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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 19:53

 

http://i0.wp.com/www.jennar.fr/wp-content/uploads//jennar_02_600.jpg?fit=150%2C150Après un petit livre, un DVD

 


Avec le talent du technicien Gabriel Ballet, un DVD a été réalisé qui doit aider à connaître et à faire connaître les dangers du grand marché transatlantique.

 
 

 

 

 

 

http://i0.wp.com/www.jennar.fr/wp-content/uploads//jennar_01_600.jpg?fit=150%2C150Il comprend :

  • une présentation générale des propositions faites par les 28 gouvernements européens aux négociateurs US  (12 minutes, 16 secondes)

  • un entretien : en 6 questions-réponses,  pourquoi s’opposer au GMT ? (16 minutes, dix secondes)
  • la conférence que j’ai donnée à Castelnaudary le 18 janvier 2014 avec, pour terminer, les avertissements inoubliables de Salvator Allende devant l’Assemblée générale des Nations unies (2H, 5 min et 42 secondes)
  • les questions du public (31 min, 47 secondes).

Ce DVD ne coûte que 5 euros.

 
On peut se le procurer à l’occasion de mes conférences ou en envoyant un chèque (à l’ordre de R. Jennar) dont le montant correspond au nombre d’exemplaires demandés à Jennar, 7, place du Château, 66500 Mosset.

 
Ne vous privez pas d’un bon outil pour expliquer et convaincre.

 

http://i0.wp.com/www.jennar.fr/wp-content/uploads//jennar_03_600.png?fit=150%2C150

http://www.jennar.fr/?p=3566

 


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18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 07:29

widf_to_syria.jpg


Communiqué du secrétariat du Conseil mondial pour la paix



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Le Conseil mondial pour la paix exprime sa désapprobation catégorique de la mesure disciplinaire récemment prise par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR) contre Mme Umut Kuruc, représentante de Liberté et égalité pour les femmes de Turquie, membre de l'Association pour la paix de Turquie (Baris Dernegi) et membre du Comité de direction de la Fédération démocratique internationale des femmes (FDIF), mesure qui a déchu Umut Kuruc de son poste de Vice-secrétaire du UNHCR basé à Ankara, après qu'elle a pris part à une délégation de la FDIF en Syrie des 19 au 22 octobre 2013.

 

L'action entreprise par le UNHCR est arbitraire et a des motivations politiques claires, puisque la délégation de la FDIF a, entre autres rencontres et visites en Syrie, également rencontré le président de la Syrie, Bachar-al-Assad. Umut Kuruc a été « sanctionnée » en raison de son engagement politique et social, son engagement pour la paix et la stabilité dans la région.

 

Venant de Turquie, où se trouvent des centaines de milliers de réfugiés syriens, Umut Kuruc était et reste préoccupée par les causes profondes du drame des réfugiés, exprimant aux côtés des femmes de plusieurs pays (dont la présidente de la FDIF Marcia Campos) leur solidarité avec les femmes et l'ensemble de la population syrienne.

 

Le Conseil mondial pour la paix dénonce les projets actuels de déstabilisation de la Syrie, les ingérences armées étrangères de milliers de « djihadistes » en Syrie, assumées et soutenues par les États-Unis, l'Union européenne et ses alliés régionaux de la Turquie, du Qatar, de l'Arabie saoudite cherchant à faire naître un changement de régime dans la violence.

 

Umut Kuruc pointait justement du droit cette situation, se sentant concernée par les souffrances vécues par les Syriens, d'où les mesures prises contre elles, véritable « sanction » contre ses convictions et son engagement social.

 

Le Conseil mondial pour la paix demande au UNHCR de retirer les mesures disciplinaires prises et de la restaurer dans son poste. Le NHCR comme corps de l'ONU n'a aucun droit de s'ingérer de la sorte dans le conflit en Syrie, en intimidant des membres de son personnel et des représentants d'organisations internationales comme la FDIF, qui a également un statut consultatif dans le système de l'ONU.

 

 

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 14:15

 sur le blog de Danielle Bleitrach

 

Une intervention de P.Simonenko le Secrétaire général du PKU (Parti Communiste d’Ukraine) ce matin qui demande que sans tarder on se réunisse dans une table ronde pour négocier.

Pour préserver l’unité du pays et pour défendre les intérêts des citoyens.D’abord en discutant d’une constitution …

 
(si j’ai bien compris).


http://www.kpu.ua/petr-simonenko-o-situacii-na-vostoke-ukrainy-nado-nemedlenno-saditsya-za-stol-peregovorov/


Le Parti communiste d’Ukraine nous demande de traduire et de diffuser au maximum cette intervention:


URGENT!!!

 
Le Parlement ukrainien, le chef du parti communiste Petro Simonenko, accuse les nationalistes d’avoir travaillé pour les Etats-Unis et l’Union européenne qui voulaient l’affrontement avec la Russie et leurs politiques ont favorisé la Division du pays.

 
Simonenko a accusé les forces du gouvernement de l’utilisation de la violence et des bandes armées dans le coup d’état de février et dénonce le fait qu’aujourd’hui que la junte envoie des bandes armées contre les manifestants des régions sud-est qui veulent défendre leurs droits.

 
Le secrétaire communiste dénonce les arrestations aveugles et les arrêts, a rejeté du microphone par les nationalistes qui déclenchent la bagarre. Parmi les fascistes sont aussi ceux qui ont pilonné la télévision directeur de l’état il y a quelques semaines.

 
Faites tourner

 

   

Le chef du Parti communiste (KPU) Petro Simonenko, accuse les nationalistes et les putschistes d’avoir travaillé pour les Etats-Unis et l’Union européenne, d’avoir provoqué un affrontement avec la Russie et avec leurs politiques d’avoir favorisé la division du pays.


http://kprf.ru/international/ussr/130113.html


Le 8 avril lors de la séance de la Verhovna Rada, le député communiste Simonenko a rappelé que: " les premiers à avoir pris d’assaut et occupé des bâtiments officiels ont été les nationalistes ukrainiens. je voudrais bien savoir d’ailleurs où se trouvent à présent les stocks d’armes pillés à cette époque.

Si l’on suit le raisonnement du nouveau pouvoir à Kiev, les auteurs des troubles de janvier-février n’étaient pas à la solde de l’UE et des USA (comme le clament depuis toujours les communistes), mais servaient plutôt les intérêts des Russes, qui soi-disant serait intéressés à une partition de l’Ukraine !"


… mais son intervention a été interrompue par des membres de Pravy Sektor qui ont arraché le micro, déclenchant une bataille générale (vidéo). Quand on n’a pas d’arguments, il ne reste que la violence.


Simonenko a accusé les putschistes d’avoir utilisé la violence et les bandes armées dans le coup d’état de février et dénonce le fait qu’aujourd’hui que la junte envoie des bandes armées contre les manifestants les régions du sud-est qui manifestent pour défendre leurs droits.

 

Le Premier secrétaire du parti communiste dénonce les arrestations aveugles. Les néonazis de Svoboda ont chassé Petro Simonenko de la tribune ce a qui déclenché une bagarre.

 

http://histoireetsociete.wordpress.com/2014/04/08/les-nationalistes-preparent-ils-la-guerre-avec-la-russie-au-profit-de-lotan/

 


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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 07:58

total-mali.jpg

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



L'intervention « Serval » a été présentée sous l'angle d'une « intervention humanitaire » qui a pu bénéficier de l' « union sacrée » de toutes les forces parlementaires. Pour ceux qui y ont cru à gauche, les premiers contrats de reconstruction peuvent faire sauter les dernières illusions.



C'est le Quai d'Orsay qui a annoncé la nouvelle le 13 mars dernier. Une victoire pour le Ministère des Affaires étrangères qui s'est vanté d'avoir fait du lobbying auprès des Nations unies pour promouvoir des entreprises étrangères.

En effet, sur ces premiers contrats de « reconstruction », l'Etat malien n'avait pas son mot à dire. C'est la Mission des Nations unies pour le Mali (la MINUSMA) qui a proposé cinq contrats pour différents projets d'infrastructures dans le nord du pays.

 

Particularité de la procédure, l'ONU ne négocie qu'avec les Etats … charge à eux de répartir les contrats entre des prestataires privés, qui se partagent les plus-values.

 

Signe de la privatisation des services des affaires étrangères – déjà proposée par Pierre Moscovici au « sommet France-Afrique de Bercy » en décembre dernier – c'est France Expertise Internationale, une agence du ministère qui a négocié le contrat pour nos entreprises.

 

Le billet du Quai d'Orsay parlent de contrats de 34,7 millions d'euros. Un article des Echos (14 mars) précise les destinataires : Thalès et Razel-Bec. La première, grande entreprise privatisée de défense, la seconde, spécialisée dans le BTP en Afrique noire.

 

Selon les Echos, il s'agirait de contrats au Nord-Mali (Gao, Kidal, Tessalit) portant notamment sur « l'extension et la consolidation des pistes d'atterrissage de ces deux dernières villes ».

 

Il faut savoir que l'Etat français contribue à hauteur de 48 millions d'euros à la mission de l'ONU d'un budget total annuel de 260 millions de dollars.

 

Comme le précise désormais ouvertement le Quai d'Orsay, il s'agit désormais d'optimiser le « taux de retour » de cet investissement français. Un retour engrangé bien sûr non par l'Etat mais par les monopoles français. Dépenses publiques, profits privés.

 

L'Etat français a donc déjà rentabilisé les trois-quart de l'investissement initial. Mais ce n'est qu'un début. D'autres contrats plus juteux attendent, ceux de la logistique, l'approvisionnement en nourriture, l'alimentaire ou encore dans les carburants.

 

Après ces marchandages négociés par l’État français pour nos grands monopoles au Mali, qui peut encore oser parler d' « intervention humanitaire » ?

 

Pour approfondir :

 

Relire notre analyse du Sommet de Bercy sur la nouvelle politique impérialiste de la France en Afrique : Le MEDEF à l'assaut de l'Afrique : la nouvelle ruée vers l'Afrique de l'impérialisme français

 

Sur la situation sociale au Mali en ce début d'année 2014 : Après la « trêve sociale », l' « Union sacrée » de la guerre : les grèves touchent tous les secteurs au Mali

 


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3 avril 2014 4 03 /04 /avril /2014 08:42

rwegazprom.jpg

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Le peuple ukrainien otage du jeu entre grandes puissances, des intérêts des monopoles européens ou russes. Les nouvelles révélées dans la presse allemande montre encore et toujours les intérêts allemands et européens derrière la déstabilisation de l'Ukraine.

 

Qui va emporter l'Ukraine ? La lutte est encore féroce, l'issue incertaine entre puissances impérialistes, monopoles (multi-)nationaux. Ce qui est sûr, c'est qui va payer la facture.

 

Le FMI, et l'Union européenne, ont déjà fait passer en force la hausse de 50 % des tarifs du gaz, son idée fixe depuis une dizaine d'années.

 

La Russie via son monopole national « Gazprom » va profiter de la crise, de la dépendance ukrainienne, pour alourdir la facture de près de 80 %, en supprimant les réductions préférentielles accordées à l'Ukraine : le tarif aux 1 000 m3 passerait de 268 $ à 480 $.

 

Pour le capital allemand, main basse sur l'Ukraine !

 

L'Allemagne – à l'origine de la déstabilisation de l'Ukraine, avec la Pologne – rêve de profiter de la crise pour étendre son « espace vital » économique à l'est, planifier une nouvelle « Mitteleuropa » sous domination allemande, déjà partiellement réalisée dans l'Union européenne.

 

Ce sont de vieilles marottes géopolitiques allemandes. En ces temps de commémoration de la Première Guerre mondiale, on sait, depuis les travaux de Franz Fischer, que c'était un des objectifs de la politique de guerre du capital allemand en 1914.

 

Même après la guerre, pendant la guerre civile russe, les dirigeants allemands ont favorisé la création d'un Etat ukrainien fantoche pour affaiblir l'URSS naissante et élargir leur sphère d'influenceen Europe de l'Est. Les nazis n'ont rien fait d'autre dans la Seconde guerre mondiale.

 

Ces ambitions sont déjà une réalité en Ukraine où l'Allemagne est le premier investisseur et second importateur dans le pays. On retrouve 400 entreprises dans le pays dont Siemens, Leoni, Bayer, Rhenus Logistics, Meffert, BASF, Helm, HeidelbergCement.

 

Parmi les projets du grand capital allemand pour l'Ukraine, le premier concerne le « marché agricole » libéralisé par Ianoukovitch en 2011, dans un pays qui est le grenier de l'Europe de l'est : 20 groupes allemands de l'agro-alimentaire ont déjà manifesté leur volonté d'y investir.

 

Deuxième projet, celui du « marché de l'énergie » qu'Ianoukovitch, encore et toujours, a ouvert à la concurrence et harmonisé par rapport à la législation européenne, en séparant réseau et opérateurs.

 

Les monopoles allemands prêts à vendre aux Ukrainiens … du gaz russe !

 

Ainsi, en 2013, le gouvernement ukrainien désormais renversé avait négocié un plan de rénovation du gazoduc « Soyouz » qui reste encore le principal moyen d'acheminement du gaz russe vers une Europe de l'est extrêmement dépendante.

 

Ce plan de rénovation impliquait trois monopoles allemands : le grand groupe industriel Siemens, le spécialiste des réseaux pétrochimiques, PetroStaal, enfin pour financer le projet, la Deutsche Bank. On parlait alors d'un projet d'investissement à hauteur de 5 à 7 milliards de $.

 

Dans le même temps, le conglomérat allemand de l'énergie RWE avait en 2012 signé un « accord-cadre » avec le monopole ukrainien « Naftogaz » pour fournir une source d'énergie alternative à celles russes, issues des gisements de Norvège et des Pays-Bas.

 

C'est cet accord signé sous le gouvernement Ianoukovitch que vient de réveiller RWE, initialement spécialisée dans l'électricité. Selon der Spiegel(11 mars),les dirigeants de RWE sont prêts à devancer les conditions de l'accord de 2012 prévoyant des livraisons de gaz à l'horizon 2015.

 

Ils seraient prêts à expédier dès maintenant des livraisons massives de gaz, à hauteur de 10 milliards de m3 par an, là où l'Ukraine importe actuellement 27 milliards de m3 russes.

 

Les Allemands de RWE sont même prêts à revendre à l'Ukraine du gaz … russe, celui acheminé depuis la mer Baltique va le gazoduc « North Stream » bien que les Russes aient tenté d'empêcher de telles re-livraisons vers les pays clients d'Europe de l'est.

 

Comme le rappelle un dirigeant haut placé de RWE : « une fois que le gaz a été livré à une infrastructure de stockage, impossible de savoir d'où il provient »L'occasion pour les monopoles allemands de dégager une marge de profit substantielle sur le simple commerce du gaz !

 

RWE, un monopole allemand … racheté par un oligarque russe !

 

L'ironie de l'histoire, c'est que la presse allemande (dans Deutsche Welle) révélait ce 17 mars que la branche « pétrole et gaz » de RWE, la firme DEA, vient d'être cédée à des capitaux étrangers.

 

La partie « gaz » de RWE serait livrée au fonds d'investissement LetterOne, basé au Luxembourg, appartenant à … l'oligarque russe Mikhail Fridman.

 

Mikhail Fridman est la deuxième fortune de Russie, 47 ème fortune du monde. Il contrôle le plus grand groupe financier de Russie, tout en ayant fait initialement fortune dans l'industrie du gaz.

 

Le groupe d'investissement russe a promis d'éponger la dette du groupe et de racheter ses unités d'exploration et de production pour la somme de 7 milliards de $. DEA emploie 1 400 personnes et dispose de 190 droits d'exploitation en Europe, Afrique du nord et au Moyen-orient.

 

L'affaire a fait grincer des dents en ces temps de « nationalisme européen ». Mais le PDG de RWE, Peter Terium, s'est montré très confiant : « Nous avons informé assez tôt le gouvernement de la transaction, et il n'y avait pas de signes qui laissent croire qu'il s'y opposera ».

 

Les konzern allemands et les oligarques russes n'ont aucun mal à trouver un terrain d'entente quand il s'agit de faire exploser le plafond de leurs profits, et tant que les peuples – abreuvés de nationalisme imbécile – seront là pour payer le prix de fort de leurs ententes transnationales.

 


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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 08:00

sybd TUS

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce 24 mars, quatre ouvrières travaillant dans une filiale tunisienne d'un groupe aéronautique française vont connaître leur sort devant la justice tunisienne. Elles ont déjà perdu leur emploi, elles sont maintenant menacée de prison, leur délit : avoir monté un syndicat.

 

Cela fait quatre ans que ces ouvrières tunisiennes de SEA Latelec-Fouchana, une filiale du groupe français aéronautique Latécoère, se battent.

 

Elles se sont battues d'abord pour monter un syndicat pour gagner un salaire décent et mettre fin au despotisme à l'usine, ensuite pour sauver leur emploi face aux manœuvres de délocalisation, enfin pour préserver leur liberté face aux poursuites judiciaires entamées par leur ancien employeur.

 

Monter un syndicat pour organiser la résistance

 

Tout a commencé en 2005. Latécoère, fournisseur notamment en câblages, fuselages (numéro un mondial dans le domaine) pour Dassault, Airbus et autres géants de l'aéronautique française, décide alors de délocaliser une partie de sa production en Tunisie, à Fouchana.

 

Latécoère embauche une main d’œuvre majoritairement féminine, escomptant sur la docilité des travailleuses, leur acceptation de conditions de travail et de salaires indécents.

 

C'est le début de l'enfer pour les ouvrières tunisiennes du site embauchées toutes en CDD renouvelable : heures de travail non-payées, harcèlement moral et sexuel, intimidations, pour un salaire ne dépassant pas les 100 € par mois.

 

En 2011, en pleine « révolution tunisienne » les ouvrières décident de dire Stop et ouvrent une section syndicale de l'UGTT, qui devient vite le foyer de résistance au despotisme patronal à l'usine, regroupe la grande majorité des travailleuses.

 

Quand Latécoère délocalise en … France pour casser la grève en Tunisie !

 

Une lutte âpre s'engage, où la direction emploie toutes les méthodes – tentative de corruption de syndicalistes, menaces – avant de concéder un accord en mai 2012 répondant à la plupart des revendications : reconnaissance de congés payés, des hausses de salaire, le paiement des heures sup.

 

L'entreprise française révèle vite ses vraies intentions. Dès septembre, elle crée un syndicat maison pour supplanter l'UGTT, un échec. Le 20 septembre, l'entreprise lance un lock-out patronal, refusant de rouvrir l'usine à moins que les déléguées UGTT ne soient laissées à la porte.

 

Le conflit s'intensifie. A Fouchana, les ouvrières lancent une grève illimitée, qui va durer quatre semaines, et va constituer un front uni face aux intimidations, sous toutes leurs formes

 

Sous pression de son principal donneur d'ordres, Airbus, Latécoère décide alors de « rapatrier » une partie de la production à Tarbes, en France, embauchant des intérimaires en France pour briser le mouvement en Tunisie.

 

Les machines, stocks sont rapatriés en France, les ouvrières tunisiennes impuissantes face à la manœuvre. Le groupe fait retomber la faute de la « réduction de la production » sur les travailleuses, contre lesquelles est entamée un plan de licenciement en mars 2013.

 

L'effectif est réduit de moitié sur le site tunisien, le syndicat maison prend enfin le pouvoir, les meneuses du mouvement dont Sonia Jebali et Monia Dridi sont mises à la porte. Le temps de finir la manœuvre, le site français est fermé et tout le matériel rapatrié en Tunisie.

 

24 mars : la menace de la prison

 

La direction française du site ne s'arrête pas là. Après avoir fait perdre leur emploi à Monia, Sonia et plusieurs autres camarades, elle pousse une salariée (affiliée au « syndicat maison ») de porter plainte contre quatre salariées syndiquées à l'UGTT pour « violences physiques et verbales »,

 

En décembre 2013, sans leur présence, le premier jugement a opté pour une peine de prison ferme de deux mois. Le 24 février dernier, la police leur a signifié leur condamnation pour « atteinte à la morale et diffamation ».

 

Les quatre femmes en lutte ont fait appel, le procès doit être rejugé ce 24 mars, avec une issue incertaine. Elles ont besoin de tout notre soutien.

 

Pointons les responsabilités des 1 300 entreprises françaises

 

Il est temps de faire monter la pression, temps aussi de pointer la responsabilité de nos entreprises, de l'Etat français dans les conditions de travail inhumaines, les salaires de misère dont sont victimes la masse de la population tunisienne, avant et après la dite « révolution » tunisienne.

 

Les entreprises françaises sont massivement présentes en Tunisie, elles sont 1 300, employant officiellement 130 000 salariés. En 2012, la France reste le premier investisseur en Tunisie, concurrencé par les Emirats, la Grande-Bretagne l'Allemagne ou l'Italie.

 

La France est également le premier partenaire commercial de la Tunisie : 30 % des exportations tunisiennes sont dirigées vers la Tunisie, 18 % des importations tunisiennes sont originaires de France.

 

Historiquement, les entreprises françaises sont présentes dans les services : tourisme (Accor, Club med), le secteur bancaire (BNP), la grande distribution (Casino, Carrefour), les assurances (Groupama) ou les services pétroliers (Total).

 

Toutefois, les entreprises opérant en Tunisies sont désormais très largement concentrées (à 80 %) dans l'industrie manufacturière dont la moitié dans le textile, le reste partagé équitablement entre l'électronique, la métallurgie et la chimie.

 

Une analyse plus fine révèle que les entreprises françaises textile en Tunisie ont délocalisé leurs branches « confection » et « bonneterie » (75 % des entreprises), tandis que l'électrique/électronique/aéronautique, le deuxième secteur d'activité, 60 % des entreprises sont dans les « cablâges » (comme Latécoère).

 

Le point commun entre ces deux activités sont d'être faiblement capitalistique, consommatrice en une main d'oeuvre féminine peu qualifiée et très faiblement rémunérée.

 

Le gouvernement français négocie des contrats en Tunisie … pour Airbus : dénonçons-le haut et fort !

 

La Tunisie est donc une source de profits faciles pour les investisseurs français surtout avec le « Code des investissements » déjà préfiguré par Bourguiba en 1972, mis sur pied par Ben Ali, dont la réforme est aujourd’hui discutée mais sans remettre en cause les avantages pour le patronat.

 

Ce « code » prévoit en effet tout un ensemble de facilités pour le capital étranger : exonérations fiscales sur le rapatriement des bénéfices, baisse de droits de douane pour les industries délocalisées, cession de terrain à prix modique, enfin création de zones franches à imposition minimale ou nulle.

 

Et ce n'est pas près de se terminer. Le gouvernement tunisien dominé par les islamistes après 2011, avec la figure de l'islamiste libéral pro-américain Jebali, s'est déclaré favorable aux investisseurs, notamment français.

 

Le « gouvernement d'union nationale », technocratique, sous la coupe de l'UTICA (MEDEF local) pousse encore dans ce sens, dans les négociations avec le FMI, dans la finalisation du nouveau « Code d'investissements » consacrant la « liberté d'investissement ».

 

François Hollande s'est déjà rendu en Tunisie deux fois depuis neuf mois : d'abord en juillet 2013, récemment en février 2014.


La première fois, accompagné d'une cinquantaine d'hommes d'affaires, de PDG français pour signer des contrats notamment dans l'électronique. François Hollande a également négocié le redéploiement d'une partie de la dette en contrats d'investissements pour les monopoles français.

 

La seconde fois, il a proposé la vente de six EC275 Caracal aux forces spéciales tunisiennes, officiellement pour la lutte contre le terrorisme. Des appareils hi-tech, idoines pour le repérage en milieu hostile, les missions commandos, adaptés aussi aux forces anti-émeute.

 

Ce contrat de 300 millions d'euros serait bien sûr au bénéfice d' … Airbus, le même groupe fourni par Latécoère, qui licencie nos camarades Monia, Sonia et les autres.

 

L’État français reste le premier actionnaire d'EADS (qui détient Airbus). Il n'est pas acceptable que la casse de l'industrie française serve à alimenter les profits privés, débouche sur des conditions de travail, salariales, d'oppression syndicale inacceptables.

 

Stop à l'hypocrisie aussi à gauche ! Non, Louis Gallois qui a été à la tête d'EADS de 2006 à 2012 n'est pas un « patron de gauche ». Non, les contrats signés pour Dassault, Airbus ne sont pas une « bonne chose pour la France », comme certains à gauche le prétendent.

 

Il n'y a pas d'avenir dans les relations privilégiées avec le « corrupteur de la République » Dassault, ni dans l'insertion dans la « compétition » internationale pour la vente d'armes.

 

arton517.jpgNous sommes solidaires avec nos camarades Mounia, Sonia et toutes les autres. Solidaires avec la campagne menée notamment par la CGT Airbus, Latécoère pour faire connaître leur sort, et le lier au sort vécu par les ouvrier(e)s français(e)s.

 

Solidarité avec nos camarades tunisiennes, la lutte se mène aussi en France !

 


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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 10:25

http://kaosenlared.net/media/k2/items/cache/325d37271b7f8c8f5ebc4385f12c96a0_S.jpg

Une autre pièce du puzzle, USA univers carcéral qui ne laisse plus beaucoup d’autres choix aux jeunes issus de milieux pauvres et issus de l’immigration qu’entre l’incorporation comme chair à canon dans l’armée ou le chemin de prisons qui hébergent près d’un pourcent de la population adulte - principalement de ces mêmes origine - du pays. Dans de nombreuses prisons, privées, le choix est simple ; soit tu travailles soit tu es mis en isolement.  


Une situation qui ne cesse de se radicaliser et qui en l’occurrence semble déboucher sur un nouveau saut qualitatif négatif, l’abandon total de l’enseignement pour les plus défavorisés… de quoi se poser la question : « Quel sort leur est réservé, quel est le projet d’avenir que leur concocte les corporations sachant qu’elles n’ont aucune bienveillance pour les non productifs et les « surnuméraires » alors que la main d’œuvre humaine qui leur est indispensable ne cesse de se réduire ? ». Va-t-on reterritorialiser dans l’univers carcéral l’esclavagisme du vieux Sud, voir réactiver la peine de mort pour les esclaves qui auraient l’outrecuidance d’apprendre à lire et à écrire. 


On comprend mieux pourquoi ces gens ont la haine des processus d’éducation privilégiée et gratuite dont bénéficient les petits peuples des pays progressistes d’Amérique Latine… pourquoi parmi les cibles de leurs alliés sur place au Venezuela, une des cibles des « violents » comme on les appelle là-bas sont les écoles et les universités populaires qu’ils mettent à sac et tentent de détruire. 

 

Résumé de l’article de  Mumia Abu-Jamal 

Etats-Unis, écoles fermées. 

 
 

Les États-Unis franchissent un nouveau fossé d’iniquité. Les écoles de tous les USA noirs et des quartiers latinos ferment leurs portes et barricadent leurs fenêtres. Les villes utilisent les impôts pour renforcer la machine de répression au détriment de l’éducation dont l’accès est à présent clairement réservé aux riches, une faible partie de la population. 

 

Le terrain se prépare pour une corporatisation de l’enseignement. La notion d’école publique est renvoyée aux poubelles de l’histoire. Pourquoi ?


Diane Ravitch qui fut une ardente défenderesse de cette corporatisation s’est ravisé, elle explique :

« Aucune nation au monde n’a éradiqué la pauvreté avec une stratégie de renvoi des professeurs ou en confiant les écoles publiques à des intérêts privés. L’inspection académique n’appuie pas de telles mesures. Mais ces inconvénients ne diminuent en rien la ferveur de ceux qui impulsent ces réformes. Cette nouvelle espèce de promoteurs inclus principalement des spécialistes de Wall Street dans les investissements de fonds libres, des officiels de fondations, des exécutifs de corporations, des entrepreneurs et ces concepteurs de politiques mais très peu d’éducateurs avec l’expérience des écoles. L’éloignement des réformateurs avec les réalités de l’enseignement et leur indifférence aux enquêtes académiques les conduit a ignorer l’importance de l’influence qu’on les familles et la pauvreté »*


Malgré cette pénétrante critique publiée dans une revue nationale, le processus continue. Les écoles charter (écoles privées subventionnées sont la nouvelle structure. Des écoles corporatives, des écoles pour les gens qui peuvent payer. Pour les pauvres – rien. Et cela est fait ouvertement. Pas la peine de se cacher, nous sommes à l’ère des grands négoces.


Les gens au pouvoir n’ont pas à se préoccuper de cela. Nous, oui, la fermeture des écoles signifie l’extension des prisons.


C’est simple… et c’est moche.


Depuis la nation incarcérée Mumia Abu-Jamal.


Mumia Abu-Jamal est un journaliste étasunien et militant, condamné à mort pour le meurtre d’un policier, il a vu sa peine commuée en prison à perpétuité pour vice de procédure sans que sa culpabilité soit remise en question par un nouveau jugement.


*[Fuente: Ravitch, Dian, “Schools We Can Envy”. New York Review of Books, Mar. 8. 2012 (vol. LIX: No. 4), pg. 19]


 Source en espagnol : Estados Unidos: Escuelas cerradas

 

http://www.dgde.cfwb.be/typo3temp/pics/c5cf56fba3.jpgHasard ?Illustratif ? Anticipatif ? sur cette affiche consacrée aux droits des enfants pauvres en Belgique, les enfants symbolisés portent l'uniforme des prisons belges .....

 

Source: Les états d’Anne


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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 07:04

arton2540-08c33-copie-1Plate-forme européenne de revendications pour la paix



Proposition du Parti communiste allemand (DKP), Nouveau Parti communiste des Pays-Bas (NCPN), Parti communiste du Luxembourg (KPL), Parti du Travail de Belgique (PTB) à l'issue de la Conférence de Aix-la-Chapelle, 15-16 février 2014 reprise parhttp://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Proposition de plate-forme de revendications afin d’orienter un mouvement anti-impérialiste européen pour la paix, et plus spécifiquement concernant l'Allemagne, le Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg :



1. Pas la moindre participation à des interventions militaires à l’étranger, que ce soit sous la bannière de l’Otan, de l’UE, d’une « coalition of the willing » ou de l’ONU. Le retrait immédiat des troupes allemandes, néerlandaises, belges et luxembourgeoises de toute intervention militaire à l’étranger. Respect complet de la souveraineté des États, comme le stipule la Charte des Nations unies. Nous rejetons la justification « humanitaire » et la notion de « responsabilité de protection » (« responsibility to protect », R2P) comme prétexte à des interventions à l’étranger. Nous rejetons aussi toutes autres formes de pression extérieure et de non-respect de la souveraineté, comme les embargos économiques et les sanctions.



2. Retrait de l’Allemagne, des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg de l’Otan. Dissolution de l’Otan. En attendant, nos pays doivent systématiquement et progressivement diminuer leur contribution à l’Otan.



3. Retrait de nos pays de touts les projets militaires de l’UE, comme l’Euro-corps, les Battle Groups et l’European Defense Agency (EDA). Nous rejetons toute tâche de mise en place et stratégie militaires figurant dans le Traité de Lisbonne et autres documents fondamentaux de l’UE. En attendant, nos pays doivent systématiquement et progressivement diminuer leur contribution aux projets militaires de l’UE.



4.Désarmement nucléaire. Pas de modernisation et retrait immédiat des armes nucléaires américaines de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Belgique. Interdiction légale de toute présence d’armements nucléaires sur notre territoire et à nos frontières. Soutien aux traités instaurant des zones dénucléarisées et à un traité interdisant les armes nucléaires. Interdiction de la production, du stockage, de la vente et de l’utilisation d’armes à l’uranium.



5.Pas d’achat de nouveaux avions militaires. Halte au développement, à l’achat et à l’installation de n’importe quel matériel militaire offensif – y compris les projets apparemment défensifs qui, de fait, font partie d’une stratégie militaire offensive, comme un bouclier antimissile, d’autres formes de « bouclier défensif » et des drones. Transfert des moyens financiers d’une politique sécuritaire militaire vers une politique sécuritaire non militaire.



6. Limitation du budget de la défense. Se distancier de la norme de l’Otan des 2 % du PIB pour la défense. Pas d’argent pour la guerre, mais pour les besoins sociaux (santé, enseignement, lutte contre la pauvreté, etc.).



7.Limitation draconienne de l’industrie et du commerce des armements et de leur financement, avec une définition large des systèmes d’armement, et sur base de l’application restrictive des normes minimales européennes.



8.Contrôle démocratique sur la politique de sécurité et de défense. Rendre publics tous les accords militaires, comme ceux concernant le stationnement des armes nucléaires.



9.Halte à toute propagande militaire via les écoles et autres institutions d’enseignement, ainsi que via les médias.



10.Pas le moindre engagement de militaires dans les tâches de maintien de l’ordre.



11.Les responsables politiques des guerres d’agression doivent être appelés à se justifier et seront sanctionnés.



12.Une politique hospitalière d’accueil et d’aide aux victimes et réfugiés des guerres.



13.Nos pays doivent développer leurs propres vision et stratégie de la paix. Ils peuvent se profiler par des initiatives de paix et de désarmement, ou dans l’aide humanitaire. Il existe déjà tout un éventail de possibilités de prévention des conflits et de construction de la paix : négociations, médiation, envoi d’observateurs, cessation des livraisons d’armes, aide humanitaire aux victimes, etc. Il est préférable que les conflits régionaux soient résolus au niveau régional, bien loin de l’ingérence et des intérêts des grandes puissances.



14.Une paix durable ne sera possible qu’en s’attaquant à la pauvreté et à l’injustice, en supprimant les injustices historiques à l’égard des peuples opprimés et en conférant à ces derniers le droit de suivre la voie qu’ils ont choisie. C’est pourquoi nous prônons un ordre économique juste, avec des relations commerciales honnêtes et équitables. Nous soutenons la lutte des peuples pour leurs droits nationaux, démocratiques et sociaux, pour le progrès social, pour la paix, pour un climat et un environnement durables et pour le développement. En dernière instance, une paix durable ne pourra être garantie que par une société qui ne s’appuie pas sur la compétition et le profit, mais sur la collaboration et la solidarité – par une société socialiste.

 


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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 14:06

http://multinationales.org/local/cache-vignettes/L460xH311/arton301-48fa5.jpg

Avec les élections générales à l’horizon et l’irruption sur la scène politique du nouveau parti anti-corruption Aam Aadmi, la privatisation de l’eau devient un enjeu politique de premier plan en Inde. Pendant ce temps, le partenariat public privé (PPP) conclu entre Veolia et la ville de Nagpur - prématurément présenté par l’entreprise comme un succès et comme le premier pas dans sa conquête du marché indien de l’eau - semble continuer à accumuler les problèmes. La presse et les élus d’opposition dénoncent aujourd’hui une explosion du budget de l’opération.

Le Times of India a enquêté sur les données budgétaires du partenariat public privé (PPP) entre Veolia (via sa filiale à 51% Orange City Water) et la municipalité de Nagpur.


Le principal quotidien indien affirme que le budget total prévu pour l’opération a été secrètement augmenté de près de 50% depuis plusieurs mois, et pourrait l’être encore davantage à mesure que les travaux continuent. Selon les données officielles, au 31 janvier 2014, seulement un peu plus de 36% des travaux prévus étaient effectués, alors qu’ils devaient - du moins selon certaines parties prenantes - être achevés en mars 2014. (Veolia a toujours contesté la validité de cette date limite, faisant valoir que son contrat prévoit des travaux sur cinq ans.)


Un fonctionnaire de la municipalité explique les délais dans les travaux par le « manque de coopération » des habitants de Nagpur, qui rechigneraient à être connectés au réseau par peur de voir leur facture d’eau exploser !


Selon le Times of India, le gouvernement central indien n’est théoriquement pas en mesure de couvrir financièrement les dépassements budgétaires, ce qui signifie que ce sera soit la municipalité de Nagpur, soit l’opérateur privé qui devront en supporter les frais. Un porte-parole d’Orange City Water aurait déclaré au Times of India que « les citoyens n’ont rien à craindre » et que l’entreprise prendra en charge tous les surcoûts. D’autres sources internes à la municipalité suggèrent que le prestataire privé cherchera à rentrer dans ses frais par d’autres moyens (charges financières supplémentaires à la municipalité, hausse des tarifs) : « Après tout, aucune compagnie privée n’investira dans des services publics sans s’assurer un taux défini de retour sur investissement. »


En réponse à nos questions, Veolia déclare ne pas savoir à quoi correspondent les chiffres avancés par le Times of India. L’entreprise française indique que le budget des travaux prévus dans le cadre du PPP est indexé contractuellement à l’inflation [1], et précise qu’aucune clause du contrat ne prévoit explicitement que la « révision du montant des travaux [soit] corrélée avec les tarifs de l’eau ».


Sur la privatisation de l’eau en Inde en général et le contrat de PPP de Veolia à Nagour en particulier, lire l’enquête de l’Observatoire des multinationales d’octobre 2013 : Veolia en Inde : le retour des vieux démons ?.

Les élections générales en ligne de mire

Les prochaines élections générales indiennes doivent se tenir sur plusieurs semaines en avril-mai prochain. L’enjeu de la privatisation de l’eau n’est pas absent de ce scrutin, puisqu’il constitue l’un des principaux chevaux de bataille du nouveau parti anti-corruption Aam Aadmi. Celui-ci pourrait venir bouleverser le paysage politique indien, comme il l’a fait il y a quelques semaines dans la ville-État de Delhi.


Son leader Arvind Kejriwal avait occupé le poste de gouverneur de Delhi pendant quelques dizaines de jours, avant de démissionner suite au refus du parlement local (où Aam Aadmi ne dispose pas d’une majorité absolue) de valider son projet de loi emblématique contre la corruption. Les quelques semaines passées au pouvoir par Kejriwal ont été marquées par de nombreuses controverses et par des mesures emblématiques sur le service public de l’eau : l’instauration d’un quota d’eau gratuite pour les habitants ; la volonté de démantèlement de la « mafia de l’eau » de Delhi (les opérateurs privés de camions-citernes qui marchandent leur service au prix fort et n’hésitent pas à recourir à l’intimidation) ; et le lancement d’une enquête préliminaire sur l’administration de l’eau de Delhi et les projets pilotes de PPP conclus dans la métropole (dont certains concernent Veolia et Suez) [2].


Le favori actuel pour devenir Premier ministre est Narendra Modi, leader du parti nationaliste hindou et ’pro-business’ BJP (au pouvoir dans la ville de Nagpur), plutôt favorable aux PPP et à la privatisation de l’eau. L’ancien président du BJP Nitin Gadkari, natif de Nagpur, a d’ailleurs joué un rôle moteur dans la signature du contrat avec Veolia et entretient des relations très étroites avec l’entreprise indienne à laquelle la firme française est associée dans le cadre d’une joint-venture à Nagpur [3].


Olivier Petitjean

— 
Source photo : Times of India

 

[1L’Inde a connu récemment une forte inflation, associée à une dépréciation de la roupie. Toutefois, l’enquête du Times of India suggère que l’augmentation du budget des travaux a été décidée il y a plusieurs mois.

 [2Interrogée sur ces initiatives, Veolia indique qu’il n’est dans son rôle de se prononcer sur les initiatives prises par les autorités publiques, particulièrement dans un contexte électoral où la question de l’eau peut être utilisée pour déstabiliser les autres candidats. L’entreprise déclare tout de même saluer « toutes les mesures qui peuvent favoriser l’accès à l’eau pour tous ».[3Source : India Today.

 

http://multinationales.org/squelettes/img/logo-observatoire-fr.png

 

 

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 07:43

Gramsci

Antonio Gramsci, dans Avanti, quotidien socialiste, en 1916

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

En cette période où la désinformation de masse est de rigueur – tant sur la politique étrangère que sur la politique intérieure – les conseils avisés, l'analyse mordante, le souci du concret de Gramsci frappent toujours juste cent ans plus tard.

 

Alors que les déformations autour de Gramsci tendent à en faire un inoffensif combattant 'de gauche' de la « bataille des idées », de l'illusion la conquête d'espaces démocratiques dans les médias dominants.

 

Non, Gramsci ne fut pas ce social-libéral (ou cet euro-communiste) naif, le fondateur du Parti communiste italien livrait une analyse sans concession des médias bourgeois dominants, il appelait au développement de la seule vraie presse libre : la presse militante.

 

 

Voici venus le moment des réclames pour les abonnements. Les directeurs et les gestionnaires des journaux bourgeois ravalent leur façade, passent un peu de vernis sur leur enseigne et attirent l'attention du passant (du lecteur en fait) sur leur camelotte.

 

La camelotte, c'est cette feuille à quatre ou six pages qui va chaque matin, chaque soir instiller dans l'esprit du lecteur la façon de ressentir et de juger les événements politiques, celle qui convient aux producteurs et vendeurs de ces imprimés.

 

Nous voulons tenter de parler, avec les ouvriers en particulier, de l'importance et de la gravité de cet acte apparemment si innocent, qui consiste à choisir le journal auquel on veut s'abonner. C'est un choix plein de pièges et de dangers qui doit être fait en pleine conscience, selon des critères spécifiques, après mûre réflexion.

 

L'ouvrier doit avant tout rejeter nettement toute solidarité avec les journaux bourgeois. Il devrait toujours se rappeler, toujours, toujours, que le journal bourgeois (quelle que soit sa couleur) est un instrument de lutte mû par des idées et intérêts qui sont en opposition avec les siens.

 

Tout ce qui est presse est constamment influencé par une idée : servir la classe dominante, ce qui se traduit inéluctablement par un fait : combattre la classe ouvrière. Et en fait, de la première à la dernière ligne, le journal bourgeois sent et révèle cette préoccupation.

 

Mais le plus beau, c'est-à-dire le pire, se retrouve ici : qu'au lieu de demander de l'argent à la classe bourgeoise pour être soutenu dans son travail de défense déployé en sa faveur, le journal bourgeois réussit à se faire payer ... par les travailleurs qu'il combat encore et toujours. Et les travailleurs paient, régulièrement, généreusement.

 

Des centaines de milliers d'ouvriers versent leur salaire chaque jour, pour acheter les journaux bourgeois, participant ainsi à renforcer leur pouvoir. Pourquoi ? Si vous posez la question au premier ouvrier que vous voyez dans le tram ou dans la rue en train de lire un journal bourgeois, vous l'entendrez vous répondre: « Parce que j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe ».

 

Et il ne lui vient même pas à l'esprit que les nouvelles, et les ingrédients avec lesquels elles sont cuisinées, peuvent être exposées d'une telle façon qu'elle dirige sa pensée et influence son esprit dans un sens précis.

 

Et pourtant il sait bien que ce journal-ci est réactionnaire, tel autre est tenu par des affairistes, et que le quatrième, le cinquième sont liés à des groupes politiques qui ont des intérêts diamètralement opposés aux siens.

 

Il ne reste plus à ce même ouvrier que de pouvoir constater personnellement que les journaux bourgeois racontent les moindres événements d'une telle façon que cela doive favoriser la classe bourgeoise, la politique bourgeoise au détriment de la politique et de la classe prolétarienne.

 

Une grève éclate ? Pour le journal bourgeois, les ouvriers ont toujours tort.

 

Une manifestation ? Les manifestants, seulement parce qu'ils sont ouvriers, sont toujours des fauteurs de trouble, des subversifs, des vandales.

 

Le gouvernement promulgue une loi ? Elle est toujours bonne, utile et juste, même si ... elle contredit une précédente, déjà louée.

 

Si une lutte électorale, politique ou administrative est imminente ? Les meilleurs candidats, les meilleurs programmes sont toujours ceux des partis bourgeois.

 

Et nous ne parlons même pas des faits que le journal bourgeois soit tait, ou travestit, ou falsifie, pour tromper, illusionner, et maintenir dans l'ignorance les travailleurs. Malgré tout cela, la capacité coupable de l'ouvrier à croire le journal bourgeois est sans limites.

 

Il faut dire et répéter que cet argent jeté négligemment dans les mains de ce crieur de journaux est un projectile livré au journal bourgeois qui le lancera plus tard, au moment opportun, contre la masse ouvrière.

 

Si les ouvriers se persuadaient de cette vérité élémentaire, ils apprendraient à boycotter la presse bourgeoise avec cette même unité et discipline avec laquelle la bourgeoisie boycotte les journaux des ouvriers, c'est-à-dire la presse socialiste.

 

Ne donnez pas votre aide en pièces sonnantes et trébuchantes à cette presse bourgeoise qui est votre adversaire : ce doit être notre cri de guerre en ce moment qui est caractérisé par la campagne d'abonnements lancée par tous les journaux bourgeois.

 

Boycottez-les, boycottez-les, boycottez-les!

 


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