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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 08:35

Nous luttons contre le capitalisme, le patriarcat et pour nos droits !

 

http://www.viacampesina.org/fr/cache/multithumb_thumbs/b_350_0_16777215_00___images_stories_womenrally_photo8scaled.jpg(Harare, 7 mars 2014) A l'occasion du 8 mars, journée internationale des Femmes, la Via Campesina réaffirme son implication dans la lutte anti-capitaliste et anti-patriarcale. Nous sommes résolues à lutter, à prendre les rues et à nous mobiliser pour une nouvelle vision du monde basée sur les principes de respect, d'égalité, de justice, de solidarité, de paix et de liberté. Nous mènerons les batailles nécessaires pour faire avancer la lutte commune avec les femmes travailleuses des zones rurales et urbaines. 


La première célébration de la Journée internationale de la femme eut lieu le 19 mars 1911 en Allemagne, en Autriche, au Danemark et en Suisse, avec des rassemblements où l’on revendiqua que les femmes aient le droit de vote, le droit d’exercer des fonctions publiques, de travailler et de ne pas être discriminées au travail. 


Quelques jours plus tard, le 25 mars, plus de 140 travailleuses, pour la plupart immigrées, périrent dans l’incendie d’une usine textile à New York. Cet événement eut d’immenses répercussions sur le droit du travail aux États-Unis, ainsi que sur les célébrations suivantes de la Journée internationale de la femme, au cours desquelles on dénonça les conditions de travail qui avaient conduit à cette catastrophe. 


Depuis cette date et jusqu’à aujourd’hui, les femmes continuent de lutter pour revendiquer leurs droits. La société actuelle, capitaliste et patriarcale, repose sur la différence et l’exploitation non seulement des ressources naturelles et de la terre, mais aussi du genre humain lui-même, et base sa richesse et son développement sur l’inégalité qui devient ainsi nécessaire.


Dans ce contexte, nous, femmes des milieux ruraux, journalières, paysannes, femmes des communautés autochtones…, nous nous trouvons de surcroît dans une catégorie encore inférieure du seul fait de notre sexe. Nous sommes doublement exploitées, doublement soumises.


La violence faite aux femmes, que ce soit une violence sexuelle, physique ou psychologique est très répandue dans nos sociétés. Une étude récente en Europe a montré qu'un tiers des femmes a été confrontée à de la violence de genre. Ainsi, les coupures récentes dans la sécurité sociale qui ont des impacts plus forts sur les femmes, et les changements régressifs des lois reproductives sont également une expression de la violence faite aux femmes.


Nous, femmes, luttons résolument pour le changement de nos sociétés et pour demander la réparation et l'abolition de toutes les pratiques sexistes. Par exemple, en Asie, nous luttons pour la réparation et la reconnaissance des crimes commis par l'armée japonaise pendant la Deuxième Guerre mondiale : des femmes ont alors été forcées de travailler systématiquement comme esclaves sexuelles. Aujourd'hui encore, le viol organisé a lieu dans des situations de conflit et constitue une des expressions les plus horribles de la violence faite aux femmes.


Nous allons renforcer la campagne de Via Campesina pour arrêter la violence faite aux femmes.

Notre lutte et nos mobilisations pour la Souveraineté alimentaire a donné aux femmes l’opportunité de reconnaître leur participation historique dans le développement des systèmes alimentaires dans le monde ainsi que le rôle qu'elles ont joué depuis la naissance de l’agriculture. En récoltant et propageant les semences, en protégeant et sauvegardant la biodiversité et les ressources génétiques, les femmes représentent l'un des principaux piliers affectif, éthique et social de la souveraineté alimentaire.


Femmes rurales, paysannes, travailleuses agricoles, femmes des communautés autochtones, nous continuerons la lutte pour la défense de la nature, de la Terre mère, de l'alimentation et de la souveraineté alimentaire. Nous nous opposerons à l'exploitation et à la violence à tous les niveaux et sous toutes ses formes, ainsi qu'au système économique et aux multinationales qui exploitent les individus et dévastent le monde.


Les femmes et les hommes de La via Campesina revendiquent la création d'espaces de débat et d'échange pour construire des outils valides pour un monde pluriel. Il s'agit de créer des outils pour soutenir la prise de conscience dans les communautés des visions politiques et culturelles qui empêchent d'avancer vers l'égalité de genre.


Nous, paysannes organisées, sommes convaincues qu'il est impossible de faire marche arrière. Nous ne pouvons pas revenir sur les avancées et les conquêtes déjà obtenues, et encore moins sur la conscience acquise des femmes. Nous continuons la lutte pour la « Souveraineté de la terre, du territoire et du corps », c’est à dire que nous disons non à toute forme de violence faite aux femmes.


Nous revendiquons l'égalité des droits, le respect de la diversité culturelle, de genre et d'éthnie, la justice sociale pour tous les êtres humains et le droit inaliénable à vivre en dignité.


Nous nous engageons à approfondir et à élargir notre processus d’élaboration collective d'une proposition politique pour construire les bases du « Féminisme Paysan et Populaire »,


GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS l'ESPOIR

 

 

Vidéo : Semeuses de luttes et d’espoir !  

Cartes postales contre la violence faîte aux femmes

 

 

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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 08:07

Flag-map of Mali

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Au Mali, rien de nouveau ? A en croire nos médias peut-être, pourtant la réalité est différente. Après l' « Union sacrée » de 2013 de la guerre, les travailleurs maliens sont exaspérés, des mouvements de grève touchent tous les secteurs. Désordonnés mais combatifs.

 

Une dizaine de mouvements de grève depuis le 1er janvier, touchant tous les secteurs stratégiques : de l'éducation aux mines, de la santé aux (rares) industries, des ministères à la sécurité privée.

 

Les revendications sont les mêmes partout : revalorisation salariale toujours, paiement des salaires non-payés souvent. Et une colère contre les mesures autoritaires du gouvernement pour étouffer la contestation sociale.

 

Malgré certaine confusion syndicale et politique, l'absence de convergence des luttes, les enjeux de pouvoir entre appareils, les revendications catégorielles, ces mouvements révèlent une colère sociale latente : le Mali semble assis sur un volcan.

 

Après la « trêve sociale » de 2013, la lutte pour les salaires repart, d'abord dans le secteur public

 

En 2013, le gouvernement a fait passer auprès des travailleurs l'idée d'une « Union sacrée », d'une « trêve sociale » sous prétexte de la guerre au Mali, dans un État en déliquescence, soumis à l'intervention de l'ancienne puissance coloniale.

 

En 2014, l' « état d'exception » est devenu la norme avec son cortège d'arriéré de salaires et d'allocations, d'heures supplémentaires non-payés, de gel des avancements

 

Les travailleurs de la fonction publique sont les premiers à subir cette politique, les premiers à se mobiliser : l'éducation et la santé sont les secteurs qui ont été les plus touchés par les grèves ces dernières mois.

 

Ainsi dans l'éducation, à tous les niveaux, les grèves se sont multipliées : préavis de grève dans l'éducation primaire en janvier, grève illimitée dans l'éducation secondaire à partir du 7 février, grèves dans l'éducation supérieure les 15-16 février puis grève illimitée à partir du 23 février.

 

Dans l'éducation primaire, c'est le paiement des arriérés de salaire liés à l'avancement qui a motivé la mobilisation.

 

Dans l'éducation secondaire, c'est le non-paiement des salaires pour le mois de janvier des « fonctionnaires territoriaux » dans la région de Bamako, une conséquence néfaste pour les travailleurs de la politique de décentralisation.

 

Dans l'éducation supérieure, ce sont les accords de mars 2012, « suspendus » pour cause de guerre. Les enseignants réclament notamment l'intégration des contractuels à la fonction publique, la revalorisation des salaires, le remboursement des arriérés de l'assurance maladie.

 

Le mois de février a été marqué par des grèves ininterrompues dans les collèges et lycées de Bamako, ainsi que les Grandes écoles et universités de la capitale. Le pouvoir a maintenu le bras de fer avec les enseignants.

 

Attaques contre le « droit syndical », l' « indépendance de la justice : halte à l'autoritarisme

 

Les syndicats évitent l' « affrontement politique » avec le pouvoir installé dans le sillage de l'intervention française.

 

Les deux syndicats majeurs, le CSTM (Confédération syndicale des travailleurs du Mali) et l'UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), restent les héritiers de la « co-gestion » post-coloniale du pays.

 

Toutefois, dans certains secteurs précis, des oppositions se font jour pointant les pressions contre les représentants syndicaux, la casse du secteur public, la remise en cause de l'indépendance de la justice.

 

Ainsi, dans la santé, le succès de la grève générale des 19 et 20 févrierqui protestait contre la « mutation » du secrétaire général du syndicat de l'hôpital CHU Gabriel Touré de Bamako, Losseny Bengaly,muté dans un service central de « pharmacie », pour l'éloigner du terrain militant.

 

La grève convoquée par trois syndicats (Le syndicat national des médecins, le Syndicat des cadres médicaux et le Syndicat national de la santé) a été massivement suivie, à plus de 80 % dans les hôpitaux de Bamako. Seul le service minimum a été assuré par les internes.

 

Comme le notait le secrétaire à l'organisation du syndicat de la Santé, Dijmé Kanté, « il s'agit non de défendre un homme, une structure mais la liberté syndicale en générale. Cette mutation est une décision politique ».

 

Dans la justice, la menace de la grève a déjà été brandie par les trois syndicats de la Justice (Syndicat autonome de la magistrature, Syndicat autonome des greffiers, Syndicat libre de la magistrature) face à la tentative de prise en main de la Justice par le pouvoir exécutif.

 

Outre les conditions désastreuses d'exercice de la justice, les syndicats dénoncent les propos et la pratique du nouveau Ministre de la Justice, Mohamed Ali Bathily, qualifié de « va-t-en guerre » contre le pouvoir judiciaire : de l'arrestation de magistrats au mépris de la présomption d'innocence à l'annonce de la surveillance des magistrats par la Sécurité d'Etat (police politique).

 

Ainsi, pour le secrétaire du Syndicat autonome de la magistrature (SAM), Issa Traoré : « nous nous ferons entendre, même s’il faut passer par les grèves. Qu’il sache qu’à partir d’aujourd’hui, nous sommes prêts à lui répondre coup pour coup. Nous ne nous laisserons plus faire ».

 

Grève dans les mines, mouvement des agents de sécurité privé, mobilisation au Nord-mali : des mouvements significatifs

 

Des grèves hautement significatives, des mouvements forts en symbole se sont aussi produits ces dernières semaines.

 

On pense d'abord à la grève du 10 au 15 février des mineurs dans l'ouest du Mali, sur les sites de Sadiola et Yatela, gérés par des sous-traitants du grand groupe minier sud-africain Anglogold Ashanti, troisième producteur mondial.

 

Dans ces mines d'or, les travailleurs maliens luttent contre le plan de licenciement de 400 de leurs camarades contractuels, sachant que 600 autres sont sous cette même menace.

 

Si les industries sont rares au Mali, la cimenterie de Gangonteri, toujours à l'ouest du pays, connaît une ébullition sociale, les travailleurs maliens en grève en 2013 contre les salaires de misère (de 30 à 50 centimes de l'heure!), les discriminations (entre « Indiens » et « Maliens ») ont subi les représailles, sous la forme de licenciements massifs contre les Maliens.

 

Autre mouvement symbolique, même si le préavis ne s'est pas transformé en grève, celui des agents de sécurité privée du grand groupe britannique G4S. Depuis la guerre et l'intervention française, ces entreprises de sécurité prolifèrent au Mali.

 

Les agents de l'entreprise britannique avaient déposé un préavis de grève pour le 30 février réclamant non seulement une revalorisation salariale, le paiement des arriérés d'allocations familiales mais surtout une amélioration des conditions exécrables de travail.

 

Enfin, le nord-Mali a aussi connu un mouvement de grève, dans des conditions pratiques extrêmement précaires, celui des personnels de santé les 29 et 30 janvier, dans la région de Gao.

 

Une grève massivement suivie exigeant le paiement d'une prime exceptionnelle au vu des traumatismes subis avec la guerre de 2013.

 

Remettre en cause l'occupation française, le grand tabou ?

 

La remise en cause de la présence française au Mali reste un grand tabou dans les mouvements sociaux au Mali, même si certains partis (comme le SADI) commencent à la poser, timidement.

 

C'est aussi l'absence d'une conception politique de la grève qui est frappante : faible recherche de la convergence des luttes, absence de remise en cause générale de la politique du pouvoir malien, recherche de compromis sectoriels.

 

Au-delà de la combativité réelle des bases dans tout le pays, dans tous les secteurs, c'est d'un mouvement syndical de classe dont souffre le pays. Toutefois, il est faux de dire que le peuple malien ne bouge pas, il se mobilise et pourrait bien gêner la fondation d'un « ordre nouveau » encore plus favorable aux intérêts impérialistes français au Mali.

 


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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 06:20

 

http://img.over-blog.com/320x285/0/32/46/53/Cartes-pays/ukraine-carte.jpg

 

L'affaire des snipers de Kiev : la conversation téléphonique Ashton Paet interceptée (06/03/2014publié dans : Impérialisme )
telle qu'elle arrive de RIA Novosti


Ukraine: policiers et manifestants abattus par des snipers inconnus (06/03/2014 publié dans :Impérialisme )
Sur le blog de Danielle Bleitrach,  Ministre des Affaires étrangères Urmas Paet et la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton © AFP 2014 RAIGO PAJULA Comme les textes concernant la ...


Provocation à Kiev? Par Jacques Sapir , information importante (05/03/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
Signalé par Bernard Gileron; pour entendre la conversation en anglais entre Ashton et Paet, suivre le lien. Elle semble crédible, pour autant qu'on puisse en juger (NDRC). Breaking News C’est ...

 

Solidarité avec les communistes ukrainiens (PCF) (05/03/2014 publié dans : Correspondance au PCF )
Reproduit par Danielle Bleitrach sur son blog : Communiqué du Parti communiste français qui me satisfait pleinement mais j’aurais souhaité une véritable campagne, la diffusion de leur prise de ...

 

Ukraine : "gaz à tous les étages" ou QUI EST ISOLE ? (05/03/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
Article de Canaille le Rouge, reproduit sur le blog de Jean Lévy : Le c@rnet de Canaille le Rouge Espace d'échanges, de rêves, de colères et de luttes. Publié le 4 Mars 2014 Deux ou trois données ...


Les fascistes, oligarques et voleurs placés au pouvoir à Kiev par l'UE : les noms (05/03/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
Sur le blog de Jean Lévy : UKRAINE. Voici les "defenseurs de la démocratie" les partisans les plus déterminés de l'Union européenne. Ce que cachent nos médias Le putschiste Arseni Iatseniouk, ...


Les attentats de Kunming : une tentative d'intimidation de la Chine par les Etats-Unis ? + Le rôle de la Chine dans la crise de Crimée (04/03/2014 publié dans : Impérialisme )
Deux hypothèses formulées par Danielle Bleitrach sur son blog : Une attaque mystérieuse et d'une violence inouïe. Vingt-sept personnes ont été tuées et 109 blessées dans des attaques menées par ...


Face à la crise ukrainienne, attaque boursière contre la Russie : une mise en œuvre de la "guerre hors limite"? (04/03/2014publié dans : Impérialisme )
sur le blog de Danielle Bleitrach : Sommes nous dans la guerre hors limite? Il s’agit d’un livre de deux militaires chinois sur lequel je reviendrais. La guerre hors-limites, ou généralisée, ...


Sauvegarder l’unité de l’Ukraine par Jacques Sapir (04/03/2014 publié dans : Impérialisme )
Sur le blog de Danielle Bleitrach : Depuis samedi 1er mars, les événements s’accélèrent en Ukraine. Le premier point important est le soulèvement des populations russes, russophones et ...


Rostislav Vasilko, dirigeant communiste à Lviv (Ukraine) torturé par les néonazis de EuroMaïdan (26/02/2014 publié dans : A gerber ! )
Honte à l’Union européenne et aux nervis fascistes qu’elle parraine sous couvert de « liberté » ! U.E. = MARCHE A LA GUERRE ET FASCISATION ! SOLIDARITE TOTALE AVEC LE PARTI COMMUNISTE D’UKRAINE ! ...


Depuis le triomphe de EuroMaïdan, le Parti Communiste d’Ukraine (KPU) se renforce massivement (26/02/2014 publié dans :L'Internationale )
Envoyé par Alain Rondeau, lu sur le blog de Danielle Bleitrach : communisme dans les pays de l’ex-URSS Voici les scores du parti communiste d’Ukraine suivant les circonscriptions. On remarquera ...


Chasse aux sorcières en Ukraine : Questions à l’Union européenne et au gouvernement français par Danielle Bleitrach(27/02/2014 publié dans : A gerber ! )
cette photo d’une vieille dame jetée à terre parce qu’elle porte un bouquet de fleurs à une statue de Lénine dit l’atmosphère "démocratique". Devant ce qui se passe en Ukraine et à la veille de ...


Kiev après la pseudo épopée, la haine et le sang (26/02/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
Sur le blog de Canaille le Rouge à propos d'un bain de sang annoncé ou quand les bouchers"terminent le travail" Blummollet, matamore vient d'interpeler Poutine : il insiste auprès de Poutine sur ...

 

 

Comment l’OTAN a creusé sous l’Ukraine (Il Manifesto) (25/02/2014 publié dans : Impérialisme )

Sur LGS Manlio DINUCCI « Bien creusé, vieille taupe ! » : ainsi Marx décrivait-il le travail préparatoire de la révolution au milieu du 19ème siècle. La même image peut être utilisée aujourd’hui, ...


Une réflexion historique sur le nationalisme ukrainien et ses "démons" (25/02/2014 publié dans : Front historique )
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Toute la vérité, que vous cachent les médias, sur les "révolutionnaires" de Kiev (25/02/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
ARTICLE REPRIS par Jean Lévy SURle blog Républicain de Diablo Commun Commune L'extrême droite en UKRAINE [Dossier] Des groupes néo-nazis ukrainiens sont regroupés dans la formation nationaliste ...


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Commet les médias de masse ont favorisé le coup d'État et occulté la nature et les projets de l'opposition ukrainienne(23/02/2014 publié dans : CE QUE DIT LA PRESSE )
sur le blog de Danielle Bleitrach, source, Solidaires (PTB) et Wikileaks La très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile Solidaire a interrogé Jean-Marie ...


Pourquoi les américains sont bel et bien derrière la crise ukrainienne, l’installation de missile et les dangers d’une guerre thermonucléaire (22/02/2014 publié dans : Impérialisme )
Par Danielle Bleitrach sur son blog : Par Danielle Bleitrach sur son blog Ce sera ma dernière intervention sur le dossier ukrainien. Je trouve extraordinaire que tout le monde intervienne et tente ...


Une intervention externe ne fera qu'aggraver la situation en Ukraine (vu de Chine) (22/02/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
Envoyé par Patrice Jullien (auteur du chapeau inconnu de RC): Après s’être immiscé dans les négociations et avoir réclamé des sanctions contre le gouvernement ukrainien (*), Fabius se rend ...


Les "démocrates" ukrainiens sont des nazis (21/02/2014 publié dans : A gerber ! )
par Gilbert Rémond : Depuis une semaine,ça tape fort dans les médias et on nous en met plein la tête sur l'Ukraine victime d'une affreuse dictature. C'est reparti comme en Irak, comme en Libye, et ...


L'Ingérence tranquille et stupide des États-Unis en Ukraine (21/02/2014 publié dans : Impérialisme )
Le viol de l’Ukraine, par Frédéric Delorca espritcors@ire observatoire de la défense et de la sécurité Le viol de l’Ukraine Date de parution: 15/2/2014 Le 7 février, la sous-secrétaire d’Etat aux ...


PAS D’INGERENCE EN UKRAINE ! (21/02/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
Pour info, point de vue maoiste, envoyé par Patrice Jullien : A l’instigation des va-t-en guerre Obama, Hollande, Cameron et Merkel, l’Union Européenne s'apprête à soutenir les bandes fascistes ...


Qu’est-ce que l’opposition ukrainienne et pourquoi Svoboda ? par danielle Bleitrach (21/02/2014 publié dans : l'Europe impérialiste et capitaliste )
Sur son blog 21 fév Le parti Svoboda a une histoire assez comparable à celle du Front National en France. Jusqu’aux élections législatives d’octobre 2002, Svoboda n’atteignait pas les 1%, mais à ...


 

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 06:05

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Traduction pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ (originellement sur : http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/



Ces 15 et 16 février 2014 se tenait à Madrid la X ème Rencontre européenne des Jeunesses communistes, sous le thème « la crise capitalistes, les luttes de la jeunesse et le rôle des organisations de jeunesse communistes ». Organisations participantes, nous déclarons :



« La situation de la jeunesse ouvrière et d'extraction populaire dans nos pays est durement marquée par le contexte actuel de la crise de surproduction et de sur-accumulation que traverse le système capitaliste.Son origine est le fruit du développement des contradictions inhérentes au capitalisme, et de la mauvaise gestion du système dus aux divers responsables politiques et économiques bourgeois au niveau international.



Le développement de la crise capitaliste en Europe a eu des conséquences dévastatrices pour les conditions de vie et de travail de la jeunesse.



La jeunesse n'a pas d'avenir dans le capitalisme



Sous le capitalisme, la jeunesse ouvrière et d'extraction populaire est un secteur particulièrement vulnérable et exploité qui souffre, y compris pendant les cycles de grande accumulation et d'expansion économique, les pires conditions sociales et de travail, la jeunesse est dans la ligne de mire des attaques du capitalisme.



Avec la crise, le capitalisme approfondit encore son caractère parasitaire et, dans l'offensive des monopoles pour rehausser son taux de profit, le niveau de précarité et d'exploitation s'intensifie parmi les jeunes pour atteindre des niveaux insoutenables, leur niant toute possibilité de pouvoir se construire un avenir.



Se réaffirme le fait que le capitalisme ne peut pas résoudre les problèmes sociaux ni satisfaire les besoins des travailleurs et des nouvelles générations ; au contraire, le capitalisme tente d'échapper à ses incurables contradictions, faisant porter le poids de la crise sur les travailleurs, les peuples, intensifiant l'exploitation, la pauvreté, le chômage et le péril de nouvelles guerres impérialistes.



L'oligarchie cherche à rehausser le niveau de son taux de profit dans la crise, en détruisant les forces productives, condamnant au chômage des millions de travailleurs et travailleuses, tandis que l'on remplace des postes de travailleurs adultes stables par une quantité de jeunes sous contrat précaire, sous une exploitation maximale.



Globalement, la crise du capitalisme est utilisée pour intensifier l'attaque contre les droits et les conquêtes de la classe ouvrière, afin de pouvoir mettre en place la stratégie commune des monopoles contre la classe ouvrière et les couches populaires, contre la jeunesse.



Cela permet aux monopoles et gouvernements capitalistes en Europe d'utiliser ces millions de jeunes au chômage ou en condition de sous-emploi, comme fer de lance contre le reste de la classe ouvrière et les couches populaires, et contre les droits qui ont été conquis après des années de lutte ouvrière intense et grâce à l'existence, jusqu'aux années 1990, des pays socialistes d'Europe, menés par l'URSS. Ce qui a renforcé la lutte des travailleurs et des peuples, et fut un facteur de pression sur les pays capitalistes.



La jeunesse dans les pays d'Europe connaît un fort taux de chômage, atteignant dans beaucoup de pays des niveaux supérieurs à 50 % de la population jeune en âge de travailleur. Cela fait naître pour la bourgeoisie européenne une « armée industrielle de réserve » de millions de personnes.



Ainsi, le besoin et le désespoir de ces jeunes, et le grand excédent de main d’œuvre sont utilisés par la bourgeoisie pourdégrader encore plus les conditions de travail, précariser les formes de contrat et diminuer les salaires.



Un exemple clair de cela c'est le « Plan de garantie pour la jeunesse » qui a été décidé par l'Union européenne avec l'accord des gouvernements capitalistes, sociaux-démocrates et libéraux, et qui s'appliquera dans les pays qui ont un taux de chômage des jeunes élevé.



Pour les jeunes travailleuses, la situation est encore pire, elles sont utilisées comme main d’œuvre bon marché. Pour le même travail, elles continuent à recevoir un salaire plus faible, dans des conditions plus précaires.



L'Union européenne des monopoles n'est pas réformable



Nous lançons un appel aux jeunes travailleurs, aux jeunes chômeurs pour qu'ils refusent ce plan, et tous les autres, pour l'exploitation de la jeunesse, qu'ils ne satisfassent pas des miettes qu'on leur jette, qu'ils se placent du côté du reste de la classe ouvrière, qu'ils s'organisent sur leur lieu de travail, qu'ils renforcent les syndicats de classe et luttent pour leur droit à avoir un emploi stable, avec des droits garantis.



L'Union européenne, cette alliance inter-étatique impérialiste, avec les gouvernements bourgeois de chaque pays, légifère pour les monopoles avec comme objectif de rendre moins chère la force de travail par une multitude de réformes, lois et directives. C'est sa raison d'être, la nature de classe de l'Union européenne et des autres alliances impérialistes.



Cela nous renforce dans l'idée que la jeunesse ouvrière et d'extraction populaire n'a rien à espérer des alliances du capital, l'Union européenne par exemple, elles ne peuvent pas être réformées en faveur des peuples. Au contraire, nous avons le plus grand intérêt à lutter contre elles.



Dans le même temps, la bataille se porte sur le domaine idéologique quand la bourgeoisie use de termes comme « compétitivité », « plans d'emploi pour la jeunesse », « contrats de formation » ou qu'il exalte un concept comme la « flexibilité » pour justifier et légitimer dans la conscience de la jeunesse la dégradation des conditions de travail et sociales de celle-ci et du reste de la classe ouvrière.



Ce même phénomène se reflète dans l'éducation, autre espace fondamental où on retrouve majoritairement la jeunesse de notre société. L'oligarchie européenne, par de multiples lois, traités et réformes (dans l'UE, la création de l'Espace européen de l'éducation supérieure, le « Plan Bologne » ou la « Stratégie université 2015 ») essaie de reprendre en main l'éducation par des réformes réactionnaires qui excluent les fils et filles d'extraction populaire.



Dans le même temps, des milliers de jeunes et de familles populaires et ouvrières se voient contraints, dans de nombreux pays, à opter pour l'émigration. Les travailleurs et travailleuses jeunes cherchent à vendre leur force de travail à l'étranger pour pouvoir accès à un avenir dont le capitalisme dans leur pays d'origine leur prive.



Ce phénomène revient avec une force similaire à la vague migratoire qui, jusqu'à la fin des années 1980, a envoyé des milliers de jeunes européens sur les voies de l'émigration vers les pays les plus industrialisés d'Europe à la recherche d'un travail.



Aujourd'hui, les enfants de ces émigrants doivent partir à nouveau pour l'étranger pour survivre, ce qui nous montre que le capitalisme comme mode de production reproduit perpétuellement les mêmes impasses pour la classe ouvrière et leurs enfants.



La jeunesse de tous les pays peuvent tirer les conclusions du sens de la « liberté de mouvement » que les partisans de l'UE professaient quand ils ont voté pour le traité de Maastricht et les mesures suivantes : liberté pour le capital de les exploiter quand ils sont à l'étranger, et c'est lui qui commande quoi qu'il en soit.



Organiser la jeunesse pour lutter contre les plans de l'UE, des gouvernements de la bourgeoisie



Dans tous les pays d'Europe, la jeunesse doit lutter pour nos droits et contre les causes de l'exploitation, du chômage, de l'émigration.



La jeunesse doit rejeter toutes ces efforts dans les intérêts des monopoles, cherchant à diviser la classe ouvrière entre jeunes et vieux, immigrés et nationaux, contre tout ce qui instille le venin du racisme et du fascisme dans la conscience de la jeunesse.



Les organisations qui participent à cette rencontre européenne, comme organisations de jeunesse communistes nous luttons pour organiser la jeunesse pour s'opposer aux plans de l'UE et aux gouvernements de la bourgeoisie, tout comme aux oligarchies des autres pays européens.



C'est pour cela que nous soutenons et organisons la lutte de masse des jeunes, en leur donnant un caractère de classe, nous luttons aussi contre les positions opportunistes et capitulardes qui appellent la jeunesse, et toute la classe ouvrière, à la « conciliation » avec son ennemi de classe dans le système.



Lutter contre le fascisme, instrument du système capitaliste en crise



Dans le même temps, nous devons mener une forte offensive idéologique pour dénoncer les mensonges et les lois anti-communistes qui ont été avancés ces dernières années et qui éloignent les couches populaires et les organisations révolutionnaires, celles qui défendent réellement ses intérêts objectifs.



Nous voulons également souligner le phénomène du fascisme en Europe. Le fascisme naît et est utilisé par le système capitaliste. Il se présente avec un masque anti-système pour créer la confusion parmi la jeunesse quand en réalité il est la main de fer du capitalisme pour écraser les luttes de la classe ouvrière et des peuples.



Communistes, nous avons le devoir de dévoiler le vrai visage du fascisme et lutter pour que le mouvement de masse organisé puisse s'y opposer.



Comme organisations de la Jeunesse communiste, avec nos partis respectifs, nous devons être l'avant-garde de la lutte de masses, élever son niveau de conscience, organiser les luttes et orienter leurs objectifs.



Renforcer le rapport de force pour construire le socialisme



Jeunes communistes, nous devons aspirer à mener la jeunesse ouvrière et d'extraction populaires dans les luttes pour défendre et gagner ses droits, pour contribuer au développement de nos revendications pour de nouvelles conquêtes pour les travailleurs, les peuples et la jeunesse, avec comme objectif de renforcer le rapport de force pour construire le socialisme, pour la construction d'un système sans exploitation, avenir de l'Humanité.



Depuis le plénum de la 10 ème Rencontre des Jeunesses communistes d'Europe, organisations participantes, nous voulons exprimer notre pleine et entière solidarité avec les luttes ouvrières et populaires que livrent les différents peuples d'Europe contre la dictature des monopoles.



Nous lançons un appel à la jeunesse pour renforcer sa lutte pour ses besoins actuels, pour un emploi stable avec des droits garantis, pour une éducation publique et gratuite, la santé publique, la sécurité sociale, pour l'accès à la culture.



Nous exigeons l'abolition de toutes les législations anti-communistes, tout comme les théories réactionnaires qui mettent sur un même plan les expériences de construction du socialisme au XX ème siècle avec le fascisme et le nazisme, idéologie officielle de l'UE.



La contribution à la construction du socialisme au XX ème siècle pour l'Humanité, la supériorité du socialisme ne peut pas être effacée.



Nous lançons un appel à la jeunesse pour qu'elle s'organise et lutte pour ses droits, contre l'impérialisme, pour construire une société qui répondra aux attentes de la jeunesse de paix, de solidarité, d'un travail avec de vrais droits, où la classe ouvrière abolira l'exploitation de l'homme par l'homme, où elle aura le pouvoir politique et économique. Elle construira le socialisme.



 

Ont participé à cette rencontre, entre autres, les organisations communistes de jeunesse suivantes : l'UJCE (Espagne), le CJC (Espagne), la JCP (Portugal), la SDAJ (Allemagne), le COMAC (Belgique), EDON (Chypre), KJO (Autriche), Baloldali-Front (Hongrie), JTKP (Turquie), MJCF (France), KNE (Grèce), FGCI (Italie), KSM (République tchèque) ...

 


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2 mars 2014 7 02 /03 /mars /2014 10:30

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Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

L'instauration d'un gouvernement par la force présentée comme une victoire démocratique, la célébration de l'arrivée au pouvoir d'activistes fascisants comme celle de combattants de la liberté : même nos médias ont de la peine désormais à nous vendre la mascarade ukrainienne.

 

« Maintenant, le règne des banquiers va commencer ». On n'est pas en 1848 mais en 2014, en Ukraine. Derrière la mascarade d'une « insurrection populaire » animée par les groupuscules fascistes, manipulée depuis Berlin, Washington, la réalité d'un gouvernement qui n'a rien de révolutionnaire.

 

Le nouveau Premier ministre est le banquier Arseni Iasteniouk. Favori des États-Unis, il connaît bien le régime ukrainien pour y avoir occupé tous les postes-clés : président du Parlement, Ministre des Affaires étrangères, Minçistre de l'Economie, président de la Banque centrale. Il y a appliqué alors avec zèle une ligne pro-européenne et de soumissions aux diktats du FMI.

 

Dans les postes-clés ont été installés des leaders pro-européens, du parti de Timoschenko, très proche de l'Allemagne et de l'UE dans un gouvernement composé essentiellement de bureaucrates, de trafiquants, de banquiers et de voyous fascistes, certains cumulards.

 

Un mélange hétéroclite mais cohérent : des banquiers prêts à obéir au FMI, de « businessmen » nés de la chute de l'URSS formés aux Etats-unis, des « ministres professionnels » pro-européens, trempés dans les scandales de corruption, proches des clans oligarques. Regardons cela en détail.

 

Aux affaires étrangères, des bureaucrates pro-européens

 

Aux Affaires étrangères, Andei Dechitsia, diplomate de formation, pro-européen, il a travaillé notamment dans les institutions internationales. La dernière en date, l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération européenne !

 

A l'intégration européenne, Boris Tarasiuk, un politicien professionnel, il a déjà servi comme ministre des Affaires étrangères dans quatre gouvernements différents de 1992 à 2007. Pro-européen, atlantiste, il a déjà été ambassadeur au Bénélux, représentant de l'Ukraine à l'OTAN.

 

Il est également le fondateur de l'Institut pour la coopération euro-atlantique (IEAC), une fondation qui milite activement pour l'adhésion de l'Ukraine à la fois à l'UE et à l'OTAN.

 

A la politique régionale, Volodimir Groysman, jeune loup, maire de Vinnitsa. Cet ancien membre du « Parti des régions » de Ioutchenko a fait fortune dans l'agro-business et l'immobilier, c'est aussi un ami de l'oligarque de Vinnitsa pro-européen et pro-américain Petro Poroshenko. Grosyman est par ailleurs réputé pour être proche du gouvernement polonais.

 

A l'économie, des banquiers proches des « oligarques »

 

A l'économie, Pavlo Cheremeta, la vitrine officielle, cet économiste de propagande formé aux Etats-unis est le fondateur de la première « business school » à Kiev, il est à la tête d'un réseau d'universités, écoles de commerces en Europe centrale et orientale diffusant l'idéologie libérale, tout comme la « Kiev school of economics » dont il était le président jusqu'en février 2014.

 

Aux finances, Oleksander Chlapak, le vrai homme fort. Successivement vice-président de PrivatBank – la 1 ère banque privée du pays – vice-président de la Banque centrale d'Ukraine et enfin président du Trésor national ukrainien, tout en ayant servi entre-temps comme Ministre de l'économie et de l'intégration européenne !

 

Chlapak est connu pour être le représentant de l'oligarque Kolomoysky, la deuxième fortune du pays, à la tête d'un conglomérat réunissant banques (PrivatBank), métallurgie, pétrole, médias, finance.

 

A l'énergie, Youri Prodan, a déjà été ministre sous Ioutchenko au même poste. Il est connu pour avoir travaillé à la création du « Marché national de l'énergie », censé réguler le marché national de l'énergie, en fait aboutissant à un partage du gâteau entre groupes oligarchiques et à une corruption généralisée. Prodan est également très proche du groupe du millardaire Igor Kolomoisky.

 

A la justice, Pavlo Petrenko, spécialiste du consulting privé en droit, il a été pendant plusieurs années Conseiller général de la Caisse des bons du trésor ukrainienne, une des premières banques du pays.

 

Enfin à l'Intérieur, le businessmen véreux Arsen Avakov, fondateur d'une banque commerciale et d'un fonds d'investissement, condamné pour prise illégale de terres, abus de pouvoir, il est sur la liste internationale d'Interpol. Un bon garant du respect du droit et de l'ordre juste !

 

Des fascistes aux postes-clés … jusqu'au numéro 2 du régime !

 

Le vice-premier ministre, numéro 2 derrière Iasteniouk, est Alexander Sytch. Membre du parti fasciste « Svoboda ». Il est connu pour ses interventions virulentes au Parlement, sa croisade « anti-avortement », son anti-communisme fervent (sa région Ivano-Frankisvk a fait interdire le PC).

 

La présidence du Conseil de sécurité nationale, organe suprême pour la défense et l'intérieur, est confiée à Andrei Parubiy, fondateur du Parti national-social (inspiré du NSDAP de Hitler, oui !) ancêtre de Svoboda, dont il fut le leader de sa jeunesse para-militaire, il a dirigé les forces d'auto-défense à Maidan, aujourd'hui il se dit membre de l' « opposition modérée » (sic).

 

Dans un autre poste majeur, le Bureau du Procureur général, on retrouve un membre de Svoboda, Oleg Makhnitsky. Le procureur général dispose du pouvoir suprême sur le plan judiciaire, pouvant notramment lever l'immunité parlementaire pour faire inculper tout élu.

 

Le ministère de l'Agriculture est confié à Olexandr Myrni, autre membre de « Svoboda ». Ce millionnaire fasciste a fait fortune dans … l'agro-alimentaire. Les grands groupes allemands, polonais, américains qui lorgnent sur le « grenier » ukrainien peuvent être rassurés !

 

Enfin, le ministère de l'écologie va aussi à un membre du parti « Svoboda », Andrei Mokhnyk. Lui qui n'y connaît rien à l'écologie est aussi un farouche opposant des énergies renouvelables.

 

Cela va peut-être décevoir – comme le notent les médias ukrainiens – les multi-nationales qui avaient signé des accords pour ce type d'énergie, mais cela va rassurer par contre les multi-nationales du gaz, de l'électricité, du pétrole qui peuvent être les mêmes.

 

A l'Education, Sergei Kvit a fréquenté dans sa jeunesse diverses organisations néo-nazies, dont le « Trident », organisation se revendiquant des groupes collaborateurs pendant la dernière guerre.

 

Aux Sports, le voyou Dimitri Bulatov, héros des indignés à crânes crasés pour avoir organisé la logistique sur la place Maidan, est aussi connu pour ses liens très étroits avec le groupe ultra-fasciste « Secteur Droit ».

 

On pourrait aussi ajouter une égérie du mouvement, la journaliste anti-corruption Tatiana Tchornovol à la tête du Bureau anti-corruption qui fut responsable à la communcation de l'UNA-UNSO, groupe néo-nazi se revendiquant du nationalisme ukrainien collaborant avec les nazis, mantenant des relations très proches avec le parti néo-nazi NDP.

 

A noter que si les deux principaux dirigeants des partis d'extrême-droite ne sont pas au gouvernement, ce n'est pas parce qu'on les a exclus mais … parce qu'ils ont refusé les postes, préférant se préserver pour les prochaines élections.

 

Ainsi, le chef de Svoboda, Oleg Tyahnybok s'est vu proposer le poste de vice-premier ministre. Celui du parti néo-nazi « Secteur droit », Dmitri Yarosh a refusé le poste de vice-secrétaire du Conseil de sécurité national, attendant mieux peut-être.

 

Et des bouffons (corrompus) à la pelle, partout !

 

On pourrait continuer la liste des membres du gouvernement, même les miettes lancées aux « manifestants » n'ont pas convaincu même les plus fanatiques ou crédules des dits « indignés de Maidan ».

 

On peut penser à Olga Bogomolets aux Affaires humanitaires.

 

Cette millionnaire formée aux Etats-unis a fait fortune dans la création après 1991 de cliniques laser, d'instituts privés de dermatologie et de cosmétologie. Elle investit depuis sa fortune dans des institutions philanthropiques … avant tout destinés à glorifier la nation ukrainienne éternelle, bien ancrée à l'ouest.

 

Aux affaires sociales, Lioudmila Denisova, elle aussi déjà ministre du même poste pendant trois ans, elle a déjà été dénoncée par plusieurs ONG pour abus de pouvoir, népotisme et détournement de fonds. Une belle figure morale !

 

On pourrait continuer, pour rire, avec l'acteur raté Yevhen Nischchuk à la Culture, le recteur d'université servile Sergei Kvit à l'Education, ou le docteur formé aux Etats-unis et en Allemagne, Oleg Musiy à la Santé : tous ont suscité au mieux les réticences, au pire la désapprobation générale même des étudiants, milieux culturels et de santé pro-européens !

 

 

Arrêtons le massacre, arrêtons la mascarade. L'Union européenne – en soutenant ce coup d'Etat et ce gouvernement fantoche – a enterré la démocratie, montré l'hypocrisie de son discours, précipité le risque de guerre avec la Russie : que l'on sache enfin à qui nos dirigeants veulent confier le sort d'un des plus grands pays d'Europe.

 


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27 février 2014 4 27 /02 /février /2014 07:19

 

Emblem of the Ukrainian SSR.svgDéclaration sur les événements réactionnaires en Ukraine



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Les derniers événements dramatiques en Ukraine ne constituent pas une « victoire de la démocratie » par les dits « révolutionnaires », comme les dépeignent les médias américains et européens, mais bien un processus dangereux, d'abord pour les Ukrainiens eux-mêmes.



Les forces politiques réactionnaires, les descendants idéologiques des Nazis, refont « surface » politiquement avec l'aide de l'Union européenne et des États-Unis.



Ce sont des forces qui, en plus de détruire les sièges de leurs opposants, préparent les persécutions politiques, l'interdiction de partis, surtout les communistes, et même l'adoption de législations racistes au détriment de la population russophone, comme c'est déjà le cas depuis vingt ans dans les pays baltes « européens », avec le soutien politique patent de l'Union européenne.



Les Partis communistes et ouvriers qui signent cette Déclaration commune :



  • Expriment leur solidarité avec les communistes d'Ukraine, surtout avec ceux qui sont descendus dans les rues afin de défendre les monuments de Lénine et autres monuments soviétiques et anti-fascistes, qui se trouvent être la « cible » du « nettoyage » idéologique de l'histoire, envisagé par les groupes armés nationalistes-fascistes ;


     

  • Dénoncent l'ingérence patente dans les affaires intérieures de l'Ukraine de la part des États-Unis et de l'Union européenne, le soutien qu'ils ont apporté et apportent aux groupes armés fascistes, appuyant leur revanchisme historique face à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, faisant de l'anti-communisme une politique officielle, tout en glorifiant les groupes fascistes, leur idéologie criminelle et leur activité, défendant la division du peuple ukrainien avec des persécutions envisagées au détriment des Ukrainiens russophones ;


     

  • Soulignent que les positions des forces opportunistes adoptent une position dangereuse, lorsqu'elles répandent l'illusion qu'il peut y avoir une « autre Union européenne », « un autre meilleur accord d'association UE/Ukraine ». L'UE, comme toute union capitaliste inter-étatique, est une alliance prédatrice qui a caractère profondément réactionnaire, elle ne peut être dans les intérêts populaires, et elle agit et continuera à agir contre les droits des travailleurs et contre les peuples ;


     

  • Font remarquer que les événements en Ukraine sont liés à l'intervention de l'UE et des États-Unis, ils sont le produit d'une féroce rivalité entre ces puissances avec la Russie pour le contrôle des marchés, des matières premières et des réseaux de transport du pays. Cependant le peuple d'Ukraine, comme tous les autres peuples d'Europe, n'ont aucun intérêt à se positionner avec une ou l'autre de ces alliances impérialistes, prédatrices ;


     

  • Les intérêts de la classe ouvrière et des couches populaires d'Ukraine impliquent de ne pas se laisser « piéger » dans des dilemmes nationalistes, diviseurs, sur la base de particularismes ethniques, linguistiques, religieux et de mettre la priorité sur leurs intérêts de classe communs, de tracer la voie de la lutte de classe, pour leurs droits et pour le socialisme. Le socialisme reste plus actuel et nécessaire que jamais. C'est la perspective contre toute union capitaliste inter-étatique, afin d'ouvrir la voie à une économie et une société qui ne fonctionnent pas sur la base du profit, mais sur la base des besoins des travailleurs.



Premiers signataires :

 

1 – Parti communiste d'Albanie

2 – Tribune progressiste démocratique, Bahreïn

3 – Parti des travailleurs du Bangladesh

4 – Parti communiste du Canada

5 – Parti communiste au Danemark

6 – Parti communiste allemand

7 – Parti communiste unifié de Géorgie

8 – Parti communiste de Grèce

9 – Parti communiste jordanien

10 – Parti communiste du Mexique

11 – Parti communiste de Norvège

12 – Parti communiste de Pologne

13 – Parti communiste portugais

14 – Parti communiste de la Fédération de Russie

15 – Parti communiste ouvrier de Russie

16 – Parti communiste d'Union soviétique

17 – Nouveau Parti communiste de Yougoslavie

18 – Parti communiste de Suède

19 – Parti communiste de Turquie

20 – Union des communistes d'Ukraine

 


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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 09:00

Communist Party of Ukraine logo

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Nos camarades ukrainiens subissent des attaques sans précédent depuis plusieurs semaines. La dernière en date, la proposition déposée au Parlement du député de l' « opposition » européiste, Oleg Lyashko, d'interdire le Parti communiste d'Ukraine.



Ce 23 février, un pas de plus a été franchi dans la chasse aux sorcières anti-communistes. Le projet de loi n° 4201, enregistré à la Rada (parlement ukrainien), propose l'interdiction du Parti communiste d'Ukraine.



Un Parti déjà dans la semi-clandestinité à l'ouest, maintenant le projet est porté au niveau national !



Ces dernières semaines, les communistes ont tout connu.

 

Les démolitions de monument en hommage à Lénine, à la lutte anti-fasciste de l'Armée rouge ; les interdictions dans plusieurs régions ; les attaques contre les sièges locaux et le siège national ; enfin, attaque armée contre le lieu présumé de résidence du secrétaire du Parti, heureusement erroné.

 

Cette fois, la proposition votée officiellement dans trois régions d'Ukraine sous contrôle de forces pro-européennes 'radicales', fascisantes, de fait une réalité dans tout l'Ouest du pays, où les communistes sont soumis à la terreur de rue, cette proposition est avancée au niveau national.

 

Son instigateur, M.Oleg Lyashko, est connu pour son populisme à tout crin, son européisme assumé qu'il a conduit à être en première ligne des manifestations pro-européennes, son désir d'exister, y compris dans des provocations parlementaires finissant en bagarre générale.



Interdire le Parti communiste : une preuve de conformité avec l'Union européenne ?



Officiellement, il fait partie d'un petit parti, le « Parti radical » dont il est le seul député. Toutefois, il avait déjà été élu député en 2006 pour le « bloc Timochenko » … bien qu'il en avait été exclu pour « collaboration avec la majorité (pro-Yanoukovitch!) ».

 

Une vraie girouette politique, dont la boussole reste l'adhésion à l'Union européenne, la collusion avec les différents clans oligarques, camouflés derrière une rhétorique populiste !

 

Le seul parti avec lequel il n'a pas flirté, c'est le Parti communiste. Lyashko s'était notamment fait connaître pour en être venu au poings en 2011 avec le député communiste Adam Martynuk, après que Lyasko a insulté le parlementaire.

 

Si dans l'immédiat, cette proposition risque de ne pas être acceptée, elle brise un tabou. Aucun des partis en compétition ces dernières semaines, liés à un clan oligarchique, à un bloc de puissance, n'a exprimé sa solidarité avec le Parti communiste face à ce déni de démocratie.

 

L'interdiction du Parti communiste est déjà une réalité dans plusieurs pays d'Europe – Lituanie, Lettonie, Hongrie –, d'autres mesures du même type ayant déjà été entreprise ailleurs, comme en Pologne ou en République tchèque.



Un Parti qui dérange : la vraie « opposition » de masse aux régimes des oligarques



Le secrétaire-général du KPU, Petro Simonenko, a posé une position ferme de refus de l'intimidation fascisante :

 

« On ne va pas se laisser intimider, cette proposition montrent qu'ils ne veulent pas entendre des opinions différentes, comprendre que l'Ukraine est diverse ».

 

« En 1991, ils ont interdit le Parti communiste. Après l'interdiction, le pays a été détruit, l'Ukraine a perdu presque toute souveraineté politique. Et maintenant ils essaient de le refaire, parce que nous disons la vérité. Le Parti communiste a un programme clair, donc ils essaient de l'éjecter de la scène politique ».

 

Ce programme politique, le KPU l'a réaffirmé ces derniers jours : il ne participera pas au gouvernement et sera le premier, et seul, parti d'opposition à cette « union sacrée », trêve entre clans oligarques dans leur lutte pour se partager le gâteau.

 

Un parti d'opposition constructif pour le maintien de l'unité et l'intégrité de l'Ukraine, la défense des intérêts nationaux de l'Ukraine, assimilés à ceux des travailleurs ukrainiens.

 

Mais un parti d'opposition inflexiblequi demande dès maintenant le retrait des réformes libérales précédents de Yanoukovitch – notamment dans la santé, sur les retraites – ; le refus de tout agenda décidé par l'Union européenne, la Russie ou le FMI ; enfin, une enquête sur les actes de violence, violation de lois, brutalités non-nécessaires commis par les divers camps ces dernières semaines.

 

On comprend mieux, qu'avec un tel programme, le Parti communiste se soit fait beaucoup d'ennemis en Ukraine dans les clans dirigeants … mais aussi beaucoup d'amis, au sein du peuple, des travailleurs de ce pays.

 

Seul pays à défendre l'unité et l'indépendance nationale, les intérêts des travailleurs, le KPU a survécu à la tentative de Yanoukitch de « plumer la volaille communiste » – cet électorat ouvrier de l'est du pays, russophone – feignant de récupérer certaines positions du parti.

 

Il avait fait le tour de force de passer en 2012 de 5,3 à 13,4 % des voix, doublant son nombre de voix (de 1,3 à 2,6 millions de voix), devenant la première force d'opposition à la « lutte de clans » entre oligarques pro-russes et pro-européens.

 

Les avertissements que nous faisons monter ces derniers mois nous montrent que nous ne sommes pas des Cassandre, la menace est bien réelle en Ukraine. Il est temps maintenant de faire monter la solidarité avec nos camarades ukrainiens : le fascisme ne passera pas !

 

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23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 08:57

sur le blog de Danielle Bleitrach, source, Solidaires (PTB) et Wikileaks

 

http://fonzibrain.files.wordpress.com/2009/11/ukraine.gif

 

Solidaire a interrogé Jean-Marie Chauvier pour mieux comprendre la situation actuelle de l’Ukraine. C’est un journaliste et essayiste belge, spécialiste de l’Ukraine et de l’ex Union soviétique. Connaissant ces pays et la langue russe de longue date, il collabore aujourd'hui au « Monde diplomatique » et à d’autres journaux et sites internet.


Jean Pestieau


Selon Jean-Marie Chauvier, spécialiste de l’Ukraine, les médias occidentaux présentent la crise ukrainienne comme un western : « Il y a les bons “pro-européens”, les mauvais “pro-russes”. C’est manichéen, partial, ignorant de la réalité de l’Ukraine. » 


Quels sont les problèmes économiques qui se posent à la population ukrainienne, principalement aux travailleurs, aux petits paysans et aux chômeurs ?


Jean-Marie Chauvier. Depuis le démembrement de l’Union soviétique en 1991, l’Ukraine est passée de 51,4 à 45 millions d’habitants. Cette diminution s’explique par une baisse de la natalité, une augmentation de la mortalité due en partie au démantèlement des services de santé. L’émigration est très forte. 6,6 millions d’Ukrainiens vivent maintenant à l’étranger. Nombreux sont les gens de l’est de l’Ukraine qui sont partis travailler en Russie où les salaires sont sensiblement plus élevés, tandis que ceux de l’ouest se sont plutôt dirigés vers l’Europe occidentale, par exemple dans les serres de l’Andalousie ou dans le secteur de la construction au Portugal. L’émigration fait rentrer annuellement, en Ukraine, 3 milliards de dollars.


Alors que le chômage est officiellement de 8 % en Ukraine, une partie importante de la population vit en dessous du seuil de pauvreté : 25 %, selon le gouvernement, jusqu’à 80 % selon d’autres estimations. L’extrême pauvreté, accompagnée de sous-alimentation, est estimée entre 2 à 3 % jusqu’à 16 %. Le salaire moyen est de 332 dollars par mois, un des plus bas d’Europe. Les régions les plus pauvres sont les régions rurales à l’ouest. Les allocations de chômage sont faibles et limitées dans le temps.


Les problèmes les plus pressants sont accentués par les risques liés à la signature d’un traité de libre échange avec l’Union européenne et l’application des mesures préconisées par le FMI. Il y a ainsi la perspective de fermeture d’entreprises industrielles, surtout à l’Est, ou leur reprise-restructuration-démantèlement par les multinationales. En ce qui concerne les terres fertiles et l’agriculture, se pointe à l’horizon la ruine de la production locale qui est assurée actuellement par les petits paysans et les sociétés par action, héritières des kolkhozes et par l’arrivée en grand des multinationales de l’agro-alimentaire. L’achat massif des riches terres s’accélérera. Ainsi Landkom, un groupe britannique, a acheté 100 000 hectares (ha) et le hedge fund russe Renaissance a acheté 300 000 ha (Ce dernier chiffre correspond au cinquième des terres agricoles belges, NdlR).


Pour les multinationales, il y a donc de bons morceaux à prendre : certaines industries, les oléoducs et gazoducs, les terres fertiles, la main d’œuvre qualifiée.


Pour les multinationales, il y a donc de bons morceaux à prendre : certaines industries, les oléoducs et gazoducs, les terres fertiles, la main d’œuvre qualifiée


Quels seraient les avantages et les désavantages d’un rapprochement avec l’Union européenne ?


Jean-Marie Chauvier. Les Ukrainiens – la jeunesse avant tout – rêvent de l’UE, de la liberté de voyager, des illusions de confort, de bons salaires, de prospérité, etc. Rêves sur lesquels les gouvernements occidentaux comptent. Mais, en réalité, il n’est pas question d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Il n’est pas question de libre circulation des personnes. L’UE propose peu de choses, sinon le développement du libre échange, d’importation massive de produits occidentaux, d’imposition des standards européens dans les produits susceptibles d’êtres exportés vers l’UE, ce qui soulève de redoutables obstacles à l’exportation ukrainienne. La Russie, quant à elle – en cas d’accord avec l’UE – menace de fermer son marché aux produits ukrainiens. Moscou a offert des compensations telles que la baisse d’un tiers du prix du pétrole, une aide de 15 milliards de dollars, l’union douanière avec elle-même, le Kazakhstan, l’Arménie... Poutine a un projet euro-asiatique englobant la majeure partie de l’ancien espace soviétique (hormis les pays baltes) en renforçant les liens avec un projet de coopération industrielle avec l’Ukraine, en intégrant les technologies où l’Ukraine était performante du temps de l’URSS : aéronautique, satellites, armement, constructions navales, etc., en modernisant les complexes industriels. C’est évidemment l’est de l’Ukraine qui est plus intéressé à cette perspective.


Pouvez-vous expliquer les différences régionales qui traversent l’Ukraine ?


Jean-Marie Chauvier. Il n’y a pas d’État-nation homogène en Ukraine. Il y a des contradictions entre régions. Il y a des différences historiques. Russie, Biélorussie et Ukraine ont eu un berceau commun : l’État des Slaves orientaux (9e-11e siècle), la capitale Kiev, qu’on a appelé « Rous », « Russie » ou « Ruthénie ». Par la suite leurs parcours se sont différenciés : langues, religions, appartenances étatiques. L’Ouest a été longtemps lié au Grand Duché de Lituanie, aux royaumes polonais, à l’Empire austro-hongrois. Après la Révolution de 1917 et la guerre civile, est née la première formation nationale nommée « Ukraine », co-fondatrice en 1922 de l’URSS. La partie occidentale annexée notamment par la Pologne en a été « récupérée » en 1939 et 1945, puis le territoire actuel de l’Ukraine s’est encore élargi à la Crimée en 1954.


L’Est de l’Ukraine est plus industrialisé, plus ouvrier, plus russophone tandis que l’Ouest est plus rural, paysan, ukraïnophone. L’Est est orthodoxe, rattaché au patriarcat de Moscou tandis que l’Ouest est à la fois gréco-catholique (« uniate »), et orthodoxe, rattaché au patriarcat de Kiev depuis l’indépendance de 1991. L’Église uniate catholique, notamment à l’Ouest en Galicie, a été traditionnellement germanophile, souvent en conflit avec l’Église catholique de Pologne. Le centre de l’Ukraine, avec Kiev, est un mélange des courants de l’Est et de l’Ouest. Kiev est très majoritairement russophone, ses élites sont pro-opposition et très liées aux ultralibéraux de Moscou.


L’Ukraine est donc partagée – historiquement, culturellement, politiquement – entre l’Est et l’Ouest, et il n’y a aucun sens à dresser l’une contre l’autre, sauf à miser sur l’éclatement voire la guerre civile, ce qui est sans doute le calcul de certains. A force de pousser à la cassure, comme le font les Occidentaux et leurs petits soldats sur place, le moment pourrait bien venir où l’UE et l’OTAN obtiendront « leur morceau » mais où la Russie prendra le sien ! Ce ne serait pas le premier pays qu’on aurait fait délibérément exploser. Nul ne doit ignorer non plus que le choix européen serait également militaire : l’OTAN suivra et aussitôt se posera la question de la base russe de Sebastopol en Crimée, majoritairement russe et stratégiquement cruciale pour la présence militaire en Mer Noire. On peut imaginer que Moscou ne laissera pas s’installer une base américaine à cet endroit !


En réalité, il n’est pas question d’adhésion de l’Ukraine à l’UE. Il n’est pas question de libre circulation des personnes


Que pensez-vous de la manière dont le conflit actuel est présenté dans nos médias ?


Jean-Marie Chauvier. C’est un western ! Il y a les bons « pro-européens », les mauvais « pro-russes ». C’est manichéen, partial, ignorant de la réalité de l’Ukraine. La plupart du temps, les journalistes vont voir les gens qui pensent comme eux, qui disent ce que les Occidentaux ont envie d’entendre, qui parlent l’anglais ou d’autres langues occidentales. Et puis, il y a les mensonges par omission.


Il y a d’abord un grand absent : le peuple ukrainien, les travailleurs, les paysans, soumis à un capitalisme de choc, à la destruction systématique de tous leurs acquis sociaux, aux pouvoirs mafieux de tous bords.

Il y a ensuite l’occultation ou la minimisation d’un phénomène que l’on qualifie de « nationaliste » et qui est de fait néofasciste, voire carrément nazi. Il est principalement (mais pas uniquement) localisé dans le parti Svoboda, son chef Oleg Tiagnibog et la région occidentale correspondant à l’ancienne « Galicie orientale » polonaise. Combien de fois n’ai-je vu, entendu, lu dans les médias, des citations de ce parti et de son chef comme « opposants » et sans autre précision ?


On parle de sympathiques jeunes « volontaires de l’autodéfense » venus de Lviv (Lwow, Lemberg) à Kiev, alors qu’il s’agit de commandos levés par l’extrême-droite dans cette région (Galicie), qui est son bastion. Lourde est la responsabilité de ceux – politiques, journalistes – qui jouent à ce jeu, à la faveur de courants xénophobes, russophobes, antisémites, racistes, célébrant la mémoire du collaborationnisme nazi et de la Waffen SS dont la Galicie (et non toute l’Ukraine !) fut la patrie.


Enfin, les médias passent sous silence les multiples réseaux financés par l’Ouest (États-Unis, UE, Allemagne) pour la déstabilisation du pays, les interventions directes de personnalités politiques occidentales. Imaginons la zone neutre à Bruxelles occupée pendant deux mois par des dizaines de milliers de manifestants exigeant la démission du Roi et du gouvernement, prenant d’assaut le Palais Royal, et acclamant à la tribune des ministres russes, chinois ou iraniens ! On imagine cela à Paris ou Washington ? C’est ce qui se passe à Kiev.


Mon étonnement grandit de jour en jour en constatant l’écart entre les « informations » délivrées par nos médias et celles que je peux collecter dans les médias ukrainiens et russes. Les violences néonazies, les agressions antisémites, les prises d’assaut des administrations régionales : dans nos grands médias, rien de tout cela ! On entend qu’un seul point de vue : les opposants de Maïdan (place de Kiev où les pro-européens se rassemblent, NdlR). Dans les médias, le reste de l’Ukraine n’existe pas !

 

Quels sont les principaux acteurs en présence ?


Jean-Marie Chauvier. L’oligarchie industrielle et financière, bénéficiaire des privatisations, est partagée entre des groupes tiraillés entre la Russie et l’Occident. Viktor Ianoukovitch et son Parti des Régions représentent les clans (et la plus grande partie des populations) de l’Est et du Sud. Le Parti des Régions a gagné les élections tant présidentielles que parlementaires à l’automne 2013. Il a également de fortes assises à l’Ouest, en Transcarpatie (aussi appelée Ukraine subcarpathique), une région multiethnique qui résiste au nationalisme. Mais la crise actuelle, les hésitations et les faiblesses du président risquent de lui coûter très cher et de discréditer son parti…


Le pouvoir en place est largement responsable de la crise sociale qui profite à l’extrême-droite et aux sirènes trompeuses de l’UE et de l’OTAN. Le pouvoir en place est impuissant, de fait, et défend une partie de l’oligarchie. Il a favorisé l’extension de la corruption et des pratiques mafieuses.

Face à lui, il y a trois formations politiques qui ont leur base surtout dans l’Ouest et aussi dans le Centre de l’Ukraine. Il y a d’abord Batkivschina (« Patrie »), dont le dirigeant est Arseni Iatseniouk. Il a succédé à l’égérie Ioulia Timochenko, malade et emprisonnée. Ensuite, le parti Oudar (parti démocratique des réformes) dont le leader et fondateur est l’ancien boxeur, Vitali Klitschko. C’est le chouchou d’Angela Merkel et de l’UE. Les cadres de son parti sont formés par la fondation Adenauer. Enfin, le parti néo-fasciste Svoboda (« Liberté ») dirigé par Oleg Tiagnibog.


Svoboda est en filiation directe avec l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) – fasciste, sur le modèle de Mussolini – fondée en 1929 en Galicie orientale sous régime polonais. Avec l’arrivée d’Adolf Hitler en 1933, contact est pris avec le motif « nous nous servirons de l’Allemagne pour faire avancer nos revendications ». Les relations avec les nazis sont parfois tumultueuses – car Hitler ne veut pas d’une Ukraine autonome – mais tous sont fermement unis dans leur objectif commun d’éliminer les communistes et les juifs et d’asservir les Russes. Les fascistes ukrainiens opposent le caractère « européen » de l’Ukraine à celui, « asiatique » de la Russie. En 1939, Andriy Melnik est à la tête de l’OUN, avec le soutien d’Andriy Cheptytskyi, métropolite (évêque, NdlR) de l’Eglise gréco-catholique (uniate), germanophile, « leader spirituel » de la Galicie, passée en 1939 sous régime soviétique. En 1940, le radical Stepan Bandera fait dissidence : son OUN-b forme deux bataillons de la Wehrmacht, Nachtigall et Roland, pour prendre part à l’agression menée par l’Allemagne et ses alliés contre l’URSS, le 22 juin 1941. Immédiatement déferle une vague de pogroms.


Depuis plusieurs scrutins, après la « révolution orange » de 2004, l’influence de Svoboda grandit en Galicie et dans tout l’Ouest de l’Ukraine, y compris dans les grandes villes avec 20 à 30 % des votes. Pour l’ensemble de l’Ukraine, Svoboda compte pour 10 % des votes. Svoboda est « débordé » par des groupes néo-nazis plus radicaux encore que lui.


Les trois formations politiques, Batkivschina, Oudar et Svoboda, appuyées par l’Occident, réclament depuis deux mois le renversement du gouvernement et du Président de la république. Elles exigent de nouvelles élections. Svoboda les entraîne plus loin en organisant un coup d’État perlé au niveau local. Là où il fait régner son régime de terreur, Svoboda interdit le Parti des Régions et le Parti communiste ukrainien.


Le PC ukrainien appelle à la raison depuis plusieurs semaines. Il a récolté plus de 3 000 000 de signatures pour réclamer un referendum qui devrait décider si l’Ukraine veut un traité d’association avec l’UE ou une union douanière avec la Russie. La situation insurrectionnelle incombe non seulement aux trois partis d’opposition mais aussi au pouvoir, qui a offert le pays et le peuple « sur un plateau » aux dirigeants de la pseudo-opposition, aux groupes d'extrême-droite néo-nazis, aux organisations nationalistes violentes, aux politiciens étrangers qui appellent les gens à « radicaliser les protestations » et à « lutter jusqu'au bout ». Le PC met en exergue les problèmes sociaux. Il a la position la plus démocratique parmi les partis politiques. Mais son influence se limite à l’Est et au Sud de l’Ukraine.


Il n’y a pas d’État-nation homogène en Ukraine. Il y a des contradictions entre régions. Il y a des différences historiques


Quel jeu jouent les grandes puissances (États-Unis, Union européenne, Russie) dans l’affrontement actuel ?

 


Jean-Marie Chauvier. Zbigniew Brzezinski, influent géostratège étasunien, d’origine polonaise a tracé, dans les années 1990, la stratégie étasunienne pour maîtriser l’Eurasie et installer durablement l’hégémonie de son pays, avec l’Ukraine comme maillon essentiel. Pour lui, il y avait des « Balkans mondiaux », d’un côté l’Eurasie, de l’autre le grand Moyen-Orient. Cette stratégie a donné ses fruits en Ukraine avec la « révolution orange » de 2004. Elle a installé un réseau tentaculaire de fondations étasuniennes – comme Soros et la reaganienne National Endowment for Democracy (NED) - qui rémunèrent des milliers de gens pour « faire progresser la démocratie ». En 2013-2014, la stratégie est différente.


C’est surtout l’Allemagne d’Angela Merkel et l’UE qui sont aux commandes, aidées par des politiciens étasuniens comme le républicain John McCain. On harangue les foules sur Maïdan et ailleurs avec une grande irresponsabilité : pour atteindre facilement leur objectif de faire basculer l’Ukraine dans le camp euro-atlantique, dont l’OTAN, ils s’appuient sur les éléments les plus antidémocratiques de la société ukrainienne. Mais cet objectif est irréalisable sans faire éclater l’Ukraine, entre l’Est et l’Ouest et avec la Crimée qui rejoindra la Russie comme sa population le souhaite. Le parlement de Crimée a déclaré : « Nous ne vivrons jamais sous un régime bandériste (fasciste) ».


Et pour Svoboda et les autres fascistes, c’est la revanche de 1945 qu’ils vivent. Je crois malgré tout que la très grande majorité des Ukrainiens ne veut pas de cette nouvelle guerre civile ni de l’éclatement du pays. Mais la société est à reconstruire…


Pour en savoir plus : Jean-Marie Chauvier, Euromaïdan ou la bataille d’Ukraine, 25 janvier 2014, http://www.mondialisation.ca/euromaidan-ou-la-bataille-dukraine/5366185 ; Ukraine :« quelle position» ?, 13 décembre 2013, publié par la revue « Politique » (Bruxelles) et repris parhttp://www.mondialisation.ca/ukraine-quelle-position/5361486 ; Allemagne nazie et OUN: repères , voir Le Monde Diplomatique, août 2007,http://www.monde-diplomatique.fr/2007/08/CHAUVIER/15050

 

La politique antisociale de l’opposition révélée par WikiLeaks


Viktor Pynzenyk, ancien ministre des finances et aujourd’hui membre du parti de l’opposition Oudar, de Vitali Klitchko, a expliqué en 2010 à l’ambassadeur des USA ce qu’il voulait pour l’Ukraine :


• L’augmentation de l’âge de la retraite de deux ans à trois ans
• La suppression des prépensions
• La limitation des pensions pour les retraités qui travaillent
• Le triplement du prix du gaz pour les ménages
• L’augmentation des prix de l’électricité de 40 %
• L’annulation de la Résolution gouvernementale exigeant le consentement des syndicats pour augmenter les prix du gaz
• L’annulation de la Disposition législative interdisant aux fournisseurs communaux de couper les approvisionnements ou de donner des amendes aux consommateurs en cas de non-paiement des services communaux
• La privatisation de toutes les mines de charbon
• L’augmentation des prix des transports, l’annulation de tous les avantages
• L’abolition des aides gouvernementales pour les naissances, les repas gratuits et les livres scolaires (il est écrit : « les familles doivent payer »)
• L’annulation des exonérations de TVA sur les produits pharmaceutiques
• L’augmentation des taxes sur l’essence et l’augmentation de 50 % des impôts sur les véhicules
• Le payement des allocations de chômage après un minimum de six mois de travail seulement
• Le payement des allocations de congé de maladie à partir du troisième jour de congé seulement
• La non-augmentation du minimum vital (en introduisant cependant des possibilités de paiement supplémentaires pour les nécessiteux).

Source: câble diplomatique 10KYIV278 révélé par Wikileaks


http://www.cablegatesearch.net/cable.php?id=10KYIV278&q=elections+ukraine

 


 


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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 08:51

rompuy-tusk.jpg

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

L'Union européenne prête à tout pour s'emparer de l'Ukraine ? Oui, même à financer à coups de milliards d'euros la déstabilisation du pays, le renversement d'un gouvernement démocratiquement élu pour les intérêts expansionnistes des grands monopoles.

 

Le mur est tombé … enfin pas le mur du silence pour certaines informations.

 

Le samedi 24 janvier dernier, le président de l'Union européenne Herman van Rompuy se trouvait à Varsovie, pour un gala organisé par le patronat polonais, avec le Premier ministre Donald Tusk.

 

Van Rompuy en a profité pour accuser les autorités ukrainiennes démocratiquement élues pour avoir « déstabilisé » le pays : « je réprouve fermement et condamne l'usage de la force par les autorités contre des manifestants, pacifiques pour l'essentiel ».

 

Herman van Rompuy en a profité pour faire l'apologie de l'intégration européenne, comparant le « succès » de la Pologne dans l'UE avec l' « échec » de l'Ukraine hors de l'UE. Une comparaison hors de propos à plus d'un titre : depuis l'adhésion de la Pologne, le PIB ukrainien hors de l'UE a connu une croissance deux fois supérieure à celle de la Pologne dans l'UE !

 

Le premier ministre polonais pour le financement européen de l'opposition !

 

Enfin, van Rompuy a appelé à renforcer le soutien à l'opposition lors du gala organisé par le patronat local, soulignant la chance qu'avait eu la Pologne d'intégrer l'UE : « Personne ne peut empêcher désormais le peuple ukrainien de réaliser ses rêves ».

 

Ce n'est pas un hasard si lors du même événement le Premier ministre Donald Tusk a fait savoir qu'il s'était mis d'accord avec l'Union européenne (UE) pour faire passer dans l'Accord d'association un fonds destiné aufinancement des groupes d'opposition

 

Selon le Premier ministre polonais, il s'agit de « faire émerger des mouvements citoyens ». Un premier montant de 3 millions de zloty (1 million d'€) sera adopté dans l'année.

 

De quoi satisfaire le PGE qui souhaitait donner un contenu « politique », « citoyen » à l'Accord d'association UE-Ukraine !

 

Le gouvernement polonais a manifesté ouvertement ses dernières années, notamment par son ministre des Affaires étrangères Sikorski, son intention d'aider, d'organiser les « oppositions » en Biélorussie, désormais en Ukraine, pour étendre sa zone d'influence à ses frontières.

 

On se rappelle que la responsable aux Affaires étrangères de l'Union européenne, Catherine Ashton, tout comme le Ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, s'étaient rendus à Kiev, pour se joindre aux manifestants pro-européens.

 

Ce n'est pas non plus en hasard si quelques jours après (le 2 février), la responsable des Affaires étrangères de l'UE, Catherine Ashton, annonce un « plan d'aide » de 15 milliards d'€ conditionné à la mise en place de réformes structurelles économiques, semblables à celles du FMI.

 

Le FMI avait accordé deux « plans d'aide » à l'Ukraine en 2008 (15 milliards) et 2010 (10 milliards) à condition qu'ils réalisent des réformes drastiques : réforme des retraites, gel des salaires, libéralisation des secteurs énergétiques et bancaires, hausse des tarifs.

 

Le gouvernement ukrainien depuis cinq ans a appliqué avec zèle les plans du FMI, également pour accélérer le processus d'intégration européenne. En 2009, il a renfloué à hauteur de 6 milliards de $ le secteur bancaire, en 2011 sa réforme des retraites a cassé le système par répartition pour instaurer le système « à trois piliers » basé notamment sur la capitalisation.

 

Mais le capital européen, la finance internationale en veut toujours plus. En décembre 2013, le FMI s'est déclaré peu satisfait par le rythme des réformes structurelles – réclamant de toute urgence des baisses des salaires et des retraites, la hausse des tarifs.

 

C'est dans ce contexte que l'Ukraine a éclaté, prise au jeu des grandes puissances :

 

d'un côté le FMI sous hégémonie américaine avec le plan d'aide de 2010 de 10 milliards conditionné par les réformes structurelles ou sa nouvelle version « européenne », de 15 milliards, proposée par l'Allemagne passant par l'adoption d'une cure d'austérité.

 

enfin la version russe de 15 milliards aussi, sans condition politique interne, mais avec un taux d'intérêt de 5 % et arrimage à l' « Union douanière proposée par la Russie. Comme le dit Poutine : « c'est un investissement sûr pour la Russie ».

 

Les intérêts européens en Ukraine : qui en parle ?

 

L'Ukraine n'est pas un pays pauvre. C'est une mine d'or pour les entreprises américaines, russes et européennes surtout. Riche de ses matières premières, minérales et en hydrocarbures.

 

L'Ukraine possède la 3 ème réserve de gaz d'Europe (la 24 ème mondiale), la 1 ère réserve de fer d'Europe (la 4 ème du monde), la 3 ème de charbon (12 ème mondial). On pourrait ajouter qu'elle est en Europe 1 ère pour le manganèse (8 ème mondial), le titanium (5 ème mondial).

 

Grâce à son usage massif de l'hydroélectricité et son réseau de centrales nucléaires, l'Ukraine est auto-suffisant en électricité, qu'elle exporte en Russie et en Europe de l'est.

 

L'Ukraine est toujours le « grenier à blé » d'Europe de l'est. C'est le premier producteur mondial d'huile de tournesol, le premier producteur européen de miel, un des leaders mondiaux dans les domaines de la viande, du sucre, des céréales … 4 ème producteur mondial pour l'orge, 5 ème pour le seigle !

 

L'Ukraine attire logiquement les convoitises des monopoles européens, russes en quête de profits faciles, de matières premières abondantes.

 

Le premier partenaire commercial de l'Ukraine est la Russie dont elle est dépendante avec 25 % de ses exportations et 36 % de ses importations. L'Union européenne l'égale quasi exactement, avec 27 % de ses exportations et 35 % de ses importations, l'Allemagne étant le deuxième pays pour les importations, le septième pour les exportations.

 

Par contre, l'Allemagne est de fait le premier investisseur en Ukraine (si on excepte le cas chypriote, alimenté par l'argent russe) avec 16 % des IDE. L'Ukraine est très largement sous dépendance capitalistique européenne (66 % des IDE, six des premiers investisseurs sur huit) plutôt que russe (7 % des IDE, sous-estimé à cause de l'exception chypriote, premier investisseur officiel).

 

On trouve 400 entreprises allemandes en Ukraine, et non des moindres, spécialisées surtout dans la métallurgie, l'automobile, la chimie : Siemens, Leoni, Bayer, Rhenus Logistics, Meffert, BASF, Helm, HeidelbergCement …

 

La balance commerciale avec l'Allemagne est bien entendu déficitaire pour l'Ukraine qui importe quatre fois que celle qu'elle exporte : logique quand on exporte des produits alimentaires, des métaux bruts, des produits textiles et quand on importe des machines-outils, des produits chimiques et électriques.

 

Pire, l'Allemagne investit 1 000 fois plus que ce que l'Ukraine investit en Allemagne : 7,5 milliards d'investissement allemand en 2011 contre … 9 millions côté ukrainien !

 

On comprend mieux l'insistance d'Angela Merkel, de Guido Westerwelle, leur agressivité même – inhabituelle face à la Russie – dans le soutien allemand aux opposants ukrainiens.

 

Qui parle des méga-contrats récemment conclus par les grandes multi-nationales européennes en Ukraine, eux qui ont inquiété le pouvoir russe, dont la remise en cause de l'Accord d'association fragilise les bases ?

 

L'entreprise anglo-hollandaise Shell a conclu en 2013 un contrat record pour l'Ukraine de 10 milliard de $ pour l'exploitation du gaz dans l'est du pays.

 

Les entreprises allemandes Siemens, Deutsche Bank et Ferrostaal ont, elles, lancé les plans toujours en 2013 de la rénovation de l'ensemble du réseau de gazoducs ukrainiens, avec pour but de renforcer l'inter-dépendance entre Ukraine et Allemagne et le reste de l'Europe de l'ouest.

 

Il ne faut pas croire à l'angélisme d'aucun des deux camps : « allemands » à la tête du camp européen et « russes » se partagent le gâteau ukrainien, en fonction de leurs intérêts économiques.

 

Gouvernement et opposition représentent chacun une fraction des camps oligarchiques, un plutôt pro-russe, l'autre plutôt européen. Il ne faut pas oublier que la 1 ère fortune du pays, l'oligarque mafieux de la métallurgie Rinat Akhmetov est le premier soutien de Ianoukovitch, qu'il fut même député jusqu'en 2012 du Parti des régions !

 

Chaque camp veut l'intégralité du butin mais est prêt à se partager l'Ukraine en deux : l'Ouest comme main d’œuvre bon marché pour les entreprises allemandes, l'Est comme réserve de matières premières pour la Russie.

 

 

L'Ukraine, une maquette de l'Europe : diviser pour mieux régner !

 


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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 10:04
golub.jpg« L'Ukraine est un terrain de jeu pour l'Union européenne et les USA face à la Russie »
Entretien avec le député communiste Alexander Golub

 

Traduction VL pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/(depuis le site du Parti communiste d'Ukraine)



L'Ukraine est un enjeu dans le Grand jeu géopolitique. Les diplomates européens et américains, accompagnés par le choeur discordant de l'opposition, ne s'embarrassent pas du protocole et s'ingèrent activement dans les affaires politiques internes du pays, imposant des réformes, décidant même du sort de notre pays. L'Occident perçoit l'Ukraine comme un terrain de jeu. Quels sont les vrais objectifs des pressions extérieures sur l'Ukraine, voilà ce que le site d'information Golos.ua a demandé au député du Parti communiste Alexander Golub.



Question : Alexander, il semble que les événements dans le centre-ville de Kiev soient juste le cadre d'un affrontement géopolitique pour la conquête de l'Ukraine …



Réponse : Au vu des déclarations d'un certain nombre de politiciens occidentaux et à la suite de la révélation de la conversation téléphonique entre Victoria Nuland (secrétaire d'Etat américaine) et Jeffrey Payetta (ambassadeur américain à Kiev), cela devient évident : tous les événements à Kiev sont étroitement liés aux manœuvres d'acteurs venant d'outre-Atlantique et d'Europe de l'ouest. Sans un soutien moral, financier et l'aide apportée par certains spécialistes dans l'organisation de manifestations pour résister à la répression policière et aux pressions gouvernementales, « Maidan » aurait été impossible. Les politiciens occidentaux ne semblent pas considérer l'Ukraine comme un Etat indépendant. Ce qu'on voit aujourd'hui c'est que les pressions sur le gouvernement, la décision de renforcer les manifestations ou d'arrêter les combats : tout cela est décidé à l'étranger. L'Occcident veut utiliser l'Ukraine comme un terrain de jeu pour sa politique anti-russe, que ce soit en faisant pression sur la Fédération russe ou par son endiguement – militaire, politique et économique. L'Occcident tire aussi profit de la limitation du potentiel économique des anciennes Républiques soviétiques afin de ne pas avoir trop de compétiteurs en face, et afin qu'elles ne puissent pas, par leurs actions communes, protéger leurs marchés des biens étrangers.



Q : Dans le même temps, l'Union européenne et les Etats-unis sont rivaux dans la lutte pour l'Ukraine ?

 

Les positions américaines et européennes convergent sur une base anti-russe. Dans le même temps, les Etats-unis jouent un double jeu, défendant avant tout leurs intérêts. Pour parler de Mme Nuland, le scandale de Wikileaks nous montre bien comment les Américains traitent leurs alliés européens. Ils se considèrent eux-mêmes comme supérieurs et voient l'Union européenne comme un instrument pour réaliser leurs propres objectifs stratégiques. Pour la plupart des politiciens américains, l'Ukraine se situe sur le même plan que la Côte d'ivoire ou le Congo. L'Europe, comme rival des Etats-unis comprend bien que la situation en Ukraine est ambiguë. L'Union européenne, qui se trouve dans une crise économique et politique très sérieuse, ne peut pas ne pas prendre en compte la position de la Fédération russe. D'où la différence de ton dans les déclarations. Tout cela ne change pas bien entendu la nature des relations avec l'Ukraine. Notre pays, c'est notre avis, sera la victime de cette lutte, peu importe comment le rapport de forces se soldera. La lutte ne porte plus maintenant que pour savoir qui va se tailler la part du lion.



Q: Toutefois, dans la lutte géopolitique, il ne faut pas oublier la Russie …



Dans un contexte d'ingérence manifeste dans les affaires intérieures ukrainiennes, la Russie a affiché un certain détachement. La seule chose qu'elle utilisera le moment venu, ce sont les leviers économiques qu'elle use occasionnellement, faisant pression sur le sens des événements. Toutefois, la Russie demande à l'Ukraine de faire un choix en pleine conscience des enjeux. Moscou veut faire de l'Ukraine un Etat amical, stable : pour elle, pas question de semer le chaos économique chez nous et de nous enfermer dans la spirale de la dette. La Russie ne veut pas que l'Ukraine finisse par devenir un protectorat occidental, perde tout son potentiel industriel et que soit installée quelque part près de Kharkov une base de l'OTAN. Donc, la Russie défendra dans tous les cas ses intérêts, tout en envoyant des messages appelant au développement de relations entre nos deux peuples.



Q : Parmi les grandes déclarations sur les valeurs démocratiques, les Etats-unis et l'Union européenne ont parié sur certains acteurs politiques de l'opposition en vue des élections de 2015



Les marionnettistes occidentaux sont le moins du monde intéressés par le sort du peuple ukrainien et de notre économie. Il s'agit d'un conflit sur fond d'intérêts économiques. Ils ont besoin d'un homme qu'ils peuvent contrôler, ils pensent à Iasteniouk, proche des milieux financiers et bancaires, qui obéirait au doigt et à l'oeil à Washington. Klitschko est un politicien de bas niveau, un leader de faible envergure et les pays occidentaux ne peuvent s'assurer qu'il sera à la hauteur de la tâche qui lui sera confiée. Néanmoins, ils sont prêts à miser sur quiconque leur permettra de récolter un retour sur investissement.



Q : Y-a-t-il des moyens d'empêcher les ingérences et la manipulation de politiciens ukrainiens par l'Occident ?



Après la publication de ces conversations, cela devient évident qu'ils sont tous des marionnettes dont les ficelles sont tirés par d'autres. Donc le pouvoir comme l'opposition devraient afficher une volonté politique tout aussi forte. Or, cela ne se passera sans doute pas comme ça car les experts américains travaillent à la fois dans le camp de Ianoukovitch, dans celui de Klitchko et dans celui de Iasteniouk. Cette volonté se trouve canalisée par les intérêts financiers et immobiliers qui existent à l'ouest, et qui renvoient aux Etats-unis directement. Le peuple doit ici avoir son mot à dire et balayer tous ces leaders qui ne représentent pas la majorité des Ukrainiens. Toutefois, un certain sens de l'auto-préservation pousse les autorités à continuer à vouloir appliquer la Constitution, respecter nos lois et notre souveraineté. Ainsi l'intervention des diplomates, si elle ne sera pas stoppée, pourra être rendue bien plus difficile.



Q : Quelles seront les conséquences de ces influences étrangères sur le sort de l'Ukraine ?



Si la crise politique et économique n'est pas stoppée, alors il est assez illusoire d'espérer que l'Ukraine reste le pays qu'elle est aujourd'hui. Il est plus probable qu'elle sera séparée en plusieurs morceaux – devenus des protectorats d'autres pays. Ce seront des Etats sous la dépendance d'autres. Il ne sera guère possible de parler de l'Ukraine comme d'un Etat indépendant.

 


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