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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

31 juillet 2013 3 31 /07 /juillet /2013 21:51

juillet 31st, 2013 Posted in InteractivitéLes pros 


Je découvre sur le blog de Jade Lemaître que Google a déposé le brevet d’un système de monétisation des commentaires sur Internet, qui permettrait aux internautes de payer pour que les commentaires qu’ils postent apparaissent en meilleure place. On le constate souvent, seuls les premiers commentaires émis à la suite d’un article ont des chances d’être lus par de nombreuses personnes. Les suivants ne sont généralement lus que par ceux qui les ont écrit, par le modérateur et par les participants à d’éventuelles conversations. Si un tel système semble inutile dans le cadre de la plupart des blogs amateurs, qui n’attirent qu’un faible public de commentateurs1, on peut imaginer qu’il ait du succès sur des blogs très suivis et surtout, sur les sites de la presse en ligne, où certaines rubriques « société » ont des centaines de commentateurs assidus.



http://hyperbate.fr/dernier/files/2013/07/google_coms.png

Deux diagrammes du brevet déposé par Google. À gauche, une version où on paie pour être mieux classé, et à droite, une version où le classement dépend de la somme engagée, et fonctionne sur le mode de l’enchère, comme les publicités google Adsense. Il y a trente ans, les diagrammes de ce genre étaient la base de tout programme informatique, mais il me semble que leur usage s’est déprécié.


La rumeur annonce régulièrement que Facebook va devenir payant. Mais si ce service avait été payant, il n’aurait pas un milliard d’abonnés aujourd’hui et ses créateurs le savent très bien, ils sont donc acculés à trouver d’autres moyens pour rentabiliser la plate-forme. Pour l’instant, le moyen privilégié est la publicité mais elle rapporte peu — particulièrement peu sur Facebook, comparément à d’autres plate-formes.

 
L’an dernier, Facebook a commencé à proposer aux détenteurs d’une page « corporate » de payer pour que les articles publiés soient particulièrement mis en avant. Plus récemment, ce sont les échanges par message privé entre utilisateurs qui sont devenus optionnellement payants. Envoyer un message privé à une personne avec qui l’on n’a pas de contact coûte 0,76 euro ce tarif peut augmenter, en fonction du nombre de demandes. Par exemple si j’ai envie d’écrire à l’actrice Véronique Genest, ça me coûtera 3,93 euros. Si l’on ne paie pas, le message atterrira dans le dossier de messages « autres », qui recueille les publicités et les messages jugés non-pertinents par les algorithmes de Facebook. Autant dire, les limbes.


 

http://hyperbate.fr/dernier/files/2013/07/facebook_monetisation.png

À gauche, le système de « mise en avant » des publications. On paie plus ou moins cher selon le nombre de personnes que l’on souhaite atteindre. À droite le nouveau système d’envoi de messages privés qui prévient qu’il faut payer si l’on veut être certain d’avoir une chance d’être lu.

Le point commun entre ces nouveaux moyens de monétiser les échanges, c’est qu’ils prélèvent leur dîme sur le droit à exister pour autrui, et qu’ils condamnent ceux qui en refusent ce principe à devenir plus ou moins inexistants. Pour que cela fonctionne, il faut par ailleurs que tout le monde ne paie pas, puisque pour qu’il y ait des gens remarquables, il en faut bien d’autres qui soient invisibles.

 
Google et Facebook réintroduisent donc de la hiérarchie dans le réseau Internet qui s’est toujours caractérisé par l’égalité entre les personnes qui y sont connectées2.


J’en tire plusieurs enseignements.

 
Le premier, c’est que ce qui compte pour les internautes ce n’est plus d’accéder à toujours plus d’information — il y en a déjà bien trop et le volume d’information augmente à chaque instant —, ni même peut-être de s’orienter, d’accéder à la bonne information, mais simplement d’exister, pour d’autres humains, au milieu de ce déluge de données numériques.

 
Le second enseignement, c’est que le grand pouvoir que nous conférons à des plate-formes comme Facebook ou Blogger est un danger, car leurs objectifs ne rencontrent pas forcément nos intérêts, et c’est une chose que nous découvrirons à nos dépens exclusifs chaque fois qu’ils seront en situation de monopole et nous, en situation de dépendance.

 

http://hyperbate.fr/dernier/files/2013/07/eisner_invisibles.png

Dans Peuple Invisible, l’immense Will Eisner qualifie d’«invisibles» des individus qui n’existent pour personne, dont personne ne se soucie. Ils vivent et ils travaillent dans la ville (pour Eisner, la ville seule crée les «invisibles»), mais ils ne sont que des ombres. Dans le récit intitulé Sanctuaire, un dénommé Pincus Pleatnik a si bien appris à raser les murs, à être ordinaire, à éviter les rapports humains qui l’effraient, que personne ne se souvient de son visage même cinq minutes après l’avoir vu. Et lorsque, par erreur, le journal annonce son décès, il est incapable de prouver qu’il est bien en vie. Plus que jamais, on pourra être invisible sur les réseaux sociaux.

La conclusion des deux points précédents est assez évidente : chacun de nous doit être conscient des risques qu’il encourt à remettre non seulement ses productions (articles, images) mais aussi une partie de sa vie sociale entre les mains de multinationales qui nous voient moins comme des clients en droit d’exiger un service que comme une matière première, un carburant. Et contrairement au pétrole, nous n’avons même pas l’argument de la rareté pour espérer être considérés comme précieux.

 

La première précaution est peut-être d’avoir plusieurs vies numériques, de ne pas nous appuyer que sur un unique canal, comme certains qui ne connaissent ni l’e-mail, ni les forums, ni les blogs, et confondent Internet et Facebook, mais au contraire de savoir être infidèles aux plate-formes, de ne vivre dans la dépendance d’aucune, car chacune peut, le jour où elle est en mesure de le faire, se transformer en monstre : aujourd’hui, Twitter ou WordPress.com sont très bien, mais demain ?

 
La seconde chose à faire est bien sûr de favoriser les solutions libres, ouvertes, que ce soit en termes de logiciels, d’hébergement ou de services. Et bien entendu, de soutenir financièrement ces solutions et ceux qui y œuvrent.

  1. N’oublions cependant pas que Google est un des plus importants hébergeurs de blogs avec sa plate-forme blogger/blogspot, dont le nombre d’utilisateurs n’est pas public mais dépasse certainement celui de chacun de ses concurrents. []
  2. Bien entendu, on peut remplir une encyclopédie en faisant la liste des rapports non-égalitaires qui existent déjà sur Internet : filtres et indisponibilité de services mis en place par des fournisseurs d’accès ou des gouvernements, adaptation du contenu à l’historique ou à la localisation, expertise technique ou littéraire, etc.
    La tendance semble être à une inflation du nombre des dispositions qui rendent Internet inégalitaire. À ce sujet, on souhaitera un bon anniversaire à laQuadrature du Net, qui œuvre depuis cinq ans, déjà, pour défendre Internet contre ceux qui menacent l’indépendance du réseau. []

 

Source  :  http://hyperbate.fr/dernier/?p=26928

 

 

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