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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 09:21

par  / Le blog Autrement vu

 

La dictature du jeunisme.

 

 

Je viens de tenter l’aventure de proposer un cours de français à partir d’un texte de chanson. J’avais bien dans l’idée qu’il y aurait des réticences et des plaintes, tant désormais les adolescents sont les seuls dépositaires du bon goût. En dehors de leur musique, aucun salut ! Vous méritez alors tous les qualificatifs possibles : nul, merdique, ringard, chiant, daube … avec cette richesse du vocabulaire qui les caractérise également. 

 

Pour parer à toute récrimination, j’avais posé des précautions langagières et dans le même temps, choisi un artiste qui sortait totalement du cadre de leurs idoles du moment. Un chanteur soliste s’accompagnant à la contrebasse, déclamant plutôt que chantant. Le choc pouvait, du moins l’espérais-je, atténuer la difficulté du rejet systématique de ce qui n’est pas dans leur connu.

 

La première écoute fut à cet égard significative de la totale intolérance de nos jeunes gens. Du bruit, des dos qui se tournent, des propos méprisants qui ne supportent aucune nuance. Trois accords, une phrase et le pauvre artiste était rabaissé au rang d’excrément musical. C’est ainsi, il n’y a pas à se formaliser, le rejet est immédiat ; la découverte semble peine perdue.

 

 

 

C’est le résultat d’un matraquage absurde qui renferme chacun dans sa tribu musicale, dans l’indifférence hostile à l’autre, dans le rejet des autres chapelles, des autres formes d’expression. Le casque vissé sur le crâne, l’adolescent ne connaît ni n’écoute que la musique de son clan. Ce qui lui est étranger, il ne peut le supporter et ne se donne même pas la peine de la découverte.

 

Le phénomène ne fait qu’empirer et, de cohortes en cohortes, il devient impossible de les ouvrir à d’autres mondes musicaux. Ils vivent cela comme une agression, comme une déclaration de guerre. La musique endurcit les mœurs ; il y a bien longtemps que l’adoucissement est passé de mode.

 

Bien au contraire, les basses sont devenues les troupes guerrières de genres qui martèlent leur agressivité et leur violence. Il faut saturer l’atmosphère, supplanter le rythme cardiaque et vomir des torrents de haine. C’est ainsi que quelques artistes ou supposés tels, phagocytent des admirateurs qui deviennent sourds (avant que de le devenir vraiment) à ce qui est différent.

 

Alors, me dira-t-on, il suffirait de commencer l’activité par ce qu’ils écoutent avant que de les initier sur la pointe des oreilles à des mondes exogènes aux leurs. Ce serait sans doute pertinent s’il n’y avait pas au sein même du groupe, une fois encore, des chapelles si hermétiques les unes aux autres que vous prendriez ainsi le risque d’une émeute.

 

Nous avons accepté de vivre de manière étanche ; les générations ne se retrouvent plus derrière des artistes ou des morceaux communs. Ainsi notre société devient-elle totalement éclatée, fragmentée. La musique est à ce titre le plus bel exemple de distinction. Pas surprenant alors que le vivre ensemble devienne une vaine utopie !

 

J’ai réussi tant bien que mal à imposer ma volonté dérisoire et absurde. Le texte d’Imbert Imbert s’est imposé tant par sa force que par les astuces pédagogiques et les vieilles ficelles que j’ai mises en œuvre. Ils ont accepté, le temps de quelques minutes, d’écouter ce qui ne sera jamais leur tasse de thé, de réfléchir sur les paroles en cherchant à les comprendre. Ils ont même souhaité en chanter quelques-unes avec le chanteur.

 

Puis, bien vite, ils se sont repris. Et à la fin de la séance, ils ont réclamé que la fois prochaine, je leur propose un musicien d’aujourd’hui, une chanson à la mode. Comme si ce pauvre Imbert Imbert n’était plus qu’une vieille relique du temps jadis ! C’est ainsi que s’insinue dans ces jeunes cerveaux l’idée de l’obsolescence. C’est encore dans de telles pratiques qu’ils apprennent à répondre aux injonctions mercantiles sans jamais se donner les outils du jugement personnel. J’ai beau connaître la musique, je me désespère chaque jour un peu plus de l’état de notre société !

 

Musicalement leur.


Alors, comment leur faire écouter ça ?

 



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