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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 16:43

http://static.latribune.fr/article_page/149319/programme-hopital-numerique-69-millions-d-euros-pour-les-etablissements-de-sante-franciliens.png

 

 

 

Le MEDEF annonce vouloir limiter les déficits de la sécurité sociale: moindre prise en charge par l’Assurance maladie et plus grande couverture assurée par les complémentaires santé.


La Tribune du 6 juin ( http://t.co/wxRM8h0pKN )  rapporte que par la voix de Claude Tendil, président de sa commission «protection sociale», le MEDEF envisage une refonte complète du système de santé : « (…) il y a assez d’argent dans le système de santé, et, s’il était mieux utilisé, (…) on dégagerait des ressources pour financer l’innovation, la recherche, le développement des industries de santé ».


Le patronat propose une «contractualisation» par des engagements liant l’Assurance maladie, le secteur hospitalier privé et l’industrie pharmaceutique. Un exemple en serait l’instauration d’un "ticket modérateur d’ordre public" non remboursé par l’assurance maladie et les complémentaires.


Ainsi pour le MEDEF il faudrait un troisième « pilier » de la santé : des «sur-complémentaires» facultatives qui prendraient en charge ce que Sécu et complémentaires ne rembourseraient plus.


Le premier pilier (l’Assurance maladie), serait «recentré» sur les soins «essentiels», soit une économie de 10 milliards.


Le deuxième pilier (les complémentaires) ferait l’objet d’un accord national interprofessionnel (ANI).


Les « sur-complémentaires » seraient entièrement à la charge des assurés.


La Tribune conclut que «pour les salariés, un tel système se traduirait mécaniquement par une revalorisation du coût des complémentaires santé (individuelles comme de groupe)».

 

 

Source : 

 

 


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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 10:21

http://www.fsl-nancy.fr/IMG/jpg/casse_hopital_silence.jpg

 

 

http://img.over-blog.com/298x224/3/06/23/69/logo-FSC.jpgPublié le 7 juin 2014  par FSC

 

En phase avec l'appel de Nanterre du 22 mai


voir notre article  : http://www.frontsyndical-classe.org/2014/05/hopitaux-en-lutte-appel-de-nanterre-du-22-mai.html


57 hopitaux et CHU se sont donné rendez-vous à Caen le 18 juin pour protester contre la répression syndicale et au cours d'une nouvelle assemblée générale décider de la suite du mouvement.

ci- après un écho des luttes dans ce secteur que nous a fait parvenir notre camarade Jo Hernandez.

 

___________________________


LE PERSONNEL DÉFEND SES DROITS: IL EST CONDAMNE!!!!


un jugement très inquiétant pour toute action syndicale ou d’un comité. Proposition d’une action de soutien aux syndicalistes de Caen le 18  juin.


Le verdict suite au référé demandé par le directeur contre les syndicats CGT/Sud et contre "toutes personnes non identifiées" est tombé en fin d'après-midi:


Sans surprise, le directeur obtient de lourdes sanctions non seulement contre les syndicats CGT/Sud MAIS aussi contre le personnel:


-il est ordonné que les instances à venir puissent se tenir sous protection policière si une manifestation au même moment avait lieu.


-il est interdit sous peine d'amende (500 euros par jour) de se réunir ou de manifester devant les instances au moment de leur tenue. Cette amende est valable pour chaque syndicat, MAIS aussi pour chaque agent présent.


-il est interdit à chaque syndicat sous peine de la même amende d'écrire un tract appelant à une manifestation "devant l'instance ou à proximité"


Il s'agit d'une criminalisation de l'action revendicative à l'EPSM de Caen.

 

Nous étudions tous les recours possibles.


Nous savons l'émotion que va provoquer une telle annonce, nous demandons à chaque membre du personnel de garder son sang-froid dans cette situation nouvelle.


Soyez tous assurés que notre détermination est intacte. D’autres informations (non soumises à l'amende...) vous parviendront dans de brefs délais.

 

 

 

ORTHEZ

 

1 500 personnes ont manifesté pour la défense de la maternité de proximité d’Orthez

 

Samedi dernier, 1 500 patients, élus locaux et personnels soignants ont manifesté dans les rues d’Orthez (Pyrénées-Atlantiques) pour soutenir la maternité de la ville, menacée de fermeture. 4 500 personnes ont également signé une pétition en ligne réclamant le maintien de l’établissement.


De niveau I, la maternité d’Orthez réalise près de 400 accouchements par an. L’agence régionale de santé (ARS) Aquitaine étudie la possibilité de délocaliser le plateau technique à Pau, situé à 50 kilomètres. Raison invoquée : la pénurie de praticiens hospitaliers titulaires. « Depuis la fin de l’année dernière, nous avons beaucoup de mal à recruter des gynécologues-obstétriciens, avoue Sylvie Frouart, cadre sage-femme. Par ici, la démographie médicale est en berne. Un pool de remplaçants occupe pour l’instant nos deux postes à pourvoir ».

 

 

 

BELLEY 01300

 

ADRESSE DU COLLECTIF DE DÉFENSE DE L'HÔPITAL PUBLIC DE BELLEY AUX ÉLUS DU TERRITOIRE

 

 

LISIEUX

 

NON A LA FERMETURE DU CENTRE DE LA MUCOVISCIDOSE DE LISIEUX "


De toute la France soyons solidaires des jeunes patientEs et de leurs familles ainsi que du personnel qui refusent la fermeture de leur centre de ressource et de compétence de proximité, signons la pétition en ligne!

 

Lien : http://www.petitions24.net/urgence_mucoviscidose

 

 

SAINT JEAN d’ANGELY


Lien https://secure.avaaz.org/fr/petition/Agence_Regionale_de_la_Sante_PoitouCharentes_Le_Maintien_et_la_perennisation_de_la_Maternite_de_SaintJean_dAngely/?alcWVab

 

Centre Suzanne MASSON


APPEL A SOUTIEN


Cette pétition sera remise à: Ministre des Affaires sociales et de la Santé

http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/madame-marisol-touraine-ministre-des-affaires-sociales-et-de-la-sant%C3%A9-appel-a-soutien?recruiter=52101917&utm_campaign=signature_receipt&utm_medium=email&utm_source=share_petition


Madame Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires sociales et de la Santé

Pétition adressée à : Madame Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires sociales et de la Santé    

 

 

HÔTEL DIEU


L’Hôtel Dieu en pièce

 

Jeudi 29 Mai, vendredi 30 et samedi 31 Mai 2014 à 20h : toute la pièce.

 

Dimanche 1er Juin à 15h30 de larges extraits de la pièce, à l’Auditorium d’Emmaüs, 36 rue Louvel-Tessier


 

MARTINIQUE

 

Comité de Défense

des

Etablissements de Santé publics de Martinique

 

Lettre de la Martinique


Chers amis  de la Coordination  Nationale Depuis une année, vous n'avez pas eu de nos nouvelles, car la majeure partie des membres du CODES travaillent dans les structures de soins.     L'année 2013 avec la mise en route de la fusion des 3sites MCO,  a été pour nous des séries  d’attaques sur tous les fronts, nous avons eu à batailler ferme; et 2014 a commencé avec une aggravation des difficultés.


Nous avons eu à  accentuer notre résistance, et à nous mettre en riposte pour trouver avec le personnel des situations viables leur permettant de continuer à accomplir leurs missions auprès de la population.

 


 

LE SCANDALE DES DEPASSEMENTS D’HONORAIRES

Le  documentaire " Le Scandale des Dépassements d'Honoraires"...

 

 

 


 

 

 

LES LILAS

 

Communiqué de presse


Commission régionale Santé/protection sociale du PCF Ile de France

 

 


CHAUMONT


Dernier souffle du service de réanimation de Chaumont


L'Agence Régionale de santé a décidé de fermer le service de réanimation de l'hôpital de Chaumont à partir de ce mercredi 21 mai jusqu'au 30 juin minimum. Cette décision tombe au même moment que l'annonce de la la fermeture du laboratoire d'analyse de tissus et cellules cancéreuses de la ville.


http://champagne-ardenne.france3.fr/2014/05/20/dernier-souffle-du-service-de-reanimation-de-chaumont-480839.html

 

Manifestation pour sauver l’hôpital

Ce samedi matin, 500 personnes ont manifesté devant l’hôtel de ville pour "sauver l'hôpital" de la ville. Tous les élus y étaient présents, notamment la maire de la ville, Christine Guillemy(DVD)


L'objet de cette manifestation de colère est la fermeture annoncée du service réanimation, suite à une décision de l'ARS (Agence Régionale de Santé). Les manifestants redoutent à terme la disparition de l'établissement qui emploie 800 personnes.

 

http://champagne-ardenne.france3.fr/2014/05/24/chaumont-manifestation-pour-sauver-l-hopital-484015.html

 


SARLAT

15 Mai :

Plusieurs centaines de manifestants pour la défense de l’hôpital

 

100% de grévistes dans l’unité de psychiatrie de Sarlat

 

 

**************

 


Les syndicats CGT et UNSA soutenus par SUD boycottent toutes les instances locales

CENTRE BRETAGNE

 

EPHAD de LOUDEAC : débrayage pour réclamer du personnel pour assurer la qualité des soins "

 

Lien : http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/loudeac/ehpad-du-centre-bretagne-debrayage-du-personnel-des-quatre-couleurs-16-05-2014-10168984.php

 


 

VIENNE  45510


RECHERCHE  de MEDECIN


2 liens vers une émission de France-Inter et le site
 d'une mairie d'une commune de 2000 habitants , très instructif

 

Lien http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=900752
       http://www.vienne-en-val.fr/

 

 

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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 09:48

Lu sur le blog de Jacques Lacaze 

 

http://img.over-blog.com/247x239/1/77/25/21/Images-Bis/Moulinier.jpgLe Docteur Didier Moulinier dénonce depuis des décennies d'une façon conséquente l'industrie pharmaceutique, la fraction du corps médical à la botte de cette industrie, mais aussi les politiques complices et les journalistes complaisants  ... pour ne pas dire plus.

 
Il paie très cher son engagement puisque l'Ordre des médecins le poursuit depuis des années. Saluons au passage la lutte qu'il mène devant ces attaques.


Mais rappelons aussi que l'Ordre des médecins a été créé par le gouvernement de Vichy durant l'occupation allemande, gouvernement qui a tenté de mettre le corps médical français sous la dominiqtion allemande. Rappelons encore que l'Ordre a parait il été dissous à la Libération, puis recréé avec le même président que durant la guerre et les mêmes prérogatives. En particulier la loi qui donne à cet organisme le statut de service public est une loi vichiste non abrogée.


Voir le texte de ma propre plaidoirie lorsque je suis passé devant la justice d'exception qui régit le fonctionnement de l'Ordre  avec son parfum profondément autoritaire:  MEMOIRE PRESENTE DEVANT L'ORDRE REGIONAL DES MEDECINS


     Il est très important de lire l'article du Docteur Moulinier intitulé donc: REVOLTONS NOUS!


Il dénonce preuves irréfutables à l'appui l'incroyable scandale du traitement de l'hépatite C à 56 000 € pour douze semaines soit: 666 € le comprmimé. Vous avez bien lu: 56 000 € ! Mais pas de vraies preuves concernant l'inocuité et l'efficacité. 


Pour lire l'article  cliquez sur: link


Puis il faut se reporter sur le blog de Didier Moulinier aux détails du combat qu'il mène pour de défendre contre l'Ordre vichyste.

 

 


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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 07:23

http://www.lariposte.com/local/cache-vignettes/L230xH210/arton2001-3520a.jpg

 

 

Mercredi 21 mai 2014 

 

 

La ministre de la santé a annoncé mardi en inaugurant le salon « Hôpital Expo » son intention d’imposer aux hôpitaux un nouveau plan d’économies particulièrement rigoureux : au moins trois milliards d’euros d’ici à 2014. Ils s’ajouteront aux 440 millions d’économies, un « effort » qu’elle avait alors qualifié d’« historique », programmées pour 2014 par le budget de la Sécurité sociale voté en octobre dernier. Elle a justifié ce nouveau tour de vis en affirmant que « dans un contexte financièrement contraint, des économies sont possibles, elles sont même nécessaires».

 

Marisol Touraine a en particulier demandé aux hôpitaux et aux cliniques d’accélérer le recours à la chirurgie ambulatoire qui permet la sortie d’un patient le jour même de son admission. Elle s’est dite persuadée qu’une opération sur deux pourra être réalisée dans ces conditions dès 2016, ce qui permettra, a-t-elle estimé, d’économiser 1 milliard d’euros. Elle compte aussi favoriser « la mutualisation au sein d’un même territoire d’un certain nombre d’activités liées au système d’information, à la formation, aux achats ». Telles sont les grandes lignes de la «loi de santé » qu’elle compte présenter « dans moins d’un mois ».

 

Après avoir pris connaissance de ces annonces gouvernementales, Frédéric Valletoux, le président de la Fédération hospitalière de France, qui regroupe la quasi-totalité des hôpitaux et des cliniques du secteur public, s’est élevé contre cette « politique du rabot » et a affirmé qu’économiser un milliard d’euros grâce à la chirurgie ambulatoire était un objectif « illusoire ».


 

Source: 

 

 

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 10:28

9 mai 2014


Quand Marisol Touraine (ministre de la Santé) annonce dans sa stratégie nationale de santé des mesures pour lutter contre les « déserts médicaux », elle découvre une réalité ancienne : certains territoires sont moins dotés que d’autres en professionnels de santé, principalement en milieu rural et dans les banlieues populaires des grandes villes. Elle y apporte pour réponse des maisons de santé libérales et quelques centres de santé associatifs. En d’autres termes : tout sauf le service public. D’où viennent les centres de santé (associatifs, mutualistes, municipaux) ? Où vont-ils ? Qu’ont-ils à gagner et à perdre quand la gauche de droite fait mine de les redécouvrir pour soigner les pauvres ?


A la fin du XIXe siècle, alors que la médecine libérale s’oppose aux sociétés de secours mutuel quant au périmètre du futur système d’assurance sociale, la loi de 1893 sur l’assistance médicale gratuite autorise les communes à créer des dispensaires. Ces dispensaires sont des établissements publics ou privés délivrant des soins gratuits ou peu coûteux. On doit le concept de « centre de santé » à Robert-Henri Hazemann (1897-1976). Ce militant communiste, conseiller municipal d’Athis-Mons de 1925 à 1927 et directeur du bureau d’hygiène et du dispensaire de Vitry-sur-Seine, innove en associant offre de soins, prophylaxie et action sociale via la mise en place d’un service d’assistantes sociales, d’un service technique d’assistance, mais également d’un laboratoire municipal (bactériologie et chimie) et une école de plein-air.. Son expérience et surtout sa  conception du dispensaire comme outil majeur de santé publique et de redistribution sociale, lui valent d’organiser les services municipaux d’hygiène et d’assistance sociale d’Ivry-sur-Seine, puis d’être nommé, en 1936, chef de cabinet technique du ministre de la Santé sous le Front populaire.


En 2013, l’Inspection Générale des Affaires Sociales publie un rapport signalant les difficultés de financement des 1220 centres de santés encore existants. Ces structures sont gérées pour 33 % d’entre elles par des associations, pour 32 % par des mutuelles, pour 12 % par des caisses de sécurité sociale, pour 9 % par des établissements de santé , pour 7 % par des collectivités territoriales et pour 7 % par d’autres organismes à but non lucratif.


En élargissant en 2009 à n’importe quel établissement de santé, y compris lucratif, le droit de créer et de gérer un centre de santé, la loi « Hôpital patients santé et territoires », votée par la droite et non abrogée par le gouvernement socialiste, a ouvert une brèche dans laquelle se sont engouffrés les centres de soins dentaires dits « low cost ». Remplacer une dent rapportant plus que de la soigner, ces centres préfèrent poser des prothèses plutôt que de soigner des caries, et ciblent pour cela les bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle complémentaire (CMUc).


Cette stratégie garantit au centre un remboursement intégral par la Sécurité Sociale, tandis que les  personnes ainsi soignées sont a priori peu disposées à se plaindre de sur-traitement. Pour les personnels des centres de santé « canal historique », les « low cost » font figure de brebis galeuses, mais pas pour des gestionnaires parfois prêts à sacrifier la qualité des soins et la santé publique à la rentabilité du centre de santé. C’est en outre une option politiquement bienvenue pour combler les « déserts médicaux » récemment découverts par Marisol Touraine sans s’affronter au sacro-saint dogme libéral de la liberté d’installation médicale.

 

 

http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/wp-content/uploads/2014/05/sante23.jpg

 

Un bon pauvre est un pauvre solvable


Comprenant que les centres de santé bénéficient d’un regain d’intérêt des pouvoirs publics, leurs gestionnaires, regroupés au sein de la Fédération Nationale des Centres de Santé (FNCS) ont cru bon de prouver que les centres de santé soignaient les pauvres. L’enquête sur laquelle ils s’appuient, Epidaure-CDS[1] repose pourtant sur un indicateur de précarité éminemment discutable : le score Epices (Evaluation de la précarité et des inégalités de santé dans les centres d’examens de santé), développé par et pour les centres d’examens de santé (CES) de l’Assurance-Maladie. Celui-ci est basé sur sur onze critères : rencontre avec un travailleur social, assurance maladie complémentaire, vie en couple, propriété du logement, difficultés financières, pratique sportive, fréquentation de spectacles, départ en vacances dans l’année, contacts avec la famille, possibilité de trouver un hébergement ou une aide matérielle auprès de proches en cas de besoin. Selon cette évaluation, on peut donc être à la fois cadre et précaire. Alors que la surmortalité des classes populaires est amplement documentée, on est dès lors tenté de s’interroger sur l’intérêt d’un instrument de mesure refusant de prendre en compte ces indicateurs reconnus  que sont la profession, le niveau d’études et de revenus.


Or, a bien y regarder, il semble que la FNCS a fait le choix non pas de  rendre compte de la position sociale des patients et de la qualité des soins qu’ils reçoivent, mais bien de délimiter la population « précaire » qu’ils seraient censés prendre en charge.  Et peu importent ici les ambiguïtés du concept de précarité, puisqu’il est efficace pour décrocher des budgets orientés… vers la précarité. Les projets ainsi financés se réduisent souvent à faciliter l’accès aux soins des personnes reconnues « précaires », en leur ouvrant droit à une couverture sociale: dès lors que les droits à l’Assurance Maladie sont ouverts, le prestataire des soins est remboursé. Bien sûr, l’accès aux droits sociaux et aux soins constitue un progrès pour celles et ceux qui, à cause de la contraction continue du régime général de l’Assurance Maladie depuis 1967, en sont exclus.

 

Pourtant, parce que l’objectif principal de ces projets consiste avant tout à garantir le remboursement des structures qui pratiquent les soins sans avance de frais ou au tiers-payant (hôpitaux et centres de santé), il y a  toujours le risque de voir la qualité des soins passer au second plan. On assistera dès lors, au pire, à des dérives du type de celle des centres dentaires « low cost », et au mieux à la multiplication des actes au détriment de la prise en compte, au niveau du diagnostic comme du traitement, des effets de la situation sociale des personnes.


L’état des connaissances ne fait pas de doute : une situation sociale fragile (faibles revenus, travail manuel, isolement, faible niveau d’études, migration récente) rend l’évolution et le pronostic des problèmes sanitaires plus sombres. Soigner les membres des classes populaires n’est donc pas seulement complexe car l’accès aux soins leur serait limité mais aussi parce que les soins prodigués ne sont pas adaptés. Il est illusoire de croire qu’offrir le même accès aux soins conduit au même résultat. C’est le type et le système de soins qu’il faut repenser au bénéfice des usagers. Il faut savoir prendre des nouvelles par téléphone d’une femme enceinte vivant en squat et qui n’est pas venue à son rendez-vous médical de suivi de grossesse. Il faut savoir écouter un ouvrier immigré qui se plaint d’avoir mal à la tête depuis plusieurs années. Pour la première, l’ouverture de droits sociaux facilitera la pratique de l’échographie obstétricale (nécessaire), tandis que le second aura droit à un scanner cérébral (vraisemblablement superflu) mais aucun de ces soins n’améliorera leur état de santé ou leur situation sociale. La plupart des soignants qui ont choisi de travailler en centres de santé connaissent ces situations et s’efforcent de les prendre en compte dans leur pratique. A l’inverse, les projets de santé publique, centrés sur la notion de précarité, sont souvent construits autour de l’ouverture de droits à la couverture sociale et de l’accès aux soins et leur objectif se limite à rendre solvables des malades qui ne l’étaient pas. Or, ce qui pose problème et engendre des différences épidémiologiques notoires entre classes sociales, ce n’est pas seulement l’accès aux soins, c’est aussi  l’accès à des soins adaptés.

 

L’étude Epidaure, présentée comme la pointe du combat contre les inégalités sociales de santé par la FNCS, ne dit rien cependant de la qualité des soins fournis par les centres de santé. Quant aux inégalités sociales devant la mort, elles persistent : en France, un ouvrier sur quatre meurt avant 65 ans, contre seulement un cadre sur 8 ; une ouvrière sur 10, une cadre sur 16[2]. Et si ces déterminants de ces inégalités sont sociaux, le système de soins joue sans aucun doute un rôle dans leur permanence, voire leur aggravation.


http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/wp-content/uploads/2014/05/sante28.jpg

 

Et la santé publique réinventa l’opération « pétrole contre nourriture »


Pour ce qui est de réduire les inégalités sociales, la vision de la FNCS est à la mesure d’une étude, nommée PRECARITE,  qu’elle a promue en 2013 visant à tester l’effet sur le suivi de grossesse des femmes en situation précaire d’une incitation financière de 30 euros par consultation. Cette somme était supposée couvrir leurs frais de transport et de garde d’enfants. Inspiré des travaux d’Esther Duflo (économiste au Collège de France), le projet initial précise que « la somme perçue sera maximale si la consultation est réalisée dans les temps » et qu’elle diminuera proportionnellement en fonction des retards des femmes à leur consultation.

 

L’observatoire de Médecins du Monde a pourtant mis en évidence bien d’autres causes de renoncement ou de retard au recours aux soins : la méconnaissance du système de santé et des possibilités d’y accéder sans couverture maladie ou avec une simple couverture de base, la complexité des démarches, la barrière linguistique… et, pour les personnes en situation irrégulière, la peur – et non le coût !- des déplacements. Aucun des investigateurs de l’étude ne semble avoir envisagé de distribuer de façon randomisée, au lieu de la charité, un titre de séjour, dont une littérature épidémiologique considérable porte à croire qu’il améliorerait considérablement la santé des personnes. Dès lors, force est de constater que ce type de procédé entend « renforcer la performance du système de santé existant sans nécessiter de modification substantielle de sa structure ». Cette étude s’est finalement vu refuser son financement pour cause d’évaluation qualitative insuffisante, mais les incitations financières (incentives) continuent d’avoir le vent en poupe dans les recherches sur le développement et il y a fort à parier que d’autres projets de cette veine referont surface tôt ou tard. En 2010, l’équipe d’Esther Duflo n’a-t-elle pas prouvé en Inde qu’en échange d’un plat de lentilles les parents faisaient plus souvent vacciner leurs enfants.


Si l’étude PRECARITE était prévue pour se dérouler en grande partie dans des centres de santé, c’est en raison du « fort taux de précarité parmi [leurs] consultants (32 % contre 13 % en population générale) » documenté par l’étude Epidaure-CDS. On comprend alors le lien entre innovation épidémiologique (score EPICES, étude Epidaure-CDS) et cette nouvelle forme action publique (interventions incitatives). Il fait courir le risque d’une régression grave en santé publique : 1) le score EPICES délimite une population « précaire » ; 2) l’étude Epidaure-CDS prouve que cette catégorie d’usagers est sur-représentée dans les centres de santé ; 3) l’étude PRECARITE teste sur cette population des interventions qui font porter sur les malades des classes populaires la responsabilité de leur moins bonne prise en charge médicale.


La catégorie « précarité » est donc associée à des projets visant soit à expérimenter des moyens peu coûteux d’améliorer certains indicateurs de santé pour les plus pauvres (tels l’étude PRECARITE), soit à faciliter leur accès à des soins qui seront de moins bonne qualité tout en garantissant aux structures qui les soignent qu’elles n’y perdront pas d’argent (tels les centres de santé « low cost »).


Les centres de santé n’ont rien à gagner dans la course à la rentabilité. Les personnels ont tout à y perdre et les usagers méritent mieux que d’être segmentés en clientèles (« précaires », consultants des urgences…) La « plus-value » des centres de santé est sociale. Installés dans les quartiers populaires, ils sont plus accessibles et améliorent l’accès aux droits sociaux. Ils doivent encore faire la preuve qu’ils réduisent les écarts de santé entre classes sociales, mais sont outillés pour le faire. Il ne suffit pas de soigner les pauvres pour faire de la médecine sociale.


Frédéric Courage est médecin à Saint-Denis, où il a quitté un Centre Municipal de Santé (CMS) pour un projet de maison de santé, en raison de désaccords avec la direction des CMS.


Maud Gelly est médecin en CMS à Saint-Denis, elle participe à la lutte contre la direction des CMS.


[1] Afrite A. et al, « Les personnes recourant aux 21 centres de santé de l’étude Epidaure-CDS sont-elles plus précaires ? », Questions d’économie de la santé, 2011, 165

[2] Annie Mesrine, « Les inégalités de mortalité par milieu social restent fortes », INSEE-Données sociales, 1999


Source: 

http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/wp-content/uploads/2014/04/cropped-headernew.jpg

 

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17 mai 2014 6 17 /05 /mai /2014 11:32

17 Mai 2014 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs

 

Les patients qui fréquentent les hôpitaux publics, notamment ceux des classes populaires, n'ont rien à dire sur leur fonctionnement: aucune pénurie de personnel ni de moyens matériels à l'horizon, pas de file d'attente aux guichets et les rendez-vous sont donnés sur-le-champ. Bref, ça baigne dans les établissements public de santé et le plan d'austérité décrété par la ministre imposable sur l'ISF Marisol Touraine n'existe pas.


Ben oui, un riche émir saoudien (peut-être une redondance) s'en est lui aussi aperçu du 8 au 13 mai dernier, au 7e étage de l'hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine.

 

Il a privatisé neuf chambres et une salle de détente. Des informaticiens les ont cablées pour le fax, internet et le téléphone. On a sorti des réserves fauteuils et canapés. Des plombiers ont bricolé les sanitaires pour permettre à des croyants de faire leurs ablutions rituelles.


Oui, l'émir saoudien était venu avec toute sa garde rapprochée, à bord de 6 mercedes rutilantes et de bon aloi garées tranquillement sur le parking du personnel. C'est le chef de service en personne du service orthopédique qui a opéré l'auguste personne d'un état très grand ami de la France, de ses gouvernants et de ses affairistes.


Ah, j'oubliais, tout ce cortège princier avait vu imprenable sur le bois de Boulogne et l'hippodrome de Longchamp. Par contre, les patients lambda en orthopédie sont eux cantonnés au premier étage.


 

Selon que vous serez puissant ou misérable, et bien, dans la République française dite "sociale"selon sa Constitution, vous serez soigné et cajolé pareillement. Ben oui, c'est marqué partoutEgalité au fronton des édifices républicains, non?


humor66.jpg

 

 

Roger Colombier 

 

 


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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 11:59

Communiqué du Collectif des 39 du 19 avril 2014.
Police de la pensée ?

Le docteur Jean Pierre Drapier, médecin directeur du CMPP d’Orly vient de rendre publique une ingérence hautement symbolique de l’ARS d’Ile de France dans la formation continue de l’équipe qu’il dirige. Deux psychologues se voient ainsi refuser un remboursement (de 80 euros !) pour une formation  en rapport avec la psychanalyse sous prétexte que la HAS aurait déclaré « non consensuelles les approches de l’autisme fondées sur la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle ».


Nous avions à l’époque déjà pris position contre cette décision de la HAS et lancé en clôture des Assises de la psychiatrie et du médicosocial,  HYPERLINK "http://www.hospitalite-autistes.org/spip.php?article1« l’appel des 1000 » qui a recueilli 8000 signataires à ce jour  . Cet appel critiquait vivement une telle fermeture du débat dans les pratiques et réclamait une autre politique à l’égard des personnes souffrant d’autisme. Nous nous inquiétions déjà d’une mise en acte de telles recommandations dans les formations des soignants de tous métiers, et très tôt nous avons pu constater que ces recommandations se transformaient très vite en interdictions.

Nous récusons une volonté de formatage des formations et des pratiques qu’il faudrait indexer à des référentiels HAS, ce qui est en train de s’officialiser dans le Développement Professionnel Continu, et qui s’attaque à ce qui fait la richesse des métiers : la nécessaire diversité des approches théoriques, la possibilité de controverses qui par définition ne seront jamais consensuelles ! 


Nous appelons à la mobilisation contre un tel formatage où serait prescrite une pensée officielle et homogénéisée aux conséquences redoutables sur les pratiques soignantes.


Nous voulons aussi insister sur le fait que ces prises de position de la HAS s’attaquent aujourd’hui à la question complexe de l’autisme, mais promettent le même réductionnisme à l’égard de l’ensemble des pathologies qu’il s’agirait de rabattre sur un trouble neurologique, en écartant toute recherche de sens dans l’abord psychopathologique. Une telle négation de l'inconscient, l'ignorance de l'apport des processus transférentiels dans les thérapeutiques, sont une véritable insulte à la culture soignante, une entreprise révisionniste à l'œuvre contre la psychiatrie française et son histoire. La diversité des approches thérapeutiques ne peut être balayée et nous refusons que les soins soient réduits à des techniques instrumentales. 


Des conférences ont été déjà interdites, des colloques se voient refuser leur agrément, des soignants ne peuvent s’inscrire dans le cadre de la formation continue à des journées de formation, dès lors qu’elles ne s’inscrivent pas dans les orientations « stratégiques » des pôles ou des Directions des soins. Ce qui se met actuellement en place, ne touche pas que les formations se référant à la psychanalyse ou à la psychothérapie institutionnelle, mais toutes les formations qui ne rentrent pas dans le cadre des protocoles 


Cette « police de la pensée » est d’autant plus inquiétante qu’elle se couple à une réduction des moyens que l’on nous annonce chaque jour plus grave : aux dernières nouvelles 23 milliards en 3 ans sur la santé et la protection sociale !


Accepter aujourd’hui cette attaque sur une formation à Orly, c’est accepter l’instauration d’une censure et d’une autocensure généralisées pour tous les professionnels du soin psychique, et accepter également une réduction de la qualité de l’offre d’accueil et de soins. 


Nous appelons donc tous les professionnels de tous métiers, tous les collectifs de soin, mais aussi les patients et  les familles à se mobiliser contre cette décision provocatrice de l’ARS d’Ile de France, et à tenir bon sur l’aspect pluridimensionnel des approches en refusant le formatage et le réductionnisme.

 

 

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20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 19:14

C’est à un recul de plus de 70 ans auquel voudraient nous contraindre le Medef et le gouvernement.

 
Un retour à la situation d’avant les ordonnances de 1945 pour être plus précis. Au pillage des ressources de la famille, par la quasi suppression des cotisations familiales, le Président de la République ajoute le pillage des ressources de l’assurance maladie et de la retraite.

 
« Au pacte de responsabilité, doit correspondre un pacte de solidarité dont le premier pilier est l'éducation, et la formation de la jeunesse ; le second, c'est la sécurité sociale avec la priorité donnée à la santé ; et le troisième, c'est le pouvoir d'achat avec une réduction des impôts des Français et une baisse des cotisations payées par les salariés »… Ainsi s'exprimait le Président de la République lors de son intervention télévisée du lundi 31 mars 2014.

 
Non, le Président de la République n’a pas entendu les salariés qui ont manifesté le 18 mars. Non, il n’a pas entendu tous ces électeurs dépités par les renoncements de ce gouvernement par son allégeance affichée au Medef.

 
Dès le 31 mars2014, il franchit une nouvelle étape dans sa volonté de détruire notre Sécurité sociale. En s’attaquant au financement par les cotisations salariales il décide de revenir au début du 20ème siècle. A une époque où les salariés et leur famille, confrontés à la maladie, trop âgés pour travailler devaient s’en remettre à la charité. Si en 1944, le Conseil National de la Résistance décide de créer la Sécurité sociale,financée par les cotisations des salariés, c’est bien parce que le système des assurances sociales et la retraite ouvrière et paysanne étaient en échec.

 
Présenter aux salariés la réduction de leur cotisation sociale comme un moyen d’augmenter leur salaire net relève de la supercherie. En effet, ces cotisations représentent une partie du salaire, « socialisé », c'est-à-dire mis dans le pot commun de la sécurité sociale, pour permettre dans le cadre de la solidarité intergénérationnelle, à chacun de prendre sa retraite, de se soigner lui et sa famille, d’élever ses enfants. Si le gouvernement réduit cette partie « socialisée », le budget de la Sécurité sociale va en être immédiatement affecté.

 
Ces cotisations prélevées sur les salaires ne sont pas placées en bourse. Elles ne vont pas dans la poche des actionnaires. La partie consacrée à la gestion du système est infime (moins de 4% des sommes collectées). Ces cotisations sont immédiatement utilisées, pour la maladie, les prestations familiales, les pensions des retraités.

 
Ce salarié qui aura vu, provisoirement, son salaire net augmenté de 60 ou 70 euros le regrettera vite.

 
Moins d’argent dans les caisses de la sécurité sociale provoquera une nouvelle baisse des prises en charge par l’assurance maladie ou une nouvelle baisse des pensions. Dans tous les cas, si ce salarié veut se soigner ou bénéficier d’une retraite convenable il devra prendre une ou des assurances complémentaires et sur-complémentaires. Les 60 euros qu’il aura gagnés n’y suffiront pas.

 
Ce que le gouvernement aura donné d’une main aux salariés, le Medef le reprendra au centuple par le biais des compagnies d’assurance et de leurs actionnaires.

 
Il s’agit d’un vol en bande organisée. Les chefs de bande s’appellent Hollande et Gattaz.
Ne laissons pas dépouiller notre Sécurité sociale!

 

CGT UNILEVER HPC

 

DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN DE 1793


"Les secours publics sont une dette sacrée. La société doit la subsistance aux citoyens malheureux, soit en leur procurant du travail, soit en assurant les moyens d'exister à ceux qui sont hors d'état de travailler."


Déclaration des droits de l'homme

et du citoyen de l'An I,art.21.

 

CGT UNILEVER

 

http://la-feuille-de-chou.fr/wp-content/photos/1017376_10201605745841623_1325776453_n-copie-1-1.jpg

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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 20:51

Le 1er avril 2014, le Conseil d’analyse économique, organisme d’experts placés auprès du Premier Ministre et nommés par lui, a rendu ses propositions pour réduire le déficit de l’assurance-maladie (7,7 milliards d’euros en 2013). Ces trois experts veulent responsabiliser les Français qui ont tendance à multiplier les consultations, et à surconsommer des médicaments. Actuellement, les Français déboursent en moyenne 498 euros par an pour leurs soins de santé dont 9,6% sont à leur charge.


Le Conseil d’analyse économique propose l’instauration d’une franchise de l’ordre de 200 euros par an, en-dessous de laquelle la totalité des soins seraient à la charge de l’assuré. Ensuite, devrait s’ouvrir une prise en charge partielle des dépenses de santé de l’assuré soit fixe (comme en Suisse, aux Pays Bas, en Suède), soit proportionnelle à ses revenus (comme en Allemagne et en Belgique). Par exemple en Suisse, l’assuré paie la totalité des soins en-dessous de 250 euros, 10% de 250 et 572. Ce n’est qu’au-delà de 572 euros que l’assuré suisse est intégralement remboursé. En revanche, ce système a été rejeté au Danemark à cause du risque de sous-médicalisation des personnes à bas revenus.


Le secrétaire général de la Confédération des syndicats médicaux français, le docteur Pierre Lévy juge cette proposition tout à fait  «aberrante». « On parle d’améliorer l’accès aux soins et on propose de faire payer davantage les patients » déclare-t-il. Il ajoute que ce système va à l’encontre de la Sécurité sociale de 1945 dont l’un des principes fondateurs est l’universalité de la prise en charge des soins et l’égalité devant la maladie.

 


Source : 

 

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http://www.sudsantesociaux.org/IMG/arton296.jpg?1390318012

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4 avril 2014 5 04 /04 /avril /2014 20:08

4 avril 2014 sur  le Figaro

 

Cette proposition choc du Conseil d'analyse économique vise à responsabiliser les Français qui auraient tendance à multiplier les consultations et «limiter la surconsommation» de médicaments.

 

http://www.lefigaro.fr/medias/2014/04/04/PHO165c2064-bbef-11e3-969b-f8e3b9bb54f4-805x453.jpg

C'est une des propositions les plus chocs du rapport publié mardi par le Conseil d'analyse économique. Pour responsabiliser le patient et réduire le déficit de la Sécurité sociale, ses auteurs proposent de dérembourser les premières consultations chez le médecin. En moyenne, les Français déboursent de leur poche 498 euros pour leurs soins de santé chaque année (dont la majorité des frais est consacrée aux soins de ville*) et participent à hauteur de 9,6% aux dépenses de santé, le reste étant pris en charge par la Sécurité sociale et les complémentaires de santé.


Dans leur rapport, les experts recommandent de mettre en place une franchise annuelle plafonnée qui dépendrait des revenus des patients. L'objectif invoqué? Responsabiliser les Français qui auraient tendance à multiplier les consultations et «limiter la surconsommation» de médicaments. Ainsi, pour une visite chez un généraliste de secteur 1, le patient sous franchise devra payer les 23 euros de sa poche.

Un plafond à 200 euros en moyenne

Cependant, le Conseil propose de plafonner cette participation annuelle pour que les dépenses à la charge du patient ne soient pas trop importantes. «Le montant de ce plafond pourrait tourner autour des 200 euros en moyenne», indique-t-on au CAE, l'équivalent de neuf consultations à 23 euros.


Au-delà de ce plafond, un système de co-paiement pourrait alors être instauré: l'assurance maladie et le patient se partageraient la note du médecin sur une certaine fourchette de dépenses. Prenons l'exemple de la Suisse: jusqu'à 250 euros en moyenne, le patient paye la totalité des soins. Puis, entre 250 et 572 euros, le patient ne prend en charge que 10% du coût des soins. Passé les 572 euros, l'assuré est intégralement remboursé. Voir l'infographie ci-contre.

 

http://www.lefigaro.fr/assets/infographie/print/1fixe/201414_remboursement_sante_suisse.png

Protéger les plus malades

Ce système de participation permettrait de protéger les plus malades et les plus modestes. «1% des assurés paye chaque année 5000 euros de leur poche. Avec un tel système, leurs frais de santé seraient supportés par les mieux portants», assure-t-on au Conseil d'analyse économique. En toute logique, les bénéficiaires de la couverture maladie universelle ne seraient pas concernés par cette franchise.


Cette mesure serait-elle efficace? Selon une étude américaine menée sur un groupe de 7000 personnes dans les années 1970, l'augmentation de la participation financière des usagers (+25%) fait baisser la demande de soins, expliquait en 2008 Pierre-Yves Geoffard, un des auteurs du rapport. De plus, les gens qui ont consommé moins de soins n'étaient pas en moins bonne santé que les autres à l'issue de l'enquête, assurait aussi le professeur à l'école d'économie de Paris et directeur d'étude à l'EHESS. «Mais rien ne dit que cette absence d'impact en termes de santé reste vraie à long terme, parce que les consultations évitées sont aussi des consultations de prévention», déclarait-il dans une interview accordée aux Carnets de santé .


«C'est aberrant, on essaie d'améliorer l'accès aux soins et on propose de faire payer davantage les patients» Dr Pierre Levy, secrétaire général de la confédération des syndicats médicaux français (CSMF)

 

 

Cette idée risque de faire grincer des dents puisqu'elle remet en cause un des principes fondamentaux de l'Assurance-maladie, à savoir l'universalité de la prise en charge des soins, quel que soit le niveau de vie du patient. Interrogé sur ce système de franchise, le secrétaire général de la confédération des syndicats médicaux français (CSMF) juge cette proposition «totalement aberrante». «On parle d'améliorer l'accès aux soins et on propose de faire payer davantage les patients, s'agace le Dr Pierre Levy. De plus, ce système va à l'encontre d'un principe de 1945 qui dit que tous les Français sont égaux devant la maladie».


Au Syndicat des médecins libéraux (SML), on est moins catégorique. «C'est une provocation de la part des auteurs pour faire prendre conscience du coût des soins et faire réfléchir, répond son président, le Dr Roger Rua. Est-ce qu'une franchise est une bonne idée? Personnellement, je pense qu'il faut davantage faire de pédagogie».

 

Un système rejeté au Danemark

A l'étranger, plusieurs pays fonctionnent sur ce principe. Le plafond prend la forme d'un montant monétaire fixe en Suisse, aux Pays-Bas et en Suède alors qu'il est fixé en fonction du revenu en Allemagne et en Belgique. En revanche, ce système a été rejeté au Danemark à cause du risque de sous-médicalisation des personnes à bas revenus.


Les soins de ville couvrent l'activité des professionnels de santé libéraux (médecins généralistes, spécialistes, auxiliaires médicaux). S'y ajoutent la consommation de médicaments, d'actes de biologie, de biens médicaux, de frais de transport, la prescription d'indemnités journalières ainsi que les soins effectués dans les centres de santé.

 

Caroline Piquet / Figaro 

 


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