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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 09:26

 

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C’est avec indignation et émotion que les militants de lutte de classe, tant de la CGT que de la FSU, viennent de prendre connaissance d’un communiqué commun entre la CGT, la FSU et Solidaires concernant la Syrie.

 

Ce communiqué se fait ni plus ni moins l’écho des positions des gouvernements français, des Etats-Unis et britannique, accusant le gouvernement syrien de crimes, pour le moins à ce jour non prouvés, et apportant leur soutien à une prétendue résistance syrienne, pour laquelle, par contre, les preuves s’amoncellent qu’elle est essentiellement constituée, dans sa composante militaire, d’éléments se réclamant du salafisme, des Frères musulmans, dont de nombreux mercenaires étrangers.

 

Partout où les « rebelles » parviennent à s’installer on assiste à des scènes extrêmement inquiétantes : les minorités religieuses (chrétiennes de différentes confessions, alaouites, chiites, druzes…) sont chassées ou assassinées, tandis que les femmes se voient dépossédées de leurs droits, que sont imposés les principes moyenâgeux de l’islamisme, à l’image de ce que l’on voit en Libye et au Nord Mali, et que l’on tente d’imposer en Egypte et en Tunisie.

 

Ces groupes armés sont, de notoriété publique, financés, entraînés par des Etats comme le Qatar et l’Arabie Saoudite dont le caractère ultra réactionnaire n’a d’égal que les pétrodollars avec lesquels ils abondent le capital financier international. Quant à la soi-disant représentation politique de l’opposition syrienne, non seulement les groupes armés ne la reconnaissent pas, mais on a pu constater son indépendance politique lorsqu’elle s’est réorganisée sans broncher sur la simple injonction de la secrétaire d’État des Etats-Unis ! Le rôle joué par la Turquie, membre de l’OTAN, dans l’introduction d’éléments armés en Syrie souligne encore le fait que la situation qui prévaut n’a pas grand-chose à voir avec un prétendu combat pour la liberté et la démocratie.

 

Chacun peut voir par ailleurs la forte imbrication du gouvernement français dans ces évènements, et ce, comme dans beaucoup d’autres domaines, dans la stricte continuité du gouvernement précédent. En fait l’impérialisme français rêve depuis des dizaines d’années de reprendre pied en Syrie, région qu’il avait reçue en butin lors du Traité de Sèvres (1920). Depuis des années, tout événement au Liban (création de l’impérialisme français pour affaiblir le mouvement de libération national syrien) sert de prétexte aux gouvernements français pour menacer Damas d’une intervention militaire.

 

En réalité la question n’est pas celle du régime syrien, qui relève de la seule souveraineté du peuple syrien, et qui, en toute état de cause, est très loin d’être moins démocratique que le Qatar, Bahreïn, l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Yémen, la Jordanie, la Libye « libérée », les Emirats et… l’Etat colonial israélien.

 

Le premier des enjeux, c’est la présence de gaz dans le sous-sol syrien à un moment où la crise du capitalisme comme système s’accompagne d’une crise énergétique en perspective, et de savoir qui va profiter du pactole, les multinationales de tel ou tel Etat impérialiste, avec des retombés sur les monarchies du golfe ou la bourgeoisie syrienne ?

 

Le second des enjeux, c’est de déblayer le terrain pour une agression contre l’Iran dont tout indique que la préparation est très largement engagée, en particulier à partir de l’Etat qui, traditionnellement, dans la région, joue le rôle de gendarme de l’impérialisme international, l’Etat d’Israël. Cet Etat jouit du privilège quasiment exclusif de pouvoir violer impunément toutes les résolutions internationales, tout comme d’ailleurs de pouvoir posséder la bombe atomique, héritage de son « frère défunt » le régime d’apartheid sud-africain, qui le tenait lui-même de la France.


Enfin le troisième enjeu, c’est la question palestinienne dont les Occidentaux voudraient se débarrasser une fois pour toutes, et dont l’Etat d’Israël veut accélérer la solution finale. On notera que si l’on fournit des armes à la prétendue « armée syrienne libre », et qu’une grave menace pèse d’une intervention militaire de l’OTAN, par contre dès que les Palestiniens se défendent contre l’occupant israélien, de Paris à Washington en passant par Londres, chacun appelle les deux parties à cesser le feu !

 

Or le seul Etat de la région qui soutienne la Palestine, c’est la Syrie ! Si le régime syrien est renversé par une intervention extérieure (avec ou sans intervention directe de l’Otan), le peuple palestinien reste seul ! Il est significatif que dans les derniers mois et semaines, on ait assisté à une transformation du cadre politique en Palestine : le Hamas à Gaza a rompu ses alliances avec Damas et le Hezbollah libanais et son chef ont rejoint le Qatar, financier de l’agression contre la Syrie ! Puis au moment où la reconnaissance de l’Etat palestinien comme membre associé à l’ONU était à l’ordre du jour, Israël a lancé de nouvelles attaques meurtrières contre Gaza, pour accepter finalement une négociation qui de fait débouche sur une partition des territoires palestiniens occupés entre la Cisjordanie, terre de colonisation où la soldatesque israélienne intervient pour arrêter des militants et où le mur continue d’être édifié, Gaza étant laissé au Hamas avec la bénédiction du Qatar, de l’Arabie Saoudite et des Frères musulmans égyptien. Cette tactique vise à briser l’unité du peuple palestinien, tandis que de nouveau des voix s’élèvent pour demander en Israël que les Palestiniens soient expulsés de Cisjordanie.

 

Qui est aveugle au point de ne pas voir que tout renversement militaire, toute intervention militaire contre la Syrie ne ferait qu’aggraver dangereusement la situation dans tout le Moyen-Orient et au-delà, en Afrique du Nord comme dans la région des Balkans ? Le mouvement syndical, quelle que soit son opinion sur tel ou tel régime, ne saurait s’inscrire d’une manière ou d’une autre dans les préparatifs d’une guerre impérialiste. Par leur communiqué, la CGT, la FSU et Solidaire, renouent avec le pire de l’histoire syndicale française : le ralliement de la CGT à l’Union Sacrée en 1914 !

 

Il est significatif qu’au moment :

 

  • où le gouvernement de la « gauche » du patronat, initie une politique d'austérité tandis que les monopoles privés dictent les projets de réforme (« marché » du travail, protection sociale),

  • où se poursuit le démantèlement des services publics et de santé,

  • où se prépare une réforme administrative de décentralisation qui accentuera le caractère anti-démocratique des institutions en les mettant encore plus sous le contrôle patronal

  • où les discours sur la ré-industrialisation et la défense du potentiel productif sont démasqués par les faits, tout comme l’est celui sur la refondation de l’école,

  • où s'accélère une construction européenne anti-sociale et anti-démocratique mais aussi militaire et impériale,

 

les organisations syndicales, qui ne montrent pas une combativité à la hauteur de ce que les travailleurs en attendent, se précipitent pour de fait soutenir, comme en 1914, les positions de l’impérialisme français, à partir des mêmes campagnes de bourrage de crâne, serinées depuis la première guerre contre l’Irak .

 

Le FSC appelle les militants syndicaux de lutte de classe, à dénoncer l’opération, et à intervenir pour dire « Non à la guerre contre la Syrie », « Non à l’intervention étrangère en Syrie », « solidarité avec le peuple palestinien, pour un Etat palestinien dans les frontières de 1967 ». L’expérience montre que lorsqu’un gouvernement en agresse un autre, ce sont les peuples qui en font les frais !

 

Front Syndical de Classe, 10 décembre 2012

     

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    4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 22:12

    Après quelques hésitations, le dictateur tchadien Idriss Déby sera reçu à l’Elysée par François Hollande mercredi. Cette rencontre plusieurs fois reportée, aura lieu sur fond de négociation sur une intervention militaire au Mali appuyée par la France, qui souhaite mobiliser les troupes claniques de l’armée tchadienne.

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    L’accueil annoncé à l’Elysée du dictateur tchadien Idriss Déby le 5 décembre conclut un vrai-faux suspense qui a duré plusieurs semaines. Les reports de ce rendez-vous sont probablement le signe de houleuses tractations dans lesquelles les questions liées aux violations des droits humains au Tchad n’auront au final pas pesé lourd face à la volonté de la France d’obtenir le soutien de N’djamena dans le dossier malien. En effet, pour des raisons géostratégiques décidées en dehors de la volonté souveraine du Mali, la France fait depuis plusieurs mois pression sur le président tchadien pour obtenir la participation de ses troupes et de ses moyens militaires dans l’ « opération africaine » qu’elle promeut. Une participation évidemment compromise si Hollande n’accepte pas de donner un minimum de caution diplomatique à Déby en le recevant à l’Elysée.


    Le cas tchadien illustre cette incapacité de l’exécutif français à définir une ligne diplomatique claire et assumée concernant ses relations avec les dictateurs africains. A quoi bon en effet tenir un discours sur les droits humains sur les terres d’un dictateur à Kinshasa en octobre et se pincer le nez face à lui, si c’était pour rencontrer discrètement dans la même journée les despotes congolais et camerounais Denis Sassou Nguesso et Paul Biya ou si c’est pour recevoir à l’Elysée le dictateur tchadien Idriss Déby quelques semaines plus tard ? Rappelons qu’Idriss Déby, souhaitant faire jouer au maximum son potentiel de négociation, avait pris soin de décliner l’invitation à Kinshasa, sans doute d’en l’attente d’être « mieux traité » à Paris. C’était prendre peu de risques. Les visites ministérielles au Tchad en juillet dernier de Laurent Fabius et Pascal Canfin avaient en effet laissé envisager, sur fond de crise au Mali, une continuité dans la politique française de soutien « pragmatique » au dictateur, le chef de la diplomatie française y faisant étalage des « relations d’amitié qui demeurent » .

     

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    En fait d’amitié, c’est l’armée tchadienne qui est soutenue sans discontinuer par le dispositif militaire français Epervier, lancé en 1986 par le gouvernement Fabius – ce dispositif est constitué d’un millier d’hommes, d’une force d’aviation et de renseignement sophistiqué, renforcé ces dernières semaines. L’armée tchadienne, en phase avec la volonté farouche d’Idriss Deby de se maintenir au pouvoir, est une des plus puissantes de la région. Habituée à des opérations dans des zones désertiques, elle compterait « 30.000 hommes équipés d’armes modernes et de moyens aériens » [1] . Dans un pays classé parmi les plus pauvres de la planète, l’armée plétorique de ce pouvoir couvé par les bons soins de la France aurait davantage de quoi inquiéter que de réjouir quiconque.


    En effet, Idriss Déby est responsable d’une partie des massacres et atrocités commises sous le régime d’Hissène Habré, dont il fut le chef d’État major, avant de le renverser en 1990 avec l’appui de la France. A la tête de l’État, il n’hésita pas à ordonner de nouveaux massacres et des exactions insoutenables [2] , et s’est maintenu au pouvoir par les armes, toujours soutenu par la France. Un soutien tricolore multiforme : économique, via les largesses en aide publique ; diplomatique, par la validation d’élections truquées (quand la France n’a pas elle-même contribué à organiser la fraude comme lors de la présidentielle de 2001) ; militaire enfin, l’armée française repoussant les rébellions de 2006 ou 2008 et continuant à fournir en armes un régime qui a renoncé à investir dans les secteurs sociaux de base et n’hésite pas, comme le dénonce Amnesty International, à recruter des enfants soldats.


    Aujourd’hui, alors que les Tchadiens réclament la démocratie, la fin de la répression contre les opposants, victimes d’arrestations arbitraires, la vérité dans les multiples affaires criminelles impliquant le régime tchadien (dont la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamet Saleh en février 2008), et surtout des politiques publiques au service des populations, la France accepte de redonner une caution d’honorabilité à Idriss Déby. Avec pour seul espoir que les soldats tchadiens, supposés spécialistes du Sahel (du moins quand la France les appuie), sinistrement réputés pour leur clanisme, leurs exactions et leurs multiples retournement d’alliances dans les différents conflits internes, ne constituent un soutien utile sur le terrain malien.


    Naïvement ou à dessein, le Président de la république française s’engouffre dans une realpolitik promue avec son Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius et opte délibérément, sous des prétextes fallacieux, pour une politique criminelle de réhabilitation d’un des pires despotes du continent. Un manque de lucidité particulièrement étonnant tant les exactions du régime Déby sont connues et documentées, y compris par des conseillers du président de la République, telle l’ancienne députée Marie-Hélène Aubert [3] qui de part ses travaux passés est bien informée de la nature du régime d’Idriss Déby .

    Une diplomatie française qui s’évertue à voir Idriss Déby comme une solution plutôt que comme un problème n’est décidément pas prête à rompre avec la Françafrique.

    Contact Presse : danyel.dubreuil@survie.org

    [1] « On y trouve aussi huit hélicoptères de combat, Mi-17 et Mi-8 ainsi que deux avions de chasse Sukhoï et des avions de reconnaissance aérienne » selon RFI ( jeudi 15 novembre 2012, Nord du Mali : option militaire et dialogue politique menés de front).

    [2] Cf. Annexe 1 - Exemples d’exactions commises par Idriss Déby

    [3] Auteur d’un rapport parlementaire en 1999 sur les entreprises pétrolières qui avait consacré plusieurs pages au cas tchadien. Voir http://www.assemblee-nationale.fr/l... Mme Aubert avait par ailleurs témoigné en faveur du Président de Survie François-Xavier Verschave lors d’un procès intenté en 2001 par trois chefs d’Etat africains dont Idriss Déby, où elle avait décrit les exactions commises par Idriss Déby et son armée sur les populations civiles (cf. Annexe 1).

     

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    26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 13:19

    Vivre dans les égouts de Bogota


    Le gouvernement colombien développe une nouvelle image de son pays afin d’attirer massivement les capitaux étrangers tandis que l’extermination des individus jugés indésirables se perpétue dans la capitale.


    C’est au mois de septembre dernier, lors de l’ouverture d’un match de football contre l’Uruguay, que la Colombie a dévoilé ce qu’elle désigne comme sa « nouvelle identité visuelle » à travers le lancement d’une vaste campagne publicitaire. (1) « La Colombie traverse un bon moment. Nous sommes en train de construire ensemble un pays meilleur. Aujourd’hui on nous regarde avec d’autres yeux, on parle de notre pays comme d’une étoile fulguranteNous possédons tout ce dont le monde a besoin et nous allons lui apporter des solutions » déclare le Président colombien Juan Manuel Santos dans le film publicitaire de la  « Marque Colombie » aux côtés du Ministre du Commerce, et dont la diffusion coïncidait avec l’annonce de négociations de paix avec la guérilla.

     

    (2)

    La respuesta es Colombia’

    Avec un budget publicitaire de 3 millions de dollars, l’Etat colombien vient en effet de s’offrir une nouvelle vitrine en déployant une opération médiatique d’envergure afin de promouvoir les différents secteurs de son économie en tentant de « rectifier l’image négative » du pays et pour attirer les investisseurs du monde entier: ‘La respuesta es Colombia’ (La réponse c’est la Colombie). (3) Un autre projet d’envergure verra le jour à Bogota en 2014, la construction du plus haut gratte-ciel de Colombie (66 étages), un projet immobilier pharaonique de 186 millions de dollars, symbole de cette ascension fulgurante que Monsieur Santos et son gouvernement ambitionnent pour les années à venir. (4)


    La paix, une affaire rentable


    Après cinquante années d’un conflit interne sanglant dans lequel des milliards de dollars ont été englouti en armement, et qui a déjà coûté la vie à des dizaines de milliers de colombiens, il est bien évident que le pays en paie un lourd tribut. La guerre coûtant chaque année deux points de croissance à l’économie du pays, la signature hypothétique d’un accord pour mettre fin au conflit qui frappe le pays depuis un demi-siècle pourrait ainsi avoir des conséquences profondes sur l’économie nationale.


    Pourtant, tandis que le Président Santos a le regard tourné vers les étoiles et se prend à rêver que le monde entier ne peut plus se passer de lui, les profondes inégalités sociales demeurent à l’origine du conflit toujours en cours et d’innombrables violations des droits humains restent une constante à travers tout le pays. Parmi un des aspects de cette véritable crise humanitaire que vit la Colombie, une réalité particulièrement sordide se déroule tout juste sous les pieds des habitants de Bogota, puisque c’est au fond des égouts que les sans-abri ont trouvé un bien sinistre refuge, pour tenter d’échapper aux opérations de « nettoyage social » que les forces de police colombiennes et les escadrons de la mort pratiquent régulièrement dans la capitale.


    Le nettoyage social en Colombie, une pratique de longue date


    Le phénomène du « nettoyage social » ou limpieza social n’est pas nouveau en Colombie et fait son apparition à la fin des années 70. Ce sont les individus jugés indésirables pour la société, les « habitantes de las calle » (les « habitants des rues ») qualifiés de « desechables »(« jetables ») qui sont les cibles de cette éradication physique de la pauvreté: enfants des rues, délinquants, toxicomanes, sans-abris, prostituées, travestis… Afin de « nettoyer » la société, des escadrons de la mort, les milices paramilitaires d’extrême droite, mais également les forces de police colombiennes, se livrent littéralement au massacre de ces personnes, depuis plusieurs décennies en  et en toute impunité. Une vaste tragédie dont l’écho est à peine perceptible et qui persiste jusqu’à ce jour. (3)


    Le « nettoyage social » est un phénomène diffus en Colombie et connaîtra différentes phases au cours des décennies avec, parfois, la diffusion de tracts dans certaines villes annonçant la venue de ces escadrons de la mort. Mais c’est peut-être plus particulièrement à Bogota, la capitale de 8 millions d’habitants, qui compte la plus grande population de réfugiés du pays, que s’exerce sans relâche ce procédé infâme dont les autorités colombiennes ne se préoccupent pas. (4)


    Descente aux enfers


    Un documentaire intitulé « Vivre dans les égouts de Bogota » réalisé par Vice Magazine,  nous emmène au fond des égouts de la capitale colombienne et dévoile le sinistre quotidien de ces personnes condamnée à la déchéance. Transis de froid, crevant de faim, des hommes, des femmes et des enfants survivent dans l’obscurité, au milieu d’excréments humains, entourés de rats, dans la misère la plus extrême et sous la menace permanente du « nettoyage social » dont ils savent qu’ils sont la cible. (5)

     

    Le Docteur Jaime Jaramillo est une des rares personnes en Colombie à venir en aide aux personnes vivant dans les égouts et a fait sortir des centaines d’enfants des canalisations de Bogota. C’est dans les années 70 que le Docteur Jaime Jaramillo, ou comme on le surnomme en Colombie « Papa Jaime », a commencé à descendre dans les égouts afin de sauver les enfants des rues des abus et de la mort. (6) « J’étais asthmatique et je n’arrivais pas croire que des êtres humains puissent vivre comme çà », raconte le Docteur Jaramillo qui a créé la Fondation Enfants des Andes, une organisation sanitaire et sociale qui recueille, soigne, éduque et socialise ces enfants des rues qui ont vécu les pires souffrances. « Malheureusement, pour pouvoir manger ces enfants doivent voler, et pour voler ils doivent prendre de la drogue. C’est un cercle vicieux. » explique-t-il.


     « Quand c’est ton tour, c’est ton tour »


    Contraints de se terrer dans les égouts où ils continuent d’être traqués par la police et les escadrons de la mort, des hommes, des femmes et des enfants sont les victimes d’agressions barbares. Pedro, qui a survécu à une agression au couteau, témoigne: « Il y a six mois les paramilitaires sont venus ont mis le feu à une petite fille. Ils ont versé de l’essence sur elle et l’ont enflammée. C’est terrible. » Lorsque leurs agresseurs ne peuvent pas les atteindre par balles ou au couteau alors ils déversent de l’essence dans les bouches d’égouts et y mettent le feu. 22 enfants sont ainsi morts brûlés vifs. Le harcèlement par la police, qui agit généralement le dimanche, est permanent et les pousse à se réfugier au plus profond des canalisations de la ville. « Ils viennent constamment ici, t’attrapent et t’emmènent au poste de police. Là ils te frappent dur et t’aspergent avec un puissant jet d’eau» raconte Pedro.

     

    Un autre homme, Pablo, raconte qu’il a perdu sa femme, emportée par une brusque montée des eaux lors d’une pluie torrentielle.

    L’année dernière, une pétition en ligne a été lancé sur internet par le site Care2 afin d’attirer l’attention de l’opinion internationale sur le cas du « nettoyage social » en Colombie et pour demander au Président Juan Manuel Santos, au Ministre de la Défense et au Directeur de la Police Nationale que cesse enfin le massacre des sans-abri par les forces de l’ordre et autres escadrons de la mort. La pétition a rassemblé près de 25.000 signatures des quatre coins du monde mais n’aura, semble-t-il, connu aucune suite… (7)

    Alors que viennent de s’engager des pourparlers entre le gouvernement et la guérilla, la Colombie, troisième pays le plus inégalitaire au monde, figure toujours sur la liste noire des droits de l’Homme.

     

    Florence Gatineau

     

    (1) La marque Colombie se déplace partout dans le monde – vidéo 10 septembre 2012

    http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=UueAiXGj1cs

    (2) Marca Colombia (La Marque Colombie) – vidéo 7 septembre 2012

    http://www.youtube.com/watch?v=ktW5Qroam7Q

    (3) Marca Colombia – site internet du gouvernement colombien

    http://www.colombia.co/

    (4) Financement participatif pour le plus haut gratte-ciel de Colombie – article SmartPlanet du 10 octobre 2012

    http://www.smartplanet.fr/smart-people/financement-participatif-pour-le-plus-haut-gratte-ciel-de-colombie-18101/

    Projet BD Bacata (Bogota Downtown) – vidéo 17 juillet 2012

    http://www.youtube.com/watch?v=KpVbxLNJTaU&feature=share&list=PLF7FA4D4B8A68C5

    (5) Marginalité et répression en Colombie : le cas du « nettoyage social » (Thèse de Doctorat de Delphine Minotti-Vu Ngoc, 2002, Département d’Etudes ibériques et ibéro-américaines)http://delphine.minotti.free.fr/these/tout2.pdf

    (6) Colombie : La nouvelle phase du « nettoyage social » – article Tlaxcala du 5 avril 2009http://www.tlaxcala.es/pp.asp?lg=fr&reference=7381

    (7) Vivre dans les égouts de Bogota – vidéo 18 mai 2012 http://www.youtube.com/watch?v=X4koXeZvAfg

    (8) Qui est Papa Jaime ?- vidéo 2011

    http://www.youtube.com/watch?v=MWpMg2VRbG0&feature=related

    (9) Des milliers de sans-abri massacrés, obligés de vivre dans les égouts (Article Care2 petitionsite du 5 décembre 2011) http://www.care2.com/causes/thousands-of-homeless-massacred-forced-to-live-in-sewers.html

    Colombie, stop à l’assassinat des sans-abri au nom du nettoyage social ! (pétition en ligne)http://www.thepetitionsite.com/1/colombia-stop-murdering-the-homeless-in-the-name-of-social-cleansing/

     

    Source : comité Libertad 95 

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    7 novembre 2012 3 07 /11 /novembre /2012 11:09

    RC à reçu :

    Je vous adresse la présentation d'un film sur la firme Coca-Cola, film sur la répression syndicale  à travers le parcours judiciaire de deux avocats qui se battent à armes inégales avec cette firme.

    N'hésitez pas à le diffuser autour de vous : c'est une forme de résistance tout à fait efficace.
    Fraternelles salutations,

    Caroline ANDREANI

    Documentaire sur l'entreprise Coca-Cola.

    Les réalisateurs German Gutiérrez et Carmen Garcia dressent un réquisitoire accablant contre l'empire Coca-Cola, soupçonné dêtre impliqué dans l'enlèvement, la torture et le meurtre de chefs syndicaux qui luttaient pour l'amélioration des conditions de travail en Colombie, au Guatemala et en Turquie.

    Les cinéastes suivent les avocats en droit du travail Daniel Kovalik et Terry Collingsworth, ainsi que le militant Ray Rogers, directeur de la campagne Stop Killer-Coke!, alors quils mettent tout en œuvre pour obliger le géant américain de l'industrie des boissons à répondre de ses actes dans cette bataille juridique pour les droits de la personne.

    Si vous pensez que l’époque des Western est terminée, détrompez-vous.

    Le Far West contemporain se situe en Colombie, où la filiale de Coca-Cola mène une lutte acharnée contre le syndicalisme pour faire régner les lois du marché. L’empire de la boisson gazeuse est soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement, la torture et le meurtre de huit chefs syndicaux.

    L’opération est simple. Pendant les négociations pour de nouvelles conditions de travail, des militants de partis extrémistes financés par différentes entreprises, y compris Coke, intimident les employés et les organisations syndicales pour interrompre les pourparlers.Coca-Cola est ainsi accusée de s’être servie de groupes paramilitaires pour arriver à ses fins.

    Ces évènements font partie d’un phénomène plus vaste en Colombie. En effet, il est dangereux de défendre les droits des travailleurs dans ce pays.

    Depuis 2002, pas moins de 470 syndicalistes ont été assassinés.

    Ces meurtres mettent en péril l’existence même des syndicats dans ce territoire d’Amérique du Sud. Que je sois bien clair, ce n’est pas le siège social de lacompagnie Coke à Atlanta qui commande ces meurtres et ces enlèvements. Mais c’est de la responsabilité de celle-ci de s’assurer que cela ne se produise pas dans les filiales que la compagnie contrôlent. Il suffirait pour Coca-Cola de retirer la licence en Colombie jusqu’à ce que de nouvelles mesures soient prises.

     En attendant, le documentaire L’affaire Coca-Cola suit la saga judiciaire de deux avocats américains qui poursuivent la compagnie pour qu’elle soit responsable de ses actes à l’extérieur de la juridiction américaine. Les deux hommes exaspérés essaient de stopper l’hémorragie qu’une entreprise de leur pays a causée. Cette affaire est pour moi la conséquence d’un capitalisme sauvage. Quand avons-nous, comme société, accepté d’abdiquer contre une fabrique de boissons gazeuses ?

    Qu’on se le tienne pour dit.

    La société Coca-Cola n’a pas que du rouge sur son logo.

    Elle en a aussi sur les mains.

     

    http://films.onf.ca/l-affaire-co

    ca-cola/

    Source : réveil communiste

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    30 octobre 2012 2 30 /10 /octobre /2012 11:13

     

    "LA BAS SI J'Y SUIS"


    De Cleveland (Ohio) à Darien (Connecticut). Des arbres aux couleurs chatoyantes, des maisons qui se négocient autour d’un million de dollars, des gens plein de compassion envers les pauvres.

    Darien, c’est l’une des dix villes les plus riches des Etats-Unis, là où résident les banquiers, financiers et autres traders de Wall Street. Des requins ? Le requin c’est en tout cas le symbole choisi par l’association ESOP à Cleveland (Ohio) pour mettre en garde les victimes de la crise.

    "Le pouvoir a choisi de sauver les requins et non pas les petits poissons."

    Un reportage de Giv Anquetil et Daniel Mermet.

     

     

     

     

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    24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 19:02

    Le 4 octobre dernier, des centaines d'étudiants et d'activistes se sont retrouvés sur la place Montevideo et dans le square Glênio Peres à Porto Alegre pour manifester contre ce qu’ils appellent la privatisation de l’espace public.

    Ils protestent contre l’interdiction faite aux acteurs de rues et à la population en général d’utiliser le square pour des activités artistiques ou des fêtes foraines, alors que Coca Cola a eu l’autorisation d’utiliser cet espace pour y installer un “Tatu-bola”  géant (un armadillo en tenue de joueur de foot), symbolisant la mascotte de la Coupe du monde de 2014. Porto Alegre est une des principales villes à accueillir l’évènement.

    http://sul21.com.br/jornal/2012/10/manifestacao-termina-em-batalha-campal-no-centro-de-porto-alegre/

     

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