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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

25 juin 2014 3 25 /06 /juin /2014 10:42
D'après FR3 Paris-Normandie
Fécamp : mobilisation pour sauver la ligne ferroviaire vers Bréauté

Une centaine de personnes a manifesté samedi 14 juin en gare de Fécamp pour réclamer le maintien de la ligne SNCF vers Bréauté. Elle doit fermer à l'automne prochain.


© France 3 Haute-Normandie
© France 3 Haute-Normandie

La ligne ferroviaire entre Fécamp et Bréauté, ce sont vingt kilomètres de rail en mauvais état. Le coût estimé de la remise en état s'élèverait à 18 millions d'euros, trop cher pour Réseau Ferré de France (RFF) qui  a décidé de fermer la section dès octobre 2014.

La ligne est en sursis : un train sur deux a déjà été supprimé et remplacé par des autocars. La vitesse des trains est réduite à 40 km/h. 

 

 

Le mauvais état des voies conduit Réseau Ferré de France à fermer la ligne Bréauté-Fécamp dès octobre 2014. © France 3 Haute-Normandie
© France 3 Haute-Normandie Le mauvais état des voies conduit Réseau Ferré de France à fermer la ligne Bréauté-Fécamp dès octobre 2014.


Pour les 600 usagers quotidiens de la section, la perspective de fermeture est une catastrophe. Certains d'entre eux ont créé une association. Cette dernière a lancé une enquête en partenariat avec RFF pour mieux cerner les besoins des voyageurs. Elle est ouverte jusqu'au 20 juin. 

Les collectivités locales mobilisées


Dans les rangs des manifestants ce samedi, il y avait des voyageurs, mais aussi des élus locaux. Car ces derniers s'inquiètent de l'impact que pourrait avoir la fermeture de la ligne sur l'économie de leurs communes. 

La région, par l'intermédiaire de son président Nicolas Mayer-Rossignol, se dit prête à investir aux côtés de l'Etat, mais demande aussi à la ville de Fécamp de participer aux frais de rénovation des rails : 

De son côté, la marie de Fécamp, qui ne refuse par de participer au chantier de rénovation de la ligne, rappelle que l'entretien des voies est de la responsabilité des régions et de l'Etat. 

 

Commentaire :


Ainsi donc la majorité et l'opposition se renvoient la balle.  Les nouveaux élus locaux sont UMP.  La région est "union de la gauche" ( majorité ?) et dirigée par un socialiste.  Les socialistes et la droite sont pourtant responsables, les uns et les autres, de cette ouverture à la concurrence qui fait mourir la SNCF service public, société nationale créée en 1936 dont nous sommes tous co-propriétaires.  Droite et PS ont voulu éclater l'entreprise nationale en plusieurs établissements ( EPIC) et filiales privatisées comme Kéolis qui utilise l'argent de la SNCF pour investir au Royaume-Uni.  Ils avaient décidé auparavant, de concert, avec le conseil européen, de la politique de privatisation du rail.


Aujourd'hui, par exemple, la SNCF, par le biais de sa branche Keolis, s'occupe de se tailler une partie de plus en plus importante du réseau anglais. La conquête de « parts de marché » a commencé en 2007, essentiellement par la mise en place de « joint ventures » (entreprises co-gérées par plusieurs maisons mères), notamment dans « Govia » avec le groupe britannique « Go-Ahead ».  Keolis, filiale de la SNCF, contrôle désormais 4 500 km de réseau en Grande-Bretagne, 920 trains, 7 500 employés, pour un trafic annuel de 420 millions de passagers. Elle s'occupe en partenariat de quatre ligne de trains : le Transpennine express (reliant les villes du nord), le London Midland (entre Londres et Birmingham), le Southern et le Southeastern faisant la liaison entre Londres et le sud de l'Angleterre.  


Keolis ne compte pas s'arrêter là. Il est en concurrence avec « Virgin » et « Stagecoach » pour récupérer une des cinq lignes majeures du pays : la « East coast main line » qui mène de Londres à Edimbourg, un contrat d'un milliard d'euros par an qui commence en 2015 … pour un réseau comparable au réseau Corail inter-cités français !

 

Ainsi la SNCF a besoin d'argent pour se développer en Angleterre et pour cela elle abandonne des lignes en France!


Qui peut encore prétendre après que les caisses de la SNCF sont vides, et qu'elle manque d'argent pour entretenir le réseau, pour garantir des prix accessibles, pour maintenir des liaisons, et assurer aux salariés des conditions de travail décentes, quand une filiale de la SNCF investit des milliards à l'étranger ?


Elle investit des milliards en Angleterre et supprime des trains en France (comme les 5 corails direct Dieppe Paris supprimés le Week-end) et la ligne de Fécamp!  RFF ( Réseau ferré de France) n'a pas entretenu le réseau, l'a laissé se dégrader et prétend maintenant que les travaux coûteraient trop chers.  C'est RFF le premier responsable, avec les gouvernements successifs et la direction de la SNCF, du mauvais état des lignes ferroviaires.

 

 

( d’après le blog de l’UL-CGT de Dieppe).

 


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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 11:36

"Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre,


Vous venez l’un et l’autre de sommer les cheminots grévistes de cesser séance tenante leur grève pour, avez-vous dit, ne pas gêner les usagers, spécialement les candidats au baccalauréat.


Professeurs de philosophie, nous agissons depuis des années pour défendre, entre autres, nos conditions de travail lourdement dégradées et pour obtenir une organisation du baccalauréat qui soit digne de son statut de premier grade universitaire. Et nous avons le sentiment d’avoir en face de nous les mêmes obstacles austéritaires et les mêmes contre-réformes euro-libérales que celles que dénoncent aujourd’hui les cheminots grévistes. C’est dire que nous apprécions peu la tentative d’opposer les grévistes du transport aux personnels et aux usagers de l’Education nationale !


Si vraiment, MM. le président de la République et M. le Premier ministre, vous voulez rendre service aux candidats au baccalauréat, et spécialement à ceux qui s’apprêtent à passer l’épreuve de philosophie ce 16 juin, il y a mieux à faire que d’appeler sur un ton patronal et moralisateur à la cessation de la grève, laquelle reste que l’on sache, un droit constitutionnel imprescriptible.


Ce moyen, c’est d’écouter les cheminots grévistes et leurs organisations largement majoritaires à la S.N.C.F., car ils agissent contre la dégradation du service public, pour la sécurisation des voies, pour la réunification véritable de la S.N.C.F. dans le cadre d’un service public d’Etat unique, contre la détérioration de leurs conditions d’emploi, de salaire et de travail et contre les tendances à privatiser le service public ferroviaire.


Ce n’est donc aucunement la grève qu’il faut diaboliser en recourant aux vieux « trucs » de mobilisation anti-grévistes qu’emploie d’habitude la droite.


C’est aussi d’améliorer radicalement les conditions de préparation et de passage du baccalauréat. Par exemple, en rétablissant tous les dédoublements en philosophie (S et séries techniques) et en les instaurant en L et en ES.


C’est aussi d’écouter les revendications portées par les syndicats et par les associations de professeurs de philosophie au lieu, pour l’essentiel, de leur répondre de manière dilatoire en maintenant les dégradations qu’a causées le ministère Chatel.


Veuillez recevoir, M. le Président de la République, M. le Premier Ministre, nos salutations républicaines."

Copie aux organisations de cheminots et à l’AFP.
Premiers signataires:

Georges Gastaud (professeur de philosophie retraité, SNES – contact presse / 03 21 42 43 72), Christine Le Coënt, (Académie de Lille), Sébastien Charbonnier (L. Condorcet de Lens), Serge Pralat (Acad. de Lille), Camille-Olivier Verseau (L. Pasteur, Lille), Colette Kouadio (L. Watteau, Valenciennes, Sud), Philippe Cadiou (L. Angelier, Dunkerque), Karine Bocquet (L. Marguerite de Flandre, Gondecourt), Christian Loboutin (L. Diderot, Carvin), Jean-François Dejours (L. Condorcet, SNES), Eva Lerat (L. Faidherbe, Lille), Yves Letourneur (prof. de philo.retraité, 92), Nathalie Szabadi (L. Mousseron, Denain), Nathalie Rubel (L. Corot, Douai), Isabelle Vantilcke (L. Jean Bart, Dunkerque), Arnaud Rosset (L. Noordover, Grande-Synthe), L. Bourhis (L. Auguste Mariette, Boulogne-sur-mer). ; Eve Guerbadot (L. Guy Mollet, Arras) ; Bertrand Gibier (L. de Montreuil-sur-mer), Sabine et Thibaut de Rieux (L. St-Jacques, Hazebrouck) ; Gaëlle Dutoo (L. Cocteau, Miramas – 13), Sébastien Hoët (Académie de Lille), Samia Hammoutène (L. Queneau, Villeneuve d’Ascq), Ophélie Desmons (Sud-Education, Lille), J.-L. Verhaeghe (Académie de Lille), Nicolas Assier (L. du pays de Condé, SUD-Education), Stéphane Enjalran (Académie de Lille), Jeannie Abis (prof. honoraire, acad. Lille), Alain Lhomme, (prof. honoraire de philosophie), Françoise Duperay (L. Saint-Just), Boris Gitel (L. Gambetta, Tourcoing), Mikaël Bohuon (L. P. Cousteau, St-André-de-Cubzac, 33), Benoît Cadoux (L. du Hainaut, Valenciennes), Ysabelle Yon (L. Zola, Wattrelos), Patrice Vanhamme (L. Léonard de Vinci, Calais).

 

 


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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 21:50

le 15 juin 2014

Avis de recherche. Nous avons bien regardé et écouté les grands médias audiovisuels. Nous avons bien trouvé les innombrables reportages sur les usagers gênés, désemparés ou excédés. En revanche, nous avons cherché en vain dans ces mêmes grands médias (mais peut-être une émission nous a-t-elle échappé) des explications fréquentes, claires et détaillées, présentées à des heures de grande écoute, du contenu de la réforme et des motifs des grévistes. C’est pourquoi nous publions ci-dessous un communiqué des fédérations CGT et Sud-Rail, daté du vendredi 13 juin. Un débat sur la réforme ferroviaire ? Chiche ! (Acrimed)

Demande d’un débat télévisé sur la l’avenir de la SNCF

Mesdames, Messieurs,

Une réforme du système ferroviaire, ou plutôt de la SNCF est en cours. Le débat parlementaire sur le projet de loi est prévu à partir du 17 juin 2014.

Les cheminots sont fortement mobilisés, à l’appel des Fédérations CGT et SUD-Rail depuis 3 jours pour exiger une autre réforme.

Nos Fédérations ont des propositions claires pour une autre réforme du système ferroviaire présentées sur une plateforme revendicative unitaire CGT-UNSA-SUD-Rail.

La question de l’avenir de la SNCF du service public ferroviaire est posée.

Au regard de l’intérêt grandissant des Français sur le sujet du ferroviaire, les fédérations CGT et SUD-Rail demandent la tenue d’un débat télévisé entre nos organisations et le Secrétaire d’Etat aux Transports, M. Cuvillier.

Nous jugeons utile d’éclairer les Français sur ce qui se joue autour de ce projet de loi et notamment quant à l’avenir de la SNCF entreprise publique de service public et de la réponse aux besoins de transport tant de voyageurs que de marchandises sur l’ensemble du territoire.

Nous demandons à un ou plusieurs médias télévisuels de permettre la tenue de ce débat contradictoire qui doit permettre aux usagers de la SNCF, à la population de mesurer l’objectif réel d’une telle loi.

Nous renouvelons notre disponibilité pour engager des discussions sérieuses sur la réforme du ferroviaire.

Paris, le 13 juin 2014


http://www.acrimed.org/IMG/siteon0.gif?1332110978

__________________________________________________

 

Vidéo qui explique clairement les raisons de la grève.

 


 

 

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 17:02
Drôle d'information que celles des radios-télés-journaux, ne trouvez-vous pas ? Au lieu d'informer, ils interrogent: "comprenez-vous le mouvement de grève des cheminots"? (RTL, Le Figaro, etc.); ils sondent, puis ils commentent les sondages, etc. Mais comment les auditeurs/téléspectateurs/lecteurs et les usagers peuvent-ils y comprendre quelque chose, si ceux, qui sont là pour informer, questionnent au lieu d'informer ?

Ils pourraient, par exemple, revenir sur la série d'accidents multiples qui ont endeuillé de nombreux pays l'an dernier, dont la France (accident de Brétigny)! Ils ont pourtant tous une cause unique: les choix de gestion capitaliste des chemins de fer, qui privilégient retabilité à sécurité !

Ils pourraient parler de la deuxième semaine de grève que mènent les cheminots suédois, face à leur patron Veolia: mais vous n'en saurez rien !


Ils pourraient organiser un débat télévisé sur


Voici quelques informations que les rédaction des radios-télés-journaux connaissent, mais choisissent de ne pas faire connaître aux citoyens:

La situation de transport dégradée que nous connaissons aujourd’hui est la résultante d’une stratégie à long terme décidée conjointement par l’Etat, RFF et la SNCF et encouragée par les politiques dogmatiques, de libéralisation de l’Union Européenne.


Les responsabilités de l’Etat et des gouvernements sont multiples :

  • => Abandon de la modernisation de la ligne en 2002,
  • => Transfert des budgets à la route,
  • => Réduction drastique des investissements liés au ferroviaire,
  • => Désengagement financier et tentative de transfert des infrastructures aux collectivités locales et régionales.

Ces décisions politiques, lourdes de sens, se sont traduites par un creusement des inégalités entre les différents territoires, une accélération des dégâts causés à l’environnement, et une suite de catastrophes sanitaires, sociales et financières.

Responsabilité conjointe aussi de RFF (Réseau Ferré de France), la société chargée de l'entretien des voies ferrés). 

RFF, qui mène partout un lobbying effréné auprès des régions pour leur transférer une partie des infrastructures ferroviaires, avec comme conséquence la remise en cause de l’égalité de traitement des citoyens sur le territoire national, se trouve endetté à hauteur de 28 milliards d’euros.

Cette situation conduit RFF à augmenter de façon exponentielle les péages (triplés en 10 ans /30 % du prix du billet).

De ce point de vue, l’appel de RFF à des investisseurs privés au travers du concept anglo-saxon des Partenariats Public Privé, notamment pour les lignes TGV, mais aussi pour la régénération du réseau, est assez éloquent. On doit continuer à combattre ce concept et lui opposer d’autres modes de financements par le biais notamment d’un Pôle Public Financier.


Ainsi l’État et RFF, oubliant le mauvais exemple britannique, entrouvrent la porte aux intérêts privés et tentent ainsi d’interrompre plus de sept décennies de tradition publique de construction de chemin de fer.


De plus le projet de convention de gestion qui est en train d’être renégocié entre la SNCF et RFF n’est pas de nature à nous rassurer. En effet, dans ce dernier, les lignes à moins de dix trains par jour sont comme en 1995, à nouveau menacées. 

Responsabilités de la SNCF en tant qu’entreprise publique.

Responsabilité au niveau du Fret avec les dégâts des plans successifs FRET depuis 2003, reconnus et assumés par la direction.

  • => Désorganisation,
  • => Contraction de l’appareil de production,
  • => Suppression de plus de 10 000 cheminots,
  • => Fermeture de plus de 500 gares Fret au wagon isolé,
  • => Fermetures de triages,
  • => Anticipation de l’ouverture à la concurrence,
  • => Autant de décisions qui ont conduit à la situation catastrophique de cette activité.

Les prévisions pour 2011, avec 22 Milliards de tonnes/Km, alors que la SNCF transportait 56 Milliards de Tonnes/Km en 2000, annonce la mort prochaine de cette activité. On sonne l’hallali, avant la mise à mort !


Rappelons que l’ouverture à la concurrence du trafic fret ferroviaire, qui remonte déjà à cinq ans en France, n’a non seulement pas permis de développer l’activité, mais l’a, au contraire fragilisée, atrophiée, puisque le trafic fret ferroviaire a été divisé par deux en dix ans.


Les même recettes pourraient nous être servies concernant le transport de voyageurs, et notamment les trains express régionaux.


On mesure bien les écarts existants entre le discours emprunt de bonne volonté mis en avant par la SNCF et la réalité d’une politique du moindre coût imposée, au détriment des moyens nécessaires au développement du transport ferroviaire, dans le cadre de l’aménagement du territoire et de la préservation de l’environnement.

Cette politique de la SNCF est incompatible avec le principe d’un Service Public de qualité, répondant aux besoins des usagers et de la population.

http://img.over-blog.com/219x300/0/24/81/01/Logos/Ta_Cgt_UL_Dieppe.jpg


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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 08:13

405104 rail300

Le mouvement de grève des cheminots, massivement suivi ce 11 juin, contre la « réforme ferroviaire » suscite une vague de désinformation sur les ondes, dans nos écrans, à la une de nos journaux.

 

Nous republions ici un article originairement publié en juin 2013 sur les conséquences catastrophiques de la privatisation du rail entamée au début des années 1990 en Grande-Bretagne.

 

Eclairant pour comprendre le bien-fondé de la lutte de nos camarades cheminots, les implications ultimes de cette « réforme ferroviaire » qui vise au démantèlement de la SNCF publique.

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

« The great train robbery : les conséquences économiques et politiques de la privatisation du rail » : voilà le titre du rapport réalisé par le Centre de recherche sur le changement socio-culturel de Manchester, commandité par le Congrès des syndicats britanniques (TUC).

 

Le rapport a fait la une de la presse britannique. Il est dans notre intérêt en France, au moment où le gouvernement socialiste prépare une « réforme ferroviaire » qui irait dans le sens de la mise en concurrence, d'apprendre les leçons de la privatisation britannique.

 

Tout d'abord, rappelons que la privatisation du rail avait été préparé dans les années 1980, sous Thatcher, avec l'éclatement de l'unicité du British Rail en entités autonomes par secteurs géographiques (Network SouthEast) ou secteur d'activité (fret).

 

En application de la directive européenne 91/440, la Grande-Bretagne divise en 1993 gestion du réseau confiée à RailTrack, et exploitants mis en concurrence, à l'origine une vingtaine d'entités publiques sectorisées.

 

En 1996, avant les élections législatives, le Parti conservateur privatise l'ensemble des opérateurs, gestionnaires du réseau, fret comme exploitants voyageurs.

 

Reniant ses promesses, le gouvernement de Tony Blair va achever la privatisation de ce qu'il restait à vendre … avant de re-nationaliser le gestionnaire du réseau car c'est un poste structurellement déficitaire et donc non-rentable. Il faut bien socialiser les pertes !

 

Vingt ans après, le bilan de la libéralisation-privatisation du rail est édifiant, un véritable « pillage » des usagers et des fonds publics, siphonnés par une poignée de monopoles privés. Reprenons l'argumentaire des privatiseurs, point par point :

 

 

  1. Les tarifs les plus élevés au monde : l'argument de la « baisse des tarifs » ne tient pas en Grande-Bretagne. Les tarifs du rail sont désormais, en moyenne, deux fois plus élevés qu'en France, dans le secteur nationalisé. Depuis 1996, l'augmentation des tarifs du train a été trois fois supérieure à celle de l'augmentation moyenne des salaires. La Grande-Bretagne dispose des tarifs les plus élevés du monde : une conséquence de la privatisation ;

 

  1. Des trains qui arrivent de moins en moins à l'heure : les trains qui n'arrivent pas à l'heure, c'est aussi cela l'efficacité du privé. Un train sur six circule avec plus de 10 minutes en Grande-Bretagne (15%), contre un train sur dix en France (10%). La faute est rejetée sur « Network Rail », le gestionnaire du réseau, condamné ainsi à une amende de 90 millions d'euros la semaine dernière ;

     

  2. Un matériel roulant de plus en plus vieux : la modernisation conséquence de la privatisation, rien n'est plus faux. Depuis la privatisation, l'âge moyen du matériel roulant a augmenté, il était de 16 ans en 1996, il est de 18 ans aujourd'hui. L'investissement dans le renouvellement du matériel roulant a chuté de moitié entre 1993 et 2013 ;

     

  3. Un système excessivement coûteux : comme pour la Santé ou l'Education, contrairement aux idées reçues, le rail public coûte excessivement moins cher que le rail privé. Déjà le rapport McNulty publié en 2011 rappelait que les coûts du système fragmenté britannique étaient 40% supérieurs à ceux du système nationalisé français ;

     

  4. L'ouverture à la concurrence … c'est la domination des monopoles étrangers !: dans un secteur où un seul réseau existe, la « libre concurrence » est encore plus qu'ailleurs un leurre. De fait, le système privatisé britannique a conduit rapidement à l'émergence de monopoles nationaux, comme le britannique FirstGroup qui contrôle 7 des 23 « opérateurs privés » et surtout à la main basse des grands monopoles européens : l'Allemand Deutsche Bahn, l'Hollandais NS et enfin la SNCF (via Keolis) ont pris possession de 11 des 23 opérateurs du chemin de fer britannique. Quatre entreprises contrôlent donc 80% du rail britannique !

     

  5. Des investissements publics et une dette publique ! : la privatisation n'a pas conduit à la baisse des investissements publics mais au contraire à leur augmentation : 6 milliards d'euros de subventions par an pour financer les projets d'infrastructures, c'est deux fois plus qu'avant la privatisation. Ces projets d'infrastructures plombent les comptes du « Network Rail », sciemment re-nationalisée en 2001 : le gestionnaire public accumule désormais une dette de 40 milliards d'euros ;

     

  6. Mais des profits privés !: Si les pertes sont socialisées, les profits, eux, sont bien privatisés : en 2012, la seule Deutsche Bahn a réalisé 1 milliard d'euros de profit sur le réseau anglais. Les opérateurs privés bénéficient des investissements publics dans le réseau puisque 90% des profits sont ensuite directement reversés aux actionnaires. En outre, le gestionnaire public du réseau, malgré son endettement, continue à pratiquer des tarifs préférentiels pour l'usage du réseau : les droits de péage ont baissé de moitié depuis dix ans ;

 

La libéralisation puis la privatisation du rail, suivant les directives européennes mais en fonction d'un choix délibéré du grand capital britannique : un désastre patent pour les usagers, les contribuables et les travailleurs mais une opportunité pour les monopoles.

 

Un désastre qui a coûté la vie à plusieurs centaines d'usagers et de travailleurs britanniques, il suffit de se rappeler de la catastrophe de Landgrove-Broke qui a coûté la vie à 31 usagers et blessé 500 autres : les opérateurs privés ne voulaient pas à l'époque investir dans des dispositifs de sécurité.

 

Le désastre est tel que certaines fractions du capital britannique commencent désormais à reconsidérer l' (in-)efficacité d'un système ferroviaire privatisé : le Parti travailliste se déchire désormais sur la re-nationalisation potentielle du rail.

 

Dans le même temps, les syndicats du rail défendent ardemment la nationalisation du rail. Certains liés aux calculs d'une fraction du camp travailliste. D'autres, comme le syndicat de classe RMT, dans une perspective véritable de refondation d'un service public national.

 

Pour nous français, ces débats nous ramènent un siècle en arrière, avant la nationalisation de la SNCF : la défense du monopole public est plus que jamais une nécessité !

 


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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 10:46
Vive la nouvelle bataille du Rail

Réforme ferroviaire le PRCF soutient les cheminots en grève reconductible à partir du mardi 10 juin

Le PRCF soutient les cheminots en grève reconductible à partir du mardi 10 juin. Et Comme en 1995, il sera aux côtés des cheminotes et cheminots qui luttent avec leurs organisations syndicales.


Les organisations syndicales CGT-Cheminots et SUD-Rail qui ont lancé pour mardi un appel à la grève de 24h reconductible à partir du 10 juin dans la soirée, quelques jours avant le début de l’examen à l’Assemblée nationale du projet de réforme ferroviaire qu’ils contestent.


sncf 4 paquet ferroviaire commission européenne

Les organisations syndicales dénoncent le fait qu’avec un quatrième texte sur « l’espace ferroviaire unique européen » – (ensemble de directives européennes dit quatrième paquet ferroviaire) la Commission de Bruxelles veut hâter la mise en place de la concurrence, sans entraves, sur tous les réseaux de transports publics du continent. En effet, la volonté de dérèglementation et de privatisation l’Union européenne est sans limite quand il s’agit de casser les monopoles d’Etat – en clair les services publics bien commun de la Nation –pour leur substituer les chasseurs de profits des monopoles capitalistes privés sur tous les marchés des biens et services du continent.


L’objectif de l’UE. est en effet de jeter bas des monopoles publics avant de les rendre illégaux et de les livrer aux appétits du grand capital privé : tant pis pour le service rendu au public, tant pis pour les statuts des cheminots, tant pis pour le produire en France, tant pis pour l’héritage du front populaire et du CNR., tant pis pour les énormes gâchis qu’occasionne le redécoupage aberrant de la SNCF., comme on vient de le voir avec la vente à la découpe d’Alstom.

Le 22 mai dans la censure des médias, 20 000 cheminots manifestaient à Paris

Déjà, le 22 mai, les organisations syndicales avaient réuni des milliers de cheminots à Paris  qui ont réclamé une « autre réforme ferroviaire », à défaut d’exiger le retrait pur et simple de la contre-réforme, ainsi que l’abrogation de contre-réforme désastreuse dite R.F.F. qui a découplé le rail de l’exploitation des lignes avec à la clé, d’énormes gaspillages et un service très dégradés pour les usagers devenus « clients » La CFDT syndicat de collaboration de classe, a pris ses distances avec l’action engagée, estimant qu’il valait mieux négocier des aménagements à la réforme, plutôt que jouer le rapport de force.


Le projet de loi sera discuté en première lecture à l’Assemblée les 17, 18 et 19 juin. Destiné à stabiliser la dette du secteur ferroviaire et à le préparer à l’ouverture totale à la concurrence, le projet de loi prévoit de réorganiser les forces de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau. Mais pour les syndicats, le projet ne règle en rien le problème de l’endettement et laisse subsister la division des deux entreprises, séparés en 1997, alors que le « communistes » Gayssot, officiait dans le gouvernement social-maastrichtien Jospin.

La réforme ferroviaire est le résultat direct de l’application des directives européennes : pour défendre nos services publics, sortir de l’UE

réforme ferroviaire paquet UE SNCFPour le PRCF une libéralisation totale du secteur se fera forcément aux dépens des droits, du pouvoir d’achat et de la sécurité des usagers et des agents comme on la vue partout où le rail est privatisé. Par ailleurs, la nouvelle organisation va générer de nouveaux conflit d’intérêts entre les différents acteurs , la séparation entre la gestion de l’infrastructure et l’exploitation des trains va accroitre les risques d’accidents, le poids de la dette va continuer d’étouffer l’entreprise publique et ne permettra donc pas de répondre aux attentes des usagers.


D’autres parts, la Commission européenne envisage aussi de revoir le règlement O.S.P. (obligations de service public) auquel est soumise la RATP depuis le 3 décembre 2009. L’OSP garantit jusqu’à présent le statut d’ÉPIC et le caractère 100 % public de la RATP Les travailleurs du ferroviaire ont donc tout intérêt à s’épauler dans les durs conflits du travail qui s’annoncent.


Les travailleurs ont raison de lutter pour faire reculer le pouvoir au service du grand capital. Surtout que l’ambition politique du trium vira Hollande/Pepy/Europe est dans le cadre de la réunification de scinder l’entreprise en trois suite à ce quatrième paquet ferroviaire ! ensuite, les conséquences de cette directive européenne largement amender par le groupe socialiste à l’assemblée européenne pour servir le système capitaliste aura des conséquences désastreuses sur la sécurité ferroviaire (ex: Bretigny/o) le pouvoir d’achat des usagers principalement au travers des impôts et coût des voyages, l’emplois au statut et le dysfonctionnement dans son ensemble a l’exemple de la commande des dernières rames TER ou nombreux quais, tunnels et autres normes seront à revoir.


Mais cette lutte doit être accompagnée d’un refus catégorique de la « construction » euro-atlantique, le retrait unilatéral par la voie progressiste de la France de l’Union européenne dictatoriale et de la zone euro-mark. Ce retrait de l’U.E doit s’effectuer sur la base des principes du Conseil National de la résistance, dont tous les progressistes devraient s’employer ensemble à réactualiser le programme.


Il y a urgence à sortir de cette prison des peuples qu’est l’UE, néolibérale pilotée par l’axe Washington-Berlin avec l’aide des nouveaux collabos du CAC 40, appuyés par certains syndicats et partis qui préfèrent ménager ces courroies de transmission de l’UE. que sont le PS, le Parti de la gauche Européenne (PGE) et la Confédération Européenne des Syndicats (CES), plutôt que de défendre les acquis sociaux des cheminots et des citoyens.


Il faut s’attendre à une énorme campagne médiatique de la grande presse capitaliste contre la grève légitime des cheminots qui, dans ce conflit, porterons l’intérêt de la nation et du monde du travail. Le P.R.C.F. appelle en conséquence les militants communistes regroupés dans le processus des Assises du communisme, les syndicalistes de classe, les patriotes républicains opposés à l’U.E., les cheminots du reste de l’Europe, à manifester de toutes les façons possibles leur solidarité avec les cheminots français en lutte dans cette nouvelle bataille du rail !


Georges Gastaud, secrétaire national du P.R.C.F., Jo Hernandez, secrétaire de la commission luttes du P.R.C.F., Jacky Omer et Jean-Claude Facquez, cheminots communistes.

 

http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2013/05/Banniere-IC2.gif

 


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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 10:22

 |  PAR VICTORAYOLI

 

http://static.mediapart.fr/files/imagecache/475_pixels/media_119325/barrage.jpg

 

Pendant qu’on nous enfume avec quelques ségolènitudes, son ancien jules et ses comparses bradent les bijoux de famille de la France. Vous avez aimé le bradage des autoroutes, vous allez adorer le bradage des barrages hydroélectriques !

 

Car c’est de cela dont il s’agit. Le gouvernement Hollande-Valls prépare en loucedé la vente au privé des barrages hydroélectriques. Valls l’a promis à la Commission européenne toujours avide de privatisations. L’aveu est dissimulé dans le « programme national de réforme » que le gouvernement a envoyé le mercredi 7 mai à la Commission européenne. (Delphine Batho, ministre "remerciée", a dénoncé ces manoeuvres dans une tribune du journel "Les echos" de même que J.L.Mélenchon dans son blog.)

 

Oh ! il faut chercher, ce n’est pas explicite, mais c’est clairement dit. A la page 16 il est écrit : « Enfin, un renouvellement par mise en concurrence des concessions d’exploitation des installations hydroélectriques sera privilégié. A la page 48 : « S’agissant de l’exploitation des installations hydroélectriques, le renouvellement des concessions par mise en concurrence sera privilégié. Le périmètre des lots de barrages et le calendrier et les modalités selon lesquels ces lots seront concédés, notamment les modalités de participation des personnes publiques aux entités concessionnaires, sont à l’étude. » Et à la page 95« Renouvellement après mise en concurrence des concessions hydroélectriques. -  En cours -  Renouvellement progressif par mise en concurrence des concessions d'installations hydroélectriques. »

 

Eh ! Les ceusses d’entre nous qui habitent en aval de ces barrages, tenez-vous aux branches, priez si vous êtes croyants ou déménagez ! Parce que vous croyez que les fonds privés veulent produire de l’électricité propre ou des flots d’argent avec ces barrages ? Vous faites confiance au privé pour entretenir et investir dans l’équipement des barrages ? Comme d’hab, l’intérêt général est sacrifié pour faire des pipes aux idéologues de l’Europe ultralibérale. Et cela avant même des élections européennes qui peuvent changer la donne. Non mais à quoi vous jouez, camarades Hollande et Valls ?

 

L’argument de la pression de la commission européenne, c’est de la bola : L'Allemagne n'a pas hésité, elle, à prendre des mesures fortes en la matière et à les faire accepter à Bruxelles, pourquoi la France n'essaie-t-elle même pas ? Nous avons pourtant là, à portée de main, une énergie made in France(Oh ! Montebourg ! On ne t’entend pas !) qui pourrait être mobilisée pour soutenir vraiment les industries exposées à la concurrence internationale.

 

L'hydroélectricité, c'est une grande histoire française, celle de la « houille blanche » et de l'industrialisation des vallées de montagne. Des ouvrages pharaoniques qui redonnaient de la fierté et de la confiance en leur pays à tous ces Français qui sortaient de cinq années de malheur, de destruction et de honte. Ceux qui on des cheveux blancs et un peu de bide se souviennent de la fierté nationale des mises en eaux des barrages  de Génissiat, de Donzère, de Serre-Ponçon, de Tigne, de Bort-les-Orgues, de Naussac, etc. Actuellement, ces ouvrages sont parmi les piliers de la politique énergétique de la France. Les ouvrages hydroélectriques représentent 20 % de la puissance installée du mix électrique, ce qui est considérable. C'est 12 % de l'électricité des Français et 20 % de la production nationale d'énergie renouvelable ! C'est aussi 66 % de la capacité de pointe, c'est-à-dire un moyen de production flexible, disponible presque instantanément pour faire face à l'évolution structurelle de la consommation électrique. Et c’est tout cela que Hollande et ses nuisibles veulent brader au privé !

 

Il y a longtemps que les gros consortiums privés louchent avec gourmandise l’ouverture à la concurrence des concessions hydroélectriques françaises. Il y a longtemps que leurs lobbies dépensent des montagnes de pognon pour arriver à leurs fins : mettre leurs sales pattes sur ce savoureux gâteau national. Parce qu’elles savent que les barrages - grâce aux investissements accomplis par des générations de bâtisseurs et avec l’argent des contribuables – sont très rentables : l’excédent brut des concessions est de 2,5 milliards par an. Ce qu'on appelle la « rente hydroélectrique » est d'au moins 1,25 milliard d'euros par an. En voilà de la belle et bonne thune à se mettre dans les fouilles !

 

Et ce n'est pas tout. L'électricité produite par les barrages est de loin la moins chère. De 20 à 30 euros le mégawatheure, soit nettement plus compétitive que le prix de l'électricité nucléaire historique. Cet avantage profite aujourd'hui à tous les consommateurs d'électricité puisqu'il intervient dans le calcul des coûts de production d'EDF. Mais la mise en concurrence des barrages se traduira obligatoirement par une hausse du prix de l’électricité pour nous, les consommateurs finaux ! Oh ! Ci-devant camarade François, tu crois que c’est pour ça qu’on t’a élu ?

 

Pourtant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale a refusé la mise en concurrence à l’unanimité parce que contraire aux intérêts fondamentaux de la nation. Mais cause à mon cul… Pour faire plaisir à Barroso et obtenir quelques accommodements sur les déficits, on brade… Par-dessus les citoyens, par-dessus leurs représentants élus. François, Sarko, mêmes méthodes. Ségo, elle, propose de mettre en place des Sociétés d’économies mixtes (SEM) pour que l’Etat garde la main. Les SEM, ancêtres f(u)ameuses des Partenariats public privé c’est : responsabilité et pertes pour le public, bénéfices pour le privé…

 

Citoyens, allons-nous sans broncher livrer aux marchés et à la dictature du profit à court terme une part essentielle de notre souveraineté énergétique ?


 

http://blogs.mediapart.fr/blog/victorayoli/150514/aux-fous-francois-et-ses-complices-veulent-vendre-nos-barrages-au-prive

 


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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 07:54

Par Jean-Baptiste Chastand / Le Monde 


http://s2.lemde.fr/image/2014/05/14/534x0/4416462_7_be5f_les-locaux-du-22-rue-d-alleray-a-paris_8624d716d36607d7ce1e1735e8acd28d.jpg

Le panneau « A louer » n'a même pas été décroché de la façade anonyme, où ne figure aucun logo.

Au 22, rue d'Alleray, au coeur du 15e arrondissement à Paris, ils sont pourtant des dizaines de chômeurs à se presser tous les jours dans l'espoir d'un « contrat temps plein à durée indéterminée », comme le leur promet le mail reçu sur leur adresse personnelle. Derrière la porte, les attendent des pratiques à la limite de la légalité.

 

Depuis plus d'un an, la Compagnie commerciale Saint-Honoré recrutement Limited (CCSH) n'hésite pas à démarcher par mail et parfois par téléphone des milliers de chômeurs pour les convoquer à d'étranges rendez-vous, parfois le jour même. « Suite à votre profil de candidat en recherche d'emploi publié sur Internet, nous vous proposons de rencontrer une société de gestion de patrimoine sur un poste de chargé de clientèle », leur écrit un mystérieux correspondant. La société est officiellement basée en Irlande, mais ses dirigeants sont domiciliés à Amiens.

 

 

 D'ÉTONNANTES CONVOCATIONS

 

« C'est toujours les mêmes mails avec les mêmes noms qui reviennent, ils tournent avec trois ou quatre adresses », témoigne Samantha Garnier, la première chômeuse à avoir fait état de ces pratiques sur son blog, en mars 2013. Depuis, chaque nouvelle campagne de mails fait brutalement tripler l'audience de son blog, des centaines de chômeurs s'interrogeant sur ces étonnantes convocations. La plupart d'entre eux supposent une arnaque et suppriment immédiatement ce spam. « Mais certains sont tellement désespérés qu'ils sont prêts à gober n'importe quoi et se rendent à ces rendez-vous », explique-t-elle.


En un an, les convocations ont été faites à au moins cinq adresses différentes enIle-de-France, et une autre fois à Roubaix (Nord). Dans les mails, le cabinet évoque les noms de différents courtiers en assurances, tout en restant très flou sur la réalité du poste. « Nous donnons des opportunités à des chômeurs et on nous accuse de recrutements frauduleux. Les blogs qui nous attaquent sont animés par des gens qui n'ont rien à faire, cela ne nous empêche pas decontinuer à travailler et eux d'être au chômage », rétorque Pascal Evrard, le dirigeant de CCSH, qui proclame sur son site, au graphisme minimal, que « le pire serait de ne rien faire ».


Depuis avril, il assure recruter pour F2F, un petit courtier installé à Roubaix, mais qui se présente sur son site, bourré de fautes d'orthographe, comme « un groupe financier international important ». Robert Coutiaux et Doriane Smeda, les deux dirigeants de cette société, ont également fondé une entreprise au même nom auLuxembourg.


Sur le site de F2F, les noms, les adresses mail, les numéros de téléphone d'au moins 80 000 chômeurs sont en libre accès. Contactés, plusieurs d'entre eux assurent que seul Pôle emploi disposait de ces informations. Alertée par Le Monde de l'existence de ce fichier, la direction de Pôle emploi assure qu'aprèsavoir croisé « un nombre significatif » de ces coordonnées, « entre 20 % et 25 % ne sont pas inscrits chez nous ». « Nous n'avons pas repéré d'intrusion sur notre site », se défend l'organisme, qui assure par ailleurs avoir alerté la police des pratiques de F2F et de la Compagnie commerciale Saint-Honoré après des alertes de ses conseillers en Ile-de-France« Nous nous sommes procuré ces coordonnées par des bases de CV et de sites d'annonces d'emploi. J'ai les factures », répond M. Evrard, le patron de Saint-Honoré, en refusant toutefois de les produire.


 UNE FORMATION NON RÉMUNÉRÉE D'UN MOIS


Tous les internautes qui se sont rendus à ce rendez-vous font état du même scénario, dont Le Monde a pu être témoin en se faisant passer pour un chômeur. Au cours d'un bref entretien dans des locaux équipés du minimum – les ordinateurs ne sont pas branchés et aucun logo de F2F ou Saint-Honoré n'apparaît sur la vitrine –, un recruteur propose aux chômeurs de se lancer dans une formation non rémunérée d'un mois pour devenir mandataire en assurance-vie.


Ce recruteur se prévaut du soutien d'Optimum-Vie, un gros assureur canadien ayant une antenne à Paris. « F2F est un simple courtier qui représente moins d'un pour cent de notre chiffre d'affaires », assure Benoît Lapointe, son directeur général adjoint à Paris, en assurant découvrir ces étranges méthodes. Les entretiens ont pourtant aussi eu lieu au sein même des locaux d'Optimum. « Nous avions une entente temporaire avec Saint-Honoré pour qu'il nous trouve des mandataires. Mais cela n'a duré que trois ou quatre mois », justifie M. Lapointe.


Lors des entretiens, plus question de CDI : les recruteurs assurent aux chômeurs qu'ils pourront, à l'issue de leur formation, vendre eux-mêmes ces assurances-vie sous le statut d'auto-entrepreneur, rémunérés à la commission. « Ils parlent de 25 % du montant des contrats, en promettant des rémunérations de 3 000 euros par mois », témoigne une chômeuse, qui a pressenti une arnaque, mais a tout de même laissé, comme des dizaines d'autres, son CV et signé une convocation.


 UNE CONVENTION DE STAGE


Lors de la visite du Monde, le formateur a fait signer à une dizaine de chômeurs une convention de stage en leur précisant bien d'éviter de signaler cette formation à Pôle emploi. Aucune copie de la convention ne leur a été remise, mais les pièces d'identité sont systématiquement photocopiées.


Les chômeurs qui acceptent ce marché suivent ensuite une formation théorique de deux semaines, selon plusieurs personnes passées par l'entreprise. « On nous a appris à caser des assurances-vie pour la société Optimum-Vie », explique l'un d'entre eux. Au bout des deux semaines, les chômeurs doivent appeler à la chaîne des clients potentiels. « Ce n'est pas tout à fait honnête, car on leur dit qu'il va yavoir une modification de la fiscalité sur l'épargne. Ce n'est pas vrai, le seul but est d'avoir des rendez-vous », témoigne ce chômeur. Seuls quelques « coachs » de la société sont autorisés à signer les contrats et à en percevoir les rémunérations, selon plusieurs témoins. 


« Sur la vingtaine de prospecteurs que nous étions, aucun n'a perçu de rémunération, même au bout de trois mois », assure l'un d'entre eux. Les recruteurs promettent que les formations déboucheront sur des habilitations de « mandataire d'assurance de niveau 2 », délivrées par une association officielle, l'Orias, qui répertorie tous les « intermédiaires en banque, assurance et finance ». Seul ce sésame permet de vendre des assurances en son nom et de percevoirles commissions. Selon les informations du Monde, des dossiers ont bien été déposés, mais aucune demande d'habilitation n'a encore été acceptée par l'Orias.

 

La société récuse toutes les critiques et accusations. « Tout ça est faux, entre 50 et 100 personnes ont été habilitées grâce à nous. Nous offrons ces formations gratuitement alors qu'elles coûtent normalement entre 3 000 et 6 000 euros », assure M. Evrard. Le dirigeant de F2F, Robert Coutiaux, reconnaît, de son côté, qu'on lui « a fait part de remarques de chômeurs sur Internet, qu'[il] ne consulte jamais ». Au 22, rue d'Alleray, les chômeurs qui se présentent, même sans rendez-vous, sont toujours reçus : la prochaine « formation » débute le 2 juin, leur assure-t-on.

 


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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 08:20

http://corse.france3.fr/sites/regions_france3/files/styles/top_big/public/assets/images/2014/01/05/sncm_mort_programmee.jpg?itok=izSljENaFTViaStella 04/01/14 - Sur le port de Bastia, une banderole annonce la "mort programmée" de la compagnie maritime SNCM

 

 

 

Lundi 12 mai, le président de la société maritime SNCM, n’a pas été reconduit dans ses fonctions par le conseil de surveillance suite au vote contre des six actionnaires de Transdev  (co-entreprise de Véolia et CDC) et des trois abstentions des représentants de l’Etat. Le président démis «s’est dit inquiet sur l’avenir de la SNCM»,


Ce vote laisse les mains libres à Véolia qui ne veut plus financer la société suite à la décision de la commission européenne de faire payer 440 millions d’euros d’amendes à l’entreprise pour avoir bénéficié d’aides de l’Etat incompatibles avec le principe de la "concurrence libre et non faussée".


En réaction à ce vote, les déclarations fusent: la sénatrice socialiste de Marseille Samia Ghali dénonce une décision qui «précipite un dépôt de bilan», «cet acte signe la disparition de la SNCM» a renchéri l’adjoint UMP des finances de la ville de Marseille.


Du côté des syndicats, «c’est une trahison…l’Etat se déjuge au profit d’actionnaires qui veulent envoyer la SNCM et ses salariés au tribunal de commerce» déclare la CGC. Pour la CGT, «c’est un choix politique et économique du gouvernement pour faire place libre à Corsica Ferries», le concurrent de la SNCM.


La saisine du tribunal de commerce, solution voulue par Véolia, aboutirait à réduire l’entreprise à 500 salariés et quatre bateaux contre 2600 employés et huit navires aujourd’hui.


Les 2600 salariés avec leurs organisations syndicales n’ont cessé d’exiger que l’Etat soutienne la SNCM et que soit dénoncé le diktat de l’Union européenne qui après avoir soutenu la privatisation en 2006 voudrait en finir avec le service public et le pavillon français de 1er registre.

 

 

 

 

 

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 07:56

14 Mai 2014 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs

 

On disait de François II qu'il n'était qu'un capitaine de pédalo, ce fut une profonde erreur. Depuis son palais-amiral de l'Elysée, il gère loyalement les affaires du capitalisme urbi et orbi. Et voilà qu'il vient de torpiller la SNCM, compagnie française sous droit du travail français, pour le plus grand profit de  Corsica Ferries, elle italo-suisse avec un droit social à 20 000 lieues sous la mer. Oui, la Suisse puissance maritime et l'Italie de Costa Croisières. Mais vive la concurrence libre et non faussée au service du capitalisme en Europe!


L'actionnaire principal de la SNCM est la société mixte privée (Véolia)-publique(Caisse des dépôts et consignation). Or celui-ci veut se désengager de la SNCM. Oui, les affairistes n'ont pas de patrie. Il se trouve que le boss de Véolia sur les flots est un ancien de l'ENA. Un pote de Jean-Pierre Jouyet, lui ex-ministre de Sarkozy mais copain à vie depuis l'ENA de François Hollande. Le dit Jouyet était le boss de la Caisse des dépôts et consignations, jusqu'à ce que François II l'adoube dernièrement secrétaire général de son palais.


Et donc, il y a eu un conseil d'administration de la SNCM. Le patron a été débarqué par 6 voix pour, 4 contre et 3 abstentions. Les contre: Véolia et Caisse des dépôts et consignations. Les abstentions: les 3 représentants de l'Etat (25% des actions). Celui qu'on a débarqué (on, n'est pas un con loin de là), voulait un avenir plus prospère entre la Corse et le continent, sous pavillon français.

 

Les syndicats de la SNCM ne vont pas en rester-là. Et la CGT des chantiers navals de Saint-Nazaire non plus: 4 navires pour la SNCM devaient se construire chez eux.

 

Mon voisin me demande ou sont passés Cocorico-Montebourg et la madone du Poitou en charge des transports et de la mer.


A mon avis, ils voguent sur Corsica Ferries, là où la croisière s'amuse pour les hors-sol, les rupins et le patronat.


http://occupyvousdefrance.files.wordpress.com/2012/10/xav_dessins_de_presse_ps_naufrage.jpg?w=584

 

Roger  Colombier 

 


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