Agir contre la privatisation des routes nationales
NON A LA PRIVATISATION DE LA NATIONALE 10
Le tronçon Saugnac-Muret / Saint-Geours de Marennes
doit rester gratuit.
En effet, les usagers seront obligés d'utiliser l'autoroute payante, car aucun itinéraire de remplacement n'est prévu.
Si vous voulez vous opposer, signez la pétition et diffusez-la largement autour de vous

Pourquoi c'est important
La nationale 10 doit rester gratuite et ne doit pas être privatisée !!
SIGNEZ CETTE PÉTITION
http://www.avaaz.org/fr/petition/Non_a_la_privatisation_de_la_nationale_10//?launch
La N10 de Paris à Irun a été payée avec l’argent des Français.
Le tronçon Saugnacq-Muret et Saint-Geours-Maremne est gratuit.
Le 17 janvier 2011, Mme Nathalie Kosciusko-Morizet ministre de l'Ecologie a signé sa mise en concession, au profit d'Atlandes (filiale Bouygues).
( http://www.atlandes.fr/contenu/f-1b921bae3300006d/Chiffres-Cles.html)
Ce tronçon deviendra une autoroute payante, prévision début péage 3e tri/2013. L'investissement 1,1 Md€ rapportera 600% à Atlandes.
Cette route côté atlantique est l’unique itinéraire pour aller en Espagne, Portugal, et au pays Basque. Les usagers seront obligés d'utiliser l'autoroute payante, car aucun itinéraire de remplacement n'est prévu.
Cet axe est primordial pour le commerce Européen et doit rester gratuit, pour ne pas augmenter les coûts. Pourquoi l’Europe ne finance-t-elle…
La privatisation des routes nationales ...!
Dans quelques semaines, il faudra débourser 7€ pour traverser les Landes entre Saint Geours de Maremme et Salles, autrement dit, pour rejoindre Dax ou Capbreton à Bordeaux sur l’autoroute A63. A première vue, rien de bien étonnant : Qui dit A63 dit autoroute, et donc péage. Qui plus est, 7€ pour une centaine de kilomètres entre Saint Geours et Salles, c’est plutôt moins cher que bien des autoroutes.
Est-ce que cela vaut un billet sur mon blog-notes ?…
Payer pour se déplacer
Et bien oui, je crois. Parce que derrière ce sigle d’A63, c’est en fait la fameuse route nationale 10, (N10) qui est rénovée, sécurisée, élargie, et… privatisée !
Jusqu’à présent, les nouvelles autoroutes empruntaient un nouvel itinéraire, qui doublait l’itinéraire initial. Le voyageur était alors mis devant une alternative : profiter de la vitesse et de la sécurité en payant, ou bien voyager sans péage et aller moins vite. Pour les uns, c’était une question de choix. Pour les autres, un choix imposé par la nécessité et leurs moyens financiers.
Dans le cas de la N10/A63 : plus de choix ! C’est l’ancienne route qui est privatisée et la conséquence pour l’usager est simple : payer ou rester chez soi !
Comment en sommes-nous arrivés là ?
La RN10 dans cette portion était devenue extrêmement fréquentée, avec un trafic hétérogène : trafic local, y compris de tracteurs ou véhicules agricoles, trafic de camions reliant l’Espagne au Nord de l’Europe, tourisme, trajets professionnels…
L’été 1997, la RN10 est le théâtre de tragiques accidents de la route. Juste avant de quitter Matignon, Alain Juppé juge nécessaire de sécuriser la route nationale, mais impossible de financer les travaux, vu les moyens de l’Etat. Il accorde donc à Vinci une concession déclarée d’utilité publique le 30 mai 1997, entre les deux tours des élections législatives, pour mettre la route en 2×2 voies aux normes autoroutières.
La gauche arrive au pouvoir quelques jours après et Lionel Jospin s’installe à Matignon. Le 12 janvier 1998, un décret annule la décision : L’Etat décide de prendre à sa charge les travaux, sans recours à la concession. Entre 1998 et 2005, les travaux d’aménagement de sécurité vont voir le jour : suppression des accès directs, passages dénivelés, itinéraires de substitution, réaménagement d’échangeurs…
Pendant ce temps-là, le trafic augmente de manière significative. Il passe à 25 à 30 000 véhicules par jour, dont environ 30 % de poids lourds. On parle « d’aspirateur à camions » pour désigner la RN10. En revanche, contrairement à une idée reçue et largement propagée par le concessionnaire, le taux d’accident grave est faible comme en témoigne la carte de la sécurité routière établie sur la période 2000 à 2002.
La droite repasse en 2002 et sous Raffarin, le comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT) décide la mise à 2×3 voies dans le cadre d’une nouvelle concession. Les études démarrent et le 5 décembre 2008, François Fillon annonce l’urgence de l’aménagement et intègre le projet à son « plan de relance ». La mort de la RN10 est programmée, avec la promesse d’un péage qui serait élevé pour les camions mais « neutre » pour les riverains, et pour un coût estimé à 400 millions d’euros, pris en charge par le futur concessionnaire.
Le 17 janvier 2011, Nathalie Kosciusko-Morizet, alors ministre de l’Ecologie et des transports et qui parlait tant de « ferroutage » signe la mise en concession avec la société Atlandes, filiale du groupe Bouygues.
La bonne affaire de l’Etat et d’Atlandes
Pour l’Etat, l’affaire n’est pas mauvaise, puisque outre la TVA sur les tickets de péages, la concession prévoit que le concessionnaire fasse un chèque de 400M€ pour compenser les frais engagés pour sécuriser la RN10 !
Pour Atlandes, l’affaire semble encore meilleure. L’investissement oscille, suivant les sources, entre 900M€ et 1,1 Milliard. A 25000 véhicules par jour, dont 30% de poids lourds et aux tarifs prévus à ce jour (7€ pour les voitures et 35€ pour les camions), les recettes hors taxes tournent autour de 100M€ par an au minimum. Avec une concession de 40 ans, l’investissement est plus rentable que la caisse d’épargne !
Le précédent RN10, et après ?
Cette privatisation de la RN10 n’est pas anecdotique à mes yeux. Elle constitue un précédent dont les conséquences pourraient être majeures. Jusqu’à présent, je pensais naïvement qu’un itinéraire routier pouvait devenir payant si une possibilité de déplacement gratuit existait en parallèle. C’est faux ! Extrait du Sud-Ouest du 20/08/2012 : « Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, aucun texte de loi n’impose l’existence d’un itinéraire gratuit à proximité du tracé payant. Les sociétés autoroutières ont seulement pour obligation de créer des dessertes pour les propriétés et les habitations riveraines. »
Regardez bien une carte d’Aquitaine : Vous souhaitez aller de Bayonne à Bordeaux, vous avez alors 3 solutions :
Prendre l’A63, rouler 1 heure 30 (une fois les travaux terminés) et payer 7€
Ne pas payer 7€, passer par Mimizan et rouler 4 heures
Ne pas payer 7€, passer par Mont-de-Marsan et rouler 4 heures
Côté Landais, Henri Emmanuelli a bataillé pour que les habitants du département soient dispensés de cet octroi moderne : les péages étant installés aux limites du département, il sera possible de rouler à l’intérieur du département sans passer aux bornes de péage. Mais pour l’habitant des Landes qui travaille à Bayonne, ou pour l’étudiant de Castets qui suit ses cours à Bordeaux, le passage à la caisse sera incontournable.
La RN10 aujourd’hui, la RN21 demain ? Sur le site de la CCI de Dordogne, on peut lire : « L’association Euro 21, qui regroupe les CCI françaises et espagnoles situées sur l’axe de la RN21 de Limoges aux Pyrénées, poursuit son lobbying pour inciter les pouvoirs publics à initier la mise à 2X2 voies de la RN 21 sous couvert d’une autoroute concédée ».
Le développement économique ne doit pas se faire au détriment des citoyens et se traduire par une réduction du droit de se déplacer. Les seuls élus à avoir bataillé ferme sur la RN10 (et à continuer à batailler) sont les élus communistes. Bien que centriste et très éloigné de leur idéologie, je n’ai aucun problème à m’associer à leur revendication sur ce sujet : Payer pour aller vite est légitime, mais payer pour se déplacer est scandaleux.
De www.beauvillard.net -