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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

17 décembre 2012 1 17 /12 /décembre /2012 10:26

PAR AGNÈS ROUSSEAUX (17 DÉCEMBRE 2012)


Un géant du pétrole qui porte plainte contre un fonds d’investissement « éthique ». L’affaire est peu banale et se déroule aux États-Unis. Le pétrolier Chevron y attaque en justice le fonds d’investissement Trillium, accusé de collusion avec des organisations non gouvernementales. Celui-ci dénonce l’opacité des comptes. En France, Total avait empêché des actionnaires proches de Greenpeace de déposer une résolution en assemblée générale.


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Et si les actionnaires des entreprises du CAC 40 se rebellaient ? S’ils déposaient des résolutions en Assemblée générale, pour demander que les firmes deviennent vraiment responsables, arrêtent de maltraiter leurs salariés et l’environnement, ou redistribuent davantage de plus-value aux travailleurs ? Scenario utopique ? Peut-être. Mais aux États-Unis, certains actionnaires commencent à faire entendre leur voix. Au point d’énerver les grands groupes, qui n’aiment pas qu’on vienne contrecarrer leurs plans et mettre la pagaille dans leurs consensuelles assemblées d’actionnaires. Résultat : le géant pétrolier Chevron vient d’assigner en justice un de ses actionnaires les plus remuants, un peu trop épris de justice sociale à son goût. Une décision pour le moins surprenante...


Il faut dire que l’actionnaire en question, Trillium Asset Management, LLC, un fonds d’investissement basé à Boston, crée en 1982, n’en est pas à son coup d’essai. Ce groupe de « conseil en placement » gère un milliard de dollars d’actifs, exclusivement consacrés à des investissements « durables et responsables ». Pour influencer les orientations des entreprises, Trillium utilise ses droits d’actionnaire, notamment par le dépôt de résolutions, soumises aux votes en Assemblée générale annuelle. Au total, une vingtaine d’entreprises, dans lesquelles Trillium a investi, ont subi un coup de pression en 2011.


Un fonds d’investissement rebelle ?

Le fonds d’investissement a ainsi demandé qu’un expert environnemental siège au Conseil d’administration de Chevron. Une résolution qui a suscité l’adhésion d’un quart des actionnaires de l’entreprise. Chez Coca-Cola, Trillium a exigé un rapport sur les alternatives au Bisphénol-A (25% de votes favorables en Assemblée générale). Il a demandé à IBM une transparence des contributions politiques de l’entreprise (31% d’actionnaires favorables). De la direction d’ExxonMobil, il exige des rapports sur l’impact environnemental de la fracturation hydraulique – employée dans l’extraction de gaz de schiste – ou des sables bitumineux (26 % d’actionnaires favorables).


Ces démarches finissent par agacer les grands groupes… Même si les objectifs de Trillium n’ont rien de révolutionnaires, puisque le fonds agit aussi pour maximiser les rendements financiers de ses placements, et ne conteste pas les règles établies. Ces actions ne sont pourtant pas du goût de Chevron, deuxième entreprise énergétique des États-Unis. Trillium a sans doute posé un peu trop de questions sur une affaire en cours avec l’Équateur, qui fait peser des risques financiers sur la firme américaine : en janvier 2012, la multinationale a écopé de la plus lourde amende de l’histoire – 18 milliards de dollars ! – pour les dévastations environnementales causées par sa filiale Texaco en Amazonie (lire notre article). Texaco est notamment accusé d’avoir déversé pendant 20 ans plus de 68 milliards de litres de matériaux toxiques dans des fosses sans protection et dans les rivières en Équateur. La sentence a été prononcée par un tribunal équatorien, au terme de dix-huit années de bataille judiciaire.


Quand un actionnaire saisit l’autorité des marchés financiers

Chevron ne reconnaît pas ce verdict et refuse toujours de payer la somme. Allant même jusqu’à engager des poursuites contre les plaignants, les accusant de complot et de tentative d’extorsion et de racket. Les plaignants ont quant à eux saisi la justice au Canada, Brésil et Argentine pour obtenir un gel des avoirs de Chevron dans ces pays jusqu’à paiement de l’amende [1]. La bataille judiciaire se poursuit. Trillium a choisi d’y mettre son grain de sel. Le fonds d’investissement reproche notamment à Chevron de cacher à ses actionnaires ces informations et l’ampleur de leur impact financier potentiel. Dans un courrierà la Securities and Exchange Commission, l’organisme de contrôle des marchés financiers états-unien, Trillium dénonce le manque de transparence de Chevron dans ses comptes annuels à propos de ces 18 milliards de dollars.


40 actionnaires de Chevron – gérant 580 milliards de dollars d’actifs – ont demandé à en discuter avec les dirigeants de la multinationale, qui ont décliné l’invitation. Trillium affirme vouloir seulement questionner Chevron sur sa manière de gérer l’affaire, et n’avoir aucun lien direct avec le procès équatorien. Du côté de la multinationale, pas de doute : Trillium travaillerait étroitement avec les plaignants équatoriens. D’où le dépôt de plainte envers son actionnaire, pour demander l’accès à des documents ou compte-rendus de discussion qui viendraient confirmer ses soupçons.


Chevron, entre opacité et crime contre l’environnement

« Notre affaire concerne une fraude massive et un plan d’extorsion de milliards de dollars. Les conspirateurs ont fait appel à un réseau d’organisations à but non lucratif, prétendument actionnaires, qui ont agi indépendamment mais en collusion véritable pour diffuser leur fausse histoire », a déclaré l’avocat de Chevron. Les « vrais » actionnaires selon Chevron ne pensent évidemment qu’à leur rendement financier. Tout autre logique est nécessairement portée par de « faux » actionnaires conspirant contre l’entreprise...


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Une grave accusation portée envers le fonds d’investissement. Simon Billenness, un ancien salarié de Trillium et auteur d’un rapport sur Chevron, a également été cité à comparaître par la multinationale. Celle-ci exige d’avoir accès à de très nombreuses informations, dont toutes les communications qu’il a pu avoir à propos de Chevron avec Trillium, avec des analystes de marchés et de l’industrie énergétique, des médias, des agences gouvernementales.


En France, de timides tentatives

Les entreprises se contentent habituellement d’ignorer les questions et motions dérangeantes soumises par des actionnaires plus « éthiques ». C’est la première fois qu’une firme va jusqu’à accuser et poursuivre ainsi un actionnaire en justice. Le bras de fer risque de durer longtemps. Chevron est une des entreprises des plus opaques au monde (lire notre article). Près de deux tiers de ses filiales sont basées dans des paradis fiscaux, notamment aux Bermudes et aux Bahamas. Elle a été accusée au Brésil de « crime contre l’environnement ». Un modèle de responsabilité sociale que même les actionnaires commencent à contester, malgré les menaces et intimidations. La démarche de Trillium vise à mettre en lumière ces pratiques : elle recrée un lien entre évaluation financière et impacts réels des entreprises, avec le risque cependant de pousser au bout la logique de financiarisation...


En France, ONG, investisseurs et actionnaires semblent bien loin de ces pratiques : le pétrolier Total a réussi en 2011 à empêcher Greenpeace et des actionnaires de déposer une résolution en Assemblée générale. Quant aux démarches d’« investissement socialement responsable » (ISR), elles se contentent pour l’instant de labelliser des fonds – 109 fin 2012 (voir la liste sur Novethic) – qui placent leurs capitaux selon des critères plus ou moins vertueux, excluant en théorie les secteurs les plus problématiques (lire notre enquête).


Agnès Rousseaux ( Basta ) 

 

 

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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 22:38

Pour Eau et Rivières de Bretagne, un avis légal manque dans le dossier aquatique du projet d’aérport

Marc Le Duc (Ouest-France) - 14 décembre 2012

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Le responsable d’Eau et Rivières de Bretagne n’en revient pas. L’avis de l’autorité environnementale ne figure pas dans l’enquête publique de la loi sur l’eau appliquée à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

« Cet avis, qui doit éclairer le public sur l’impact du projet, était obligatoire au moment de l’enquête, cet été », affirme Gilles Huet, délégué général de l’association. « Inquiète », l’association l’a demandé trois fois. La direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement des Pays de la Loire (Dreal) vient de répondre.


Effectivement, l’avis n’existe pas. « Il n’est pas nécessaire dans la mesure où il n’était pas obligatoire lors l’enquête de déclaration d’utilité publique (2006) qui a précédé la récente enquête loi sur l’eau, explique la préfecture de région. Mais le ministre de l’Environnement avait donné un avis en 2006. »

Une logique contestée par le responsable d’Eau et Rivières de Bretagne. « Les deux procédures, déclaration d’utilité publique et loi sur l’eau, n’ont rien à voir », affirme-t-il.


« Alors qu’elle multiplie les avis sur les projets mineurs, le moindre camping, la plus petite zone commerciale, la Dreal n’a pas jugé bon d’analyser le plus vaste projet d’aménagement de l’Ouest, destructeur d’un millier d’hectares de zones humides », dénonce Gilles Huet.


Celui-ci pointe le double rôle de la direction régionale de l’environnement, à la fois experte en environnement et chargée de mener des projets. Ici c’est elle qui s’occupera de la desserte routière de l’aéroport.

« On peut douter de la capacité de l’État à être un arbitre objectif dans ce dossier », regrette le responsable, par ailleurs persuadé que« l’absence d’une pièce importante augmente la fragilité du dossier au regard des mesures environnementales ».

Le nouvel aéroport est situé dans le bocage nantais, en zone humide. Ne pouvant compenser en surface les atteintes à l’environnement, l’État et le constructeur Vinci ont élaboré une autre formule, expérimentale.


Celle-ci va être évaluée par une commission d’experts. La nouvelle méthode ouvrira la voie au contournement de la loi sur l’eau, estiment les associations de défense de l’environnement.

Quant à l’avis de l’autorité environnementale, les associations n’auront plus besoin de le chercher.

 

Delphine Batho, ministre de l’Écologie et du Développement durable vient de modifier le code de l’Environnement. Par décret, elle a supprimé, précisément, l’obligation de produire l’avis de l’autorité environnementale pour les travaux visés par la loi sur l’eau.


Source : Courriel à Reporterre de Marc Le Duc. 
Article publié dans Ouest-France du 13 décembre.

 

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 15:30

PAR SOPHIE CHAPELLE (10 DÉCEMBRE 2012)

Les produits biologiques ont envahi les rayons des supermarchés. Mais derrière l’étiquette « bio », on trouve aussi des gigantesques fermes, une main d’œuvre sous-payée et sans droits, des aliments importés de l’autre bout du monde. Les produits chimiques en moins, le label bio en plus. Des dérives de « l’industrie du bio » dénoncées par le journaliste Philippe Baqué dans son ouvrage La Bio entre business et projet de société. Entrez dans les coulisses du nouveau business mondial.

 

 


Basta ! : On trouve de plus en plus de produits biologiques dans les rayons des supermarchés. Mais la surface agricole cultivée en bio stagne à 3 % en France. Comment expliquer ce décalage ?


Philippe Baqué [1 : On assiste depuis 15 ans à un développement fulgurant de l’agriculture biologique. Environ 40 millions d’hectares seraient certifiés bio aujourd’hui dans le monde, selon l’Agence Bio (soit l’équivalent de l’Allemagne et de la Suisse, ndlr). Les deux tiers de ces surfaces sont des prairies qui appartiennent à de grandes exploitations, où paissent des troupeaux qui pour la plupart ne sont même pas vendus en bio. C’est le cas en Argentine où 90 % des 4,4 millions d’hectares labellisés bio sont des terres consacrées à l’élevage de moutons appartiennant à d’immenses fermes.

 

En dehors de ces prairies, la majeure partie des surfaces certifiées bio appartiennent à de grandes exploitations, spécialisées dans des monocultures d’exportation – soja, huile de palme, blé ou quinoa. Cette agriculture biologique certifiée se développe surtout en Amérique latine (+26% entre 2007 et 2008), en Asie (+10 %), en Afrique (+6 %), sur des terres où les habitants ne consomment pas, ou très peu, leurs propres productions [2]. Celles-ci sont exportées vers l’Europe, le Japon et l’Amérique du Nord. Cette agriculture bio reproduit le modèle économique agro-industriel dominant qui met les paysans du Sud au service exclusif des consommateurs du Nord et les rend de plus en plus dépendants.

 

Sur quelle stratégie commerciale se fonde ce « bio-business » ?

C’est une véritable OPA de la grande distribution, qui a vu dans le bio un marché qu’elle devait investir à tout prix. Aujourd’hui, en France, 50 % des produits bio sont vendus dans les grandes surfaces. C’est énorme ! Les hypermarchés basent leur stratégie sur la « démocratisation » des produits biologiques. Cela se traduit par de grandes campagnes publicitaires, comme celle d’Auchan qui propose 50 produits à moins de un euro. Ce qui conduit au développement d’une agriculture biologique industrielle intensive, avec l’importation d’une grande quantité de produits à coûts réduits. La France est ainsi devenue importatrice de produits bio, après en avoir été exportatrice.

Dans le secteur des fruits et légumes, la grande distribution reproduit dans le bio ce qu’elle fait dans le secteur conventionnel. Elle participe à la spécialisation de bassins de production : la province d’Almería en Andalousie s’est ainsi spécialisée dans les légumes ratatouille (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...), la région de Huelva dans les fraises. On trouve les mêmes produits dans la plaine d’Agadir au Maroc ou dans le sud de l’Italie. Les producteurs sont mis en concurrence sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Si le coût des tomates d’Andalousie est trop élevé, on ira en chercher au Maroc. Le seul coût qui peut être ajusté, c’est celui de la main d’œuvre agricole, exploitée à outrance, immigrée et sans droit.

 

Cette stratégie commerciale n’est-elle pas en contradiction avec la réglementation européenne ? Le droit du travail est-il soluble dans l’agriculture biologique ?

La nouvelle réglementation européenne concernant l’agriculture biologique, entrée en vigueur le 1er janvier 2009, a été taillée sur mesure pour favoriser le développement de cette agriculture industrielle et intensive, et la mise en concurrence de ces bassins de production. Elle se réduit à des principes agronomiques, techniques, et ne fixe aucun critère social. La main d’œuvre n’est pas du tout prise en compte, pas plus que les tailles des fermes.

La question du transport est aussi évincée. Le fait que des tomates d’Andalousie ou des carottes d’Israël soient exportées par des norias de camions dans toute l’Europe n’entre pas en contradiction avec la réglementation européenne. Nous citons l’exemple du soja bio importé du Brésil, qui provient d’énormes exploitations de 5 000 à 10 000 hectares, conquises sur des forêts primaires dans l’État du Mato Grasso. La réglementation n’interdit pas que des produits bio soient cultivés sur des terres récemment déboisées ! Même chose pour l’huile de palme bio massivement importée de Colombie : des paysans ont été violemment chassés de leurs terres pour pouvoir lancer cette culture.

 

N’y a t-il pas un risque que le consommateur trompé se détourne des produits bio ?

Si cette logique se poursuit, les gens finiront par ne plus s’y reconnaître. On est très loin de l’esprit des fondateurs et de la charte de 1972 de l’organisation internationale de la bio (IFOAM), avec des principes agronomiques très forts, mais aussi écologiques, sociaux et politiques. Il était question de transparence, de prix équitable, de solidarité, de non-exploitation des pays du Sud, de fermes à taille humaine, diversifiées et les plus autonomes possible, de consommation de proximité... Aujourd’hui, les cahiers des charges officiels de la bio ont totalement échappé aux paysans, même si les organisations professionnelles sont invitées à en discuter. Au final, ce sont des techniciens à Bruxelles, soumis à tous les lobbies, qui définissent cette réglementation. Et interdisent aux États d’adopter une réglementation plus stricte. Il y a un risque véritable que la bio soit totalement vidée de son sens.

Heureusement, des marques et mentions ont un cahier des charges plus rigoureux que la réglementation européenne. A l’instar de Nature et Progrès, Demeter, BioBreizh ou Bio Cohérence, qui se démarquent clairement de la bio industrielle. Certains producteurs ne veulent pas de la certification européenne et ont contribué à la mise en place de systèmes de garantie participatifs : un contrôle fondé sur la confiance, en présence d’un consommateur et d’un producteur. S’ils détectent quelque chose qui ne fonctionne pas bien, ils voient avec le paysan comment l’aider à améliorer ses pratiques. C’est une logique d’échange et de solidarité.

 

Vous ne voulez pas diaboliser ces agriculteurs, dites-vous. Ceux qui sont dans le système de la bio industrielle peuvent-ils en sortir ?

Les paysans deviennent des sous-traitants. Ils sont tenus par des contrats avec les toutes-puissantes coopératives agricoles. La filière des élevages intensifs de poulets bio, dominée par des coopératives comme Terre du Sud, MaïsAdour ou Terrena, illustre cette évolution. Dans le Lot-et-Garonne par exemple, Terre du Sud a récemment recruté des producteurs, souvent endettés, pour faire du poulet bio. Elle leur garantit des contrats avec la grande distribution et la restauration collective. La coopérative aide à trouver les financements, fournit les bâtiments, le matériel, les conseils de ses techniciens... En contrepartie, le producteur signe un contrat d’intégration : il s’engage à acheter à la coopérative les poussins, la totalité des aliments pour ses volailles, ainsi que les produits phytosanitaires et médicaux [3]. Il doit vendre toute sa production à la coopérative qui est la seule à déterminer les prix.

Un exemple : le producteur signe pour un élevage de 40 000 poulets. Il doit investir 250 000 euros. La coopérative l’aide à obtenir 50 000 euros de subventions, le reste provient d’un prêt du Crédit agricole. Endetté dès le départ, le paysan est entièrement soumis à la volonté des coopératives qui peuvent décider du jour au lendemain de convertir son exploitation dans une autre production, si elles jugent que celle du poulet bio n’est plus assez rentable.

Dans chacune de ces filières industrielles – volailles, soja, café, huile de palme, fruits et légumes – existe-t-il des alternatives biologiques locales ?

Dans chaque pays où nous avons voyagé, nous rendons compte de cette autre agriculture biologique en rupture avec le système agro-industriel, qu’elle soit certifiée ou pas. J’ai été très marqué par une rencontre avec un producteur à Almería (Andalousie), la plus grande région de concentration de serres au monde. Ses parents ont été pris dans cet engrenage de production de fruits hors-saison destinés à l’exportation. Pendant plusieurs années, il a refusé de cultiver. Il a beaucoup voyagé pour rencontrer d’autres agriculteurs en bio. Aujourd’hui, en plein milieu de cette mer de plastique, sur deux hectares de serres et deux hectares en plein champs, il fait de l’agriculture biologique paysanne, produisant un grand nombre de variétés à partir de semences paysannes et vendant uniquement aux consommateurs andalous. Partout, les résistances abondent. Avec une très grande richesse dans les formes – ferme familiales, coopératives, communautés, groupements – ou les méthodes de culture – cultures associées, systèmes d’agroforesterie, permaculture...

 

Le changement des pratiques ne passe-t-il pas aussi par une réflexion autour de la distribution  ?

Le système des Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) a encouragé l’activité de milliers de maraîchers en France. Les groupements d’achats se développent aussi de façon spectaculaire. Dans le Lot, par exemple, ce sont des personnes bénéficiaires du RSA qui ont décidé de se regrouper afin d’accéder à une alimentation biologique locale. Avec une critique assez radicale de la grande distribution et l’envie d’une relation directe avec les producteurs. Dans l’Aveyron, un groupement a aidé l’un de ses membres à s’installer comme producteur de pâtes locales. Une réflexion plus globale autour de l’alimentation s’amorce.

 

La question du prix est-elle essentielle ?

Des prix de plus en plus bas, la défense du pouvoir d’achat, c’est le combat de la grande distribution. Mais on ne parle jamais du vrai prix des produits « conventionnels », de ce qui n’apparait pas. Pour une tomate « conventionnelle » produite de façon industrielle en Espagne, on ne parle pas du coût du transport, de son coût environnemental, des aides publiques dont cette production bénéficie. Et encore moins des coûts sanitaires dus aux pesticides. Si on prend tout en compte, et que l’on réduit les marges des intermédiaires et des supermarchés, le prix d’une tomate biologique ne serait pas si éloigné du prix d’une tomate conventionnelle. Il n’est pas normal non plus que ce soit les producteurs bio qui paient la certification. Ce devrait être aux pollueurs de payer. Et les maraîchers travaillent 14 heures par jour, six ou sept jours par semaine. Il est essentiel de payer leur travail au juste prix.

 

L’agriculture biologique peut-elle être porteuse d’un projet de société ?

L’agriculture biologique n’est pas une fin en soi. Elle s’inscrit dans un mouvement général basé sur le respect de l’humain et de la nature. On assiste à une querelle d’experts, pour savoir si l’agriculture biologique pourra nourrir ou non la planète en 2050. L’agriculture biologique ne pourra pas nourrir la planète si nous ne changeons pas de système politique. Si nous n’arrêtons pas le transfert massif de populations paysannes vers les bidonvilles des mégalopoles. Si nous n’arrêtons pas de transformer leurs terres en monocultures industrielles destinées à nourrir les élevages des pays riches ou les véhicules. Si nous ne sortons pas de ce capitalisme financier, le plus sauvage à avoir jamais existé. La bio doit nous amener à envisager une société beaucoup plus juste que celle dans laquelle nous vivons. Il existe aujourd’hui un mouvement social diffus et encore peu organisé, mais porteur d’un nouveau projet de société, à l’instar de la lutte du Larzac ou celle de Notre-Dame-des-Landes. Une agriculture biologique ne peut être que paysanne. Si elle est livrée à l’industrialisation, elle ne fera qu’accélérer la disparition du monde paysan.

 

Propos recueillis par Sophie Chapelle

A lire : La Bio entre business et projet de société, sous la direction de Philippe Baqué, éditions Agone, 432 pages, 22 euros.

Notes

[1] Philippe Baqué est journaliste indépendant, collaborateur du Monde diplomatique, dePolitis, de Silence, de Témoignage Chrétien, auteur du livre Un nouvel or noir (Paris Méditerranée, 1999) et réalisateur de films documentaires : Carnet d’expulsion, de Saint-Bernard à Bamako et Kayes ; Melilla, l’Europe au pied du mur ; L’Eldorado de plastique ;Le Beurre et l’argent du Beurre. Il a coordonné l’ouvrage collectif La Bio entre business et projet de société, paru aux éditions Agone en 2012.

[2] Chiffres cités par le rapport annuel de l’Agence Bio Les chiffres clés de l’agriculture biologique, la Documentation française, 2010.

[3] notamment allopathiques, désormais permis par la nouvelle réglementation

 

Source: Basta 

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5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 11:00

 

Un groupe demande à Castorama d’arrêter de commercialiser l’herbicide RoundUp, considéré comme nocif. Faute de quoi il envisagera des actions non violentes.

 

Round’up Non merci - 5 décembre 2012

 


Lettre envoyée le 27 novembre 2012 à l’Agence de relation presse et communication Dehais, travaillant pour le groupe Castorama.


Bonjour,

Comme je vous ai expliqué par téléphone, notre association milite pour l’interdiction du Round’up à la vente.

Suite à l’envoi d’un courrier à plusieurs directeurs de magasins Castorama en région parisienne - resté sans réponse - nous nous sommes déplacés dans vos magasins rue de Flandres et place Clichy à Paris afin de discuter du remplacement du Round’up par un produit moins néfaste (par exemple le bicarbonate de soude).

Tout dialogue nous a été refusé, c’est pourquoi nous prenons contact avec vous, avant d’envisager d’autres actions non-violentes dans vos magasins. Nous sommes naturellement dans une logique de dialogue.

 

Communiqué de 130 associations exigeant le retrait du Round’up, suite à l’étude de Gilles-Eric Séralini montrant les effets toxiques à long terme de ce produit.

 

Information sur le bicarbonate de soude.

 

Source et photo : Courriel à Reporterre de Round’up Non merci.

Contact :roundup.nonmerci@gmail.com.

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 14:30

PAR MARC LAIMÉ, 23 NOVEMBRE 2012


Plusieurs décisions récentes témoignent qu’un processus de réorientation des politiques de l’eau vient d’être initié par les autorités de tutelle du secteur. Ces premières indications sont les bienvenues, tant les périls menacent, et tant le bilan des dix dernières années, qui va très prochainement être éclairé d’un jour cru, appelait à une reprise en main.

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- Le 23 octobre dernier, le Conseil des ministres mettait un terme aux fonctions de M. Patrick Lavarde, directeur général de l’ONEMA, qui a été remplacé par Mme Elisabeth Dupont-Kerlan.


- Le 24 octobre, M. Jean Launay, député (PS) du Lot, était nommé par décret à la présidence du Comité national de l’eau (CNE).


- Le 14 novembre 2012, M. Jean-Paul Albertini, conseiller-maître à la Cour des comptes a été nommé Commissaire général et délégué interministériel au Développement durable.


- Le 21 novembre 2012, le Conseil des ministres à nommé M. Laurent Roy Directeur de l’eau et de la biodiversité (DEB).


Les Agences de l’eau présentaient le 21 novembre, leur 10e programme d’interventions pour les 6 années à venir. L’objectif de reconquête du bon état des masses d’eau, assigné par la DCE sera-t-il atteint, ou ne s’agit-il, comme l’évoque le JDLE, que de simples bonnes intentions ?


A en croire l’article publié dans son édition datée du 21 novembre 2012 par le quotidien Le Monde, titré « En France, la bataille de l’eau s’intensifie entre céréaliers, industriels et usagers », la question mérite examen.


Noter toutefois que notre consoeur Martine Valo souligne que :

« (…) Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, et Delphine Batho ont décidé de mettre en place une mission parlementaire commune sur le sujet (de la construction de réserves de substitution pour l’irrigation) Elle devrait aussi se pencher sur une réalité qui fait de plus en plus débat : les agriculteurs paient très peu l’eau alors qu’ils en utilisent beaucoup. »


(…)

" Jusqu’à présent on a lavé l’eau, maintenant il va falloir se tourner vers une politique de prévention, résume le géographe Alexandre Brun, de l’Université Montpellier III. Dommage, la France avait montré l’exemple en instaurant une gestion de l’eau par bassin dès 1964. C’est elle qui a inspiré à la Commission européenne la loi-cadre sur l’eau. Le problème, c’est que celle-ci a fixé des obligations de résultats. " Depuis la France est dépassée. Et menacée de condamnation. »


Evénement largement passé inaperçu, le ministère de l’Ecologie s’est aussi très fortement mobilisé cet été pour prévenir de nouvelles poursuites contre la France dans le dossier de la Directive nitrates.

Le plan gouvernemental nitrates, imposé aux forceps en Bretagne, sauf à encourir une condamnation de plusieurs dizaines de millions d’euros a été contesté de manière très originale au printemps 2012 par la FDSEA du Finistère.


Celle ci a déposé une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC), arguant que le gouvernement n’avait pas respecté l’article 7 de la Charte de l’environnement et omis d’organiser un vaste débat public avant de mettre en œuvre le plan nitrates dans le Finistère… Un comble quand on connaît les pratiques ,des éleveurs de porc bretons ! Mais le Conseil constitutionnel a donné raison à la FDSEA, et le ministère de l’Ecologie a donc du, dans l’urgence, préparer un projet de loi qui réforme de Code de l’environnement, s’agissant plus largement des modalités de consultation du public, projet de loi qui a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 21 novembre 2012.


Enfin, et très provisoirement, nouvelle alerte en vue, qui témoigne elle aussi des très lourds enjeux rattachés à la lourde « mécanique DCE » dans laquelle nous sommes englués depuis dix ans, le prochain round qui va avoir lieu au Parlement européen le 28 novembre. La Commission européenne propose de renforcer la Directive-cadre sur l’eau en y inscrivant de nouvelles substances prioritaires ainsi que de nouvelles normes de qualité environnementale (NQE).


Le comité de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (Envi) du Parlement européen doit se prononcer sur ce projet, qu’il va probablement rejeter, sur pression de lobbies fortement implantés au sein des instances communautaires…


« Le projet de rapport du PE, qui sera voté le 28 novembre, n’est pas favorable à un durcissement de la législation, souligne le JDLE. Dans son texte, l’eurodéputé autrichien Richard Sebeer (Parti populaire européen, droite) indique que « fixer des NQE pour ces substances dans l’état présent de nos connaissances sur leur récurrence et leurs effets sur le milieu aquatique peut poser des problèmes en raison de l’importance prépondérante des considérations relatives à la santé humaine : la politique de l’eau ne saurait influencer directement la politique sanitaire des Etats membres »

 .

« Traduction, : le renforcement de la protection des milieux aquatiques ne doit pas se faire au détriment de la santé. Etonnant commentaire, si l’on considère qu’en modernisant les stations d’épuration et en modifiant quelques comportements, cette pollution des milieux aquatiques pourrait être facilement résorbée. Plus étonnant : le parlementaire propose tout de même de mettre en vigueur des NQE à partir de… 2027. Question : ce renvoi aux calendes grecques est-il la conséquence d’un puissant lobbying ? Réponse le 28 novembre. »

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 13:56

Des tortillas à base de maïs OGM, c’est ce que tentent d’obtenir les multinationales Monsanto et Pioneer au Mexique.

 

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Elles ont demandé au gouvernement l’autorisation de semer 2,4 millions d’hectares de maïs transgénique à l’Ouest et au Nord du Mexique. Soit une surface aussi grande que le Luxembourg ! Alors que la période de consultation publique s’achève, des scientifiques indépendants (de l’Union mexicaine des scientifiques engagés avec la société) [1dénonce le manque de transparence du processus.


Les résultats des plantations « pilotes » n’auraient pas été rendus publics. « C’est grave, le Mexique n’est pas seulement le berceau du maïs, mais aussi l’un des centres d’origine et de diversification à partir desquels le monde tire la diversité génétique nécessaire pour maintenir sa production face aux nouveaux fléaux et défis climatiques. »


« Cela met en danger une des quatre céréales les plus importantes pour l’alimentation de toute l’humanité »alerte l’Assemblée des affectés environnementaux (ANAA), qui regroupe de nombreuses communautés locales victimes de pollutions. 


« Si nous ne nous organisons pas pour arrêter cette initiative et résister à l’obligation d’utiliser les semences transgéniques, les habitants des grandes villes mexicaines n’auront plus d’autre option alimentaire que de manger du maïs transgénique ».


Ils appellent les organisations locales, nationales et internationales à signer leur appel, et exigent du gouvernement l’interdiction de tout type de culture transgénique sur le territoire national.


 L’enjeu est que les milliers de variétés de mais cultivées par des millions de familles indigènes et paysannes restent exemptes de tout risque de contamination OGM. Le gouvernement devrait faire connaître sa décision début décembre.

 

Source : Basta 

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18 novembre 2012 7 18 /11 /novembre /2012 14:56

forage gaz schisteSur ce blog, il m’arrive de faire des pronostics. Je me suis sans doute déjà trompé. Parfois, mes analyses sont plus pertinentes. Tenez, j’avais prédit qu’Hollandréou, qui venait d’affirmer le contraire, augmenterait la TVA et la CSG avant la fin de son quinquennat. Je n’imaginais pas qu’un mois me suffirait pour avoir raison au sujet de la TVA. Pour la CSG, il suffira d’attendre un peu.


Mais là, c’était facile. Ayant signé le traité Merkozy, Hollandréou s’est ligoté tout seul et les termes du contrat l’obligent à taxer et liquider le Secteur Public. Bref.

 


Je vous fais aujourd’hui un autre pronostic. D’ici quelques années, la France va se consteller de puits de gaz de schiste.

 

La suite ici : 

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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 09:37

Un communiqué de presse émis aujourd’hui par France Libertés – Fondation Danielle Mitterrand, la Coordination Eau Ile de France et ATTAC

                                                    

Bruxelles – La Commission européenne promeut délibérément la privatisation des services de l’eau comme l’une des conditions imposées dans le cadre des plans de sauvetage, a-t-elle reconnu dans une lettre adressée aux groupes de la société civile. La direction du commissaire européen Olli Rehn a répondu aux questions posées dans une lettre ouverte, écrite par des organisations de la société civile, concernant le rôle joué par la Commission quant à l’obligation de privatisation imposée par la Troïka à la Grèce, au Portugal et dans d'autres pays. Aujourd'hui, dans une deuxième lettre au commissaire Rehn, les organisations exigent qu'il « s'abstienne dorénavant de toute pression imposant des conditions de privatisation de l'eau ».


Le fort appui de la Commission pour la privatisation va à l'encontre de la tendance croissante en Europe et ailleurs à constater que la privatisation ne livre pas forcément les bienfaits annoncés. Paris et d'autres villes ont récemment re-municipalisé leurs services d'eau en raison de mauvaises expériences avec la privatisation. En 2004, le gouvernement néerlandais a adopté une loi interdisant la délégation du service public de l’eau au secteur privé et la Cour constitutionnelle italienne a jugé que toute législation future tentant de privatiser les services publics serait inconstitutionnelle.


Dans sa réponse, la Commission n'a pas avancé le moindre argument permettant d’appuyer sa position, et ce alors que la recherche montre que les services publics sont souvent plus efficaces que ceux du privé. Elle enfreint également des articles clés du Traité de l’Union Européenne prévoyant sa neutralité concernant le régime de la propriété des services de l'eau [1].


Certains eurodéputés ont déjà posé une question à la Commission pour demander des éclaircissements sur la contradiction entre les recommandations de la Troïka et la neutralité requise de la Commission.

« Cela montre vraiment comment la Commission a perdu contact avec la réalité. Leurs arguments idéologiques ne sont pas fondés sur des faits attestés et vont jusqu’à ignorer la volonté démocratique du peuple », a déclaré Gabriella Zanzanaini, de Food & Water Europe.


« La Commission doit s’expliquer sur bon nombre de points. Non seulement il n'existe pas de preuve pour soutenir l'idée que le secteur privé est plus efficace, mais il y a aussi une très forte résistance du public face à la privatisation. Les citoyens européens ne reculeront pas facilement sur ce sujet », A déclaré Jan Willem Goudriaan de la Fédération Syndicale Européenne des Services Publics (FSESP).


Alors que les mouvements à travers l'Europe s'intensifient pour lutter contre la vente de l'eau publique, une première Initiative Citoyenne Européenne a été lancée pour promouvoir la mise en œuvre du droit à l'eau pour tous en Europe et afin que l'approvisionnement en eau et la gestion des ressources en eau ne soient pas soumis à aux « règles du marché intérieur » tout en étant exclus de la libéralisation.

[1] La « neutralité » sur la question des régimes de la propriété public ou privé des services de l’eau est présenté dans l’article 345 TFEU et Art. 17 1 de la Directive 2006/123/EC relative aux services dans le marché intérieur

http://www.france-libertes.org/privatisation-eau-commission-europ%C3%A9enne.html#.UIqFXxxqlYX

 

 
La Commission européenne pousse à privatiser l’eau.
 
La privatisation des services de l’eau, notamment en Grèce et au Portugal, est l’une des conditions imposées dans le cadre des plans de sauvetage. Cette privatisation est vivement encouragée par la Commission européenne. Ce qu’elle reconnait explicitement dans un courrier fin septembre adressé à une large coalition de mouvements citoyens qui l’a interpellée sur le sujet.
 
(Voir en fin d’article ce courrier, chacun-e- appréciera également son cynisme)
 
 
 
La privatisation des services hydriques peut « contribuer à la réduction de la dette (…), accroît les performances des entreprises, et, par extension, la compétitivité de l’économie, en rendant attractifs les investissements directs étrangers », répond une haut fonctionnaire de la Direction générale des Affaires économiques et financières de la Commission.
 
En adoptant cette position, la Commission européenne enfreint des articles clés du Traité de l’Union européenne prévoyant sa neutralité concernant le régime de la propriété des services de l’eau. Dans une seconde lettre, la société civile exige de la Commission qu’elle mette un terme à toutes les pressions visant à imposer la privatisation des services de l’eau. « La Commission pousse à la privatisation sans prendre en compte le fait que celle-ci n’a pas donné les résultats escomptés que ce soit en Europe ou dans le monde ».
 
Les organisations relèvent les différentes expériences de re-municipalisation des services de l’eau, souvent plus « compétitives » pour le consommateur qu’une gestion privée, l’adoption d’une loi en 2004 aux Pays-Bas interdisant la privatisation de l’eau, et la précision de la Cour constitutionnelle italienne selon laquelle toute législation tendant à privatiser des services publics serait déclarée anticonstitutionnelle. Cette attitude, accusent les organisations, « montre bien que la Commission a perdu le contact avec la réalité et que ses arguments, purement idéologiques, ne reposent sur aucun fait avéré ».
 
Une pétition (en anglais) contre la privatisation de l’eau en Grèce est en ligne ici
 
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 eau-2.jpg

 

(Source texte : bastamag.net)

 

 

 

 

Par jean-rumain :   à l'eau, à l'eau..L'Europe vous répond

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 22:34

Fixer la résistance et continuer à détruire la ZAD ailleurs, telle est la stratégie des forces de l’ordre depuis l’échec de la première phase de l’opération César. Stratégie à laquelle répond la mobilité des opposants, qui s’appuient sur leur connaissance de la zone et l’appui de la population locale pour surgir de partout et réoccuper, puis reconstruire, ce qui a été muré, vidé ou démoli.

Aujourd’hui, encore, les forces de l’ordre ont mené un chantier de démolition au Pré Failli, à l’ouest de la ZAD, tout en fixant la résistance au Far Ouest, qui est LE lieu de la résistance depuis la prise et la démolition hier de la cabane du Sabot.  Ainsi, alors qu’à 11h30, la maison du Pré Failli était progressivement transformée en gravats, les policiers commençaient à affluer au niveau des barricades qui protégent la cabane du Far Ouest,  et font les sommations à 11h53 puis chargent à force de lacrymo. A 12h10, ils prennent la barricade sud, mais celle-ci est remontée plus en arrière à 13h30. La résistance autour de celle-ci ralentit, puis stoppe le premier assaut des forces de l’ordre.


A 15h20, ils reviennent, accompagnés par la DDE, et passent par les champs pour éviter les chemins barrés. A 15h50, la pluie et la grêle se mettent de la partie : la nature protège ses défenseurs. Sur les champs gras, vite boueux, rien de lourd ne passe. A 16 h 40, les policiers reculent, après avoir arrêté deux personnes. Ils quittent la ZAD précipitamment avec leurs deux interpellés. Contactée par nos services, la préfecture déclare qu’il ne s’est rien passé aujourd’hui. En effet, deux assauts, une maison détruite, il ne s’est rien passépuisque le Phare Ouest tient toujours. C’est Ayraultbespierre qui doit être mécontent.

Polémique autour des méthodes des forces de l’ordre

Hier, les méthodes des forces de l’ordre  sont devenues quelque peu brutales à l’égard des opposants perchés dans les arbres.  En effet, à deux endroits différents de la ZAD, à la Saulce et au Bois de Rohanne, deux pelleteuses ont asséné plusieurs coups de godets puissants dans des arbres où des militants étaient perchés à dix –douze mètres de haut. Deux d’entre eux s’étaient étreints pour empêcher que les policiers les descendent, ils ont été brutalement descendus  dans le godet de la pelleteuse et menottés deux à trois heures à un arbre. Contacté, le sous-préfet nous dit qu’il n’ « a pas reçu d’informations de ce genre » et que la procédure veut que les « personnes qui occupent des cabanes construites illégalement [soient] descendues, que l’on prenne leur identité et qu’elles [soient] immédiatement relâchées. »


Une barricade au Sabot le 30 octobre

Depuis le début de l’opération César, il y a eu plusieurs arrestations. Aujourd’hui encore, deux personnes ont été interpellées par les gendarmes mobiles auprès du Phare Ouest. Selon le sous-préfet, elles ont interpellées « pour avoir participé à un attroupement armé qui a lancé divers projectiles sur les forces de l’ordre ». 

Elles sont actuellement en garde-à-vue dans une des gendarmeries environnantes et devraient passer en comparution immédiate. La Préfecture de Loire-Atlantique  explique faire attention à ses personnels et insiste sur la « dangerosité » des opposants qui lanceraient des « barres de fer et des bouteilles incendiaires » sur les policiers. Pourtant, nombre de témoins oculaires des événements concordent sur le pacifisme des opposants, en très grande infériorité numérique, et qui n’ont guère que des cailloux ou des légumes à opposer aux flashball et autres grenades lacrymogènes des policiers.


Parmi les occupants de la ZAD, qui comptent un médecin dans leurs rangs, il y de nombreuses personnes qui arborent de gros hématiomes et des balafres causés par les tirs tendus de flashball. Trois personnes ont été blessées le 30 octobre par des éclats métalliques de grenades assourdissantes. « Il n’y a pas pour l’heure de blessures qui nécessitent l’envoi de personnes à l’hôpital, on a ce qu’il faut pour les soigner sur place », nous confirme-t-on à la ZAD. « Mais, chaque jour, plusieurs accidents graves sont évités d’extrême justesse ». Asséner des coups de godets de pelleteuses sur des arbres sur lesquels sont perchés, en hauteur, des opposants pacifiques et désarmés ne relève ni d’une maladresse, ni d’un acte justifié par la « dangerosité » supposée des militants.


A écouter : la chanson de la Parisienne Libérée sur le ... Fol Aéroport de Notre-Dame des Landes

Source : BREIZH JOURNAL


 

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30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 10:33

A nouveau sous la menace d'une expulsion de leurs territoires, les Guarani-Kaiowá de Pyelito Kue / Mbarakay dans la municipalité de Iguatemi, dans l'état du Mato Grosso do Sul (MS), ont écrit une lettre le 8 octobre 2012 qui a entraîné des vives réactions dans la presse brésilienne et sur le Web.

 

Profondément affaiblis par la perte presque totale de leurs territoires au fil du dernier siècle, les indiens Guaraní-Kaiowá, la deuxième population autochtone du Brésil qui compte 43 000 personnes, subissent harcèlements moral et physique et intimidations, ce qui a provoqué une alarmante vague de suicides [en français]. Les terres de l'Etat du Mato Grosso do Sul sont les plus productives au Brésil en termes d'élevage et de culture de biocarburants.

 

                                Foto de cinco mil cruzes plantadas em Brasília na página de Facebook da Itiban Comic Shop

Photo de cinq milles croix plantées à Brasilia sur la page Facebook de Itiban Comic Shop

 

La lettre a été motivée par une ordonnance judiciaire émise par le bureau de la Justice fédérale de la ville de Navirai (MS) (nº 0000032-87.2012.4.03.6006), ordonnant que la communauté Pyelito Kue / Mbarakay libère ses terres ancestrales.

“Ceux qui devraient mourir”

“Nous ne devrions pas rester silencieux ou passifs face à cette clameur de la communauté Guarani-Kaiowá”, maintient Egon Heck, conseiller du Conselho Indigenista Missionário (CIMI), faisant allusion à la mémoire historique évoquée dans l'ouvrage Y - Juca Pirama -  O Indio: aquele que deve morrer (Y-Juca Pirama, l'indien : celui qui devait mourir), un opuscule publié en 1973 par les évêques et les missionnaires travaillant en Amazonie 

Face au décret de mort et d’extermination émerge la détermination obstinée des peuples, décidés à vivre ou à mourir collectivement, en accord avec leurs croyances, leurs espoirs et leurs désespoirs. Ce cri fera certainement partie du manifeste « Les peuples indigènes, ceux qui doivent vivre »,  malgré et contre les décrets de l'extermination”. […] Ce n'est pas un cas isolé, mais d'une exceptionnelle gravité, devant une décision de mort collective. Nous continuerons à être affecté par des faits similaires si des mesures urgentes ne sont pas prises pour résoudre la question de la démarcation des terres indigènes de ces gens.

 

Ilustração de Odyr Bernardi na página de Facebook "Quadrinhos Guarani"

Illustration de Odyr Bernardi publiée sur la page Facebook “Quadrinhos Guarani “, où l'on peut voir une version en BD de la lettre des Guarani-Kaiow en BD, réalisée à la suite d'un appel lancé pour une action collective. 

La journaliste Eliane Brum a réagi à la lettre, et a écrit [pt] dans sa rubrique du magazine Epoca un rappel historique de la lutte des Guarani-Kaiowá, en expliquant comment une “partie de l’élite brésilienne méprise, par ignorance, l'immense richesse existant dans la langue, la connaissance et la vision du monde des 230 groupes ethniques indigènes qui survivent encore” au Brésil :

Comment pouvons-nous comprendre le désespoir d'une décision collective de suicide ? Nous ne le pouvons pas. Nous ne savons même pas ce que c'est. Mais nous pouvons connaître ceux qui sont morts, meurent et mourront par nos actions - ou absence d'action. Et ainsi, au moins, nous pourrons approcher nos mondes, qui jusqu'à aujourd'hui ont pour principal point de contact la violence.

 

Felipe Milanez, journaliste et auteur du documentaire Toxic: Amazon, et aussi créateur du blog en hommage à la Luta Guarani [Lutte Guarani, en portugais], a fait une utilisation prolifique des réseaux sociaux pour alerter sur la cause de ce peuple. Il a récemment publié une vídéo [en portugais] du témoignage d'un chef indien, Elpidio Pires , sur ce que c'est de vivre sous des menaces de mort :

 

 

Sur Twitter, Felipe (@felipedjeguaka) dénonce les liens entre les fonctionnaires des gouvernements locaux, les grands propriétaires terriens, le banditisme et le crime organisé en Amazonie, en donnant des noms [portugais]

 

En avril, il avait déjà publié une autre vídéo sur la mort du chef indien Nisio Gomes, en novembre 2011, lors d'une embuscade tendue par des hommes armés :

 

Vague de protestations

Sur les réseaux sociaux se multiplient les initiatives de solidarité, telles que la page Facebook Solidariedade ao Povo Guarani-Kaiowá ou le blog du même nom du Comité international de solidarité avec le peuple Guarani-Kaiowá. Une vídéo réalisée par Tekoa Virtual Guarani est également diffusée, avec des messages adressés à la Présidente Dilma Rousseff, pour la sensibiliser aux violences subies par ces indigènes.

 

Denúncia de ameaças de morte por representante indígena das mulheres de MS no vídeo "Salve Dilma! Aqueles que irão morrer te saúdam."

La représentante des femmes Guarani de l’état de Mato Grosso dénonce les  menaces de mort dont ils sont victimes dans la vidéo “Salut Dilma ! Ceux qui vont mourir te saluent” (en portugais)

Le 2 novembre, sur Facebook, un groupe fera une simulation de “suicide collectif symbolique” en ligne, avec la désactivation collective des comptes Facebook, une initiative baptisée  “facebookicide”. Une pétition sur le site Avaaz, contenant à l'heure de publication 34 218 signatures, lance un appel : “Arrêtons le suicide collectif des indiens Guarani-Kaiowá”. Cependant, une note du CIMI critique la façon dont ont été présentés les faits, présentés comme un “suicide collectif “ des Guarani-Kaiowa, interprétation largement reprise par leurs soutiens et par la presse quand en réalité, la lettre dit “mort collective”, dans le “contexte de la lutte pour la terre”.

Le 19 octobre, à Brasilia, a eu lieu une manifestation en face du Congrès National, appelée par le Cimi, le Conseil fédéral de la psychologie (PCP), la plateforme Dhesca et Global Justice. 

 

Source : GlobalVoices

 

PS: VIDEOS sous titrage en Français ou autre , cliquez sur  " CC" 

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