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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

29 juin 2014 7 29 /06 /juin /2014 09:45

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Mai 2014

 

Deux choses tétanisent les dirigeants de Radio France : les enquêtes d’audience, reflet d’une logique commerciale, et la nomination de leur président, effectuée sous influence politique. Informer, instruire, divertir : les termes du triptyque fondateur de la radiodiffusion publique ont connu des fortunes diverses. A la Libération, le troisième ne supplantait pas les deux premiers.

 

Les auditeurs reviennent toujours. On pourrait graver cette phrase en lettres d’or au fronton de la Maison de la radio. Quand l’audience décline, quand un président arrive, quand un humoriste se fait virer, quand l’actualité ne fait pas recette, il y a toujours une voix placide dans l’ascenseur pour dire : « Bah ! les auditeurs reviennent toujours ! »Un directeur se demandait même un jour ce qu’il faudrait faire pour que les auditeurs s’en aillent une fois pour toutes.


Pour France Inter, deuxième radio généraliste du pays avec plus de cinq millions d’auditeurs quotidiens, l’audience ressemble en effet à un long fleuve tranquille. Pas plus de trois grosses fâcheries en quarante ans. En 1974, lors de l’éclatement de l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF) ; en 1981, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, l’abolition du monopole et l’explosion des radios libres ; et enfin en mai 2005, avec le référendum sur le traité constitutionnel européen (TCE) : le « non » l’a largement emporté (54,7 % des voix) alors que la rédaction de France Inter avait milité avec ferveur en sens inverse. Chaque fois, les auditeurs sont revenus.


Une fois par trimestre, la publication des chiffres d’audience par le très opaque institut de sondage Médiamétrie distille pourtant l’angoisse dans les couloirs de France Inter. Surtout à proximité du bureau directorial. S’en échappent des volutes de discours avantageux sur la grandeur du service public et la complexité chez Edgar Morin. Mais, en vérité, tout se résume au tracé d’une flèche vers le haut ou vers le bas.


A la machine à café, journalistes et petites mains dénoncent rituellement le mode de confection des enquêtes Médiamétrie, dont sont actionnaires les grandes radios privées, avant tout soucieuses de déterminer leurs tarifs publicitaires. Ce qui ne concerne pas la radio publique, affranchie de cette contrainte, mais également actionnaire de l’institut.


Incapable d’affirmer sa différence en lui redonnant un sens et une ambition, la radio publique a néanmoins fini par s’aligner sur la loi du marché. Imaginez un cheval libre, pouvant courir à son gré à la découverte des grands espaces et qui, faute d’esprit et de désirs, viendrait immanquablement s’aligner auprès des chevaux de labour creusant leur sillon pour le compte d’une société lucrative. L’audience est devenue la seule boussole de France Inter. Le « beaucoup » a tué le « pourquoi ». Les rebelles de la machine à café le clament : toutes les grandes conquêtes de l’esprit, les grandes émancipations collectives apparaissent d’abord minoritaires et subversives. Dans les idées, en art, en politique. Avec Médiamétrie, pas de Galilée, ni de Vincent Van Gogh, ni d’Albert Einstein ; même pas un Pierre Desproges. Et Edgar Morin, sa flèche monte ou descend ?

 

Le principe des affaires a contaminé les valeurs du service public de la radio et menace de lui faire la peau. Comme à La Poste, comme dans la santé, l’enseignement, la recherche...

De la différence à la distinction

Partout, l’Eglise de chiffrologie étend son règne. A Radio France, quatre fois par an, devant un aréopage pénétré, des chiffres magiques sont projetés sur un écran. Ils sont interrogés et savamment interprétés selon des rites empruntés aux antiques devins scrutant le vol des oiseaux ou les entrailles des poulets avant d’émettre un avis qui vient confirmer les ordres forcément exquis de l’empereur.


Assurément, on fait de la radio pour être écouté ; on veut connaître la réponse des auditeurs. Mais tout autre mode d’évaluation de l’audience a été abandonné. Qualité, utilité, service, débat sur et avec le public : d’autres enquêtes sont possibles, qui guideraient le navire vers les grands horizons.


« Ecoutez la différence » était le slogan de France Inter à la fin des années 1970. Doctement, le directeur expliquait alors qu’il s’agissait de la différence entre un client et un citoyen. Les radios commerciales s’adressent à un client ; la radio publique, à un citoyen ; l’obsession de l’audience relève du secteur privé ; l’ambition de l’audience, du service public. Applaudissements garantis.

« La différence »... La formule a été reprise récemment. Mais il s’agit de tout autre chose : de distinction. Ecouter France Inter vous distinguerait du commun des mortels. L’actuel directeur, M. Philippe Val, le revendique : « France Inter, ça se mérite, c’est pas beauf, pas démago, pas vulgaire. » Comme naguère dans nos colonies, M. Val s’est senti investi d’une mission civilisatrice, mais destinée à un public circonscrit : « La meute m’emmerde et j’emmerde la meute. » (1)

 

Ce mépris marque une rupture avec le « grand public » des auditeurs de France Inter. Dans un message de décembre dernier, l’un d’eux mit en évidence l’élitisme de sa radio : « Généraliste, elle est donc censée traiter de tous les sujets. J’ai passé en revue cinquante-cinq émissions. Si l’on exclut les tranches d’information, on s’aperçoit que presque tous les programmes sont au service exclusif de l’industrie culturelle. Si vous êtes chanteur, musicien, acteur, metteur en scène, écrivain, vous avez une petite chance qu’on parle de vous ou de votre univers artistique.

 

Pas moins de dix émissions sur la musique, au moins huit magazines multiculturels. Le cinéma, le théâtre sont gâtés, mais la science, l’histoire, l’économie ne sont pas oubliées, ni nos amis les bêtes, la grande cuisine et le sexe à minuit. L’auditeur cultivé et diplômé est donc choyé. Mais les sujets qui préoccupent au plus haut point les citoyens ont-ils leur émission ? Quid de l’emploi et du travail, de la santé et de la protection sociale, du logement, par exemple ? Ah, si : le dimanche, entre 13 h 20 et 13 h 30, le magazine “Périphéries” traite de la banlieue et de ceux qui y vivent ! La voix est libre, mais l’élitisme la rend inaudible au plus grand nombre. »


Et les auditeurs reviennent toujours... De fait, les infidèles sont toujours rentrés au bercail. Les explications ne manquent pas : la qualité, le talent, le génie du directeur, le lien passionnel des Français avec leur radio publique... Reste cependant l’argument le plus efficace : « Il n’y a pas de publicité. » Et l’on sait à quel point les Français sont publiphobes.


Or Radio France est financé par une redevance clairement affectée à l’audiovisuel public. Chaque année, 650 millions d’euros assurent l’existence du premier groupe radiophonique français avec ses sept radios nationales, ses quatorze millions d’auditeurs quotidiens, ses quatre mille sept cent vingt-sept collaborateurs permanents, dont sept cents journalistes. Et avec une bien belle voiture avec chauffeur pour le président d’une bien belle société de service public.


Ressources humaines, ressources techniques et budgétaires : voilà un exemple parfait pour qui voudrait défendre le service public. En effet, on ne redoute pas les effets de la mondialisation, ni les diktats de Bruxelles. Bien des atouts, donc, pour élaborer des politiques ambitieuses dans tous les domaines, le profit n’étant pas le but.


Mais alors quel est-il ? En décembre 2013, le cinquantième anniversaire de France Inter a permis à beaucoup de découvrir les archives de leur propre histoire. Les experts de 1963 prévoyaient que la télévision réduirait bientôt la radio à un fond sonore. Pourtant, dans son allocution à l’inauguration de la Maison de la radio, le président de la République, Charles de Gaulle, exprimait une autre ambition :« Comme ce qui est utile aux âmes ne l’est qu’en vertu d’une grande cause et comme nous avons choisi la nôtre, il faut que la radio française, tout en captant sans parti pris et en répandant sans exclusive les courants de l’événement, de l’art, de la science et de la politique, concoure à la liberté, à la dignité et à la solidarité des hommes. »


En vérité, la radio publique était née vingt ans auparavant, très précisément le 20 août 1944.

Comme la presse, la radio s’est alors vautrée dans la collaboration. A cette époque, elle incarne à la fois l’aile de la liberté (« Ici Londres... ») et l’arme du crime. « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand » : cette chansonnette de Pierre Dac se fredonne lèvres fermées dans le couloir du dernier métro.


Le 17 août 1944, Radio-Paris cesse d’émettre. Au 116, avenue des Champs-Elysées, les collaborateurs fuient le navire en mettant le feu aux archives. Au 37, rue de l’Université, ils sont quelques-uns qui attendent depuis longtemps cet instant. De jeunes résistants planqués dans un studio de la radio... de Vichy ! Tout en travaillant là, ils ont constitué en 1943, clandestinement, à l’initiative de Jean Guignebert, un groupe de résistance : le Comité de libération de la radio. En fait partie un certain Pierre Schaeffer, en liaison avec la Résistance intérieure. Dans le ventre de l’ennemi, ils résistent. Ils entendent assurer la relève le moment venu.


Le 18 août, profitant de la débandade, ils prennent possession des locaux et mettent tout au point, micro, antenne, matériel. L’ennemi est encore là, dans la rue, sous les fenêtres ; des tirs résonnent, des chars au loin, des sirènes. Dimanche 20 août sera le grand jour. Grâce à un émetteur clandestin mis en place par le réseau de résistance des PTT, on les entend pour la première fois. L’émotion est à son comble. A 22 h 30, La Marseillaise retentit : la première à la radio depuis l’armistice de 1940. Quatre ans. Puis Pierre Crénesse, journaliste et reporter, annonce : « Ici... Radiodiffusion de la nation française. » Ce sera la seule phrase prononcée sur fond de Marseillaise. Il est 22 h 31, et notre radio vient de naître.


La Radiodiffusion de la nation française (RNF) deviendra la Radiodiffusion française en mars 1945, puis la Radiodiffusion-télévision française (RTF) en 1949, puis l’ORTF en 1964, enfin Radio France dix ans plus tard. La Résistance constitue donc son soubassement, son souffle initial. Le programme du Conseil national de la Résistance (CNR) entendait « assurer la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances de l’argent et des influences étrangères ». L’indépendance à l’égard des puissances d’argent a tenu. Et voici pourquoi il n’y a pas de publicité, pourquoi les auditeurs reviennent toujours.


Mais, sous le ciel plombé de la crise, certaines fines oreilles disent percevoir le sifflement de la grande faux qui emporte les services publics. Radio France, menacé ? On ne sait pas. On ne sait pas grand-chose de la radio en général. Quatorze millions d’auditeurs par jour pour celle-ci, et aucune critique. Trop volatil, trop plébéien ? Historiens et chercheurs n’ont jamais accordé un grand intérêt à ce média, pourtant mêlé à la vie de milliards d’hommes dans le monde. En France, quelques universitaires, quelques valeureux ouvrages ou sites, mais bien peu de chose en regard de la puissance de la radio dans la fabrique de l’opinion, de la sensibilité, du conformisme, du langage, de l’imaginaire. Bien peu de chose sur ce prodigieux moyen d’éducation populaire susceptible de combattre la fracture culturelle, de favoriser l’émancipation collective et l’épanouissement individuel.


L’éducation nationale fait l’objet de réformes et de débats constants. Rien de tel pour Radio France, qui, du seul fait de son audience, joue un rôle majeur dans la culture de tout un pays. Pourquoi ? Du côté des experts et des intellectuels professionnels, chacun a une œuvre en cours, un film ou un livre en promotion. Nul n’a donc très envie de « mordre la main » d’une station où la phrase la plus prononcée est « Je rappelle le titre de votre livre ».


Dans le tout premier reportage de la RNF, le 21 août 1944, on est dans la rue, dans la vie, dans l’histoire en direct place de la République, au milieu des tirs et des barricades. Il faut se mettre à l’abri pour faire entendre la voix de Georges Bidault parlant au nom du CNR, entrecoupée par des rafales toutes proches. Avant les discours et les commentaires, cette radio dit l’inouï, ce qui n’a encore jamais été entendu. Le lendemain, dans l’ivresse de la Libération, le speaker se dit« dûment mandaté par le secrétaire général de l’information pour requérir messieurs les curés de faire sonner immédiatement les cloches à toute volée pour annoncer l’entrée des Alliés à Paris ».


Et les cloches de Paris se mettent à sonner. Au loin, d’abord, puis plus proches. Au micro, la voix inquiète et joyeuse ajoute : « Il faut rapprocher le micro de la fenêtre. »

Daniel Mermet

Journaliste, producteur de l’émission « Là-bas si j’y suis », diffusée du lundi au jeudi à 15 heures sur France Inter.

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 08:01

 


17 Juin 2014

 

http://img.over-blog-kiwi.com/300x300/0/93/15/56/20140617/ob_8f087c_france-tv.JPG

 

SNCF, France 2 ou la haine du gréviste

Le 13 juin 2014, les cheminots, majoritairement en conflit avec leur direction, décident la grève dont l’objectif à termes est le maintien de leur statut social dans la fonction publique.

Le commentaire à l’antenne ne s’attardera pas, bien sur, sur l’ouverture du rail à la concurrence en 2002 exigée par l’Union Européenne, ni sur le fait que la réforme crée une entité supplémentaire au-dessus de la SNCF et de RFF, ouvrant la porte à la privatisation.

OUI ! Les salariés de la SNCF sont inquiets. Les exemples en matière de privatisation ne manquent pas qui ont donnés les catastrophes que l’on sait comme le rail en Grande-Bretagne et les cascades d’accidents ferroviaires qui ont suivis. Ou encore comme « Orange » avec les dégâts humains qui ont fait la « Une » de nos éditions.

Le journal du 20H de France 2, au service du public, y consacre un reportage en longueur, mais pas sur le fond. Ce sont de multiples interviews sur le ressenti des usagers qui expriment, pour beaucoup, leur mécontentement.

Pourtant… Quel droit de réponse des salariés gréviste pour expliquer cette situation aux français ? Quid de l’égalité du temps de parole ? Le motif de cette grève est peu expliqué par la rédaction de France 2. Est-ce à dessein ? On peut s’interroger. 

Le vrai scandale, c’est que faute de négociation les cheminots soient contraints à la grève. Plusieurs journées sans salaire pour un cheminot seraient sans aucune incidence ?

L’autre scandale, c’est l’attitude de la rédaction qui « omet » d’en exposer les motifs pour ne relever que la gêne sur les usagers ! Pourquoi aucun syndicaliste de la CGT, premier syndicat des cheminots, ou de SUD RAIL, n’est-il sollicité pour répondre à France 2 ?

Pourquoi un journaliste en « stand-up » sur le plateau parle-t-il des salaires des cheminots ? Quel est le rapport avec l’actualité ? Seraient-ils grassement payés ? Auraient-ils même la garantie de l’emploi ? Certains partiraient-ils à 60 ans, cet âge privilégié ?

S’il s’agissait d’autres pays récemment dans l’actualité, nous parlerions de propagande. Ici le jeu est plus subtil puisque c’est précisément à l’échelle d’une vaste interview collective « in vivo » où l’usager même donne son avis, presqu’en direct à la télévision, au journal de 20 H… Alors forcément, cela devient une vérité incontestable.

Quelle est cette méthode journalistique réductrice qui n’enquête pas et qui n’informe pas sur les tenants et les aboutissants ? Quelle est cette méthode journalistique populiste qui jette une partie des français, les bons et légitimes contre les autres, les mauvais ceux qui se battent non seulement pour leurs droits mais également pour un vrai service public ?

Pourquoi un tel parti pris antisocial dans le traitement de l’information sur le service public, qu’il s’agisse de faits de grève dans les transports en commun ou ailleurs ? Cette vision tendancieuse et libérale du journalisme est choquante et devient malheureusement trop systématique à France 2 dès lors qu’elle relate des conflits sociaux.

La CGT dénonce avec force cette information tronquée et orientée qui ne sert ni à la compréhension ni au décryptage de la réalité si indispensable aujourd’hui.

Paris,
Le 17 juin 2014

 

 

http://www.cgtnord.fr/2014/06/syndicat-cgt-de-france-television-sncf-france-2-ou-la-haine-du-greviste.html


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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 08:32

le 7 mai 2014

Du 23 au 25 mai, se tiendront à Meymac (Corrèze) les troisièmes rencontres des médias libres et du journalisme de résistance, organisées par l’association « Rencontres médiatiques », autour du thème « Libérons les médias ! ». Toutes les informations sur le site :http://medias-libres.tumblr.com/

 

http://www.acrimed.org/local/cache-vignettes/L431xH606/affiche_meymac-34a7d.jpg

 

Ces rencontres visent à « faire converger les médias libres et les journalismes de résistance (presse écrite, internet, radio, télé, vidéo, édition) ainsi que les acteurs de l’éducation populaire concernés, autour des thèmes de l’indépendance des médias, du pluralisme, de la liberté d’expression, de l’engagement journalistique, de la lutte contre les discriminations, de la critique des médias dominants, des difficultés des médias associatifs et des médias des cités et des banlieues, du projet de loi “Création et Culture – Hadopi” sur l’audiovisuel et internet et de la réappropriation démocratique des outil et de supports d’information, de communication et de création. »


Acrimed, dont plusieurs adhérents ont été associés à l’organisation de ces journées, sera évidemment présent sur place et animera le vendredi 23 mai à partir de 21h une table ronde sur le thème : « Critique des médias dominants : quelle utilité, quel avenir ? ».


http://www.acrimed.org/local/cache-vignettes/L480xH599/programme_Meymac-8beb9.jpg

http://www.acrimed.org/IMG/siteon0.gif?1332110978

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 06:58

http://www.lemouv.fr/sites/default/files/2012/10/02/36008/LES_NOUVEAUX_CHIENS_DE_GARDES_.jpg?1389792775

 

LCP consacrait hier son début de soirée au film ‘’les nouveaux chiens de garde’’, suivi d’un débat qui à mon avis aurait pu être la suite du film. Ce débat  illustrait bien, à mon avis sans le vouloir, ce qui est démontré dans le film : La pluralité de l’information par l’homogénéité, le renouveau par la continuité, etc, etc.


Pour plus de détails voici le casting du film que j’appellerais :


‘’Les nouveaux chiens de garde en action’’ (Le mot action leur va si bien).


Le casting : (En français,la liste des acteurs)


Dans le rôle du défenseur d’Elie Cohen : Elie Cohen. Grand spécialiste de lui-même.


Dans le rôle du défenseur de Franz-Olivier Giesbert : Franz-Olivier Giesbert  bien sûr !  Ce rôle lui va si bien.


Dans le rôle de l’alibi : Dominique Wolton. Directeur de recherche au CNRS. Comme dirait Mozart, ‘’alibi ma non tropo’’.


Les rôles : 


Tout d’abord Elie Cohen :

Il nous fait une belle description du marché des économistes, pour finalement nous démontrer sans le vouloir bien sûr, que pour avoir une chance de passer sur ‘’ l’écran étriqué ’’, il faut défendre l’économie de marché.


Selon lui il y aurait donc trois sortes d’économistes, ceux qui disent n’importe quoi  et qui n’ont pas de références voire compétences, ceux qui sont trop techniques et qui ne savent pas se mettre au niveau des téléspectateurs, et puis les autres les bons, dont il sous-entend faire partie, ceux qui savent eux s’adresser au public, ceux qui savent vulgariser. Je le cite : (début 15ème minute du débat)


« (….) Entre les deux vous avez ceux qui font ce que j’appelle la vulgarité….. Pardon… vulgarisation…. » 


Laisse tomber Elie, ce lapsus te va si bien ! C’est vrai que la télé devient vraiment vulgaire.


Franz-Olivier Giesbert dit FOG : Lui il nous explique que le film aborde des bonnes questions mais de mauvaise manière. (Une bonne vieille méthode classique, quand on veut démolir quelque chose on commence par l’encenser).


On a tout de suite compris que la bonne manière eut été……Que le film ne parle pas de lui ! 


Bien sûr il ne le dit pas comme ça, mais on a tout de suite décrypté son langage subliminal intello-bobo,  dû à une malformation des lèvres générée par des années de succion, qui lui ont permis de rester collé à l’écran un peu comme un poisson nettoyeur.  Non, non, je ne suis pas vulgaire, je vulgarise juste  pour me mettre à la portée de tout le monde comme dirait Elie. Cela dit, moi  je l’aime bien FOG….Surtout lorsqu’il quitte l’écran.


D’ailleurs en principe un écran de télé contrairement à un aquarium, ça se nettoie de l’extérieur, alors je propose à tous ces journalistes ‘’ventousards’’, qui veulent à tout prix rester collés à l’écran de passer pour notre plus grand bonheur de l’autre côté, cela nous détendrait vraiment. 

 

Pour être vulgaire j’oserais même dire : « Putain qu’ils dégagent!»


Dominique Wolton : 

Lui il a le plus sale rôle. C’est celui qui doit crédibiliser ce débat ‘’légèrement’’ déséquilibré, celui dont la future carrière à la télé dépend peut être de sa prestation, et qui est confronté à un dilemme Cornélien, un peu comme le CID, il est écartelé entre amour et devoir. En gros s’il en fait trop le film risque d’en tirer une bonne publicité, mais s’il n’en fait pas assez ça va se voir, et les téléspectateurs risquent d’en  déceler les ficelles.  


Aller on va l’aider à faire son choix avec cet extrait de la fameuse pièce de Corneille à peine revue et corrigée :


Extrait : (Toutes mes excuses à Pierre Corneille pour ce plagiat)


Don Yves :

 Dominique as-tu du cœur ? 


Don Dominique :

 Tout autre que toi 

 L’éprouverait sur l’heure


Don Yves : 

Agréable colère

Hé bé qu’est-ce que t’attend pour couper!

Je te signale 

Que c’est à toi de jouer.


Enfin le mot de la fin : Coupez tous vos télés !


Ps : Les rôles de Gilles Balbastre, Yannick Kergoat, et Serge Halimi, qui ont quand même un peu participé au film, ont été à mon avis un peu négligés par la chaine citoyenne. 


Yves

Le 05 mai 2014

 

 

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Les Nouveaux chiens de garde Les 10 premières minutes

par Gérard Buchart

 

 

 

En Homage à Michel Naudy, journaliste et militant communiste, avait lancé en 1995 
une éphémère émission de critique télé sur France 3 Île-de-France, Droit de regard. 
Salarié par la chaîne mais placardisé depuis dix-sept ans, il a été retrouvé mort à son domicile le 2 décembre 2012 à l'âge de soixante ans. 
La gendarmerie privilégie l'hypothèse du suicide ou pas ?

Voici les 10 premières minutes de ce film:

Synopsis et détails: Les médias se proclament "contre-pouvoir". 
Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. 
Au sein d'un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d'ascenseur. 
En 1932, l'écrivain Paul Nizan publiait Les chiens de garde pour dénoncer 
les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s'imposaient en véritables gardiens de l'ordre établi. 
Aujourd'hui, les chiens de garde sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, ouvertement devenus évangélistes du marché et gardiens de l'ordre social. 
Sur le mode sardonique, les nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique. 
Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d'une information produite par des grands groupes industriels du Cac40 et pervertie en marchandise. 

ATTENTION Si vous avez aimé ce film, il faut l'acheter.
En effet c'est le seul moyen pour toutes les productions indépendantes de faire de l'argent et donc de réitérer, car la presse et les media mainstream les boycotte. 

Aidons-les, car le pluralisme et l'indépendance sont les éléments de base dans une démocratie. 

Voici les points de vente pour le commander en DVD: 

Epicentre: http://bit.ly/WP8laS (14€90) 
Fakirpresse: http://bit.ly/JLydgN (17€90 port inclus +aide pour l'association) 
Acrimed: http://bit.ly/UKNVbS (17€90 port inclus +aide pour l'association) 
le monde diplomatique: http://bit.ly/TGhsUZ (14€90) 

 


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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 23:35

http://jclille.files.wordpress.com/2012/12/les_nouveaux_chiens_de_gardes_.jpg

5 mai 2014

 

Formidable comme dirait la nouvelle coqueluche des médias !


Dimanche 4 mai, la chaîne LCP a diffusé à 20h30 le documentaire « Les nouveaux chiens de garde » plus de deux ans après sa sortie en salle et son immense succès.


Un gros bémol cependant, le débat qui a suivi. Les responsables de la chaîne ont tout simplement offert la parole à trois... chiens de garde pour allumer les Nouveaux chiens de garde ! Et quels chiens de garde !!! (http://www.acrimed.org/article4334.html) :


Elie Cohen, champion des experts économistes, surnommé « le pantouflard des conseils administration » (en 2010 chez Pages Jaunes, EDF Energies Nouvelles, Stéria pour un total de jetons de présence de 107 212 euros),


Franz-Olivier Giesbert dit « le roitelet des ménages » (http://www.cesam-international.com/artistes/contact-2534-franz_olivier_giesbert.html) qui n'hésite pas à mouiller sa chemise dans les congrès de notaires (http://2012.congresdesnotaires.fr/video), d'experts-comptables (http://2012.congresdesnotaires.fr/video), de boulangers (http://www.boulangerie.org/sites/default/files/ckfinder/userfiles/files/programme%202012.pdf), etc.,


Dominique Wolton, le spécialiste de « l'influence politique et économique de la mondialisation de l'information » selon la fiche promotionnelle de Agency-Experts, agence de « ménages en tous genres » (http://www.adgency-experts.com/nos-experts/dominique-wolton).


Et devinez quoi ? Ils n'ont pas aimé, mais alors pas aimé du tout. Giesbert a répété à qui mieux mieux que le film était « vieux et con », Cohen s'est offusqué de l'attitude de Frédéric Lordon qui critique ses confrères économistes.


En réalité quel merveilleux cadeau que ce débat ! La confirmation en chair et en os (ouah, ouah) de ce que dénonce le film Les nouveaux chiens de garde.


Pour le moment la vidéo n'est pas disponible sur le site de LCP (http://www.lcp.fr/emissions/grand-ecran/vod/159106-les-nouveaux-chiens-de-garde), mais vous pouvez toujours « féliciter » la chaîne pour son « attention démocratique ».


En attendant, force est de constater que les espaces médiatiques se referment un à un.

Alors pour ne pas crever,


vous, de bouffer de l'info polluée,


nous, d'être censuré et exsangue économiquement,


il faut ABSOLUMENT soutenir notre plate-forme d'auto-production Nada (http://nada-info.fr/site/).


Lancé depuis plusieurs mois, notre site n'a pas collecté encore assez de fonds pour terminer ses deux premiers documentaires « Nous avons des armes » (http://nada-info.fr/site/?p=35) et « Cas d'école » (http://nada-info.fr/site/?p=55).


Le projet rencontre beaucoup de soutien moral, pas assez de soutiens financiers.


Nous avons besoin encore de 20 000 euros pour mener à bien ces réalisations.


Alors, il ne vous reste plus qu'à vous jeter sur votre chéquier ou dégainer votre CB et nous envoyer des euros (http://nada-info.fr/site/?page_id=65).


Sections syndicales, associations, collectifs, regroupez les commandes des DVD. 15 DVD précommandés nous apporteront 300 euros multipliés par une centaine de sections syndicales et d'associations et voilà la somme atteinte et dépassée !


Les films suivront, le site vivra !

 

(http://vimeo.com/88455485 et http://vimeo.com/88455486)


Il y va de votre engagement pour que l'on se sorte de cet univers de chiens de garde et clouer le bec aux Cohen, Giesbert et consorts.


Faites suivre à tous vos réseaux !!


Merci d'avance


Gilles Balbastre, co-réalisateur des Nouveaux chiens de garde

 


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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 12:56

par Jérémy de Rugy, le 5 mai 2014

 

« Voici les invités qui ont accepté de participer à ce “C dans l’air” » C’est par cette formule immuable qu’Yves Calvi introduit chaque jour son panel d’« experts »… en tout, et surtout en rien, comme nous l’avions constaté en 2008. En s’infligeant, cette fois, le visionnage de plus de deux mois de cette émission diffusée du lundi au vendredi sur France 5, nous avons pu vérifier que rien n’avait changé dans le fief télévisé d’Yves Calvi…

Le dispositif de « C dans l’air » (France 5) ne détonne pas franchement dans le paysage médiatique : une petite heure de discussion entre cinq « experts » à l’expertise souvent douteuse, donc, devisant sur les sujets qui agitent l’actualité, le tout étant saupoudré de quelques reportages.


Entre le 5 février et le 15 avril 2014, Yves Calvi jugea, semble-t-il, que l’actualité politique française devait dominer : sur 50 émissions, 31 furent consacrées à la politique économique, aux « affaires », aux élections, à l’exercice du pouvoir ou encore à l’état de l’opinion. Et pour évoquer ces sujets, Yves Calvi a remisé son imagination dans un tiroir et préféré puiser dans la jarre du conformisme pour transformer son émission (et donc la « chaîne du savoir » du service public) en machine à commentaires.


Un carnet d’adresse atrophié


Un rapport de la Commission sur l’image des femmes dans les médias avait déjà évoqué l’absence de parité dans certaines émissions comme « C dans l’air ». À cette observation, il convient d’ajouter le manque de renouvellement dans le choix des « invités »... Si l’on peut encore qualifier ainsi des intervenants si réguliers qu’ils en deviennent quasiment des chroniqueurs.


Ainsi, sur la période ciblée, Christophe Barbier (L’Express) a participé à près d’un tiers des émissions consacrées à un thème touchant à la politique. Mais on notera qu’il est également « expert » en géopolitique puisqu’il est aussi intervenu dans un débat sur les relations entre l’UE et l’Ukraine [1]. Suivent derrière lui Catherine Nay, présentée comme « éditorialiste politique à Europe 1 etValeurs actuelles », avec neuf interventions. Claude Weill (Nouvel Observateur) et Yves Thréard (Le Figaro) ont été tous deux conviés à sept reprises. Hélène Pilichowski (éditorialiste à… C dans l’air), Roland Cayrol, Pascal Perrineau et Dominique Reynié (politologues) figurent dans la liste des « incontournables », que complètent les sondeurs qui constituent un contingent impressionnant : un peu moins d’une dizaine d’interventions tous instituts confondus.

Du côté de la presse, un club des trois se partage les trois quarts des invitations ! Le Monde, grâce à un ingénieux système de roulement entre trois journalistes, devance légèrement Le Figaro et L’Express, suivis de très près par... Valeurs actuellesMarianne récolte les miettes avec une seule intervention quand le très neutre Nicolas Beytout a déjà été convié trois fois pour le compte de L’Opinion, journal créé il y a moins d’un an. Notons aussi que des quotidiens centenaires tels que La Croix ou L’Humanité sont snobés.


Rythme effréné et mélopée néolibérale


En ce qui concerne les thèmes abordés, parmi les 31 émissions peu ou prou consacrées à la politique française au cours de ces deux mois, cette omniprésence des sondeurs, des journalistes issus des plus grands titres parisiens, d’éditocrates patentés et autres patrons de presse, constitue, par elle-même, un indice : alors que l’économie, les réformes et l’emploi ne donnaient lieu qu’à six émissions, les élections à quatre, et les partis politiques à une, les vingt autres approfondissaient avant tout les sujets de préoccupation… du tout-Paris médiatico-politique ! Avec par exemple neuf émissions consacrées à la nomination de Valls à Matignon et au remaniement, sept aux « affaires » (dont six dans la semaine du 5 au 12 mars pour mieux disséquer à chaud les affaires Buisson et Sarkozy), trois au climat politique et un à « l’état de l’opinion »… Un concentré de « politique politicienne » en quelque sorte.


Et lorsqu’elle se penche sur l’économie politique, autant le dire tout net, l’émission roule à l’essence néolibérale et évite autant que possible tout autre carburant. Mais sporadiquement, dans un élan de munificence, Yves Calvi invite un économiste moins consensuel à rejoindre la troupe. Laquelle ne fait pas toujours montre de la même ouverture d’esprit que le maître de cérémonie…


Comme le 14 février dernier [2], lorsque Éric Heyer s’est retrouvé aux côtés de Ghislaine Ottenheimer, Natacha Valla et Michel Godet. Proposant une vision un peu moins catastrophiste de l’état des finances publiques françaises que celle avancée par Michel Godet, Heyer et son sens de la responsabilité vis-à-vis de ses propres enfants sont immédiatement pris à partie par Godet. (On admirera au passage la question choisie par Yves Calvi) :


- Yves Calvi : « À chaque fois que l’on parle de faire des réformes en coupant dans les dépenses, nous dit un téléspectateur, la CGT et FO menacent de descendre dans la rue. Alors que faire ? » 

 
- Michel Godet : « […] La CGT l’a dit : c’est le rapport de force. Jusqu’ici, ça leur a été payant... Mais je voudrais quand même dire un mot sur ce qui vient d’être dit. Je trouve que c’est parce qu’il y a ce genre de discours en disant "y’a pas de problème, tout ira bien et cetera" qu’ aujourd’hui nos enfants – vos enfants ! – vont avoir 180 000 euros à rembourser quand ils seront actifsdu fait que nous, les parents, nous avons vécus au-dessus de nos moyens. » 

 
- Éric Heyer : « C’est faux. » 

 
- Michel Godet : « Oui il conteste ça, mais c’est la réalité !  » 

 
- Éric Heyer : « Mais non, c’est faux. » 

 
- Michel Godet : « Donc ça vous dérange pas, peut-être que vous n’avez pas d’enfants mais ... » 

 
- Éric Heyer : « Bien sûr j’ai des enfants... » 

 
- MichelGodet : «  Moi je me sens coupable vis-à-vis de mes enfants . » 

 
- Éric Heyer : « Non mais ça, franchement, c’est le degré zéro de l’analyse, sincèrement hein. Jamais on va demander à votre enfant, je vous le rassure, de rembourser la dette française...  » 

 
- Michel Godet : « Si ! Il va payer ! Il aura des retraites moindres... » 

 
- Éric Heyer : « Mais non, pff... »


Un épisode qui illustre bien la confusion de nombre d’émissions où des éditorialistes bavards rabâchent leur catéchisme en se souciant des faits comme d’une guigne pourvu que leurs effets de manche séduisent l’animateur qui est aussi souvent la force invitante… Un comble pour une émission qui se veut didactique et alimentée par des « spécialistes ». Et finalement, c’est le téléspectateur qui trinque, sevré de pluralisme même sur le service public, induit en erreur par des experts de pacotille, et mal informé par des débats sans autre portée que l’effervescence qu’il déclenchent parmi les maîtres d’œuvre des médias dominants…


Jérémy de Rugy

 

Notes

[1] « Europe : l’Ukraine sur les bras », le 24 février 2014.

[2] « Hollande pressé par la cour des comptes », le 14 février 2014.

 

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27 mars 2014 4 27 /03 /mars /2014 07:04

 


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par Blaise Magninle 27 mars 2014

 

Samedi 22 mars, les Espagnols se mobilisaient en masse contre les politiques d’austérité impulsées depuis 2010 par l’Union européenne et mises en musique par les gouvernements socialiste, puis conservateur, suite à la prétendue crise des dettes souveraines. Au-delà de l’information que constituait en elle-même cette combativité sociale dans un pays majeur de l’UE à quelques semaines des élections européennes, ces manifestations fournissaient aussi une occasion idéale pour informer en profondeur sur la situation économique et sociale dramatique que connaît le pays, avec, entre autres indicateurs désastreux, un taux de chômage de plus de 25 % – 55 % chez les jeunes de 16 à 24 ans ! – C’est du moins ce à quoi on aurait pu s’attendre dans un monde médiatique idéal…

Mais les chantres de l’Europe libérale se désintéressent de l’Europe quand elle est sociale [1]. En lieu et place d’un compte-rendu précis et détaillé des forces syndicales, politiques et sociales qui manifestaient, de leurs revendications et des débouchés politiques éventuels à leur mobilisation, les médias français ont surtout retenu que des échauffourées avaient émaillé la fin de la manifestation, comme en témoignent les quelques exemples significatifs qui suivent, tirés de médias dits « de référence ».


Petite revue de presse


- Deux médias se disant « de gauche », pour commencer, ont montré toute l’affection qu’ils portent au mouvement social, en choisissant des titres qui soulignent l’essentiel :


- Le site du Nouvel Observateur s’est fendu de deux articles :« Débordements en marge de la manifestation anti-austérité à Madrid » ; « ESPAGNE. Une centaine de blessés après la manifestation anti-austérité ». Peut-être aurait-il mieux fallu s’abstenir de traiter le sujet…


Libération également, n’a pas pu s’empêcher de signaler dès le titre que la manifestation ne s’est pas « bien » terminée « Espagne : défilé monstre à Madrid contre la rigueur, incidents en fin de soirée ». Un aspect de la mobilisation sur lequel l’article de « la maison commune de toute la gauche » revient avec forces détails, aussi précis que non circonstanciés et donc sans intérêt : « Les affrontements, qui ont fait des dizaines de blessés légers, ont éclaté en fin de manifestation, la police chargeant ou tirant des balles en caoutchouc contre plusieurs dizaines de jeunes qui jetaient des projectiles. Les jeunes ont aussi monté des barricades, enflammé des poubelles, cassé les vitres de banques à coup de chaises et de pots de fleurs. Non loin de là, d’autres ont installé des tentes sur une grande avenue dans l’intention d’y passer la nuit. Les incidents ont fait 71 blessés légers dont 30 policiers et 41 manifestants, ont indiqué les services de secours Samur, précisant que 13 personnes avaient été hospitalisées. La police a interpellé 17 personnes.  »


- Sur le site de France Télévisions, le point de vue est à peu près le même : « VIDEO. Espagne : la manifestation contre la rigueur dégénère à Madrid ». La vidéo proposée est un reportage tiré du JT de 13h de France 2 du 23 mars, d’une durée… d’une minute et quinze secondes. Sur lesquelles, près de trente secondes sont consacrées « aux violences » de la soirée – ce qui a donc laissé 45 secondes au journaliste du service public pour exposer les motivations des manifestants… Une gageure, assurément !


- Sur lemonde.fr, pas de référence aux échauffourées de fin de manifestation dans le titre, plutôt bien choisi d’ailleurs :« Gigantesque manifestation à Madrid pour dénoncer “l’urgence sociale” ». En revanche, le diaporama qui ouvre l’article compense largement avec 6 photos sur 15 qui illustrent des « incidents » dont traite un tiers du contenu environ.


- Dans Le Parisien (« Madrid : la manifestation contre la rigueur dégénère, une centaine de blessés » ; « Espagne : Madrid compte ses blessés après le défilé record contre l’austérité ») ou Le Point(« Manifestation monstre à Madrid, une centaine de blessés »), les points de vue, sérieusement distordus, sont rigoureusement identiques, ce qui ne surprendra guère.

- Enfin, aux journalistes d’Ouest France, qui procèdent comme leurs confrères (« Espagne. Des incidents après la manifestation des “indignés” »), on accordera des circonstances atténuantes : après le traumatisme causé, il y a quelques semaines, par le désormaisfameux et de triste mémoire « saccage de Nantes », les « évènements » de Madrid ont dû être douloureux à couvrir…


Une information sociale rachitique


Certes, ce traitement des mobilisations sociales est coutumier. En France même, les manifestants s’exposent toujours, comme nous l’avons maintes fois démontré, à la myopie partiale et souvent malveillante de la couverture médiatique. Il n’en reste pas moins qu’en ce cas précis, la pauvreté de l’information est particulièrement consternante.


Car au-delà des longs développements sur des débordements marginaux mais ô combien spectaculaires et photogéniques, la plupart des médias se contentent de reprendre de vagues éléments de l’AFP, faisant référence, sans plus de précisions, à des dizaines, parfois à des centaines de milliers de manifestants, à une « marche de la dignité » de personnes venues à pied de tout le pays, à une parenté avec le mouvement des « Indignés » de 2011, et à quelques slogans qui permettent tout juste de comprendre qu’ils se mobilisent pour l’emploi, le logement, la santé, l’éducation, la lutte contre la pauvreté, et contre les politiques d’austérité.


Rien sur la dynamique et l’histoire récente d’un mouvement social bien vivace [2], rien sur les organisations qui le structurent ni sur les figures qui le représentent, rien sur l’arrière fond politique de la situation, rien surtout, sur la situation économique et sociale catastrophique de millions d’Espagnols frappés de plein fouet par un chômage et une paupérisation de masse.


Et plutôt que de se demander comment vit un pays quand un quart au moins de sa population est privée de revenus, en allant rencontrer par exemple les administrations concernées, les entreprises, ou même les intéressés, bref, en enquêtant, les grands médias relèguent souvent l’Espagne dans leur rubrique macro-économie et continuent à livrer, comme si de rien n’était, l’habituelle « météo du chômage » et ses statistiques désincarnées dont les oscillations paraissent bien dérisoires face aux réalités qu’elles recouvrent : « Rebond du chômage en Espagne » ; « Espagne : le chômage baisse légèrement en février » ; ; « Espagne : forte baisse du nombre de chômeurs en 2013, selon le gouvernement » ; « Espagne : très légère baisse du chômage ».


Mais sous les chiffres ?


Ce journalisme-là, souvent si près de Bruxelles et de sa commission, à quelques semaines des élections européennes, reste très éloigné des peuples européens…


Blaise Magnin

Notes

[1] Un désintérêt tel, et tellement incongru s’agissant de la situation actuelle en Espagne, que L’Humanité y voit un symbole de « l’info intoxiquée ».

[2] Voir sur ce point l’article éclairant et bien informé, malheureusement payant, publié par Mediapart : « En Espagne, le mouvement social donne des raisons d’espérer ».

 

 

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19 mars 2014 3 19 /03 /mars /2014 18:55

19 mars 2014

http://www.recit.net/IMG/arton3901.png?1379452406

« Nada, Nous avons des armes », est né il y a quelques mois, mais son véritable envol a lieu aujourd’hui. Nous avons rassemblé nos forces pour livrer une nouvelle plate forme d’auto-production d’« une information bio, sans trace de libéralisme, de conservateur (ou de conservatisme) et de publicité, fabriquée par des journalistes élevés en plein air, entièrement nourris à l’investigation ! »


Oui, nous sommes inondés de mal-info, comme nous le sommes de mal-bouffe. Et comme la mal-bouffe, la mal-info nuit à la santé et à l’environnement.


Alors il est grand temps de multiplier les circuits parallèles de production et de distribution.

Pour tout savoir de notre projet, consultez tout de suite le nouveau site de « Nada-info » à l’adresse suivante :http://nada-info.fr/site/.


Autour des années 2000, dans le journal de critique des médias, Le Plan B, nous résumions la situation par un tonitruant : « Les patrons plastronnent, la gauche (de gouvernement) capitule et les médias mentent ». Dix ans après, qu’est-ce qui a changé ? Les patrons plastronnent plus que jamais, la gauche (de gouvernement) capitule comme d’habitude !


Et les médias ? Certes, ils mentent toujours sans scrupule ! Mais l’immense succès en 2012 du film « Les Nouveaux Chiens de garde » - plus de 240 000 spectateurs, des centaines de débats, des dizaines de milliers de DVD vendus – a démontré qu’une partie des citoyens n’accepte plus cet état de fait et que pour rabattre un peu le caquet des patrons et des politiques qui les soutiennent, il serait grand temps de se saisir politiquement de la question des médias. Il devient évident pour beaucoup qu’une information à flux tendu délivrée par les Bouygues, Lagardère, Niel, Bolloré, Arnault, Pinault, Dassault et consorts ou par un service public privatisé depuis belle lurette empêche nos aspirations progressistes de triompher.


Après le temps de la dénonciation, arrive le moment de l’imagination et des initiatives.

Militants d’associations, de syndicats, de partis politiques progressistes, vous pouvez promouvoir la fabrication de films, de documentaires comme l’on fait il y a quarante, cinquante, quatre vingt ans d’autres militants et d’autres forces progressistes.


Des œuvres cinématographique comme « Les copains du dimanche » d’Henri Aisner (1956), « La vie est à nous » (1936) et « La Marseillaise » (1938) de Jean Renoir, « Sur les routes d’acier » (1938) de Boris Peskine, « Les bâtisseurs » (1938) de Jean Epstein, « Les métallos » (1938) de Jacques Lemare, la série de peintures « Le pays des mines » d’André Fougeron (1948), n’ont pu exister sans l’aide financière de militants progressistes politiques ou syndicaux, notamment de la CGT.


Comme eux, nous aussi aujourd’hui Nous avons des armes !


Contribuez financièrement à la production de cette information susceptible de vous donner des clés pour mieux comprendre et lutter contre ceux qui fabriquent un tel monde inique.


Alors soutenez Nada : http://nada-info.fr/site/.


Propagez ce message... comme une traînée de poudre !


Merci.


Pour Nada, Gilles Balbastre, co-réalisateur des "Nouveaux Chiens de garde" et Gianni Cappelletti, vice-président de Nada.

 

 

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31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 18:49

le 31 octobre 2013

Nous relayons ci-dessous la pétition qu’a lancée, entre autres démarches, un collectif de salariés de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) pour tenter d’infléchir la décision du gouvernement d’amputer l’institution d’une large partie de ses moyens.

Pétition adressée à : Madame la Ministre de la Culture et de la Communication, Ministère de la Culture et de la Communication


L’Institut national de l’audiovisuel en danger


Le Gouvernement vient de décider d’une coupe de 20,8 millions dans le financement 2014 de l’Ina en baissant de 23 % la part de la contribution à l’audiovisuel public (ex redevance) qui alimente l’Institut.

En 2013, cette part était de 90,5 millions d’euros soit 69 % de ses ressources mais moins de 2,9 % du total de la contribution payée par nos concitoyens et revenant à 3,50 euros par an et par foyer…


Le gouvernement a donc décidé de sabrer dans le financement public d’une entreprise publique, mettant en péril ses missions, ses activités, ses emplois.


Aucun gouvernement n’avait osé cela.


En organisant et en autorisant le déficit de l’entreprise – dont les comptes sont bénéficiaires depuis plus de dix ans – la Ministre de la Culture et de la Communication et le Ministre des Finances la mettent en grand danger.


À cette amputation vient s’ajouter un « ajournement » de la dotation de 55 millions d’Euros que l’État s’était engagé à verser pour construire un nouveau bâtiment afin de sécuriser les archives que l’Ina a pour mission de conserver, restaurer, valoriser.


Aujourd’hui, ses missions – Archives, Recherche, Production, Formation – et ses activités sont touchées de plein fouet.


Nous refusons que l’Institut national de l’audiovisuel soit asphyxié. Conscients du rôle patrimonial et culturel de cette entreprise, nous demandons à la Ministre de la Culture et de la Communication de tout mettre en œuvre pour assurer son financement. Nous sommes solidaires de ses personnels et nous opposons à tout démantèlement.


Cordialement,


Signature

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 06:42

par Mathias Reymondle 16 octobre 2013

Un récent rapport de la Cour des Comptes, présidée par Didier Migaud, épingle la gestion des collectivités locales. Afin d’illustrer ce sujet, Etienne Prigent et Philippe Evêque, journalistes à France 3 Alpes, font un reportage d’environ une minute et 45 secondes, sur le stade des Alpes situé à Grenoble. « Le stade devait coûter 25 millions d’euros, explique la voix-off, mais la note a été beaucoup plus salée : 80 millions d’euros, soit trois fois plus. »


Ce reportage a été diffusé sur plusieurs chaînes du groupe France Télévisions (comme c’est souvent le cas) : dans le JT de 13h de France 2, le lundi 14 Octobre ; et dans le 12/13 de France 3 Alpes, le mardi 15 Octobre.


Mais sur France 2, la fin du reportage est pour le moins brutale, puisque le journaliste semble ne pas avoir terminé sa phrase : « Il coûte 1,4 million d’euros chaque année… » Retour sur le plateau pour qu’Elise Lucet donne une information capitale : « Il est treize heure dix-neuf. »


En visionnant la version du reportage diffusée sur France 3 Alpes, on comprend mieux la gêne d’Elise Lucet et de la rédaction en chef du JT national de France 2. La phrase complète est en effet : « Il coûte 1,4 million d’euros chaque année, de l’argent que Didier Migaud, à l’époque président de la métropole grenobloise [qui a financé le stade] et aujourd’hui à la Cour des Comptes, préfèrerait sans doute économiser.  »


Ce dernier passage, qui n’apparaît donc pas dans le reportage diffusé sur France 2, est illustré par des images d’archives de Didier Migaud, actuel président de la Cour des comptes...


Une situation embarrassante effectivement pour Didier Migaud et Elise Lucet… animatrice par ailleurs de Cash Investigation, la grande émission d’enquête de France 2.


Mathias Reymond (grâce au signalement d’un correspondant grenoblois)

 

Source:

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