Vendredi 2 août 2013
En Bulgarie, 50ème jour consécutif de manifestation aujourd'hui à Sofia pour réclamer la démission du gouvernement, trois mois seulement après les dernières élections. Pour l’instant, le premier ministre Plamen Oresharski refuse de céder. Mais plus généralement, les milliers de manifestants issus en majorité des classes moyennes réclament davantage de morale et de transparence dans la politique, considérée par tous comme corrompue et proche de la mafia. Reportage à Sofia, Alexis Rosenz-Weig.
"Ostafka"... en bulgare ça veut dire démission. Et c'est le mot d'ordre de ces manifestations quotidiennes. Il y a eu un seul incident avec la police la semaine dernière sinon l'atmosphère est bonne enfant. De l'Europe, nombreux sont ceux comme Georgi, ingénieur informatique, qui attendent du soutien. "On n'y arrivera pas tous seuls, on a besoin que l'Europe vienne nous aider parce que jamais aucun politicien ne se lèvera contre la mafia", regrette-t-il.
La Bulgarie est le plus pauvre des pays de l'Union européenne, qu'elle a intégrée en 2007. Le problème est qu'après l'adhésion à l'Union, les réformes ont ralenti, il n'y avait plus de motivation, explique Dimitar Markov du Centre pour l'Etude de la Démocratie. Il rappelle que la nomination d'un député à la fortune douteuse à la tête des services de renseignements a été la goutte qui a fait déborder le vase pour une partie de la population déjà excédée par l'ampleur de la corruption.
A 26 ans, Iva vient tous les jours manifester après sa journée de travail dans un des grands quotidiens du pays. "On veut vivre ici, dans ce pays, c'est notre révolution. Ca m'a donné vraiment de l'espoir", dit-il.
Et même après 50 jours, les manifestants semblent déterminés à poursuivre leur action pour obtenir la démission du gouvernement et surtout pour changer des pratiques devenues courantes en 24 ans de laborieuse transition du communisme à la démocratie et l'économie de marché.
A. Rosenz-Weig, à Sofia, pour la RTBF