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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

24 août 2013 6 24 /08 /août /2013 08:13

23 AOÛT 2013 |  par Philippe Marlière / Blog Médiapart 

 

http://static.mediapart.fr/files/imagecache/photo_blog_grande/blog/img/Andre_et_Regine_022.JPGPhilippe Marlière est titulaire d’un doctorat en sciences politiques et sociales de l’Institut universitaire européen de Florence. Depuis 1994, il est professeur de sciences politiques à University College de Londres.

 

Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, est politiquement insignifiant. Rien dans son parcours politique passé ou son action ministérielle présente ne justifie la position éminente qu’il occupe au cœur du gouvernement. Ses propositions sont ultra-minoritaires à gauche. Elles ont reçu le soutien de 5,7% des électeurs de gauche lors de la primaire socialiste. Comme Ségolène Royal en 2007, Dominique Strauss-Kahn et François Hollande en 2012, Valls est le produit d’un concours de circonstances.


Contrairement aux refrains médiatiques, Manuel Valls ne doit pas son ascension politique à son profil de « social-démocrate moderne » ; figure métonymique usée qui renvoie dans les faits à un projet antisocial et à une surenchère droitière. Le ministre n’est pas plus une « forte tête » ou un avant-gardiste de la politique. Au contraire, Valls s’applique depuis vingt ans à épouser laborieusement le prêt-à-penser médiatique de l’époque. En résumé, Manuel Valls est un conformiste. Comme le personnage principal du roman d’Alberto Moravia (porté à l’écran par Bernardo Bertolucci), Valls est l’homme de la « normalité » ; le porte-voix du discours des dominants.

 

Une stratégie personnelle


Manuel Valls est par atavisme un political wannabe ; celui qui se place dans la roue des puissants du moment et qui ne la lâche plus : hier Rocard, puis Jospin, ensuite Royal, brièvement Strauss-Kahn, et, tardivement, Hollande. Deuxième et Première gauche, gauche caviar, gauche New Age et gauche démocrate. Valls s’est mis au service de tout le monde, sans aucun état d’âme.


Si Manuel Valls accentue toujours plus sa rhétorique droitière, c’est qu’il est persuadé qu’il s’agit d’une stratégie payante. C’est le discours que ses conseillers à Euro RSCG (l’officine des socialistes losers de la présidentielle) et les sondeurs susurrent quotidiennement à son oreille. Un nombre croissant de ses collègues au gouvernement l’a compris : Valls évolue dans le champ politique au gré de ses intérêts personnels. La balise est déjà à l’horizon : Élysée 2017.


Car tel est bien le cœur du problème. L’improbable ascension de l’ex-maire d’Évry n’est compréhensible que si on la resitue dans le contexte de la séquence présidentielle ratée de 2012 (l’affaire Sofitel suivie de la campagne présidentielle trop centriste de Hollande qui a failli lui coûter la victoire) et le catastrophique début du quinquennat hollandais (signature du pacte budgétaire européen sans contrepartie, incapacité à imposer la taxation à 75%, abandon de la taxation sur les transactions financières, réforme néolibérale du marché du travail, réforme bancaire vidée de son contenu, affaire Cahuzac, vaine réduction de la « dette publique », et même ambiance islamophobe et anti-Roms que sous le sarkozysme avec, ici, le concours actif de Manuel Valls). Un président Hollande orienté à gauche, qui aurait décidé d’en découdre avec les marchés et Angela Merkel, n’aurait jamais confié un poste ministériel à un personnage aussi droitier.

 

« Tes propos portent atteinte à tous les militants et à tous les dirigeants »


En 2009, Martine Aubry, fraîchement élue première secrétaire du PS, avait dû remettre sèchement à sa place un Manuel Valls qui tirait sur tout (elle, en particulier), n’en faisant qu’à sa tête, prenant le contrepied des mesures-phares du PS dans les médias. Excédée, Aubry lui avait par écrit signifié son désaccord :


« S’engager dans un parti, c’est un acte d’adhésion à des valeurs et des pratiques communes, mais c’est aussi – qui plus est dans un parti démocratique comme le nôtre – accepter de débattre en son sein, d’y apporter ses idées et ses réflexions, et lorsque la décision est prise de la respecter dans l’opinion. On ne peut utiliser un Parti pour obtenir des mandats et des succès, en s’appuyant sur la force et la légitimité d’une organisation collective, et s’en affranchir pour exister dans les médias à des fins de promotion personnelle. On n’appartient pas à un parti pour s’en servir, mais pour le servir. (…) Tes propos, loin d’apporter une solution, portent atteinte à tous les militants et à tous les dirigeants, qui aujourd’hui travaillent à retrouver la confiance de nos concitoyens. Tu donnes l’impression d’attendre, voire d’espérer la fin du Parti socialiste. (…) Si les propos que tu exprimes, reflètent profondément ta pensée, alors tu dois en tirer pleinement les conséquences et quitter le Parti socialiste. (…).


En juillet 1933, au congrès socialiste de la Mutualité, Léon Blum, plus concis, s’était exclamé : « Je suis épouvanté ! »

 

Un sarkozyste tout court


Selon un procédé éprouvé en 2007 et en 2012, les médias de droite et de la gauche bobo sont en train de fabriquer le candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2017. Mise à part l’incertaine candidature de François Hollande, quel socialiste émergera des prochaines primaires socialistes ? Poser la question, c’est y répondre. Pour nombre de médias et de sondeurs à la louche, les jeux sont déjà faits : l’homme de la Place Beauvau. N’est-il pas plébiscité dans les sondages par les Français pour son action ministérielle ?

Français, encore un petit effort : bientôt, Manuel Valls ne vous sera plus totalement antipathique. Puisqu’on vous le dit dans les magazines ! Bis repetita placent.


Manuel Valls est présenté comme un « iconoclaste de la gauche ». Remarquons que ce sont les médias conservateurs qui relaient complaisamment cette image. L’intéressé a très tôt compris qu’avec de tels soutiens, son avenir politique était assuré. L’intéressé cultive donc un profil de « Sarkozy de gauche » qui fait office de laissez-passer dans le monde des dominants, et lui permet à se prévaloir de la gauche ou plutôt… des voix de gauche. Relevons en passant une autre escroquerie intellectuelle majeure : Valls n’est pas un « sarkozyste de gauche ». Le sarkozysme incarne une droite dure, sécuritaire et antisociale. Comment un homme de gauche pourrait-il être associé à de telles idées ? Quiconque professe de telles opinions ou met en œuvre des politiques inspirées de telles idées s’exclut ipso facto de la gauche. Il convient par conséquent de dire et d’écrire : (sans usage des guillemets) : Valls est un sarkozyste.

 

Nicolas Sarkozy ne s’y était pas trompé en 2007, puisqu’il avait demandé avec insistance au « socialiste » de rejoindre, au titre de « l’Ouverture », le gouvernement Fillon. Valls, trop prudent ou trop ambitieux, ne donna pas suite. Il demeura au Parti socialiste pour ne pas connaître le déshonneur et l’oubli comme Eric Besson ou Jean-Marie Bockel.


Autre tropisme sarkozyste : comme Claude Guéan, son prédécesseur à l’Intérieur, Valls cultive la beauferie politique. On se souvient que lorsqu’il se promenait sur un marché d’Évry en juin 2009, il interpella son collaborateur qui filmait la scène : « Belle image de la ville d’Évry… Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos ! »

 

Des slogans issus du volapük blairiste


Manuel Valls, le « moderne », puise sans ambages dans le volapük blairiste du milieu des années 90. Les emprunts aux slogans de la « troisième voie » sont troublants : la distinction gauche/droite n’est plus pertinente ; l’économie n’est ni de droite, ni de gauche ; le socialisme est mort ; les luttes des classes ont disparu ; la sécurité des personnes et des biens (et non sociale) est la pierre angulaire de la « bonne société », il faut œuvrer dans l’intérêt de la majorité et non pour les « intérêts sectoriels » (entendus ici comme les syndicats, les salariés, les membres des minorités ethniques), etc. Même Pierre Moscovici, autrefois grand admirateur du blairisme, a pris ses distances avec une phraséologie totalement tombée en désuétude Outre-Manche. Le renouveau du Parti socialiste en France passera-t-il par le recyclage de politiques qui ont été élaborées il y a vingt ans au Royaume-Uni par un homme qui se voulait l’héritier de Margaret Thatcher ?


Que Manuel Valls soit à la droite de la droite sur le plan social et économique ne fait aucun doute. Pour mémoire, quelques perles vallsiennes : opposition aux 35 heures qu’il faut « dépasser » et « dévérouiller » (veine blairiste) ; il faut « travailler plus » comme solution à la baisse du pouvoir d’achat ; soutien apporté à la TVA « sociale » de la droite (veine sarkozyste) ou allongement de la durée de la cotisation retraite (le rêve des néolibéraux de tout poil). De manière générale, il fait la promotion éhontée des entreprises « qui créent les richesses ». On ne trouve aucune référence aux ouvriers ou aux salariés dans ses discours.

 

Le pourfendeur partisan du « communautarisme »


Manuel Valls n’est jamais plus toxique et diviseur que lorsqu’il se mêle des questions de religion et de pluralisme culturel. Grand pourfendeur des « communautarismes », il n’a pourtant pas hésité à s’exprimer en ces termes sur Radio Judaïca, le 17 juin 2011 : « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël ». Valls était alors candidat socialiste à l’élection présidentielle. Que n’aurait-il dit si un autre candidat avait prononcé des propos similaires en évoquant l’islam ?


L’islam le dérange manifestement, puisqu’il y a quelques jours à peine il déclarait que la deuxième religion en France devait démontrer sa « compatibilité avec les valeurs de la République ». Que des propos aussi sinistres et irresponsables aient pu être publiquement tenus par un ministre de l’Intérieur est sidérant, étant donné le climat islamophobe actuel. Cette déclaration de café du commerce a légitimé, en quelques instants, trois décennies de discours différentialistes du Front national.


On retrouve Valls à la tête de tous les combats anti-islam et anti-foulards au nom d’une laïcité imaginaire, celle-là même dont Marine Le Pen se réclame : il est contre le magasin Franprix halal à Évry (ceux-ci ne sont pas illégaux, pas plus que les magasins kasher dont il ne parle jamais et qui existent aussi) ; contre le port du foulard par une salariée de la crèche privée Baby Lou (la loi lui donne tort) ou encore contre le port du foulard à l’université (la loi lui donne encore tort). Sur tous ces dossiers – et ceux encore touchant à la sécurité et à la criminalité - Valls fait preuve d’un esprit partisan incompatible avec l’exercice de la fonction de ministre de l’Intérieur. Plus grave encore, Manuel Valls ethnicise et communautarise des catégories de citoyens français, tout en demeurant insensible aux situations de domination économique et sociale dont elles sont victimes.


Le discours (blairiste et vallsien) sur l’Autorité, l’Ordre et la responsabilité individuelle, est la marque d’une social-démocratie à bout de souffle qui a déserté son combat en faveur des classes populaires écrasées par la crise économique. Ces « sociaux-démocrates modernes » se sont reconvertis dans le tout-sécuritaire, espérant attirer les voix des classes moyennes les moins appauvries, ainsi que celles des classes supérieures. En cela, le néolibéralisme pratiqué par la social-démocratie ne se distingue pas de son pendant conservateur : tous deux tendent à criminaliser les comportements sociaux qui échappent à une « norme » française, blanche et chrétienne.

 

« Tout le monde rentre dans le rang ! »


À l’automne 2004, le Parti socialiste entamait un long débat interne consacré au traité constitutionnel européen qui devait déboucher sur un vote militant au début 2005. Militant dans la Fédération des Français de l’étranger, je participai pendant cette période à une réunion au parlement européen à Bruxelles. Notre groupe rencontra François Hollande, alors premier secrétaire du PS. Au cours d’un échange à bâtons rompus, je lui rappelai que le parti avait pris l’engagement solennel de ne pas soutenir le traité tant que les références pesantes à la « concurrence libre et non faussée » dans le texte n’étaient pas supprimées. Je constatai que la Convention chargée de la rédaction du traité n’avait pas répondu à nos attentes et que, par conséquent, en soutenant ce catéchisme néolibéral, le PS allait trahir l’engagement qu’il avait pris devant ses électeurs. Comme d’habitude, Hollande blagua et évita de répondre sur le fond.

 

Dans la soirée, je croisai un groupe de dirigeants socialistes attablés dans un restaurant de la capitale belge. J’allais saluer Harlem Désir et Julien Dray, des camarades de la Gauche socialiste. J’allai m’assoir à l’extrémité de la longue table pour prendre le café. A peine m’étais-je assis que j’entendis une voix grave et métallique m’apostropher : « Bon, t’as bien fait joujou avec le traité, maintenant, tout le monde rentre dans le rang : on est tous pour le oui ! » (Je venais quelques jours auparavant de publier une tribune dans Le Monde intitulée : « La gauche doit dire non à l’Europe blairiste »…) Ainsi parlait le conformiste, l’homme qui dans les premiers temps de la campagne interne avait milité contre le traité avant de changer d’avis et de rejoindre le camp des « ouistes ». Il avait alors justifié son brusque volte-face par le fait que le « oui » allait être majoritaire dans le parti.

 

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 22:54

Vendredi 23 août 2013, par Alain Garrigou // Les blogs du Diplo 


Une famille de quatre personnes, les parents de 45 et 42 ans, les enfants de 16 et 13 ans, ont été retrouvés morts dans un appart-hôtel de Bordeaux le 19 août 2013. Selon les premières indications, il s’agirait d’un suicide collectif provoqué par la détresse financière. Mais cette précision importe-t-elle ? On peine à imaginer les souffrances indicibles qui poussent une famille à revenir au néant d’avant la vie. D’autant plus lorsque, à des âges divers, des humains tirent le même trait et la même conclusion. La misère fait plus souvent éclater les familles, laissant chacun sombrer dans une vie de précarité ou de SDF. Ceux-là peuvent mourir lentement ou brutalement, mais dans un silence qui n’affole personne, n’inquiète même pas.


De récents sondages ont causé l’étonnement en assurant que les Français battaient tous les records de pessimisme [1]. Si le sujet était moins grave, la surprise d’une presse alignant chaque jour les motifs de démoralisation, la situation économique morose, les perspectives d’avenir éloignées, les tragédies planétaires ou les menaces les plus diverses, pourrait prêter à sourire. Même sans suivre cette actualité, on sait l’appauvrissement de la plupart des gens et leurs inquiétudes pour leur avenir proche et celui de leurs enfants. L’enrichissement de quelques-uns, étalant leur fortune, n’entretiendrait-il plus leurs rêves, pas plus que les jeux d’argent ou le divertissement télévisé ? On dira que cette situation ordinaire n’a aucun rapport avec la détresse qui conduit au suicide collectif. Les sondeurs n’ont d’ailleurs probablement pas interrogé la famille disparue, comme ils n’interrogent pas les SDF. Quelles réponses auraient-ils pu donner à leurs questions ? L’on conviendra qu’il y a loin du pessimisme ordinaire à la détresse suicidaire. Qui prétendrait pourtant qu’il n’y a aucun rapport, qu’on arrive au second d’un coup, sans aucun lien avec ce qui se passe avant et autour de soi ?


Tout se passe comme si, dans les rédactions, on s’était passé le mot, avec un soupçon d’inquiétude : serions-nous responsables ? La presse s’est donc mêlée de l’affaire pour inverser le cours des humeurs. On allait découvrir des tas de sujets d’optimisme ! Des gens heureux, il y en a. Pas de roman rose ! Non, de vrais gens heureux qui acceptent de poser pour le photographe et de raconter leur bonheur. Impression mitigée : il suffit d’exhiber le bonheur pour lui donner un parfum de tristesse. On a bien sûr interrogé quelques experts qui ont immanquablement trouvé une exception française dans le pessimisme, une propension nationale à l’autodénigrement. Jouant de contrepoids, d’autres ont proposé une solution en ouvrant leur « une » sur les qualités françaises, voire sur le génie national. Un peu de baume ne peut faire de mal.


http://blog.mondediplo.net/local/cache-vignettes/L480xH330/montage-garrigou-605b5.jpg

 

Et puis, les politiques se sont mêlés de l’affaire. Ne sont-ils pas au premier chef responsables du moral des troupes ? Evidemment, ce n’est pas avec une croissance de 0,1 %, quand ce n’est pas une « croissance négative » — belle invention sémantique — que celui-ci va remonter. Pas plus avec les mots de ministres peu connus pour leurs qualités de boute-en-train. Ce qui ne les a pas empêché de s’essayer au rôle de médecin des âmes : il faut « jouer collectif » et s’emparer gaillardement de l’avenir pour le rendre plus gai ! La prospective a longtemps servi et toujours échoué, mais il n’empêche. Une consultation officielle a ainsi été lancée sur la France de l’an 2025. Signalons au passage la drôle de conception de la pensée qui anime cette expérience : poser la question à des responsables politiques qui avouent par ailleurs ne pas avoir le temps de penser ! Comme s’il suffisait de décider pour trouver des solutions. L’expérience est facile : tout bardés de diplômes que nous soyons ou non, mettons-nous devant une feuille de papier et écrivons... Le résultat est désespérant. Pour se remonter le moral, c’est raté.

Notes

[1] Cf. Ipsos-Publicis, « Les Européens et la sortie de crise », 7 avril 2013, repris dans « La France championne d’Europe du pessimisme », Le Monde, 6 mai 2013 ;« En juin 2013, la confiance des ménages recule légèrement. L’indicateur qui la synthétise perd 1 point par rapport à mai, atteignant ainsi un nouveau point bas »,« Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages », INSEE, juin 2013.


 

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 12:54

Le  22 Août 2013 par Descartes

 

J´ai les clés du paradis
Évidemment, ça me réconforte,
J´ai les clés du paradis
L´ennui c´est que je trouve pas la porte
Est-ce bien la peine que je torture
Trente-six milliards de serrures?


http://media.jukebox.fr/a1661/articles/ib166686.jpg(Jane Birkin, « Les clés du paradis »)

 

 

 

 

 

 

Avant son départ en vacances, le président de la République a confié à sont gouvernement un étrange devoir de vacances : celui de concevoir une vision de « La France en 2025 ». Enfin, me direz-vous, un président qui lève les yeux du guidon pour regarder au loin. Enfin un gouvernement qui essaye d’échapper au court-termisme politique ambiant dont l’horizon n’arrive qu’à la prochaine élection, et encore…

 

Sur ce blog j’ai dénoncé trop souvent l’obsession du court terme pour qu’on puisse me suspecter d’avoir une quelconque tendresse pour le court-termisme. Si je pensais un instant que la démarche du président relève d’un véritable désir d’aborder les problèmes du pays dans le long terme, je serais le premier à applaudir. Cependant, il serait naïf de croire que la commande présidentielle était issue d’une préoccupation de ce type. Ce serait confondre un exercice de communication avec un véritable exercice de prospective. Par ailleurs, cette affaire jette une lumière crue – et pas particulièrement flatteuse - sur la « méthode Hollande » pour conduire la politique du gouvernement.

 

D’abord, ne nous trompons pas, il ne s’agit pas d’un véritable exercice de prospective. Il est illusoire de croire qu’on puisse élaborer en quatre semaines un véritable exercice de simulation de pour aboutir à des conclusions sur la faisabilité et sur les conséquences de telle ou telle politique. Un tel objectif nécessite des mois de travail patient avec des spécialistes et l’utilisation de modèles mathématiques qui prennent des années à construire. Il est d’ailleurs douteux que des ministres soient les bonnes personnes pour se livrer à un véritable exercice prospectif. Leur fonction les oblige à un optimisme de circonstance : imagine-t-on un ministre de l’emploi admettre qu’en 2025 la France serait défigurée par le chômage, un ministre de l’Intérieur annoncer une aggravation de l’insécurité, un ministre du Logement prévoir la multiplication des mal-logés ? La réponse était contenue dans la question : qu’ils y croient ou pas, la logique politique commande aux ministres d’afficher leur confiance, ils l’ont fait ce que font les bons fayots (1) : suivre les consignes en essayant de devancer la pensée du Chef.

 

Si l’objectif était de faire revenir la confiance dans la capacité du gouvernement à tracer un cap, c’est raté. Et il pouvait difficilement en être autrement, vu le contexte de l’exercice. Voici en effet un gouvernement qui est au pouvoir depuis un peu plus d’un an. Les partis qui ont constitué ce gouvernement ont passé dix ans dans l’opposition. Dix longues années pendant lesquels ils n’avaient rien à faire d’autre que de réfléchir à leur vision et à leur projet d’une politique alternative. Dix longues années pendant lesquelles ils ont largement eu le temps et les moyens pour faire travailler des experts, des universitaires, des hauts-fonctionnaires, pour discuter avec la société civile, pour organiser rencontres et colloques.

 

Et voici qu’un an après les élections qui l’ont porté au pouvoir, alors que les réformes essentielles du quinquennat devraient déjà être dans les tuyaux, on continue à tourner en rond à se demander qu’est ce qu’on pourrait bien faire de ce pouvoir que le peuple leur a confié. Et tout ça pour aboutir à des prédictions à l’eau de rose dignes des bisounours et à la n-ième commande d’un rapport au Commissariat général à la stratégie et à la prospective censé nous dire où l’on va (2). Franchement, comment peut-on faire confiance dans un gouvernement qui fonctionne de la sorte ?

 

Car cette démonstration de l’impréparation gouvernementale n’est pas le premier. Ainsi, depuis un an, on a vu se multiplier les « débats nationaux » et autres « conférences » ou le gouvernement a réuni les « parties prenantes » censées trouver des idées et faire des propositions de ce qu’on pourrait bien faire maintenant qu’il est aux commandes. Cette procédure est présentée bien entendu sous l’apparence avenante de la « démocratie participative ». On essaye de convaincre le populo – avec plus ou moins de succès – que tout cela est le signe d’un pouvoir qui serait « à l’écoute du peuple ».

Mais ce n’est pas le cas. D’abord, parce que dans ces grandes messes ce n’est pas « le peuple » qui s’exprime, mais cette nébuleuse de « personnalités de la société civile » et de la nébuleuse associative qui prétend – sans avoir reçu le moindre mandat – défendre ses intérêts. Lorsque l’association « écologie sans frontières », groupuscule de quelques dizaines d’adhérents, obtient de peser au Débat national sur la transition énergétique d’un poids équivalente au MEDEF ou à la CGT, il faut se poser des questions. Il ne faudrait pas oublier que le peuple ne s’exprime que d’une seule manière : avec les bulletins de vote qu’il met dans les urnes. C’est là que doivent se trancher les options politiques, et pas dans d’obscures « assises » aux participants soigneusement sélectionnés.

 

C’est pourquoi cette manière de faire, loin d’être démocratique, bafoue au contraire la démocratie. Hollande et les siens ont été élus pour gouverner, pour conduire une politique. Pas pour faire des politiques qui sont le résultat de synthèses plus ou moins heureuses négociées entre des corps intermédiaires dont on peut mettre sérieusement en doute la représentativité. Le problème, c’est que si le gouvernement actuel a recours à cette méthode, ce n’est pas par souci de démocratie, mais pour cacher une totale impréparation à l’exercice du pouvoir. Le gouvernement PS-EELV – mais il faut pas croire que cela aurait été très différent avec un gouvernement PG-PCF – est arrivé aux affaires avec plein de bonnes intentions, mais sans avoir rien préparé en termes de politiques concrètes. Ils se trouvent dans la situation évoquée avec humour par Birkin de celui qui se rassure en possédant les clés du paradis, avant de réaliser qu’il n’a aucune idée d’où se trouve la serrure.

 

L’exercice « La France de 2025 » vise à cacher les faiblesses abyssales de la réflexion politique dans un contexte où les partis politiques ne sont plus que des machines tacticiennes. Et ce n’est pas malheureusement limité au gouvernement. Nous avons aujourd’hui un personnel politique composé de tacticiens hors pair, incomparables lorsqu’il s’agit de magouiller un congrès, de conquérir un poste, de monter une cabbale, mais que seule la tactique intéresse. L’épitomé de ce fonctionnement est le président lui même, un homme qui en trente ans de carrière politique n’a jamais écrit un livre, un article qui exprime une opinion, un projet politique personnel sur quelque question que ce soit. Que pense-t-il de l’énergie nucléaire ? De la politique migratoire ? De la princesse de Clèves ? On n’en sait rien. Ses partisans nous expliquent que c’est parce qu’il est « secret ». Je pense que c’est surtout parce qu’il n’en pense rien. Ce n’est pas un homme de convictions, c’est un tacticien pour qui les idées ne sont que des pièces dans un grand jeu d’échecs, qu’on avance pour conquérir des positions et qu’on sacrifie lorsqu’on y a avantage. D’ailleurs, si Hollande garde le secret sur ses opinions politiques, on connaît au contraire assez bien ses conceptions tactiques, sur lesquelles il est bien moins discret. Cette vision qui réduit la politique à un jeu tactique est une constante non seulement dans la carrière de François Hollande, mais aussi dans celle de la plupart des « quadra » et « quinqua » du Parti Socialiste et d’une bonne partie de la gauche.


Et du coup, tout devient affaire de tacticien. Les conventions, les congrès, les « rémue-méninges », les forums, les « assises » ou les « états généraux » ne servent plus à alimenter une véritable réflexion et à trancher entre des projets concurrents. Chacun y va pour se montrer, pour discourir, pour prendre la température, pour soutenir untel contre untel dans le jeu complexe des alliances, des soutiens et des trahisons. Les textes qui y sont présentés valent moins pour leur contenu que pour leurs signataires. Et parce que la réflexion de fond n’intéresse pas les politiques, elle disparaît progressivement de l’activité des partis politiques. La formation politique des militants, le débat interne sur la vision et le projet ont peu à peu disparu, pour être remplacés par un pesant endoctrinement qui passe par la répétition constante des mêmes thèmes. On reproche souvent aux médias de gonfler artificiellement les conflits de personnes et de ne prêter aucune attention aux idées. Mais ce n’est pas la faute des médias si chaque fois qu’on les interroge sur leurs idées les politiques se réfugient dans la langue de bois, les formules creuses ou l’agression. Comment reprocher aux médias d’éviter d’ennuyer leurs spectateurs ?

 

Le PS et l’ensemble de la gauche ont eu dix longues années dans l’opposition pour produire le projet dont on constate aujourd’hui l’inexistence. Ces dix années ont été misérablement gâchées dans le rejet systématique de toute mesure proposée par « les autres » - ces mêmes mesures qu’on s’apprête aujourd’hui à reprendre à son compte, cf. le débat sur la réforme des retraites – et dans les querelles de carrière. On a snobé les experts – surtout lorsqu’il ne disaient pas tout à fait ce qu’on avait envie d’entendre –, on a laissé s’embourber et mourir les commissions techniques, les systèmes de formation, les publications théoriques. Le seul sujet de discussion était qui allait « prendre le parti », qui allait être candidat à telle ou telle fonction, qui avait cosigné avec qui telle ou telle motion. L’antisarkozysme primaire a été bien plus qu’une facilité : en fournissant une réponse facile à toute question – « c’est la faute a Sarkozy » - il a stérilisé toute pensée originale à gauche. On a vécu pendant cinq ans dans l’illusion qu’il suffirait de faire le contraire de ce qu’il faisait pour que la France devienne un paradis.

 

Le programme, le projet ? Au mieux, une lettre au père Noël rédigée avant tout avec le souci de n’oublier aucune catégorie dans la distribution de cadeaux et de n’offenser personne, avec bien entendu en prime la promesse imbécile de « abroger les lois de Sarkozy ». Aujourd’hui, certains commencent à murmurer qu’abroger la défiscalisation des heures supplémentaires décidée par l’ancienne majorité était une erreur…

 

Le séminaire Hollandien a réussi le tour de force de montrer combien ce processus est aujourd’hui arrivé à ses limites. Il démontre qu’il est parfaitement possible pour un parti dépourvu de tout projet de gagner les élections et de se retrouver en position de gouverner alors qu’il n’a pas de projet. Pire : ce séminaire transpose au niveau du gouvernement les jeux tactiques entre les « courants » qui ont fait les riches heures des congrès du PS. En signant une « contribution » commune (3) – et qui vise, qui plus est, un autre membre du gouvernement – sans être sanctionnés Duflot, Le Foll, Canfin et Martin ont créé une nouveauté institutionnelle jamais vue sous la République : des ministres constituant publiquement des « courants » au sein du gouvernement dont ils font partie et publiant des « motions ». Pour que le processus soit complet, il ne reste plus à Ayrault qu’à organiser au sein du gouvernement un vote sur la motion en question. A moins qu’une « synthèse » dans la meilleure tradition socialiste puisse être trouvée avant…

 

En temps de crise, ce jeu est un jeu dangereux. Nos institutions sont fortes parce que les citoyens ont confiance dans leur capacité à conduire une politique, qui peut être bonne ou mauvaise, mais qui va quelque part. S’il apparaît trop évident que le système ne sait pas où il va, ce sont les institutions elles mêmes qui seront menacées. Les français sont prêts, et ils l’ont amplement montré, à accepter des sacrifices et à faire des efforts lorsque ceux-ci s’inscrivent dans un projet qui leur promet quelque chose en échange. Mais ils se rebellent – et ils ont raison – lorsqu’on leur demande de se serrer la ceinture au nom d’une politique dont ils ne perçoivent pas la cohérence. On commence d’ailleurs à le percevoir dans le climat de « fronde fiscale » qui commence à s’installer. Vous me direz que cela n’est pas nouveau, et que Pierre Poujade faisait déjà sur cette thématique un score important en 1956.

 

C’est là précisément mon point : le succès de Poujade était annonciateur de la crise d’impuissance d’une IVème République qui allait s’effondrer deux ans plus tard, et son mouvement fut laminé lorsque les institutions de 1958 ont été mises en place avec un projet clair et cohérent. Les institutions de la Vème sont plus solides, mais le château le plus imprenable ne vaut rien s’il n’est pas défendu, et les institutions ne peuvent rien si les hommes qui les incarnent ne sont pas à la hauteur. Comment éviter la panique à bord si les passagers et l’équipage réalisent que le capitaine n’a pas pris la peine de se procurer une carte ?

 

Descartes

 

 

(1) Sauf Manuel Valls, qui seul parmi les ministres a renoncé à peindre un avenir radieux pour poser plutôt les questions qui, selon lui, nécessiteraient un vrai travail. Au delà des positions politiques prises par Valls, il faut admettre qu’il est le seul à afficher un comportement véritablement politique et qui ne se réduit pas au suivisme béat et aux enfantillages tactiques de ses petits camarades. Il faut dire que le ministère de l’Intérieur, dont le titulaire est obligé à se confronter directement et dans l’urgence aux problèmes les plus compliqués et les plus insolubles favorise une descente sur terre.

 

(2) Par ailleurs, Jean Pisani-Ferry (alias « La Voix de Bruxelles »), nouveau président du CGSP a fait au séminaire gouvernemental une présentation fort intéressante – même si elle est passablement orientée – qu’on peut lire ici. Je ne résiste pas à la tentation de reproduire deux paragraphes. Dans ceux-ci, Pisani-Ferry commente le choix qui selon lui s’offre à la France de devenir soit une puissance manufacturière, soit un producteur de services :

 

« Refaire de la France une puissance manufacturière de premier plan impliquerait des choix lourds : il faudrait renforcer la part des savoirs pratiques dans le système de formation, maintenir le prix de l’énergie à un bas niveau, favoriser l’investissement et l’accompagnement financier des projets capitalistiques, et de manière générale organiser, y compris par la fiscalité, un transfert massif de ressources en faveur de l’industrie. Il faudrait, au fond, retrouver l’inspiration et la discipline qui ont conduit aux succès industriels de l’après-guerre. Cela ne nécessiterait pas de changements structurels profonds, mais un effort conscient et très substantiel de modification du partage du revenu entre l’industrie et les secteurs abrités.

 

Fonder plutôt nos espoirs sur la création, l’innovation et les services échangeables demanderait sans doute moins d’efforts sur le partage du revenu, mais appellerait une transformation économique et sociale sensiblement plus profonde. Il faudrait mettre en oeuvre une politique active d’appel aux talents du monde entier, intensifier la concurrence dans les services, et aussi moderniser à un rythme soutenu les services publics afin de prendre place dans la compétition internationale émergente en matière d’éducation et de santé. Il faudrait favoriser la concentration des activités créatrices autour de quelques pôles urbains d’envergure internationale. L’accent sur la création pourrait aussi s’accompagner d’une certaine tendance au creusement des inégalités au bénéfice des individus – Français ou étrangers – les mieux formés et les plus talentueux ».

 

C’est moi, bien entendu, qui souligne. Mais cette dernière phrase est révélatrice dans le raisonnement. Le premier choix, celui de la « puissance manufacturière », est celui qui est le plus avantageux pour les couches populaires. L’autre – qui est celui que Pisani-Ferry recommande – est celui qui « pourrait s’accompagner d’une certaine etendance au creusement des inégalités » - admirez la prudence dans l’expression – qui profiterait à « les mieux formés et les plus talentueux », euphémisme qui désigne… devinez qui ? Allez, je vous aide : dans une autre partie du rapport, Pisani-Ferry analyse la place grandissante prise par les « classes moyennes éduquées » comme le phénomène déterminant de notre époque…

 

(3) Contribution par ailleurs affligeante de démagogie et de banalité. Je ne résiste pas la tentation de reproduire sa conclusion : « Notre responsabilité est d'offrir aux Français (es) en 2025 un modèle de développement nouveau, centré sur leurs besoins et leur bien-être. Cette mutation n'est pas une contrainte. C'est un objectif souhaitable qui permettra à notre pays de retrouver la confiance et la maîtrise de son destin. Et à notre jeunesse de retrouver espoir et optimisme. À travers le monde, des centaines de millions d'habitants regardent l'avenir avec enthousiasme et volonté. Il ne dépend que de nous de saisir les nouvelles opportunités du XXIe siècle. Elles exigent une transformation profonde de notre système de production mais aussi de notre système de pensée. Mais elles constituent pour notre pays un grand dessein et un grand destin : celui de changer d'horizon. Cela commence aujourd'hui ». Fallait-il vraiment quatre ministres pour pondre de semblables idioties ? Mais vous l’avez compris, le but de cette « contribution » n’était pas d’être lue, mais de montrer publiquement que quatre ministres – dont un « hollandais historique » - se positionnaient tactiquement contre un cinquième (Arnaud Montebourg, pour ne pas le nommer). Et c’est ainsi que les journaux « de référence » l’ont compris : tous ont signalé le document et commenté le positionnement des signataires, pas un n’en a analysé le contenu.

 


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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 11:26

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Qu’est-ce qui différencie l’actuel président de son prédécesseur ? Presque rien.

 

Politiquement, de crainte de représailles des ultralibéraux de la planète, Hollande a mis ses pas dans ceux de son « déplorable » prédécesseur, en reniant ses idéaux humanistes et en trahissant le peuple de gauche qui l’a élu ! Du sarkozysme sans les injures !



Hollande se tromperait gravement s’il s’imaginait avoir été élu sur ses idées et grâce à sa personnalité. Il n’est un secret pour personne que Sarkozy le fou inquiétait de plus en plus de Français, en particulier au sein de la droite modérée, chrétienne en particulier. A juste titre, au regard du comportement outrancier de l’agité et du bilan calamiteux de ses cinq années passées à l’Elysée. En vérité, Hollande n’a fait que bénéficier du rejet, par une majorité de Français excédés, de son prédécesseur.

 

Le hollandisme : du sarkozysme édulcoré


Le plus ahurissant, c’est qu’au lieu d’en tirer la leçon, Hollande, certainement en accord avec ses convictions profondes, n’a pas rompu avec l’idéologie assassine du président des riches. La sanction dans l’opinion n’a pas tardé. Il est, peu glorieux record, avec Sarkozy, le président dont les Français ont la plus piètre appréciation !

 

Les réticences de la vraie gauche à l’égard de l’ex-patron du PS ont rapidement été justifiées par les choix d’un homme qui, une fois élu, s’est montré d’emblée un président acquis au libéralisme. Longtemps même avant l’élection présidentielle de 2012, Mélenchon, qui le connaît très bien, avait sérieusement mis en doute la sincérité des idées socialistes de Hollande. Les faits ont donné raison au chef de file du Front de Gauche.

 

Oublié le socialisme, malgré les intentions « fermement » affichées d’en découdre avec la toute puissance des financiers. Intentions qui sont bien vite apparues comme autant d’incantations destinées à donner de lui l’image d’un vrai président de gauche, que ses affidés ont impérativement besoin de porter dans les sections ou fédérations.


A l’approche des élections municipales de 2014, il convenait, et convient toujours, tant le trouble est perceptible chez les sympathisants socialistes, de ne pas décourager davantage des militants, quelque peu déboussolés par l’orientation carrément libérale de leur chef suprême.

 

Que réserve-t-il comme mauvaise nouvelle aux retraités ?


La tromperie de Hollande sur la question de la retraite en a écœuré plus d’un. Au sein même de son camp, des voix se sont élevées, comme celle de Gérard Filoche, pour que le président « socialiste » rétablisse les droits au départ à 60 ans ! Hollande a au contraire entériné la loi scélérate de Sarkozy, d’octobre 2010. Que réserve-t-il comme énième mauvaise nouvelle aux futurs retraités ? Les Français se laisseront-ils à nouveau berner ?


Autre trahison : Florange ! Les promesses faites aux ouvriers d'Arcelor-Mittal, de contraindre Mittal à investir pour pérenniser l’activité du site industriel, n’engageaient en vérité que ceux qui les croyaient.

 

Au lieu de s’atteler à résoudre les véritables problèmes des Français, Hollande a choisi de faire diversion. L’exemple le plus frappant est l’empressement à voter la loi sur le mariage des homosexuels. Même si la question peut, légitimement, interpeller la société, n’y avait-t-il pas plus urgent comme problème à régler ?

 

Un président gestionnaire qui plaît aux financiers


Quelle aubaine pour la droite umpéiste que ce faux président de gauche cafouilleur, qui ne cesse de décevoir son électorat. Qui se paie le luxe d’offrir le poste de Ministre du Budget au plus malhonnête de ses « amis » : affaire Cahuzac ! Qui fait le sale boulot de redressement des comptes de l’Etat à sa place.

 

Une droite pourtant à terre, affaiblie comme jamais, qui s’étripe dans des combats d’ego enragés, entre les virulents ambitieux (Copé), les insipides velléitaires (Fillon) et les éternels revanchards extrême-droitistes (Sarkozy et sa clique mafieuse). Une droite, de surcroît, embourbée dans la succession d’affaires judiciaires « généreusement » léguées par son immense timonier.

 

En réalité, derrière l’apparence d’un président débonnaire, Hollande maîtrise à la perfection le double langage qui lui permet de masquer son absence de vision politique. C’est un pur produit formaté ENA. Ancien auditeur à la Cour des Comptes, il confond politique et comptabilité. Il reste engoncé dans le costume étriqué de « bon » gestionnaire. Ce qui interdit toute vision novatrice, toute capacité de rompre avec un système qui, de fait, lui a permis d’accéder à la première magistrature, toute volonté de changer en profondeur les règles de la société France, et partant, celles de l’Europe.

 

C’est un vrai faux président de gauche, qui rassure l’ultralibéral Barosso (futur ex-président de la Commission Européenne), les marchés financiers, l’OTAN et les Etatsuniens, grâce à ses menées guerrières (Mali).

 

Manque d’audace en matière de progrès social


Après s’être fourvoyée avec son piteux prédécesseur qui a aggravé la dette de l’Etat, les inégalités sociales, et fait régresser, comme nul autre, les conditions d’existence des Français, la France avait besoin d’un président audacieux en matière de progrès social. Hollande ne démontre pas, jusque-là, ce courage !

 

La gauche « bobo » a repris des couleurs et succédé à la droite « bling-bling ». C’est, en réalité, la même caste friquée, déconnectée des réalités du peuple français, qui conserve le pouvoir. Tous les pouvoirs. Y compris médiatique ! Des Français qui ont l’impression de vivre sur une autre planète lorsqu’ils voient s’agiter ce petit monde politicien, mis en valeur par les mêmes pseudo journalistes qui servaient la soupe à Sarko et qui la servent aujourd’hui, sans état d’âme, à Hollande. Ils sont entre eux !

 

La très mauvaise impression laissée par François Hollande au cours des quinze premiers mois de sa présidence restera dans les mémoires. Surtout dans celle des couillonnés de gauche qui se comptent par millions. Contraints de la fermer, amers, trahis, cocufiés ! On ne les reprendra pas de sitôt à voter socialiste ou Hollande !


« Rien n’est aussi désespérant que de ne pas trouver une nouvelle raison d’espérer. » Machiavel


Verdi

Le 12 août 2013

 

 

Source : AGORAVOX

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23 août 2013 5 23 /08 /août /2013 11:20

Hier je suis tombé sur cet article en effectuant ma lecture quotidienne de BoingBoing: “Bullshit Jobs”

Article brillant qui nous permet de se poser quelques questions, certes gênantes mais trop peu abordées.


J’ai donc décidé de traduire l’article pour les gentils barbus qui lisent peu ou pas l’anglais. La traduction est maison donc approximative (même si j’ai essayé de faire de mon mieux) et je suis sûr qu’elle est bourrée de fautes d’orthographe et de grammaire.


Dans les années 30, John Maynard Keynes avait prédit que, à la fin du siècle, les technologies seront suffisamment avancées pour que des pays comme le Royaume Uni ou les Etats Unis envisagent des temps de travail de 15 heures par semaine. Il y a toutes les raisons de penser qu’il avait raison. Et pourtant cel n’est pas arrivé. Au lieu de cela, la technologie a été manipulée pour trouver des moyens de nous faire travailler plus. Pour y arriver, des emplois ont du être créés et qui sont par définition, inutiles. Des troupes entières de gens, en Europe et en Amérique du Nord particulièrement, passent leur vie professionnelle à effectuer des tâches qu’ils savent sans réelle utilité. Les nuisances morales et spirituelles qui accompagnent cette situation est profonde. C’est une cicatrice qui balafre notre âme collective. Et pourtant personne n’en parle.


Pourquoi donc, l’utopie promise par Keynes – et qui était encore attendue dans les années 60 – ne s’est jamais matérialisée? La réponse standard aujourd’hui est qu’il n’a pas su prédire la croissance massive du consumérisme. Entre moins d’heure passés à travailler et plus de jouets et de plaisirs, nous avons collectivement choisi le dernier. Cela nous présente une jolie fable morale, mais même un moment de réflexion nous montre que cela n’est pas vrai. Oui, nous avons été les témoins de la création d’une grande variété d’emplois et d’industries depuis les années 20, mais peu ont un rapport avec la production et distribution de sushi, iPhones ou bakets à la mode.


Quels sont donc ces nouveaux emplois précisément? Un rapport récent comparant l’emploi aux Etats Unis entre 1910 et 2000 nous en donne une bonne image (et je notes au passage, il en est de même pour le Royaume Uni). Au cours du siècle dernier, le nombre de travailleurs, employés dans l’industrie ou l’agriculture a dramatiquement diminué. Au même moment, les emplois en tant que “professionnels, clercs, managers, vendeurs et employés de l’industrie de service” ont triplés, passant “de un quart à trois quart des employés totaux”. En d’autres mots, les métiers productifs, comme prédit, a pu être largement automatisé (même si vous comptez les employés de l’industrie en Inde et Chine, ce type de travailleurs ne représente pas un pourcentage aussi large qu’avant)


Mais plutôt que de permettre une réduction massive des heures de travail pour libérer la population mondiale et leur permettre de poursuivre leurs projets, plaisirs, visions et idées, nous avons pu observer le gonflement, non seulement des industries de “service”, mais aussi du secteur administratif, jusqu’à la création de nouvelles industries comme les services financiers, le télémarketing, ou la poussée sans précédent de secteurs comme les avocats d’affaire, des administrations, ressources humaines ou encore relations public. Et ces chiffres ne prennent pas en compte tous ceux qui assurent un soutien administratif, technique ou sécuritaire à toutes ces industries, voir toutes les autres industries annexes rattachées à celles-ci (les laveurs de chiens, livreurs de pizza ouvert toute la nuit) qui n’existent seulement parceque tout le monde passe tellement de temps au travail.


C’est ce que je vous propose d’appeler des “Emplois Foirreux” [NDT: pas trouvé de traduction correcte pour Bullshit Jobs - ou emplois merdiaues]


C’est comme si quelqu’un inventait des emplois sans intérêt, juste pour nous tenir tous occupés. Et c’est ici que réside tout le mystère. Dans un système capitaliste, c’est précisément ce qui n’est pas censé arriver. Dans les inefficaces anciens états socialistes, comme l’URSS, où l’emploi était considéré comme un droit et un devoir sacré, le système fabriquait autant d’emploi qu’il était nécessaire (une des raisons pour lesquelles il fallait trois personnes pour vous servir dans les supermarchés un morceau de viande).

 

Mais, bien sûr, c’est le genre de problème que le marché compétitif est censé régler. Selon les théories économiques, en tout cas, la dernière chose qu’une entreprise qui recherche le profit va faire est de balancer de l’argent à des employés qu’ils ne devraient pas payer. Pourtant, cela arrive en quelque sorte.


Alors que les entreprises s’engagent dans des campagnes de licenciement, celles ci touchent principalement la classe des gens qui font, bougent, réparent ou maintiennent les choses, alors que à travers une alchimie bizarre que personne ne peut expliquer, le nombre de salariés “pousse-papier” semble gonfler, et de plus en plus d’employés se retrouvent, au contraire des travailleurs de l’ex URSS, travaillant 40 ou 50 heures par semaine, mais travaillant de façon réellement efficace 15 heures, comme Keynes l’avait prédit, passant le reste de leur temps à organiser ou aller à des séminaires de motivation, mettre à jour leur profile facebook ou télécharger des séries télévisées.


La réponse n’est clairement pas économique: elle est morale et politique. La classe dirigeante a découvert qu’une population heureuse et productive avec du temps libre est un danger mortel (pensez à ce qui c’est passé lorsque cette prophétie à commencé à se réaliser dans les années 60). Et, d’un autre côté, le sentiment que le travail est une valeur morale en elle même, et que quiconque qui ne se soumet pas à une forme intense de travail pendant leur temps de veille ne mérite rien, est particulièrement pratique pour eux.


Une fois, en contemplant la croissance apparente des responsabilités administratives dans les départements académiques, j’en suis arrivé à une vision possible de l’enfer. L’enfer est un ensemble de gens qui passent la majorité de leur temps sur une tâche qu’ils n’aiment pas et dans laquelle ils ne sont pas spécialement bons. Disons qu’ils ont été engagés car ils sont de très bons menuisiers, et qu’ils découvrent qu’ils doivent passer une grande partie de leur temps à cuire du poisson. La tâche n’a rien de passionnant, au moins il y a une quantité limitée de poissons à faire cuire. Et pourtant, ils deviennent complètement obsédés par le fait que certains de leurs collègues pourrait passer plus de temps à faire de la menuiserie, et ne pas faire leur part des responsabilités de cuisson de poisson, sous peu des piles entières de poisson inutiles et mal cuits envahiront l’atelier, et cuire des poissons est devenu l’activité principale.


Je penses que c’est plutôt une description précise de la dynamique morale de notre économie.


Maintenant, je réalise qu’un tel argument va inévitablement générer des objections: “qui êtes vous, pour définir quels emplois sont réellement nécessaires? Et c’est quoi votre définition d’utile? Vous êtes un professeur d’anthropologie, qui a ‘besoin’ de ça?” (et il est vrai que beaucoup de lecteurs de tabloids [NDT - équivalent anglais des magazines people et à scandale] pourraient envisager mon travail comme l’exemple même de l’inutilité) Et sur un certain niveau, c’est vrai. Il n’y a pas de mesure objective de la valeur sociale du travail.


Je ne voudrais pas dire à quelqu’un, qui est convaincu qu’il effectue une réelle contribution à l’humanité et au monde, que en fait, non. Mais qu’en est-il des gens qui sont convaincus que leur travail n’a pas de sens? Il y a peu j’ai repris contact avec un ami d’enfance que je n’avais pas vu depuis l’âge de 12 ans. J’ai été étonné d’apprendre, que dans l’intervalle, il était d’abord devenu un poète, puis le chanteur d’un groupe de rock indépendant. J’avais entendu certaines de ses chansons à la radio, sans savoir que c’était quelqu’un que je connaissais. Il était clairement brillant, innovant, et son travail avait sans aucun doute illuminé et amélioré la vie de gens au travers du monde. Pourtant, après quelques albums sans succès, il perdit son contrat, et plombé de dettes et devant s’occuper d’un jeune enfant, finit comme il le dit lui même “à prendre le choix par défaut de beaucoup de gens sans direction: la fac de droit”. Il est aujourd’hui un avocat d’affaires travaillant pour une firme proéminente newyorkaise. Il était le premier à admettre que son travail n’avait aucun sens, ne contribuait en rien au monde, et de sa propre estimation, ne devrait pas réellement exister.


On pourrait être en droit de se poser beaucoup de questions, à commencer par, qu’est ce que cela dit sur notre société – une demande extrêmement limitée en musiciens poètes talentueux, mais une demande apparemment infinie d’avocats spécialiste des affaires? (Réponse: si 1% de la population contrôle la plupart des richesses disponibles, ce que nous appelons le “marché” reflète ce qu’ils pensent est utile ou important, et personne d’autre). Mais encore plus, cela montre que la plupart des gens dans ces emplois en sont conscients. En fait, je ne penses pas que j’ai rencontré un avocat d’affaire qui ne pense pas que son emploi soit merdique. Il en est de même pour toutes les nouvelles industries citées plus haut. Il existe une classe entière de professionnels qui, si vous deviez les rencontrer dans une soirée et admettent que vous faites quelque chose d’intéressant (un anthropologiste, par exemple), feront tout pour éviter de discuter leur travail. Après quelques verres, ils risquent même de se lancer dans des tirades sur combien leur travail est stupide et sans intérêt.


Cela est profondément psychologiquement violent. Comment peut on commencer à discuter de dignité au travail, quand on estime que son travail ne devrait même pas exister? Comment cette situation ne peut-elle pas créer un sentiment profond de rage et de ressentiment? Pourtant et c’est tout le génie de cette société, dont les dirigeants ont trouvé un moyen, comme dans le cas des cuiseurs de poisson, de s’assurer que la rage est directement dirigée précisément vers ceux qui font un travail qui a du sens. Par exemple, dans notre société, il semble y avoir une règle, qui dicte que plus le travail bénéficie aux autres, moins il sera payé pour ce travail. Encore une fois, une mesure objective est difficile à trouver, mais un moyen simple de se faire une idée est de se demander: qu’arriverait-il si cette classe entière de travailleurs disparaissait? Dites ce que vous voulez à propose des infirmières, éboueurs ou mécaniciens, mais si ils venaient à disparaître dans un nuage de fumée, les conséquences seraient immédiates et catastrophiques.

 

Un monde sans profs ou dockers serait bien vite en difficulté, et même un monde sans auteur de science fiction ou musicien de ska serait clairement un monde moins intéressant. Ce n’est pas complètement clair comment le monde souffrirait de la disparition des directeurs généraux d’entreprises, lobbyistes, chercheurs en relation presse, télémarketeurs, huissiers de justice ou consultant légaux (Beaucoup soupçonnent que la vie s’améliorerait grandement). Pourtant à part une poignées d’exceptions (les médecins), la règle semble valide.


De façon encore plus pervers, il semble exister un consensus sur le fait que c’est la façon dont les choses devraient se passer. C’est un des points forts secrets du populisme de droite. Vous pouvez le voir quand les tabloids s’en prennent aux cheminots, qui paralysent le métro londonien durant des négociations: le fait que ces travailleurs peuvent paralyser le métro, montre que leur travail est nécessaire, mais cela semble être précisément ce qui embête les gens. C’est encore plus clair aux Etats Unis, où les Républicains ont réussi à mobiliser les gens contre les professeurs d’école ou les travailleurs de l’industrie automobile (et non contre les administrateur des écoles ou les responsables de l’industrie automobile qui étaient la source du problème) pour leurs payes et avantages mirifiques.

 

C’est un peu comme si ils disaient “mais vous pouvez apprendre aux enfants! ou fabriquer des voitures! c’est vous qui avez les vrais emplois! et en plus de ça vous avez le toupet de demander une retraite et la sécu?”


Si quelqu’un avait conçu un plan pour maintenir la puissance du capital financier aux manettes, il est difficile de voir comment ils auraient mieux fait. Les emplois réels, productifs sont sans arrêt écrasés et exploités. Le reste est divisé en deux groupes, entre la strate des sans emplois, universellement vilipendé et une strate plus large de gens qui sont payés à ne rien faire, dans une position qui leur permet de s’identifier aux perspectives et sensibilités de la classe dirigeante (managers, administrateurs, etc.) et particulièrement ses avatars financiers, mais en même temps produit un ressentiment envers quiconque à un travail avec un valeur sociale claire et indéniable. Clairement, le système n’a pas été consciemment conçu, mais a émergé d’un siècle de tentatives et d’échecs. Mais c’est la seule explication pourquoi, malgré nos capacités technologiques, nous ne travaillons pas 3 à 4 heures par jour.


L’article original est disponible ici
David Graeber est un professeur d’anthropologie à la London School of Economics.
 

 

Source : http://www.lagrottedubarbu.com/wp-content/themes/lgdb_hadopi/pics/logo-03.png

 


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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 09:31

 

http://siteofficieldupoi.files.wordpress.com/2012/05/401px-jean-marc_ayrault_-_mars_2012.jpg?w=192&h=100&crop=1Voici les principaux extraits des déclarations faites hier par Jean-Marc Ayrault à l’occasion du séminaire gouvernemental "la France dans 10 ans" :


« Lors de la première conférence sociale, nous avons créé un Commissariat général, le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective, dirigé par Jean Pisani-Ferry.


(…) Voilà ce que nous avons décidé de faire en confiant cette mission au Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective. Cela ne sera pas un exercice en chambre – je vous le dis tout de suite. Les scénarios seront mis sur la table, les diagnostics devront être partagés avec les forces vives du pays, les forces économiques et sociales, les grandes organisations syndicales, mais aussi les grandes organisations associatives, les experts, français, européens et internationaux, mais les citoyens eux-mêmes (…) :


  • réforme de notre modèle social, qui nous a permis d’amortir plus que d’autres les crises que nous avons traversées, mais, en même temps, ce modèle social peut connaître des difficultés, il peut connaître des problèmes de financement, il faut donc le renouveler sans pour autant le détruire (…)

  • le modèle de croissance et de financement : lutte contre les déficits (…)

  • mutations de la société française. Le modèle républicain (…) est à la peine. [Il faut] répondre à la question de cette nouvelle donne liée à l’époque dans laquelle nous sommes avec clairvoyance (…)

  • le projet européen l’Europe (…) n’est plus lisible, n’est plus rassurant, n’est plus convaincant. En 2005, il y a eu ce rejet au référendum sur la constitution de l’Europe. Le projet européen qui protège, le projet européen qui permet aux nations européennes de jouer leur rôle avec confiance dans la mondialisation doit être repris et la France, pays fondateur, prendra ses responsabilités pour de nouvelles initiatives. (…) »

 

http://www.xerficanal.com/img/emissions/32.jpgC'est qui Jean-Pierre Pisani-Ferry?

 
Outre qu'il est professeur dans plusieurs universités et à l'Ecole Polytechnique, membre et parfois dirigeant de clubs d'économie capitaliste, il est aussi expert économique pour la Commission Européenne et le FMI. Ce n'est pas donc médire que sa philosophie est à des années lumières d'une politique de justice et de progrès social.

 


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20 août 2013 2 20 /08 /août /2013 08:16

http://www.bfmtv.com/i/580/290/642424.jpg

20 Août 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs


Avant toute chose, mes idées politiques ne penchent pas vers la droite, encore moins pour les thèses nauséabondes de l'extrême-droite. Je dis ça, parce que, selon les médias de l'Elysée et sa porte-parole patentée Najat Vallaud-Belkacem, tous ceux qui ont osé critiquer le séminaire organisé par François II pour la France qu'il nous faut (ho, ho, ho, ho) en 2025, sont catalogués dans ce camp.

 

Bref, madame Irma est entré au gouvernement: "En 2025, la France sera plus vieille, plus petite et moins riche", dixit Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la perspective(mâtin, quel titre!).


Ben oui, mon colon. Plus vieille de 25 ans, c'est l'évidence. Plus petite aussi, c'est pareil avec notre souveraineté sous tutelle militaire de l'OTAN et économique sous le joug des marchés et de leurs soldats en Europe, l'UE et l'euro. Moins riche, ça c'est façon de voir, car si la bande à François Hollande ou à Copé sont au pouvoir, ce n'est pas le CAC 40 qui va voir fondre son bas de laine.


Alors, pour lutter contre, Jean-Pierre Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective (mâtin, quel titre!), qui a introduisit les travaux dudit séminaire dont il ne faut pas se moquer car c'est du sérieux, a claironné: "Il faut donc que la France négocie un strapontin dans l'univers cruel de la mondialisation qu'on n'abolira jamais". J'ai résume, mais l'esprit (esprit es-tu-là, si tu es là frappe 3 fois)) s'y trouve.

 

Au fait, c'est qui Jean-Pierre Pisani-Ferry?


Outre qu'il est professeur dans plusieurs universités et à l'Ecole Polytechnique, membre et parfois dirigeant de clubs d'économie capitaliste, il est aussi expert économique pour la Commission Européenne et le FMI. Ce n'est pas donc médire que sa philosophie est à des années lumières d'une politique de justice et de progrès social.


Enfin, prétendre qu'il est proche (tout proche même) de la rue Solférino à Paris, siège national du PS, n'est pas non plus une calomnie à son encontre. Il a été le conseiller économique de 2 ministres socialistes des Finances: Dominique Strauss-Khan et Christian Sauter.

Et depuis le 25 juin 2013, après avoir été adoubé commissaire général à la stratégie et à la perspective au 1er mai 2013, il a été bombardé par l'Elysée président du comité de suivi du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi. (Ouais, pour donner du fric public à des entreprises privées).

 

En fait, je me suis trompé. Ce n'est pas madame Irma qui est commissaire général à la stratégie et à la perspective, mais un adepte pur jus du système économique qui régente notre planète et de la social-démocratie gérant "loyalement" ses affaires.


Alors, elle est pas belle la vie d'ici 2025?


Et dès demain, on va détruite plus encore le système des retraites mis en place par le Conseil National de la Résistance à la libération de la France. Allez, vous en voulez encore?

 

Roger Colombier

 


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20 août 2013 2 20 /08 /août /2013 05:39

 

Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) estime qu’il y a "urgence à agir" pour les quelque trois millions d’enfants pauvres, dans un avis sur leur "situation alarmante" publié lundi 8 juillet.

"La pauvreté augmente en France depuis 2008 et sa progression affecte davantage les enfants", souligne le CNLE, composé de représentants des ministères, élus, organismes et associations, syndicats et personnalités qualifiées.


En France métropolitaine, 2,665 millions d’enfants (19,6% de la population des moins de 18 ans, soit un enfant sur cinq), vivaient dans une famille pauvre en 2010. Et "on peut craindre que le nombre d’enfants pauvres en France ne soit aujourd’hui plus proche de trois millions", ajoute-t-il.


"De nombreuses études montrent qu’un enfant qui débute sa vie dans des conditions de pauvreté a de très grands risques d’être en échec scolaire, puis d’être mis à l’écart du marché du travail", souligne le CNLE.Ainsi, les enfants pauvres d’aujourd’hui seront pour une large part, si rien n’est fait, les exclus de demain".


Pour le Conseil, "une réforme approfondie des politiques familiales et sociales reste à entreprendre", même si les mesures du plan pluriannuel contre la pauvreté prises en janvier représentent "des avancées concrètes","confortées" par les annonces du 3 juin concernant la réforme des politiques familiales.


Le Conseil "interpelle le gouvernement et le Parlement sur les mesures à prendre dans la prochaine loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2014", souhaitant notamment que ses propositions visant à rendre les aides "plus cohérentes et coordonnées" soient prises en compte.

 

Avis du CNLE sur la pauvreté des enfants en France


Télécharger :  http://www.cgt.fr/IMG/pdf/AVIS_CNLE_pauvrete_des_enfants_juillet_2013.pdf

 


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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 21:30

Samedi 10 août 2013


http://img.over-blog.com/300x168/3/98/30/52/Photo-sup/northeastern-szymany-airport-poland.n.jpgLa justice polonaise soupçonne fortement les États-Unis d’avoir installé un centre de détention ultra secret en Pologne, à Stare Kiejkuty (180 kilomètres de la capitale Varsovie). À l’intérieur, des personnes suspectées d’entretenir des liens avec le terrorisme auraient été torturées entre 2002 et 2005: l’un affirme avoir été soumis à des simulacres d’exécution avec des armes de poing et une perceuse électrique ; un autre aurait connu au moins à quatre-vingt-trois reprises le waterboarding (simulation de noyade), technique déjà utilisée par les soldats américains sur les combattants vietnamiens. Un troisième homme a demandé au parquet polonais de lui octroyer un statut de victime, a indiqué son avocat. Une enquête a été ouverte.

 

Mais le moins que l’on puisse dire est que cette dernière traîne en longueur. Les organisations de défense des droits de l’homme craignent d’ailleurs que les retards et le peu de renseignements fournis jusqu’alors par la justice américaine rentrent dans les plans d’une tactique officielle pour éviter d’avoir à rendre compte de la collaboration entre les États-Unis et la Pologne dans le contexte de la « guerre contre le terrorisme ».

 

Amnesty International a exhorté le gouvernement polonais à assumer pleinement ses responsabilités. Les nombreux comptes rendus de presse, les rapports d’organisations intergouvernementales et non gouvernementales jusqu’aux entretiens qu’ont pu donner les plus hautes autorités polonaises de l’époque laissent en effet planer peu de doutes sur les accords secrets qu’ont conclus les États-Unis et d’autres pays pour arrêter illégalement des individus avant de les transférer dans des lieux pour les soumettre à des interrogatoires niant toute dignité humaine.

 

Les événements du 11 Septembre ont donné lieu à des mesures exceptionnelles : détentions sans limites et sans chef d’accusation sur un territoire ne relevant (théoriquement) pas de la législation étasunienne de tous les « combattants illégaux » capturés, centres d’internement clandestins (black sites), techniques d’interrogatoires assimilables à la torture, aveux obtenus sous la contrainte, etc. On connaissait jusqu’à présent les mauvais traitements subis par les prisonniers à Guantanamo, mais l’Europe n’est pas en reste.

 

On parle d’un centre de rétention à Stare Kiejkuty depuis 2005. Il a fallu trois ans pour que soit diligentée une action en justice. Et celle-ci n’a mystérieusement pas débuté sans encombre : remplacement des enquêteurs, transfert de juridiction entre Cracovie et Varsovie, manque de coopération des autorités étasuniennes qui ont invoqué régulièrement le « secret défense ».

 

Deux hommes sont actuellement sous les feux de la rampe.

 

Le premier est Abd al-Rahim al-Nashiri, un ressortissant saoudien considéré comme le cerveau de l’attentat d’octobre 2000 contre le destroyer USS Cole dans le port d’Aden (Yémen). Il affirme avoir été interrogé en Pologne et soumis à des « techniques renforcées d’interrogatoires », à des simulacres d’exécution et autres traitements dégradants (menaces de sodomie et de viols sur certains membres de sa famille).

 

Zayn Al-Abidin Muhammad Husayn, connu sous le nom d’Abou Zoubaydah, est un citoyen saoudien. Lui aussi affirme avoir fait l’objet d’un transfert en Pologne. L’ancien président George Bush a d’ailleurs admis dans ses mémoires publiées en 2010 qu’Abou Zoubaydah avait lui goûté au supplice du waterboarding pendant qu’il était dans les griffes de la CIA. Ce même président avait reconnu, quatre ans auparavant, l’existence de prisons secrètes contrôlées par la célèbre agence de renseignement étasunienne.

 

Walid bin Attash, un ressortissant yéménite détenu par l’armée américaine, a quant à lui demandé le statut de victime. L’annonce en a été faite récemment par Amnesty International dans un communiqué. « Les autorités polonaises doivent cesser de dissimuler la vérité derrière le voile de la « sécurité nationale. Il est grand temps que la lumière soit faite sur leur collaboration avec le programme de détention secrète de la CIA une bonne fois pour toutes », a indiqué Julia Hall, spécialiste de la question de la lutte antiterroriste et des droits humains pour l’ONG.  

 

Dans son discours du 23 mai 2013, Barack Obama avait reconnu l’existence de pratiques illégales : « je crois que nous avons compromis nos valeurs fondamentales, en ayant eu recours à la torture lors d’interrogatoires de nos ennemis ou aux détentions contraires à l’État de droit ». Il ne tient désormais plus qu’aux autorités polonaises de faire leur mea culpa pour toutes les violations des droits humains commises avec leur complice étasunien.

Capitaine Martin 

Resistance.fr

 


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7 août 2013 3 07 /08 /août /2013 13:59

7 aout 2013 Publié par aragon 43

 

 http://img.over-blog-kiwi.com/300x300/0/55/30/27/201308/ob_b99dc7_488309-339242709503750-1023056593-n.jpgLE TOUR DE FRANCE EN HOLLANDE


Le tour doit se dérouler pendant la période moiteur de l’été où tous les coups bas sont permis pour faire dérailler les compétiteurs vers les abimes du classement en emplois les plus précaires. C’est la période où le président de la République a la possibilité de conduire la caravane publicitaire de l’austère.


Les coureurs sont priés de venir avec leur CV et de concourir pour un emploi en cdd sans rouspétance.


Les dossards sont disponibles dans les agences de l’emploi qui sont autant d’étapes pour marquer la fumisterie d’une lutte contre le chômage qui ressemble plus à une équipée vers des bas salaires de misère.


Tous les compétiteurs n’auront pas droit à la prime de combativité, il faut en effet passer par les fourches caudines des tests et montrer les meilleurs biceps pour les profiteurs à la recherche d’emplois gratuits .


Pas des tests de l’EPO mais ce qu’exigent les négriers des hôtels, des bars, des restaurants et des arrières cuisines où pourrissent des victuailles aux dates périmées, c’est : « travaille et tais-toi quand je veux et pour rien ».


Hollande vient de donner le signal de départ avec son drapeau de l’austérité.


Mais déjà ça regimbe dans le peloton des laisser pour compte et Nathalie, hier, a dénoncé les conditions de la course car l’enfer promis n’est même pas celui de Paris-Roubaix mais celui de passer dans les nids de poules nombreux des emplois sans lendemain.


Pour Nathalie, chômeuse de 55 ans, le président de la course aux emplois n’a pas trouvé de réponse à se demande : il l’a laissé choir sur le bitume, au bord de la route, même pas le voiture balai n’a été mise à sa disposition : elle devra se contenter d’aller regonfler ses pneus toutes les semaines à l’agence et espérer qu’un mécène « du ptit vélo » le prenne en charge pour dépression caractérisée.


Aux dernières nouvelles, dans la course, déjà les premiers prix ont été attribués par le directeur Hollande, celui à remis le maillot jaune de la flexibilité à Berger, le maillot de la haute montagne du chômage à son dévoué cercueil en Sapin, le maillot de la combativité libérale à l’équipe gouvernementale, celui des points à Montebourg qui ne manque pas d’être le premier aux arrivées de la meilleure « grande gueule » qui se couche devant les attitrées de la banque qui finance la course dès que ceux-ci lui rappelle que c’est eux qui dirigent.


Plusieurs étapes sont prévues mais on sait que le directeur de la course se refuse à aller pendant des vacances dans des étapes scabreuses comme celles de Florange et de Goos à Montataire où il risque d’être reçue avec des jets divers.


Quand à l’arrivée, celle-ci est prévue au siège du Médef où le nouveau président Gattaz remettra aux lauréats de l’emploi précaire une brochure sur le comment se présenter à un patron sans réclamer un salaire même minimal.


Bernard LAMIRAND

 


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