Articles rédigés en février 2010 par Lucien Pons
Tout semble favorable pour porter le coup fatal
En France la politique suivie depuis 2007 manifeste la volonté de transférer les richesses du pays auprès des super riches.
La RGPP (Réforme Générale des Politiques Publiques) est là pour faciliter ce transfert. Son rôle est de détruire le programme d’intérêt général mis en place par le Conseil National de la Résistance (CNR) après la seconde guerre mondiale. Nous ne sommes pas au bout de ces profondes modifications, en fait nous ne sommes qu’au début de ce processus. Le but du gouvernement est de rendre irréversible ces transformations radicales, même en cas de changement de majorité.
Dans un contexte de croissance zéro, beaucoup d’activités ne sont plus rentables et vont disparaître, sauf à réduire la main-d’œuvre à l’état d’esclavage. Tout laisse penser que c’est cette voie qui est choisie actuellement.
L’état privatise les bénéfices induits par les services publics. La poste, GDF, EDF, la SNCF, vont, dans un avenir proche, assurer de confortables bénéfices aux amis du président.
Dans le même temps il nationalise les pertes, ce qui conduit inévitablement à créer des déséquilibres très profonds dans les comptes de la nation.
Ajouter à cela des cadeaux fiscaux aux amis politiques, des baisses d’impôt totalement iniques pour les grandes entreprises du CAC 40, d’autres baisses d’impôts tout aussi scandaleuse pour les hyper- riches, puis un gaspillage surprenant des deniers publics à propos de la vaccination contre la grippeA, et l’on se retrouve devant un déficit record.
La dette a été multipliée par cinq depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Elle est passée de presque quarante milliards d’euros à plus de deux cent milliards d’euros aujourd’hui. Sa croissance est malheureusement exponentielle.
Comme dans la plupart des pays où l’ultralibéralisme s’est installé, on voit apparaître l’explosion des déficits. L’arme politique de la dette devient opérationnelle.
Le but recherché est un transfert de souveraineté économique et politique auprès d’instances supranationales antidémocratiques et surtout opaques. Comme dans le cas de la Grèce, évoqué précédemment, il s’agit de réduire à néant les pouvoirs de l’état afin d’ouvrir la voie au pillage systématique des richesses nationales.
1) Les experts auto- proclamés, payés par l’oligarchie financière,
Ils hantent les espaces médiatiques dans notre pays et dispensent la bonne parole.
.Prenons le cas traité en ce moment : La réforme des retraites.
Il s’agit par exemple d’expliquer que la réforme des retraites est tout à fait nécessaire si on veut sauver le système par répartition auquel les français sont très attachés. Aucune objectivité n’est à attendre de leur part. Ils font simplement le travail pour lequel ils sont payés, à savoir endormir les consciences afin d’éviter la révolte populaire. Ils disent parfois des contre vérités, mais comme on peut le constater : « Plus la ficelle est grosse mieux ça passe ».
Ils ne font jamais allusion aux différentes propositions alternatives possibles. Leur discours univoque n’a rien d’une explication rationnelle, sa fonction est seulement le bourrage de crâne. Cette propagande est organisée par les services de communication de l’Elysée et de Matignon, tous deux crées par Nicolas Sarkozy en 2007. La com., comme ils disent, remplace l’action politique. Le but de celle-ci est d’installer le bruit médiatique sur les sujets fondamentaux afin de dégager un consensus national.
Autre exemple du rôle démagogique des faiseurs d’opinion :
La faillite de la France
Premiers discours ;
Impossible, la France n’est pas en faillite, c’est un pays riche, la preuve est qu’on lui prête de l’argent à un taux très bas. (Pour l’instant, pour l’instant seulement). C’est vrai que la France est encore notée AAA+ par les agences de notations qui font la pluie et le beau temps sur les marchés financiers.
Deuxième discours :
Bien sûr la France est au bord du gouffre, les caisses sont vides. Ce sont les propos de François Fillon : « …Je suis à la tête d’un état en faillite… ».
Demander de l’argent pour un hôpital public ou pour un autre service public dans ce contexte induit cette réponse obligatoire : « Il n’y a plus d’argent, l’état ne peut pas tout, les citoyens doivent se prendre en main… ».
En vérité la France est riche pour les super riches et pauvre pour ceux qui sont dans la précarité.
Nous sommes donc à la croisée des chemins. Le choix qui est à faire est d’aller vers une économie du partage de richesses ou vers un retour à l’esclavagisme.
) Le choix de société.
Vu l’hyper concentration des pouvoirs économiques et financiers.
Vu le simulacre de démocratie.
Vu les instances mondiales toutes au service de l’ultra libéralisme: FMI, OCDE, OMC, UNION EUROPEENNE.
Vu la confiscation des pouvoirs politiques, économiques, financiers par ces instances au détriment de la volonté des peuples.
Il est à craindre partout l’installation du nouvel ordre mondial.
En France la série des contre réformes prend ainsi tout son sens. Voici un inventaire non exhaustif de ces régressions :
- La dépénalisation du droit des affaires.
- La suppression du juge d’instruction.
- La criminalisation de la contestation syndicale
- Le retour à la justice d’exception.
- Le retour de la loi anti-casseur abrogée en 1981.
- La destruction systématique de tous les services publics par la RGPP.
- La vente à la découpe des entreprises publiques rentables
- La mise en danger de l’égalité aux soins.
- La mise en danger de l’hôpital public.
- La mise en danger de la sécurité sociale.
- La mise en danger de la recherche publique.
- La mise en danger de l’université publique.
- La mise en danger de l’école publique.
- La mise en danger de la culture pour tous.
- La mise en danger de l’information par cette volonté de soumettre la presse à ce totalitarisme qui ne dit pas son nom.
- La mise en danger de la démocratie locale par la réforme des collectivités.
- Et bien sûr, combien d’autres merveilles encore…
Tout cela relève d’un plan soigneusement préparé depuis une trentaine d’années pour piller les biens publics. Ces mêmes réformes sont à l’œuvre dans tous les pays et particulièrement en Europe où la commission et le conseil sont au service de cette oligarchie financière.
L’Europe devient ainsi le fer de lance de cette arme de destruction massive de l’humanité.
3) Quelques souvenirs d’histoire
Au moment de la seconde guerre mondiale, il était aussi question de fonder la grande Europe, sous la houlette d’un pays très puissant. En France l’oligarchie financière et industrielle d’alors s’était complètement investie dans ce projet. Nombre de grands groupes français avaient des intérêts croisés avec les puissances industrielles d’outre Rhin. La drôle de guerre a étalé au grand jour ces accords secrets. Les puissants d’alors disaient bien, je crois : « Plutôt Hitler que le Front Populaire… ». Il y a eu Hitler et la première économie d’Europe s’est mise à conquérir d’autres territoires de façon très brutale.
Aujourd’hui les acquis du CNR sont tous attaqués et démantelés méthodiquement .par l’omni- président. Il préfère plaisanter sur les symboles liés à la résistance pour mieux la désacraliser afin d’anéantir la République et sa capacité naturelle à freiner la barbarie financière.
La lettre de Guy Mocquet, le projet de parrainage d’un enfant déporté et exterminé dans les camps par un élève du primaire, les plaisanteries douteuses faites par le chef de l’état lors des cérémonies du Vercors, apportent les preuves de sa volonté de banaliser et de jeter aux oubliettes la mémoire liée à la Résistance.
Replacés dans le contexte actuel ces souvenirs deviennent préoccupants.
La Deutsch Bank ; en accord avec la banque Golden Sachs, a lancé l’offensive contre la Grèce et les PIGS. Les attaques contre la France viennent vraisemblablement du même endroit.
Le but est semble-t-il toujours le même. A savoir, la domination de l’Europe et la mise sous tutelle des peuples, pour servir la plus grosse économie de la zone euro, elle-même garante des intérêts des grands de ce monde.
La BCE, construite et contrôlée par la banque centrale allemande, participe à cet asservissement.
Elle affirme en outre que : « Cinquante ans de construction européenne ont crée un nouvel ordre juridique qui transcende le concept largement obsolète de souveraineté et impose une limitation du droit des états. ». Jean-Claude Trichet oublie que ce concept ne s’applique pas à l’Allemagne. En effet son assemblée a voté à la fin de l’été dernier la primauté de leurs lois sur celles de l’UE, en contradiction flagrante avec les traités existants. !!! C’est très bien, mais alors il faudrait étendre cette loi à l’ensemble des pays de l’union européenne.
Je n’ose croire pareil retour en arrière. Il est clair que la mise sous tutelle des peuples est en marche, peu importe par qui.
J’espère seulement que les idéaux de liberté et de démocratie vont encore pouvoir résister à l’intolérable. Les paroles du Général de Gaulle au lendemain de la libération sont d’un grand réconfort. Dans la période de doutes et d’inquiétudes face à la tempête qui vient, elles incarnent l’espoir.
Après la libération, il adressait ce message aux dirigeants des grandes banques et aux dirigeants des grandes entreprises : « Messieurs on ne vous a pas beaucoup vu à Londres de 1940 à 1944. »
Il indiquait clairement aux financiers qu’ils devaient retourner à la niche. « La politique de la France ne se fait pas à la corbeille. … ».
4.) En résumé
Le capitalisme financier ultralibéral est par nature synonyme de désastre à venir. Il est dans sa nature profonde de transformer le vivant en un tas de biens de consommation. Et les biens de consommation en un tas de capital inerte. Sans contrôle, le capitalisme déverse ses surplus et ses déchets sur le public et l’environnement. Tôt ou tard il va s’autodétruire.
Nice, février 2010.
Lucien PONS