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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 14:32

Sur le blog de l'UL-CGT de Dieppe

 

Cheminots: halte aux manipulations médiatiques !
Depuis le début du conflit des cheminots, les médias jouent un rôle particulièrement pourri, et partial, contre les cheminots.

Si pour les taxis, ils ont honnêtement donné les raisons de fonds de leur mouvement, dans le cas des cheminots, seuls les usagers prétendument mécontents sont mis en avant:

Personne n'informe honnêtement le citoyen sur les raisons de la grève, et l'enjeu desécurité pour l'usager du chemin de fer !
Et pourtant, la série d'accidents qui a eu lieu l'an dernier, et notamment celui de Brétigny, devrait conduire les radios, télévisions et journaux, à plus de retenue, et à plus d'objectivité.

Sauf à ce que les pilotes des rédactions espèrent d'autres accidents ferroviaires pour vendre plus leurs papiers, la sécurité des usagers devrait les conduire à informer réellement sur les enjeux du conflit, tant en matière de sécurité et que de qualité de service.

Depuis hier nous assistons à une aggravation du mensonge: diviser les cheminots pour les affaiblir, telle est la ligne de la "main invisible" qui pilote les médias.

Quel est le message distillé par ces manipulateurs ? "Parce que la CGT a rencontré le ministre, elle se préparerait à lâcher le mouvement". Après le "tous pourris" des politiques, aujourd'hui ce serait le "tous pourris" chez les syndicats, en écho avec la campagne des patrons et de leur syndicat, le Medef — toujours plus et mieux au service des actionnaires cupides et des spéculateurs — qui prétend que le syndicalisme des salariés serait dépassé.

Pour la CGT il est hors de question d’appeler à la reprise du travail, tant qu'elle n’aura pas eu, de la part du gouvernement des engagements concrets sur l’abandon de son projet de réforme, ni marqué une volonté de prendre en considérations les revendications des cheminots.
Depuis le début du conflit, la mobilisation des cheminots est immense, et ne faiblit pas !

Si elle est de haut niveau c’est bien par ce que les cheminots sont dans une démarche revendicative unitaire, et que le mouvement est placé sous le contrôle démocratique des salariés par les syndicats, dont principalement la CGT.

Plus de 1 cheminots sur 2 est en grève; plus de 230 Assemblées Générales ont lieu chaque par jour sur le territoire national.

La grève est tellement puissante que le prétendu "service minimum" annoncé a du mal a se mettre en place, au point que dans de nombreux endroits, la direction en est à remplacer les trains par des bus.


Les annonces du ministre sont loin de satisfaire les cheminots. Elles ne répondent pas aux revendications portées par les organisations syndicales CGT, SUD-rail et UNSA.

Certes — pour la première fois — le Gouvernement "évoque" la question du financement, et du traitement de la dette, à travers d’éventuelles nouvelles sources de financement…


Parce que la dette des chemins de fer provient d'un transfert de charges de l'État vers RFF pour l'aménagement du territoire, pour la CGT ces sources de financements doivent passer:

  • => par le rétablissement de la taxe carbone (barrières écotaxes),
  • => par l’arrêt des cadeaux au patronat,

C'est à dire :

  • => tout le contraire d’une aggravation/accroissement de la productivité des cheminots,
  • =>tout le contraire de l’austérité prônée par le Gouvernement…

Du côté des « non-avancées »:

  • => rien sur le Fret !
  • => rien sur l’EPIC unique
  • => rien sur le volet social !
Voilà ce que les citoyens ne connaîtront pas, parce que les médias sont tout aux ordres du patronat, des banquiers, des spéculateurs, et de l'État !

La CGT rejette le projet de loi que veut imposer le Gouvernement, et qu'il veut mettre en débat à partir du 16 juin, en discussion accélérée.

La CGT et les autes syndicats de cheminots insistent sur la nécessité d'une autre réforme ferroviaire:
  • => qui réponde efficacement aux besoins de transport des usagers voyageurs et Fret, ainsi qu’aux cheminots,
  • =>qui assure la santé et la sécurité des usagers,
  • =>qui vise à faire disparaître les retards systématiques et quotidiens, conséquence de la baisse de l'entretien des machines et des rails, du développement de la soutraitance, et des réductions d'emplois.

Lire aussi sur notre blog: Ligne SNCF Dieppe-Rouen: le sabotage patronal continue !

 


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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 14:15

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PAR SOPHIE CHAPELLE 13 JUIN 2014

 

Voilà plus de quatre ans qu’une nouvelle procédure pour interdire nationalement la culture d’OGM était en discussion. Le 12 juin, un « accord politique » a finalement été trouvé entre les ministres de l’Environnement des 28 États membres de l’Union européenne [1]« Ce nouveau système garantit aux États la possibilité de choix, s’ils souhaitent cultiver ou non » s’est réjouie la ministre française Ségolène Royal au cours du Conseil.


Mais tous les gouvernements ne partagent pas cet enthousiasme. La représentante luxembourgeoise Carole Dieschbourg, émet de sérieuses réserves sur la solution retenue en raison du « rôle important laissé aux entreprises de biotechnologies » et redoute « une vague d’autorisation de cultures » dans l’UE. Olivier Belle, ministre de l’Environnement belge, s’est également abstenu sur ce compromis craignant des disséminations transfrontalières.


L’OMC en embuscade


Jusqu’à présent, les États ne pouvaient interdire les cultures transgéniques qu’en prenant sur leur territoire des clauses de sauvegarde ou des mesures d’urgence, justifiées par des impacts sur la santé ou l’environnement. Désormais, chaque État membre pourra enjoindre une entreprise qui désire commercialiser un OGM d’exclure son territoire de la demande d’autorisation.


Si l’entreprise refuse, le pays pourra invoquer des arguments éthiques ou socio-économiques, mais en aucun cas des arguments scientifiques. Or, comme le soulignePauline Verrière de l’association Inf’OGM, « l’Organisation mondiale du commerce ne reconnaît comme valides que les décisions basées sur des arguments scientifiques ». Il y a donc peu de chance qu’un pays utilisant cette procédure puisse maintenir l’interdiction de mise en culture sur son sol s’il se retrouve poursuivi par l’OMC.


« Droits sans précédent » pour les multinationales


Pour les organisations opposées aux OGM, cette proposition de loi accorde des « droits sans précédent » aux entreprises. « Avec cette loi, ce ne sont plus nos gouvernements qui décideront, mais les multinationales des biotechnologies », dénonce Christian Berdot des Amis de la terre France. « Les gouvernements doivent garder leur droit à interdire des OGM indésirables et dangereux, sans avoir à demander la permission aux entreprises qui gagnent de l’argent grâce à eux », renchérit Mute Schimpf des Amis de la Terre Europe.


Ce projet de loi conforte surtout la Commission européenne dans son objectif : obtenir des États membres qu’ils cessent de s’opposer aux autorisations d’OGM à la culture comme à l’importation, et malgré la défiance des Européens à l’encontre des OGM. Ce texte doit encore être soumis au Parlement européen pour une adoption définitive d’ici début 2015. « S’il aboutit, prévient Pauline Verrière, la Commission européenne aura les coudées franches pour accélérer le train des autorisations à la culture et à l’importation. » Sept OGM sont en attente d’une autorisation de culture dans l’UE, dont le maïs MON810 de Monsanto et le maïs TC1507 du groupe Pioneer.

 

 

Notes

[1Le Luxembourg et la Belgique se sont abstenus.

http://www.recit.net/IMG/arton1605.jpg?1362931664

 

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 14:01

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Publié le 12 juin 2014  par FSC

 

Le FSC soutient sans réserve les cheminots en grève reconductible contre les projets du gouvernement qui traduisent fidèlement le 4ème paquet ferroviaire européen imposant entre autres « l’ouverture à la concurrence » du trafic voyageur (pour le fret, c’est déjà fait…).


Il est en même temps nécessaire de revenir sur les précédents contre-réformes, en particulier le désossage et la scission de la SNCF en 1997 en deux entités et la soumission aux règles du profit qui expliquent pêle-mêle la dégradation de la qualité du service public dont la catastrophe de Brétigny S/Orge de juillet 2013 ou le scandale des quais à raboter pour que les nouvelles rames TER commandées à Bombardier puissent tout simplement circuler sans accident !!!!…


Les contre réformes annoncées ne vont qu’aggraver le fonctionnement naturel de cette entreprise au service de la Nation. Le but c’est de diviser la SNCF en 3 EPIC et non le regroupement promis comme le disait encore ce matin de manière mensongère M.Sapin sur BFM/TV.


C’est la liquidation de cette entreprise, de son savoir, de son statut qu’entreprend le gouvernement sous l’égide des directives européennes et de l’avis favorable du CESE de juin 2012.


La voie est ouverte pour la privatisation des activités les plus rentables (TGV notamment tandis que les TER passeraient sous la coupe des nouvelles métropoles prévues), le tout dans un contexte de sécurité des voyageurs encore dégradée et de poursuite du tout-camion au détriment du ferroviaire.


Avec cette nouvelle contre réforme, l’Etat se désengagerait de nouveau et ce au détriment des citoyens qui seront une fois de plus attaquer au niveau de leur pouvoir d’achat lors de leurs voyages quotidien et d’augmentation des taxes locales pour contribuer au maintien et au développement du Rail sur leur secteur géographique.


L’enjeu est grand aussi parce que les cheminots constituent une des corporations les plus résistantes du monde du travail et qu’il est de l’intérêt du pouvoir de les affaiblir. Comme il est de l’intérêt des travailleurs de les soutenir tandis que la CFDT, caniche du gouvernement et de l’UE, poignarde les cheminots dans le dos en les appelants à « reprendre le travail »…


C’est pourquoi le FSC leur réitère son soutien sans faille et appelle les travailleurs et leurs organisations à en faire de même ainsi qu’à protester auprès des élus locaux et médias qui lynchent les grévistes heure par heure.

 

Au moment où les cheminots, les intermittents, les hospitaliers donnent de la voix pour défendre leurs intérêts et ceux du peuple, soutenons les luttes et donnons-leur aussi de la force en construisant leur convergence.

 

http://img.over-blog.com/298x224/3/06/23/69/logo-FSC.jpg


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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 07:39

http://www.rene-balme.org/24h00/IMG/arton1537.jpg?1402604022

 

Un film documentaire de Manuel Poutte.

 


 

 

Voyage dans un monde parallèle à celui du capitalisme dominant.


Nous vivons sans doute la crise globale la plus importante de l’histoire de l’humanité: à la fois écologique, financière, sociale, sanitaire, humaine et démographique.

 

« UNE DOUCE REVOLTE » va tenter de décrire, de comprendre et de questionner les démarches qui se développent sous différentes formes et qui visent à une transformation de la société dans ses fondamentaux : l’économie, le politique, la finance et l’action citoyenne. Des démarches qui n’en restent pas à l’indignation mais qui passent à l’action… 

 

Plus d'infos sur le film ici: unedoucerevolte.com

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 07:17

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Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Face au désastre de la privatisation sauvage du rail en Grande-Bretagne, la Suède est montrée en modèle au sein de l'Union européenne d'une « libéralisation contrôlée ». La grève actuelle montre bien qu'on a affaire à un mythe, éclairant en ces temps de « réforme ferroviaire » en France.

 

On va avoir droit dans la presse aux poncifs sur la « culture du conflit » en France, idéologique et particulariste, face aux mythifiés pays nordiques où règne une « culture du compromis », empreinte de pragmatisme et d'intérêt général.

 

Manque de chance, au moment où le mouvement se construit en France contre la réforme ferroviaire, la Suède connaît une grève dans le secteur du rail qui paralyse déjà depuis deux semaines toute la partie méridionale du réseau et menace désormais de s'étendre à tout le pays.

 

De la casse des Chemins de fer suédois, à l'ouverture à la concurrence puis la privatisation : un avertissement

 

Le système ferroviaire suédois est semi-privatisé.

 

Tout a commencé en 1988 par la séparation de l'infrastructure confiée à BV (Rail national suédois) et maintenu dans le giron public, et un opérateur SJ (Chemins de fer suédois) public, fragmenté en 2001 en sept entreprises, une partie d'entre elles privatisées depuis.

 

Il a fallu néanmoins attendre 2010 pour que le gouvernement décide de mettre fin au monopole public de SJ sur le transfert de passagers intérieur.

 

Depuis 2010 : une série d'opérateurs privés ont fait leur apparition, comme la Deutsche Bahn allemande dans les lignes du nord ou le luxembourgeois CFL pour le fret à partir du Goteborg.

 

Toutefois, le principal investisseur reste le français Veolia qui s'est emparé en quelques années de plusieurs lignes de trains inter-régionaux (ex : Stockholm-Goteborg), des lignes trans-frontalières avec la Norvège ainsi que la majeure partie du réseau méridional suédois.

 

Véolia, enfer des cheminots suédois : le règne du contrat « zéro heure »

 

Quelle conséquence de cette introduction de la concurrence pour les salariés ?

 

La réponse vient du mouvement de grève lancé ce lundi 2 juin sur la « ligne sud » (Södra Stambanan) reliant Malmo à Linkoping, la 4 ème plus importante en taille du pays, paralysant le trafic pour 75 000 passagers.

 

veolia-rail.jpgLa mobilisation est partie de 250 travailleurs, allant des contrôleurs aux conducteurs de train : ce qu'ils reprochaient à Veolia, d'avoir résilié leur contrat à temps plein, avec droits garantis pour les ré-embaucher par la suite en contrat « zéro heure ».

 

Des contrats « zéro heure » qui, rappelons-le, permet à l'employeur de confier des tâches à la mission à un salarié, payé à la tâche … et bien sûr non-payé entre-temps, soumis à la volonté despotique de son patron. La précarité ultime.

 

Le syndicat réputé combatif SEKO (Syndicat des services et communications) dénonce cette situation et pose deux revendications :

 

limiter le nombre de travailleurs temporaires autorisés à être utilisés dans l'année (maximum de 40 000 h), qu'une année d'emploi temporaire conduise à un recrutement en contrat stable.

 

Vers un élargissement de la mobilisation

 

Ces revendications, pourtant modestes, ont pour l'instant reçu une fin de non-recevoir de la part de la confédération patronale ALMEGA et de l'entreprise française Veolia.

 

Le mouvement va entrer désormais dans sa deuxième semaine de grève, il devrait s'étendre : « Nos négociateurs n'ont pas avancé, donc nous devons étendre l'action et faire monter la mobilisation » a confié le dirigeant syndical Erik Sandberg au journal suédois The Local.

 

Des trains ont déjà cessé de circuler sur la ligne Malmo-Stockholm, le syndicat a annoncé son intention de lancer un mouvement de grève à Stockholm à partir du 20 juin, si il n'obtenait pas satisfaction, en pleine période de vacances estivales.

 

Le mouvement de grève qui impliquait à l'origine 250 salariés en touche à présent plus de 1 260.

 

70 % des Suédois favorables au retour au monopole public !

 

Certes, le patronat, la presse locale essaient de monter les usagers contre les cheminots utilisant l'argument économique (« 2 millions de pertes par jour ») … et celui éculé de l'écologie (la pollution causée par la hausse du trafic sur le port d'Oresund, si!).

 

Toutefois, cette campagne médiatique que nous connaissons si bien en France ne semble pas marcher en Suède. Car, bien que l'expérience soit courte, la dégradation du service est déjà sensible depuis l'ouverture à la concurrence.

 

Le système ferroviaire suédois, réputé pour être un des plus efficaces, fiables, égalitaires d'Europe, semble se déliter dangereusement : retards de plus en plus fréquents, hausse des tarifs, sous-investissement, inégalités entre régions.

 

Ainsi, les compte-rendus mettent en avant le soutien apporté par les usagers de Malmo, principale ville du sud du pays frappée par la grève, aux travailleurs en lutte

 

Un sondage récent dans le quotidien suédois Dagens Nyheter montre même le haut niveau de conscience de la population suédoise, dépassant les mots d'ordre du syndicat des transports.

 

En effet, 70 % des Suédois se déclarent favorables à la ré-introduction du monopole public sur les chemins de fer.Un camouflet pour les partisans zélés de la privatisation du rail !

 

Serait-ce tabou de dire que les « réformes ferroviaires » de libéralisation-privatisation ont conduit à des échecs, qu'elles unissent cheminots et usagers dans la volonté de retour au monopole public ? Vive la lutte des cheminots suédois !

 


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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 08:13

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Le mouvement de grève des cheminots, massivement suivi ce 11 juin, contre la « réforme ferroviaire » suscite une vague de désinformation sur les ondes, dans nos écrans, à la une de nos journaux.

 

Nous republions ici un article originairement publié en juin 2013 sur les conséquences catastrophiques de la privatisation du rail entamée au début des années 1990 en Grande-Bretagne.

 

Eclairant pour comprendre le bien-fondé de la lutte de nos camarades cheminots, les implications ultimes de cette « réforme ferroviaire » qui vise au démantèlement de la SNCF publique.

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

« The great train robbery : les conséquences économiques et politiques de la privatisation du rail » : voilà le titre du rapport réalisé par le Centre de recherche sur le changement socio-culturel de Manchester, commandité par le Congrès des syndicats britanniques (TUC).

 

Le rapport a fait la une de la presse britannique. Il est dans notre intérêt en France, au moment où le gouvernement socialiste prépare une « réforme ferroviaire » qui irait dans le sens de la mise en concurrence, d'apprendre les leçons de la privatisation britannique.

 

Tout d'abord, rappelons que la privatisation du rail avait été préparé dans les années 1980, sous Thatcher, avec l'éclatement de l'unicité du British Rail en entités autonomes par secteurs géographiques (Network SouthEast) ou secteur d'activité (fret).

 

En application de la directive européenne 91/440, la Grande-Bretagne divise en 1993 gestion du réseau confiée à RailTrack, et exploitants mis en concurrence, à l'origine une vingtaine d'entités publiques sectorisées.

 

En 1996, avant les élections législatives, le Parti conservateur privatise l'ensemble des opérateurs, gestionnaires du réseau, fret comme exploitants voyageurs.

 

Reniant ses promesses, le gouvernement de Tony Blair va achever la privatisation de ce qu'il restait à vendre … avant de re-nationaliser le gestionnaire du réseau car c'est un poste structurellement déficitaire et donc non-rentable. Il faut bien socialiser les pertes !

 

Vingt ans après, le bilan de la libéralisation-privatisation du rail est édifiant, un véritable « pillage » des usagers et des fonds publics, siphonnés par une poignée de monopoles privés. Reprenons l'argumentaire des privatiseurs, point par point :

 

 

  1. Les tarifs les plus élevés au monde : l'argument de la « baisse des tarifs » ne tient pas en Grande-Bretagne. Les tarifs du rail sont désormais, en moyenne, deux fois plus élevés qu'en France, dans le secteur nationalisé. Depuis 1996, l'augmentation des tarifs du train a été trois fois supérieure à celle de l'augmentation moyenne des salaires. La Grande-Bretagne dispose des tarifs les plus élevés du monde : une conséquence de la privatisation ;

 

  1. Des trains qui arrivent de moins en moins à l'heure : les trains qui n'arrivent pas à l'heure, c'est aussi cela l'efficacité du privé. Un train sur six circule avec plus de 10 minutes en Grande-Bretagne (15%), contre un train sur dix en France (10%). La faute est rejetée sur « Network Rail », le gestionnaire du réseau, condamné ainsi à une amende de 90 millions d'euros la semaine dernière ;

     

  2. Un matériel roulant de plus en plus vieux : la modernisation conséquence de la privatisation, rien n'est plus faux. Depuis la privatisation, l'âge moyen du matériel roulant a augmenté, il était de 16 ans en 1996, il est de 18 ans aujourd'hui. L'investissement dans le renouvellement du matériel roulant a chuté de moitié entre 1993 et 2013 ;

     

  3. Un système excessivement coûteux : comme pour la Santé ou l'Education, contrairement aux idées reçues, le rail public coûte excessivement moins cher que le rail privé. Déjà le rapport McNulty publié en 2011 rappelait que les coûts du système fragmenté britannique étaient 40% supérieurs à ceux du système nationalisé français ;

     

  4. L'ouverture à la concurrence … c'est la domination des monopoles étrangers !: dans un secteur où un seul réseau existe, la « libre concurrence » est encore plus qu'ailleurs un leurre. De fait, le système privatisé britannique a conduit rapidement à l'émergence de monopoles nationaux, comme le britannique FirstGroup qui contrôle 7 des 23 « opérateurs privés » et surtout à la main basse des grands monopoles européens : l'Allemand Deutsche Bahn, l'Hollandais NS et enfin la SNCF (via Keolis) ont pris possession de 11 des 23 opérateurs du chemin de fer britannique. Quatre entreprises contrôlent donc 80% du rail britannique !

     

  5. Des investissements publics et une dette publique ! : la privatisation n'a pas conduit à la baisse des investissements publics mais au contraire à leur augmentation : 6 milliards d'euros de subventions par an pour financer les projets d'infrastructures, c'est deux fois plus qu'avant la privatisation. Ces projets d'infrastructures plombent les comptes du « Network Rail », sciemment re-nationalisée en 2001 : le gestionnaire public accumule désormais une dette de 40 milliards d'euros ;

     

  6. Mais des profits privés !: Si les pertes sont socialisées, les profits, eux, sont bien privatisés : en 2012, la seule Deutsche Bahn a réalisé 1 milliard d'euros de profit sur le réseau anglais. Les opérateurs privés bénéficient des investissements publics dans le réseau puisque 90% des profits sont ensuite directement reversés aux actionnaires. En outre, le gestionnaire public du réseau, malgré son endettement, continue à pratiquer des tarifs préférentiels pour l'usage du réseau : les droits de péage ont baissé de moitié depuis dix ans ;

 

La libéralisation puis la privatisation du rail, suivant les directives européennes mais en fonction d'un choix délibéré du grand capital britannique : un désastre patent pour les usagers, les contribuables et les travailleurs mais une opportunité pour les monopoles.

 

Un désastre qui a coûté la vie à plusieurs centaines d'usagers et de travailleurs britanniques, il suffit de se rappeler de la catastrophe de Landgrove-Broke qui a coûté la vie à 31 usagers et blessé 500 autres : les opérateurs privés ne voulaient pas à l'époque investir dans des dispositifs de sécurité.

 

Le désastre est tel que certaines fractions du capital britannique commencent désormais à reconsidérer l' (in-)efficacité d'un système ferroviaire privatisé : le Parti travailliste se déchire désormais sur la re-nationalisation potentielle du rail.

 

Dans le même temps, les syndicats du rail défendent ardemment la nationalisation du rail. Certains liés aux calculs d'une fraction du camp travailliste. D'autres, comme le syndicat de classe RMT, dans une perspective véritable de refondation d'un service public national.

 

Pour nous français, ces débats nous ramènent un siècle en arrière, avant la nationalisation de la SNCF : la défense du monopole public est plus que jamais une nécessité !

 


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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 13:48

http://www.crise-economique.net/wp-content/uploads/2012/05/Fran%C3%A7ois-Hollande-caricature_E-T.jpg 

PAR AGNÈS ROUSSEAUX 11 JUIN 2014

 

Jusqu’où ira François Hollande ? Chaque limite franchie en appelle une autre. Plus vite, plus haut, plus fort. La devise des Jeux Olympiques semble même bien faible pour décrire l’activité frénétique du président dans sa tentative désespérée pour plaire chaque jour un peu plus au Medef et « rassurer les marchés ». Cette semaine, François Hollande a décidé de remanier son équipe de conseillers. Le grand vent du changement soufflerait-il sur l’Élysée ?


Exit, donc, Emmanuel Macron, brillant associé-gérant de la banque Rothschild, devenu en 2012 conseiller économique et secrétaire général adjoint de l’Élysée. Stéphane Richard, PDG de France Télécom, avait confessé son "coup de foudre" pour celui dont il disait : « Emmanuel Macron est notre relais, notre porte d’entrée auprès du président ». Un conseiller trop proche des patrons et de la finance ? Non, pas assez, semble penser François Hollande. Car la nouvelle recrue a un CV à faire pâlir d’envie les responsables du syndicat patronal. Laurence Boone est Chef économiste Europe au sein de Bank of America Merrill Lynch depuis 2011, fonction qu’elle a auparavant exercée au sein de la banque Barclays Capital France, de 2004 à 2011. Deux banques irréprochables, comme en témoigne la longue liste des enquêtes gouvernementales à leur encontre. Bank of America pourrait écoper aux États-Unis d’une amende record de 12 milliards de dollars (mieux que BNP !) pour des litiges concernant des crédits hypothécaires douteux, et a été reconnue coupablede fraude sur les subprimes.

Ayrault et Valls n’ont pas fait assez de cadeaux aux entreprises

Personne n’est responsable des dérives et scandales dans lesquels se fourvoie son employeur. Certes. Mais on pourrait imaginer meilleur conseiller présidentiel qu’une analyste qui a fait carrière au sein d’établissements bancaires responsables de crises financières et de dérives frauduleuses. Laurence Boone fait aussi partie du libéral Cercle des économistes. Celui-ci organise chaque année des Rencontres économiques à Aix-en-Provence, sponsorisées par des banques, places boursières, multinationales et agences de notation. La nouvelle conseillère de François Hollande a choisi d’afficher ses opinions et analyses personnelles dans les colonnes d’un journal (très) néolibéral : elle est chroniqueuse pour L’opinion, publication soutenue financièrement par Bernard Arnault, PDG de LVMH et l’une des plus grosses fortunes mondiales [1].


Il y a deux semaines, Laurence Boone y publiait une tribune virulente, intitulée "Arrêtons le massacre !", fustigeant le « bilan économique désastreux » du gouvernement. Le pacte de compétitivité de Jean-Marc Ayrault ? Il s’est « résumé a une petite baisse des coûts du travail, bien trop faible pour combler en tendance l’écart des coûts du travail avec l’Allemagne ou les pays du sud »estimel’économiste. Le pacte de responsabilité piloté par Manuel Valls ? Il « se traduira par une autre baisse, mais encore plus faible ». Donc insuffisante. Des propos que ne renierait pas Pierre Gattaz, patron du Medef.

Les attentes des marchés

Mais « qu’attendent donc les marchés ?, demande l’économiste. Des preuves que la France évolue. (...) Ils espèrent un plan d’ajustement budgétaire qui viserait à corriger les travers de notre système social, son inefficacité ». Difficile de faire plus clair. Et quelles sont ses analyses sur l’emploi et le chômage ? « Les investisseurs attendent aussi une réforme du marché du travail qui viserait à accroître l’employabilité plutôt qu’à protéger à l’extrême ceux qui ont déjà un emploi ». Nous voilà prévenus.


Avis également aux défenseurs des services publics : « La France reste ancrée sur ses solutions conservatrices avec un État économiquement imposant : l’État se substitue de plus en plus aux investisseurs privés », déplore l’économiste. Y a-t-il un seul élément de notre modèle social qui trouve grâce à ses yeux ? Lors de la présidentielle de 2007, Laurence Boone avait établi pour ses clients un « indice du libéralisme des candidats ». Nicolas Sarkozy était mieux noté que Ségolène Royal, mais « comparé aux standards internationaux du libéralisme, Nicolas Sarkozy n’est pas un ultralibéral », expliquait Laurence Boone.

Le taux de profit plutôt que l’emploi ?

L’économiste peut se targuer de connaître le monde de l’entreprise. Elle exerce des responsabilités au sein d’un « fleuron » de l’économie française : Kering, ex-Pinault-Printemps-La Redoute. Elle est depuis 2010 membre du Conseil d’administration de l’entreprise dirigée par François-Henri Pinault. Le groupe a réalisé en 2013 un bénéfice de 1,8 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires de 9,7 milliards d’euros, dans le secteur porteur du luxe (avec une quinzaine de marques, dont Gucci et Saint Laurent) et « Sport & Lifestyle » (marques Puma, Volcom, Cobra, Electric et Tretorn). Soit 18 % de taux de profit... Et plus d’un millier de suppression d’emplois lors de la cession, fin 2013, de La Redoute, filiale de Kering. Un modèle à suivre pour les entreprises françaises ? Début mai, le mandat de Laurence Boone a été renouvelépour quatre ans. Espérons qu’elle pensera à en démissionner avant de mettre ses talents au service de la France et de notre président.


François Hollande a également nommé une nouvelle responsable du service presse, Virginie Christnacht. Elle a auparavant exercé cette fonction au sein du groupe de BTP Vinci. Au point où nous en sommes... Il n’y aura bientôt plus beaucoup de différences entre promouvoir des produits dérivés à haute valeur spéculative, vendre des aéroports inutiles en partenariat public-privé et un plan d’austérité aux électeurs.



@AgnèsRousseaux


http://www.bastamag.net/Les-nouveaux-conseillers-de


 

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11 juin 2014 3 11 /06 /juin /2014 10:15

PAR DOMINIQUE HENRY 11 JUIN 2014

http://www.bastamag.net/local/cache-vignettes/L540xH360/arton4167-5ec4e.jpg

 

Le projet de ferme-usine des Milles-Vaches en Picardie, conçu par un entrepreneur du BTP, continue de diviser. Fermement opposée à ce modèle agro-industriel, Dominique Henry, institutrice et agricultrice à la retraite, a participé le 28 mai aux côtés d’une soixantaine de paysans et de militants, à une action de démontage de la salle de traite. Interpellée, elle a passé plus de 48h en garde à vue et sera jugée, ainsi que quatre autres paysans, le 1er juillet prochain pour dégradation et vol en réunion. Elle témoigne des conditions de sa détention et de ses motivations demeurées intactes. « On est tous citoyens du monde et responsables ! »


Quand j’ai entendu parler de cette action à l’usine des 1000 vaches, je n’ai pas hésité. Cet endroit où 1000 vaches et 750 veaux et génisses seront enfermés en permanence me donne la nausée. Le projet imaginé par M. Ramery (entrepreneur en BTP déjà patron de 3 500 salariés) prévoit de produire de l’électricité à partir d’un immense méthaniseur alimenté par le lisier, le fumier, des résidus de céréales et autres végétaux. Le méthane libéré par la fermentation alimente un générateur électrique d’une puissance équivalente à 25 éoliennes. Le courant sera racheté par EDF. Encouragé par les primes, le méthane agricole est un nouvel agro-business. Le lait n’est qu’un sous-produit du lisier, du lait « low cost », vendu à moins 20 % du prix du marché.


Un projet démesuré, aux conséquences environnementales et sociales inadmissibles, pour le profit d’une seule personne (M. Ramery fait partie des 350 personnes les plus riches de France). Antidémocratique. Le maire de Drucat, le village concerné, est contre ; les villageois ont monté une association pour défendre leur cadre de vie (Novissen). Les villageois ne peuvent se faire entendre ; les agriculteurs, prônant une agriculture paysanne créatrice d’emplois et fournissant des produits de qualité, sont mis au rebut. Il est temps de provoquer un débat public sur l’orientation de l’agriculture dans notre pays.

Démonter, dévisser, déboulonner, ne rien casser

Mercredi 28 mai au petit matin, nous sommes une soixantaine motivés à nous approcher des immenses bâtiments. Démonter, dévisser, déboulonner, ne rien casser bien sûr. Tout reste sur place sauf une partie du matériel qui doit être remis à Stéphane Le Foll qui déjeune le jour même à la Villette (Paris) avec Ségolène Royal. Un groupe part assez rapidement dans ce but. Un ouvrier arrive, agressif. Bien sûr, c’est son outil de travail. Certains essaient en vain de discuter.

 

Les journalistes arrivent, plusieurs d’entre nous sont interviewés. Les forces de l’ordre ne tardent pas et vont directement vers quatre personnes pour relever leur identité. Tous les militants présents s’étonnent et donnent leur carte d’identité, pour cette action revendiquée collectivement. Dès que tous les journalistes attendus sont venus, nous décidons de lever le camp.

En arrivant aux véhicules, on aperçoit les fourgons qui déchargent les CRS. J’ai à peine le temps de comprendre qu’ils sont sur moi pour m’embarquer. Des militants s’interposent, montrent leurs outils, demandent à être arrêtés mais rien n’y fait. Je me retrouve embarquée avec trois gendarmes dans un fourgon qui roule à vive allure vers Hallencourt.


Le temps est suspendu.


9H30. Je suis placée en garde à vue. Interrogatoire : qu’est-ce que je faisais là ? Dans quel but ? Comment ? Etc, etc... Une seule réponse : le silence ! L’adjudant tape plein de choses sur son ordi, me réinterroge, retape... Vu mon refus de répondre, les questions se font plus rares.


12H. Je demande si j’ai le droit de manger, ce n’est visiblement pas prévu, j’ai quand même droit à une barquette réchauffée d’une bouillie indéfinissable. Pour les toilettes je suis accompagnée, porte ouverte, super !


13H. Transfert à Abbeville à un train d’enfer avec 3 gendarmes. J’aperçois quelques manifestants à l’arrivée de la gendarmerie, ça réchauffe le cœur. Je ne sais pas combien ont été arrêtés. L’interrogatoire recommence. On me dit que si je ne dis rien la garde à vue va durer. On me laisse mon sac pour l’instant, je peux dessiner entre les questions. Je peux voir mon avocat. Il m’explique que la garde à vue peut durer 24h. Je commence à comprendre que je dois m’armer de patience.


18H. On m’emmène à une confrontation avec un ouvrier du site qui a photographié quatre personnes en action. C’est comme ça qu’ils ont choisi.


19H30. Convocation devant le substitut du procureur qui me reproche dégradation et vol en réunion. Ma garde à vue est prolongée jusqu’à 9h30 le jeudi. On me transfère à Hallencourt pour la nuit. On m’ouvre la porte d’un « cachot » (comment appeler ça autrement ?) où je réalise que je vais devoir passer la nuit. Un sommier en béton, un « matelas » en plastique de 5 cm d’épaisseur, des couvertures de l’armée, un trou au fond pour les besoins (sans chasse d’eau). On me retire toutes mes affaires. On m’explique que je pourrais me suicider ; j’ai beau expliquer que je ne suis pas du tout suicidaire, que j’ai 4 enfants et 6 petits-enfants, rien n’y fait.


Quand la lourde porte se referme sur moi (combien de verrous ? 4 au moins) je suis sous le choc.

 

Je ressens une telle inhumanité. J’aime écrire, lire, mais on ne me laisse rien. Je suis face à quatre murs sales et à un trou. J’ai quelques instants le sentiment que je ne suis plus rien. Il ne s’agit pas seulement de privation de liberté, c’est autre chose ; dans quel but agissent-ils ainsi ? Je pleure un bon coup puis je m’organise pour gérer mon temps : quelques mouvements de yoga pour que ce temps se déroule au mieux. Je réussis à dormir. Le lendemain matin je demande à faire ma toilette ; ce n’est visiblement pas prévu non plus, on me trouve deux lingettes minuscules. Pas d’eau.


Jeudi 29 mai 

 
9h. Retransfert à Abbeville. Je comprends que la garde à vue est prolongée de 24h. Je suis blasée. Mais les manifestants sont là, je les entends et je les aperçois même par la fenêtre, ça fait vraiment chaud au cœur. Ils ne désarment pas. Je vois sur les journaux laissés sur le bureau que le porte-parole de la Conf a été arrêté en revenant pour nous soutenir (j’apprendrai plus tard comment il a été plaqué au sol par les gardes du corps de M. Le Foll et la violence de son arrestation). Les médias sont bien présents. Entre les questions je dessine : notre ferme, les champs, les vaches, chacune avec son nom et son caractère. Les militants me font porter des sandwichs, trop bien.


Puis c’est la douche froide : ils parlent de me remettre en cellule d’isolement. Je me jette sur la fenêtre et je hurle qu’on va m’enfermer. Les potes en-dessous font le bazar. Ils me ramènent dans ce cachot, je vois les militants postés à la grille. Courage ! 4 heures dans ce cachot, avec rien, enfermée par 2 gendarmes qui ont l’âge de mes enfants. On ne me laisse pas un gobelet d’eau sous prétexte que je pourrais le découper et l’avaler... ? Ils disent qu’ils ne sont pas psychologues, dommage. Je vais chanter, ma France de Ferrat, des chansons d’amour et de lutte, ça résonne pas si mal ; le temps passe.


Retransfert. Je demande à voir mon avocat qui m’annonce que je serai présentée au juge d’Amiens le lendemain. Le retour en cellule est une horreur. Je sais que ça ne durera pas, que ce n’est rien comparé à d’autres. Ma tête raisonne mais les larmes coulent toutes seules. Je réussis à gérer. Je m’endors mais un abruti me réveille en pleine nuit pour savoir si je vis toujours.

Vendredi 30 mai 

 
Transfert à Amiens. Avant de partir j’offre à certains gendarmes mes dessins, ils ne paraissent pas insensibles. Je comprends qu’on va me menotter. Ils sont sur les dents. Départ donc menottée encadrée de trois gendarmes armés jusqu’aux dents avec des gilets pare-balles. On part en convoi, sirènes hurlantes, avec deux motards qui ouvrent la route, ils ont ordre de ne pas s’arrêter. Que doivent penser les personnes qu’on croise ? Que j’ai commis un infanticide ou découpé mon amant en morceaux ? J’essaie d’avoir de l’humour pour prendre du recul !


Arrivée à Amiens je vois mes potes et je lève les poignets dans leur direction ; on me tire à une telle allure dans le palais de justice que je manque tomber à terre. On attend les cinq dans des « cages ». Les gendarmes se marrent entre eux. Je chante !


Verdict : je suis placée sous contrôle judiciaire jusqu’au procès qui doit avoir lieu le 1er juillet avec interdiction de rencontrer mes « complices » sinon c’est la prison immédiatement m’a dit le juge. En clair on nous empêche de préparer notre défense ensemble. Ils ne connaissent pas (et n’aiment pas) l’action collective.


Ainsi l’objectif est clair :
- faire passer individuellement les 5 personnes interpellées pour de dangereux illuminés ;
- éviter tout débat démocratique et museler les opposants au projet ;
- orienter l’agriculture vers une industrialisation avec des coûts les plus bas possible. Des campagnes vidées de leurs paysans, sans vaches dans les champs, parsemées de grands bâtiments-usines ! Des scandales sanitaires à répétition, l’eau et le sol irrémédiablement pollués (comme c’est le cas pour les rivières de Franche-Comté). Mais attention : trop de citoyens conscients vivent dans les campagnes pour qu’un tel projet passe. On est bien dans une action collective et pour un enfermé, dix le remplacent.

Que faire ?
- vous pouvez diffuser mon témoignage dans vos réseaux
- adhérez à Novissen, aux amis de la Conf
- vous pouvez envoyer un soutien financier à la Conf pour payer le procès.


Gardez votre liberté de penser et d’agir sans vous laisser influencer par les médias dominants. Il faut s’informer au quotidien dès que l’on consomme. On est tous citoyens du monde et responsables !


Dominique Henry, Institutrice et paysanne en retraite.

Plus d’informations sur les sites de Novissen, de la Confédération Paysanne et desAmis de la Conf’.

Photos : © Confédération Paysanne

 

http://www.recit.net/IMG/arton1605.jpg?1362931664

 


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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 22:19

Mardi 10 juin 2014 

 

Voici une explication de la façon dont travaillent les intermittents de la restauration. C’est aussi valable pour les chauffeurs, les hôtesses, les femmes de chambre, les plongeurs, les cuisiniers.


Je suis maître d’hôtel (c’est-à-dire que je coordonne une équipe de serveurs pour un traiteur par exemple) mais le plus souvent je suis serveuse. Mes employeurs sont des hôtels, traiteurs mais aussi des entreprises de restauration collective. Ils m’appellent personnellement quand ils ont besoin de moi et la plupart me font des bulletins de salaire sauf certains qui font faire les salaires par des agences d’intérim. Je travaille principalement sur du service de banquet dans le cadre de congrès, mariages, repas de direction dans des entreprises, mais parfois aussi pour des restaurants, à la carte.

 
Je travaille à la journée, pour des vacations qui peuvent aller de 5 h à 15 h par jour.

Je fonctionne de la même façon qu’un intérimaire, je travaille au jour le jour, je peux avoir 2 employeurs différents dans la même journée : un petit-déjeuner à un endroit, un dîner de gala ailleurs.

 
Lorsque ce sont les employeurs qui me payent directement, sur mon attestation assédic il est noté « fin de CDD » - en intérim, c’est « fin de mission ». Et ce point est très important pour la suite :


Le titre de l’annexe 4 actuelle (celle de 2011) est : « salariés intermittents, salariés intérimaires des entreprises de travail temporaire. »


Lors du projet d’accord du 22 mars, ce titre était toujours d’actualité.


Et le 14 mai, le titre de l’annexe 4 a changé, il n’indique plus que : « salariés intérimaires des entreprises de travail temporaire » avec la précision suivante :


- « aux salariés qui effectuent, chez un employeur, quel qu’il soit, une ou plusieurs missions de durée limitée qui leur ont été confiées par une entreprise de travail temporaire, dès lors qu’ils sont liés par un contrat de travail exclusivement à cette dernière entreprise. »


Alors que dans l’annexe actuelle (celle de 2011) il était précisé aussi :


- « aux salariés dont les activités professionnelles s’exercent, en raison de la nature même de ces activités, d’une manière discontinue." »


Ce qui en clair veut dire qu’avec la mise en place des « droits rechargeables », tous les contrats CDD, qu’ils durent 1 jour ou 1 mois, basculent dans le régime général.

 
Et que pour continuer à être dans l’annexe 4, il va falloir ne travailler que par l’intermédiaire d’agences intérim.


Il n’est plus tenu compte de la spécificité des contrats journaliers (alors qu’en intérim, dans le bâtiment ou l’agro-alimentaire par exemple, les contrats hebdomadaires sont renouvelés de semaine en semaine, parfois pendant des mois).


En ce qui concerne la perte financière :


en intérim, avec le nouveau calcul, ça va être entre 3 à 5 jours d’allocations journalières.


Mais pour les intermittents de l’annexe 4 qui passent dans le régime général, c’est la quasi totalité de leurs allocations qui seront perdues ! Sauf les mois creux où ils ne travailleront que quelques heures.


Voilà le calcul :


en annexe 4 actuelle, il faut effectuer au minimum 610 heures en 28 mois pour ouvrir les droits (pour les moins de 50 ans). Forfaitairement, une journée de travail = 10 heures. C’est très important.


On prend le montant des salaires brut (hors congés payés et indemnités de fin de mission) correspondant aux 610 h que l’on divise par 61, ceci donne le salaire journalier de référence (SJR). Si vous avez effectué 700 heures on divise par 70, etc...


Sur ce SJR, on prend 57.4 % et ça donne le montant de l’allocation journalière. Je vous fais grâce des cotisations sociales que l’on enlève ensuite... 

 
Ensuite, pour calculer ce qu’on vous doit par mois, on prend le total des salaires brut gagnés au cours du mois (hors CP et IFM) que l’on divise par le sjr.

 
Le résultat donne le nombre de jours non indemnisés. Il suffit de déduire ce résultat de 30 ou 31 (selon le nombre de jours dans le mois) et de multiplier le résultat par le montant de l’allocation journalière pour savoir le montant versé par l’assédic.


Avec la future convention, en intérim, rien ne change pour le calcul du SJR. L’allocation journalière va passer à 57% du SJR. Mais pour le calcul mensuel ça devient : allocation mensuelle pour un mois complet (30 ou 31 fois l’allocation journalière) moins 70% des salaires brut gagnés dans le mois = montant de l’indemnité mensuelle. C’est là qu’il y a une perte de quelques jours d’indemnités.


Mais pour les intermittents qui passent au régime général, c’est la catastrophe :


le calcul des droits au régime général c’est toujours 610 h. Mais là où on prenait en compte 10% des heures pour le calcul, on passe en jours. Et au régime général une journée de travail = 5 heures. Et 610 h = 122 jours !


Donc le montant des salaires bruts est divisé par 122 au lieu de 61, ce qui fait un SJR divisé par 2.


Et c’est pas fini, là où on va prendre 54% du SJR pour les intérimaires, pour le régime général c’est 40.4% plus 11.64€.


un exemple : pour 6100€ de salaires brut : en intérim 100€ de SJR soit 57€ d’allocation journalière au régime général 50€ de SJR soit 20.20€ + 11.64€ = 31.84€ !


Et comme le cumul salaire + allocation ne peut dépasser le montant mensuel du SJR, au régime général dès que l’on aura travaillé pour 1 500€ brut/mois, on ne touchera rien - alors qu’en intérim le seuil est porté à 3 000€ pour l’exemple ci-dessus.


J’espère que ce message va circuler car je me sens bien seule dans ce combat. C’est simple, j’ai l’impression d’être la seule intermittente non spectacle en France à avoir pris conscience de ce qui se passe !



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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 22:11

Mardi 10 juin 2014

 

L'homme au cigare entre les dentsLes commémorations du débarquement du 6 juin 44 ont été l’occasion, non pas tellement d’inventer des mensonges (ils existent depuis longtemps), mais de tenter de les confirmer. Les motivations des Anglo-saxons en débarquant sur nos côtes n’étaient en effet portées par aucune noblesse.


La première raison est assez bien connue : ce sont les Soviétiques qui ont vaincu l’armée allemande… et non les Étasuniens. À plusieurs reprises et depuis plusieurs années, les Soviétiques avaient souhaité que « leurs alliés » étasuniens ouvrent un second front pour soulager leur effort de guerre. Mais ces derniers se réjouissaient des difficultés militaires de l’URSS. Entrés en guerre sur le tard, ils rêvaient secrètement à son épuisement !


Mais voilà que l’armée allemande vacille. L’affaire avait commencé à s’éclaircir depuis fin 41, après la contre-offensive victorieuse de l’Armée Rouge devant Moscou : l’Allemagne n’avait pas les ressources pour mener une guerre de longue haleine (on va y revenir…) et cette contre-offensive a montré que, justement, elle le serait.


Survint la bataille de Stalingrad, gagnée au prix d’un héroïsme reconnu par tous mais aussi grâce à une grande habileté militaire. L'armée soviétique écrabouille l’armée allemande et se retrouve à foncer vers Berlin.


Et c’est seulement à ce moment-là que les Étasuniens se sont décidé à agir. Pas pour libérer qui que ce soit, l’affaire était en court (y compris en France même par la Résistance). Mais pour voler au secours de la victoire. En clair, tirer les marrons du feu !


Les Américains n’ont donc pas vaincu l’armée allemande ! Ajoutons au passage qu’ils n’ont pas vaincu non plus l’armée japonaise : là, c’est l’Armée rouge chinoise qui s’en est occupé !


D’ailleurs, effrayés de voir que ce seraient les communistes chinois et les Soviétiques qui pourraient recevoir la capitulation du Japon, ils ont utilisé la bombe atomique  pour empêcher ça ! Les États-Unis sont encore aujourd’hui le seul pays à avoir commis ce crime.


Autre aspect un peu moins connu : le capital étasunien a participé à l’effort de guerre allemand. En effet, l’élite économique étasunienne était très admirative d’Hitler. Il y avait deux raisons à cela. Hitler apportait une solution à ses deux problèmes : la crise de surproduction était d’une part réglée par la production de matériel de guerre et d’autre part, « les rouges » (comme on disait à l’époque) étaient éliminés. Bien sûr, Hitler était raciste, mais ça ne lui posait aucun problème : elle l’était elle aussi !


La production de moteurs, de camions, de chars, d’avions, et toutes ces choses étaient assurée en partie par les Américains et en partie sur place, en Allemagne. En effet, Opel est une entreprise de General Motors depuis 1929, et Ford avait aussi des usines dans le Reich. Le personnel ne coûtait pas vraiment cher : il venait des camps de concentration. L’État allemand payait rubis sur l’ongle la production, et les capitaux étaient rapatriés via la Suisse (opportunément neutre, toute chose a toujours une bonne raison !) qui venait de créer, toujours aussi opportunément, la Banque des règlements internationaux !


Mais pour faire fonctionner tous ces moteurs, il fallait du carburant et de l’huile. Où sont les puits de pétrole allemands ? Il n’y en avait pas. Or, les États-Unis en regorgeaient ! C’est ExxonMobil, fondée fin 19ème par Rockefeller, qui fournira tout ce qu’il faut !


La stratégie allemande était basée sur la Blitzkrieg, la guerre éclair. Une bonne raison à cela était le manque de ressources de l’Allemagne : il fallait donc s’emparer rapidement des ressources de l’adversaire. L’essentiel résidait alors dans la coordination entre l’infanterie, transportée en camion, les chars et l’aviation.

 

La performance des communications était déterminante : AT&T et IBM savaient faire et louèrent bien volontiers leurs services.


Vous trouverez encore quantité d’informations sur la participation étasunienne à la guerre de l’Allemagne hitlérienne dans le livre de Jacques Pauwels, Le mythe de la bonne guerre.


Enfin, ces soi-disant libérateurs avaient un tout autre plan : faire de la France un protectorat étasunien. C’était l’AMGOT (un gouvernement militaire) qui devait gérer le pays. Des cadres avaient été formés aux États-Unis et des francs avaient déjà été imprimés avant le débarquement. Tout était prêt. La mayonnaise n’a finalement pas pris en France (mais un peu en Italie) parce que le général de Gaulle avait déjà créé un gouvernement provisoire. Et la Résistance y était évidemment et fermement opposée. Mais l’assujettissement se poursuivit malgré tout avec le plan Marshall.


Donc, après avoir aidé l’Allemagne à faire la guerre, après avoir cherché la défaite soviétique, après avoir volé au secours de la victoire, après avoir utilisé la bombe atomique contre le Japon, le bilan était déjà bien lourd.


On rajoutera néanmoins une petite louche avec la « dénazification ». En effet, arrivés à Berlin, les Étasuniens récupérèrent tous les nazis utiles (en particulier les scientifiques, dont Von Braun) qu’ils pouvaient trouver et les ont expédiés Outre-Atlantique. Ce sont quelques milliers d’entre eux qui firent la traversée…


Enfin, nos braves Ricains ont ardemment soutenu les « chasseurs » de nazis (tels le couple Klarsfeld), mais à une condition : qu’ils aillent les chercher où ils voulaient…sauf sur le sol étasunien !

Bref, le débarquement libérateur est un sanglant conte de fée.

D.R.

 

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