011. 526 députés ont voté POUR dont tous les députés français de droite, du PS et de EELV, contre 80 (dont la gauche unitaire européenne/vert nordique).
Une nouvelle bataille du rail s'engage et qu'on ne compte donc pas pour l'Elysée socialiste pour en prendre la tête.
Ci-dessous, une image du film La Bataille du rail, réalisé en 1945 par René Clément, sur la résistance des cheminots contre l'occupant nazi et le régime de Pétain:
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La Bataille du rail