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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 22:11

Mardi 10 juin 2014

 

L'homme au cigare entre les dentsLes commémorations du débarquement du 6 juin 44 ont été l’occasion, non pas tellement d’inventer des mensonges (ils existent depuis longtemps), mais de tenter de les confirmer. Les motivations des Anglo-saxons en débarquant sur nos côtes n’étaient en effet portées par aucune noblesse.


La première raison est assez bien connue : ce sont les Soviétiques qui ont vaincu l’armée allemande… et non les Étasuniens. À plusieurs reprises et depuis plusieurs années, les Soviétiques avaient souhaité que « leurs alliés » étasuniens ouvrent un second front pour soulager leur effort de guerre. Mais ces derniers se réjouissaient des difficultés militaires de l’URSS. Entrés en guerre sur le tard, ils rêvaient secrètement à son épuisement !


Mais voilà que l’armée allemande vacille. L’affaire avait commencé à s’éclaircir depuis fin 41, après la contre-offensive victorieuse de l’Armée Rouge devant Moscou : l’Allemagne n’avait pas les ressources pour mener une guerre de longue haleine (on va y revenir…) et cette contre-offensive a montré que, justement, elle le serait.


Survint la bataille de Stalingrad, gagnée au prix d’un héroïsme reconnu par tous mais aussi grâce à une grande habileté militaire. L'armée soviétique écrabouille l’armée allemande et se retrouve à foncer vers Berlin.


Et c’est seulement à ce moment-là que les Étasuniens se sont décidé à agir. Pas pour libérer qui que ce soit, l’affaire était en court (y compris en France même par la Résistance). Mais pour voler au secours de la victoire. En clair, tirer les marrons du feu !


Les Américains n’ont donc pas vaincu l’armée allemande ! Ajoutons au passage qu’ils n’ont pas vaincu non plus l’armée japonaise : là, c’est l’Armée rouge chinoise qui s’en est occupé !


D’ailleurs, effrayés de voir que ce seraient les communistes chinois et les Soviétiques qui pourraient recevoir la capitulation du Japon, ils ont utilisé la bombe atomique  pour empêcher ça ! Les États-Unis sont encore aujourd’hui le seul pays à avoir commis ce crime.


Autre aspect un peu moins connu : le capital étasunien a participé à l’effort de guerre allemand. En effet, l’élite économique étasunienne était très admirative d’Hitler. Il y avait deux raisons à cela. Hitler apportait une solution à ses deux problèmes : la crise de surproduction était d’une part réglée par la production de matériel de guerre et d’autre part, « les rouges » (comme on disait à l’époque) étaient éliminés. Bien sûr, Hitler était raciste, mais ça ne lui posait aucun problème : elle l’était elle aussi !


La production de moteurs, de camions, de chars, d’avions, et toutes ces choses étaient assurée en partie par les Américains et en partie sur place, en Allemagne. En effet, Opel est une entreprise de General Motors depuis 1929, et Ford avait aussi des usines dans le Reich. Le personnel ne coûtait pas vraiment cher : il venait des camps de concentration. L’État allemand payait rubis sur l’ongle la production, et les capitaux étaient rapatriés via la Suisse (opportunément neutre, toute chose a toujours une bonne raison !) qui venait de créer, toujours aussi opportunément, la Banque des règlements internationaux !


Mais pour faire fonctionner tous ces moteurs, il fallait du carburant et de l’huile. Où sont les puits de pétrole allemands ? Il n’y en avait pas. Or, les États-Unis en regorgeaient ! C’est ExxonMobil, fondée fin 19ème par Rockefeller, qui fournira tout ce qu’il faut !


La stratégie allemande était basée sur la Blitzkrieg, la guerre éclair. Une bonne raison à cela était le manque de ressources de l’Allemagne : il fallait donc s’emparer rapidement des ressources de l’adversaire. L’essentiel résidait alors dans la coordination entre l’infanterie, transportée en camion, les chars et l’aviation.

 

La performance des communications était déterminante : AT&T et IBM savaient faire et louèrent bien volontiers leurs services.


Vous trouverez encore quantité d’informations sur la participation étasunienne à la guerre de l’Allemagne hitlérienne dans le livre de Jacques Pauwels, Le mythe de la bonne guerre.


Enfin, ces soi-disant libérateurs avaient un tout autre plan : faire de la France un protectorat étasunien. C’était l’AMGOT (un gouvernement militaire) qui devait gérer le pays. Des cadres avaient été formés aux États-Unis et des francs avaient déjà été imprimés avant le débarquement. Tout était prêt. La mayonnaise n’a finalement pas pris en France (mais un peu en Italie) parce que le général de Gaulle avait déjà créé un gouvernement provisoire. Et la Résistance y était évidemment et fermement opposée. Mais l’assujettissement se poursuivit malgré tout avec le plan Marshall.


Donc, après avoir aidé l’Allemagne à faire la guerre, après avoir cherché la défaite soviétique, après avoir volé au secours de la victoire, après avoir utilisé la bombe atomique contre le Japon, le bilan était déjà bien lourd.


On rajoutera néanmoins une petite louche avec la « dénazification ». En effet, arrivés à Berlin, les Étasuniens récupérèrent tous les nazis utiles (en particulier les scientifiques, dont Von Braun) qu’ils pouvaient trouver et les ont expédiés Outre-Atlantique. Ce sont quelques milliers d’entre eux qui firent la traversée…


Enfin, nos braves Ricains ont ardemment soutenu les « chasseurs » de nazis (tels le couple Klarsfeld), mais à une condition : qu’ils aillent les chercher où ils voulaient…sauf sur le sol étasunien !

Bref, le débarquement libérateur est un sanglant conte de fée.

D.R.

 

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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 11:00

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François Hollande et le peuple français saluent la mémoire de tous ceux qui ont contribué au débarquement du 6 juin sur les côtes normandes. L'Afrique n'est pas conviée. Pourtant, sa contribution a été importante. Une énième ingratitude pour cet éditorialiste guinéen.

 

http://www.courrierinternational.com/files/imagecache/article/2014/06/0606-DDayAfri.jpg
Le 6 juin 2014, au Château de Benouville, à l'occasion de la commémoration du 6 juin 1944 -AFP/Saul Loeb
Pas de représentants de l’UA [Union africaine], de chefs d’Etat ou d’anciens combattants en provenance de l’Afrique. En soi, c’est là une négation du sacrifice que les Africains ont consenti aux Alliés pour que le débarquement et, plus globalement, la victoire soit possible. Mais ils n’en sont pas à leur première ! 

Naturellement, si l’on considère uniquement ce qui s’est passé à la date du 6 juin, on pourrait ne pas voir l’éminent rôle qui a été celui de l’Afrique et des Africains dans la victoire des forces alliées. Si l’on se met dans cette perspective des plus étroites, on comprendrait que Barack Obama, la Reine Elisabeth II ou encore Stephen Harper soient aux premières loges. De ce point de vue, on comprendrait même que les ennemis d’hier que sont notamment l’Allemagne, la Pologne, l’Italie, etc. soient également conviés. De ce point de vue donc, même la venue du turbulent Vladimir Poutine ne saurait surprendre. Et c’est décidément ainsi que les organisateurs de la cérémonie d’aujourd’hui perçoivent les choses. 

Aucun tirailleur 

Autrement, l’Afrique aurait au moins été représentée parmi les 800 vétérans étrangers attendus. Malheureusement, aucun tirailleur ne sera du rendez-vous. Ils ont été oubliés. Comme ils l’ont toujours été, du reste. De la part de la France et du monde, c’est une ingratitude flagrante à l’égard du continent africain. Parce qu’en effet, s’il est vrai que les Africains n’ont peut-être pas fait partie des troupes qui ont débarqué en Normandie, ils étaient là durant tout le processus qui a précédé ce jour historique. 

L’Afrique était notamment là, servant d’assise territoriale et de cadre de repositionnement pour les forces alliées. Si elles n’avaient pas eu l’Afrique comme base arrière, les puissances alliées auraient certainement souffert de l’occupation du canal de Suez par l’Italie ou par celle des territoires asiatiques par les Japonais.

249 000 Africains mobilisés 

Or, l’implication du continent berceau de l’humanité ne s’était point limitée à l’utilisation de ses ports et aéroports. Elle a également contribué à l’effort de guerre en y envoyant ses braves fils et en donnant de ses immenses richesses. A propos, des historiens estiment qu’entre 1940 et 1944, ce sont quelque 169 000 combattants qui furent mobilisés dans l’Ouest africain britannique. Pour ce qui est des colonies françaises, les mêmes auteurs estiment à 80 000 le nombre de combattants mobilisés dans le cadre des campagnes de “la France libre”. Une bonne partie n’est jamais revenue du front. L’Afrique fut également sollicitée pour participer aux dépenses militaires. 

L’ombre du discours de Dakar 

Comme on le voit donc, contrairement à ce qui est incarné dans la cérémonie de ce jour en Normandie, la contribution africaine à la victoire contre l’Allemagne nazie n’est pas des moindres. L’Afrique a offert son sol comme champ de bataille, ses fils comme combattants et ses avoirs comme contributions financières. Mais 70 ans après, on fait comme si elle n’avait rien fait. C’est à croire que l’objectif est de falsifier l’Histoire, en gommant la partition que les Africains y ont jouée. 

Décidément, [l’ancien président français] Nicolas Sarkozy n’est peut-être pas le seul à penser que ''l’Afrique n’est pas assez entrée dans l’histoire'' ! En vérité, certains maîtres à penser tiennent toujours à la ''débarquer'' de l’Histoire. Mais, ça, c’est une autre histoire…

 

Source : Courrier international 

 

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L’Afrique oubliée des cérémonies de commémoration du débarquement

 

SAMEDI 7 JUIN 2014 / PAR ANTOINE GANNE

 

http://www.afrik.com/local/cache-vignettes/L200xH299/arton40707-80fa0.jpgAlors que Barack Obama, Vladimir Poutine ou la reine d’Angleterre ont été accueillis en grande pompe par la France et François Hollande, l’Afrique a été la grande oubliée de ces cérémonies. Pourtant les « tirailleurs sénégalais » ont écrit dans le sang l’histoire de la France lors de la seconde guerre mondiale. Venant d’Afrique Noire et du Maghreb, compagnons du Général De Gaulle dès le début de la Résistance, ils n’ont pas eu la reconnaissance de leurs pairs et de l’Histoire.

 

Commémoration du D-Day : où sont les tirailleurs ? 20 300 Maghrébins et 21 500 Africains sont tombés pour la libération de la France. Mais cette dernière semble l’avoir oublié.

 

Retour en quelques articles sur la place des soldats africains dans le conflit.

 

- L’armée de la France libre était africaine : 
- Le Tata sénégalais de Chasselay : Un cimetière à la mémoire de l’héroïsme des Africains tombés pour la France 
- La France rend hommage à la « Force Noire » : Jean-Marie Bockel et Rama Yade ont célébré la mémoire des soldats noirs tombés pour la France pendant la Grande Guerre 
- Appel du 18 juin : critique de l’esprit français et hommage aux soldats africains : Tribune de Raphaël Adjobi 
- France : l’Assemblée entérine la revalorisation des pensions des anciens combattants des ex-colonies 84.000 anciens soldats sont concernés. Les députés français ont entériné à l’unanimité la revalorisation des pensions des anciens combattants des ex-colonies françaises. 
- France : Un mémorial pour les soldats musulmans morts à Verdun

 

http://t.co/O5zq9uORGp

 

 


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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 23:00

Par Annie Lacroix-Riz, historienne

annielacroixriz1--3-.jpgLe triomphe du mythe de la libération américaine de l’Europe

En juin 2004, lors du 60e anniversaire (et premier décennal célébré au XXIe siècle) du « débarquement allié » en Normandie, à la question « Quelle est, selon vous, la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne » l’Ifop afficha une réponse strictement inverse de celle collectée en mai 1945 : soit respectivement pour les États-Unis, 58 et 20%, et pour l’URSS, 20 et 57% [1]. Du printemps à l’été 2004 avait été martelé que les soldats américains avaient, du 6 juin 1944 au 8 mai 1945, sillonné l’Europe « occidentale » pour lui rendre l’indépendance et la liberté que lui avait ravies l’occupant allemand et que menaçait l’avancée de l’armée rouge vers l’Ouest. Du rôle de l’URSS, victime de cette « très spectaculaire [inversion des pourcentages]avec le temps » [2], il ne fut pas question. Le (70e) cru 2014 promet pire sur la présentation respective des « Alliés » de Deuxième Guerre mondiale, sur fond d’invectives contre l’annexionnisme russe en Ukraine et ailleurs [3].


La légende a progressé avec l’expansion américaine sur le continent européen planifiée à Washington depuis 1942 et mise en œuvre avec l’aide du Vatican, tuteur des zones catholiques et administrateur, avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale de la « sphère d’influence “occidentale” » [4].

 

Conduite en compagnie de et en concurrence avec la RFA (puis l’Allemagne réunifiée), cette poussée vers l’Est a pris un rythme effréné depuis la « chute du Mur de Berlin » (1989) : elle a pulvérisé les « buts de guerre » que Moscou avait revendiqués en juillet 1941 et atteints en 1944 (récupération du territoire de 1939-1940) et 1945 (acquisition d’une sphère d’influence recouvrant l’ancien « cordon sanitaire » d’Europe centrale et orientale, vieille voie germanique d’invasion de la Russie) [5]. Le projet américain avançait si vite qu’Armand Bérard, diplomate en poste à Vichy et, après la Libération, conseiller d’ambassade à Washington (décembre 1944) puis à Bonn (août 1949), prédit en février 1952 : « les collaborateurs du Chancelier [Adenauer] considèrent en général que le jour où l’Amérique sera en mesure de mettre en ligne une force supérieure, l’URSS se prêtera à un règlement dans lequel elle abandonnera les territoires d’Europe Centrale et Orientale qu’elle domine actuellement. » [6] Les prémonitions, alors effarantes, de Bérard-Cassandre, sont en mai-juin 2014 dépassées : l’ancienne URSS, réduite à la Russie depuis 1991, est menacée à sa porte ukrainienne.


L’hégémonie idéologique « occidentale » accompagnant ce Drang nach Osten a été secondée par le temps écoulé depuis la Deuxième Guerre mondiale. Avant la Débâcle, « l’opinion française » s’était fait « dindonn[er] par les campagnes “idéologiques” » transformant l’URSS en loup et le Reich en agneau. La grande presse, propriété du capital financier, l’avait persuadée que l’abandon de l’alliée tchécoslovaque lui vaudrait préservation durable de la paix.« Une telle annexion sera et ne peut être qu’une préface à une guerre qui deviendra inévitable, et au bout des horreurs de laquelle la France courra le plus grand risque de connaître la défaite, le démembrement et la vassalisation de ce qui subsistera du territoire national comme État en apparence indépendant », avait averti, deux semaines avant Munich, une autre Cassandre du haut État-major de l’armée [7]. Trompée et trahie par ses élites, « la France » connut le destin prévu mais ses ouvriers et employés, subissant 50% de baisse des salaires réels et perdant 10-12 kg entre 1940 et 1944, se laissèrent moins « dindonn[er] par les campagnes “idéologiques” ».


Ils perçurent certes les réalités militaires plus tard que « les milieux bien informés », mais, en nombre croissant au fil des mois, ils suivirent sur les atlas ou les cartes de la presse collaborationniste l’évolution du « front de l’Est ». Ils comprirent que l’URSS, qui réclamait en vain depuis juillet 1941 l’ouverture, à l’Ouest, d’un « second front » allégeant son martyre, portait seule le poids de la guerre. L’« enthousiasme » que suscita en eux la nouvelle du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (8 novembre 1942) était « éteint » au printemps suivant : « Aujourd’hui tous les espoirs sont tournés vers la Russie dont les succès remplissent de joie la population tout entière […] Toute propagande du parti communiste est devenue inutile […] la comparaison trop facile entre l’inaction inexplicable des uns et l’héroïque activité des autres prépare des jours pénibles à ceux qui s’inquiètent du péril bolchevique », trancha un rapport d’avril 1943 destiné au BCRA gaulliste [8].


Si duper les générations qui avaient conservé le souvenir du conflit était délicat, l’exercice est aujourd’hui devenu aisé. À la disparition progressive de ses témoins et acteurs s’est ajouté l’effondrement du mouvement ouvrier radical. Le PCF, « parti des fusillés », a longtemps informé largement, bien au-delà de ses rangs, sur les réalités de cette guerre. Ce qui en demeure en traite moins volontiers dans sa presse, elle-même en voie de disparition, voire bat sa coulpe sur le passé « stalinien » contemporain de sa Résistance. L’idéologie dominante, débarrassée d’un sérieux obstacle, a conquis l’hégémonie sur ce terrain comme sur les autres. La sphère académique n’oppose plus rien (voire s’associe) à l’intoxication déchaînée dans la presse écrite et audiovisuelle ou le cinéma [9]. Or, les préparatifs et objectifs du 6 juin 1944 ne sont éclairés ni par le film Il faut sauver le soldat Ryan ni par le long documentaire Apocalypse.

La Pax Americana vue par Armand Bérard en juillet 1941

C’est bien avant le « tournant » de Stalingrad (janvier-février 1943) que les élites françaises saisirent les conséquences américaines de la situationmilitaire née de la « résistance […] farouche du soldat russe ». En témoigne le rapport daté de la mi-juillet 1941 que le général Paul Doyen, président de la délégation française à la Commission allemande d’armistice de Wiesbaden, fit rédiger par son collaborateur diplomatique Armand Bérard [10] :

1° Le Blitzkrieg était mort. « Le tour pris par les opérations » contredisait le pronostic des « dirigeants [du] IIIème Reich [qui…] n’avaient pas prévu une résistance aussi farouche du soldat russe, un fanatisme aussi passionné de la population, une guérilla aussi épuisante sur les arrières, des pertes aussi sérieuses, un vide aussi complet devant l’envahisseur, des difficultés aussi considérables de ravitaillement et de communications.


Les batailles gigantesques de tanks et d’avions, la nécessité, en l’absence de wagons à écartement convenable, d’assurer par des routes défoncées des transports de plusieurs centaines de kilomètres entraînent, pour l’Armée allemande, une usure de matériel et une dépense d’essence qui risquent de diminuer dangereusement ses stocks irremplaçables de carburants et de caoutchouc. Nous savons que l’État-Major allemand a constitué trois mois de réserves d’essence. II faut qu’une campagne de trois mois lui permette de réduire à merci le communisme soviétique, de rétablir l’ordre en Russie sous un régime nouveau, de remettre en exploitation toutes les richesses naturelles du pays et en particulier les gisements, du Caucase. Cependant, sans souci de sa nourriture de demain, le Russe incendie au lance-flamme ses récoltes, fait sauter ses villages, détruit son matériel roulant, sabote ses exploitations ».


2° Le risque d’une défaite allemande (longuement détaillé par Bérard) contraignait les maîtres de la France à rallier un autre protecteur que l’impérialisme « continental » choisi depuis la « Réconciliation » des années 1920. Un tel tournant s’avérant impossible « dans les mois à venir », on passerait avec doigté de l’hégémonie allemande à l’américaine, inéluctable. Car « déjà les États-Unis sont sortis seuls vainqueurs de la guerre de 1918 : ils en sortiront plus encore du conflit actuel. Leur puissance économique, leur haute civilisation, le chiffre de leur population, leur influence croissante sur tous les continents, l’affaiblissement des États européens qui pouvaient rivaliser avec eux font que, quoi qu’il arrive, le monde devra, dans les prochaines décades, se soumettre à la volonté des États-Unis. » [11] Bérard distinguait donc dès juillet 1941 le futur vainqueur militaire soviétique – que le Vatican identifia clairement peu après [12] ‑, que la guerre d’attrition allemande épuiserait, du « seul vainqueur », par « puissance économique », qui pratiquerait dans cette guerre comme dans la précédente la « stratégie périphérique ».

« Stratégie périphérique » et Pax Americana contre l’URSS

Les États-Unis, n’ayant jamais souffert d’occupation étrangère ni d’aucune destruction depuis la soumission du Sud agricole (esclavagiste) au Nord industriel, avaient cantonné leur armée permanente à des missions aussi impitoyables qu’aisées, avant (et éventuellement depuis) l’ère impérialiste : liquidation des populations indigènes, soumission de voisins faibles (« l’arrière-cour » latino-américaine) et répression intérieure. Pour l’expansion impériale, la consigne du chantre de l’impérialisme Alfred Mahan ‑ développer indéfiniment la Marine ‑, s’était enrichie sous ses successeurs des mêmes prescriptions concernant l’aviation [13]. Mais la modestie de leurs forces armées terrestres dictait leur incapacité dans un conflit européen. Victoire une fois acquise par pays interposé, fournisseur de la « chair à canon » (« canon fodder »), des forces américaines tardivement déployées investiraient, comme à partir du printemps 1918, le territoire à contrôler : désormais, ce serait à partir de bases aéronavales étrangères, celles d’Afrique du Nord s’ajoutant depuis novembre 1942 aux britanniques [14].


L’Entente tripartite (France, Angleterre, Russie) s’était en 1914 partagé le rôle militaire, finalement dévolu, vu le retrait russe, à la France surtout. C’est l’URSS seule qui l’assumerait cette fois dans une guerre américaine qui, selon l’étude secrète de décembre 1942 du Comité des chefs d’États-majors interarmées (Joint Chiefs of Staff, JCS), se fixait pour norme d’« ignorer les considérations de souveraineté nationale » des pays étrangers. En 1942-1943, le JCS 1° tira du conflit en cours (et du précédent) la conclusion que la prochaine guerre aurait « pour épine dorsale les bombardiers stratégiques américains » et que, simple « instrument de la politique américaine, une armée internationale » chargée des tâches subalternes (terrestres)« internationaliserait et légitimerait la puissance américaine » ; et 2° dressa l’interminable liste des bases d’après-guerre sillonnant l’univers, colonies des « alliés » comprises (JCS 570) : rien ne pourrait nous conduire à « tolérer des restrictions à notre capacité à faire stationner et opérer l’avion militaire dans et au-dessus de certains territoires sous souveraineté étrangère », trancha le général Henry Arnold, chef d’état-major de l’Air, en novembre 1943 [15].


La « Guerre froide » transformant l’URSS en « ogre soviétique » [16] débriderait les aveux sur la tactique subordonnant l’usage de la « chair à canon » des alliés (momentanés) aux objectifs des « bombardements stratégiques américains ». En mai 1949, Pacte atlantique signé (le 4 avril), Clarence Cannon, président de la commission des Finances de la Chambre des Représentants (House Committee on Appropriations) glorifia les fort coûteux « bombardiers terrestres de grand raid capables de transporter la bombe atomique qui “en trois semaines auraient pulvérisé tous les centres militaires soviétiques” » et se félicita de la « contribution » qu’apporteraient nos « alliés […] en envoyant les jeunes gens nécessaires pour occuper le territoire ennemi après que nous l’aurons démoralisé et anéanti par nos attaques aériennes. […] Nous avons suivi un tel plan pendant la dernière guerre » [17].


Les historiens américains Michael Sherry et Martin Sherwin l’ont montré : c’est l’URSS, instrument militaire de la victoire, qui était la cible simultanée des futures guerres de conquête – et non le Reich, officiellement désigné comme ennemi « des Nations unies » [18]. On comprend pourquoi en lisant William Appleman Williams, un des fondateurs de « l’école révisionniste » (progressiste) américaine. Sa thèse sur « les relations américano-russes de 1781 à 1947 » (1952) a démontré que l’impérialisme américain ne supportait aucune limitation à sa sphère d’influence mondiale, que la « Guerre froide », née en 1917 et non en 1945-1947, avait des fondements non idéologiques mais économiques, et que la russophobie américaine datait de l’ère impérialiste [19]. « L’entente [russo-américaine] lâche et informelle […] s’était rompue sur les droits de passage des chemins de fer [russes] de Mandchourie méridionale et de l’Est chinois entre 1895 et 1912 ». Les Soviets eurent au surplus l’audace d’exploiter eux-mêmes leur caverne d’Ali Baba, soustrayant aux capitaux américains leur immense territoire (22 millions de km2). Voilà ce qui généra « la continuité, de Theodore Roosevelt et John Hay à Franklin Roosevelt en passant par Wilson, Hugues et Hoover, de la politique américaine en Extrême-Orient » [20] ‑ mais aussi en Afrique et en Europe, autres champs privilégiés « d’un partage et d’un repartage du monde » [21] américains renouvelés sans répit depuis 1880-1890.


Washington prétendait opérer ce « partage-repartage » à son bénéfice exclusif, raison fondamentale pour laquelle Roosevelt mit son veto à toute discussion en temps de guerre avec Staline et Churchill sur la répartition des « zones d’influence ». L’arrêt des armes lui assurerait la victoire militaire à coût nul, vu l’état pitoyable de son grand rival russe, ravagé par l’assaut allemand [22]. En février-mars 1944, le milliardaire Harriman, ambassadeur à Moscou depuis 1943, s’accordait avec deux rapports des services « russes » du Département d’État (« Certains aspects de la politique soviétique actuelle » et « La Russie et l’Europe orientale ») pour penser que l’URSS, « appauvrie par la guerre et à l’affût de notre assistance économique […,] un de nos principaux leviers pour orienter une action politique compatible avec nos principes », n’aurait même pas la force d’empiéter sur l’Est de l’Europe bientôt américaine.

 

Elle se contenterait pour l’après-guerre d’une promesse d’aide américaine, ce qui nous permettrait « d’éviter le développement d’une sphère d’influence de l’Union Soviétique sur l’Europe orientale et les Balkans » [23]. Pronostic manifestant un optimisme excessif, l’URSS n’ayant pas renoncé à s’en ménager une.

La Pax Americana dans le tronçon français de la zone d’influence

Les plans de paix synarchique…


Ce « levier » financier était, tant à l’Ouest qu’à l’Est, « une des armes les plus efficaces à notre disposition pour influer sur les événements politiques européens dans la direction que nous désirons » [24].


En vue de cette Pax Americana, la haute finance synarchique, cœur de l’impérialisme français particulièrement représenté outre-mer – Lemaigre-Dubreuil, chef des huiles Lesieur (et de sociétés pétrolières), le président de la banque d’Indochine Paul Baudouin, dernier ministre des Affaires étrangères de Reynaud et premier de Pétain, etc. –, négocia, plus activement depuis le second semestre 1941, avec le financier Robert Murphy, délégué spécial de Roosevelt en Afrique du Nord. Futur premier conseiller du gouverneur militaire de la zone d’occupation américaine en Allemagne et un des chefs des services de renseignements, de l’Office of Strategic Services (OSS) de guerre à la Central Intelligence Agency de 1947, il s’était installé à Alger en décembre 1940. Ce catholique intégriste y préparait le débarquement des États-Unis en Afrique du Nord, tremplin vers l’occupation de l’Europe qui commencerait par le territoire français quand l’URSS s’apprêterait à franchir ses frontières de 1940-1941 pour libérer les pays occupés [25]. Ces pourparlers secrets furent tenus en zone non occupée, dans « l’empire », via les « neutres », des pro-hitlériens Salazar et Franco, sensibles aux sirènes américaines, aux Suisses et aux Suédois, et via le Vatican, aussi soucieux qu’en 1917-1918 d’assurer une paix douce au Reich vaincu. Prolongés jusqu’à la fin de la guerre, ils inclurent dès 1942 des plans de « retournement des fronts », contre l’URSS, qui percèrent avant la capitulation allemande [26] mais n’eurent plein effet qu’après les 8-9 mai 1945.


Traitant d’affaires économiques immédiates (en Afrique du Nord) et futures (métropolitaines et coloniales pour l’après-Libération) avec les grands synarques, Washington comptait aussi sur eux pour évincer de Gaulle, également haï des deux parties. En aucun cas parce qu’il était une sorte de dictateur militaire insupportable, conformément à une durable légende, au grand démocrate Roosevelt. De Gaulle déplaisait seulement parce que, si réactionnaire qu’il eût été ou fût, il tirait sa popularité et sa force de la Résistance intérieure (surtout communiste) : c’est à ce titre qu’il entraverait la mainmise totale des États-Unis, alors qu’un « Vichy sans Vichy » offrirait des partenaires honnis du peuple, donc aussi dociles « perinde ac cadaver » aux injonctions américaines qu’ils l’étaient aux ordres allemands. Cette formule américaine, finalement vouée à l’échec vu le rapport de forces général et français, eut donc pour héros successifs, de 1941 à 1943, les cagoulards vichystes Weygand, Darlan puis Giraud, champions avérés de dictature militaire [27], si représentatifs du goût de Washington pour les étrangers acquis à la liberté de ses capitaux et à l’installation de ses bases aéronavales [28].


On ne s’efforçait pas d’esquiver de Gaulle pour subir les Soviets : épouvantés par l’issue de la bataille de Stalingrad, les mêmes financiers français dépêchèrent aussitôt à Rome leur tout dévoué Emmanuel Suhard, instrument depuis 1926 de leurs plans de liquidation de la République. Le cardinal-archevêque (de Reims) avait été, la Cagoule ayant opportunément en avril 1940 liquidé son prédécesseur Verdier, nommé à Paris en mai juste après l’invasion allemande (du 10 mai) : ses mandants et Paul Reynaud, complice du putsch Pétain-Laval imminent, l’envoyèrent amorcer à Madrid le 15 mai, via Franco, les tractations de « Paix » (capitulation) avec le Reich [29]. Suhard fut donc à nouveau chargé de préparer, en vue de la Pax Americana, les pourparlers avec le nouveau tuteur : il devait demander à Pie XII de poser « à Washington », via Myron Taylor, ancien président de l’US Steel et depuis l’été 1939 « représentant personnel » de Roosevelt « auprès du pape », « la question suivante : “Si les troupes américaines sont amenées à pénétrer en France, le gouvernement de Washington s’engage-t-il à ce que l’occupation américaine soit aussi totale que l’occupation allemande  ?” », à l’exclusion de toute « autre occupation étrangère (soviétique). Washington a répondu que les États-Unis se désintéresseraient de la forme future du gouvernement de la France et qu’ils s’engageaient à ne pas laisser le communisme s’installer dans le pays » [30]. La bourgeoisie, nota un informateur du BCRA fin juillet 1943,« ne croyant plus à la victoire allemande, compte […] sur l’Amérique pour lui éviter le bolchevisme. Elle attend le débarquement anglo-américain avec impatience, tout retard lui apparaissant comme une sorte de trahison ». Ce refrain fut chanté jusqu’à la mise en œuvre de l’opération « Overlord » [31].


… contre les espérances populaires


Au « bourgeois français [qui avait] toujours considéré le soldat américain ou britannique comme devant être naturellement à son service au cas d’une victoire bolchevique », les RG opposaient depuis février 1943 « le prolétariat », qui exultait : « les craintes de voir “sa” victoire escamotée par la haute finance internationale s’estompent avec la chute de Stalingrad et l’avance générale des soviets » [32]. De ce côté, à la rancœur contre l’inactionmilitaire des Anglo-Saxons contre l’Axe s’ajouta la colère provoquée par leur guerre aérienne contre les civils, ceux des « Nations unies » compris. Les« bombardements stratégiques américains », ininterrompus depuis 1942, frappaient les populations mais épargnaient les Konzerne partenaires, IG Farben en tête comme le rapporta en novembre « un très important industriel suédois en relations étroites avec [le géant chimique], retour d’un voyage d’affaires en Allemagne » : à Francfort, « les usines n’ont pas souffert », à Ludwigshafen, « les dégâts sont insignifiants », à Leverkusen, « les usines de l’IG Farben […] n’ont pas été bombardées » [33].


Rien ne changea jusqu’en 1944, où un long rapport de mars sur « les bombardements de l’aviation anglo-américaine et les réactions de la population française » exposa les effets de « ces raids meurtriers et inopérants » : l’indignation enflait tant depuis 1943 qu’elle ébranlait l’assise du contrôle américain imminent du territoire. Depuis septembre 1943 s’étaient intensifiées les attaques contre la banlieue de Paris, où les bombes étaient comme« jetées au hasard, sans but précis, et sans le moindre souci d’épargner des vies humaines ». Nantes avait suivi, Strasbourg, La Bocca, Annecy, puis Toulon, qui avait « mis le comble à la colère des ouvriers contre les Anglo-Saxons » : toujours les mêmes morts ouvriers et peu ou pas d’objectifs industriels touchés. Les opérations préservaient toujours l’économie de guerre allemande, comme si les Anglo-Saxons « craignaient de voir finir la guerre trop vite ». Ainsi trônaient intacts les hauts-fourneaux, dont la « destruction paralyserait immédiatement les industries de transformation, qui cesseraient de fonctionner faute de matières premières ». Se répandait « une opinion très dangereuse […] dans certaines parties de la population ouvrière qui a été durement frappée par les raids. C’est que les capitalistes anglo-saxons ne sont pas mécontents d’éliminer des concurrents commerciaux, et en même temps de décimer la classe ouvrière, de la plonger dans un état de détresse et de misère qui lui rendra plus difficile après la guerre la présentation de ses revendications sociales. Il serait vain de dissimuler que l’opinion française est, depuis quelque temps, considérablement refroidie à l’égard des Anglo-Américains », qui reculent toujours devant « le débarquement promis […]. La France souffre indiciblement […] Les forces vives du pays s’épuisent à une cadence qui s’accélère de jour en jour, et la confiance dans les alliés prend une courbe descendante. […] Instruits par la cruelle réalité des faits, la plupart des ouvriers portent désormais tous leurs espoirs vers la Russie, dont l’armée est, à leur avis, la seule qui puisse venir à bout dans un délai prochain de la résistance des Allemands » [34].


C’est donc dans une atmosphère de rancœur contre ces « alliés » aussi bienveillants pour le Reich qu’avant et après 1918 qu’eut lieu leur débarquement du 6 juin 1944. Colère et soviétophilie populaires persistèrent, donnant au PCF un écho qui inquiétait l’État gaulliste imminent : « le débarquement a enlevé à sa propagande une part de sa force de pénétration », mais « le temps assez long qu’ont mis les armées anglo-américaines à débarquer sur le sol français a été exploité pour démontrer que seule l’armée russe était en mesure de lutter efficacement contre les nazis. Les morts provoquées par les bombardements et les douleurs qu’elles suscitent servent également d’éléments favorables à une propagande qui prétend que les Russes se battent suivant les méthodes traditionnelles et ne s’en prennent point à la population civile » [35].


Le déficit de sympathie enregistré dans ce morceau initial de la sphère d’influence américaine se maintint entre la Libération de Paris et la fin de la guerre en Europe, comme l’attestent les sondages de l’Ifop d’après-Libération, parisien (« du 28 août au 2 septembre 1944 ») et de mai 1945, national (déjà cité) [36]. Il fut après-guerre, on l’a dit, d’abord progressivement, puis brutalement comblé. Il n’est donc plus grand monde pour rappeler qu’après la bataille des Ardennes (décembre 1944-janvier 1945), seuls combats importants livrés par les Anglo-Saxons contre des troupes allemandes (9 000 morts américains) [37], le haut-commandement de la Wehrmacht négocia fébrilement sa reddition « aux armées anglo-américaines et le report des forces à l’Est » ; 
que, fin mars 1945, « 26 divisions allemandes demeuraient sur le front occidental », à seule fin d’évacuation « vers l’Ouest » par les ports du Nord,« contre 170 divisions sur le front de l’Est », qui combattirent farouchement jusqu’au 9 mai (date de la libération de Prague) [38] ; 
que le libérateur américain, qui avait doublé à la faveur de la guerre son revenu national, avait sur les fronts du Pacifique et d’Europe perdu 290 000 soldats de décembre 1941 à août 1945 [39] : soit l’effectif soviétique tombé dans les dernières semaines de la chute de Berlin, et 1% du total des morts soviétiques de la « Grande guerre patriotique », près de 30 millions sur 50.


Du 6 juin 1944 au 9 mai 1945, Washington acheva de mettre en place tout ou presque pour rétablir le « cordon sanitaire » que les rivaux impérialistes anglais et français avaient édifié en 1919 ; et pour transformer en bête noire le pays le plus chéri des peuples d’Europe (français inclus). La légende de la « Guerre froide » mériterait les mêmes correctifs que celle de l’exclusive libération américaine de l’Europe [40].


Autres textes concernant le travail d’Annie Lacroix-Riz sur La faute à Diderot : 
-  Industriels et banquiers français sous l’occupation
-  Vichy et l’assassinat de la République 
-  La pologne dans la stratégie extérieure de la France (octobre 38-août 39)

Notes :

[1] Frédéric Dabi, « 1938-1944 : Des accords de Munich à la libération de Paris ou l’aube des sondages d’opinion en France », février 2012,http://www.revuepolitique.fr/1938-1..., chiffres extraits du tableau, p. 5. Total inférieur à 100 : 3 autres données : Angleterre ; 3 pays ; sans avis.

[2] Ibid., p. 4.

[3] Campagne si délirante qu’un journal électronique lié aux États-Unis a le 2 mai 2014 a prôné quelque pudeur sur l’équation CIA-démocratiehttp://www.huffingtonpost.fr/charle...

[4] Annie Lacroix-Riz, Le Vatican, l’Europe et le Reich 1914-1944, Paris, Armand Colin, 2010 (2e édition), passim.

[5] Lynn E. Davis, The Cold War begins […] 1941-1945, Princeton, Princeton UP, 1974 ; Lloyd Gardner, Spheres of influence […], 1938-1945, Chicago, Ivan R. Dee, 1993 ; Geoffrey Roberts, Stalin’s Wars : From World War to Cold War, 1939-1953. New Haven & London : Yale University Press, 2006, traduction chez Delga, septembre 2014.

[6] Tél. 1450-1467 de Bérard, Bonn, 18 février 1952, Europe généralités 1949-1955, 22, CED, archives du ministère des Affaires étrangères (MAE).

[7] Note État-major, anonyme, 15 septembre 1938 (modèle et papier des notes Gamelin), N 579, Service historique de l’armée de terre (SHAT).

[8] Moral de la région parisienne, note reçue le 22 avril 1943, F1a, 3743, Archives nationales (AN).

[9] Lacroix-Riz, L’histoire contemporaine toujours sous influence, Paris, Delga-Le temps des cerises, 2012.

[10] Revendication de paternité, t. 1 de ses mémoires, Un ambassadeur se souvient. Au temps du danger allemand, Paris, Plon, 1976, p. 458, vraisemblable, vu sa correspondance du MAE.

[11] Rapport 556/EM/S au général Koeltz, Wiesbaden, 16 juillet 1941, W3, 210 (Laval), AN.

[12] Les difficultés « des Allemands » nous menacent, se lamenta fin août Tardini, troisième personnage de la secrétairerie d’État du Vatican, d’une issue « telle que Staline serait appelé à organiser la paix de concert avec Churchill et Roosevelt », entretien avec Léon Bérard, lettre Bérard, Rome-Saint-Siège, 4 septembre 1941, Vichy-Europe, 551, archives du ministère des Affaires étrangères (MAE).

[13] Michael Sherry, Preparation for the next war, American Plans for postwar defense, 1941-1945, New Haven, Yale University Press, 1977, chap. 1, dont p. 39.

[14] Exemples français et scandinave (naguère fief britannique), Lacroix-Riz, Le Maghreb : allusions et silences de la chronologie Chauvel, La Revue d’Histoire Maghrébine, Tunis, février 2007, p. 39-48 ; Les Protectorats d’Afrique du Nord entre la France et Washington du débarquement à l’indépendance 1942-1956, Paris, L’Harmattan, 1988, chap. 1 ; « L’entrée de la Scandinavie dans le Pacte atlantique (1943-1949) : une indispensable “révision déchirante” », guerres mondiales et conflits contemporains (gmcc), 5 articles, 1988-1994, liste, http://www.historiographie.info/cv.html.

[15] Sherry, Preparation, p. 39-47 (citations éparses).

[16] Sarcasme de l’ambassadeur américain H. Freeman Matthews, ancien directeur du bureau des Affaires européennes, dépêche de Dampierre n° 1068, Stockholm, 23 novembre 1948, Europe Généralités 1944-1949, 43, MAE.

[17] Tél. Bonnet n° 944-1947, Washington, 10 mai 1949, Europe généralités 1944-1949, 27, MAE, voir Lacroix-Riz, « L’entrée de la Scandinavie », gmcc, n° 173, 1994, p. 150-151 (150-168).

[18] Martin Sherwin, A world destroyed. The atomic bomb and the Grand Alliance, Alfred a Knopf, New York, 1975 ; Sherry Michael, Preparation ; The rise of American Air Power : the creation of Armageddon, New Haven, Yale University Press, 1987 ; In the shadow of war : the US since the 1930’s, New Haven, Yale University Press, 1995.

[19] Williams, Ph.D., American Russian Relations, 1781-1947, New York, Rinehart & Co., 1952, et The Tragedy of American Diplomacy, Dell Publishing C°, New York, 1972 (2e éd).

[20] Richard W. Van Alstyne, recension d’American Russian Relations, The Journal of Asian Studies, vol. 12, n° 3, 1953, p. 311.

[21] Lénine, L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, Essai de vulgarisation, Paris, Le Temps des cerises, 2001 (1e édition, 1917), p. 172. Souligné dans le texte.

[22] Élément clé de l’analyse révisionniste, dont Gardner, Spheres of influence, essentiel.

[23] Tél. 861.01/2320 de Harriman, Moscou, 13 mars 1944, Foreign Relations of the United States 1944, IV, Europe, p 951 (en ligne).

[24Ibid.

[25] Lacroix-Riz, Politique et intérêts ultra-marins de la synarchie entre Blitzkrieg et Pax Americana, 1939-1944, in Hubert Bonin et al., Les entreprises et l’outre-mer français pendant la Seconde Guerre mondiale, Pessac, MSHA, 2010, p. 59-77 ; Le Maghreb : allusions et silences de la chronologie Chauvel , La Revue d’Histoire Maghrébine, Tunis, février 2007, p. 39-48.

[26] Dont la capitulation de l’armée Kesselring d’Italie, opération Sunrise négociée en mars-avril 1945 par Allen Dulles, chef de l’OSS-Europe en poste à Berne, avec Karl Wolff, « chef de l’état-major personnel de Himmler » responsable de « l’assassinat de 300 000 juifs », qui ulcéra Moscou. Lacroix-Riz, Le Vatican, chap. 10, dont p. 562-563, et Industriels et banquiers français sous l’Occupation, Paris, Armand Colin, 2013, chap. 9.

[27] Jean-Baptiste Duroselle, L’Abîme 1939-1945, Paris, Imprimerie nationale, 1982, passim ; Lacroix-Riz,  Quand les Américains voulaient gouverner la FranceLe Monde diplomatique, mai 2003, p. 19 ; Industriels..., chap. 9.

[28] David F Schmitz, Thank God, they’re on our side. The US and right wing dictatorships, 1921-1965, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1999.

[29] Index Suhard Lacroix-Riz, Le choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930, et De Munich à Vichy, l’assassinat de la 3e République, 1938-1940, Paris, Armand Colin, 2010 (2e édition) et 2008.

[30] LIBE/9/14, 5 février 1943 (visite récente), F1a, 3784, AN. Taylor, Vatican, chap. 9-11 et index.

[31] Information d’octobre, reçue le 26 décembre 1943, F1a, 3958, AN, et Industriels, chap. 9.

[32] Lettre n° 740 du commissaire des RG au préfet de Melun, 13 février 1943, F7, 14904, AN.

[33] Renseignement 3271, arrivé le 17 février 1943, Alger-Londres, 278, MAE.

[34] Informations du 15 mai, diffusées les 5 et 9 juin 1944, F1a, 3864 et 3846, AN.

[35] Information du 13 juin, diffusée le 20 juillet 1944, « le PC à Grenoble », F1a, 3889, AN.

[36] M. Dabi, directeur du département Opinion de l’Ifop, phare de l’ignorance régnant en 2012 sur l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale, déplore le résultat de 1944 : « une très nette majorité (61%) considèrent que l’URSS est la nation qui a le plus contribué à la défaite allemande alors que les États-Unis et l’Angleterre, pourtant libérateurs du territoire national [fin août 1944 ??], ne recueillent respectivement que 29,3% et 11,5% », « 1938-1944 », p. 4, souligné par moi.

[37] Jacques Mordal, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Paris, Larousse, 1979, t. 1, p. 109-114.

[38] Gabriel Kolko, The Politics of War. The World and the United States Foreign Policy, 1943-1945, New York, Random House, 1969, chap. 13-14.

[39] Pertes « militaires uniquement », Pieter Lagrou, Les guerres, la mort et le deuil : bilan chiffré de la Seconde Guerre mondiale, in Stéphane Audoin-Rouzeau et al., dir., La violence de guerre 1914-1945, Bruxelles, Complexe, 2002, p. 322 (313-327).

[40] Bibliographie, Jacques Pauwels, Le Mythe de la bonne guerre : les USA et la Seconde Guerre mondiale, Bruxelles, Éditions Aden, 2012, 2e édition ; Lacroix-Riz, Aux origines du carcan européen, 1900-1960. La France sous influence allemande et américaine, Paris, Delga-Le temps des cerises, 2014.

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 09:12

Par Dominique Simonnot - 16/03/2014

 

http://rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/media/misc/2014/03/13/mines.jpgLe 26 octobre 1948 à Anzin, la troupe traverse les corons pour aller investir le dernier puits occupé par les mineurs grévistes (AFP Archives)

 

C’est une page d’histoire sociale française oubliée que raconte la journaliste Dominique Simonnot dans « Plus noir dans la nuit » : la grande grève des mineurs de 1948, durement réprimée à l’époque. Extraits.

Et René, pourquoi donc est-il arrêté ? Colette ne comprend pas. Un soir, à quelques encablures de chez eux, des vitres de la cité à la fosse 3 volent en éclats au moment où, tranquillement, ils sortent avec un copain d’une réunion d’information sur la grève, menée par Achille Legrand, un voisin, camarade de la CGT. Sans se presser, ils cheminent vers chez eux.


Au matin, René va prendre son tour de piquet de grève. Arrêté ! Et Tonton avec. Mon Dieu ! Ils en ont raflé plein ce jour-là, pour ces vitres brisées ! Une honte, s’indigne Colette.


Oui, ils sont communistes ! Et alors ? Ce ne sont pas des affolés, ni des vandales à tout casser. Cette grève, il la faut bien pour les salaires. Avez-vous vu les feuilles de paye ? Comment manger avec si peu ? Et René qui est si maigre.


Après ça, le pire, ce sont tous ces hommes repartant à la mine – escortés de militaires qui les protègent, comme les trouillards qu’ils sont. Ah, ils ne sont pas fiers, baissant les yeux dès qu’on cherche leur regard ! Colette les méprise, ces femmes qui laissent leurs hommes reprendre, c’est à cause de gens comme eux que la grève a raté.


René et elle en ont souvent parlé et ils étaient bien d’accord. Jamais elle ne lui demanderait de briser la grève. Jamais René ne lui ferait l’affront de marcher vers la fosse sous l’aile d’un policier.

« D’autres payent pour toi »

Le procès ? Ça va si vite. Elle en garde juste cette vision de René, avec tous ceux des Mines, arrivant par le côté, d’on ne sait où, et jugés l’un après l’autre à toute allure. Un mois de prison pour René. Et elle s’en va. De toute façon, elle allaite sa seconde fille et ne peut guère s’attarder.

Peu après, Colette et deux voisines croisent, chemin du Rutoir, un ouvrier qui rentre du travail.

 

Elles le raillent :


« Ça te regarde, hein de reprendre, quand d’autres payent pour toi... »


Voilà ce jaune qui prend peur, croit à l’attaque de furies. Il sort sa hache, les en menace. Eh bien, ce n’est pas lui qui est passé au tribunal, ce sont les trois femmes. Le juge leur flanque huit jours avec sursis. Franchement minable.

 

 

Aujourd’hui, en y repensant, Colette n’est pas peu fière de dire qu’au groupe de Béthune – celui de René – les gars étaient bien plus durs que ceux de Lens.


Un mois de prison, somme toute, ce n’est pas grand-chose : d’autres ont écopé de bien plus et aucun n’a pris des années.


Aux fenêtres, les hommes qui chantent

Ainsi se console Colette, son bébé au sein, en montant dans le bus de Béthune, avec les femmes de prisonniers. La veille, il lui faut passer au tribunal retirer le permis de visite et revenir le lendemain, munie du papelard,
faire la queue devant l’immense bâtisse. Il y en a du monde !


Ça s’énerve dans la file d’attente, bordée de policiers. Une fois, un flic la repousse méchamment, malgré le nourrisson qu’elle porte et avec son lait qui monte. Ça fait mal. « Salaud ! », murmure Colette en elle-même, sans oser le dire tout haut. Elle a assez d’ennuis sans, en plus, insulter un agent.


Avant d’entrer, sous la rotonde pénitentiaire, qui sert à tout surveiller, elle lève les yeux vers les hommes aux fenêtres, et les écoute qui crient, qui chantent la révolte. Un peu d’espoir et de chaleur qui font du bien.


Maintenant, elle est face à René, pour quinze minutes, pas plus, derrière une vitre. Impossible de se toucher. Pour sûr, ils ne risquent pas de faire un enfant. Et quoi se dire ? Coincés, des deux côtés, entre une autre famille et un autre prisonnier. Ils parlent des gosses, de la vie, elle lui dit qu’elle le soutient, l’épaule, qu’ils restent soudés, solidaires. Aussi vite arrivée, déjà repartie.


« Il croit quoi, Henri ? »

Jeanne, elle, ne décolère pas. Alors ça, il ne lui manquait que la prison à Henri ! Elle est enceinte et il faut, en plus, lui porter des oranges ! C’est normal, ça ? Ils sont peut-être enfermés là-dedans, mais leurs cellules, elles, sont ouvertes. Et ils sont tous là à se voir, à discuter, toute la journée, encore de politique, avec le docteur Versquel, avec Foulon, qui y sont aussi ! Alors vous croyez que c’est une vraie vie de prison ?


Ah non, hein ! Et bien sûr, c’est encore les femmes qui en bavent. Obligées de faire la route, dans le froid glacial, en autocar de Mazingarbe à Béthune, et ce n’est pas un petit trajet. Il croit quoi, Henri ? Que Jeanne n’a rien de mieux à faire ? Que c’est plaisant, avec son ventre rond, de faire la queue avec des centaines de visiteuses ? Il y pense, Henri ?


Et les enfants, il se demande, parfois, ce qu’ils vont devenir ? Voilà ce que Jeanne lui colle sous le nez, au parloir. Et aussi qu’elle n’aime pas venir ici ! Et que même sa mère n’est pas toujours d’accord avec lui, c’est dire. Mais rien à faire ! Henri a ses idées, et elles passent avant tout.


Et pendant qu’Henri s’égosille à brailler ses chants de victoire en prison, que Jeanne veille à bien vêtir ses enfants, elle n’a plus rien à se mettre. Pas de garde-robe. Et la misère, on la sent bien l’hiver, à marcher en savates,
sans même un paletot.


Encore heureux qu’il y ait le docteur Coucke et son épouse, qui habitent près de chez elle, une grande maison, à côté de la clinique Sainte-Barbe, devant le cinéma Masson – ou « Casino des Brebis ». En voyant Jeanne dans cet état, Mme Coucke – une femme d’une gentillesse qu’on peut à peine imaginer – lui donne un manteau chaud et des chaussures. Sauvée.


« Les traîtres s’en tirent bien »

Le 3 février 1949, le sort judiciaire des grévistes est au centre d’une violente polémique à l’Assemblée nationale. Le ministre de la Justice est pris à partie par le grand résistant Emmanuel d’Astier de la Vigerie :


« Aucune poursuite sérieuse contre la collaboration économique n’a été menée. Les peines prononcées ont été dérisoires et souvent n’ont pas été appliquées [...] ; des hommes qui ont amassé des fortunes, grâce à la collaboration, jouissent maintenant, pour une bonne part, tranquillement, de leur trahison. »


D’Astier poursuit son réquisitoire furieux :


« Tandis que le gouvernement, indulgent aux collaborateurs, a mené une politique de répression scandaleuse contre la classe ouvrière. Nous voudrions que le siècle et demi de condamnations à la prison, qui, grâce au gouvernement, s’est abattu sur les ouvriers, se soit abattu sur les collaborateurs ! »


À sa suite, un autre célèbre résistant, Maurice Kriegel-Valmont, s’enflamme :


« Dans cette dernière période, les milieux judiciaires ont été émus de l’action du gouvernement sur l’appareil judiciaire. Le résultat connu est que les traîtres s’en tirent bien et que les travailleurs sont impitoyablement frappés. »

 


Plus noir dans la nuit

 Par Dominique Simonnot, éd. Calmann-Lévy, 268 pages, 17,50€.

 


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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 15:58
Décision de la Cour de cassation dans l’affaire des héritiers Renault
Communiqué de l’association « Esprit de Résistance »
samedi 8 mars 2014
Lu sur le site "Le canard républicain"
http://img.over-blog.com/300x187/0/30/32/66/renault/renault.JPG

La Cour de cassation vient de prendre une décision de non admission du pourvoi en cassation interjeté par les héritiers Renault. En clair, cela veut dire que la Cour de cassation trouve le pourvoi tellement évidemment infondé qu’elle décide de ne même pas l’examiner sur le fond.

C’est une victoire pour ceux, au premier rang desquels notre association, qui luttaient contre cette révision de l’histoire ; c’est une claque pour les héritiers Renault.

 

Il faut rappeler la chronologie des faits.


En mai 2011, sept des petits-enfants de Louis Renault ont assigné l’État en indemnisation devant le Tribunal de Grande Instance de Paris


En janvier 2012, le juge de la mise en état a déclaré le TGI de Paris incompétent, fondant son ordonnance sur le fait que, pour être compétent (pour être la juridiction adéquate), il aurait fallu que l’ordonnance de nationalisation des usines Renault soit un acte administratif . Or il a été jugé que l’ordonnance de 1945 a valeur législative, et n’était donc pas une décision administrative, ce que reconnaissaient implicitement les héritiers Renault en posant conjointement à leur requête une Question Prioritaire de Constitutionnalité mettant en cause la constitutionnalité de l’ordonnance de 1945.


En novembre 2012, la cour d’appel de Paris a confirmé l’ordonnance de janvier 2012

En février 2014, la Cour de cassation a rendu une décision de non admission du pourvoi.

 

En pièces jointes, [ sur le site  "lecanardrépublicain" ]vous trouverez : la décision de la Cour de cassation, les annexes de cette décision (l’argumentaire des héritiers) et les arguments qui ont fondé la décision de la Cour de cassation.


Cette victoire met partiellement un terme à l’imposture des héritiers Renault : la chef de file des héritiers a bien été obligée de reconnaître, dans un article de presse récent qui vous a été adressé, que non seulement elle n’avait pas connu son grand-père, mort avant sa naissance, mais que son propre père ne lui en avait jamais parlé (les rapports entre Louis Renault et son fils ne semblant pas très chaleureux). Il s’agit donc simplement d’une affaire de gros sous, qui relativise les larmes d’une arrière-petite-fille montrées à la télévision par des journalistes complaisants. L’affaire a d’ailleurs été bien orchestrée en matière de campagne de presse via, entres autres Le Monde, France 2 France 3, Europe 1, etc. et en abusant d’à-peu-près se référant à « la confiscation des biens de Louis Renault », alors que seuls les biens industriels de la SAUR (Société Anonyme des Usines Renault) ont été nationalisés, et que le fils a hérité de tous les biens « personnels », comprenant aussi bien les propriétés (2000 hectares en Normandie, 50 hectares dans la presqu’île de Giens, hôtel particulier avenue Foch, yacht, etc.) que des biens comme la propriété de la DIAC, la filiale de financement de crédit automobile de Renault, tellement indispensable au fonctionnement de l’entreprise que la Régie Renault la rachètera au fils en 1947 !


C’est une première victoire, pour laquelle nous devons tenter de briser le mur du silence de la presse, et chacun d’entre nous peut agir dans ce sens.


Nous devons rester vigilants, car il se peut que les héritiers Renault tentent d’autres actions et que nous ayons encore à les combattre, tant au nom du respect de l’Histoire et de la lutte contre ce révisionnisme, mais aussi au nom des résistants des usines Renault qui ont payé de leur vie ou de la déportation leur combat pour la Libération de la France.


Association « Esprit de Résistance »
http://www.espritderesistance.fr/

 


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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 19:51

http://www.micheletievent.lautre.net/IMG/jpg/_cid_8059875e-8a1e-4423-aee1-052a41322c30.jpgPar Michel Etievent


 Belle et grande nouvelle!

Ca y est c'est parti. Après la parution du livre-biographie, "Ambroise Croizat ou l'invention sociale" , la sortie du  DVD des conférences Ambroise Croizat, Guy Moquet, Marcel Paul , l'entrée dans le dictionnaire Robert et dans les livres scolaires du fondateur de la sécurité sociale, je commence l'écriture du scenario d'un film sur Ambroise Croizat dont le titre ( temporaire) est :"Ambroise Croizat, toute une vie à inventer l'avenir".

Toute sa vie, son combat, son oeuvre, sa modernité et son actualité brulante à travers des archives filmées, des documents inédits, ( INA, archives filmiques diverses, Bibliothèque nationale, fonds militants, fonds personnel)  des textes, des témoignages d’acteurs de l’histoire et des intervenants.

Trois propositions de réalisateurs m'ont été faites pour le réaliser. ( Adaptation de la biographie ). Je ne donne pour l'instant aucune réponse, voulant moi même écrire tranquillement le scénario à des fins de rigueur historique et surtout accompagner et maitriser la réalisation choisie( co-réaliser) pour que soit garder toute la force, l'engagement et surtout l'actualité du personnage en lien entre autres avec la bataille pour la sécurité sociale.... ( Le scénario sera parallèlement d'ailleurs proposé à d'autres réalisateurs )... 

Pour bientôt d'autres nouvelles dont la date envisagée de sortie ( automne 2015, date anniversaire du 70ème anniversaire de la  création de la sécu et de l'entrée de CROIZAT au ministère du travail et de la sécurité sociale)... et la composition du comité de parrainage du film " baptisé Comité Ambroise CROIZAT et modernité" ( à signaler déjà dans le futur comité de parrainage, forte présence envisagée de jeunes lycéens des lycées Croizat français notamment celui de Moutiers (73) situé à côté du lieu de naissance d'Ambroise, pôle d'excellence d'un ensemble scolaire de 2200 élèves, un des premiers lycées polyvalents de france par son dynamisme, son taux de réussite et ses spécialités entre autres notamment classes de formation de l'équipe de france de Ski).


Belles amitiés.

Michel ETIEVENT

 

 

http://www.micheletievent.lautre.net/local/cache-vignettes/L200xH143/arton55-e6597.jpgDVD " Trois vies pour changer l’avenir "  12 euros l’unité plus frais de port ( 1 exemplaire = 1,50, 2 exemplaires = 2 euros, 3 exemplaires = 3 euros, 5 exemplaires ou plus = 5 euros)

règlement correspondant à l’ordre de :
Michel Etiévent 
520 avenue des Thermes
73600 Salins les Thermes
Tél : 04 79 22 54 69
www.micheletievent.lautre.net

 

 

1607061_637247329655244_366180040_n.jpg

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 18:16

http://communismeouvrier.files.wordpress.com/2014/01/aushwitz3.jpg?w=500&h=374

 

http://histoireetsociete.files.wordpress.com/2014/01/auschwitz.jpg?w=300&h=203 

En coïncidence avec le jour de la libération d’Auschwitz, le 27 janvier 1945,il a été décidé que le célèbre ce lundi le jour international en mémoire des victimes de l’holocauste, décidé le 1 novembre 2005 par l’Assemblée Générale des Nations Unies.


Triste célébration en France où la réhabilitation du nazisme bat son plein, triste célébration en Ukraine où se déclenchent des pogromes et où le parti communiste est de fait interdit là où l’opposition a le pouvoir…

 

http://histoireetsociete.files.wordpress.com/2014/01/auschwitzliberation.jpg?w=300&h=213

 

http://histoireetsociete.files.wordpress.com/2014/01/children20liberation.jpg?w=300&h=210

 

http://histoireetsociete.files.wordpress.com/2014/01/soviets_liberating_lodz.jpg?w=300&h=198                                                   Les soviétiques libèrent Lodz


 

Source : Histoire et société 

 



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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 09:19

Le Monde.fr | 21.01.2014 Par Odette Nilès (résistante) et Cécile Rol-Tanguy (résistante)

 

http://s1.lemde.fr/image/2012/06/21/534x0/1722728_5_3b52_des-prisonnieres-du-camps-de-concentration-de_68004db2307181b9202142bdadad7959.jpg


La place des femmes dans l'histoire de notre pays et de notre peuple a trop longtemps été réduite à la portion congrue. C'est pourquoi la proposition qui a été faite de mettre en lumière l'action de certaines d'entre elles en transférant leurs cendres au Panthéon est une réparation plus que nécessaire.


 Des dizaines de milliers de femmes venues de tous les pays d'Europe occupés ont connu l'enfer concentrationnaire à Ravensbrück. Parmi celles qui y ont survécu, Geneviève Anthonioz-de Gaulle, Germaine Tillion et Marie-Claude Vaillant-Couturier ont porté, chacune à sa façon, un puissant témoignage d'humanité.


Germaine Tillion, connue pour ses brillants travaux d'ethnologue, a animé un réseau de résistance avant d'être arrêtée et déportée à Ravensbrück le 21 octobre 1943. Son engagement s'est ensuite porté en faveur de la dignité du peuple algérien et pour la cause des femmes de Méditerranée.


Geneviève Anthonioz-de Gaulle, fut également arrêtée pour ses activités de renseignement dans la Résistance, et déportée à Ravensbrück le 2 février 1944. Emblématique présidente du mouvement ATD Quart Monde, elle mena un combat sans relâche contre la pauvreté, jusqu'à inspirer la Loi d'orientation contre la grande pauvreté votée en 1998.


Marie-Claude Vaillant-Couturier fut également une grande animatrice de la Résistance jusque dans les camps où elle fut déportée, étant transférée d'office d'Auschwitz à Ravensbrück le 4 août 1944. Elle fut l'un des grands témoins de l'accusation au procès de Nuremberg et fut deux fois vice-présidente de l'Assemblée nationale. Elle s'engagea pour établir l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité.


Germaine Tillion, Geneviève Anthonioz-de Gaulle et Marie-Claude Vaillant-Couturier ont mené bataille commune face à la barbarie nazie, avant de connaître des parcours d'exception, incarnant les valeurs profondes de notre peuple, celles-là même qui se sont exprimées dans la Résistance.


Toutes trois, avec leurs personnalités et la diversité de leurs convictions se sont retrouvées à des moments essentiels de leurs vies. Toutes trois ont été honorées de leur vivant par la République. Elles méritent maintenant de représenter au Panthéon le courage et l'humanité dont sont capables les femmes et les hommes de notre pays, en parlant la langue de l'universel. La Résistance et la République ne sauraient s'écrire au masculin.


Résistantes, c'est pourquoi nous proposons avec solennité au Président de la République de les élever toutes trois, ensemble, avec leurs destins croisés. Elles y rejoindront Jean Moulin et André Malraux.


A l'heure où les grands résistants et résistantes sont en train de disparaître avec la force de leur témoignage, au moment d'aborder le soixante-dixième anniversaire de la Libération, c'est ce geste qui saura parler au cœur de notre peuple en remettant sur le devant de la scène l'esprit de la Résistance, les valeurs universelles de liberté, d'égalité et de fraternité qui fondent notre République.


 

  • http://education.francetv.fr/images/520_400/0000.1181.01.jpgOdette Nilès (résistante) 
     

 

  • http://blogs.paris.fr/portraitsparisiens/files/2013/10/04_DOI1305web1.pngCécile Rol-Tanguy (résistante) 
     

 

 

Odette Nilès  a été internée du camp de Choiseul à Châteaubriant, elle préside aujourd'hui l'Amicale Châteaubriant Voves-Rouillé-Aincourt.

Cécile Rol-Tanguy s'est vue décerner la médaille de la Résistance.

 

 


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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 20:48
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/86/Annie_Lacroix-Riz_Axis_for_Peace_2005-11-18.jpgAnnie Lacroix Riz diffuse  :

Cher(e)s ami(e)s

 

 

Un journaliste indépendant qui fait le maximum pour faire connaître Industriels et banquiers français sous l’Occupation vient de lire plusieurs commentaires sur la critique de l’ouvrage parue aujourd’hui sur le site Marianne.fr. Il considère l’intervention en ligne du public comme un moyen efficace – et pratiquement le seul – de combattre la censure, particulièrement hermétique dans la grande presse, qui frappe toute pensée critique.


Aucun journaliste d’un journal ou hebdomadaire de ladite presse n’a demandé l’ouvrage – ­ce qui est, il faut le concéder, plus honnête que d’en solliciter l’expédition pour le jeter à la corbeille ou le vendre dès réception. En revanche, la « réédition » au printemps 2013 de l’ouvrage Les patrons sous l'Occupation (1e édition, Paris, Odile Jacob, 1995) de Jean-Claude Hazera, ancien rédacteur en chef des Échos, et de Renaud de Rochebrune, a fait aussitôt l’objet de comptes rendus dithyrambiques. L’un d’entre eux mérite arrêt.

 

 

ADRESSE DE L’ARTICLE :

 

http://www.marianne.net/Industriels-et-banquiers-francais-sous-l-occupation_a233244.html

 

 

Le plus croustillant de ces émerveillements a en effet été fourni par le supplément éco et entreprise du Monde daté du 3 avril 2013, sous la forme d’un article intitulé « "1940-1944, quand la France était une colonie"' » :http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/04/03/1940-1944-quand-la-france-etait-une-colonie_3151952_3234.html. Signé de Jean-Claude Hazera, ancien rédacteur en chef des Échos, ce texte présente sur près d’une page la réédition de l’ouvrage de lui-même et de Renaud de Rochebrune, dont la réédition de 2013 reprend, sans modification, le texte originel de 1995: le seul élément neuf est constitué par une postface de cinquante pages évoquant des débats récents (Renault, SNCF, mission Mattéoli sur la spoliation des juifs de France) ainsi que les travaux qui ont enrichi la connaissance du sujet, notamment ceux du groupement de recherche 2539 du CNRS « Les Entreprises françaises sous l’Occupation » – ­ groupement de recherche que je présente dans L’histoire contemporaine toujours sous influence (Paris, Le Temps des cerises, 2012). M.M. Hazera et de Renaud de Rochebrune contestent à plusieurs reprises mes propres travaux dans ce très modeste ajout.

 

 Le droit à critique est naturellement légitime, mais il convient de préciser qu’aucune rubrique du Monde n’a jamais rendu compte de mes travaux sur la collaboration (ou sur quoi que ce soit d’autre), et que les deux auteurs ont disposé de tribunes libres dans Libération, en 1997, et ailleurs, pour me mettre très sévèrement en cause sans que j’aie jamais pu disposer d’un droit de réponse.


Philippe Escande, responsable depuis juin 2012 du supplément éco et entreprise du « journal de référence », a longtemps travaillé aux Echos sous la direction de Jean-Claude Hazera.   Il a donc fait assurer la publicité d’un ouvrage par son ancien « patron » et copain des Echos, qui se trouve être l’auteur lui-même de l’ouvrage loué! On atteint les cimes du « passe-moi le séné, je te passe la rhubarbe ».

 

J’ai attendu, devant une violation si flagrante, de la déontologie du métier, l’intervention du médiateur du Monde. J’attends encore…

 

Vu le traitement habituel des sciences sociales critiques, le journaliste indépendant susmentionné juge important que ceux qui ont quelque chose à dire sur Industriels et banquiers français sous l’Occupation n’hésitent pas à s’exprimer sur le sujet. Inutile de préciser que je partage son avis.

 

Bien cordialement à tous,


Annie Lacroix-Riz 


 

http://www.les-renseignements-genereux.org/var/fichiers//Couv_banquiers_occupation.jpg

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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 10:04

23 octobre 2013  

 

http://u.jimdo.com/www60/o/s7385f93c16c7e6a0/img/ib60b55b0b2d24c7c/1382425502/std/image.jpgAmis financiers et spéculateurs du XXIème siècle, je veux vous compter cette sombre période de notre Histoire de France où vos ancêtres, dont fait partie votre serviteur, ont failli vaciller.


Tout s’était si bien déroulé en cette année 1789. Comme prévu, notre bourgeoisie d’affaire était arrivée au pouvoir sous couvert d’une révolution populaire. On avait détruit les privilèges de ces profiteurs du Clergé et de la Noblesse en lançant la foule des gueux en première ligne. Une foule à qui on aurait pu faire avaler n’importe quoi. Il est vrai que l’homme descend de plusieurs degrés sur l’échelle de la civilisation alors qu’il se mêle à la foule.


On allait enfin pouvoir se partager le gâteau hexagonal !


Un petit coup de novlangue par-ci en s’autoproclamant Tiers-état.

 

Quelques récalcitrants mâtés dans le sang par-là, à l’aide des soldats de La Fayette. Il a toujours aimé amuser la galerie celui-là ! Et l’affaire était ficelée. La vision politique de Voltaire était exhaussée : une nation bien organisée est celle ou le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui et le gouverne.


Vive la liberté, l’éga…heu, la liberté et la liberté !


Chacun était enfin libre d’exploiter son prochain. Que d’émotions cette révolution populaire. Pas le droit de vote pour les pauvres, pas d’union des travailleurs possible. Du haut de votre siècle, José Manuel Barroso doit en faire des rêves érotiques, le fripon.


Seulement voilà qu’un avocat de province, chef de famille à 9 ans, vint jouer le donneur de leçon. À nous, les vrais révolutionnaires ! En fondant les lois sur la richesse, on ferait, selon lui, de la constitution même la corruptrice de la vertu. Drôle d’énergumène que ce Robespierre ! Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il dénonça l’hypocrisie des droits de l’homme alors que quelques grandes compagnies s’adonnaient à l’esclavage.


Une des icônes de notre monde de la richesse mobilière, la si gracieuse Madame de Staël, tendit à s’étrangler. Comprenez-la, la pauvre. Elle qui a connu cette douce époque où son père, le ministre des finances Necker, prêtait son propre argent au roi, à 14% d’intérêts, alors qu’il était en fonction. Dire que deux cent ans après, votre ministre des Finances ne sera que le simple intermédiaire des usuriers… Toutes les valeurs se perdent.


Pour soi-disant faire le ménage dans notre révolution aboutie, l’effronté Robespierre, adorateur de Rousseau, proposa ensuite que les députés ne puissent pas se représenter. Certes, ce n’était pas du Chouard, mais tout de même il y allait fort le bougre. Et fichtre, pourquoi ne pourrait-on pas être député à vie ? Si on laissait se propager de telles idées, les enfants de députés n’auraient bientôt plus eu le droit de faire le même métier que leur père ! Et pourtant, les fils de paysans le faisaient bien, eux !


Autre sujet, autre fâcherie, cet hurluberlu décida de faire voter un décret déclarant que la France ne ferait plus jamais de guerre d’agression et ce, même au nom de nos nouvelles valeurs de liberté, sous le fallacieux prétexte que personne n’aime les missionnaires armés. Mais personne ne lui a dit que la guerre ça rapportait ? Que les fournisseurs militaires (nouveau petit clin d’œil à notre ami Voltaire) avaient tout de même le droit de s’en foutre plein les poches ? Que pour entrer en guerre le nouvel Etat devrait emprunter ? Narbonne, le ministre de la guerre d’alors, n’avait-il d’ailleurs pas proclamé qu’il fallait faire la guerre parce que que le sort des créanciers de l’Etat en dépendait ? Un bien brave ministre ce Narbonne, lui qui fut mis en place par sa maîtresse, l’incontournable et si « ouverte » madame de Staël.


Maximilien était définitivement trop dangereux pour nous autres, exploiteurs de tous bords. Fallait l’acheter comme on l’avait fait avec ce truculent Danton pour qui les livres scolaires francs-maçons et libéraux auront diablement plus de considération. Peine perdu. « On n’y réussira pas, proclama Mirabeau, c’est perdre son temps que de vouloir corrompre Robespierre, cet homme n’a pas de besoins, il est sobre et a les mœurs trop simples. »


En effet, après réflexion, comment voulez-vous corrompre un homme affublé de tous les pouvoirs qui se permet l’outrance de vivre dans une seule pièce ?


Cependant, le pire restait à venir. Ce vulgaire demanda la peine de mort contre les accapareurs et les spéculateurs de denrées de premières nécessités. Il alla même jusqu’à s’offusquer que le responsable des finances en personne fomente cet agiotage. Si les financiers ne peuvent plus spéculer, autant qu’ils se fassent boulanger ! Il proposa aussi, ce mécréant du profit inique, que la constitution républicaine marque les limites au droit de propriété, sous prétexte que la limite de la propriété c’est la vie ou la dignité d’autrui. Je vous entends déjà du haut de votre XXIème siècle : « Mais alors, c’est vrai, des gens de gauche ont vraiment existé ? »


Face à ces idées monstrueuses, Mirabeau et son panache ont à nouveau eu le courage de se lever :


« Monsieur Robespierre est disqualifié pour la politique car il croit tout ce qu’il dit ! »


Manifestement non rassasié, Robespierre se remit à table en évoquant le droit de pétition et le droit à tout homme de publier ses pensées, par quelques moyens que ce soit, et que la liberté de la presse ne pouvait être gênée et limitée en aucune manière. C’est qu’il s’attaquait à nos formateurs d’opinions ce fourbe !


De tels hommes ne pouvaient définitivement être laissés libres de s’exprimer sous peine de ruiner nos profits sur le dos de la plèbe. Pour l’arrêter, on a dû avoir recours à la subversion et à un guillotinage en règle. Après tout, chacun son tour.


Toutefois, avant de décapiter ce sanglant orgueilleux, et de pouvoir annoncer sous la voix de monsieur Boissy d’Anglas qu’ «  un pays gouverné par les propriétaires est dans l’ordre social », nous avons mobilisé nos peu de reste de charité parfois chrétienne pour lui permettre d’exprimer ses dernières volontés…


     Nous voulons une patrie qui procure du travail à tous les citoyens ou les moyens de vivre à ceux qui sont hors d’état de travailler.


     Nous voulons une cité où les transactions seront la circulation de la richesse et non pas le moyen pour quelques-uns d’une opulence fondée sur la détresse des autres.


     Nous voulons une organisation humaine où les mauvaises passions seront enchaînées : l’égoïsme, la cupidité, la méchanceté.


     Nous voulons substituer la droiture aux bienséances, substituer le mépris du vice au dédain du malheur.


Quand on sait qu’il croyait vraiment à ce qu’il disait…cela fait froid dans le dos.


Chers descendants rapineurs du XXIème siècle, ne nous plaignez point en conjecturant que cette épreuve fut douloureuse. A vrai dire, elle a même eu un mérite. Celui, de nous inciter à passer à la vitesse supérieure. Et, c’est avec l’appui d’un petit général corse que nous créerons dans la foulée une banque privée, La Banque de France. Oui, j’ai bien écrit « privée ».


Or sur vos familles,


Un banquier né au XVIIIème siècle.


http://www.lecturesaupeupledefrance.fr/nouveaut%C3%A9s/

 



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