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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 10:07

Sur le blog de Danielle Bleitrach :

 

L’éducation à l’Ukrainienne…

http://histoireetsociete.files.wordpress.com/2014/03/82.jpg?w=300&h=180

 

Le ministre de l’éducation du nouveau gouvernement Ukrainien, Serhiy Kvit appartient au parti néonazi Svoboda et il a décidé de financer et de promouvoir sur les campus divers groupes paramilitaires . Par exemple il a décidé de financer et recevoir vingt-trois camps école d’été organisée dans l’Ukraine occidentale avec des groupes paramilitaires différents. Selon le journal polonais "Gazeta Wyborcza", "dans les camps ils les enseigneront les tactiques de guérilla, l’autodéfense à travers l’usage d’armes de feu et de machette et les "vraies valeurs du peuple et de la jeunesse ukrainienne."


Entre temps, ont dévuté les luttes de pouvoir entre les factions différentes de l’extrême droite.

 

D’une part, Svoboda, le principal parti néonazi, qui a quatre ministres dans le nouveau gouvernement dont celui de l’éducation .Des autres partis plus petits et des mouvements différents, qui ontjoué un rôle décisif dans les affrontements de place Maidan et qui prétendent se servir en exigeant d’avoir les mains libres pour leurs actions de voyous. Svoboda a besoin d’être accrédité au niveau international en montrant un visage moins violent et plus humain, d’où le recours à l’assassinat du leader du mouvement nazi "Secteur droit" exécuté de sang-froid par des agents. De qui s’agit-il? Les autres leaders de l’extrême-droite affirment qu’il s’agissait de faux policiers, qui peut savoir dans ces temps où le recrutement de bandes armées fait flores.


Pas le moindre mot sur cela dans la grande muette, je veux parler des médias français…


Une bonne nouvelle la France a décidé de pratiquer une politique d’ouverture des visas pour les Ukrainiens…

 

Danielle Bleitrach

 


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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 09:44

24 Mars 2014 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs

 

 

http://caledosphere.com/wp-content/uploads/2013/12/carton-rouge-1.jpg

 

Presque 4 Français sur 10 ne sont pas allés voter: 38,6% d'absentions, du jamais vu dans ces élections pourtant de proximité. Et ce chiffre est plus important encore dans les quartiers populaires ou en banlieue parisienne..


Ce fort taux n’est pas seulement une marque de désintérêt, c’est aussi un acte politique de désaveu envers le pouvoir absolu détenu par François Hollande, dont le parti détient la majorité au parlement, dirige presque toutes les régions ainsi que les départements. Et la méthode coué déversée sur les antennes par Bruno Leroux, chef des députés PS, sur "une campagne agréable dénuée d'agressivité malgré la dureté du temps" devant conforter le "bilan honorable" des mairies socialistes, a fait long feu.


La colère des citoyens, brutale et massive, s'est exprimée, envers celles et ceux qui font une politique des plus droitières à l'inverse de leurs promesses électorales. Et ceux, qui étaient montés sur le porte-bagages du PS, pour garder une place au chaud dans un conseil municipal ont subi la même claque.


Iincontestablement, l'extrême-droite se repaît sur le terreau de la désespérance sociale entretenu par l'Elysée socialiste. Il est plus qu'un vote protestataire, même si l'abstention le fait progresser plus que son simple résultat national (9%), En effet, la tribu des Le Pen & co ne présentait pas des listes dans toutes les grandes communes. Exemple, Mantes-la-Jolie (78) ville de plus de 43 000 habitants.

 

Mais, quand on détient le pouvoir absolu depuis l'Etat jusqu'à la commune, on ne peut pas se dire de gauche et privilégier les riches et le patronat, plus que ne l'avait fait la Sarkozie.


On ne peut pas prendre de l'argent aux ménages par le biais de l'impôt ou de la TVA, pas vouloir augmenter leur pouvoir d'achat et offrir des cadeaux à tire larigo aux patrons. Et quand le chômage et la précarité explosent, les gens d'en-bas entendent d'autant moins cette politique en faveur des hors-sol.

 

Alors, en ce lendemain qui déchante pour les valeurs de justice et de progrès social, il faut en finir avec toutes ces combines politiciennes qui trahissent l'idéal d'une vraie gauche. Il faut appeler un chat un chat et Francois Hollande et ses amis des affiliés au capitalisme. Et montrer clairement aux travailleurs et au peuple qu'il faut lutter contre cette oligarchie. Au même niveau que l'on combat le capitalisme: les amis de mon ennemi sont mes ennemis.


Il n'y a pas d'autres voies. Sinon, le carton rouge risque d'être dressé pour longtemps. Et le ventre de la bête immonde de devenir encore plus fécond en même temps que l'abstention des classes populaires.

 

Roger Colombier

 

Il_quarto_stato_-Volpedo-.jpg


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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 08:41

A 88 ans, Raymond Gurême, rescapé des camps d’internement, poursuit un chemin d’homme libre et digne. Jour après jour, il apprend, s’engage, dénonce, manifeste, s’adapte sans se soumettre.


 Derrière des pirouettes humoristiques parfois grinçantes, jamais cyniques, se cache une réflexion pleine de bon sens et d’inquiétude pour ses 200 descendants et plus largement, pour l’avenir de son monde, le voyage.


 La démocratie, le vote, la participation à la vie de la cité, Raymond en a été exclu la plus grande partie de sa vie, comme nombre de voyageurs, citoyens français à 95% et depuis des générations.

 

http://www.depechestsiganes.fr/wp-content/uploads/2014/03/chez-raymond-gureme-a-breti-290x290.jpgSon attachement à la France est pourtant viscéral.

 

Son père a défendu la patrie il y a 100 ans pendant la première guerre mondiale. Lui-même s’est engagé dans la résistance à peine sorti de l’adolescence et des camps d’internement français et de travail allemands.


Mais l’intensité de sa méfiance est intacte à l’égard d’une administration qui a infligé les plus grandes souffrances à sa famille pendant la Seconde Guerre mondiale et a continué à discriminer violemment les tsiganes français depuis lors . 

 

C’est cette même administration française qui a longtemps assuré à Raymond qu’il ne pouvait s’inscrire sur les listes électorales en raison de démêlées avec la justice. Peu importe que ces assurances n’aient été basées que sur des préjugés et non sur des textes de loi. Peu importe par ailleurs que le rapport conflictuel de Raymond avec les tenants de l’ordre et de la justice puisse très largement découler de la non-reconnaissance de l’internement de 1940-46 et du poids des discriminations ayant frappé sa famille et frappant toujours les voyageurs à ce jour.


 Longtemps l’administration française a voulu chasser des listes électorales comme elle les chasse des terrains où ils souhaitent s’arrêter, les héritiers des « nomades », fichés et considérés comme des « corps étrangers » à la nation depuis au moins 1912. Dans le statut discriminatoire des « gens du voyage » de 1969, qui n’a été abrogé que récemment, pour pouvoir voter un voyageur devait être rattaché à une commune depuis trois ans, soit 6 fois plus qu’une personne sans-abri !


 ll y a trois ans pourtant, Raymond est entré dans la mairie de sa commune, accompagné par des amis gadgé (non-tsiganes), sous des regards un peu lourds et inquiets des fonctionnaires présents. Il a réclamé et finalement obtenu un droit qui lui avait été dénié depuis des décennies sous des prétextes fallacieux: celui d’être inscrit sur les listes électorales d’une ville dans laquelle il réside depuis la fin des années 1960, sur un terrain situé face à l’ancien camp d’internement de Linas-Montlhéry.


 En mars 2011, pour les cantonales, il a tenu à voter pour la première fois même si des plus jeunes de sa famille lui disent que ça ne sert à rien, que les politiques sont tous pareils et ne feront jamais rien de positif pour les voyageurs.


 Raymond n’est pas dupe: « une fois arrivés au pouvoir, les politiques de droite comme de gauche ne travaillent que pour les plus riches et jamais pour les voyageurs », dit-il dans sa caravane, survolée ce jour, sans raison, comme d’autres terrains de voyageurs,  à très basse altitude par un hélicoptère de la gendarmerie. Comme nombre de Français, il trouve que « les affaires et le fait de ne jamais tenir ses promesses donnent vraiment une image pourrie » de la politique.

 

« Il faudrait faire une révolution, mais jusqu’au bout, pas comme en 1968″, dit-il.


 Après le violent discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy en 2010, Raymond a manifesté et milité sans relâche pour les droits des voyageurs et la fin des discriminations. « Parler de l’internement passé pour mieux faire comprendre pourquoi et comment on est maltraités aujourd’hui », c’est la mission qui l’a mené à participer à nombre de débats à travers la France et la Belgique, à accepter qu’un livre soit écrit et que des documentaires soient tournés sur son histoire, à aller à la rencontre des jeunes dans les établissements scolaires. 


 Décoré des Arts et Lettres par Frédéric Mitterrand, ministre de la culture de Nicolas Sarkozy, mais aussi neveu de François Mitterrand, Raymond, comme beaucoup de  Français est déçu par le pouvoir socialiste de François Hollande qui a trahi tant de ses engagements de campagne, notamment ceux à l’égard des Roms, des gens du voyage et des militants de gauche.


 Mais Raymond n’a pas baissé les bras pour autant. Ces municipales sont pour lui l’occasion de nouvelles expériences, une manière de « faire gagner du terrain aux voyageurs », c’est le cas de le dire s’amuse-t-il, en allusion à la pénurie de terrains accessibles aux itinérants et semi-itinérants.


Ce patriarche à la gouaille légendaire a donc accepté de figurer sur une liste, en 12ème place pour les municipales et en huitième place pour les conseillers de l’agglomération, une nouvelle disposition dont il ne comprend pas très bien la finalité, comme beaucoup de Français.


 C’est « quelqu’un de bien, qui a fait un vrai travail en faveur des voyageurs et des plus modestes depuis des années » qui mène la liste, dit-il, « sinon je me serais pas lancé dans l’aventure ». Sa caravane, envahie depuis longtemps de photos de tous ceux qu’ils aiment et de lettres échangées à propos de son histoire,  est donc désormais aussi peuplée de tracts, de compte-rendus de réunions politiques et de textes législatifs concernant les élections.


 Le fait de voir le nom de Gurême, qui était mal considéré – c’est peu dire – dans la région avant que Raymond ne fasse connaître sa véritable histoire, figurer sur des listes électorales est en soi un symbole. Une manière de redonner de la fierté et de l’assurance à ses descendants qui ont souvent souffert de discriminations, notamment à l’embauche sur la seule base de leur patronyme.


  »Les maires, on les connait », dit celui qui, adolescent, a été donné aux gendarmes par l’édile de sa commune de naissance à qui il avait demandé de l’aide après sa première évasion du camp de Linas-Montlhéry. « Ils viennent taper aux portes des caravanes pour réclamer que l’on vote pour eux avant d’être élus et puis une fois en place la première chose qu’ils disent c’est +allez-vous-en on ne veut plus vous voir+ ! ». « Il faut en finir avec cette attitude. C’est irresponsable ! « , dit-il avec énergie.


  »Moi j’ai voulu essayer de faire changer les regards sur les voyageurs, participer, faire savoir qu’on est des Français comme les autres et qu’on a pas à être traités moins bien que les autres » dit-il, en roulant une énième cigarette de tabac brun.


 C’est l’occasion d’en découvrir de belles aussi, notamment « la guerre des colleurs d’affiche » et la violence de ceux qui viennent du Front national. Du coup Raymond a opté pour des affiches qu’il a fixées sur des poteaux dans son champ, situé le long d’une route passante. Ses poneys et chevaux sont donc entourés de slogans politiques énergiques. Ce qui ne semble pas troubler leur quiétude.


 Dimanche 23 mars, Raymond sera assesseur dans un des bureaux de vote de sa commune. Lui n’emploie pas le terme administratif. Il dit, l’oeil presque attendri, qu’il sera là « pour protéger les votes que les gens déposent dans l’urne ».


 Pourtant, il entend le désespoir et l’incrédulité des plus jeunes chez les voyageurs qui semblent parfois presque lui reprocher de collaborer avec l’ennemi. Souvent dans une impasse économique, sociale et personnelle, ils sont nombreux à affirmer, bravaches, qu’il « ne voteront jamais parce que ça sert à rien ». Le simple fait d’entrer dans une mairie, de présenter des papiers est inconcevable pour eux. Comme une souffrance extrême qu’ils ne souhaitent pas s’imposer.


 Mais à travers ces élections, le petit clown et acrobate dont les parents tenaient un cirque et un cinéma ambulant, celui qui a survécu à la violence la plus arbitraire, le résistant, le déclassé, celui qui fut considéré comme un voyou, un-moins-que rien par des gens qui ne voulaient pas voir sa belle humanité, reprend sa place dans la société.


 Il poursuit son chemin, celui d’une liberté acquise à grands coups de courage et de coups de gueule. En cela, il rend hommage à ses ancêtres dont les vies furent brisées. Et ouvre en même temps ce chemin – celui d’une participation active à la société et non d’un repli sur soi – à ceux qui viennent après lui.

 

Isabelle Ligner

http://depechestsiganes.fr/wp-content/themes/magazine-basic/images/logo-depeche-tsigane.png
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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 12:40

http://la-feuille-de-chou.fr/wp-content/photos/logo-ldh.gif


 

Communiqué de la Fédération du Nord de la Ligue des droits de l’Homme :

Les patrouilles de miliciens d’extrême droite dans les transports en commun lillois doivent cesser.


Des membres de la frange la plus radicale de l’extrême droite, Génération identitaire, ont lancé vendredi ce qu’ils appellent une « patrouille de sécurisation des transports en commun ».


Depuis quelques jours, un groupe, composé d’une vingtaine de personnes en gilets jaunes, patrouille dans les métros et les bus lillois. Le but de ces militants d’extrême droite : occuper le terrain et, selon leurs termes, « chasser la racaille » des transports publics.


La France est un pays de droits, doté d’une police à laquelle aucun individu ou groupe ne saurait se substituer.


Nous demandons donc aux services de la préfecture de mettre tout en œuvre pour que ce type d’envahissement de l’espace public par des milices d’extrême-droite soit interdit !


Pour la Fédération de la Ligue des Droits de l’Homme du Nord,

Le Président de la fédération du Nord,

 
Guy Fournie

 



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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 15:50

17 Mars 2014 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs

 

http://static2.lavoixdunord.net/sites/default/files/imagecache/vdn_photo_principale_article/articles/ophotos/20140314/1416082008_B972239513Z.1_20140314202007_000_GEB241A43.2-0.jpg

           Photo La Voix du Nord 14 03 2014

 

Pas de porcs dans nos transports, s'indigne l'UL CGT de Lille qui me passe l'info.


Extraits de La Voix du Nord:

"Une vingtaine de membres de Génération identitaire Flandre, groupe d’ultra-droite, sont descendus ce vendredi dans le métro lillois pour y lancer «leurs tournées de sécurisation»(…)

« Nous ne voulons pas nous substituer à la police, nous créons le concept de jeunesse vigilante ».

 

L’ambiguïté du discours laisse perplexe. Tout comme le mode opératoire choisi. Une descente à une petite vingtaine dans le métro lillois ce vendredi à 17 h pour y dénoncer une « insécurité galopante ». « Tant que les pouvoirs publics ne prendront pas conscience du problème, nous recommencerons », lâche Aurélien Verhassel, proche du frontiste dunkerquois Philippe Eymery et tête pensante de Génération identitaire Flandre. (...)


L’ambiguïté porte également sur la forme. Des blousons jaunes en opposition aux rouges de la médiation de Transpole, aux orange de CitéO. Qui fait quoi ? Peu importe, il s’agit « de recruter ». Des jeunes surtout. La cible est clairement revendiquée. Les sweats floqués « Génération-antiracaille » font leur travail. (...) La volonté d’auto-défense est imprimée sur chaque document présenté : « Ne recule plus, défends-toi »(…) « Racailles ? » À quoi (qui) renvoie ce terme stigmatisant ? « À une attitude, une façon de se comporter ».(...). Équivoque. Tout comme l’est cette volonté d’accoler « immigration-islamisation ».


Ce vendredi, l’effet de surprise a joué à plein auprès des usagers et de Transpole. En sera-t-il de même lors d’une prochaine intervention ? Et si des groupes antagonistes cherchent la confrontation ? « Notre seule présence suffira à dissuader les racailles ». La preuve par l’absurde ?"


Naturellement, toute l'extrême-droite applaudit à cette descente dans le métro de Lille. Et La Voix du Nord est bien conciliante, malgré son article très critique, de parler d'ultra-droite. Les Identitaires sont une mouvance fasciste qui met l'accent  sur la défense de l'Europe blanche et sur un engagement politique brutal et ethnique.


Il faut donc appeler un fasciste par son vrai nom. Au nom de l'information, pour la liberté et la démocratie.


Le ventre de la bête immonde est toujours fécond et il conduit toujours vers le même endroit.

 

http://s1.lemde.fr/image/2009/02/25/534x267/1160051_3_bdf2_l-entree-du-camp-de-concentration_65df72b5fcfa395879b845ab2d5148c3.jpg


Roger Colombier

 


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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 12:18

http://www.marianne.net/photo/art/default/899164-1063761.jpg?v=1391520132

 

 

Le « think tank » (1) Terra Nova, présidé par François Chérèque, ex secrétaire général de la CFDT, est inquiet sur le devenir du pacte de responsabilité si celui-ci aboutit à une « politique de revalorisation salariale ».


Dans un document publié le 14 mars, Terra Nova estime que le pacte de responsabilité signé entre le patronat, la CFDT, la CFTC et la CGC doit être « le début d’un processus ».


Il se félicite du dialogue social qui a abouti au relevé de conclusions sur les contreparties et applaudit à la méthode mise en place par le gouvernement.


Cependant il attire l’attention sur le « risque de détournement » si les exonérations de cotisations familiales pour les entreprises sont suivies « d’une politique de revalorisation salariale ». Il donne au passage un satisfecit au gouvernement pour sa « rigueur » dans la gestion des salaires du secteur public, ce qui n’aurait pas été le cas dans le privé.


Selon Terra Nova ce risque s’accompagnerait d’une plus grande « rigidité du marché du travail ». Pour le think thank la solution serait dans des accords des « partenaires sociaux » pour établir « un repère d’augmentation salariale qui tienne compte de l’évolution des gains de productivité et des conditions macroéconomiques conjoncturelles ».


Terra Nova propose la multiplication des « emplois durables » accompagnés d’un « allégement de cotisations familiales équivalant à la masse salariale de l’emploi nouvellement créé » pendant un à trois ans.

(1) anglicisme pour "réservoir d’idées", une association de personnes qui se présentent comme qualifiées dans un domaine et indépendantes des partis et de toute puissance, et se fixent pour but de faire des études et de rédiger des préconisations à l’adresse de l’Etat, des partis, des syndicats.

 

 Source : 

 

 

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 23:46

A propos du 70ème ANNIVERSAIRE du PROGRAMME du CONSEIL NATIONAL de la RESISTANCE, 15 MARS 1944


Par Georges Gastaud, fils de Résistant, secrétaire national du P.R.C.F., le 15 mars 2014  


C’est le 15 mars 1944 que le C.N.R. adoptait officiellement son programme poétiquement intitulé LES JOURS HEUREUX.


Le rôle du P.C.F. clandestin, notamment celui de Pierre Villon et de Jacques Duclos, fut déterminant non seulement dans la démarche qui conduisit au CNR (dont le « prototype » politique fut le Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France, construit par le PCF clandestin), mais dans l’adoption de la « ligne » progressiste qui caractérise le programme du C.N.R..


Ce programme associe en effet la lutte pour l’indépendance nationale, l’antifascisme et l’antiracisme, l’engagement pour le progrès social et pour la nationalisation des monopoles capitalistes en mettant au centre de la nouvelle politique le rôle central du monde du travail dans la vie de la nation.


A la Libération, ce sont évidemment les ministres franchement communistes de l’époque qui, d’une toute autre manière que leurs pâles caricatures « communistes » de 1981 ou de 1995-2002, vont mettre en place à marche forcée la Sécurité sociale, les retraites par répartition, les conventions collectives et les comités d’entreprise (A. Croizat), la nationalisation des Charbonnages, de l’Energie, de Renault, de l’aviation et des grandes banques (M. Paul, F. Billoux), la relance de la production industrielle, le statut des mineurs et celui des fonctionnaires (M. Thorez), le nouveau dynamisme de la recherche scientifique publique (F. Joliot-Curie), le redémarrage progressiste de l’Education nationale (H. Wallon), on en passe et des meilleures.


Pour cela, le P.C.F. de 1945 put prendre appui sur la force électorale et organisationnelle sans précédent que lui avait donné sa place – de loin la plus importante ! – dans la Résistance intérieure armée (près de 30% des voix à la Libération, près d’1 million d’adhérents) et sur la C.G.T. de classe et de masse présidée par Benoît Frachon (cinq millions d’adhérents en 1946 !).


A l’arrière-plan, la défaite mondiale du nazisme, cette phalange de choc du capitalisme, de l’impérialisme et de l’anticommunisme, et l’immense prestige dont jouissaient alors l’U.R.S.S. et l’Armée rouge, dont le rôle prépondérant dans la défaite de la Wehrmacht n’était alors contesté par personne. Cette défaite du nazisme était aussi évidemment celle de l’oligarchie capitaliste « française » – notamment du Comité des Forges, ancêtre du Medef – . Pour l’essentiel, le grand patronat s’était en effet gravement compromis dans la collaboration avec l’Occupant et ses milieux dominants avaient même – comme l’a démontré A. Lacroix-Riz – fait « le choix de la défaite » en préférant « Hitler au Front populaire ». Pas étonnant si, dans ces conditions, le C.N.R. excluait tout naturellement l’extrême droite collabo et le grand patronat.


La comparaison est édifiante. Quand le P.C.F. était fort, déterminé, implanté prioritairement dans la classe ouvrière et la paysannerie, et surtout, quand il se référait au marxisme-léninisme et à l’internationalisme prolétarien, quand il savait unir le drapeau tricolore au drapeau rouge orné des emblèmes ouvrier et paysan, quand la C.G.T. combattait pour l’expropriation capitaliste, la classe dominante reculait : par peur de tout perdre, elle faisait des concessions très larges qui, pendant des décennies, n’auront certes pas aboli l’exploitation capitaliste en France, mais qui auront du moins permis à des millions de « petites gens » de mener une vie digne tout en poursuivant la lutte pour changer la société.


Bien entendu, le rapport des forces d’alors n’a pas permis alors de « faire la révolution » alors que l’Armée US campait en France, que l’impérialisme U.S. comptait bien remplacer une occupation par une autre (c’était le but de l’A.M.G.O.T.) et que l’U.R.S.S. venait de subir une saignée épouvantable (la moitié au moins des 50 millions de morts de la Seconde guerre mondiale étaient de citoyenneté soviétique). De même, la France à peine décolonisée par l’Occupant qui la pillait, l’impérialisme « français » qui avait livré le pays aux Allemands (Munich, la « Drôle de guerre », la Kollaboration) refusait de décoloniser les territoires africains de l’ « Empire » : ce qui, sur fond de guerre froide engagée par l’Empire anglo-saxon, allait compromettre l’application intégrale du programme du C.N.R., et cela d’autant plus que le Parti « socialiste » S.F.I.O. des Blum et autre Ramadier etc. allait s’empresser de ramper devant l’impérialisme US en engageant sous son égide la ruineuse « construction européenne » tournée contre le camp socialiste et les travailleurs occidentaux.


Il n’empêche : seuls les aveugles et les sectaires incurables ne voient pas l’actualité des principes du C.N.R.. Le M.E.D.E.F. lui, ne s’y trompe pas qui, par la bouche de son idéologue en chef, Denis Kessler, a publiquement sommé le gouvernement français de « démonter le programme du CNR » et de liquider l’esprit de 1945 (comme dirait le cinéaste K. Loach), voire d’en finir avec la nation française : le manifeste « Besoin d’aire » du M.E.D.E.F. n’appelle-t-il pas cyniquement à en finir avec la République une et indivisible pour « reconfigurer les territoires » (métropoles, euro-régions, régions transfrontalières), imposer partout le tout-anglais, mettre en place l’Union transatlantique sous l’égide de l’OTAN. Le but final de ce 4ème Reich en marche est en dernière analyse d’araser toutes nos conquêtes sociales, d’ élargir à l’Est l’espace vital de l’impérialisme occidental quitte à agresser les autres peuples aux marches de la Russie, de l’Afrique subsaharienne et du Proche-Orient ?


Bref, comme ne cesse de le démontrer Léon Landini, président du P.R.C.F., ancien officier F.T.P.-M.O.I. et figure de proue du film « Les Jours heureux », l’actuelle « construction européenne » est antinomique du programme du C.N.R.. Tous ceux qui se réfèrent à ce programme pour se donner des allures « sociales », mais qui veulent rester dans l’UE actuelle, avec son ruineux euro et sa dictature supranationale, se trompent ou trompent sciemment autrui avec leur introuvable « Europe sociale ». Car point par point, indépendance de la nation, antifascisme, progrès social, nationalisations, l’Europe actuelle contredit frontalement TOUS les articles du programme du C.N.R.. Et pour cause : dans l’actuelle « construction européenne », ce qui est au centre, ce n’est pas les nations libres et la classe ouvrière, c’est le grand capital, ce sont les nostalgiques de Hitler que soutiennent à Kiev Fabius et Ashton, c’est un Empire supranational co-piloté par l’Axe Washington-Berlin qui dirige la « construction » européenne…



La comparaison entre 2014 et 1945 est donc édifiante à deux titres :


·        on voit ce que peut faire le peuple français, quand il dispose d’un parti d’avant-garde marxiste, qui se centre sur la classe ouvrière (ce qui n’empêchait pas le P.C.F. de 1945 de compter dans ses rangs les VRAIS intellectuels de pointe, les Aragon, Picasso, Lurçat, Eluard, Léger, Langevin, etc.) et qui associe le patriotisme et l’internationalisme pour abattre le fascisme et l’impérialisme ; et l’on voit à l’inverse à quoi ce même peuple est réduit quand son parti « communiste » actuel fraie avec le PS (notamment dans la plus grande ville du pays), quand sa direction est le meilleur avocat de l’euro sous couvert d’une impossible « réorientation progressiste de la monnaie unique » ; on voit aussi ce que peut faire un peuple qui s’UNIT pour RESISTER et RECONQUERIR sa dignité dans un large Front antifasciste, populaire, patriotique ET internationaliste. Et ce qu’il ne peut plus faire quand il est prisonnier d’une « union de la gauche » dirigée par la social-eurocratie, derrière le slogan PARALYSANT de l’ « Europe sociale »…


·        on mesure aussi les différences politiques indéniables entre 1945 et 2014 : aujourd’hui, l’émergence d’un « nouveau C.N.R. » rassemblant autour de la classe ouvrière l’ensemble des classes populaires et des couches moyennes, serait impossible sans une rupture révolutionnaire avec le M.E.D.E.F. dont la « construction euro-atlantique » est la ligne stratégique. En effet, la rupture avec l’U.E. qu’impliquerait l’application d’un programme actualisé du CNR, signifierait un affrontement de classes national et international avec le grand capital. La rupture progressiste avec l’euro, avec l’O.T.A.N. et l’U.E., mettrait tôt ou tard à l’ordre du jour, non verbalement mais en pratique, LA QUESTION DU SOCIALISME POUR LA FRANCE.


Les vrais amis de la République doivent donc comprendre l’importance de la lutte du P.R.C.F. pour la renaissance d’un vrai P.C. en France. Sans cette renaissance, notre nation succombera à l’euro-dépeçage en cours car seule la classe laborieuse peut défendre notre pays et le reconstruire sur des bases humanistes. Symétriquement, les partisans du socialisme doivent saisir l’importance d’une lutte conséquente pour l’indépendance de la nation, ce qui passe par la construction d’un front patriotique, antifasciste et populaire réactualisant le programme du C.N.R..


De plus en plus, les milieux communistes opposants à la direction « euro-constructive » du P.C.F., mais aussi nombre d’intellectuels progressistes français, de P.C. étrangers, de milieux progressistes européens, comprennent ou entrevoient cette nécessité. Le du P.R.C.F., qui agit en pionnier sur ces questions depuis sa fondation, poursuivra son effort avec confiance, car le retour des JOURS HEUREUX est l’unique alternative à l’éternel minuit que nous préparent les prédateurs de l’Empire euro-atlantique en manque d’ « aire ».  

 

 

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 19:42

Par Frédéric Lebaron  (professeur de sociologie à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines)

 12 mars 2014 

 

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llustrant une nouvelle fois la difficulté, sinon l’impossibilité de toute prévision dans les sciences sociales, les actuels événements en Ukraine donnent le sentiment que l’Histoire va un peu trop vite pour les observateurs. Les retournements les plus surprenants peuvent rapidement rendre caduques des analyses plus ou moins péremptoires, et l’information fiable du jour menace de devenir pure illusion ou manipulation le lendemain.


C’est ce dont viennent de faire l’expérience nombre de commentateurs occidentaux. Beaucoup d’entre eux s’extasiaient en effet sur la liberté retrouvée d’une Ukraine enfin débarrassée, comme par magie, de la corruption et des restes du totalitarisme par le départ forcé du président Ianoukovitch, élu en 2010. Et cela au moment même où, dans d’obscures conditions, se mettait en place un gouvernement de choc composé de technocrates et d’ultra-nationalistes dont l’idéologie dérive du nazisme [1].


Loin d’apporter la paix, valeur fondatrice de l’Europe, l’arrivée de ce nouveau pouvoir révolutionnaire contribuait en quelques jours à accentuer les tensions au sein d’un pays objectivement divisé [2]. Elle semblait même favoriser l’entrée dans une nouvelle logique de guerre froide avec la Russie, qui tirait profit de la situation au nom de la défense des populations russophones, notamment en Crimée [3].


La nouvelle équipe gouvernementale de Kiev, idéologiquement inédite, va du néolibéralisme technocratique des dirigeants modérés au post-nazisme des ministres issus de Svoboda [4], en passant par le pragmatisme des oligarques [5]. Elle a rapidement annoncé la mise en œuvre des mêmes sacrifices que ceux infligés aujourd’hui au peuple grec [6]. Comme le dit le nouveau premier ministre, le banquier central Arseni Iatseniouk, « le chômage progresse à un rythme galopant, ainsi que la fuite des investissements. Nous n’avons pas d’autre solution que de prendre des mesures impopulaires, dont la réduction des programmes sociaux et des subventions, la réduction des dépenses » [7].


Voici donc une révolution populaire qui annonce sans fard des lendemains qui déchantent. Le FMI s’est d’ailleurs félicité de rencontrer des autorités aussi bien disposées. Quant à l’Union européenne (UE), soudainement généreuse, elle promet désormais à l’Ukraine une aide de 11 milliards d’euros en deux ans, assortie de la signature de l’accord d’association à l’origine de la révolte populaire de décembre [8].


La comparaison avec les politiques d’austérité au sein de l’UE fait oublier que les conditions de départ sont encore beaucoup plus difficiles en Ukraine qu’elles ne le sont en Grèce : le PIB réel par habitant (au change courant), d’un montant de 3 861,7 dollars en 2013, y est plus de quatre fois inférieur à celui de la Russie (14 973,5 dollars) et cinq fois moins élevé que celui de la Grèce (21 617,4 dollars) [9]. Le déficit commercial est abyssal, la monnaie s’effondre, au point que la banque centrale a dû limiter les retraits d’argent.


La crise politique en cours accroît encore les incertitudes sur l’avenir de l’économie et de la société. C’est dans un pays exsangue, après 22 ans de transition démocratique post-soviétique [10], que se joue aujourd’hui à grande échelle la nouvelle étape de la vague mondiale de déstabilisation sociale postérieure à la Grande Récession de 2009 [11]. Cette nouvelle étape présente plusieurs traits inattendus.


Le premier ressemble à ce que Michel Dobry, sociologue politique, appelle la « régression vers les habitus » dans un ouvrage classique sur les crises politiques [12] : dans tout contexte de crise, des réflexes « primaires », inculqués depuis longtemps par la socialisation, refont surface. Ils déterminent alors les discours et les perceptions des acteurs face à une réalité qu’ils leur permettent de croire maîtriser. Le plus visible aujourd’hui, et le plus surprenant sans doute par son intensité, est le retour rapide dans l’espace public des représentations combattantes héritées de la guerre froide [13].


En Europe et aux Etats-Unis, elles opposent l’Ouest démocratique, libre et moderne, avec ses deux représentants dirigeants que sont les Etats-Unis et l’UE, à un Est despotique, totalitaire et corrompu, illustré par la Russie (et bien sûr, en arrière-plan, la Chine). Réactivé dans le contexte ukrainien par de nombreux acteurs et commentateurs, le système d’opposition mythico-idéologique ainsi mobilisé contribue à dissimuler les enjeux sociaux et politiques concrets derrière une grande fresque géopolitique hollywoodienne. Ce récit mobilise les acteurs sur le terrain, et peut-être surtout au-delà, en leur donnant le sentiment de participer à distance à une nouvelle page de l’Histoire [14].


Il est vrai que les systèmes d’information n’ont jamais cessé d’être étroitement liés à des stratégies étatiques nationales et de diffuser, de façon plus ou moins consciente, les propagandes des Etats, en particulier lorsqu’elles avaient un contenu idéologique clair, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. La guerre froide a exacerbé cette tendance à la mobilisation idéologique de masse, de part et d’autre du « rideau de fer » [15].


La situation ukrainienne, à l’intersection - donc au point névralgique, - de l’espace européen et du monde russe, est particulièrement propice à un brutal retour de ce refoulé historique. Dans le récit dominant en Europe, la Russie est redevenue l’URSS, et les pays situés sur son flanc ouest sont menacés de « basculer » dans sa sphère de domination impériale. A l’opposé, toute avancée occidentale est perçue par beaucoup de Russes comme une menace directement portée par l’agressivité et la présence tentaculaire de l’OTAN.


Le deuxième élément nouveau - et relativement inédit - est la configuration des forces qui sous-tend le processus de changement politique en Ukraine. En effet, le changement en cours, en tout cas à Kiev et dans l’Ouest de l’Ukraine, repose sur plusieurs dynamiques sociales entremêlées : un mouvement populaire prenant racine dans des groupes précarisés par la crise économique, et diverses fractions des classes moyennes ; l’ascension rapide, dans un jeu parlementaire troublé, de réformateurs néolibéraux soutenus par les Etats-Unis et l’Union européenne ; les stratégies de reproduction des oligarques, sorte de patrons paternalistes garants de la stabilité, y compris à l’est ; la montée en puissance parallèle des activistes radicaux d’extrême-droite qui ancrent le changement dans le nationalisme et attisent les réflexes anti-russes et anti-soviétiques.


Cette conjonction inédite autorise toutes les projections imaginaires. Les démocrates européens peuvent se reconnaître dans une vision idéalisée de l’UE, celle des libéraux, qui ne mobilise plus guère les foules à Paris, Londres ou Berlin, et prêter ainsi à « EuroMaïdan », et au gouvernement qui en est issu, les valeurs universelles de démocratie, de solidarité et de tolérance qu’ils lui associent spontanément.


A l’opposé, la présence évidente des mouvements d’extrême-droite dans le mouvement, jusqu’au sein même du nouveau gouvernement, devient invisible et négligeable à leurs yeux [16]. Elle est au contraire omniprésente pour les observateurs russes et pour tous ceux qui sont un peu moins sensibles à l’aura du drapeau bleu étoilé. Les uns comme les autres ne voient pas que le nouveau pouvoir se situe en fait dans une continuité certaine avec les gouvernements de la période de transition post-soviétique : clairement néolibéral par son idéologie économique, il est porté par des technocrates et des acteurs à fort capital économique - les oligarques - qui cherchent avant tout à maintenir leurs rentes et leurs réseaux de corruption, fût-ce au prix d’une crise sociale encore bien plus intense, et de menaces de partition de plus en plus tangibles.


Cette conjonction typiquement post-soviétique ne peut surprendre les spécialistes des configurations politiques depuis les années 1990 dans les pays d’Europe centrale et orientale [17]. Mais la nouveauté du processus, liée à la crise de 2008 et ses suites, est que l’espoir européen est à l’image d’une omnipotence américaine de plus en plus incertaine, déclinante et fragilisée pour des raisons structurelles.

L’Europe en crise est synonyme d’austérité, d’une démocratie malade, dominée par la finance, et représentée par des « experts » économiques porteurs, en guise de projet de société, de plans d’ajustement structurel et de démantèlement des acquis sociaux, même dans les pays où ils étaient notoirement insuffisants.


Dès lors, on peut se risquer à inverser la proposition mille fois entendue selon laquelle l’Union européenne est l’avenir de l’Ukraine, et se demander si l’Ukraine n’est pas, à l’opposé, le nouveau laboratoire des futurs chocs politiques et sociaux pour l’ensemble de l’Europe.

 

 

NOTES

[1] Le nouveau gouvernement compte au moins quatre membres notoires de Svoboda, l’ancien parti « social-national » d’Ukraine, d’obédience post-nazie : Oleksandr Maksymovych Sych, vice-premier ministre ; Ihor Yosypovych Tenyukh, ministre de la défense ; Ihor Oleksandrovych Shvaika, ministre de l’agriculture, Andriy Mokhnyk, ministre de l’écologie et des ressources naturellesQuant au dirigeant ultra-nationaliste du « Secteur Droit » Dmytro Yarosh, après avoir été acclamé sur la place Maïdan lors de l’annonce du nouveau cabinet (sous réserve de son accord), il a finalement disparu du casting des membres du gouvernement. Voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Yatsenyuk_Government

[2] Catherine Samary, « Ukraine : ni troupes russes ni fascism ni institutions euro-atlantiques », Mémoire des luttes, 5 mars 2014.

[3] La situation évoluant rapidement, le seul constat évident à ce jour pour tous est que les tensions géopolitiques se sont fortement accrues depuis la fin du mois de février.

[4] Voir Emmanuel Dreyfus, « En Ukraine, les ultras du nationalisme », Le Monde diplomatique, mars 2014.

[5] En dehors des technocrates et des post-nazis, le gouvernement compte plusieurs oligarques et quelques représentants du mouvement populaire de la place Maïdan.

[6] Devant les demandes d’aide colossales des nouveaux gouvernants, chiffrées à 35 milliards de dollars en deux ans, le FMI a toutefois refroidi leurs ardeurs en évoquant des chiffres moins importants, après avoir rappelé les conditions de son intervention avec une argumentation classique fondée sur la nécessité de « réformes structurelles » et d’une bonne « gouvernance ». Pour une illustration des réticences des économistes à soutenir une aide importante à l’Ukraine, pays notoirement corrompu : Charles Wyplosz, « FMI-Union européenne : qui va payer pour l’Ukraine ?Le Figaro, 28/02/2014.

[7] Yves Bourdillon, « Arseni Iatsenioul avertit les Ukraniens de sacrifices inévitables », Les Echos, 28 février 2014. Les premières mesures annoncées réduisent fortement les dépenses de fonctionnement des administrations et permettent d’anticiper un plan d’austérité drastique : augmentation de tarifs maintenus bas pour une population aux très faibles revenus, réduction des pensions et traitements des fonctionnaires, mesures de libéralisation du marché du travail, etc.

[8] Voir : http://www.lepoint.fr/ukraine-abracadabra-l-ue-debloque-11-milliards-d-euros

[9]  Bilan du Monde, édition 2014, page 113. En parité de pouvoir d’achat, les écarts sont moins élevés car l’Ukraine est caractérisée par un niveau très bas des prix.

[10] L’évolution de l’indice de développement humain (IDH) de l’Ukraine est éloquente :http://hdr.undp.org/en/countries/profiles/UKR. Après la chute des années 1990 puis une remontée dans la première moitié des années 2000, l’IDH stagne à un niveau intermédiaire (0,74, 78ème rang mondial), mais avec un très faible niveau de PIB par habitant.

[11] Sur l’augmentation du nombre d’ « émeutes » telles qu’on peut le mesurer à l’aide d’Internet, cf. Alain Bertho, « L’augmentation des émeutes : un phénomène mondial », Basta !, septembre 2011.

[12] Michel Dobry, Sociologie des crises politiques. La dynamique des mobilisations multisectorielles, Presses de la FNSP, 3ème édition, Paris, 2009.

[13] Zhong Shen, dans Le Quotidien du Peuple chinois, évoque, le 27 février 2014, des « chaînes de la mentalité Guerre froide » dans un article relatif à la situation en Ukraine. Selon lui, « les théories liées à la politique, à l’économie et à la sécurité durant la Guerre froide influencent encore beaucoup de gens dans leur conception du monde. Et certaines personnes en Occident sont encore pleines de ressentiment envers la Russie ». Voir www.latribune.fr/ukraine-se-debarrasser-des-chaines-de-la-mentalite-guerre-froide-reduira-les-confrontations-inutiles-chine

[14] On notera cependant que très peu d’intellectuels participent à la promotion de ce nouveau récit.

[15] On retrouve là les analyses de Norbert Elias sur la compétition entre les Etats, dans La Dynamique de l’Occident, Calmann-Lévy, Paris, 1975.

[16] Ce travail de déni est particulièrement manifeste chez certains commentateurs américains, comme Timothy Snyder :http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2014/mar/01/ukraine-haze-propaganda/. Comme durant la guerre froide, les argumentaires de propagande se caractérisent par des phénomènes de cécités symétriques.

[17] Sur les conséquences sociales de la transition post-soviétique, on lira Sanjay Basu et David Stuckler, The Body Economic. Why Austerity Kills, Basic Books, New-York, 2013.

 

Source:

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15 mars 2014 6 15 /03 /mars /2014 19:27

Posté par onsbouge le 13 mars 2014


 

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L’ombre de Denis Kessler plane à nouveau, l’ex n°2 du Medef à l’époque d’Ernest-Antoine Seillière a fait sauter Parisot qui affirmait « M. Kessler n’est pas libéral, il est ultra-libéral. Avec ses provocations, il est capable de bloquer toute la société française ».


Kessler, un temps disparu après sa provocation de 2007 quant aux acquis du CNR obtenus dans un accord signés le 15 mars 1944, est réapparu en 2013 pour mettre en place Pierre Gattaz à la tête du Medef en déclarant « je suis sorti de mon hibernation seulement pour donner ma préférence pour Pierre Gattaz qui me semblait le plus proche de ce qu’il faut aujourd’hui pour le Medef »… mais les visées de ce pontife des assurances sont celles d’un rapace charognard tournoyant au-dessus de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, la Sécu est en danger, les retraites par répartition sont en danger.


Il y a une semaine, le très ultralibéral Président de la Pologne, Bronislaw Komorowsk, déclarait (à propos de l’Ukraine) : «Nous savons que chez les rapaces l’appétit vient en mangeant» … phrase juste quand elle s’adresse aux capitalistes mais ce n’est pas dans ce sens que Bronislaw Komorowsk l’a prononcé.


Passé sous silence, voilà comment qualifier la démarche du collectif « les libérés », qui selon les sources, regroupent plus de 300 000 travailleurs indépendants (sur les 2.8 millions que compte la France) qui combattent le RSI (régime sociale des indépendants) qui prévoit l’obligation de verser des cotisations sociales dans les caisses de la Sécurité Sociale.


Ces « libérés » entendent vouloir cotiser à des caisses concurrentes, c’est-à-dire à des assurances privées, considérant que la Sécurité Sociale créée par le CNR, est un monopole qui nuit à la concurrence libre et non faussée, la devise des ultralibéraux européens, amenée en son temps par la directive Bolkestein.


Outre que le fait de cette décision de quitter la Sécurité Sociale est pour le moment illégal dans l’État français, c’est une bataille juridique qui va s’engager dans les prochains mois, avec le soutien implicite de Bruxelles qui, il a quelques jours, le 10 mars, exiger de la France, qu’elle accélère le rythme de ses réformes, notamment en termes de libéralisation des marchés.


Mais en France, pour le moment, le refus de cotiser au RSI est puni d’une amende de 1500 euros, 3000 euros en cas de récidive. La non-déclaration d’activité auprès des organismes sociaux expose le travailleur indépendant à une peine de 3 ans de prison et de 45 000 euros d’amende, car considéré comme du travail dissimulé.


Mais fort du soutien de la branche européenne des assurances privées, donc de Denis Kessler, les « libérés » justifient leur rejet de la sécurité sociale, en se basant sur deux directives de 1992 transposées en droit français en 2001, qui visent à coordonner les dispositions nationales concernant l’assurance directe où il est écrit « les États membres prennent toutes les dispositions pour que les monopoles concernant l’accès à l’activité de certaines branches d’assurance (…) disparaissent au plus tard le 1er janvier 1994 ». Toutefois le texte précise aussi que : « ces dispositions ne s’appliquent expressément (formellement) aux assurances comprises dans un régime légal de sécurité sociale »… un point sur lequel, actuellement, la Sécurité Sociale s’appuie pour déconsidérer la demande des « libérés », mais pour combien de temps étant donné que la réforme engagée et le pacte de responsabilité, va creuser mécaniquement des déficits. De plus, la Sécurité Sociale s’appuie sur l’arrêt Garcia, de 1996 qui stipule que : « les États membres conservent leur compétence pour aménager leurs systèmes de sécurité sociale ».


Mais les « libérés » continuent leur combat ultralibéral en s’appuyant sur l’arrêt Podesta, du 25 mai 2000, donc postérieur à l’arrêt Garcia. En effet dans son délibéré final de 2000, la Cour de Justice de l’Union Européenne donne une définition d’un régime de retraite professionnel de sécurité sociale, par opposition au régime légal, comme étant : « un régime ayant pour objet de fournir aux travailleurs, salariés ou indépendants, groupés dans le cadre d’une entreprise ou d’un groupement d’entreprises, d’une branche économique ou d’un secteur professionnel ou interprofessionnel » Les « libérés » voient dans ce jugement qui pourrait faire jurisprudence, un argument qui étaye le fait que le gouvernement de la France et ses institutions œuvreraient délibérément au non-respect des règles communautaires…


Les conclusions de l’arrêt Podesta ne doivent en aucun cas être sorties du contexte pour contenter une minorité, la Sécurité Sociale estimant que « Toute la difficulté de la matière juridique communautaire tient dans la nécessité de prendre en compte toutes les configurations, pour chacun des pays. On ne peut pas piétiner sur 70 ans de construction du droit de la Sécurité sociale alors que le souci de l’Union européenne tient dans la coordination des législations, leur harmonisation, sans pour autant heurter les compétences des États membres. La compétence de la loi est même incluse dans la Constitution, dans son article 34 »


Cela sous-entend qu’avec une réforme de la Constitution, tout devient possible, c’est ce qu’a fait entendre dernièrement Jean-François Copé, le président de l’UMP, quand il a parlé des statuts et des verrous à faire sauter pour « enfin entrer dans le 3ème millénaire »


Cette démarche, passée sous silence, du collectif « les libérés » est très dangereuse, notamment quand derrière, ces pseudos « libérés » qui se croient enfermés, reçoivent le soutien de Denis Kessler et maintenant de Warren Buffet, le milliardaire étasunien, mais aussi des média bourgeois, qui, vous l’aurez remarqué, passent depuis quelques jours, des reportages sur le coût des retraites… il n’y a pas de fumée sans feu… et quand des « partenaires sociaux » en charge des retraites annoncent qu’ils ont bloqué la revalorisation des pensions complémentaires…un autre signal !


- Alors que dit Denis Kessler le 17 janvier 2014 : « j’attends que le gouvernement n’intervienne pas dans cette négociation pour empêcher ceux qui veulent faire évoluer le régime de le faire »


- Que dit Warren Buffet le 9 mars 2014: « je m’inquiète du risque de déstabilisation de l’économie que représentent les systèmes publics de retraite par répartition »


- Que disent les « partenaires sociaux » le 10 mars 2014 : « Les retraites complémentaires des salariés du secteur privé n’augmenteront pas au 1er avril. Les administrateurs de l’Arrco – représentants du patronat et des syndicats – ont, par 36 voix pour, du Medef, de la CGPME, de la CFTC, de la CFDT, de FO et de la CFE/CGC et 4 contre de la CGT, entériné ce gel lors d’un conseil d’administration »


Et croire que cela ne trotte pas dans les esprits serait une lourde erreur, car aujourd’hui un nombre important de salariés des classes moyennes aisées et petites bourgeoises, souscrivent déjà à des assurances retraites, persuadés que le régime actuel ne parviendra pas à payer leurs futures pensions. Donc il suffit qu’à un moment donné, des millions d’entre eux, comme le collectif « des libérés » disent : « pourquoi devrions-nous cotiser pour une retraite que nous ne sommes pas certains d’obtenir par le système par répartition ? » pour que tout vole en éclat !


Et il en est de même pour les futures générations de salariés à qui déjà, on a fait admettre qu’ils ne pourront jamais prétendre à la retraite étant donné qu’ils commencent à travailler donc à cotiser, que très tard… ils n’ont aucune garantie de toucher un jour la pension pour laquelle ils auront cotisé à la Caisse de Sécurité Sociale et aux caisses paritaires complémentaires.


N’est-ce pas aussi le cas des mutuelles, sur lesquelles les compagnies d’assurance se sont ruées, pour avoir un pied dans la place au moment de l’éclatement quasi programmé de la Sécurité Sociale telle que créée par Ambroize Croizat qui parlait déjà de « conquis à défendre », et le CNR en 1945… une casse programmée par le capital qui ne pourra être contrariée que par la volonté politique des masses populaires et laborieuses dans un nouveau Front Populaire à construire, car nécessaire.


Rappelons une fois de plus un enseignement de Lénine tout à fait de circonstance : « Dans une société fondée sur le pouvoir de l’argent, dans une société où les masses laborieuses végètent dans la misère, tandis que quelques poignées de riches ne savent être que des parasites, il ne peut y avoir de liberté réelle et véritable »


Alors « là où il y a volonté il y a chemin » disait aussi Lénine. Nous devons donc avoir cette volonté optimiste de créer les conditions de création d’un Front Populaire antilibéral, la seule solution actuelle pour contrer les velléités du capital sur notre système de Sécurité Sociale universelle et intergénérationnelle basée sur la solidarité, et dire la vérité car comme disait Gramsci : « la vérité est révolutionnaire » et toujours de rappeler qu’ « une barricade n’a que deux côtés, jamais trois »



  http://joukov.eklablog.com/n-85-des-cahiers-communistes-du-cercle-ouvrier-du-bassin-minier-ouest-a106987122

 

 


 


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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 22:22

Par Pierre Martini 13 mars 2014

 

http://www.regards.fr/local/cache-vignettes/L460xH265/pacte-medef-ab97e.jpg 

 

Superbe exercice d’ennoyage de poissons, le "relevé de conclusions" des organisations patronales lance le Pacte de responsabilité sur la base... d’une totale absence d’engagements sur les contreparties. Avec l’accord d’une partie des syndicats.

 

Les 28 février et 5 mars se sont déroulées les réunions paritaires relatives au Pacte de responsabilité, supposées discuter des fameuses contreparties à ce pacte… Il en est ressorti un "relevé de conclusions" produit par le Medef, la CGPME et l’UPA qui, aussi abscons soit-il, dit au moins une chose : de contreparties patronales – de celles que François Hollande voulait « claires, précises, mesurables, vérifiables » – dans son allocation de janvier, il n’y aura pas.

Le Medef joue à "Ni oui, ni non, ni contreparties"

Généreux en généralités (« attractivité du territoire », « modèle de croissance équilibré », « développement durable »), en leitmotivs bien connus (13 occurrences de la « compétitivité »en une demi-douzaine de pages) et en litotes (« dialogue social rénové facteur de modernisation économique et sociale , bel hommage à la complicité de certains syndicats »), le texte patronal joue à "Ni oui, ni non, ni contreparties", le terme étant soigneusement évité.


Qu’il s’agisse d’embauches en général, d’emploi des jeunes ou des seniors, de formation, toute éventualité d’engagement est méticuleusement délayée dans un verbiage opaque excluant tout objectif chiffré, et renvoyant à chaque branche la discussion :« les parties signataires demandent aux branches professionnelles d’ouvrir des discussions en vue d’aboutir à un relevé de conclusions signé, ou des négociations en vue d’aboutir à un accord, précisant des objectifs quantitatifs et qualitatifs en termes d’emploi ». À se demander ce que l’Observatoire des contreparties initialement annoncé par le président de la République pourrait bien observer. On comprend cependant que le dialogue social n’est qu’un des "éléments de méthode", et que le suivi des 30 à 35 milliards d’allègement de cotisations et d’impôts prévus ne renvoie qu’à de vagues "bilans d’étape" et autres "discussions".

Crédit illimité

Le propos ne devient explicite que pour insister sur le conditionnement de ces engagements, aussi évanescents soient-ils, à la confirmation des cadeaux fiscaux – en termes médéfiques, si « la cohérence de la trajectoire de baisse des prélèvements » est confirmée. Les rédacteurs du texte ont dû peiner à étouffer leurs rires. En parlant de « pacte gagnant-gagnant », comprenez qu’ils entendent bien être doublement gagnants : l’État va leur accorder un crédit qu’ils n’auront pas à rembourser.


Le patronat poursuit ses propres objectifs, qu’il ne craint d’ailleurs pas de dévoiler : le maintien du crédit d’impôt compétitivité-emploi (CICE), une refonte à son avantage du financement de la protection sociale, la « modernisation du dialogue social » en vue d’une « simplification du fonctionnement des instances représentatives du personnel »(un choc de simplification qui risque d’être plus tangible que celui du gouvernement) ou encore « une nouvelle étape dans l’amélioration du marché du travail » (traduction : le rétrécissement du Code du travail). Dans une analyse de texte mi-amusée, mi-furibonde, Gérard Filoche détaille ce qu’il faut en redouter.

 

Cela n’a pas empêché la CFTE, la CFE-CGC et la CFTC d’accepter la signature d’un accord sur la base de ce relevé de conclusions, l’assentiment de la CFDT étant annoncé comme imminent lui aussi. Le gouvernement réfléchit maintenant à la répartition des baisses de prélèvements entre les bas et les hauts salaires, non sans faire les gros yeux face à la tentation de laisser les allégements alimenter les dividendes (qui ponctionnent une part record des bénéfices). Pierre Gattaz le rassure dans Le Figaro :« La motivation du Medef, c’est avant tout la croissance et l’emploi. Les dividendes ne viendront qu’après. » Faute de contreparties, il faut le croire sur parole.

 


Source:

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Recette du Medef par Bésot 

94552238

 

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