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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

19 octobre 2013 6 19 /10 /octobre /2013 22:12

http://md1.libe.com/photo/552819-des-etudiants-grecs-participent-a-une-manifestation-antifasciste-a-athenes-le-25-septembre-2013.jpg?modified_at=1380135303&width=825Des étudiants grecs participent à une manifestation antifasciste à Athènes, le 25 septembre 2013 (Photo Aris Messinis. AFP)

 

 


Nous assistons à un tournant dans la lutte contre la plus implantée et la plus dangereuse des forces néonazies d'Europe.

 

Dans l'arrestation spectaculaire de Nikolas Michaloliakos et d'autres leaders d'Aube Dorée en Grèce, ce n'est pas seulement l'avenir immédiat du parti nazi qui est en jeu, avec ses 18 députés obtenus grâce à un score de 7% aux dernières élections législatives, et son imposant détachement militant dédié à l'affrontement de rue. C'est également la poursuite de la résistance sociale et politique dans le pays européen le plus durement touché par la crise.


Cet événement pose aussi plus largement la question de la lutte contre le fascisme, le racisme et la xénophobie en Europe – la montée d'Aube Dorée ayant agi comme un exemple et un pivot de la radicalisation des forces d'extrême droite à travers le continent.


Le soudain revirement de l'État et du gouvernement d'Antonis Samaras contre Aube Dorée témoigne des efforts de mobilisation antifasciste en Grèce et de la vague d'indignation populaire qui a suivi le meurtre fasciste du très apprécié rappeur antiraciste Pavlos Fyssas. Dans les heures qui ont suivi le meurtre de Pavlos, des dizaines de milliers de personnes se sont emparées des rues d'une douzaine de villes à travers la Grèce en visant explicitement Aube Dorée, dont l'un des cadres tenait le couteau ayant servi à assassiner Pavlos.


C'est la crainte de voir se répéter les révoltes de décembre 2008 – qui ont démarré à la suite du meurtre policier d'un élève de 15 ans, Alexandre Grigoropoulos – conjuguée à la vague de grèves et à la progression de la gauche radicale, qui a poussé le gouvernement à agir.


Ce n'est certainement pas une réelle hostilité envers le fascisme qui a animé Samaras et son parti Nouvelle Démocratie. Au moins trois figures majeures du centre droit avaient déjà envisagé une possible alliance avec les fascistes (s'ils devenaient légèrement plus « modérés »), dans la mesure où la coalition gouvernementale était réduite à peau de chagrin : il n'y reste plus que le centre droit et une social-démocratie exsangue représentée par le PASOK.


Les avocats antifascistes Evgenia Kouniaki, Takis Zwtos et Thanasis Kampagiannis ont apporté une masse importante de preuves reliant Aube Dorée à des activités criminelles et à une série de meurtres commis ces dernières années, et notamment l'assassinat d'un travailleur pakistanais, Shehzad Luqman en janvier dernier : l'un de ses assaillants avait des piles de brochures d'Aube Dorée ainsi qu'un portrait de Michaloliakos dans son appartement. Il n'y a pourtant eu aucune descente dans les bureaux d'Aube Dorée ou dans les commissariats de police liés aux nazis ces huit derniers mois.


Costas Douzinas, Hara Kouki et Antonis Vradis ont esquissé une partie des liens entre les fascistes, le centre droit et certains éléments de l'État. Au cours de la semaine passée, on a pu entendre des révélations au sujet d'un entraînement paramilitaire de fascistes conduit par des membres de la réserve des forces spéciales grecques, et d'autres au sujet de la complicité d'une figure majeure des services secrets (EYP), dans l'obstruction d'enquêtes sur les crimes d'Aube Dorée.


À cela s'ajoute le fait que ce gouvernement est responsable d'une cure d'austérité sauvage en application de chaque mémorandum, et renforce délibérément le racisme, qu'il rafle les réfugiés et les migrants, tout en accentuant la répression contre les mouvements sociaux. Comme l'explique brièvement la citation suivante : « C'est le gouvernement qui a fermé des écoles et des hôpitaux, et qui a ouvert des camps de concentration ».


C'est aussi un gouvernement qui, face à la montée de la gauche radicale – à travers le principal parti d'opposition de gauche Syriza, vainqueur potentiel des prochaines élections législatives – a entrepris de calomnier la gauche toute entière, légitimant ainsi l'extrême droite fasciste, en décrivant les deux camps comme des « extrêmes jumeaux », représentant tous deux des dangers pour la démocratie.


Cette calomnie a été relancée tout récemment lors d'une visite aux États-Unis, où Samaras a comparé les personnes favorables à une sortie de la zone Euro et de l'UE aux voyous d'Aube Dorée. Ajoutons à cela que la justice a décidé de libérer sous caution plusieurs leaders criminels nazis – y compris Ilias Kasidiaris, qui avait pris la fuite après avoir attaqué deux députées de la gauche radicale à la télévision, l'an passé – et l'on comprendra aisément que les mesures du gouvernement et de l'État contre le parti Aube Dorée ne visent pas et ne suffiront pas à détruire les nazis. Et ces décisions sont encore moins susceptibles de briser le lien d'Aube Dorée avec le centre-droit, certains rouages de l'État et certains personnages de la classe capitaliste.


En effet, si la lutte antifasciste s'en tient à un niveau institutionnel et « constitutionnel », il y a un fort risque que les nazis puissent traverser la tempête actuelle et ré-émerger comme le pôle anti-establishment dans une société où les partis de gouvernement souffrent d'une crise endémique.


Le mouvement antifasciste grec s'efforce de tirer certaines leçons politiques majeures, pour éviter ce scénario et faire de la grande vague de protestation un mouvement capable de liquider la force politique et la force de frappe physique des fascistes et d'ébranler du même coup le gouvernement et les politiques qui ont permis la montée d'Aube Dorée. Ce sont également des leçons importantes pour le reste de l'Europe :

 

1. Le fascisme est une menace en soi – et nécessite une réponse large, mais radicale


La coalition antifasciste grecque et antiraciste KEERFA s'est constituée avant qu'Aube Dorée n'entre au parlement l'an dernier et ne s'étende avec vigueur. Celle-ci défendit alors que, malgré la contribution évidente des conditions sociales et politiques imposées par les partis de gouvernement à la progression des nazis – austérité, racisme institutionnel, diabolisation de la gauche reprenant la propagande de la guerre civile des années 1940, et ainsi de suite – s'opposer au fascisme requiert une réponse politique spécifique plutôt qu'une focalisation sur ses causes.


La droite fasciste n'est pas simplement un résultat de la crise politique et sociale. En effet, celle-ci joue un rôle autonome, et définit son orientation en exerçant un vrai rapport de force. Si on lui offre un espace physique et politique pour grandir, elle sèmera rapidement une terreur urbaine (dans les conditions d'une crise généralisée) et entraînera la radicalisation de l'appareil d'État et des politiques de la droite dans leur ensemble.


Le mouvement antifasciste en Grèce s'est battu systématiquement pour fermer cette espace. Cela s'est traduit par des mobilisations populaires, porteuses de l'idée que les fascistes ne sont pas une force politique légitime, mais un gang violent, qui doit être traité comme tel à tous les niveaux. Sur cette base, le mouvement antifasciste a tenté de construire la plus large unité possible pour combattre le fascisme, entre la gauche, les syndicats et les communautés d'immigrés.

 

2. L'antifascisme a besoin de l'antiracisme


Après la percée d'Aube Dorée, de nombreux médias européens ont bruyamment fait écho aux coups d'éclat des fascistes, comme des distributions de nourriture ou des banques du sang « réservées aux Grecs ». Pourtant, la croissance d'Aube Dorée n'était pas liée à une quelconque capacité de ce parti à pallier certaines fonctions essentielles de l’État. Elle a été principalement favorisée par un racisme institutionnel et populaire exacerbé. Aube Dorée pouvait ainsi prétendre que, tandis que les politiciens se disaient « submergés par les immigrés », seuls les militants fascistes étaient prêts à sortir les immigrés des quartiers et à passer à l'action directe.


C'était donc se fourvoyer que de prétendre qu'on pouvait venir à bout d'Aube Dorée en faisant rivaliser la gauche avec elle dans la mise en œuvre de services sociaux. S'attaquer au racisme d'Aube Dorée, qui s'est principalement illustré dans de violentes attaques contre des immigrés puis contre la gauche, est primordial. Cela impliquait, du côté de la résistance, de mobiliser et de donner un rôle de premier plan aux communautés immigrées, populations directement concernées par ces attaques.


Ce faisant, les communautés immigrées ont repris leur place au sein de la résistance sociale plus générale – nous disions « eux », nous pouvons dire « nous ». Dans le même temps de telles mobilisations unitaires fournissent une base visible et matérielle à une indispensable critique antiraciste du gouvernement et de l'État.


Les fascistes sont à même d'attirer certaines couches de la population désillusionnées par l'establishment politique et par l'impact de l'austérité, mais leur principal soutien provient de ceux qui adhèrent à nombre de mythes racistes. S'opposer à l'austérité sans en tirer des conclusions antiracistes et anti-xénophobes explicites – qui, d'ordinaire, ne sont pas « spontanément » mises en avant – ne brisera pas la base des fascistes.

 

3. Le fascisme grandit avec l'État – pas contre lui…


Il était choquant– pas surprenant néanmoins – de lire les rapports selon lesquels probablement la moitié des forces de police athéniennes aurait voté pour Aube Dorée lors des secondes élections législatives de l'an dernier.


Malgré toute leur rhétorique prétendument anticapitaliste et radicale, les formations fascistes n'ont jamais pris le pouvoir qu'avec le soutien d'une section dominante de la classe capitaliste et de son État. Ce fut le cas de Mussolini, d'Hitler et des partis fascistes classiques.


La montée du fascisme constitue une extension et une radicalisation de l'État. La formation effective d'un régime fasciste se produit quand de larges éléments de la machine étatique et de l'appareil gouvernemental se sont d'ores et déjà ralliés au fascisme comme instrument de dernier recours alors que les méthodes « habituelles » de répression policière et de politiques parlementaires de droite ont échoué.

 

4. … Mais l'action de l'État importe considérablement


Tout ceci ne signifie pas que nous devrions être indifférents à l'action de l'État ou que la lutte contre le fascisme est une sorte de diversion par rapport à la bataille contre les gouvernements d'austérité et la répression étatique.


La thèse selon laquelle l'État et les fascistes sont une seule et même chose – à partir du constat de la connivence de la police ou du gouvernement avec les fascistes – revient ainsi, dans les faits, à admettre que les fascistes sont déjà sur la route du pouvoir ou que l'État est si puissant qu'il peut militariser sa réponse au mouvement social autant qu'il le souhaite. Le radicalisme apparent de telles positions est en réalité marqué par le fatalisme et le désespoir.


Il ne s'agit pas de dire que les forces politiques dominantes et les forces répressives de l'État ne sont pas capables d'exercer la terreur. Il n'y a aucun doute là-dessus. C'est plutôt que la latitude qu'ils ont pour étendre la répression dépend des rapports de force au sein de la société. Une part importante de ces rapports de force dépend du degré auquel les gangs fascistes parviennent à pénétrer les quartiers et tout l'espace social.


La gauche et le mouvement ouvrier ont tout intérêt à dénoncer les connivences entre l'État et les fascistes, à éradiquer le lien unissant le fascisme à l'État et à forcer l'État à agir contre les fascistes – non pas parce que l'État serait une barrière efficace contre le fascisme, mais parce que, s'il est contraint à agir de la sorte, la marge de manœuvre pour délégitimer les fascistes est plus importante et les perspectives d'affaiblir l'État répressif s'élargissent.

 

5. Les fascistes sont anticonstitutionnels – mais on ne les stoppera pas par un « consensus constitutionnel »


Face au contrecoup qui a suivi le meurtre de Pavlos Fyssas, le gouvernement a temporairement délaissé le discours des « extrêmes jumeaux » et a appelé tous les partis politiques à s'allier à lui pour former un « front constitutionnel » pour rejeter les fascistes.


Son but est ainsi d'usurper les mérites du véritable mouvement antifasciste auquel il s'est attaqué. Et il n'y a pas consensus sur que signifient « la loi » et « la constitution ». Les gouvernements grecs successifs ont siégé de manière « inconstitutionnelle » tout au long de ces deux dernières années, par la désignation d'un premier ministre non-élu – le banquier Lucas Papademos – et, désormais, par l'utilisation massive de diktats exécutifs plutôt que de normes parlementaires. 


L'article 187 du code pénal, invoqué pour poursuivre les chefs d'Aube Dorée en justice en tant que dirigeants d'une entreprise criminelle, a également été utilisé contre la gauche. A un tel axe « constitutionnel », la gauche ne saurait appartenir, d'autant que les autorités judiciaires souhaitent limiter les enquêtes afin de préserver les élites politiques, tandis que le procureur du district d'Athènes a, par exemple, retenu les charges pesant sur l'un des principaux dirigeants du mouvement antifasciste, le conseiller municipal d'Athènes Petros Constantinou.


Rien de tout cela ne signifie que la gauche doive d'une certaine manière soutenir les « droits constitutionnels » des fascistes, directement ou implicitement. Il s'agirait plutôt de couper court aux manœuvres des élites, afin de liquider le mouvement fasciste et d'ébranler le gouvernement sur sa gauche.


La seule « constitution » qui vaille pour la gauche réside dans la liberté et le terrain conquis par le mouvement ouvrier et social, dans ses victoires reflétées de manière atténuée au cœur des lois officielles de l'État, ou admises en tant que fait politique sous l'effet d'une accumulation de luttes. Voilà ce que menace le fascisme, voilà la « constitution » populaire que nous pouvons convaincre les masses de défendre.

 

6. Un mouvement de masse au-delà des limites de l'ordre établi


Le mouvement de masse a des effets politiques. Ce que le gouvernement grec a fait contre les fascistes, il l'a fait sous cette contrainte.


Ne pas parvenir à faire vivre la réalité politique que le mouvement a lui-même créée, en nier les effets, revient à la fois à miner la confiance qu'il a dans ses propres capacités et à abandonner l'initiative politique à d'autres.


Les revendications et les prochaines étapes du mouvement antifasciste en Grèce sont destinées à élargir la brèche qu'il a déjà ouverte. Alexis Tsipras, le leader de Syriza, disait récemment qu'il ne souhaitait  pas « mettre Aube Dorée hors-la-loi [c'est-à-dire, interdire le parti] mais plutôt l'amener dans le cadre de loi, le traîner devant les tribunaux ». Tsipras affirmait la même semaine sa « confiance dans les autorités judiciaires grecques ».


À l'heure qu'il est, le juge qui entendait plusieurs chefs d'Aube Dorée a « accidentellement » donné aux avocats des fascistes le noms et les coordonnées de l'ancien membre d'Aube Dorée devenu dénonciateur et témoin à charge contre eux.


Ainsi, demander aux criminels d'Aube Dorée de rendre des comptes est une tâche qui ne peut être laissée à des autorités qui ont collaboré avec cette organisation. Cela nécessite de systématiquement demander le démantèlement de ce gang à tous les niveaux et de poursuivre l'enquête sur les faits de violence et les crimes d'Aube Dorée, et ce, où qu'elle mène.


Cela signifie forcer le gouvernement à couper les fonds étatiques revenant à Aube Dorée. Si Aube Dorée est une bande criminelle, alors ses bureaux dans divers quartiers sont des centres où s'élabore la terreur organisée. Ils devraient donc être fermés, par tous les moyens nécessaires.


En d'autres terme, la dynamique officielle contre Aube Dorée se poursuivra uniquement si elle continue de répondre à un mouvement indépendant et militant qui va au-delà des limites officielles et qui est prêt à agir.


C'est pour cela qu'il était tout à fait légitime, lors du grand rassemblement antifasciste devant le parlement grec fin septembre, que le mouvement antifasciste rompe avec le consensus constitutionnel et légaliste, et dirige la marche vers le quartier général d'Aube Dorée.


Cet acte ne relevait pas d'un quelconque rituel, il n'était pas l'œuvre d'une petite minorité ultra-radicale. C'était l'affirmation politique de la centralité d'un mouvement de masse, faite par ce mouvement de masse lui-même, dans la lutte contre le fascisme et le racisme.


Ce mouvement, qui tenait une importante conférence à Athènes le premier week-end du mois d'octobre, est désormais en position de faire avancer la lutte pour le démantèlement d'Aube Dorée, et qui plus est – en concertation avec les grèves de masse en cours et les luttes sociales – d'augmenter la pression pour demander la démission du gouvernement.


Voilà, sous forme assez télégraphique, certaines des leçons générales de ces dernières semaines de lutte en Grèce.


Toutefois, la leçon majeure est que la politique, la stratégie et la tactique ne sont pas déductibles de schémas abstraits. La radicalité ne découle pas de la rhétorique, de postures ultra-militantes ou d'éléments de distinction. Ces leçons viennent toutes d'un engagement concret dans la construction d'un mouvement de masse et dans la lutte, par ce mouvement, pour une politique qui cherche à couper court plutôt qu'à éluder les réponses de l'État et de l'ordre établi.


 

Kevin Ovenden est secrétaire national de Unite against fascism (Grande-Bretagne).

La version originale de cet article a été publiée sur left-flank.org (http://left-flank.org/2013/10/04/greece-the-state-anti-fascism/)

Traduit de l'anglais par Selim Nadi avec l'aimable autorisation de l'auteur.

 

http://www.contretemps.eu/interventions/gr%C3%A8ce-l%C3%A9tat-lantifascisme

 


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18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 17:55
http://www.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_43_large/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/Centre%20de%20r%C3%A9tention%20de%20Chios%205_0.jpg
Migreurop, le Réseau Euro Meditérannéen pour les Droits de l’Homme (REMDH), Welcome 2 Europe, Jeunes sans Frontières (Jugendliche ohne Grenzen – JOG) et leurs amis afghans et membres, qui ont été détenus dans l’enfer de Pagani en 2009 et de retour à Lesbos ces derniers jours ont écrit ensemble un communiqué de presse sur l’ile de Lesvos et le centre nouvellement ouvert sur l’ile.

http://www.interet-general.info/IMG/jpg/Grece-Carte-1-24.jpg

Les récentes tragédies à Lampedusa ont mis en lumière, une fois de plus, l’indifférence dominante de l’Union européenne face au sort des migrants. Aux portes de l’Europe, en Italie comme dans les îles grecques, les migrants sont sujets à des contrôles arbitraires aux frontières, et à des mesures sécuritaires qui mettent leurs vies en danger.

Ces derniers jours, plus de 80 migrants ont réussi à gagner l’île de Lesbos, malgré les nombreux refoulements qui ont lieu en Mer Egée. Ces femmes, ces enfants et ces hommes, qui fuient des pays dévastés, des régimes dictatoriaux ou d’insupportables conditions socio-économiques, sont victimes de violences et de l’indifférence des autorités grecques et européennes. En l’absence d’une réglementation claire, la police et les garde-côtes laissent les survivants de ces dangereuses traversées dans des limbes juridiques, sans aucune forme de protection, de soins et d’information.

Les migrants qui arrivent sur l’île de Lesbos doivent s’enregistrer afin de pouvoir ensuite quitter l’île. Néanmoins, l’enregistrement ne se déroule généralement qu’après leur arrestation et leur détention dans un nouvel établissement près du village de Moria. Ouvert le 25 septembre 2013, ce centre de détention, décrit officiellement comme un “centre de premier accueil”, est de facto un centre fermé, entouré de barrières et de fil barbelé. Il devrait par la suite également comprendre 600 places pour l’enfermement sur de plus longues périodes.

La police locale, assistée par l’agence européenne Frontex, est responsable de l’identification des migrants, mais aussi des recherches d’informations sur les routes migratoires empruntées. Ces procédures ne signifient pas pour autant que les migrants accèdent à une protection, elles constituent en revanche des stratégies de contrôle, de surveillance et de dissuasion supplémentaires. Demander l’asile est actuellement impossible.

En 2009, des habitants de Lesbos, des migrants et des réseaux de militants internationaux ont réussi à faire fermer le vieux centre de détention de l’île, situé dans la zone industrielle de Pagani. Pagani est devenu le symbole des conditions inhumaines de détention, un Guantanamo dans la mer Egée. Trois ans plus tard, les militants locaux ont ouvert “Pikpa”, un village de solidarité auto-organisé où des centaines de réfugiés ont été accueillis. Cette expérience d’hospitalité réelle montre que l’enfermement n’est pas nécessaire.

Les personnes qui ont perdu la vie en mer Egée, comme ailleurs en mer Méditerranée, et celles qui sont détenues dans de véritables ”cages”, nous rappellent la violence du régime européen des frontières. Ces pratiques ne peuvent pourtant pas empêcher les personnes de se déplacer ; elles ne font que créer des trajectoires migratoires plus dangereuses.

Nous ne tolérons pas cette situation. L’exemple du centre d’accueil auto-organisé de Pipka à Lesbos, l’hospitalité de la population locale aux arrivants, prouve qu’il existe des alternatives à la militarisation du contrôle des frontières, aux refoulements et aux centres de détention. Cette alternative est basée sur la solidarité.

Ensemble, nous n’acceptons pas la détention de personnes en recherche de protection et de sécurité. Nous voulons les accueillir en Europe. Leur liberté de mouvement nous concerne tous. Nous n’accepterons jamais d’autres Pagani.

Migreurop, le Réseau Euro Meditérannéen pour les Droits de l’Homme (REMDH), Welcome 2 Europe, Jeunes sans Frontières (Jugendliche ohne Grenzen – JOG) et leurs amis afghans et membres, qui ont été détenus dans l’enfer de Pagani en 2009 et de retour à Lesbos ces derniers jours.


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13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 09:01

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ces dernières semaines, Alexis Tsipras fait le tour de l'Europe. Sa dernière étape : Berlin puis Vienne. Non plus pour consulter ses partenaires du PGE, mais pour parler directement avec les leaders sociaux-démocrates et avec les représentants du pouvoir européen.

 

Il serait fastidieux d'énumérer l'intégralité du périple réalisé par Tsipras ces derniers mois pour faire preuve de ses velléités de collaboration avec l'agenda de la classe dominante européenne.

 

De la lettre adressée en mai 2012 aux dirigeants européens M.Draghi, Barroso et van Rompuy pour leur offrir ses services à la visite à Washington en mars 2013 pour rencontrer les dirigeants du FMI, en passant par la rencontre avec les cercles dirigeants du PSOE à Madrid, la liste est longue.

 

Ces jeudi 19 et 20 septembre, Alexis Tsipras était en tournée, à Berlin puis à Vienne. En Allemagne pour rencontrer les dirigeants de Die Linke et surtout pour un entretien avec M.Jorg Asmussen, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).

 

A Vienne, Tsipras a rencontré toutes les couleurs de la gauche plurielle. Un entretien avec le secrétaire du Parti communiste, suivi d'un échange avec la maire adjointe de Vienne, la verte Maria Vassilakou, native d'Athènes.

 

Et puis surtout une conférence organisée par la fondation liée au Parti social-démocrate autrichien : la fondation Bruno Kreitsky, où Tsipras a eu tout loisir d'exposer son programme pour sauver l'Europe, avec une nouvelle main tendue envers les dirigeants sociaux-démocrates.

 

Ode à la social-démocratie historique: retrouver l'esprit de Bruno Kreisky

 

L'ensemble du discours de Tsipras à Vienne a été placé sous l'égide du dirigeant historique de la social-démocratie autrichienne : Bruno Kreitsky. Tsipras a tenu d'entrée à spécifier qu'il n'était « pas un social-démocrate »mais qu'il« partageait beaucoup de valeurs »avec les socialistes.

 

Il a ensuite rendu hommage à « la grandeur de Bruno Kreitsky »et à « l'importance de la social-démocratie en laquelle lui croyait », rappelant « le respect qu'il éprouve pour leurs grandes réalisations ».

 

Dans la suite de son discours, Tsipras oppose d'un côté les sociaux-démocrates « qui ont abandonné à partir des années 1990 les politiques visant à réguler le capitalisme », citant le tournant de la SPD allemande ou du PASOK grec.

 

Mais de l'autre, il se place dans l'héritage des « étatistes Bruno Kreitsky, Willy Brandt, Olof Palme », des hommes « courageux et inspirés », ayant choisi « la voie des valeurs, des principes et des politiques social-démocrates ».

 

Selon Tsipras, si on avait suivi cette tradition, « nous ne serions pas aujourd'hui en Europe dans le désert néo-libéral qui est le nôtre ».

 

Retrouver l'esprit de la social-démocratie historique, c'est-à-dire l'idéal d'une régulation et d'une humanisation du capialisme : voilà le programme de Tsipras.

 

La monnaie unique, un problème ... mais aussi la solution !

 

Tsipras continue les références historiques sur son analyse actuelle de la crise de la « zone euro », cette fois avec la crise de 1929 et l'effondrement du système de l'étalon-or. Nouveauté, Tsipras reconnaît désormais les faiblesses structurelles de la conception de l'Euro.

 

Il analyse une union bancale entre « des pays industriels du Nord », aux excédents commerciaux et financiers, et des « pays de la Périphérie » moins avancés et capitalistiques. Une union monétaire qui renforce les déséquilibres structurels, donc une dette s'accumulant dans les pays du Sud.

 

Si la critique de l'Union monétaire est plutôt récente, ce que Tsipras dénonce, c'est le fait qu'elle a été « mal conçue ». Jamais il ne remet en cause l'existence de l'Euro, posée comme une fatalité (« on ne peut pas en sortir »).

 

Ce qu'il dénonce réellement, à travers son analogie avec 1929, c'est l'absence de politique économique cohérente à l'échelle européenne et le choix unilatéral des politiques d'austérité (même si Tsipras insiste sur les « réformes nécessaires »), non la monnaie unique en elle-même.

 

Comme le souligne Tsipras :« même si nous pensons qu'il s'agit d'une union monétaire terrible, d'une union qui divise nos peuples par une seule monnaie, nous sommes contraints de la redessiner ».

 

« Un plan Marshall pour l'Europe » : toujours plus d'intégration européenne !

 

Ceci explique cela. Les propositions de Tsipras pour sortir de la crise supposent toutes le renforcement de l'intégration européenne, économiquement et politiquement.

 

Première proposition : un « Plan Marshall pour l'Europe ».

 

L'analogie avec le plan américain de 1947 est stupéfiante. Tsipras propose une réédition d'un projet lié aux intérêts du capital américain, en pleine guerre froide, une relance par l'exportation de biens et de capitaux, par l'ouverture de l'Europe à une nouvelle phase de la mondialisation capitaliste !

 

Concrètement, Tsipras propose à travers ce « plan Marshall II » : « une union bancaire proprement dite, une dette gérée centralement par la BCE et un programme d'investissements publics ».

 

Autrement dit : plus d'intégration européenne, et plus d'argent public pour les profits privés !

 

Deuxième proposition : « une Conférence spéciale sur la dette ».

 

Tsipras rappelle à dessein la Conférence de Londres de 1953 qui a annulé une grande partie de la dette de la RFA. Encore une fois, naïveté ou malhonnêteté, Tsipras omet le contexte historique et les intérêts de classe derrière cette décision du capital américain et européen en 1953.

 

Tentés par le pillage de l'Allemagne de l'Ouest après-guerre, le capital atlantique avait finalement opté pour le redressement économique contre le bloc communiste à l'Est, pour en faire le tête de pont d'une Europe de l'Ouest capitaliste, libérale et anti-communiste.

 

Que propose Tsipras soixante ans après ? Une négociation avec les dirigeants européens pour leur faire comprendre leur intérêt, celui d'épargner à la Grèce une politique d'austérité trop lourde, pour qu'elle puisse se relever et contribuer au sauvetage de l'Europe.

 

Et l'exploit pour Tsipras, c'est naturellement que cette politique est possible « sans rompre avec aucun des Traités actuellement en vigueur ». Vive Maastricht et vive Lisbonne !

 

« Il faut sauver l'Europe d'elle-même », avec les sociaux-démocrates et les vrais libéraux

 

Le mot d'ordre de Tsipras n'a pas changé : il faut sauver la Grèce … pour sauver l'Euro et l'Union européenne elle-même ! C'est ce qui légitime pour Tsipras non pas la lutte contre l'austérité et la répudiation de la dette, mais bien la négociation de son niveau.

 

Ainsi conclut-il son intervention : « Mon parti SYRIZA est diposé à défenre un programme européen pour sauver la zone Euro, en donnant à la Grèce un moment de répit ».

 

Le but n'est pas « seulement d'améliorer la situation en Grèce mais de construire une Europe meilleure, une Europe humaine ». L'Europe humaine d'abord !

 

Tsipras aime la formule qu'il répète, il s'agit de « sauver l'Europe d'elle-même ». Face à la faillite de l'Union européenne, il s'agit de reprendre le drapeau de l'idée européenne.

 

Main tendue aux sociaux-démocrates .. et aux dirigeants européens : « Il ne sera pas facile de convaincre Merkel et Draghi! »

 

Sur qui Tsipras peut compter pour réaliser son programme? Le peuple grec, les peuples européens? Très peu, si ce n'est comme simples électeurs car « SYRIZA gagnera les prochaines élections ».

 

Mais ce n'est pas vers la piétaille que Tsipras tourne ses yeux. Il fait les yeux doux aux seigneurs de l'Europe.

 

Objectif numéro un : une grande alliance avec tous les sociaux-démocrates de bonne volonté.

 

« Un gouvernement de gauche en Grèce tendra la main aux sociaux-démocrates européens, aux libéraux vraiment libre-penseurs européens, à tous les européens qui ne veulent pas voir l'Europe sombrer dans une situation cauchemardesque.

 

A tous ceux-ci, nous leur demanderons de rejoindre un projet commun : celui de stabiliser l'Europe, premier pas vers une Europe ouverte, démocratique et unie. »

 

Objectif numéro deux : négocier l'Europe de demain avec les dirigeants européens actuels.

 

Car si les dirigeants européens, les banquiers et les politiques au pouvoir ne veulent pas du changement, d'une Europe redessinée, d'après Tsipras :

 

« Nous allons devoir négocier âprement avec les grands lieux du néo-libéralisme institutionnel, à Francfort, à Berlin, Bruxelles et Paris. Pour cela, nous aurons besoin de votre soutien », dit-il en s'adressant à son auditoire social-démocrate.

 

A la fin de son discours, il ne nie pas qu'il « ne sera pas facile de convaincre Mme Merkel, M.Asmussen, M.Draghi »et qu'il faudra peut-être devoir faire face à leur résistance (sic).

 

Quand Tsipras en vient à sa conclusion, rappelant les dangers de l'agonie en Grèce pour l'avenir de l'Union européenne, il réitère sa main tendue :

 

« Je ne sais pas si le parti social-démocrate autrichien me soutiendra dans son combat pour sauver l'Europe d'elle-même. Je suis convaincu en revanche que Bruno Kreisky serait de mon côté. Rassemblons nos forces pour le meilleur, dans toute l'Europe ! »

 

 

Union de la gauche avec la social-démocratie, défense de l'Euro et de l'Union européenne, gestion humaine du système capitaliste : les propositions de Tsipras, celles de SYRIZA sont loin de l'attente de la période historique, celle d'un parti révolutionnaire et de lutte de classe.

 


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9 octobre 2013 3 09 /10 /octobre /2013 11:44

par Frédéric Lemairele 9 octobre 2013

Il est bien rare que les journaux télévisés des grandes chaînes se donnent la peine d’enquêter sur les tenants et aboutissants de la crise économique et sociale qui ravage la Grèce depuis plus de 4 ans. Cela renvoie à l’évidence aux modes de hiérarchisation de l’information, reléguant au dernier rang l’information sociale et internationale. On pourrait dès lors se réjouir que le JT de France 2 du 17 septembre programme un reportage sur la situation en Grèce. On aurait tort, car à bien y regarder, cette « enquête » a moins relevé de l’information… que d’une succession de clichés sur la Grèce mis en image.

Une fois n’est pas coutume, le JT de France 2 du mardi 17 septembre réservait une place importante à l’information internationale. Il faut dire que l’actualité s’y prêtait, avec une fusillade aux États-Unis et le relèvement du Costa Concordia en Italie : l’occasion pour David Pujadas de dresser le portrait psychologique de l’ancien militaire « violent, paranoïaque mais aussi serviable » qui a tué « 12 personnes avec 3 armes » et de montrer des images « impressionnantes  » du cargo italien, reporter sur place à l’appui.


À ces sujets spectaculaires venait s’ajouter une information économique qui ne l’était pas moins : la publication par le Figaro des chiffres de la dette française, prétexte à un grand moment de « pédagogie » journalistique en temps de crise [1].


« Imaginons la dette publique de la France en billets de 100 comme celui-ci » commence un journaliste venu prêter la réplique au présentateur vedette, « Il y a 2 ans, on avait tenté la comparaison avec l’Arc de triomphe […] Eh bien, l’an prochain, la dette […]dépassera l’Arc de triomphe d’un étage ! »


Il poursuit sur fond d’un compteur qui défile frénétiquement [2] : « Pour prendre la mesure de cette progression, David, il faut regarder le compteur de la dette. Il tourne, jour et nuit, à la vitesse de 3 000 euros par seconde ! Cela fait 6 ans que ce rythme est constant. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. » Une mise en scène grotesque qui semble ne servir qu’un objectif : effrayer le spectateur quant à l’effroyable augmentation de la dette publique.


Et lorsque David Pujadas l’interroge sur les raisons de ce qui ne peut apparaître que comme une gabegie, notre pédagogue libéral livre une explication qui aurait toute sa place dans les colonnes du quotidien de Serge Dassault : la dette a d’abord augmenté à cause des «  déficits en tous genres », mais aussi des «  aides à la Grèce, à l’Irlande, et au Portugal ». Manière de dire que, non seulement, les Français dépenseraient trop, mais qu’ils seraient ponctionnés par ces pays européens que les médias anglophones avaient baptisés « PIGS » (acronyme pour désigner le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne, signifiant « porcs » en anglais).


Miracle du pluralisme politique et idéologique : les sauvetages bancaires ne sont à aucun moment mentionnés, pas davantage que les aides – directes ou indirectes – aux entreprises (« prime à la casse » entre mille exemples), ni d’ailleurs les effets récessifs des politiques d’austérité, qui ont déjà laminé l’économie grecque – un fait reconnu par le FMI lui-même – mais qui n’est manifestement pas arrivé jusqu’aux oreilles de David Pujadas…


Sans ces éléments du débat sur la question de la dette publique (mais également sur les effets des politiques d’austérité, qui prétendent s’attaquer à cette dette), la conclusion de ce petit numéro de pédagogie, même sous-entendue, semble claire : il ne reste qu’une seule solution, se serrer la ceinture… et s’assurer que les Grecs, Portugais et Irlandais ne jettent pas « notre » argent par les fenêtres.


L’enfer grec…


Contrôler ce que les Grecs ont fait de l’argent versé gracieusement par les contribuables français, c’est précisément l’objectif que semble se fixer le reportage qui suit le petit numéro de Pujadas et de son acolyte [3].


Un reportage réalisé en Grèce avec le soutien d’Alexia Kefalas, une correspondante multicarte bien connue d’Acrimed [4], et qui annonce d’emblée la couleur : « À une heure de bateau d’Athènes, cette île est fidèle au cliché : eau turquoise, pêche artisanale, églises orthodoxes et des habitants qui rechignent à payer ce qu’ils doivent à l’État. »


Car c’est pour l’essentiel de clichés que sera composé ce reportage qu’un Jean Quatremer, thuriféraire permanent de l’Union européenne et contempteur régulier du peuple grec, n’aurait pas renié.


Il suffit de suivre en caméra cachée notre Tintin grec, en immersion dans ce haut lieu de corruption qu’est Égine, débusquer un à un les commerçants fraudeurs : « Les commerçants affichent vite la couleur. Vous prenez la carte ? Non, seulement en espèces. La machine ne marche pas, les banques nous prennent notre argent, seulement du cash. » Pour éviter les commissions bancaires ? Plutôt pour frauder, d’après l’envoyée spéciale.


Chez le glacier, si « la vendeuse fait son addition sur une calculette »c’est, croit savoir notre infiltrée, « pour ne pas laisser de traces écrites de ses ventes et reverser moins de TVA à l’État. »Décidément « les mauvaises habitudes ont la vie dure  ». Enfin, dans les stations-service, « pas moyen d’avoir de ticket de caisse, les paiements en espèces sont appréciés. La comptabilité de la gérante semble sommaire ». Encore la fraude.


Certes reconnaît la voix off, « beaucoup de restaurateurs ont préféré se mettre en règle. Leur TVA a été réduite de 10 %, et il y a la peur du gendarme. » Mais pour les autres commerçants c’est, nous dit l’envoyée de France 2, fraude à tous les étages. La conclusion, même sous-entendue, semble s’imposer : la Grèce est décidément toujours la championne de la fraude fiscale, pas étonnant que les recettes de l’État ne suivent pas et que la dette publique s’accumule.


Or, si le non-paiement de la TVA par les professionnels est sans doute une réalité en Grèce, il s’inscrit cependant dans un contexte qui, s’il n’est pas rappelé, donne une vision complètement faussée des pratiques décrites : avec d’une part, la hausse de la TVA jusqu’à pas moins de 27 % (quand dans le même temps la taxation de 25 % sur les bénéfices distribuées des sociétés en 2009, ce qui constituait déjà un niveau faible, a été réduite progressivement à 20 % pour tomber à 10 % à partir de janvier 2013) ; de l’autre, l’anéantissement de la consommation à cause des politiques d’austérité, qui est la première cause de la faiblesse des recettes fiscales.


Dès lors, pourquoi mettre l’accent sur le non-paiement de la TVA par les petits commerçants, facteur marginal qui se conçoit aisément dans ce contexte, plutôt que de rappeler le contexte général défini par les politiques d’austérité imposées à la Grèce par la troïka, en livrant des éléments plus pertinents pour que le téléspectateur puisse comprendre les logiques qui président à l’augmentation de la dette publique ? Un contexte certes plus prosaïque… et qui ne flatte aucun cliché sur la Grèce.


Mais l’explication ne s’arrête pas là. Le reporter de France 2 s’attache à rassurer les spectateurs inquiets par les dangereux fraudeurs grecs (dont les méfaits pèseraient sur la dette française, comme cela a été précisé auparavant par Pujadas) : le gouvernement a réussi à atteindre l’équilibre en compensant la baisse des recettes fiscales par des coupes dans les dépenses, et d’évoquer les suppressions des « avantages » des fonctionnaires à venir en citant le « congé ophtalmique, un repos de six jours accordé aux fonctionnaires qui travaillent sur ordinateur ».


Là encore, pourquoi citer un dérisoire « congé opthalmique » plutôt que la suppression de 5000 postes et la mise en disponibilité de 25 000 fonctionnaires, mesure d’une brutalité sans précédent, si ce n’est pour justifier la suppression de ce qui n’est vu que comme « privilèges » ? Si ce n’est pour flatter le cliché du fonctionnaire grec bouffi d’« avantages », alors que les salaires dans la fonction publique ont subi des ponctions de 25 à 40% de 2010 à 2012 ?


Mais ce n’est pas tout : la Grèce, rappelle la voix-off, a promis de privatiser de nombreuses entreprises publiques. Si « la société de chemins de fer est à vendre depuis plus de deux ans » expliquent les journalistes de France 2, c’est parce que « la compagnie a été longtemps déficitaire, ses 2600 cheminots sont parmi les agents publics les mieux lotis du pays, et les syndicats sont omniprésents. »


Et le reportage de préciser que si « trois pays ont timidement montré leur intérêt pour les trains grecs », leurs velléités de rachat pourraient bien être remises en question à cause de l’activisme des syndicats. Qu’ont-ils à dire pour leur défense ? « Les drapeaux noirs c’est nous qui les avons mis dans toutes les gares, parce que les cheminots refusent la privatisation ». On en saura pas plus sur le fond de cette opposition, si ce n’est qu’il s’agit d’une lutte déjà résignée : « Ils vont faire ce qu’ils ont fait avec la télévision nationale. Un jour, ils ont tout arrêté, c’était l’écran noir. Les journaux disent que c’est ce qui nous attend aussi ».


À ce moment, le spectateur ne manque pas de s’interroger sur la logique de ces syndicalistes archaïques qui préfèrent attendre une « fin tragique » plutôt que d’accepter la privatisation. L’illustration parfaite des propos du « philosophe » grec cité par Quatremer : « Les Grecs ne sont pas du tout rationnels. Ils ne raisonnent pas comme les Européens de l’Ouest […] Notre structure mentale est restée d’une certaine manière atrophiée, focalisée sur les problèmes du moment. » [5].


Mais comment évoquer un mouvement syndical sans interview-trottoir d’usagers excédés ? Ceux-ci, « exaspérés par l’état du réseau et les retards », ne s’y trompent pas : « Je suis pour la privatisation à 100% pour que ça fonctionne correctement » explique cet homme. « Il faut privatiser pour que ça marche mieux, qu’ils ne perdent plus d’argent, que ce ne soit pas l’État qui paie et donc, nous » dit cette femme. Enfin, objectivité oblige, un avis plus nuancé : « Si on privatise cela risque tout de même d’augmenter les prix. »


Quoiqu’il en soit, rappelle en conclusion le reporter de France 2, les privatisations ont du plomb dans l’aile : « Le patron de l’organisme chargé de gérer les ventes, vient d’être limogé pour corruption il y a 15 jours, résultat Bruxelles propose elle-même de gérer ces privatisations. » Une ingérence d’exception qui semble presque s’imposer face à l’incurie qui, décidément, règne en Grèce…


Conclusion


La Grèce occupe à bien des égards une position centrale dans le débat d’idées sur la crise européenne. Au moins deux « récits » de la crise grecque sont en concurrence pour expliquer la situation économique et sociale catastrophique dans laquelle le pays est plongé : le premier consiste à pointer le laxisme, l’incurie ou la corruption des Grecs et de leurs élites pour mieux rejeter la responsabilité de la destruction de l’économie grecque sur la Grèce elle-même.


La seconde tend à expliquer que d’autres facteurs sont en jeu, comme l’effet récessif des politiques d’austérité imposée à la Grèce. Si la seconde pointe le caractère inadapté des « remèdes » qui lui sont imposés, la première a tendance à les justifier. Ce n’est pas le rôle d’Acrimed d’entrer dans ce débat, qui renvoie à des divergences politiques et idéologiques qui dépassent de loin la question des médias. Cela ne devrait pas non plus être le rôle d’un journal télévisé ; et pourtant force est de constater que cette « enquête » du JT de France 2 sur la Grèce affiche très clairement un parti pris.


Frédéric Lemaire

Notes

[1] Ce moment de bravoure est consultable ici.

[2] Il s’agit là d’une stratégie très courante. Voir par exemple l’émission joliment intitulée « La France en faillite » diffusée début 2009.

[3] Le reportage est consultable ici.

[4] Voir notamment « Le ’’chantage grec’’ s’invite au comptoir d’Yves Calvi » et« Les mobilisations en Grèce selon les J.T. de France 2 ».

[5] Voir « L’Union (européenne) fait l’unanimité.

 

Source : 

http://www.acrimed.org/IMG/siteon0.gif?1332110978

 

 

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BWHq6iOCEAEbxe7.jpgCe matin, 9 octobre 2013 , Université nationale d'Athènes aujourd'hui avec le drapeau noir .. 

Activités suspendues, cours rendus impossibles du aux licenciements massifs

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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 16:20

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Le premier ministre grec veut interdire les partis qui veulent sortir la Grèce de l'UE et de l'OTAN !

 

Antonis Samaras a indiqué depuis les États-Unis où il se trouve, “que dorénavant, et après l'Aube dorée, il va falloir s'occuper des autres extrémismes, ceux qui veulent par exemple conduire la Grèce en dehors de l'Union Européenne et en dehors de l'OTAN”.

 

Autrement-dit et pour ceux qui ne l’auraient pas compris, le PC grec (KKE), la mouvance gauche de SYRIZA, le parti de gauche ANTARSYA et le parti du “Plan-B” sont ces “extrémistes”. Aussitôt, ces partis de la gauche ont très vivement réagi ce soir du 2 octobre. “Que Samaras exige alors des autorités des États-Unis où il se trouve en ce moment, que le FBI procède à l’arrestation de l’économiste - Prix Nobel de l’économie Paul Krugman, il est autant hétérodoxe que nous sur la question de l’euro par exemple”, a déclaré Alekos Alavanos, ancien leader SYRIZA et actuel chef du mouvement “Plan-B” dont l’axe central de sa ligne politique est l’abandon de l’euro.

 

Suite >>> 

 Le lièvre et le logos :

 http://www.greekcrisis.fr/2013/10/Fr0281.html

 

 

 


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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 18:14

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXF5ACx4o 

Notre histoire durablement immédiate s’accélère de mercredi noir en samedi obscur. Aucun répit. Depuis que “nos” ultimes pantins de “l'ordre nouveau” ont assassiné Pavlos Fyssas, c’était mercredi 18 septembre, et jusqu’à la journée de ce samedi 28 où, les députés de l’Aube dorée ont été mis en état d’arrestation, le temps a été bien court, trop court même. Les tenants de notre régime méta-démocratique, ceux-là mêmes qui ont violé à maintes reprises notre Constitution, offrant entre autres aux escrocs et spéculateurs internationaux et sur un plateau, le pays entier, se rebifferaient enfin contre les enfants nazillons du Pirée. Étrange... Depuis ce matin la Grèce est sous le choc,j’ai le pressentiment que le pire est imminent, quelque chose va alors se passer, tout devient trop grave et obscur”, paroles du matin, d’un pêcheur amateur près du Pirée justement.

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXF1ACx4o

Ilias Panagiotaros député Aube dorée se livre à la Police. Athènes, le 28 septembre 


Ou sinon, c’est le grand et assourdissant silence qui prévaut et on ne parle pas à des inconnus. Les Grecs seraient alors devenus de nouveau méfiants, comme du temps des colonels et de leur droite si dure, et d’ailleurs si chère aux aubedoriens mais vraisemblablement aussi, à certains députés du parti d’Antonis Samaras, à l’époque en tout cas.

À Makis Voridis il y a certes un moment déjà, qui en d’autres (?) temps avait succédé à Nikos Mihaliolakos, actuel chef du parti de l’Aube dorée, au poste du secrétaire nationale de la jeunesse du parti d’extrême-droite EPEN, c’était dans les années 1980. Juste pour la petite histoire, je précise ceci: EPEN, était un parti politique que l’ancien chef de la junte, l’ex-colonel Georgios Papadopoulos avait fondé et dirigé depuis sa prison. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXFxACx4o

“Ceux qui soutiennent les assassins de l'Aube dorée sont des ennemis du peuple”. Athènes, le 27 septembre


Nous ne sommes pas de la dernière pluie et l’été grec s’éternise comme toujours en septembre. Nous ne n’oublions pas les gros titres des journaux “autorisés” du mémorandum d’il y a à peine quelques mois, tels “Ta Nea”, qui citaient alors allégrement la bonne parole d’en bas:Heureusement que l'Aube dorée est là”, et que maintenant se déchainent contre les criminels de l’Aube dorée. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXFZACx4o Heureusement que l'Aube dorée est là”. Quotidien “Ta Nea” du 4 février 2012

 

 

Certains grecs politiquement de gauche, à Syriza parfois et surtout du côté du nouveau parti “Plan-B” d’Alekos Alavanos et qui prône la sortie de la Grèce de la zone euro, estiment que le mouvement populaire anti-mémorandum et notamment sa gauche seraient en train de tomber dans un piège alors terrible: “Les juges ont attendu des mois, voire des années avant d'ouvrir une enquête sur les crimes réels et avérés des néonazis grecs, et soudainement, en une petite nuit, une seule incitation de la part du ministre aura suffi pour mettre ainsi fin à une telle apraxie, et comme par miracle. De même, que pour ce qui est du responsable au dossier Aube dorée au sein des services de renseignement - EYP, finalement... il était plutôt compatissant et même le parent éloigné d’un de leurs cadres, alors il a été limogé, comme certains gradés de la Police. On croit découvrir un piètre film policier ou d’espionnage !”.

Nos... aveugles recouvrent la vue, nos boiteux marchent, nos lépreux sont nettoyés, les sourds entendent, les morts ne ressusciteront pas, et le mémorandum est annoncé aux pauvres. Voilà la Grèce ce samedi soir. Une de mes prises de vue, réalisée à partir d’une récente affiche largement depuis une semaine diffusée par une composante du parti d’extrême-gauche Antarsya, résume bien un certain le sens dans la situation du moment. “Renversons le gouvernement du mémorandum qui couvre les assassins néonazis”, et on y voit sur l’image de l’affiche, l’avion symbolique de la Troïka (UE, BCE et FMI), lancer ses bombes humaines aubedoriennes. C’est en agrandissant cette photo par la suite - en couverture de cet article - que j’ai découvert qu’à gauche, y figure également la silhouette d’une personne qui fouille dans une poubelle, vraissemblablement pour y trouver de la nourriture. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXFtACx4o

Presse du 27 septembre, l'Aube dorée fait les gros titres


Le piège étant déjà, cette pseudo-légitimation soudaine du gouvernement, et du camp mémorandaire plus largement et pas qu’en Grèce, alors à “défendre la démocratie” et ainsi à décider du moment et des actes à punir. De la même manière, toute lutte contre le mémorandum peut après-demain être davantage criminalisée “car anti-démocratique”, et les partis qui lui seraient le vecteurs, tomber sous le coup de l’interdiction. Voilà à quoi peut encore servir l’Aube dorée, laquelle, aurait d’ailleurs été empêchée à devenir un parti politique représenté au “Parlement”, rien qu’en laissant les tribunaux instruire certaines affaires, déjà fort connues.

D’autant plus, que cette “automaticité” dans les sanctions, est appliquée par ceux, qui échappent toujours et encore à la justice du régime démocratique qui enfin ne l’est plus. Ils lui échappent lorsqu’il s’agit d’abord de violer la Constitution, de démolir tout droit du travail, de mettre en danger la vie de tout le monde ici, d’instaurer de manière délibérée une catastrophe sociale irréparable et ceci sur au moins deux décennies et dont la fascisation en accélérée des mentalités est mise en marche forcée car en “mode survie”, le tout évidemment, sous les ordres des “créanciers”. Ces mêmes “intouchables” du clientélisme et du népotisme, et qui auraient certainement commis d’autres crimes et délits, on se souviendra à ce propos de la dite “Liste Lagarde” de l’année dernière, depuis, la justice piétine. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXFpACx4o

Sur une plage d'Attique, le 28 septembre


Tout cela est fort connu. Nous avons même le sentiment que cette “précipitation des justiciers” du gouvernement aurait été “suggérée” par Bruxelles ainsi que par les autres véritables “gérants” du pays, au moment même, où une phase critique, pour ne pas dire terminale dans le mémorandum serait en cours de préparation et d’administration. On n’entend en tout cas assez souvent cette analyse à Athènes depuis ce matin, pour peu que les gens s’expriment. Tel est (et facilement) d’ailleurs, le principal argument d’un certain nombre d’auditeurs et sympathisants de l’Aube dorée dont les massages enragés ont été médiatisés par les journalistes de la Radio Real-Fm dans l’après-midi.

Et à gauche, on ne dit pas autre chose... sauf que l’urgence d’un futur alors imminent prend nos gauches à la gorge. Pendant que la presse nous informe de manière très concise, que dans les prochaines heures, Antonis Samaras rencontrera son vice-président du Conseil, le pasokien Evangelos Venizélos... à New York, tous deux ils y sont pour de pourparlers et depuis nos radios du matin déjà, on pense savoir qu’Antonis Samaras rencontrera Christine Lagarde. On supposera alors que nos nazillons locaux ne sont que de comparses et de seconds couteux dans l’histoire la plus présente du moment et du vaste monde, couteux certes toujours bien dangereux. Sur les plages d’Attique, très fréquentées ce samedi, certaines personnes plongeaient dans leurs journaux au point même d’oublier la baignade. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXFlACx4o

La fête de la jeunesse Syriza, le 28 septembre


En bord de mer encore et près d’Athènes, les jeunes de Syriza préparent la fête annuelle du parti de la Gauche radicale. Les esprits sont pourtant ailleurs et au siège du parti, les réunions d’urgence se répètent ce soir, d’après mes informations en tout cas. “Même tard, le gouvernement a accompli ce qui était déjà évident depuis toujours. En tout cas une page est déjà tournée dans la vie politique du pays. Sauf que la seule réponse au danger fasciste est le renversement de manière démocratique, de la barbarie du mémorandum.”, précise-t-on dans un communiqué officiel de Syriza diffusé samedi soir. Du côté du KKE communiste le ton est sensiblement différent ce soir: Ouvrons les yeux et restons en alerte”. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXFhACx4o

Banderole à l'Académie. Athènes, le 27 septembre


Hier 27 septembre du côté de l’Université et de l’Académie d’Athènes, les discussions ne portaient pas sur l’Aube dorée, mais sur les listes des licenciements. Sur la banderole on pouvait lire: “Non au démentiellement de l'Université” et on sait que plus de 25.000 suppression de postes concerneront le secteur public d’ici 2014.


La Grèce est plus dubitative que jamais et pourtant, ce n’est pas rien que de... démanteler paraît-il l’Aube dorée. Mais rien n’est si sûr et surtout en ce moment.

 

Dans la série... les petites preuves qui en disent long, nos pêcheurs du samedi 28 septembre n’avaient aucunement envie de commenter l’actualité. Nos animaux adespotes non plus... et pour cause. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9RXFdACx4oAprès la pêche, le 28 septembre


 

Panagiotis Grigoriou. Historien et Ethnologue

 


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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 17:26

http://img.over-blog-kiwi.com/300x300/0/69/18/83/201309/ob_858fcb8b09e686f7fc398d0fb0d97a3a_sncf-vautours300-jpg.jpegSans aucun doute à l’initiative de Pepy, dit plus que jamais "Guillaume III", avec le soutien de Cuvillier, Matignon et de Solfélysée, une scandaleuse tentative du groupe SNCF de profiter de la crise du Capital pour s'approprier les chemins de fer grecs est mise en route.

 

Les syndicats CGT de la branche ouest de Paris Rive-gauche ont sans attendre réagit. Vous ne serez pas surpris de voir Canaille le Rouge s’associer à leur démarche.

 

Comme le disent les camarades dans leur texte de présentation :"La SNCF est un bien de la Nation, et appartient donc au Peuple. A-t-il été consulté et a-t-il donné mandat pour cette inadmissible prédation ? NON bien sûr. L’urgence est à la réorientation des fonds disponibles pour la sécurité du transport ferroviaire dans notre pays !"


 Il n’y a pas de sou pour assurer l’entretien du parc et des infrastructures, mais il y en aurait pour jouer au vautour sur le dos des services publics du peuple grec?


C’est indigne de la France et insupportable de la part d’un gouvernement qui prétend être l’héritier de celui qui créera la SNCF.


Partagez cette information. Il faut faire échouer cette ineptie inspirée par la recherche effrénée de profits au détriment des véritables besoins sociaux, en France comme en Grèce.

 


Le c@rnet de Canaille le Rouge ; 

http://canaille-le-rouge.over-blog.com/

 

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( Pour une meilleure lecture , appuyez sur Ctrl + roulette de défilement de la souris )

 



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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 22:18

http://www.humanite.fr/sites/default/files/imagecache/home-580x250/2013-09-26grecebis.jpg

Un étrange communiqué du corps de réserve de l'armée grecque demande la démission du gouvernement et la constitution d'un gouvernement d'urgence nationale.


D'abord publié sur le net, le communiqué du corps de réserve grec inquiète. Ballon d'essai pour tester les réactions de la population? Signal envoyé au gouvernement sur les intentions de l'armée?  Commandité par Nouvelle démocratie, le parti du premier ministre d'Antonis Samaras, pour se présenter en unique recours, et gardien de l'ordre démocratique en cas d'élections prochaines?


Quoi qu'il en soit, le communiqué inquiète et fait parler: 10000 personnes ont cliqué "J'aime" sur Facebook avant que la page soit supprimée... avant de réapparaître.

 
Que dit ce texte?


  • Le premier point des 15 exigences formulées explique: "démission immédiate du gouvernement incapable d'assurer à la population les droits garantis par la Constitution: travail, santé, éducation, justice et sécurité".


  • Le second réclame la "constitution d'un gouvernement d'urgence nationale sous la présidence du président de la Cour de Cassation et composé par des personnalités reconnues hors de la scène politique et pas de conseillers de l'Académie d'Athènes."


  • Sont aussi demandées la "suppression des mesures d'austérité",


  • La "suppression des licenciements dans le secteurs publics",


  • l'"expulsion des immigrés illégaux"...


  • Enfin, "Le Président de la République est appelé à présenter sa démission pour faciliter les événements que désire le peuple grec."


Les médias grecs ont abondamment parlé de ce texte ce mardi matin en exprimant des inquiétudes. Inquiétudes d'autant plus légitimes qu'une rumeur refait surface: celle d'élections anticipées dans les semaines à venir. La menace d'un coup d'état est brandie.

 

 

http://www.humanite.fr/sites/default/files/humanite2010_logo.gif

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27 septembre 2013 5 27 /09 /septembre /2013 08:14

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399 απολύσεις - το Πολυτεχνείο αιμορραγεί


Γιατί σήμερα φοράμε μάσκες 


Εν μια νυκτί στο Εθνικό Μετσόβιο Πολυτεχνείο απολύονται 399 εργαζόμενοι, το μισό υποστηρικτικό δυναμικό του. Με υπουργική απόφαση, χωρίς καν την έγκριση της Βουλής - οι στοιχειώδεις όροι της δημοκρατίας δεν έχουν εφαρμογή όταν υλοποιούνται προμελετημένα εγκλήματα - 399 εργαζόμενοι σπρώχνονται στη διαθεσιμότητα και από κει στον Καιάδα της απόλυσης. Η δικαιολογία; Να ικανοποιηθεί ο αριθμός που ζητάει η τρόικα. 399 άνθρωποι χάνουν το πρόσωπό τους, χάνουν τα χαρακτηριστικά τους, χάνουν τη ζωή τους, μετατρέπονται σε αριθμούς. Άνθρωποι που από το πόστο τους ο καθένας έκαναν ότι μπορούσαν για να δουλεύει μέσα σε δυσκολίες με τον καλύτερο τρόπο αυτό που θαύμαζε και αγαπούσε η ελληνική κοινωνία, το Εθνικό Μετσόβιο Πολυτεχνείο.


Γι’ αυτό σήμερα φοράμε μάσκες. Τις μάσκες της θλίψης, της απόγνωσης, που κρύβουν εκατοντάδες προσωπικά δράματα. Αλλά τις μάσκες που δεν μπορούν να κρύψουν την οργή μας. Και την περηφάνια μας. Ούτε την απόφασή μας να αγωνιστούμε μέχρι τέλους για να σπάσει το εφιαλτικό μέτρο των διαθεσιμοτήτων - απολύσεων. 


Φοράμε μάσκες για να θυμίσουμε ότι, αν δεν ματαιωθεί το μέτρο των διαθεσιμοτήτων - απολύσεων μπορεί αύριο, στο πολύ κοντινό αύριο, στη θέση μας να βρεθεί οποιοσδήποτε από σας. Το success story της «ανάκαμψης», που το μόνο που έχει πετύχει είναι να παράγει 2 εκατομμύρια ανέργους, δε θα σταματήσει να παράγει θλίψη και πόνο, αν δεν το σταματήσουμε εμείς.


Γιατί το κάνουν αυτό στο Πολυτεχνείο; Γιατί καταστρέφουν κάτι που φτιάχτηκε με τόσο κόπο, με την αφοσίωση χιλιάδων ανθρώπων, αυτό που είναι απαραίτητο για να ορθοποδήσει η χώρα (το 1943 μέσα στη γερμανική κατοχή, το Πολυτεχνείο έφτιαχνε σχέδιο ανασυγκρότησης της χώρας); Γιατί καταστρέφουν ακριβώς αυτό, μαζί με τα καλύτερα πανεπιστήμια της χώρας; Είναι μόνο η ακραία υποταγή της κυβέρνησης σε ότι παραγγέλλει η τρόικα; Είναι μόνο η ακραία και οφθαλμοφανής ανικανότητά τους;


Δυστυχώς όχι. Στόχος είναι να «κοντύνουν» τα μεγάλα πανεπιστήμια για να απελευθερώσουν χώρο για τα ιδιωτικά. Για να χάσει ο λαός μας το δικαίωμα να μπορεί να στέλνει τα παιδιά του δωρεάν σε ένα καλό δημόσιο πανεπιστήμιο. Εξάλλου σε μια χώρα τρίτης κατηγορίας - για ένα τέτοιο ρόλο προορίζουν την πατρίδα μας - τι χρειάζονται πανεπιστήμια πρώτης κατηγορίας;


Δε θα τους αφήσουμε. Ούτε να λεηλατήσουν τις ζωές μας, ούτε να καταστρέψουν το Πολυτεχνείο, ούτε να συνεχίζουν να γκρεμίζουν τη χώρα μας. Τα πράγματα αλλάζουν. Οι απελπισμένοι, εμείς όλοι, παίρνουμε την υπόθεση στα χέρια μας. Δε θα φύγει κανείς από το ΕΜΠ!


Στηρίξτε μας σήμερα, να φτιάξουμε όλοι μαζί μια μεγάλη δύναμη, να νικήσουμε!


Αθήνα 26 Σεπτεμβρίου 2013

ΕΡΓΑΖΟΜΕΝΟΙ ΕΘΝΙΚΟΥ ΜΕΤΣΟΒΙΟΥ ΠΟΛΥΤΕΧΝΕΙΟΥ – 

 

( Traduction approximative ) 


399 licenciements - l'Université de saignement


Parce qu'aujourd'hui nous portons des masques


Nuit Dpt off 399 employés , la moitié potentiel de soutien. Par décret , sans même l'approbation de la Chambre - les conditions de base de la démocratie ne sont pas applicables lorsqu'il est implémenté crimes prémédités - 399 travailleurs poussés à la disponibilité et de là à Keadas licenciement. L'excuse ? Pour répondre au nombre demandé par la troïka. 399 personnes perdent leur visage , ils perdent leurs caractéristiques , ils perdent leurs vies , converties en nombres. Des gens de leur poste tout le monde fait ce qu'ils pouvaient pour travailler à travers les difficultés de la meilleure façon qu'il admirait et aimait la société grecque , l'Université technique nationale d'Athènes .


C'est pourquoi aujourd'hui, nous portons des masques. Masques de tristesse, de désespoir , se cachant des centaines de drames personnels . Mais les masques ne peuvent pas cacher notre colère . Et notre fierté. Ni notre décision de se battre jusqu'à la fin pour briser l'ampleur terrifiante de disponibilité - licenciements .


Nous portons des masques pour vous rappeler que si vous n'avez pas interrompre la mesure de la disponibilité - redondance peut demain , dans un très proche avenir , à notre place pour trouver quelqu'un d'entre vous . L'histoire à succès de " récupération " , qui n'a obtenu est de produire deux millions de chômeurs ne cessent de produire tristesse et la douleur , si pas l'arrêter.


Pourquoi font-ils cela à l'École polytechnique ; Pourquoi détruire quelque chose qui a été construit avec tant de travail et le dévouement de milliers de personnes, ce qui est nécessaire pour le pays sur les rails ( en 1943 par l'occupation allemande, l'Université a fait un plan de reconstruction) ; Pourquoi détruire juste que, avec les meilleures universités dans le pays? " s seulement la subordination extrême du gouvernement qui indique la troïka ? ' s seulement l'incompétence extrême et évident ?


Malheureusement, non. L'objectif est de " réduire " les grandes universités à créer un espace pour privé.

 

Pour perdre notre peuple le droit d'être en mesure d'envoyer leurs enfants gratuitement à une bonne université publique. Par ailleurs, dans un pays de la troisième catégorie - pour un tel rôle prédestinent notre pays - ce dont ils ont besoin universités de première classe ?


Nous n'allons pas les laisser faire. Ni à piller nos vies, de ne pas détruire l'université , ou de continuer à tirer vers le bas notre pays. Les choses changent . Désespéré, nous tous, nous prenons la question dans nos propres mains . Personne ne partira de NTU !


Soutenez-nous aujourd'hui de construire ensemble un grand pouvoir de vaincre !


Athènes 26 Septembre , 2013


EMPLOYÉS Université technique nationale -

 

 


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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 09:43

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24 Septembre 2013
Université d'Athènes a suspendu toutes ses activités, sa performance est rendue impossible par les licenciements massifs.

 

Université d'Athènes suspend ses activités : «Le Sénat de l'Université nationale d'Athènes Kapodristian en assemblée extraordinaire du 23 Septembre, déclare:


-Le fait que l'enseignement, la recherche et les activités administratives de l'Université d'Athènes est objectivement impossible.


- Que l'insistance incompréhensible à la fois du ministère de l'Éducation et des Affaires religieuses et le ministère de la Réforme administrative et le gouvernement, qui mène directement à saper l'enseignement supérieur pour une nouvelle génération de Grecs, le seul espoir important pour surmonter la crise situation sociale et économique dans les années à venir, ne peut être acceptée en aucune façon.


- Que les ministères et les estimations comptables du gouvernement qui ne sont pas conformes à la responsabilité d'un État bien gouverné et l'opacité complète marginalise la première université dans le pays et dans les Balkans qui a offert en permanence depuis 1837 une recherche très importante et le travail éducatif travail social contribue au développement du pays.


Le Sénat de l'Université d'Athènes informe avec regret le public que l'Université est involontairement contraint de suspendre toutes les opérations.


L'université doit être transmis aux tribunaux européens du pays et de défendre leurs droits constitutionnels et les traités internationaux de l'enseignement supérieur dans la esapacio unique européen.


Cette décision a été prise après que le ministère de l'Éducation a annoncé le déménagement de la piscine du travail de 1655 employés, soit 25% du personnel des employés administratifs des universités partout au pays. Le bassin d'emploi est de plus en suspension de l'emploi pendant huit mois avant d'être prétendument "déplacé" dans certains cas, à d'autres postes. .. Mais comme mentionné par le ministre de la réforme administrative doit licencier 400.000 mille employés en six ans, comme convenu par la  (sur un total d'environ 600 000 sont actuellement en Grèce) .. Après l'certaines ré-embauche, mais dans d'autres conditions .. Les licenciements sont retardés ou réembaucher dans certains cas avec d'autres salaires et les conditions dans le cas des nouveaux emplois dans les municipalités sont encore environ 400 euros par mois par les fonds européens de solidarité et pendant cinq mois ... 


 

Le président de l'université a prévenu que cela pourrait ne pas fonctionner avec moins de 500 membres du personnel (en fonction de la note 600 du ministère sont nécessaires) dans le cadre du «programme de mobilité de la main-d'œuvre ou la réservation".  «Compte tenu des exigences opérationnelles de l' Université numéro personnel 1300 est pas excessif ", a déclaré le président, en montrant les implications possibles pour le secteur de la santé, étant donné que l'université prend en charge 66 cliniques dans les hôpitaux publics " . L'université ne peut pas continuer avec l' clinique ou du travail de recherche et de répondre à leurs engagements internationaux, a déclaré le recteur, qui note que Universidas reçoit maintenant la moitié que les subventions reçues précédemment et ont été ajustés à peu près les modèles et les dépenses.


 

Outre l'Université d'Athènes détient 16 scientifique et pédagogique des musées collège à charge, le Jardin botanique, historique archico, laboratoires scientifiques, etc ...


http://info-grecia.com/2013/09/24/la-universidad-de-atenas-suspende-todas-sus-actividades-su-funcionamiento-se-hace-imposible-por-los-masivos-despidos-de-personal/



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