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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 22:20

-cid_A4E3BD03E90F4B63B2EEF9AA6E3112BA-computer-copie-4.jpgL’Association Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR a organisé les 13/14/15 et 16 septembre au Centre Universitaire Méditerranéen (C.U.M. ) à Nice, un colloque sur la défense de la langue française à l’occasion des jeux internationaux de la francophonie. Cette manifestation exceptionnelle s’est inscrite dans les manifestations périphériques aux jeux.

De nombreux conférenciers de renommée internationale ont exposé leur point de vue sur le constat et les conséquences du « tout anglais » dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Cette manifestation a traité les thèmes suivants :

 

l’appauvrissement du français dans la vie quotidienne.

L’hégémonie de l’anglais sur le français.

Les enjeux économiques du tout anglais.

 Les relations internationales (suprématie de l’anglais).

 

Les différentes conférences ont été filmées par Thierry Leroy de Télé Sud Est.  Certaines sont disponibles et nous vous proposons de les visionner.

 

 

Intervention de Bernard Salengro.


Bernard Salengro est médecin du travail dans le secteur du bâtiment à Nice. Il est responsable syndical au niveau national du syndicat de l’encadrement CFE/CGC. C’est la première organisation syndicale dans les entreprises du CAC 40. Ce syndicat a créé avec la CFTC « Le Collectif intersyndical du droit de travailler en français en France ».

 

Deux personnes pressenties pour une conférence dans ce créneau ont eu un problème pour venir à Nice. Ce sont: Jean-Loup Cuisiniez pour la CFTC, une intervention de sa part lors d’une autre manifestation a été lue à l’assistance par Philippe Loubière. Le texte de cette intervention est disponible. Il y avait aussi Régis Ravat, pour la CGT, président de l’AFRAV.

 

Son intervention s’inscrit dans la deuxième partie du colloque à la rubrique : revendications syndicales. Lors de cette intervention deux vidéos exposant clairement le problème, ont  été projetées, elles seront jointes également à cet envoi. Le titre de la conférence :  L’hégémonie de l’anglais sur le français – le français, langue de travail ?

 

Bernard-Salengro.jpg

 

Quelques éléments sur l’intervention de Bernard Salengro. La vidéo est jointe.

 

Depuis quelques années on observe un phénomène nouveau dans les entreprises. C’est le passage à l’anglais comme langue de travail pour les fonctions d’encadrement, mais pas seulement.

Dans la fédération de la métallurgie, des entreprises comme « Faurécia », Renault véhicules industriels trucks, Alcatel, passent du jour au lendemain à l’anglais. On cause en anglais dans l’atelier, dans les documents officiels,  dans les instances de direction et de travail, en fait partout ! Cette décision a augmenté le stress au travail de façon très importante.


Face à ce problème les syndicats ont fait ressortir que la langue est une condition de travail. Ils ont défendu le droit de travailler en français en France, ce qui semble à priori la moindre des choses. Imposer l’anglais dans l’entreprise est considéré comme du harcèlement moral.


Suite à ces mobilisations un accord interprofessionnel a été signé par les organisations syndicales et patronales sur le facteur stress causé par l’imposition de l’anglais dans l’entreprise. Cela s’est traduit par une loi sur le stress.


La langue doit être considérée comme une condition de travail qui puisse être négocié dans l’entreprise.

La langue est un vecteur de pensée, en changer n’est pas neutre. L’exemple d’Alcatel permet de bien cerner les enjeux. Alcatel est une entreprise française florissante. Elle rachète l’entreprise américaine Lucent qui connait de graves difficultés économiques. Après la fusion le consensus des élites impose l’anglais comme seule langue de travail. Les cadres français qui ont monté Alcatel bredouillent en américain, ils sont peu à peu écartés des décisions stratégiques.

 

De jeunes cadres français pensaient pouvoir les remplacer car ils avaient une parfaite maîtrise de l’anglais, mais ils ne sont pas anglo-saxons de naissance.  Ces derniers ont augmenté le débit de parole et ont utilisé des subtilités de langage que seules les personnes ayant pour langue maternelle l’américain pouvaient comprendre. En définitive les jeunes cadres français ont subi la même discrimination que leurs ainés. Au final en 2013, dans les cadres de direction il n’y a plus un seul français ! C’est l’exemple d’une prise de pouvoir de l’intérieur avec comme cheval de Troie la langue. Alcatel était quand même un fleuron de l’industrie française. Plusieurs cas semblables sont à dénombrer. Il est plus que nécessaire de prendre la mesure du danger qui nous guette en abandonnant notre langue.

 


 

 

 

Une vidéo concernant « la souffrance au travail », réalisée par le syndicat CFE/CGC:

 

 

 


Une autre vidéo projetée durant cette intervention.


Intervention de Thierry Priestley Directeur du travail honoraire, juriste, spécialiste en droit international et Européen.

 


 

 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 22:03

-cid A4E3BD03E90F4B63B2EEF9AA6E3112BA-computerL’Association Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR a organisé les 13/14/15 et 16 septembre au Centre Universitaire Méditerranéen (C.U.M. ) à Nice, un colloque sur la défense de la langue française à l’occasion des jeux internationaux de la francophonie. Cette manifestation exceptionnelle s’est inscrite dans les manifestations périphériques aux jeux.

De nombreux conférenciers de renommée internationale ont exposé leur point de vue sur le constat et les conséquences du « tout anglais » dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Cette manifestation a traité les thèmes suivants:

 

 

l’appauvrissement du français dans la vie quotidienne.

L’hégémonie de l’anglais sur le français.

Les enjeux économiques du tout anglais.

 Les relations internationales (suprématie de l’anglais).

 

Les différentes conférences ont été filmées par Thierry Leroy de Télé Sud Est.  Certaines sont disponibles et nous vous proposons de les visionner.

 

 

 

Intervention de Danielle Goussot.

 

Danielle Goussot : Enseignante. Membre du Bureau National du M’PEP (Mouvement Politique d’Emancipation Politique). Membre du Conseil national du M’PEP. Coordinatrice des fédérations du M’PEP en région PACA. Présidente de la section ATTAC Sud Lubéron.

 

Son intervention est inscrite dans le cadre historique de la domination Anglo-saxonne sur notre culture et donc sur notre langue. Elle est intitulée  « Les enjeux économiques du tout anglais – les conséquences de la seconde guerre mondiale – où en sommes-nous aujourd’hui ? La décentralisation, les accords transatlantiques. ».

 

Danielle-Goussot.jpg

 

Son intervention est inscrite dans le cadre historique de la domination Anglo-saxonne sur notre culture et donc sur notre langue.

 

 

Une question est apparue lors des précédentes conférences, à savoir : « Veux-t-on la peau du français ? ».

 

Je pense que l’on peut élargir celle-ci à : « Veux-t-on la peau de la France ? ». Il faut donc contextualiser le problème de la langue dans une considération plus vaste. A propos du français, il n’est pas question d’être chauvin, toutes les langues s’enrichissent mutuellement. En dénonçant le tout-anglais il n’est pas question non plus de rejeter la langue de Shakespeare. Il s’agit seulement de prendre le recul suffisant pour apercevoir les contours de cette entreprise de conquête. Depuis 60 ans cette langue s’impose partout. On observe un processus de pénétration linguistique, un processus de pénétration économique,  c’est à l’évidence un processus politique réfléchi de domination.


Il y a de fait une stratégie des USA qui démarre avant la 2° guerre mondiale. L’idée était de conquérir l’Europe. A partir des années quarante, le meilleur exemple est « l’AMGOT », il s’agit de l’administration militaire des territoires libérés du joug nazi directement par les américains. A cette époque des billets de banque avaient même été mis en circulation dans la France libérée. Cette prise de contrôle a échoué à la Libération grâce au gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle. Ce sont les Forces Françaises Libres et La Résistance qui ont rendu possible cette indépendance.


L’Amgot a vite été écarté en France mais d’autres outils ont asservi notre territoire. Les accords économiques qui ont été signé suite au plan Marshall et les accords « Blum/Byrnes » au niveau de la culture ont rendu possible notre asservissement à la puissance étasunienne.  Ce dernier signé le 28 mai 1946 entérine la libre pénétration en France du cinéma et de la musique américains. Par exemple, il est obligatoire que 80% des films diffusés sur notre territoire soient tournés à Hollywood, la langue et les héros auxquels il faut s’identifier viennent peu à peu coloniser notre inconscient. Malgré de fortes mobilisations, la déferlante a produit les effets escomptés.


La construction européenne, voulue par les classes dirigeantes américaines influencées par l’école de Chicago de Milton Friedmann, attaque sur tous les fronts et sur une temporalité qui n’est pas la nôtre, afin de soumettre les états européens. La fondation Rockefeller et la fondation Ford ont financé cet outil supranational sur le temps long. Une citation du président Eisenhower en 1959 permet d’ouvrir les yeux : «L’Europe doit se doter d’une constitution de type fédéral qui pourrait nous aider dans la tâche que nous poursuivons ».


Si en France on résiste encore aujourd’hui c’est grâce au programme du Conseil National de la Résistance qui avait installé notre modèle social. Mais hélas, l’Union Européenne impose peu à peu l’ultralibéralisme à tous les niveaux.


En ce qui concerne la langue française, il faut remonter en 1984/1985. A cette époque l’ERT (La Table Ronde des Industriels), avec à sa tête Edith Cresson, a théorisé la fameuse stratégie de Lisbonne qui met en place la marchandisation de la connaissance. Le savoir devient un produit marchandisé. Pour l’enseignement supérieur le processus de Bologne planifie cela au niveau européen. En France la loi LRU, la loi Pécresse et la loi Fioraso poursuivent ce même objectif. La loi Fioraso impose l’anglais à tous les étages. Une cassure entre le plus grand nombre  et une élite mondialisée est ainsi imposée par la loi.

 

L’idéal républicain d’égalité est bafoué. Cela permet d’imposer contre l’avis des français la mondialisation libérale. L’américain devient la langue de ceux qui décident. Les cadres doivent tous parler anglais, c’est tout simplement une forme de colonisation étasunienne. Cela va permettre de mieux gérer les accords de libre échange qui sont en train de se mettre en place entre l’Union Européenne et les Etats Unis. Des accords de même type entre le Canada et l’Union Européenne vont entrer en vigueur le 1° janvier 2014.


Ces accords ont pour but d’éliminer toutes les barrières douanières encore existantes. Mais ce n’est pas tout, ils s’attaquent aussi aux barrières non tarifaires, c’est-à-dire aux lois aux règlementations propres à chaque pays. Pour les intoxiqués du marché il faut supprimer tout ce qui entrave  qui entravent le libre-échange. Des conséquences en agriculture et sur l’environnement sont à prévoir. Par exemple, malgré une forte opposition des français contre l’exploitation des gaz de schistes, ces accords vont en permettre l’exploitation. Même si une loi nationale nous « protège » en principe, une juridiction internationale l’imposera au nom du Libre-échange.


 Mais ce n’est pas tout, cette entreprise de déconstruction de la République se fait aussi par le bas. Les communes et les départements sont les bases administratives de la république.

 

Les décentralisations successives ont peu à peu transféré aux régions des compétences importantes. L’acte III de la décentralisation, avec l’apparition de métropoles, achève le processus de liquidation de l’état nation, seul garant de l’intérêt général. Plus grave encore les Euros-métropoles pourront exercer leurs compétences au-delà des frontières. Les français n’en veulent pas, mais on va quand même les imposer d’une façon ou d’une autre.


La perte du cadre national est dangereux. Les différents accords seront passés au niveau des métropoles, cela favorisera les multinationales et les grandes entreprises au détriment des citoyens.

En conclusion, au travers de l’anglais hégémonique, c’est la société qui est en train de changer. L’abandon du cadre national conduit à la perte de notre souveraineté.


Depuis la seconde guerre mondiale, on voit bien la volonté des classes dirigeantes étasuniennes d’imposer leur langue et leur culture. C’est une forme de colonisation comme l’écrivait Zbigniew Brzezinski dans son livre «  Le grand Echiquier » paru en 1997. Barak Obama parle lui à propos des accords transatlantiques de libre échange de Nouvel OTAN économique.


En gros ces accords vont généraliser l’anglais et notre souveraineté va disparaître. 



 

 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 21:51

-cid_A4E3BD03E90F4B63B2EEF9AA6E3112BA-computer-copie-2.jpgL’Association Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR a organisé les 13/14/15 et 16 septembre au Centre Universitaire Méditerranéen (C.U.M. ) à Nice, un colloque sur la défense de la langue française à l’occasion des jeux internationaux de la francophonie.

Cette manifestation exceptionnelle s’est inscrite dans les manifestations périphériques aux jeux. De nombreux conférenciers de renommée internationale ont exposé leur point de vue sur le constat et les conséquences du « tout anglais » dans la vie quotidienne de nos concitoyens.

Cette manifestation a traité les thèmes suivants :


l’appauvrissement du français dans la vie quotidienne.

L’hégémonie de l’anglais sur le français.

Les enjeux économiques du tout anglais.

 Les relations internationales (suprématie de l’anglais).

 

Les différentes conférences ont été filmées par Thierry Leroy de Télé Sud Est.  Certaines sont disponibles et nous vous proposons de les visionner.

 

 

Intervention de Philippe Loubière

 

Philippe Loubière  Universitaire, membre du bureau national de l’ASSELAF : Association pour la Sauvegarde et l’Expansion de la Langue Française. Créée en 1990, l’association s’est fixé pour but de promouvoir toutes les réflexions et actions permettant d’améliorer l’enseignement de la langue française, d’assurer l’expansion et le rayonnement de cette langue dans les pays francophones et dans le reste du monde. Le Président de cette association est Philippe de Saint Robert, écrivain, ancien Haut-Commissaire a la langue française, ancien membre du Haut Conseil de la Francophonie.


Philippe Loubière est également Rédacteur en chef de la revue Lettre(s). Philippe Loubière est intervenu le vendredi 13 septembre  dans la première partie du colloque intitulé « Le français dans la vie quotidienne, où va-t-on ? » sur le thème « La politique/ la langue de la cité ».

 

La vidéo vous permet de prendre la mesure du constat et surtout d'en percevoir les causes. La permanence dans l'affaiblissement  de l'enseignement du français depuis les dernières décennies nous interroge sur la responsabilité des décideurs (toutes tendances politiques confondues) à vouloir affaiblir ce ciment social qu'est la langue française. Affaiblir l'apprentissage du français à l'école pour un grand nombre d'élève n’est pas anodin. Notre langue devient presque une langue étrangère, le risque est grand de jeter aux oubliettes de l'histoire notre mode de vie, notre modèle social, notre vision du monde en un mot notre culture issue des Lumières, de la Révolution de 1789, des conquêtes sociales, de la Libération, etc...

 

Philippe-Loubiere.jpg

 

Quelques éléments sur l’intervention de Philippe Loubière

 

 

Pourquoi ce colloque ? Pourquoi défendre la langue française ? On parle de moins en moins français dans la vie de tous les jours.

 

Un exemple particulièrement éloquent, c’est la sur-irradiation des patients de l’hôpital d’Epinal  il y a quelques années. 5000 personnes étaient concernées et il y a eu des cas mortels. On a fait un enquête, on a incriminé les préparateurs, les médecins radiologues et on a considéré que cela relevait de la faute humaine. Mais ce que l’on on ne dit pas, c’est que le mode d’emploi était en anglais. Le ministère de la santé n’a pas fait son travail, l’appareil aurait dû être livré avec un mode d’emploi en français. La conversion des unités de mesure aurait été faite et cela aurait permis d’éviter de se tromper dans les réglages.

 

L’anglais est partout, pas seulement dans les situations de pouvoir, mais aussi dans des situations banales de la vie quotidienne. Les inscriptions bilingues que l’on observe partout, ne sont pas là pour aider les étrangers, elles sont là pour nous. Elles sont là pour que nous nous habituions à subir l’anglais de plus en plus. Elles sont là pour nous dire subliminalement: « Votre langue, personne ne la connait !». Elles sont là pour alimenter le complexe d’infériorité. Elles sont là pour compléter le discours récurrent que l’on entend à la radio et à la télévision : « La France est en retard sur ses partenaires européens, …, la France est en retard sur tout ». Elles sont là sont là pour nous dire :« Vous n’existez plus comme communauté visible ». C’est une remise en question de la société française. Il s’agit bien d’une question d’ordre politique, la langue française ne sert pas seulement à communiquer, elle sert aussi à penser, à réfléchir.

 

Il y a manifestement une substitution organisée. A la fin de sa vie François Mitterrand confiait à l’écrivain Georges-Marc Benhamou « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C'est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort » (Dans le livre « Le dernier Mitterrand »). La raison est que nous sommes le seul modèle concurrent au modèle anglo-saxon dans le monde. Le projet de nos rivaux est de nous éliminer.

 

Les moyens utilisés sont très importants. De notre côté nous ne faisons rien. Le problème est que tout ce qui devrait nous protéger institutionnellement est passé avec armes et bagages chez l’adversaire. Petit à petit l’anglais se substitue au français dans la vie de tous les jours et au travail également. Dans ce cas, c’est le langage pauvre de l’exécutant. Avec celui-ci, on ne pense pas, on obéit ! On n’a plus les moyens de remettre en cause une stratégie économique et financière pensée ailleurs et dans une autre langue.

 

Le langage pauvre des jeunes est l’autre danger. Des programmes scolaires ont été mis au point depuis longtemps pour que la génération de nos enfants soit la plus inculte possible. On a commencé il y a environ quarante ans avec la méthode globale d’apprentissage de la lecture. Celle-ci consiste à deviner un mot après l’avoir photographié plutôt que de le lire. Les élèves s’éloignent de plus en plus de la lecture et considèrent le français comme une langue étrangère. Il y a une très grande constante chez les Ministres de l’Education Nationale, qu’ils soient de droite ou qu’ils soient de gauche. La première conséquence est que l’ascenseur social ne marche plus.

 

La langue de la cité est notre premier lien social. C’est notre service public de la liberté de penser. La dépossession de notre patrimoine scientifique sur le plan du langage est en route. Par exemple, le protocole de Londres permet de déposer des brevets industriels et commerciaux en anglais seulement.

 

Il faut que nous reprenions le destin de notre langue et il ne faut pas compter sur l’état ni sur les institutions francophones. Son destin est entre nos mains. Nous ne sommes pas seulement les héritiers des Lumières, de la révolution Française et de la Résistance. Nous avons le devoir de nous projeter dans l’avenir. La seule question que nous devons nous poser est celle-ci : « Est-ce que nous avons toujours envie d’avoir le français en partage ? ». C’est aux citoyens de répondre à cette question et non aux institutions.

 

 

 

 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 21:35

 

-cid_A4E3BD03E90F4B63B2EEF9AA6E3112BA-computer-copie-1.jpgL’Association Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR a organisé les 13/14/15 et 16 septembre au Centre Universitaire Méditerranéen (C.U.M. ) à Nice, un colloque sur la défense de la langue française à l’occasion des jeux internationaux de la francophonie.

Cette manifestation exceptionnelle s’est inscrite dans les manifestations périphériques aux jeux. De nombreux conférenciers de renommée internationale ont exposé leur point de vue sur le constat et les conséquences du « tout anglais » dans la vie quotidienne de nos concitoyens.

 

Cette manifestation a traité les thèmes suivants :


l’appauvrissement du français dans la vie quotidienne.

L’hégémonie de l’anglais sur le français.

Les enjeux économiques du tout anglais.

 Les relations internationales (suprématie de l’anglais).

 

Les différentes conférences ont été filmées par Thierry Leroy de Télé Sud Est.

 Certaines sont disponibles et nous vous proposons de les visionner.

 

 

Intervention de Matthieu Varnier.


Matthieu Varnier est ingénieur aérospatial et ancien chercheur (Automatique). Il est le secrétaire Général de l’association CO.U.R.R.I.E.L. (Collectif Unitaire Républicain pour la Résistance, l'Initiative et l’Émancipation Linguistique) dont le président est Georges Gastaud.


Matthieu Varnier est intervenu le samedi 14 septembre dans la deuxième partie du colloque sur la défense de la langue française, intitulée « L’hégémonie de l’anglais sur le français. La remise en cause du droit de travailler en français en France », sur le thème« l’enseignement, la recherche et la culture ».

 

Matthieu-Varnier

 

Quelques éléments de l’intervention de Matthieu Varnier.

 

Pourquoi est-il si important de parler de l’enseignement supérieur et de la recherche dans ce colloque sur la défense de la langue française ?


L’enseignement supérieur forme les élites et les cadres de la nation. Le soumettre à l’omnipotence du tout anglais permet de gagner la guerre culturelle, la guerre politique, en un mot la guerre contre notre façon d’appréhender le monde. C’est une guerre menée contre notre civilisation humaniste issue du siècle des Lumières et de la Révolution française.


Depuis quelques années, en fait depuis le processus de Bologne, on assiste dans tous les pays de l’Union Européenne à une uniformisation calquée sur le modèle Anglo-saxon actuel. Ce dernier est au service de la théorie ultralibérale de l’école de Chicago.


En France cela s’est traduit par la loi LRU qui installait l’autonomie des Universités, puis par la loi Pécresse et enfin par la loi Fioraso. Aucune rupture malgré le changement de majorité ne s’est jamais manifestée. L’objectif est de livrer l’enseignement et en particulier l’enseignement supérieur aux opérateurs privés. Pour les concepteurs de ce projet, il est fondamental d’imposer le tout anglais et particulièrement à l’université, afin de créer un marché de la connaissance au niveau mondial. Il est fondamental d’imposer le modèle anglo-saxon afin de soumettre ce domaine aux entreprises. La bataille se situe aussi sur les contenus. La transmission des connaissances et des savoirs est remplacée par un formatage des individus. Le but est de satisfaire les commandes passées par l’industrie au marché de la connaissance.


Dans ce monde orwellien, l’université n’est plus un service public, mais une société tertiaire franchisée. On peut remarquer que la Sorbonne a déjà franchi le pas en vendant sa marque aux pays du Golfe. Donc, pour organiser et rationnaliser ce marché mondial, il est nécessaire que les études supérieures se fassent partout en anglais. Par la loi LRU l’état se désengage et installe    la concurrence totale entre les universités. Le tout anglais dans ce cadre-là permet d’entrer sur le marché mondial de la connaissance.

 

L’idéologie libérale est partout, elle est en totale opposition avec la conception républicaine qui permettait un égal accès au savoir sur tout le territoire national par un tissu universitaire homogène.

 

 N’oublions pas que l’Ecole est le premier levier de diffusion des idées de la République.

Dans le système libéral que l’on installe, l’école devient peu à peu l’arme de la propagande atlantiste.

L’anglais sera la seule matière centrale enseignée tout au long de la scolarité d’un élève.


L’école subit un affaiblissement progressif minutieusement programmé. La dégradation de l’enseignement du français est voulue. La fameuse méthode globale pour apprendre à lire au CP est calquée sur le modèle anglo-saxon, elle n’est pas adaptée à l’apprentissage du français. C’est une stratégie mise au point depuis très longtemps. Christian Morisson, expert pour l’enseignement, écrivait dans les cahiers n° 13 de l’OCDE, fascicule publié le 1° octobre 1996, un texte parfaitement clair sur la stratégie utilisée. Le titre était « La faisabilité politique de l’ajustement », il écrit : « … On ne peut pas diminuer le nombre de places dans les écoles, mais on peut diminuer la qualité de l’enseignement […], cela ne présente aucun risque politique. …. ». Tout est dit !


La loi Fioraso votée en 2013 est la continuation de la loi Pécresse.  Elle autorise la sortie des universités du champ d’application de la loi Toubon. En un mot elle autorise l’enseignement en anglais dans l’enseignement supérieur, cela conduit inévitablement à sa marchandisation.


Selon les dogmes actuels, la recherche publique ne sert à rien, c’est un fardeau pour la collectivité dont il convient de se débarrasser au plus vite. Dans l’optique républicaine, la recherche publique fournit à l’état les moyens d’une volonté politique dans les domaines des sciences et des techniques. Elle assure donc l’indépendance de la France.


Il faut remarquer pour conclure que nous sommes en présence d’une colonisation douce. Quelle que soit notre place dans la société, on crée un modèle qui fait référence à l’anglais et qui nous amène à l’utilisation d’un vulgaire globish. La force du système est obtenue en séparant tous les domaines où cette prise de contrôle linguistique se fait. En ne voyant pas le schéma global on s’expose à une totale domination des élites mondialisées.

 

 

 


 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 21:25

 

-cid_A4E3BD03E90F4B63B2EEF9AA6E3112BA-computer.jpgL’Association Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR a organisé les 13/14/15 et 16 septembre au Centre Universitaire Méditerranéen (C.U.M. ) à Nice, un colloque sur la défense de la langue française à l’occasion des jeux internationaux de la francophonie. Cette manifestation exceptionnelle s’est inscrite dans les manifestations périphériques aux jeux. De nombreux conférenciers de renommée internationale ont exposé leur point de vue sur le constat et les conséquences du « tout anglais » dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Cette manifestation a traité les thèmes suivants :


l’appauvrissement du français dans la vie quotidienne.

L’hégémonie de l’anglais sur le français.

Les enjeux économiques du tout anglais.

 Les relations internationales (suprématie de l’anglais.

 

Les différentes conférences ont été filmées par Thierry Leroy de Télé Sud Est.  Certaines sont disponibles et nous vous proposons de les visionner.

 

Intervention de Bernard Cassen.


Bernard Cassen est professeur émérite de l’université Paris 8, chaire européenne Jean Monnet.

Ancien directeur général du Monde Diplomatique.

Cofondateur, avec Ignacio Ramonet, d’ATTAC. Président d’ATTAC de 1998 à 2002, puis président d’honneur.

Cofondateur du Forum social mondial de Porto Alegre en 2001.

Secrétaire général de l’association et du site Mémoires des luttes (www.medelu.org).


Bernard Cassen est intervenu le lundi 16 septembre dans la 4° partie du Colloque intitulé« Relations internationales, suprématie de l’anglais et guerre des langues » sur le thème«Enjeux de pouvoirs et lutte des nations ». 

 

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Quelques éléments sur l’intervention de Bernard Cassen.

La vidéo est jointe.

 

Une langue est un outil de communication, mais elle est bien plus que cela, elle véhicule le beau. On ne pense pas, on n’invente pas de la même façon en Anglais qu’en français.

 

L’outil de communication est un élément fondamental du rapport de force entre les pays anglo-saxons (les USA principalement) et les autres états. La francophonie pourrait être une arme contre le tout anglais, mais il y a longtemps qu’elle a abdiqué, il faudrait une volonté politique pour aboutir. Nous devons remercier le Québec qui nous a alertés depuis longtemps sur cette guerre linguistique. A l’inverse, les élites françaises, soit par ignorance, soit par résignation, soit par servitude volontaire, mettent un point d’honneur à s’exprimer en anglais en toutes circonstances. Il y a là une divergence majeure par rapport à l’opinion qui reste massivement attachée à ce patrimoine commun qui est la langue française.

 

Il faut comprendre que ce qui est véhiculé à travers une langue est capital, c’est une façon de paramétrer le monde. La bataille des mots est une bataille essentielle, ils ne sont pas neutres. Cela peut conduire vers la perte d’autonomie.

 

L’anglais est un produit d’exportation formidable, c’est une rente économique qui rapporte beaucoup d’argent. Ceux qui devraient défendre notre langue et son rayonnement sont à l’opposé de cette évidence. Ce sont malheureusement des fanatiques hostiles au français. On compte parmi eux Alain Minc, Alexandre Adler, Bernard Kouchner, et bien d’autres encore. Lorsqu’il était administrateur du Kosovo, Bernard Kouchner parlait aux officiers français en anglais seulement. Dans l’éducation le palmarès n’est pas moins éloquent, Claude Allègre, Luc Châtel et maintenant Geneviève Fioraso, ont œuvré et œuvre encore pour imposer l’anglais comme langue de référence. Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, pousse la bêtise jusqu’à imposer l’enseignement en anglais à l’université ! Ce n’est pas hélas une spécificité française, les dirigeants européens ne sont pas en reste. En Italie Silvio Berlusconi et Romano Prodi sont dans la même logique. Chez nous la gauche est plus hostile au français que ne peut l’être la droite, c’est consternant.

 

Quelle est donc la solution ?                                                    

 

Il faut se battre pour le plurilinguisme. Il faut se battre pour défendre toutes les langues menacées du même sort de vassalisation par l’expansionnisme de l’anglais. Il faut défendre la diversité linguistique. Il faut défendre   des langues régionales, elles sont une vraie richesse pour notre pays.

 

 

 



 

 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 21:08

 

http://img.over-blog.com/300x139/5/38/19/90/Lucien/Lucien/Lucien-n-4/-cid_A4E3BD03E90F4B63B2EEF9AA6E3112BA-computer-copie-2.jpgL’Association Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR a organisé les 13/14/15 et 16 septembre au Centre Universitaire Méditerranéen (C.U.M. ) à Nice, un colloque sur la défense de la langue française à l’occasion des jeux internationaux de la francophonie. Cette manifestation exceptionnelle s’est inscrite dans les manifestations périphériques aux jeux. De nombreux conférenciers de renommée internationale ont exposé leur point de vue sur le constat et les conséquences du « tout anglais » dans la vie quotidienne de nos concitoyens. Cette manifestation a traité les thèmes suivants :


l’appauvrissement du français dans la vie quotidienne.

L’hégémonie de l’anglais sur le français.

Les enjeux économiques du tout anglais.

 Les relations internationales (suprématie de l’anglais).

 

Les différentes conférences ont été filmées par Thierry Leroy de Télé Sud Est.  Certaines sont disponibles et nous vous proposons de les visionner.

 

 

Intervention de Marie-Dominique Lanfranchi.


Marie-Dominique Lanfranchi  Présidente de l’association « France-Corse ». Marie-Dominique Lanfranchi n’a pas pu être présente au colloque. Néanmoins elle a fait parvenir un texte lu par le président de l’association organisatrice du colloque. Vous en avez un extrait ci-après et vous pourrez en lire l’intégralité sur le site de l’association. Coofficialité des langues corse et française.


Les dispositions prévues présentent des dangers réels, au regard des principes qui sont les fondements  de l’unité  et de la cohérence de notre République.  


 

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FRANCE -CORSE

 

 

France-Corse est une association citoyenne, qui n'a aucune visée électoraliste et qui regroupe des républicains venus de tous les horizons politiques.


Les valeurs auxquelles nous nous référons correspondent aux principes fondateurs inscrits dans les textes officiels et constitutionnels d’une France « Une et indivisible » et d’une Corse qui en est « partie intégrante ». Ces valeurs doivent de nouveau être défendues contre certaines dérives et certaines illusions naïves : celles qui, par soif de pouvoirs supplémentaires ou pour des raisons politiciennes, sont portées par un courant "politiquement correct",  prêt à s’aligner complaisamment sur les revendications nationalistes.


Notre finalité est de tirer la sonnette d’alarme face à des positionnements indéfendables (qu’ils soient catalogués de droite ou de gauche). Il s'agit d'informer sur les tendances et les décisions qui visent à sortir notre île du droit commun, afin de créer les conditions d'une « étape de plus vers l'indépendance »  comme le formule la minorité séparatiste.

 

Informer sur de tels desseins, et sur les graves dangers qu'ils impliquent pour notre île, tenir en alerte une conscience civique, avancer des positions critiques mais également constructives et les faire connaître, telle est notre ambition.

 

Notre association s’adresse à toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans notre courant de pensée, et qui partagent le combat d'idées qui est le nôtre, pour défendre la place de la Corse au sein de la nation française et nos principes républicains auxquels nous sommes fortement attachés et qui ont fait leurs preuves.


Nous rappelons que France-Corse est la nouvelle dénomination de l’association pour la défense des droits de la Corse dans la République, créée en août 2 000, pour s’opposer au volet institutionnel de ce que l’on a appelé alors « processus de Matignon », notre association ayant  pris une part non négligeable dans la victoire du « non » à la collectivité unique, lors de la consultation de juillet 2003.

 

 

                 B.P. 871 – 20192 AJACCIO Cedex 4 – Courriel : redaction@france-corse.fr                                           site internet : www.france-corse.fr

 

 

 

Le texte de Marie-Dominique Lanfranchisur la Coofficialité des langues corse et française

 

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La commission des compétences législatives et réglementaires de l’assemblée de Corse, mise en place depuis la mandature Giacobbi,  travaille depuis trois ans à des projets de réformes en rupture totale avec nos principes républicains : Coofficialité des langues corse et française, statut de résident (prélude à la citoyenneté corse), demande de transfert de pouvoir fiscal, voire de pouvoir législatif, inscription d’un article à part pour la Corse dans la Constitution.

 

La plupart de ces projets seront soumis à l’examen des élus territoriaux dans les semaines à  venir. Mais celui concernant la coofficialité a été adopté le 17 mai dernier : 36 élus ont voté pour. 15 élus n’ont pas participé au vote, estimant qu’ils n’avaient pas à se pencher sur un projet non conforme à la Constitution.

 

Les dangers de la coofficialité

 

Les dispositions prévues présentent des dangers réels, au regard des principes qui sont les fondements  de l’unité  et de la cohérence de notre République. On peut notamment  lister es points suivants :

 

1 - Il est inadmissible  qu’une collectivité territoriale s’érige en mini-parlement pour « légiférer » sur des questions qui relèvent de la souveraineté nationale. Les initiateurs de ce texte n’ont même pas eu la décence de dire que les dispositions qu’il contient ne sont que des propositions, d’autant que comme ils le reconnaissent eux-mêmes, elles ne sont pas conformes à la Constitution.

 

2 - Il s’agit de l’extension systématique à la sphère publique de l’usage de parlers locaux qui ne peuvent relever « en République » que de la sphère privée. C’est aller bien au-delà de la reconnaissance des langues régionales inscrites dans la Constitution  comme faisant partie de notre patrimoine.


3 - Pareilles dispositions, comme l’attestent différents articles sont discriminatoires et attentatoires au principe d’égalité républicaine, bien qu’impudemment le contraire soit affirmé dans le texte de présentation, à seule fin de « rassurer » l’opinion.  

Elles ont indirectement le but occulté de réserver les emplois (corsisation des emplois) dans le cadre régional aux autochtones corsophones aux dépens des autochtones non corsophones et de nos compatriotes continentaux se trouvant pris dans un système où il leur est demandé de « connaitre », de pratiquer,  ou au minimum de comprendre, la langue de la région où ils vivent  pour y avoir droit de cité.


4 - Une attention particulière doit être portée sur le système éducatif que cela suppose. L’apprentissage du corse deviendrait obligatoire à tous les niveaux du cursus scolaire, cela ayant déjà cours dans l’enseignement supérieur sous couvert d’autonomie des universités. Seuls les enseignants corsophones pourraient être habilités et recrutés et l’enseignement pourrait être prodigué en langue corse quelle que soit la matière enseignée.

 

Pire encore, ce serait la fin des programmes nationaux dès lors que ceux-ci pourraient être adaptés aux « spécificités régionales » sur décision d’un pseudo conseil académique composé paritairement de représentants de la région et du rectorat, le tout sous contrôle d’un Cunsigliu di a cultura e di lingua corsa (Conseil de la culture et de la langue corse), sorte de comité de Surveillance.

 

5 - En filigrane se profile la finalité d’un projet sociétal qui reposerait sur le principe d’intégration régionale en lieu et place d’une intégration nationale, seule admissible « en République ».

 

6 - Le cout du projet (non chiffré par ses initiateurs) serait énorme quand on pense  à tous ces textes de la vie publique qui devraient être publiés en corse et en français (disposition inutile dès lors que la langue nationale est connue de tout  le monde). Ajoutons-y le coût des « formations » obligatoires prévues pour les fonctionnaires, afin de les  mettre « à niveau » et la corsisation de tout le corps enseignant, véritable pactole pour les militants de la langue corse ! Qui va payer ? 

 

La finalité du projet


La finalité de la coofficialité n’a rien à voir avec le souci affiché de préserver notre langue régionale. Pour qui veut l’apprendre, tout a déjà été mis en œuvre, chaque établissement de l’île proposant son enseignement de la maternelle à l’université, et des associations prodiguant par ailleurs des cours de langue corse pour les adultes qui le souhaitent.


Cela n’empêche pas le nombre de locuteurs de diminuer, ce que l’on ne peut que déplorer. Mais la coofficialité n’y changera rien, car la survie de la langue régionale ne peut passer que par un moyen simple et efficace : la volonté des corses eux-mêmes de la parler, et lorsqu’ils ne la connaissent pas, de l’apprendre. Or cette volonté se manifeste peu, ce que l’on peut également regretter.


Il n’y a pas non plus d’intérêt pratique à la coofficialité, chacun en Corse comprenant, parlant et pensant français.

 

C’est en réalité une arme au profit de l’idéologie des nationalistes qui recherchent touts les moyens de sortir notre île de la République. N’oublions par que les indépendantistes voient dans la Corse une nation qu’il faudrait doter de tous les attributs de la souveraineté nationale, dont la langue.

 

L’irrecevabilité du projet en haut lieu

 

Ce projet de coofficialité est irrecevable au regard de la loi des lois qu’est la Constitution. Cela a d’ailleurs été confirmé en ces termes par l’équipe de constitutionnalistes consultée par l’exécutif de la collectivité territoriale de Corse :

 

« En tant que constitutionnalistes nous sommes obligés de dire que la coofficialité ne passera pas.C’est impossible.  Un article spécifique ne signifierait pas pour autant coofficialité …la langue corse ne peut être dissociée des langues régionales. Dans ces conditions il ne suffirait pas d’insérer un article spécifique sur la Corse pour régler la question qui doit être réglée à un niveau plus global… avant d’en arriver là, il faudrait « pouvoir ratifier la charte européenne des langues régionales et minoritaires »


Cela n’entame pas la volonté obsessionnelle d’élus toujours plus avides de pouvoirs d’obtenir une modification de  la constitution. Il s’agit  d’aller très loin dans l’élaboration d’un statut particulier pour l’île, en arguant une fois de plus, de ses soi-disant spécificités (sans qu’on se soit vraiment penché sur la pertinence de cette notion, dont chaque région française peut se prévaloir !), l’objectif étant d’affranchir le « pouvoir régional » de l’autorité de tutelle de l’Etat.

 

Les conséquences au-delà de la Corse

 

Nous avons beau savoir que le projet de coofficialité et autres projets faisant partie du pack global initié par les nationalistes sont juridiquement irrecevables, nous restons vigilants, car nous avons déjà vu, durant les trois dernières décennies,  les gouvernements reculer sous la pression de la violence et le chantage à la bombe.


Nous savons par ailleurs que d’autres régions ne craindront pas de brandir leur « identité régionale » pour prétendre s’aligner sur notre île -  qui fait souvent figure de laboratoire expérimental  -   si les projets de la collectivité territoriale de Corse venaient à être pris en compte sous une forme ou une autre par les autorités nationales.

 

Ce serait alors la  remise en cause de l’unité,  des principes et des valeurs de la République -  autant dire son démantèlement -  au profit de critères ethniques,  dits  par euphémisme « identitaires », dans la perspective  rétrograde d’une Europe des régions d’inspiration fédéraliste  et attentatoire aux états-nations.  


C’est pourquoi, la coofficialité  et autres projets susceptibles de favoriser une telle perspective sont inacceptables.  Pour nous y opposer, Il nous faudra nous mobiliser et  envisager toutes les actions légales  possibles,  y compris celles que nous pourrions mener en commun pour leur donner plus d’impact, telle l’élaboration d’un manifeste républicain et la tenue de conférences de presse.

 

Pour défendre les principes auxquels nous croyons, et qui justifient l’existence de nos associations, nous devons en tout cas être prêts à  y mettre toutes nos forces.

 

Marie-Dominique Roustan-Lanfranchi

France-Corse


 

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28 mai 2013 2 28 /05 /mai /2013 16:46

CNR : PAS LE PLACARD MAIS VÉRITÉ S’INSPIRER AUJOURD’HUI

 

 

Par Bernard LAMIRAND



http://www.fsd74.org/IMG/jpg/couv_cnr-420.jpgCet après-midi, à l’heure de la sieste d’un retraité, j’ai été réveillé subitement par ma télévision qui, sur la chaine de l’Assemblée nationale, nous faisait vivre en direct les questions d’actualités.


L’Assemblée entendait un hommage de son président au CNR dont c’était le 70 ème anniversaire de sa fondation par les mouvements de résistance contre l’occupation nazi et la collaboration du régime de Vichy.


Rien à dire, les choses ont été dites avec tacts et respect, rappelant les faits sur les participants à ce Conseil National de la Résistance sous la présidence de Jean Moulin envoyé par le Général de Gaulle pour unifier la résistance intérieure.


Une minute de silence a suivie.


Puis, une première question du député communiste Chassaigne rappela les raisons de la mise en place de ce Conseil National de la Résistance et en particulier de préparer le retour à la démocratie et à une France à reconstruire avec le programme du CNR dont il indiqua qu’il fut constitutif de droits sociaux notamment avec Ambroise Croizat qui le mit en œuvre, notamment la Sécurité sociale que le gouvernement Sarkozy s’est évertué à la remettre en cause pendant tout son mandat.


Il rappela l’injonction d’un représentant du Medef, Denis Kessler de mettre fin à ce programme en 2007 dans « Challenges » et je cite la déclaration de cet individu : Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie….


Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !


André Chassaigne interpella alors le gouvernement sur sa politique qui déroge à ce qu’a été la démarche du CNR de redonner à la France non seulement sa grandeur mais aussi des droits sociaux dont il est clair que ceux-ci sont remis en cause actuellement par le gouvernement avec des mesures annoncées qui ressemblent curieusement à celles de Sarkozy : notamment sur les retraites et aussi sur le droit du travail avec l’accord du 11 janvier 2013.


Cela n’a pas plu ni à l’opposition UMP, ni au premier ministre, qui, alors, s’est senti le besoin de répondre pour confirmer que sa politique était de défendre les acquis de la libération par la réforme ( Kessler avait employé ce mot)


Il employa un aphorisme qui raisonne comme une raillerie envers ceux qui défendent aujourd’hui ce programme de la résistance, en disant : « il ne faut pas regarder ce programme comme une relique que l’on aurait dans un placard ».


Lui aurait l’esprit de ce programme, celui de la réforme pendant que d’autres vivraient de nostalgie.

Tout faux, Monsieur le Premier ministre, ce programme n’était pas une réforme, c’était une révolution sociale : il donnait des droits aux travailleurs que vous vous astreignez actuellement à le leur enlever.

Votre sortie est indigne d’un premier ministre de la gauche.


Je tiens à vous le dire.


Votre réforme que vous accolez à l’esprit du programme du CNR est contraire à ceux qui ont produit ce programme qui nous avait placé dans une France du redressement et du développement économique et social en prenant soin de donner au peuple non l’austérité dans un pays détruit par la guerre mais à libérer le peuple du joug du profit auquel vous rendez service en ce moment et qui appauvrit et fait souffrir les salariés et les retraités.


Oui, l’esprit de résistance face au monde de la finance n’est pas chez vous, c’est plutôt la reddition devant le Medef. L’esprit du CNR, Monsieur le Premier ministre, est chez ceux qui luttent pour un nouveau programme du CNR qui redonne de la vitalité sociale à notre pays.


Bernard LAMIRAND

 

 

http://ber60.over-blog.com/le-cnr-n-est-pas-dans-le-placard-monsieur-ayrault


http://www.mariepizza.fr/public/Novembre_2010/les_jours_heureux.png
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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 11:03

http://www.fsd74.org/IMG/jpg/couv_cnr-420.jpg

Sécu, retraites, nationalisations... Les réalisations du programme du CNR ont été mises à rude épreuve, sous la pression du capitalisme financiarisé. Ses idéaux continuent de servir de référence dans les mouvements sociaux.

L’info vient du Figaro : dans la course à la présidence du Medef, le favori, Pierre Gattaz, aurait accepté le soutien de la puissante Fédération des sociétés d’assurances (FFSA) contre la promesse de lui confier la gestion, pour le compte de l’ensemble du patronat, du dossier des retraites et de la protection sociale. La manoeuvre, qui intervient à quelques semaines du lancement, par le gouvernement Ayrault, de réformes sur les retraites et la dépendance, aurait été orchestrée par Denis Kessler, grand idéologue du Medef, ancien président de la FFSA.

 

Et auteur d’une déclaration restée dans les mémoires militantes : en 2007, analysant les nombreuses réformes engagées par Nicolas Sarkozy, il dégageait « la profonde unité (de) ce programme ambitieux » : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. » Parole d’expert : dans la galaxie patronale, les assureurs se sont de longue date distingués en se plaçant à la tête de la croisade contre la Sécu.


Près de soixante-dix ans après le grand oeuvre du CNR, sa liquidation reste une priorité pour le patronat. Et dans ce cadre, le « plan complet de Sécurité sociale » élaboré en 1945 constitue toujours la cible privilégiée.

La Sécu sapée dans ses bases, de réforme en réforme

Les intérêts privés n’ont jamais accepté que soit soustrait à leur appétit l’immense gâteau des dépenses de santé, par la mise en oeuvre d’une assurance collective, fonctionnant selon le principe « chacun cotise selon ses revenus et reçoit selon ses besoins ». Un temps, du fait de son passé collaborationniste, le patronat se tiendra sur la réserve. Trêve rompue en 1967.


Depuis les « ordonnances Jeanneney » de cette année-là, qui chassèrent la CGT de la gestion des caisses de Sécu et y firent entrer en force le patronat, jusqu’à la loi Bachelot (2009) supprimant le service public hospitalier, en passant par la loi Évin (1989) et la réforme Douste-Blazy (2004), qui ouvrirent grand les portes de la Sécu aux assurances privées, des coups très durs ont été portés à l’édifice. L’assurance maladie a fait l’objet d’un véritable dépeçage, au rythme des franchises, forfaits et autres déremboursements. La part des soins courants (hors hôpital) couverts par la Sécu est désormais inférieure à 50 %, le reste étant accaparé par le secteur privé.

La retraite par répartition peu à peu dévalorisée

Incarnation de la volonté, affirmée dans l’ordonnance de 1946, de « débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain », la retraite par répartition subit elle aussi des coups de boutoir répétés, avec les réformes mises en oeuvre depuis les années 1990. Les conditions d’accès à la retraite (durée de cotisation, âge du départ) se durcissent sans cesse, les règles de calcul et de revalorisation entraînent une baisse régulière du niveau des pensions. La confiance dans le système recule, tandis que le recours à l’épargne, par essence très inégalitaire, forme indirecte de privatisation, est de plus en plus encouragé.

Haro sur les cotisations sociales

Motivées par les déficits de la Sécu, que creuse le chômage, toutes les réformes s’appuient sur une campagne idéologique permanente présentant les cotisations sociales, principale source de financement de la Sécu, comme une « charge », un frein à l’emploi et à la compétitivité. Le patronat ne s’est jamais vraiment résolu à cet autre grand acquis de 1945 : ce principe de financement de la protection sociale, ce « deuxième salaire », socialisé, prélevé directement sur la richesse créée, et donc soustrait aux détenteurs du capital. D’où sa pression incessante pour obtenir des allégements de « charges », et leur transfert sur les ménages, via l’impôt.

Le secteur public réduit comme peau de chagrin

Depuis les nationalisations massives des banques et des grands moyens de production ainsi que des sources d’énergie en 1945, suivies d’une nouvelle vague en 1982, le secteur public a pratiquement été ramené à sa plus simple expression. Les politiques de libre concurrence, impulsées par Bruxelles, relayées par les gouvernements successifs, de droite et socialiste, lui ont fait la peau.

 

Hormis, pour l’essentiel, la Caisse des dépôts, les Caisses d’épargne et La Banque postale, le secteur financier est presque entièrement privatisé, et la création récente de la Banque publique d’investissement ne change guère la donne.

 

Par le biais du changement de statut (en société anonyme), de l’ouverture au capital privé, de la mise en concurrence, des fleurons comme EDF, GDF, la SNCF, La Poste sont de plus en plus gérés sous la contrainte de la rentabilité financière, au détriment du service public. Les « féodalités économiques et financières », chassées de la direction de l’économie au sortir de la guerre, imposent à nouveau leur loi.

Des idéaux qui font de la résistance

En dépit des coups donnés à ses réalisations historiques, les idées portées par le CNR font cependant de la résistance. En ont témoigné, entre autres, les puissantes mobilisations pour le droit à retraite en 2003 et 2010, les deux millions de participants à la « votation populaire » pour défendre le service public de La Poste en 2009, ou encore, récemment, le retour de l’idée d’appropriation publique des moyens de production, à la faveur de conflits sociaux (ArcelorMittal, Petroplus, etc.).

 

Source : l' HUMANITE

 

http://img.over-blog.com/450x446/5/49/36/54/images-de-lutte/luttes-bis/luttes3/21855-12--1-.jpg

Manifestation du 1er mai 1945. Discours de Marcel Paul, syndicaliste français, à Paris.

 

APPEL DE MARCEL PAUL AUX PERSONNELS DES EGF


« Je vous demande de ne jamais oublier que vous avez en charge un instrument fondamental de la vie du pays.Votre dignité, comme l intérêt national, vous font un devoir impérieux 

 De continuer à défendre sans jamais défaillir le service public, propriété de la nation, contre les représentants du grand capital industriel et bancaire dont le seul objectif est d asservir encore plus le pays a leurs insatiables besoins de domination et de profits.


De continuer avec le même courage a défendre notre légitime statut national, nos retraites, nos œuvres sociales, qui fond désormais corps avec les deux établissements public, issus du programme du conseil national de la résistance, expression du combat e ceux qui ont été jusqu au sacrifice de leur vie pour sauver le pays et, avec lui, ses riches traditions d humanisme et de liberté. »


Marcel PAUL

 


 

 

 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 10:52

Le 27 mai 1943, sous l’égide de Jean Moulin, les représentants des mouvements de résistance se regroupent sous l’autorité du Conseil national de la Résistance. Dix mois plus tard, paraît son programme : « les Jours heureux ». Un programme toujours combattu par le patronat.

http://www.humanite.fr/sites/default/files/imagecache/une_article_vertical/hq2705.jpg

L’enseignement à retenir de la création du CNR, le 27 mai 1943, c’est le formidable espoir qu’elle allait susciter dans les rangs de la Résistance et audelà pour tous les révoltés des luttes du futur !

En effet, comment ces jeunes réunis en pleine clandestinité pouvaient-ils imaginer que le programme d’invention sociale qu’ils allaient forger deviendrait réalité deux ans plus tard dans une France qu’ils allaient libérer ? »

Ces mots de Stéphane Hessel soulignent la portée du 27 mai 1943 : une éclaircie de dignité dans la désespérance de la guerre.

 

Une éclaircie que le patronat français n’aura de cesse jusqu’à aujourd’hui d’éteindre. « Nous ne pouvons nous contenter des vieilles recettes d’autrefois, assure Laurence Parisot, parlant de la protection sociale. Nous avons besoin d’imaginer un nouveau modèle... Réformons vite nos systèmes qui sont archaïques. »

 

Ce jour-là, 48, rue du Four, à Paris, dans l’appartement de René Corbin, s’unifie, sous l’autorité de Jean Moulin, l’ensemble des mouvements de résistance français. Ce jour-là, les résistances devinrent « la Résistance ». Posons le décor. Hiver 1942-1943. À l’Est, la guerre bascule.

 

Embourbées à Stalingrad, les « armées nazies plient devant l’Armée rouge. La nouvelle court les maquis et accrédite l’idée que le IIIe Reich n’est pas invincible. Constant Paisant, un des FTPF qui s’illustrera en 1944 aux Glières, se souvient : « Ce coup fatal à l’Allemagne, c’était le vent de l’espérance. Il nous porta au long de nos combats, particulièrement dans la tragédie du plateau où allaient mourir plus de 150 camarades. »

DE GAULLE  MISSIONNE  UN  PRÉFET  DE  QUARANTE-DEUX ANS, JEAN  MOULIN

Autre bouleversement, le débarquement anglo-américain en Algérie, le 8 novembre 1942. La guerre se déplace vers le sud et engage une bataille entre les Alliés et le général de Gaulle, à Londres, pour le contrôle d’Alger et, par voie de conséquence, le leadership de la France libre. Les Américains, relativement bienveillants à l’égard de Vichy, parient sur le général Henri Giraud pour diriger la France sous future autorité américaine. De Gaulle souffre d’une vraie légitimité tant vis-à-vis de la résistance intérieure que des Alliés qui lui dénient la qualité de seul représentant de la France libre. Il lui faut gagner le soutien de la résistance française. C’est dans ce contexte qu’il missionne un préfet de quarante-deux ans, Jean Moulin, pour coordonner les différents mouvements de résistance.


L’homme, révoqué par Vichy, a entrepris ce travail d’unification dès son entrée dans l’armée de l’ombre. Dès 1941, il lie contact avec les mouvements de résistance, unifie peu à peu la Zone Sud par la création de l’Armée secrète et des MUR, tandis que s’organise le rassemblement de la Zone Nord. Au terme de laborieuses négociations, alors que la Gestapo emprisonne et déporte en masse, Jean Moulin parachève la coordination des actions sur tout le territoire et assure un socle solide au futur gouvernement provisoire.

 

Mais ce « noeud de résistance » qui unit les forces de toute appartenance politique, des communistes à la droite non collaboratrice, cache aussi un « noeud de méfiances ». Méfiance à l’égard du Parti communiste, force vive, implantée et fortement organisée, dont il s’agit de museler les prétentions, suspicion des mouvements de résistance à l’égard de Londres et de De Gaulle, dont ils redoutent l’hégémonie, méfiance extrême des mêmes mouvements à l’égard des partis politiques suspectés d’avoir précipité la faillite de la République en 1940.


Un âpre débat s’engage. Les contacts noués à Londres entre le Parti communiste et de Gaulle par l’entremise de Fernand Grenier ainsi que la reconnaissance par les Alliés d’un Comité français de libération nationale à Alger vont lever les derniers obstacles. Ils sont 19 (8 représentants des mouvements de résistance, 6, des partis politiques et 2, des syndicats de la CGT, réunifiée aux accords du Perreux en 1942, et CFTC) à se retrouver, le 27 mai 1943, sous la direction de Jean Moulin, assisté de deux secrétaires, Pierre Meunier et Robert Chambeiron, qui raconta plus tard : « La réunion, difficile à organiser, fut brève.


Sécurité oblige. Jean Moulin rappela les buts de la France combattante... On a écrit beaucoup de choses sur l’âpreté des négociations ; en fait, tout se déroula dans une atmosphère d’unité patriotique. » L’atmosphère sera moins paisible quand le CNR se penchera sur l’élaboration d’un programme. On imagine les oppositions violentes de la droite à un ensemble de mesures qui vont conjuguer invention sociale et audace révolutionnaire.

 

Le texte final est le fruit de neuf mois de discussions, de multiples moutures proposées par les différentes parties, débattues à Alger et au sein du CNR, dirigé par Georges Bidault à la suite de l’arrestation de Jean Moulin, le 21 juin 1943, puis par Louis Saillant (CGT), qui impulsera fortement la réflexion vers l’innovation sociale.

Paru le 15 mars 1944, sous le titre les Jours heureux, le programme développe, en une première partie, « un plan d’action immédiate », qui lie appel à l’insurrection et développement de la lutte pour hâter la Libération. La seconde partie, plus politique, décline, au futur, liberté, démocratie économique et sociale et solidarité. Au fil des articles s’affine le visage d’une démocratie nouvelle où l’homme est la pierre angulaire de l’avenir. « Mettre définitivement l’homme à l’abri du besoin, en finir avec les angoisses du lendemain ». Les mots esnés quissent les grandes réformes à venir qui fondent une République de citoyens où l’homme est à la fois acteur et gestionnaire de sa propre vie.

 

Dans ce programme, s’affiche la volonté de rompre avec l’ancien monde et d’ouvrir la fin du siècle sur l’invention sociale : « Instaurer une véritable démocratie sociale impliquant l’éviction des féodalités économiques et financières de la direction de l’économie... Droit d’accès aux fonctions de direction et d’administration pour les ouvriers... Retour à la nation des grands moyens de production monopolisés... Droit au travail... Presse libre et indépendante... »

Le texte final est le fruit de neuf mois de discussions, de multiples moutures proposées par les différentes parties.
SOIXANTE-DIX  ANS  APRÈS, CE  PROGRAMME  EST  TOUJOURS  D’UNE  ACTUALITÉ BRÛLANTE

L’audace au service d’un peuple avide de justice. La France de 1793, revisitée par ceux qui ont lutté, souffert, espéré. Le programme va inspirer toutes les grandes réformes des gouvernements de la Libération : nationalisations, fonction publique, Sécurité sociale, comités d’entreprise, retraites, statut des mineurs, des électriciens et des gaziers...

Un visage de dignité rendu possible par le rapport de forces de l’époque : 5 millions d’adhérents à la CGT, 29 % des voix au PCF (et des ministres ouvriers tels Ambroise Croizat ou Marcel Paul...), une classe ouvrière grandie par sa résistance héroïque, un patronat sali par sa collaboration.


Soixante-dix ans après, ce programme est toujours d’une actualité brûlante à l’image de la haine qu’il suscite chez le patronat. En témoigne Denis Kessler, un dirigeant du Medef qui, en 2007, incitait le gouvernement à se défaire au plus vite « d’un système ringard, hérité du CNR, de la CGT et des communistes ».

 

Michel Etievent 

http://b.vimeocdn.com/ts/207/068/207068060_640.jpgAuteur de : Ambroise Croizat ou l’invention sociale (édition revue et augmentée, éditions Gap, 2012, 256 pages, 30 euros, port inclus). L’Histoire de la sécurité sociale, éditions Gap, 2013, 85 pages, 12,50 euros (port inclus).

Envoyer ses coordonnées et un chèque à Michel Etiévent, 520, avenue des Thermes, 73600 Salins-les-Thermes.

 


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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 10:28

Georges Séguy, ancien résistant et déporté, fut secrétaire général de la CGT. Il pose un regard lucide sur les résistances contemporaines.

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Les membres du bureau du Comité national de la Résistance, en août 1944. Jacques Debû-Bridel, Pierre Villon, Gaston Tessier, Robert Chambeiron, Pascal Copeau, Joseph Laniel, Lecompte-Boinet, Georges Bidault, André Mutter, Henri Ribière, Daniel Mayer, Jean-Pierre Lévy, Paul Bastid, Auguste Gillot, Pierre Meunier et Louis Saillant. Musée Carnavalet/Roger-Viollet


Georges Séguy, le programme du Conseil national de la Résistance (CNR), soixante-dix ans après sa rédaction, est-il encore d’actualité ?

 

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GEORGES SÉGUY. Beaucoup de choses ont évolué, mais il faut continuer de s’y référer, car le programme du CNR n’était pas simplement un programme économique et social, c’était un projet de nouvelle République ! En ce sens, le programme reste plus que jamais d’actualité. Ne serait-ce que pour la retraite complémentaire, pour la santé, la Sécurité sociale, les droits syndicaux, la démocratie sociale... tout ce qui est attaqué aujourd’hui.


Cet esprit d’union qui caractérisait le CNR, pourquoi a-t-on tant de mal à le faire ressurgir dans une période de crise pourtant très destructrice socialement parlant ?


GEORGES SÉGUY. Ce qui manque, c’est la perspective et la lucidité politique susceptibles de faire comprendre que l’union est possible et nécessaire. Ce qui implique non seulement la lucidité, mais aussi l’engagement pour que cette lucidité se concrétise. C’est-à-dire qu’il ne faut pas seulement s’indigner.

J’avais dit à Stéphane Hessel, quand il a publié son livre Indignez-vous ! : “Heureusement que toi et moi n’étions pas seulement indignés pendant la guerre !” C’est l’engagement qui compte ! De nos jours, il y a déjà de la bonne volonté, de l’indignation, suffisamment de forces disparates qui vont dans ce sens, mais il leur manque la lucidité politique pour savoir comment s’y prendre pour réunir autour de cette perspective d’union toutes les énergies nécessaires qui aboutiraient à un rapport de forces suffisant.


Quel est l’ennemi commun aujourd’hui d’après vous ?


GEORGES SÉGUY. Le capitalisme... la domination du grand capital. Les multinationales qui en sont à vouloir remettre en question le modèle social français directement issu du CNR. Il s’agissait d’un des modèles sociaux les meilleurs du monde, devançant même celui des pays socialistes qu’on a admiré abusivement... et ce modèle social français, ils sont en train de le détricoter comme le disait le patronat dès 1945, et comme la droite le redit aujourd’hui.


Nous sommes donc dans une situation où le capitalisme n’est plus comme l’affirmaient autrefois les économistes du capital “l’évolution suprême du genre humain”, ils ne le disent plus d’ailleurs, mais ils veulent le maintenir en vie en exploitant plus durement encore le monde du travail et pas seulement dans les pays industrialisés mais à l’échelle de la planète. Ce sont des données nouvelles qui prouvent que l’intérêt commun des travailleurs d’un pays développé, comme celui d’une ex-colonie d’Afrique ou d’Asie, converge contre un ennemi commun. Il reste donc beaucoup d’efforts à faire pour que ceux qui sont pour une évolution sociale s’engagent par rapport à ça.


Vous allez souvent dans les lycées et les collèges à la rencontre d’étudiants qui ont l’âge que vous aviez quand vous êtes entré dans la Résistance. Que leur dites-vous ?


GEORGES SÉGUY. Je leur dis que de nos jours il faut être sensible aux enseignements de la Résistance. Y être sensible pour faire face aux dangers qui les menacent. Le 28 avril dernier, pour la Journée de la déportation, j’ai eu le plaisir de lire un texte qui a été publié par des déportés de toute sensibilité. Ce texte dit, je cite : “Nous devons dire aux générations nouvelles que c’est surtout dans les moments de crise que surgissent les discours anti-démocratiques xénophobes, racistes et antisémites, dans lesquels elles doivent discerner les thèses de ceux qui ont exterminé les juifs d’Europe, massacré les Tziganes, déporté et fusillé les résistants.


Aujourd’hui, il est essentiel qu’elles reconnaissent dans d’autres discours les vociférations de Hitler et la voix soumise de Pétain. Ainsi averties, elles pourront combattre le danger s’il se présente.” Ce texte-là transmet les enseignements par essence des problèmes auxquels les jeunes sont confrontés en France aujourd’hui et que nous autres, jeunes résistants d’une autre époque, avons réussi à combattre et à vaincre.


Vous avez été secrétaire général de la CGT de 1968 à 1982, le syndicalisme reste-t-il aujourd’hui un instrument de lutte et de résistance efficace ?


GEORGES SÉGUY. Je suis un syndicaliste humaniste et républicain. Et je suis de ceux qui pensent que la liberté, l’égalité et la fraternité ne peuvent donner leur pleine valeur sans progrès social. Cela signifie que tout ce qui va contre le progrès social, tout ce qui tend à revenir en arrière par rapport à ce que le syndicalisme a obtenu en matière de progrès social, est contraire à la liberté, l’égalité et la fraternité, et donc contraire à l’esprit républicain. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une expérience du syndicalisme qui ne manque pas de similitude avec les préoccupations du syndicalisme de mon époque.


La réunification de la CGT en 1943 avait donné un coup de fouet à la Résistance. Il faut s’inspirer de cela et se battre dans les entreprises. Contre l’ANI (accord national interprofessionnel), par exemple, c’est un retour en arrière, c’est un recul, c’est une régression... l’austérité est une régression ; les syndicalistes ont leur rôle à jouer pas seulement sur les revendications les plus évidentes, mais aussi sur la transformation de la société. Dès l’origine, le syndicalisme il y a plus de cent ans, s’est prononcé pour la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est-à-dire contre le capitalisme. Cependant, je pense qu’aujourd’hui un changement de société ne pourra s’accompagner sans la voie politique. Les forces sociales ne suffiront pas. Aussi, le Front de gauche, qui reste une idée, doit-il continuer à se renforcer et surtout à s’unifier. La division, voilà l’ennemi intérieur de tout temps.


« Tout ce qui tend à revenir en arrière sur ce que le syndicalisme a obtenu en matière de progrès social est contraire à la liberté, l’égalité et la fraternité, et donc contraire à l’esprit républicain. »


Source : L'HUMANITE 


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