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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 15:02

http://www.francebleu.fr/sites/default/files/imagecache/462_ressource/2013/01/30/288937/images/la-justice-allemande-enquete-en-ce-moment-oradour-sur-glane-maxppp.jpg

 

Hollande a tous les culots. L’ex-maire de Tulle, par ailleurs proconsul de la République française pour le compte de Barroso et de Frau Merkel, commémore ce 10 juin  les victimes de la barbarie nazie à Tulle : 99 patriotes corréziens pendus pour l’exemple par les S.S. : macabre hommage involontaire des hitlériens à cette Corrèze rouge, surnommée par eux la « petite Russie », tant les Maquis de Corrèze organisés par le P.C.F. clandestin donnèrent du fil à retordre à l’Occupant allemand.

 

Il n’est évidemment pas question de contester ici l’idée que ces Tullois héroïques méritent la gratitude émue de la Nation représentée par sa plus haute autorité légale, sinon morale. En effet, on ne rappellera jamais assez aux jeunes générations ce que fut le nazisme à l’heure où la dernière provocation du glaireux Le Pen (« le point de détail de l’histoire », « Durafour crématoire », et maintenant, « on fera une fournée avec ces gens-là », etc.) jette une lumière crue sur ce qu’est réellement le prétendu « front national » : un lieutenant de Marine Le Pen ne vient-il pas, pour compléter le tableau brunâtre du F.N., de comparer les bouchers de l’O.A.S., qui tentèrent d’abattre De Gaulle, avec les F.T.P., qui furent la force principale de la Résistance patriotique armée ?

 

Mais quelle légitimité MORALE et POLITIQUE a donc Hollande pour fustiger le nazisme dans le département d’Oradour-sur-Glane, lui dont le gouvernement, par Fabius interposé, soutient mordicus le pouvoir pro-nazi de Kiev dont les commandos ont commis un nouvel Oradour à Odessa en faisant griller vifs les quarante communistes partisans de la République populaire du Donbass qui s’étaient réfugiés dans la Maison des syndicats ?

 

Quelle légitimité a Hollande pour dénoncer les crimes nazis alors qu’il a tout fait pour déchaîner la guerre civile en Syrie en présentant des égorgeurs djihadistes comme des « combattants de la liberté » ? Quelle légitimité antifasciste a-t-il alors qu’en Ukraine, l’U.E. atlantique excitée par toute la fausse gauche hexagonale, B.H.L. en tête, cherche à annexer à l’O.T.A.N. cette ex-République soviétique au risque de provoquer une guerre avec la Russie, seconde puissance nucléaire mondiale ? La Russie qui, lorsqu’elle faisait partie de l’U.R.S.S. ouvrière et paysanne, a payé le prix principal (25 millions de morts !) pour délivrer le monde de l’abominable régime hitlérien. Quelle légitimité a Hollande pour célébrer la « mémoire antifasciste », lui dont le gouvernement a mesquinement oublié de commémorer le 70ème anniversaire de la victoire soviétique de Stalingrad, véritable tournant de la seconde guerre mondiale bien avant l’engagement des Etats-Unis sur les plages normandes ?

 

En réalité, comme le disait B. Brecht, « il est toujours fécond le ventre d’où a surgi la Bête immonde » du nazisme. Et ce « ventre », ce n’est pas seulement le fascisme à la Le Pen, qui regrette ouvertement les chambres à gaz et l’O.A.S., et dont le monstrueux parti antitrépublicain et pseudo-patriote aurait dû depuis longtemps être dissout par une République digne de Jean Moulin : le « ventre fécond », c’est la crise systémique sans fin du capitalisme, c’est l’euro-austérité sans rivages, c’est la mise à mort de la République jacobine issue de la Révolution française, c’est le saccage des acquis sociaux du C.N.R., c’est l’euro-délocalisation de toute la grande industrie française et le déclassement massif des prolétaires ; le « ventre fécond », c’est l’anticommunisme et l’antisoviétisme dont on gave les enfants dès l’école primaire en leur cachant le rôle de l’Armée rouge et de la Résistance communiste dans la défaite du Reich ; le « ventre fécond » de l’euro-fascisation, c’est aussi, et avant tout, la mortelle « construction européenne » pilotée par l’Axe Washington-Berlin, c’est la construction d’un Empire euro-atlantique en pleine expansion vers l’Est (« besoin d’aire » dirait le M.E.D.E.F. « français » !) et qui veut à tout prix encercler la Russie. Le « ventre fécond », qui forme le socle de la fascisation dont la dynastie Le Pen est une manifestation impossible à « dé-diaboliser », c’est ce fait patent, que révèle crûment le boycott de classe et de masse des élections européennes de Lisbonne à Sofia : les peuples d’Europe, à commencer par le peuple français, NE VEULENT PLUS DE LEUR EURO, de leur U.E. DE CASSE SOCIALE, de leur O.T.A.N. belliciste ; confrontés au chômage de masse, aux régressions sans fin, à la perte de toute souveraineté, aux guerres impérialistes à répétition, de plus en plus de travailleurs commencent même à comprendre que le maintien du capitalisme est incompatible avec la survie de l’humanité au 21ème siècle.

 

Alors, les maîtres du monde qui n’ont en bouche que les droits de l’homme (qu’ils violent partout !), sont obligés de durcir leur domination : voilà la source profonde de l’euro-fascisation dont les formes nouvelles sont tantôt celles de la libéral-fascisation, tantôt de la social-fascisation. Voilà pourquoi l’ « antifasciste » Hollande et toute sa cour médiatique de pseudo-aboyeurs anti-F.N. ne rougissent pas, comme le grand « démocrate » Obama, de soutenir à Kiev les tueurs gammés de Svoboda ou de Pravy Sektor, ni de fréquenter, dans le cadre de l’U.E. et de l’O.T.A.N., les fascistes hongrois d’Orban et les nostalgiques baltes des Waffen SS lettons. Que leur importe, pourvu que tous ces gens soient anticommunistes, antisoviétiques, atlantistes, russophobes… et partisans de la grande Europe atlantique en pleine ruée vers l’Est !

 

Décidément, hommes veillez et faites preuve, si l’on ose dire, d’une vigilance antifascistes TOUS AZIMUTS : car, sans renoncer à ses formes anciennes les plus noires et les plus discréditées, l’euro-fascisation peut facilement aujourd’hui se farder de rose-brun ou d’un bleu marial de plus en plus proche du « bleu marine » !

 

 

Source:

http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2013/05/Banniere-IC2.gif

 

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 23:27
http://www.univ-montp3.fr/ufr5/irsa/img/blin.jpgL’analyse de Thierry Blin sur la progression des scores de l’extrême-droite

Le philosophe Jean-Claude Michéa a récemment élaboré, à partir d’Orwell, un théorème d’une actualité cinglante : quand l’extrême droite progresse chez les gens ordinaires, c’est d’abord sur elle-même que la gauche devrait s’interroger. Les récentes larmes électorales de Jean-Luc Mélenchon relèvent de cet axiome.


Ce qui domine en effet dans de larges couches de la population, celle des exclus de la mondialisation, celle des « petits » (ouvriers, employés, retraités issus de ces catégories, celle du chômage de masse, des petits paysans…), c’est le sentiment amer d’une friabilité généralisée à laquelle rien ne devait échapper (travail, compétences, savoirs…), l’impression d’être confronté à une société toujours mouvante, immaîtrisable, ne proposant plus pour horizon que l’urgence et l’adaptation. Le PCF d’autrefois en assurait la prise en charge électorale. Pourquoi n’est-ce plus le cas ?


Parce que le Front National porte une analyse terriblement efficace de la mondialisation. Cette dernière conduit à ce que le sociologue Zygmunt Bauman nomme une société liquide, une société où l’avenir, le niveau de vie, le travail sont incertains. Cette société s’est donnée pour âme, les principes et valeurs de la fluidité, de la révolution et de la communication permanentes. Dans la société d’avant cette nouvelle hégémonie, l’Etat-Nation régulait, régnait, conférait une identité. Un travail pouvait définir une vie. Etc., etc.

 

Le capitalisme de cette ère avait généré un puissant double antagoniste, sous la forme du mouvement ouvrier qui parlait lui aussi le langage « solide » des classes, du destin identitaire lié au travail, de l’Etat, et même de la Nation, comme ce fut longuement le cas d’un PCF héritier d’une tradition ancrée dans la Révolution française.


Ce que le vote FN manifeste c’est cette nostalgie du solide, de la prise collective sur la vie ordinaire, ce rejet de l’impuissance face à l’inéluctabilité de l’adaptation à « l’économie telle qu’elle va »… Sur ce plan, c’est d’ailleurs tout bénéfice pour lui que d’être éternellement associé au Mal par les gestionnaires de l’adaptation forcenée au nouveau cours du Capitalisme mondial. Le débat est alors réduit à un duo en forme de chaos mental : Global Capitalism ou Le Pen. Avec des ennemis comme ça, le Front National n’a assurément pas besoin d’amis…


Face à cela, penser que les références nébuleuses à l’Europe sociale, à un smic européen où à la « subversion » de l’euro impressionneront l’électeur, c’est se payer de mots.

 

Entretenir ainsi le flou sur le rapport à l’Europe, à la Nation, à la souveraineté, parler, dans le même wagon, de l’horreur des Frontières et des souverainetés populaires, c’est se condamner, à termes, à une fossilisation inéluctable. Phénomène d’autant plus fascinant que jusqu’à l’invention de la Gauche plurielle, il n’était question que du refus de « l’Europe supranationale du Capital ».


Un débat sur le sujet ne serait peut-être pas inutile, car on a rarement vu qu’une identité vacillante constituait un mythe politique attractif.


Tribune parue dans l’Humanité du 3 juin 2014.

Thierry Blin est maître de conférences en sociologie

 


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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 21:37

Sur la réforme territoriale annoncée par François Hollande

ils appellent ça le « big bang » territorial…

NON AU PARTAGE EURO-FEODAL DE LA FRANCE

affiche régionale 2010Etrange tribune que celle de François Hollande, diffusée le 3 juin par toute la presse régionale. De la manière la plus centraliste qui soit, sans s’encombrer du moindre mandat populaire, le chef de l’Etat a annoncé la mise à mort de la République une et indivisible issue de la Révolution française.


Mensongèrement, le Président de la Rrépublique fait l’éloge des communes… tout en précisant que désormais, c’est l’Intercommunalité (à 20 000 habitants! au moins , avec recentrage sur les métropoles) qui deviendra l’échelon de proximité : lointaine proximité que voilà en vérité !


En fait de « décentralisation », cette énorme arnaque institutionnelle dissout les municipalités – à peine élues! – dans les métropoles, les départements dans les régions et celles-ci dans d’énormes euro-régions à l’allemande, directement affiliées aux Etats-Unis d’Europe et à l’Union transatlantique en construction: fin annoncée à la fois de la Commune et de l’Etat-nation, voire de l’idée même d’un territoire national puisque plusieurs de ces régions seront « transfrontalières » et qu’elles n’auront même plus à terme le français comme langue de travail!

 

Dans cet immense et très rétrograde partage euro-féodal de la France, non seulement l’intervention populaire serait très affaiblie, mais les couches populaires seraient durement frappées: par le biais du démantèlement de la fonction territoriale et des services publics de proximité, par le remplacement accéléré du français par le tout-anglais transatlantique (mâtiné de Charte européenne des langues régionales).


Tout cela est d’autant plus scandaleux que ces enjeux politiques centraux ont soigneusement été cachés aux électeurs par les partis dominants lors des municipales.


Plus grave encore, Hollande annonce que désormais, les euro-régions disposeront seules de la compétence économique: fin de la politique industrielle nationale, qui date en France de… Colbert, concurrence acharnée assurée entre les grandes régions pour briser le social et subventionner le grand capital sous prétexte d’attirer l’emploi. Fin également de la loi républicaine unique, les régions étant autorisées à faire varier la loi et à « expérimenter »… Qu’adviendra-t-il alors des Conventions collectives nationales, des statuts de la Fonction publiques, du SMIC, du Code du travail à l’imitation du contre-modèle allemand!


dans ces conditions, le PRCF lance un appel pressant aux forces franchement communistes, franchement syndicalistes et franchement républicaines. La question n’est pas de tomber dans le panneau en réclamant un autre partage de la nation, un autre redécoupage privilégiant telle féodalité UMP ou PS plutôt que telle autre.L’heure est à REFUSER catégoriquement l’euro-dépeçage du paysde faire le lien entre la casse territoriale et la casse sociale: « saut fédéral européen », « big bang » territorial et plan MErkel-Valls-MEDEF, Pacte transatlantique procèdent d’une seule et même stratégie de casse nationale et sociale. Il faut les rejeter ensemble par l’unité d’action des communistes, l’unité d’action des syndicalistes rouges et l’unité d’action des forces franchement républicaines et anti-UE.


le secrétariat politique du PRCF

 


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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 12:23

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Bonjour à tous,  


Vous avez été très nombreux à nous apporter votre soutien et à nous épauler pendant ces trois jours d’actions et de répression concernant la ferme-usine des 1000 vaches. Votre soutien et votre présence ont été des éléments essentiels pour affronter la répression à l’œuvre. Pour tout cela, UN GRAND MERCI !
Pour ceux qui auraient loupé un épisode, voici quelques liens importants :
 
Pour information, les cinq gardés à vue pendant 48h dont Laurent Pinatel le porte-parole de la Confédération paysanne, ont été relâchés vendredi après-midi, sous la contrainte d'un contrôle judiciaire délirant (interdiction de sortie du territoire français, interdiction d’aller dans la Somme et interdiction de contacts entre les gardés à vue…) 
 
Le procès, pour l'instant prévu le 1er juillet, sera clairement un procès politique visant à faire taire toute opposition à la ferme usine des 1000 vaches.
 
Nous vivons actuellement une période grave

Pour l'agriculture : avec d'un coté la PAC, qui va continuer pour les 6 années à venir à subventionner une agriculture industrielle dévastatrice et la fin des quotas laitiers qui actent la disparition à horizon 15 ans de 40 000 éleveurs laitiers en France (plus de la moitié). De l'autre coté la menace des accords de libre échange (TAFTA) qui vont ériger les 1000 vaches comme modèle de référence de l'agriculture de demain...

Pour la démocratie et la liberté : La répression syndicale que nous avons vécu la semaine dernière tout comme la criminalisation des lanceurs d'alerte depuis quelques semaines est intolérable, en particulier dans le contexte politique actuel.
Nous sommes actuellement en train de préparer la riposte sur le mois de juin et jusqu'au procès le 1er juillet. 
Nous avons besoin de toutes les forces militantes, syndicales, politiques et associatives pour gagner cette lutte emblématique.

Les 1000 vaches ne doivent pas voir le jour !!!
 
Dès ce vendredi, nous lancerons la première étape du plan d'action, merci pour votre réactivité !
En attendant aidez-nous à diffuser largement ces informations et à appeler vos réseaux à signer l'appel "Des fermes pas des usines !"  
 
Merci pour votre aide cruciale,
 
 Laurent Pinatel 
Porte-parole de la Confédération paysanne

    

Pierre-Alain Prévost
+33 (0)6 65 78 54 90
​ Confédération paysanne​
 
Coordinateur 1000 vaches

http://www.confederationpaysanne.fr/

 


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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 22:11


On le sait le gouvernement hollande, et le journal Les Echos le confirme, répondant aux injonctions de l’UE et du MEDEF est en train de mettre à dernière main  à un nouveau projet de charcutage électorale (on parle du passage à 13 régions). Ce journal très patronal précise même que « C’est ce mardi, au lendemain de l’avis de Bruxelles sur le programme budgétaire français, que François Hollande doit dégainer sa réforme territoriale. Pour montrer qu’il s’emploie à faire des réformes de structure... » La précision est loin d’être innocente est anodine bien sûr, car derrière cette n-ième réforme territoriale, il ne s’agit que de poursuivre l’entreprise d’éclatement de la France Républicaine en des eurorégions permettant la mise en concurrence et la division des travailleurs de ce pays.


www.initiative-communiste.fr a déjà eu l’occasion à maintes reprises de relayer les positions du PRCF au sujet du démantèlement de notre pays en eurorégions et euro métropoles. Le PRCF relaye ci après une très pertinente analyse du collectif de communistes Résistance, analyse que nous partageons. Sous prétexte de décentralisation, le pouvoir est de plus en plus éloigné des citoyens, la République garante de l’égalité de tous est morcellée en de nouvelles baronnies reconcentrant le pouvoir dans les mais des nouveaux chefs de ces fiefs. Soulignons également que la traduction concrète du regroupement de région, de l’extinction des départements, c’est également une nouvelle vague de liquidation des services publics, des administrations d’état qui s’annonce après la liquidation de nombre de direction départementale aujourd’hui en voie d’extinction à l’exemple des ex-DDE.

Il y aurait donc un « millefeuille » territorial, rendant l’administration nationale beaucoup trop compliquée et surtout, bien trop coûteuse. En urgence, il faudrait la « simplifier » ! C’est-à-dire que notre détesté gouvernement, agissant pour les intérêts du capital dominant, se propose de supprimer certains échelons administratifs et d’en promouvoir d’autres. Ce serait un choix « technique » en quelque sorte, de simple bon sens… Eh bien, pas si sûr !


En effet, de quels niveaux administratifs aurions-nous besoin si, rêvons un peu, le pouvoir de décision n’était pas entre les mains de ces pantins du capital, mais dans celles, fermement serrées, d’un peuple maître de son destin ?


Il faudrait un niveau local, les communes, où les habitants organisés autour de leur maire prendraient les décisions répondant à toutes les questions d’intérêt local s’appliquant sur leur territoire. Par exemple, l’aménagement du territoire et l’urbanisme, l’organisation de l’activité économique, et bien d’autres choses. Et rien n’empêcherait des communes voisines de se mettre d’accord sur des questions d’intérêt commun, comme les transports publics locaux. Nous aurions alors affaire à des communes de compétence générale.


Il faudrait aussi un niveau national, l’État, où la population organisée autour d’un gouvernement prendrait les décisions répondant à toutes les questions d’intérêt national. Par exemple sur des questions comme l’énergie (comment la produire ?

 

Comment la distribuer ? Etc.), les transports, la production alimentaire, l’industrie lourde, la poste et les téléphones, fixe et mobile, la gestion d’internet, la gestion des arsenaux, l’armée et la gendarmerie, les relations avec les autres États, etc.


Sans doute faudra-t-il un échelon intermédiaire pour raccourcir la distance entre l’État et les communes. Un représentant de l’État agissant, par exemple, avec quelques milliers de communes, et qui aurait pour fonction de vérifier que les orientations de l’État sont bien mises en œuvre tout en faisant remonter les difficultés locales afin de rectifier, le cas échéant, les mesures prises part l’échelon supérieur.

Ces trois niveaux administratifs semblent bien suffisants. Remarquons que, grosso modo, c’était l’organisation administrative depuis la Révolution Française : des communes de compétence générale, des préfets dans les départements et un État central.


Mais depuis la Libération, avec une nette accélération dans la décennie 70/80, sont venues s’ajouter des strates supplémentaires qui n’ont rien d’innocentes.


La première cible fut la commune. C’était déjà la terreur de l’Ancien Régime, et c’est devenu celle du capital : comment tolérer une population localement organisée autour de ses propres intérêts ? La suppression des communes s’avérant difficile du fait de l’attachement que lui porte la population et étant donné que les tentatives de regroupements n’ont pas non plus été acceptées, il a fallu supprimer leurs moyens d’actions en les privant de leurs compétences pour les faire exercer par des niveaux administratifs supra communaux : communautés de communes, syndicats de communes, communautés urbaines, etc. Le motif invoqué : nombre de communes sont trop petites pour exercer certaines responsabilités. Mais le plus bizarre est que ce sont les plus grosses communes qui ont été le plus durement frappées : non seulement on les a obligées à se constituer en communautés urbaines, mais on a inventé aussi un échelon de « quartier » !


Quelle différence y a-t-il entre une commune et une communauté urbaine ? Elle est essentielle : l’administration de la commune est compréhensible… et donc critiquable ; le maire est bien connu des habitants et ses réalisations sont bien visibles. Par contre, l’administration d’une communauté urbaine est tout à fait opaque ; son président est mal connu et donc difficilement accessible, et ses réalisations sont vues comme des actes de sociétés privées.


À Lille, le nouveau président de la communauté urbaine est par exemple un parfait inconnu. Maire d’une commune de 500 habitants, il a été élu suite à des manœuvres de couloir incompréhensibles. Et leurs auteurs se désolent maintenant de ce que l’abstention progresse…


Mais la commune n’est pas la seule cible. Les départements ont eux aussi leurs détracteurs… Ce sont les conseils généraux, venant en doublure des préfectures et avec des compétences vampirisées aux communes et à l’État (aides sociales et routes).


Mais la grosse entité à abattre reste l’État lui-même. L’Union Européenne a été justement inventée pour jouer contre l’État le même rôle que les communautés urbaines contre les communes : éloigner des yeux et des oreilles du peuple les décisions les plus indignes pour en rendre la critique inaccessible. Mais pour l’État, une autre strate fut encore inventée : les prétendues régions.


Dotées d’une prétendue compétence économique, elles ont deux fonctions : d’abord dépouiller l’État de toute initiative économique, et ensuite organiser la concurrence entre les ouvriers de France. En effet, il paraît que les régions, toutes plus dynamiques les unes que les autres, créent plein d’emplois. Mais alors comment expliquer que le chômage progresse ? Facile : les emplois créés ici sont détruits là-bas ! Ce sont les fameux « pôles de compétitivité ». Ce n’est pas ça « organiser la concurrence » ?


Mais revenons à l’État. Il est attaqué sur trois fronts. Le premier, c’est l’Union Européenne qui lui a déjà volé sa compétence législative (les trois-quarts des lois votées par le parlement ne sont que la mise en forme de lois européennes – et pour le quatrième quart, on va en reparler !). Mais le parlement a aussi perdu sa compétence budgétaire, puisque le budget de l’État doit être validé par la commission européenne.

 

De même, l’essentiel de la réglementation est européenne : ses fonctionnaires publient chaque année des dizaines de milliers de pages de textes réglementaires sur tout et n’importe quoi. Au point que même les juristes professionnels s’y perdent ! Mais la presse nous explique que ce qui est bien trop compliqué, c’est le code du travail… qu’il faudrait simplifier en urgence !


Le deuxième front auquel fait face l’État… c’est l’État lui-même. Il prend à cœur de s’autodétruire ! C’est justement le dernier quart des lois votées : démantèlement à tous les étages ! Cela a commencé par les soi-disant privatisations, qui, outre d’offrir au capital ses propres entreprises, privent l’État de toutes facultés d’intervention dans les domaines stratégiques que sont l’énergie, les transports, les télécommunications, l’armement, la poste, etc.


Enfin les régions comme on l’a vu plus haut, mènent l’attaque sur le troisième front en dépossédant l’État des prérogatives qu’il avait en matière d’aménagement du territoire et autres activités économiques (implantations d’usines, etc.).


La situation est donc que, outre les communes, les préfectures et l’État (niveau administratif suffisant), le capital, par le biais de nos élus (mais sans l’avis des citoyens !), a créé l’Union européenne, les régions, les conseils généraux, les communautés de commune et autres communauté urbaines et même les quartiers pour les grandes villes. Soit huit niveaux administratifs !


Et ceux-là mêmes qui ont inventé tout ça nous expliquent maintenant, la main sur le cœur, « que c’est beaucoup trop, qu’il faut simplifier ». Et donc digérer ce foutu millefeuille ! Et devinez ce qui, pour ce gens-là, est de trop ? Les communes, le département et l’État, c’est-à- dire une organisation administrative qui pourrait être utile à l’organisation du peuple. Au lieu de ça, on nous vante les communautés urbaines, les régions et l’Europe. Bref, tout ce qui est utile à l’organisation du capital.


D.R.


http://www.resistance-politique.fr/article-a-propos-du-millefeuille-te…

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 21:13

http://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/uploads/2014/05/jpg_dessin917_titom_austerite.jpg

 

Par Thierry Brun - 3 juin 2014

Le gouvernement s’est félicité des recommandations de la Commission européenne publiées le 2 juin. Quels sont ces remèdes que François Hollande et Manuel Valls se sont engagés à mettre en œuvre ?

 
Michel Sapin a accueilli les recommandations de la Commission européenne concernant« le programme national de réforme de la France pour 2014 », publiées le 2 juin, par un commentaire en trompe l’œil. Le ministre des Finances note « avec satisfaction que la Commission valide les orientations économiques présentées par le gouvernement dans son programme de stabilité », lesquelles répondent « globalement à [la] recommandation [de la Commission] du 5 mars dernier ».

 
On peut ainsi comprendre que Bruxelles ne fait que valider sa propre stratégie économique libérale. François Hollande et le gouvernement Valls n’en assure que la mise en œuvre, en un temps record… Ainsi, le document relève que plusieurs mesures d’économies supplémentaires sont prévues pour 2014, « dont l’annulation de crédits ministériels », dans le projet de loi de finances rectificative (PLFR) et le projet de loi de finances rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS), qui seront présentés en Conseil des ministres les 11 et 18 juin. Des mesures présentées en mai, dans le programme national de réforme, et préparées bien avant.

 
La Commission européenne propose une fois de plus une méthode Coué pour le retour à la croissance. Un pari risqué que doit relever le gouvernement sur le plan social et politique, après l’arrivée en tête du FN aux élections européennes. Et un défi sur le plan économique puisque la zone euro est loin d’être sortie de la crise. Pas une seule fois, les dirigeants de Bruxelles n’abordent aussi le contexte de crise écologique majeure.


La feuille de route fixée par le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, est un long inventaire comptable pour mettre la pression sur la France, d’autant plus qu’il est peu probable que la trajectoire de réduction des déficits publics prévu par le gouvernement puisse être tenue avec une politique d’austérité qui prévoit une coupe massive de 50 milliards d’euros, sur trois ans, dans les dépenses publiques, dont 21 milliards dès 2015.

 
Tailler dans la protection sociale


Les recommandations soufflent sur les braises en indiquant que « le niveau des mesures d’assainissement budgétaire est insuffisant pour garantir de façon crédible la correction du déficit excessif pour 2015 au plus tard ». Après un déficit de 4,3 % en 2013, la Commission européenne prévoyait début mai un déficit de 3,9 % cette année et d’encore 3,4 % en 2015. Soit un dérapage par rapport à la trajectoire préconisée en 2013 (3,6 % en 2014 et 2,8 % en 2015).

 
Compte tenu du niveau élevé de la dette publique, la Commission préconise de réduire massivement celle du régime de protection sociale en transférant la charge de ce système sur les salariés. « D’importantes économies à court terme ne peuvent être réalisées sans une réduction significative de l’augmentation des dépenses de sécurité sociale, qui représentent près de la moitié des dépenses du secteur public. Cela signifie que les coûts en matière de soins de santé et de retraites doivent être limités ».

 
Les remèdes préconisés consistent à « geler provisoirement les retraites, ainsi que d’autres prestations sociales, comme le gouvernement envisage de le faire actuellement ». Les allocations familiales et les aides au logement doivent être« rationalisées ». Pour compléter le tableau, des « mesures supplémentaires pour réformer le système d’allocations de chômage » doivent être prises. Un message adressé à François Rebsamen, ministre du Travail, qui doit accorder ou non son agrément à la nouvelle convention d’assurance chômage (Unedic), contestée par les organisations de chômeurs, d’intérimaires et d’intermittents du spectacle.

 
La réforme territoriale déjà actée


La réforme territoriale, présentée par François Hollande le 2 juin, est au cœur des recommandations préconisées de longue date par Bruxelles. On peut s’étonner des déclarations de Manuel Valls qui promet l’ouverture d’un débat, mais pas de référendum, pour associer le Parlement à cette réforme déjà inscrite dans le programme de réforme. Celle-ci estime que « d’ici décembre 2014 », des mesures « préliminaires » peuvent être prises pour « éliminer les doublons administratifs »« faciliter les fusions entre les collectivités locales »« préciser les responsabilités de chacun des échelons des collectivités locales »« à fixer un plafond pour l’augmentation annuelle des recettes fiscales des collectivités locales tout en réduisant comme prévu les subventions octroyées par l’État ».


Le smic trop élevé


Le document de la Commission martèle que la France est l’un des États membres« où le coût du travail est le plus élevé » et que les 30 milliards d’euros de « réduction du coût du travail », annoncés dans le cadre du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et du pacte de responsabilité, « ne comblerait qu’à moitié le fossé entre la France et la moyenne de la zone euro en termes de cotisations sociales patronales ».


Bruxelles désigne une cible : « le mode de fixation des salaires en France », responsable du fait que « le coût de la main-d’œuvre rémunérée au salaire minimum reste élevé ». Le gouvernement peut « réduire encore, d’une manière neutre sur le plan budgétaire, les coûts salariaux, en particulier aux niveaux les plus bas de l’échelle des salaires ». La Commission propose donc de revoir à la baisse le niveau du smic. On en déduit que les nouvelles règles d’indexation modifiées par le gouvernement en 2013 n’étant pas suffisantes…


Autre cible, les « dispositions réglementaires du code du travail ou aux règles comptables liées aux seuils spécifiques en matière d’effectifs qui entravent la croissance des entreprises françaises ». La Commission souhaite que le gouvernement porte une « attention particulière » à ces entraves dans le cadre du plan de simplification. Un vœu exaucé par le ministre du Travail qui propose le gel pendant trois ans des obligations qui s’imposent aux entreprises passant de 9 à 10 salariés, et de 49 à 50. Ces seuils sociaux sont accusés d’être des freins à l’emploi, comme le soutiennent le Medef et la CGPME, et d’entraver la croissance des entreprises, comme l’affirme la Commission européenne.


Signe d’une ambition commune de lancer de nouvelles réformes libérales, les recommandations n’ont pas été suivies d’une opposition de principe de la part du gouvernement et de François Hollande. L’adoption prévue au Conseil européen de début juillet ne devrait pas poser de problème.

 

http://t.co/NFyNRyWa6h

 



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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 17:47

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Le 2 juillet 2011, 160 militants ouvriers et élus ont lancé un appel pour aider à organiser la résistance contre la dictature de la troïka, contre la dictature des déficits.

Une première conférence réunie le 26 novembre 2011 regroupant 413 militants représentatifs des différents courants du mouvement ouvrier déclarait :

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Cliquez sur la main pour obtenir le fichier pdf de l’appel

  • « Pour aider à la résistance et préparer les combats inévitables à venir, les organisateurs appellent tous les travailleurs à se rassembler au-delà de la diversité de leurs engagements.
  • Il revient au mouvement ouvrier de refuser le rôle que lui assignent les institutions internationales (FMI, BCE, …) et les gouvernements.
  • Il revient au mouvement ouvrier d’organiser la résistance pour défendre les intérêts des travailleurs, mais aussi les conquêtes démocratiques et les acquis de la civilisation.
  • Il revient au mouvement ouvrier de s’unir au-delà des divergences compréhensibles pour refuser les diktats de l’Union européenne. Sur ces bases, et face à la soumission des partis politiques liés à l’Union européenne, il revient aux travailleurs et aux militants qui partagent ces objectifs de se regrouper. »

Le 1er décembre 2012, à l’occasion d’une nouvelle conférence, 500 militants décidaient de constituer un « Comité de liaison national pour l’unité et la résistance ».


Le 30 novembre 2013, face à la volonté du gouvernement et du patronat d’associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de leur politique, les militants réunis pour la troisième fois en conférence nationale concluaient : « La confusion, l’alliance des contraires, conduit à l’échec. A ceux qui nous opposent un prétendu « intérêt général », nous réaffirmons qu’en démocratie, la classe ouvrière a le droit de défendre ses intérêts particuliers, notamment au travers de ses statuts, conventions collectives et Code du travail.


A des degrés divers, ce débat traverse toutes les organisations.


Pour aider à constituer l’indispensable axe de résistance face à ceux qui ont choisi d’accompagner les contre réformes, alors que de plus en plus mûrit cette conscience que c’est ensemble en préservant l’indépendance des organisations, dans l’unité contre le gouvernement, contre les patrons, par la grève, en bloquant la production, qu’il sera possible de les faire reculer.


Comme le montrent les nombreux conflits dans toute la France, la volonté de combat de la classe ouvrière est flagrante. La conférence appelle tous les militants, pour aider ce mouvement, à discuter, à sceller des accords sur des bases claires et conformes aux intérêts des travailleurs, à mettre en avant les ripostes ouvrières. »


Depuis, le gouvernement et le patronat, pressés par l’Union européenne, multiplient les contre réformes qui mettent en cause toutes nos conquêtes et qui visent à « sortir de 1945 », comme le demandait en 2007, Denis Kessler, le représentant des assurances privées.


Avec le « pacte de responsabilité », le gouvernement s’attaque une nouvelle fois à notre protection sociale.


Face à sa tentative d’associer les organisations syndicales avec le patronat, dans un pacte fondé sur l’idéologie du « bien commun », les confédérations syndicales CGT, CGT-FO, la FSU et Solidaires ont répondu en appelant à la grève et à des manifestations le 18 mars.


Mais déjà, sur injonction de la commission européenne qui a mis la France sous surveillance, le gouvernement prépare un nouveau plan de réduction des dépenses publiques.


Dans ces conditions, il faut plus que jamais renforcer l’axe de la résistance fondé sur l’indépendance des organisations syndicales.


C’est pourquoi, le « Comité national de liaison pour l’unité et la résistance » propose une nouvelle conférence le 14 juin prochain à Paris et invite à préparer cette nouvelle rencontre en multipliant les réunions de militantes et de militants pour et dans le respect de nos engagements respectifs discuter des moyens à mettre en œuvre pour mettre en échec cette politique et assurer le succès de cette conférence.


Pour tout contact : Comité de liaison national pour l’unité et la résistance

confnatuniteresistance@gmail.com – http://uniteresistance.wordpress.com

 


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30 mai 2014 5 30 /05 /mai /2014 17:21

 

Les présidents des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de France réunis mardi 27 mai en assemblée générale, ont décidé de suspendre leur collaboration avec le gouvernement.


Une motion de « défiance» a été votée à 95% par les 145 chambres réunies mardi, ainsi que la décision de « suspendre tous les travaux en cours » et de « ne plus promouvoir les politiques publiques, notamment le Pacte de responsabilité … jusqu’à ce que le gouvernement ait pris une décision … raisonnable ».


Cette brutale réplique des CCI fait suite à la publication d’un rapport provisoire de l’Inspection générale des finances (IGF), de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) et du Conseil général de l’économie, de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGEIET).


Ce rapport montre « l’accumulation de réserves financières très conséquentes » des CCI. Il préconise des coupes budgétaires sévères (prélèvements sur les fonds de roulement, réduction d’un tiers de la taxe qui leur est affectée).


Le rapport propose de ramener le nombre de CCI de 145 à une par région d’ici à 2017.


Les CCI constatent « le mépris affiché du gouvernement envers l’engagement bénévole de 5 000 chefs d’entreprises, élus, au service des entreprises et des territoires ».


Elles dénoncent la volonté de « fonctionnarisation de ces élus de CCI par leur mise sous tutelle » et « la négation de dialogue » affiché par la signature du Pacte de confiance le 28 mai 2013.


Leur déclaration évoque un « hold-up […] sur l’argent des entreprises ». et« l’irresponsabilité avec laquelle le gouvernement traite la formation et l’emploi des jeunes, en réduisant les moyens des écoles, des centres de formation d’apprentissage ».

 

 

 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 08:50

Le Monde.fr | 28.05.2014

 

http://s2.lemde.fr/image/2009/10/07/534x267/1250771_3_5d57_les-syndicats-se-sont-dans-l-ensemble_5f800f80df533b9284cd90bce469c4c7.jpg

 

Alors que le mois d'avril marque une nouvelle hausse du chômage en France, la majorité planche sur de nouvelles solutions pour relancer les créations d'emploi. Nouvelle idée du ministre du travail, François Rebsamen, ce mercredi 28 mai :suspendre pendant trois ans les seuils sociaux créant des obligations auxentreprises en matière de droits des salariés. Autrement dit, ne plus obliger une entreprise à respecter les contraintes sociales – telles la nomination de délégués du personnel à partir de dix salariés ou la création d'un comité d'entreprise passé 50 employés – pendant un laps de temps suffisant pour apprécier l'effet d'une telle mesure sur les créations d'emplois. « Si cela crée de l'emploi, tant mieux, sinon, on remettra les seuils en vigueur », a expliqué François Rebsamen, précisant qu'il s'agit bien de « garder » le principe des seuils sociaux et seulement de « de tenterl'expérience ».

Le patronat, qui voit dans ces seuils « des freins à l'embauche », s'est félicité d'une telle proposition. La CGPME a saisi la balle au bond et proposé d'inscrire la suspension des seuils au menu de la conférence sociale des 7 et 8 juillet. Le syndicat patronal des petites et moyennes entreprises rappelle qu'il y a « 2,4 fois plus d'entreprises de 49 que de 51 salariés », ce qui s'expliquerait par la réticence des entreprises à embaucher pour ne pas répondre aux contraintes sociales. Le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, avait déjà évoqué le sujet lors de sa rencontre en avril avec le premier ministre Manuel Valls qui avait été, selon lui, sensible à ses arguments.


LA CGT DÉNONCE « UNE BÊTISE »


Les syndicats, eux, sont farouchement opposés à une telle mesure. Ce serait« une bêtise », s'est emporté le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon.« C'est considérer que les représentants du personnel, les droits des salariés, le syndicalisme sont un frein au développement de l'entreprise » alors qu'« un dialogue social constructif permet de régler les problèmes du travail », a-t-il souligné. Thierry Lepaon a ironisé sur l'attitude du gouvernement qui prône « le dialogue social et les accords d'entreprise », mais « dès que le Medef aboie sur la question des seuils », il propose « un moratoire ! ».


La déclaration de François Rebsamen est « complétement inappropriée et incongrue », s'est indignée Véronique Descacq, numéro deux de la CFDT. « Dans le timing, c'est à contre-courant », a-t-elle estimé, puisque c'est la conférence sociale qui doit relancer la négociation sur le dialogue social. Véronique Descacq se dit « interloquée » par les propos du ministre qui « visent à préempter la négociation » alors que la question des seuils « n'est pas dans le débat aujourd'hui »« On aurait mieux compris ces propos dans la bouche du Medef que dans celle du ministre », lance-t-elle.


DES LOIS SOCIALISTES DE 1982


Force ouvrière a jugé la proposition « inacceptable »« Comment peut-onprétendre fragiliser les salariés en leur déniant le droit à une représentation collective, simplement pour voir si cela est créateur d'emplois ? », demande le syndicat dans un communiqué.

 
« Quant à faire des expérimentations, autant essayer de limiter les dividendes versés aux actionnaires ! », ironise-t-il. Luc Bérille, numéro un de l'UNSA s'est dit« réservé »« Une expérimentation pendant trois ans et sur tout le territoire c'est énorme, cela ressemble plus à une généralisation qu'à une expérimentation. »Plus conciliant, le président de la CFTC, Philippe Louis, « n'est pas contre un moratoire d'un ou deux ans » pour voir l'impact sur l'emploi, mais ensuite il faut« revenir au seuil de 50 ».


De son côté, la présidente des sénateurs communistes, républicains et citoyens, Eliane Assassi, a estimé que cette suspension des seuils « ressemble à un permis de licencier ». Le seuil des 50 salariés, rappelle-t-elle, « crée des droits pour les salariés en cas de licenciements économiques, puisque les employeurs des entreprises de plus de 50 salariés sont tenus de mettre en place un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en cas de projet de licenciement économique collectif. Et souvent, les salariés et les représentants ne peuvent contester la validité économique qu'à l'occasion du PSE »« Pointé par le ministre du travail comme étant des “freins à l'embauche”, les seuils dont il est question sont en réalité des mesures de protection pour les salariés de notre pays », poursuit-elle.


A l'inverse, le député UMP, Patrick Devedjian, a applaudi dans un tweet :  

 

Les obligations sociales des entreprises progressent avec leur taille et ont été renforcées par les lois Auroux introduites par les socialistes en 1982. Ainsi les délégués du personnel (au-delà de 10 salariés) disposent de crédits d'heures. Le comité d'entreprise a droit à un financement et doit être consulté. Le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, obligatoire au-delà de 50 salariés, a le droit de mener des enquêtes.

 

 


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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 08:24

Mardi 27 Mai 2014 

 

Pour Aurélien Bernier, auteur de « La gauche radicale et ses tabous »,

le Front de gauche ne peut plus fuir après ces européennes. Puisque le FN,

écrit-il, « représente bien mieux la rupture avec la mondialisation »,

la gauche radicale doit débattre de tous les sujets sans exclusive :

souveraineté nationale et sortie de l'euro compris. Et il en appelle à

« convoquer au plus vite des assises sur les questions européennes ».


http://www.marianne.net/photo/art/default/982906-1164853.jpg?v=1401122275
Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent, lors du défilé du 1er mai 2012 - Laurent Cipriani/AP/SIPA

 

 

Pour Aurélien Bernier, auteur de « La gauche radicale et ses tabous », le Front de

gauche ne peut plus fuir après ces européennes. Puisque le FN, écrit-il, « représente

bien mieux la rupture avec la mondialisation », la gauche radicale doit débattre de

tous les sujets sans exclusive : souveraineté nationale et sortie de l'euro compris.

Et il en appelle à « convoquer au plus vite des assises sur les questions européennes ».


Il aura fallu trente ans au Front national pour améliorer, aux élections européennes,

son score historique de 1984. Inexistant au scrutin de 1979 (seuls 0,76 % des inscrits

votaient pour lui), le parti de Jean-Marie Le Pen multipliait par huit son nombre de voix

cinq ans plus tard et talonnait le Parti communiste français. A cette époque, le vote

était protestataire : contre l'insécurité, contre le chômage et la crise attribués en

partie à l'immigration, et contre le « tournant de la rigueur » opéré par le Parti socialiste

en mars 1983. Mais qui se souvient qu'en 1984 le Front national était ultralibéral

et pro-européen tandis que ceux qui s'opposaient radicalement à la construction

européenne étaient les communistes ?

 

Trente ans plus tard, les rôles sont inversés. L'extrême-droite française est devenue

« anti-mondialiste », « anti-européenne » et « anti-système » tandis que la gauche

radicale s'est mise à rêver une « réforme de l'intérieur de l'Union européenne » à

laquelle plus grand monde ne croit. En parallèle, l'européisme du Parti socialiste s'est

confirmé au point de se confondre avec celui de la droite libérale, tandis que tous

les grands événements politiques européens ne cessaient, dans une part croissante

l'opinion publique, de nourrir le rejet de « Bruxelles » : l'adoption du traité de Maastricht

en 1992, qui inscrivait dans la Constitution française la primauté du droit européen ;

la création de l'euro en 1999, qui ajoutait à l'ordre juridique communautaire un

ordre monétaire ultralibéral ; le passage en force du traité de Lisbonne, qui rayait

d'un trait de plume le non français et néerlandais de 2005 ; la gestion catastrophique

et méprisable de la crise par les élites européennes ces six dernières années.

 

Il est donc logique, malheureusement, que la nouvelle stratégie de Jean-Marie Le Pen, perfectionnée depuis 2011 par sa fille, fonctionne et propulse le Front national en

tête du scrutin du 25 mai 2014, avec 25 % des suffrages exprimés et 10,3 % des

inscrits, quand le Front de gauche n'obtient que 6,5 % des suffrages exprimés et

moins de 3 % des inscrits. On entend déjà certains invoquer le taux d'abstention

pour minimiser ce résultat. Mais ce serait oublier que l'extrême-droite obtient

1 170 000 bulletins de plus qu'aux législatives de 2012 et près de quatre fois

plus de voix que le Front de gauche.

 

Depuis trente ans, à chaque nouvelle percée du Front national, la gauche radicale

assure qu'il faudra « analyser en profondeur » les raisons de cette montée et de

son propre échec à l'endiguer. Pourtant, cette analyse n'a jamais été sérieusement

faite. On accuse le vote protestataire, l'abstention, la « démagogie » de Marine

Le Pen ou de son père, on regrette le recul du « travail de terrain » autrefois réalisé

par le Parti communiste dans « les quartiers ». Mais on passe à côté de l'essentiel.

Ce qui devrait être évident depuis longtemps, et que le 25 mai 2014 confirme,

c'est que le Front national représente bien mieux que la gauche radicale la rupture

avec la mondialisation et son cortège de catastrophes.


Le discours du Front de gauche sur l'Europe et l'euro est incompréhensible

Quand Marine Le Pen promet de restaurer la souveraineté nationale, le Front de

gauche reste empêtré dans un discours incompréhensible sur l'euro, qu'il veut

« subvertir », et sur la construction européenne, qu'il veut « refonder » sans

dire précisément comment. Quand Marine Le Pen dénonce avec force « l'UMPS »,

le Front de gauche reste, pour beaucoup d'électeurs, associé à l'ultra-européiste

Parti socialiste, ce qui est le prix à payer pour des listes communes au premier

tour d'élections locales.

 

Dans cette situation dramatique, les dirigeants du Parti communiste portent

une lourde responsabilité. C'est le cas sur le plan stratégique, puisque le cordon

qui les relie au Parti socialiste n'est pas encore coupé, mais c'est aussi le cas sur

le plan programmatique, quand une poignée de responsables (les économistes

Paul et Frédéric Boccara, Catherine Mills... ou l'ancien eurodéputé Francis Wurtz)

s'accroche, envers et contre tout, à la monnaie unique et à la réforme « de l'intérieur »

des institutions européennes. Place du Colonel Fabien et dans les locaux du

journal L'Humanité, l'esprit « euroconstructif » de Robert Hue rôde encore

dans les couloirs...

 

Plus radical sur les alliances et le programme, le Parti de gauche de Jean-Luc

Mélenchon n'est pas irréprochable pour autant. Qu'a-t-il pu passer par la tête

de ses dirigeants quand, à quelques semaines du scrutin, ils proposèrent un

rapprochement futur à Europe-écologie-Les Verts, qui plaide pour la

« dissolution des États-nations » et le fédéralisme européen ? Après cela,

quelle crédibilité l'électeur pouvait-il donner au discours, déjà ambigu,

du Front de gauche sur les questions européennes ? La réponse est contenue

dans le résultat du 25 mai.

 

Enfin, les trotskistes de Lutte ouvrière et du Nouveau parti anticapitaliste

peuvent mesurer l'impact de leur rejet absolu de la souveraineté nationale :

moins de 300 000 personnes ont voté pour eux, contre seize fois plus pour

le Front national.

 

De tout cela, la gauche radicale doit parler, sous peine de disparaître.

Pas au détour d'une université d'été ou d'une fête de l'Humanité, mais à

l'occasion d'un débat sérieux, nécessairement long, qui devra impliquer un

maximum de militants. Il faut convoquer au plus vite des assises sur les

questions européennes, qui devront permettre d'entendre d'autres discours

que celui de la « réforme de l'intérieur » et qui devront évoquer d'autres

stratégies, notamment la sortie de l'euro et de l'ordre juridique européen.

Faute de quoi les élections nationales de 2017 risquent d'être encore plus

catastrophiques que le scrutin européen de 2014.

  

* Aurélien Bernier est l'auteur de La gauche radicale et ses tabous (Seuil, 2014).

Retrouvez-le sur son blog : abernier.vefblog.net

 

Source :Marianne 



 

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