21 millions, c’est l’estimation du nombre de ceux qui ne partiront pas en vacances cet été, pour la plupart faute de moyens.
Ce n’est pas étonnant lorsqu’on sait que l’appauvrissement des classes populaires va croissant, que nombre d’entreprises continuent de fermer ou licencier tous les jours. Dans le même temps les factures d’énergie et des produits de première nécessité explosent : +5% pour EDF en août, encore + 5% annoncés pour 2014. Les produits frais augmentent dix fois plus vite que l’inflation. Quant au gaz et aux loyers dans les grandes villes il semblerait qu’il n’y ait plus de limite ! Ils sont constamment réévalués à la hausse. Mais pas nos salaires.
Le gouvernement a beau vouloir se montrer rassurant sur les chiffres du chômage ou promettre la reprise après les sacrifices, ce n’est que pour cacher la vraie teneur de la politique qu’il mène depuis plus d’un an, dans la droite ligne de celle menée par Sarkozy : les factures pour les travailleurs, les cadeaux pour les grands patrons.
Tous les désirs du patronat sont des ordres pour le gouvernement Hollande : ceux-ci réclament une loi pour faire des licenciements collectifs plus expéditifs ? Obliger les travailleurs à accepter des mutations sous peine d’être congédiés ? Imposer des baisses des salaires ? Qu’à cela ne tienne : il existe à présent l’ANI, loi votée en juin dernier et qui laisse encore les coudées plus franches aux employeurs pour faire leur loi.
En ce moment même, 64 travailleurs d’une entreprise du Puy de Dôme, Elba, font la cruelle expérience de cette loi taillée pour fermer une entreprise en deux temps trois mouvements. Le lendemain de l’entrée en vigueur de la mesure, le patron a annoncé la fermeture de leur usine et de trois autres du groupe largement bénéficiaire qui fabrique du matériel scolaire (cahiers Oxford, papier Canson,...). Très vite les salariés ont décidé de se mettre en grève pour exiger le maintien de leurs emplois.
Le patronat exige encore une réforme des retraites ? Que les travailleurs cotisent pendant 44 ans ? Que les cotisations des salariés augmentent pour combler le prétendu trou des retraites et qu’ils touchent une pension plus amaigrie au final ? Cette réforme est déjà dans les tuyaux ! Se sentant tous les droits, Pierre Gattaz, le successeur de Laurence Parisot à la tête du Medef, fait 24 « propositions »…disons plutôt exigences et annonce tout de suite la couleur : ce n’est pas aux patrons de faire des efforts. Le patronat pourrait bien accepter une augmentation de ses cotisations de 0,1%... à condition que le gouvernement supprime les 5,4% que les employeurs versent pour les allocations familiales. Un cadeau de 13 milliards – encore un ! – demandé sans sourciller et qu’ils pourraient bien obtenir s’il n’y a pas de réaction dans le monde du travail.
Pour répondre à tous ces desiderata, le gouvernement prévoit un budget pour l’année qui vient avec d’entrée 14 milliards d’économies supplémentaires. Cela implique encore des milliers de suppressions d’emplois dans la fonction publique, la baisse des dotations des collectivités locales qui du coup baisseront les aides sociales dont beaucoup de travailleurs et chômeurs ont besoin pour joindre les deux bouts.
A entendre le gouvernement, il n’y aurait pas d’autre moyen pour sortir de la crise… Seulement, dans le même temps, les mêmes ministres trouvent un chèque de 100 milliards d’euros pour... les industriels de l’armement.
Toutes ces attaques contre les droits et les conditions de vie des travailleurs n’ont qu’un but : nous faire payer une crise dont nous ne sommes pas responsables et accroître les profits d’une poignée de capitalistes. Il n’y a qu’une contre-offensive de la part des travailleurs qui y mettra un coup d’arrêt. La journée de grève du 10 septembre appelée par des confédérations syndicales permettra d’exprimer notre refus de cette politique et notre volonté de donner une suite rapide pour une mobilisation d’ampleur qui nous est vitale
Source convergencesrevolutionnaires.org
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