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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 13:35

Par Theodora Oikonomides et Zoe Mavroudi, publié en anglais chez usilive.org (traduction Okeanos)


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Skouries est la plus importante histoire grecque dont vous pourriez entendre parler. Il s'agit d'une ancienne forêt dans le nord de la Grèce, où une entreprise canadienne mammouth de l'exploitation aurifère revendique sa place.


Mines d'or, préoccupations environnementales, répression de l'Etat, violence de la police et un mouvement anti-mine local solide et organisé ont fait de Skouries un véritable champ de bataille dans la politique grecque, un champ de bataille qui n'a pourtant reçu que très peu de couverture internationale, clairement éclipsé par l'escalade de la crise grecque.


La société grecque Hellas Gold et son principal actionnaire, le canadien Eldorado Gold collaborent à l'établissement d'une mine d'or et de cuivre dans l'ancienne forêt de Skouries, dans la région nord de la Chalcidique, mais les résidents de 16 villages de la région sont fortement opposés au projet et ont tenu plusieurs manifestations contre le projet au cours de l'année passée, dont beaucoup ont tourné à la violence. La police anti-émeute a fait un usage excessif de gaz lacrymogènes à l'intérieur même de la forêt et dans les villages, tandis que les résidents ont accusé la police de détenir des personnes sur de fausses accusations, en les maltraitant physiquement et en procédant même à des prélèvement d'échantillons d'ADN contre leur gré.


"Halkidiki est un trou noir dans la géographie de la Grèce. C'est un endroit dans ce pays où la Constitution a été transformée en un chiffon, où l'état de droit s'est effondré, où les droits humains sont bafoués au quotidien", a déclaré Dina Daskalopoulou, journaliste au journal des rédacteurs, le seul quotidien grec organisé en coopérative et détenu par son personnel. Daskalopoulou parlait dans une interview sur la radio Radiobubble.gr , communauté de journalistes citoyens et indépendants qui a couvert de près l'histoire de Skouries et a couvert les manifestations de l'année passée.


Daskalopoulou a donné un compte rendu inquiétant de ce qui pourrait très bien être la meilleure suppression d'un mouvement en Grèce organisée par l'État . Elle a indiqué que les maisons des habitants étaient surveillées par la Sécurité d'Etat, les téléphones sur écoute et les détentions devenues la norme, souvent en prenant pour cible des résidents handicapés et des étudiants du secondaire. "Je pense que l'État a un plan global à l'égard de la population locale. Il a lancé toute une opération pour les terroriser. En choisissant ce qu'il croit pouvoir plus facilement briser leur entrain. "

 

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                           Skouries contre les mines d'or. Photo de Maria Kadoglou


Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi ce petit coin de la Grèce est tellement chargé de tensions. Premièrement, Skouries est une région ayant une longue histoire de l'exploitation minière qui remonte à Alexandre le Grand. Plus récemment, dans les années 1980, une tentative de la compagnie canadienne TVX Gold d'établir une mine dans la région est tombée à l'eau après que les scientifiques de certaines des plus grandes institutions de la Grèce comme l'Université Aristote de Thessalonique et de la Chambre technique de Grèce ont averti les habitants que cet investissement conduirait à un désastre écologique sans précédent en polluant la zone de 317 kilomètres carrés ((31.000 ha) des sols, de la mer, de l'air et de l'eau et allaient rendre leurs villages inhabitables.


Aujourd'hui, près de trente ans plus tard, Hellas Gold et Eldorado ont un plan qui suscite des préoccupations similaires. Ils veulent établir une mine à ciel ouvert au milieu de la forêt de Skouries sur la montagne Kakavos, qui se trouve être la principale source d'eau douce de toute la région. Selon les propres estimations de la société, la mine à ciel ouvert va générer 3.000 tonnes de poussières toxiques par heure. Des galeries seront creusées à 700 mètres de profondeur, amenant la mine en dessous du niveau de la mer, de sorte que même l'eau qui n'est pas contaminé par des métaux lourds et d'autres substances toxiques provenant de la mine seraient sûrement contaminée par l'eau de mer. En outre, un tunnel de 9 km de long qui vise à relier deux sites miniers coupera en deux une ligne de faille géologique qui a provoqué un tremblement de terre dévastateur dans la région en 1932. Enfin, une usine de traitement du minerai sera construite dans la montagne où l'or sera séparé des autres substances. La société affirme cela sera fait sans l'aide du cyanure, mais cette méthode n'a pas été montrée comme étant efficace sur le minerai de Skouries. Cela soulève des inquiétudes supplémentaires sur l'utilisation éventuelle de cyanure dans la forêt.


L'opération actuelle a cherché à remplacer ces préoccupations avec peu d'effet et les préoccupations environnementales n'en sont qu'une partie. Une des raisons est que les circonstances dans lesquelles l'exploitation minière ont été établies sont discutables.


Quelques jours seulement après que l'homme d'affaire Fotis Bobolas a créé Hellas Gold en 2003 avec un capital de départ de seulement 60.000€, l'État grec a acheté les droits d'exploitation de TVX pour 11 Millions d'euros et a immédiatement vendu à Bobolas pour 11 millions d'euros, ne gagnant rien dans l'opération. En quelques mois, Hellas Gold a été acheté à 95% par European Goldfields, une autre société canadienne qui fut à son tour absorbée lors d'une OPA amicale par Eldorado Gold.


Ces transactions couplées de la police et de l'oppression étatique pour assurer la poursuite des préparatifs pour commencer l'exploitation minière dans la région n'ont servi qu'à renforcer la colère locale et l'organisation du mouvement de protestation.


Il y a un an, en Mars 2012, les choses ont atteint un point culminant lorsque la société minière a envoyé ses ouvriers dans la montagne pour démanteler un camp de protestation établi par les militants anti-mines sur le site minier. Les manifestations qui ont suivi ont été violemment réprimées par la police anti-émeute. La situation n'a cessé de se détériorer jusqu'en février dernier, quand un groupe de 40 à 50 personnes de la région ont mené une attaque incendiaire sur le chantier principal de la société à Skouries, brûlant chaque équipement qu'ils y ont trouvé avant de partir.


Les autorités ont lancé une série de rafles après l'incendie criminel - une pratique policière courante en Grèce - et ont depuis arrêté 154 personnes tout en menant un raid de la police dans le village de Ierissos, un village de 3.000 habitants au centre du mouvement de protestation. Daskalopoulou a indiqué à Radiobubble.gr que les cloches des églises sonnent fréquemment pour alerter les villageois des détentions ou de la présence de la police.


Dans un cas, une jeune mère de deux enfants a été détenue pendant 16 heures sans avocat ni appel téléphonique à sa famille et sans accusation. Elle a été interrogée par la police en charge du "dossier" qui lui a demandé si elle pensait que son mari l'avait trompée. Une jeune fille de 15 ans à été appelée par la Sécurité d'Etat sur son téléphone portable pour une faire une «déposition». La police a fréquemment demandé des échantillons d'ADN aux personnes qui étaient simplement appelées à témoigner. "Dans certains cas, la police a prélevé des échantillons d'ADN par la force et a contraint le détenu à signer une déclaration disant qu'il leur avait donné de son plein gré", a déclaré Daskalopoulou.


Dans un cas très troublant, quatre jeunes, âgés de 19 à 22 ans, ont reçu la visite dans les premières heures du matin des agents de la sécurité de l'Etat qui leur ont demandé de les suivre au poste de police pour un problème non spécifié. A la station de police, ils ont été séparés. Daskalopoulou a interviewé l'un d'entre eux récemment, le fils d'un policier, qui a dit qu'il avait été laissé sans un verre d'eau pendant des heures et interrogé sur ses convictions politiques et sa participation à des manifestations. Il a ensuite été giflé et battu. "Chaque demi-heure, ils arrêtaient de le battre et l'obligeaient à regarder le mur, afin qu'il puisse mieux penser et leur dire où il était ce soir-là" ajoute Daskalopoulou. "Et puis ils revenaient et cela a duré entre six et sept heures. A la fin, une dizaine d'entre eux ont surgit dans la salle et ont exigé qu'il donne son ADN. " Le jeune a ensuite été contraint de signer qu'il avait donné son ADN volontairement. Un policier lui a dit plus tard: "Viens maintenant, ton village est assiégé. Pour atténuer ton cas et celui de ton village, donne nous quelques noms. " Quand il a refusé, il a été menacé d'être utilisé dans un jeu de « ping-pong ».


"Ping-pong signifiait qu'ils allaient le balancer dans la pièce tout en l'appelant anarchiste et vaurien. Ce gamin a 19 ans. "


Mais la violence n'a pas seulement été utilisée comme une tactique d'intimidation à huis clos dans les postes de police. Le 7 mars 2013, des policiers anti-émeute ont défilé dans Ierissos et détenu 5 personnes. Les recherches ont été menées avec l'unité anti-terrorisme qui était armée. "Ils ont douché les gens du village avec des produits chimiques pendant des heures. Les gaz lacrymogènes sont même entrés dans l'école. Trois enfants ont eu une attaque de panique, d'autres des problèmes respiratoires. L'ambulance a essayé d'y aller mais ne pouvait pas. Même un bébé de dix mois a dû être transporté à l'hôpital", a déclaré Daskalopoulou.


Une manifestation d'étudiants pour commémorer l'attaque du mois dernier dans l'école a eu lieu la semaine dernière dans la région. Cette manifestation, qui s'est déroulée dans le calme et a rejoint les manifestations contre les mines à Thessalonique, peu après les attentats,  a réuni 20 000 personnes et a été le premier mouvement de protestation retransmis en Grèce, ce qui montre que le mouvement est loin d'être en déclin.


Au contraire, la région est devenue une scène dans le contexte des larges divisions politiques en Grèce, une sorte de symbole de la nécessité de résister au contrôle des monopoles des puissants sur l'État ainsi qu'aux ventes des actifs grecs et des ressources naturelles.


Daskalopoulou a affirmé qu'une récente manifestation de soutien à la mine a été mise en scène et elle l'a décrit comme ayant été presque comique, un événement extravagant qui a rassemblé des politiciens de la droite et des représentants d'organisations marginales. Selon Daskalopoulou, des manifestations organisées par les habitants eux-mêmes sont suivies par des syndicalistes ainsi que par des politiciens de gauche du principal parti d'opposition Syriza. Au même moment, dans une conférence de presse qui s'est tenue en Grèce la semaine dernière, Eldorado Gold a signalé qu'elle reconsidérerait ses plans avec une allusion d'un climat d'investissement instable en raison des réactions en cours.


"Si l'Etat a décidé de transformer la Chalcidique en un laboratoire de la violence et de la répression pour l'exporter vers le reste du pays, les gens de la Chalcidique ont décidé d'en faire un laboratoire pour la liberté et la lutte. Et cette lutte est quelque chose qui doit tous nous unir." a déclaré Daskalopoulou.


Pour écouter l'entrevue de Daskalopoulou en anglais par  Theodora Oikonomides sur Radiobubble.gr cliquez sur ce lien .



Source : 
 http://www.okeanews.fr/skouries-une-foret-ancienne-devient-la-derniere-bataille-de-grece/#ixzz2PaWrOGLL 

 

                                             *****************************

5 mars 2013 / Tensions devant la préfecture de Macédoine (Thessalonique) où une réunion pour l'extraction de l'or à Skouries a lieu 

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 00:28

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Nous nous enfonçons dans la crise à travers son développement décidément durable, nous tous, sauf cette composante du Dèmos plus aisée que jamais (?), celle des “beaux” quartiers de la capitale car en tout cas, elle devient trop visible aux yeux des autres. Et pour ce qui relèverait finalement de l’altérité observée, voila que rue Voukourestiou récemment, deux députés (ou conseillers politiques) du gouvernement de la troïka de l’intérieur, très affairés et si énervés, n’arrivaient même plus à se retenir:Il y en a vraiment marre de tous ces chômeurs mon vieux. Je ne veux plus perdre mon temps accroché au téléphone à vouloir joindre les ministres. Nous avons autre chose à faire que de nous occuper des chômeurs, pour soi-disant leur décrocher un job. Du n’importe quoi. Je vais tout laisser tomber à la fin de la législature pour partir à l’étranger, tu m’entends”. Voilà, c’est dit et c’est bien clair au moins.


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                          Pour une civilisation de la solidarité et de la résistance, Athènes 03 avril

 

Cette Grèce si accablante de l’avant-guerre, c'est-à-dire de l’avant mémorandum est encore debout sur son champ de ruines sociales et civilisationnelles, presque comme si de rien n’était. Seul son népotisme génétique de classe et de culture, désormais enrobé du sirop de la collaboration avec les forces occupante et de la trahison revendiquées et assumées, change désormais la donne. Plus une certaine peur qui n’épargne plus personne et qui se propage finalement à tous les étages. Même si certains mélanges sociaux deviennent alors rares, même si, à moins de cinquante mètres des bistrots chics de la rue Voukourestiou, une boutique sur trois est définitivement fermée et que de l’autre côté de l’avenue de l’Académie, le nombre des nouveaux sans- abri ne cesse de croitre.

Je remarque alors que de nombreuses boutiques et commerces ont définitivement fermé leurs portes récemment, voire très récemment même. Le marchand de café rue d’Athéna, pourtant encore ouvert le mois dernier, puis, tant d’autres existences économiques brisées ainsi à jamais. Le processus s’accélère, et il est désormais visible à l’œil nu au jour le jour. Ce qui peut effectivement “gêner” les politiciens et leurs serviteurs immédiats par les “dégâts collatéraux”, car le chômage qui augmente n’épargne plus évidemment ces citoyens-clients des “connectés” politiques qui ont toujours gouverné le pays. C’est ainsi que leurs “clients” les interpellent avec tant d’insistance pour ce qui est du... service après vente mais sans grand effet. Car la boutique entière est en phase d’être “restructurée” par les “créanciers” de la gouvernance bancocrate européenne et d’ailleurs, dont le bras le plus visible en ce moment est alors celui des élites de l’Allemagne.


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                          Commerce fermé, Athènes avril 2013

 

Ce qui ne trouble pas du tout nos possédants d’ici à vrai dire. Ainsi, les aborigènes des beaux quartiers peuvent encore siroter leur café en préparant leurs prochaines vacances comme l’autre jour:Tiens ma chère c'est du Chanel No5, je ne l'ai pas acheté à la contrebande voyons, je ne suis pas une prolétaire moi, ah ma chère je vieillis, et le temps passe affreusement vite. Combien tu gagnes en ce moment ? Moi je reste... après diminution de ma solde à 1800 euros par mois en net, c’est pas mal non ?”. Inquiétudes, usages et coutumes chez une partie de la haute fonction publique d’Etat en Grèce, et d’état de grâce dans un sens de toute une époque et de toute une classe à l’évidence encore trop moyenne. Oui, trop moyenne même, et de surcroît, fidèle lectrice de la “grande” presse mémorandaire qui se maintient encore en termes de vente. On peut comprendre aussi pourquoi, les classes... moins moyennes et les prolétaires n’achètent plus les journaux. Et enfin, sur les terrasses de ces mêmes cafés, d’autres habitués tout autant affairés, traitent de leurs affaires du seul... pays du capitalisme, alors digne de ce nom à leurs yeux, le leur, s’arrachant par exemple les petites annonces immobilières affichées sur leurs tablettes éclairantes, pour ainsi saisir la dite meilleure affaire du jour. En Grèce, c’est déjà la braderie qui se profile à l’horizon de l’été et qui s’organise par les rapaces d’en haut et d’en bas, y compris dans les quartiers d’allure supposons directionnelle, symbolique, politique ou économique.


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                          Athènes, le 03 avril

 

C’est alors “de toute évidence”, que les autres tribus et ethnies sociétales du territoire peuvent mourir, mais surtout d’abord se taire si possible. D’autant plus, que déjà ce jeudi, la Troïka arrive en force, revigorée depuis sa blitzkrieg sur Chypre. Ainsi, les quelques pseudo-résistances de Kouvelis, chef du parti de la “Gauche démocratique” au gouvernement, et de Venizélos du Pasok, “nôtre” social-démocratie népotiste et affairiste, ont vite été levées ce matin du 4 mars, à propos de la nouvelle taxe immobilière par exemple. Notons que le Pasok historique, cette ex-formation ou plutôt déformation politique alors partenaire ultime de Samaras et des autres marionnettes du système troïkan, se trouve enfin pulvérisée et électoralement morte. Car ce Pasok, est déjà crédité à peine de 5% à 6% dans les sondages, ce qui accessoirement suggèrerait la suite logique des prochains mois ou années, pour ce qui serait du sort réservé pour l’ensemble des formations de type socialiste et socio-démocrates. En Europe du sud et de culture latine d’abord, où ces formations risquent de disparaître totalement de l’échiquier politique, et ce ne sont pas les citoyens paupérisés qui iront... pleurer leur disparition.


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                          Hestia rue Solon, le 03 avril

 

Nous pouvons par contre pleurer nos vrais morts, nos suicidés du jour en Crète ou sur le continent, s’armer de patience avant de s'armer tout court comme j’entends dire depuis des mois déjà. Nous pouvons peut-être pleurer mais surtout nous indigner de la fermeture de notre librairie Hestia au centre d’Athènes rue Solon après 128 ans d’existence. Elle avait même survécu de la dernière occupation allemande des années quarante, c’est pour dire combien les temps ont radicalement changé. Des athéniens qui aimaient beaucoup cette librairie, comme les autres, s’attardent un moment devant la vitrine vide d’Hestia, comme devant une dépouille. Une main anonyme a même collé sur sa vitrine, le message suivant: C'est dommage mon Dieu, puis, une autre main a ajouté: Ce n'est pas grave, ils inaugurent des prisons”.

clq--5-.jpg                          C'est dommage mon Dieu, rue Solon le 03 avril


Au moins, notre gauche réfléchit paraît-il, mais ce n'est guère suffisant, nous avons au moins trois ans de retard sur... l'histoire. Mercredi soir à Athènes a eu lieu le premier colloque d’un tout nouveau think tank de gauche, initié par Yannis Tolios et certains autres économistes plutôt de la mouvance gauche de Syriza, et d’après ses initiateurs, d’emblée ouvert aux intervenants issus de toute la gauche grecque (la gauche, et non pas le Pasok évidemment). Sur le thème de ce colloque: “Mémorandum, effondrement économique et solution alternative”, et parmi les participants, c’est l’intervention de Costas Lapavitsas, professeur d’Economie à l’Université de Londres qui fut très suivie et même attendue:

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                          Affiche du colloque du 03 avril


Le problème de la zone euro est celui du différentiel entre l'économie allemande et les autres économies pour ce qui est de la concurrence; autrement-dit, des rapports également entre le travail et le capital qui ne s'articule pas de la même manière au sein du capitalisme allemand et ailleurs. C’est ainsi que le capitalisme allemand a pu transformer la zone euro en une sorte de zone qui lui est interne. Ce problème apparait comme une crise de la dette, tantôt en Irlande, tantôt en Italie, puis pays après pays, et on nous raconte que c’est la crise en Grèce ou au Portugal, mais jamais, qu’il s’agit en effet d’une crise de la zone euro dans son ensemble. Le cadre néolibéral implacable et dur de l’austérité, du FMI et de la Troïka vise un but alors très précis: écraser les salaires dans sa zone euro, commençant par les pays du Sud, tandis qu’en même temps, l’écart entre l’économie allemande et l’économie italienne ou française ne cesse de se creuser.


clq--7-.jpg                         Costas Lapavitsas lors du colloque, le 03 avril


Sauf que les sociétés occidentales disons mûres de la zone euro ne pourront pas supporter trop longtemps cette destruction de leur existence économique ni les salaires de misère. Il ne reste alors que deux issues possibles, soit la déflagration sociale, soit la dictature imposée d’en haut. C’est une affaire de temps que de voir la zone euro évoluer en tout cas. Il y aurait par contre une autre solution, à savoir le changement d’attitude du côté des élites et de la bourgeoisie allemandes, sauf que ceci est impossible. A ce propos, on peut noter que l’européisme maniaque d’une certaine gauche en Europe, trahit tout simplement l’aveuglement de cette dernière, car elle ne voit pas où nous allons. Pour l’instant par contre, il n’y a pas de mécanisme d’évitement de cette unification de l’UE autoritaire en cours et ceci, malgré la délégitimation de l’UE aux yeux des citoyens. C’est alors une course contre la montre qui s’engage.

clq--8-.jpg                         Panagiotis Lafazanis, porte parole Syriza, le 03 avril au colloque


Les initiateurs du projet évidement, ont la ferme conviction historique qu’ils réussiront à imposer leur modèle. Pour ce faire, ils utilisent des outils comme la BCE, afin de repousser ou de maquiller les problèmes et les impasses jusqu’au moment où les travailleurs en Europe, seront persuadés que leurs besoins sont considérablement plus petits désormais qu’en 2008, acceptant ainsi leur propre paupérisation de fait. C’est là sans doute que se terminerait le rôle de la BCE du point de vue macroéconomique. Sauf que les structures du système mondial et de ses monnaies ne sont pas stables et qu’en plus, nous ne nous posons pas assez, la question des rapports de force au sein des sociétés et des économies, car les initiateurs de cette UE ne s’intéressent aucunement au sort des chômeurs. Et là au moins, tous les économistes de gauche peuvent tomber d’accord sur un point au moins: changer de monnaie n’est guère suffisant pour changer de politique.

Costas Lapavistas a également critiqué les positions "de droite" au sein de Syriza (de ceux qui ne font pas de l'abandon de l'euro un préalable à toute tentative sérieuse de réorientation économique): “Nous avons peur de prendre une position claire, c'est à dire prôner la sortie de la Grèce de la zone euro, parce que nous sommes lâches” (sic). Il a enfin préconisé tout un ensemble de mesures d’urgence mais aussi visant le long terme en pareilles circonstances, et surtout, il a estimé qu'à Chypre, il y a desormais un espace ouvert dans le temps, telle une brèche de quelques mois seulement, où il va falloir préparer le retour à la monnaie nationale, ce qui ne veut pas dire que l’orientation économique de Chypre doit rester celle d’avant.

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                        Autour d'un café politique, le 03 avril


Autour d’un café simple mais... politicalement complet, des cadres et des militants Syriza rencontrés lors du colloque n’ont pas hésité à exprimer leurs inquiétudes:Pour Syriza également et surtout pour lui, le temps est compté, car à tout moment un autre mouvement, plus radical ou plus habile sur la question de l'euro, c'est-à-dire celle de l'UE, peut sous certaines conditions passer en force et entrainer une partie de la société. La société grecque n'est plus elle-même, tout peut arriver, Syriza doit enfin dire non à l’UE, et à cet euro que nous haïssons tous ici et au Sud de l’Europe, au lieu de tergiverser pour soi-disant ratisser large”, estime Anna.

clq--10-.jpg                          Touristes et vendeur immigré, Athènes, avril 2013


C’est vrai comme je l’ai fait remarquer à Costas Lapavistas lors du colloque, l’euro a déjà épuisé tout son capital symbolique auprès des populations concernées. D’où l’énorme succès sur internet déjà cette semaine, de la nouvelle série de billets de la “nouvelle drachme”, dessinés récemment par Pavlos Vatikiotis. On y découvre alors sur ces billets pour l’instant... inaccessibles, des figures de notre culture, de notre identité, en plus sur ce qu’elle aurait de meilleur: Odysséas Elytis, Cornelius Castoriadis, Maria Callas ou Melina Mercouri, plutôt que de ses aspects ténébreux de l’aube ou des vêpres. C’est dire, combien nous aspirons à un avenir qui enfin nous appartiendrait quelque part.

 

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C’est ainsi que nous espérons. Les jours et les nuits à Athènes redeviennent en plus et enfin douces. Le calvaire des appartements où le chauffage n’est plus allumé prend fin. Nous respirons au moins le printemps effectif, les premiers touristes sont là nombreux, mêlés à nous et à nos immigrés, vendeurs ambulants. Voyages croisés. 

clq--14-.jpg                         Venez étudier en Allemagne, Athènes le 03 avril


Des affiches collées devant l’Université d’Athènes en face de la librairie assassinée, ventent les mérites de notre capitale impériale: Venez étudier à Berlin, effectivement Hestia, la librairie mais aussi notre divinité du foyer ne sont plus à leur place et dans un sens, comme nos sans-abri, pourtant fervents lecteurs parfois. 

 

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                         Sans abri et lecteur, Athènes le 03 avril

 

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                          Regards, Athènes 04 avril

 

 

http://www.greekcrisis.fr/2013/04/Fr0225.html

 


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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 11:17

Par Okeanos

26 mars 2013 

 

Comme l'année dernière, à Athènes, le défilé athénien s'est déroulée sans la population. La place Syntagma était fermée au public, 4.ooo policiers ont bouclé la zone et seuls les officiels

 

ont pu assister au défilé. Pour les athéniens, il ne restait que l'option télévisée...

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La place Syntagma le jour du défilé (photo @enetgr commentée par okeanews)

A Rhodes, un groupe de citoyens indignés a insulté les politiciens locaux. Un policier a tenté de mettre de l'ordre et des manifestants en colère l'ont frappé au visage. La police anti-émeute a dû intervenir pour que la parade se poursuive. Une femme aurait même attaqué  un conseiller municipal avec un couteau.( rodiaki.gr )


A Ierissos, le village qui a dernièrement été envahi par la police anti-émeute et la bridage anti-terroriste suite aux évènements de la mine de Skouries, le défilé scolaire s'est transformé en une nouvelle manifestation contre l'exploitation minière et la répression policière. Les étudiants portaient un t-shirt "SOS Halkidiki" ou "Des gaz lacrymogènes dans l'école, 7 mars 2013" en rappel des évènements répressifs : 

A Loutraki, le chef de la police a été suspendu après l'agitation des participants qui refusaient aux néo-nazis de l'Aube Dorée de déposer leur offrande :



 

Un maire a également été menacé par Elias Kasidiaris, le porte parole de l'Aube Dorée, pour avoir refusé de lui laisser placer une couronne. Des membres du groupuscule néo-nazi ont manifesté devant la chaîne de télévision Mega car elle diffuse des séries turques. Un des parlementaires aurait uriné sur la porte de la chaîne...


Un garçon de l'école d'Athènes a été nommé comme porte drapeau pour donner un signal contre le racisme et contre l'Aube Dorée :

 

Un garçon de l'école d'Athènes nommé comme porte drapeau comme un signal contre le racisme.

Un garçon de l'école d'Athènes nommé comme porte drapeau comme un signal contre le racisme.


A Thessalonique, une banderole en soutien à Chypre a été présentée ("Nous sommes tous chypriotes") :

"Nous sommes tous chypriotes"

"Nous sommes tous chypriotes"


Après le défilé à Athènes, le président a prononcé un cours discours dont voici le résumé :

"Ce jour est un jour très important pour la Grèce. Un jour pour la mémoire de tous ceux qui se sont révoltés sans arme, avec comme seule arme leurs croyance en leur âme pour la liberté. Ce jour est très important et est un exemple pour chacun de nous aujourd'hui.

 

En ce jour important, nos pensées vont vers Chypre. La décision de l'UE ne peut être acceptée. C'est une décision très sélective. L'UE doit cesser de sélectionner ses victimes.

 

L'Europe doit rester une maison commune pour tous les pays, même pour les plus faibles.

J'espère que le symbolisme et le sens de ce jour ira dans toutes les capitales de l'Europe, et spécialement à Berlin."

 

 


http://www.okeanews.fr/grece-jour-de-lindependance-et-defile-prive-a-athenes/#axzz2OdYFS7hc

 


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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 10:34

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Décidément, la dite Union Européenne finira comme (dans) certains westerns, vraisemblablement dans l’imbroglio d’un temps historique pas si lointain. Entre-temps et déjà, le paradigme chypriote montre la voie à suivre, indépendamment même du résultat immédiat, d’ici là une petite semaine ou durant les prochaines semaines. Notre temps historique s’est considérablement densifié, “l’axe paradigmatique” des pays du Sud devient une réalité sur le terrain, d’abord pour ce qui relève de la cristallisation des représentations, ensuite à travers la place des peuples du Sud dans ce processus accélérée de la fabrication de l’altérité vis-à-vis des mentalités et des stéréotypes renouvelés depuis les pays du Nord et enfin, grâce, ou à cause des réalités économiques quasi-communes asphyxiantes, dans lesquelles ces peuples sont plongés.

 

2013032111.jpg                          "Vive Chypre" - Athènes 21/03

 

Une nouvelle “culture de guerre” est en train de naître en Europe, et tout le monde sait qu’il est certes parfois possible d’éviter une guerre, sans pour autant échapper à sa matrice culturelle. “L’Eurogroupe est un conclave dont la moitié des participants sont des gangsters et l’autre moitié, c'est-à-dire les chefs politiques des pays du Sud, sont des personnes terrorisées”, a déclaré hier jeudi (21/03), Alexis Tsipras de la Gauche (presque) radicale. “Merkel torture Chypre” titre Elefterotypia ce même jour, résumant ainsi l’avis de tout le monde ici.


Marios, un ami habitant le quartier aisé de Kifissia racontait Jeudi matin que c’était pour la première fois qu’il observait une telle ambiance dans sa ville : “Incroyable, tout le monde, dans la rue, sur les terrasses des cafés discutait de la même chose, et avec quelle passion, par un consensus rarement exprimé aussi clairement : nous devrions quitter l’euro, voire l’U.E., Chypre et nous autres avec, disant m… aux Allemands. Je n’avais jamais vécu cela à Kifissia, même au lendemain d’un jour d’élections les gens ne réagissaient pas avec tant de passion. Cela bouge, même à Kifissia”.


2013032101.jpg                         “Merkel torture Chypre” titre Elefterotypia - 21/03

 

Effectivement, et à Chypre, un premier sondage de l’après…. Supernova, démontre que 67% des personnes interrogées, souhaitent l’abandon de l’euro. “C’est très dur – nous disait Kyriakos, un chypriote qui travaille à Athènes – mon père, hélas à son âge, risque désormais le chômage, il est l’employé d’une banque, mais au moins nous sommes fiers parce que nous avons dit “non” au dictat des envahisseurs. Pour le reste c’est déjà la catastrophe…”.


La rue athénienne scrute le ciel gris des derniers événements… perpétuels en avalant sa rage ainsi que la géopolitique du pire en Europe, depuis bien de décennies, puis, nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi nos gauches déjà, ne mobilisent pas le peuple comme on dit : “Syriza devient mou, rien sur Chypre, je ne voterai plus pour Tispras”, annonce Maria à ses amis dans café du centre-ville. C’est vrai que ces derniers jours, je n’ai rencontré qu’une seule (et petite) manifestation Place de la Constitution, elle était initiée par les syndicalistes du KKE (parti communiste), mercredi dernier.

 

2013032106.jpg                          Devant la banque chypriote fermée - Athènes 21/03

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Le temps instantané, le nôtre en tout cas ici, est suspendu à l’heure de Nicosie. Les nouvelles sont parfois contradictoires, et à Athènes, des clients des banques chypriotes qui restent toujours fermées, vident comme ils le peuvent, le contenu des guichets automatiques jusqu’à son épuisement, tandis qu’à Chypre, les retraits sont plafonnés à 260 euros par jour et par carte bancaire. Et la petite nouveauté significative à Athènes est tombée hier : suite à une note urgente du ministère des Finances, les chèques des banques chypriotes (en Grèce) ne seront plus acceptés au sein du circuit économique et ceci jusqu’à nouvel ordre.

 

Manolis, qui travaille pour une grande maison d’édition athénienne, raconte que le climat est déjà assez lourd au sein de l’entreprise : “Les petites et grosses librairies de Chypre figurent parmi nos meilleurs clients. Non seulement notre système comptable est bloqué, tout comme une partie de la trésorerie de l’entreprise dans les banques chypriotes, mais en plus, nous n’arrivons plus à gérer un stock important de livres qui est déjà sur place…”. Mon ami Andréas, entrepreneur, dont une partie de son activité se réalise à Chypre, se dit en ce moment bloqué à Athènes : “Je suis resté avec deux mille euros dans la poche. Mon dernier gros client m’a réglé mais la somme a été déposée sur le compte de ma filiale chypriote, alors il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre… ”.

 

2013032103.jpg                         Manifestation - Athènes 20/03

 

Tout le monde attend ainsi l’issue de cet énorme crash test que constitue la crise chypriote grandeur nature, après cet Eurogroupe historique et hystérique du vendredi-samedi dernier(s), où des roitelets dociles, mal rasés et épuisés après quinze heures de débats ont accouché de la seule solution possible, celle imposé par Berlin, ou plutôt par les banques allemandes qui instrumentaliseraient les élites politiques de ce pays (et certainement de nombreux autres au sein de l'Eurogroupe), puis, par le reste des lobbys et d’après ce que prétendent certains médias grecs depuis hier jeudi (Real-news, Iskra), aussi par la Goldman Sachs.


“Nous avons à faire à des assassins économiques, à des tueurs en série” prétend Yorgos Trangas (Real-FM, 21/03) et il n’est pas le seul à le penser. Déjà, les masques de l’européisme et des soi-disant institutions de l’U.E. sont tombées et avec elles, celles du méta-capitalisme, plus impérial que jamais, faisant de surcroit de cette pseudo-union une prison des peuples. Sauf que la section nord serait mieux aménagée tandis qu’au sud, c’est carrément le camp de concentration et l’extermination d’abord économique, (et) couplée d’un colonialisme revenant et triomphant, qui notons-le, pulvérise d’emblée les institutions démocratiques existantes.


2013032102.jpg                          "Non au 4ème Reich" - Manifestation Nicosie 21/03 - Source : enet.gr

 

Le tout dernier “culturalisme intégral” et d’ailleurs pseudo-moralisateur, initié par les élites des pays du Nord, consiste à imposer un modèle économique et symbolique brutal aux pays du Sud, sous prétexte une soi-disant “immoralité” et “insuffisance” des pays tels Chypre, la Grèce ou même l’Italie et qui sait, bientôt Malte ou la France.

 

Comme si ailleurs et surtout chez eux (au Nord), le méta-capitalisme mutant demeurerait “propre”, “éthique” et “sérieux”. D’où toute cette rhétorique pour citoyens en très bas âge “sur l’argent salle des Chypriotes” ou sur les “clowns” issus des élections italiennes.

 

Je rappellerai seulement un tout petit détail du moment, l’entreprise allemande Hochtief (qui a construit et qui gère) le nouvel aéroport d’Athènes, aurait, selon la presse grecque, retenu en toute illégalité, plus d’un demi-million d’euros de TVA, donc la… morale serait sauve et avec elle, surtout l’esprit du capitalisme une fois de plus.


Évidement, les peuples du Nord ne sont guère "meilleurs" que ceux du Sud, et inversement.

 

Les "bons", les "mauvais" peuples et les "peuples élus", cela n'existe pas, ils sont différents c'est tout. Ce qui est véritablement en jeu, et à part la géopolitique du moment et de chaque moment, c’est le droit d’utiliser les règles et les méthodes du capitalisme prétendument ouvertes et en “libre service”. Ainsi, ce que les banques allemandes ou américaines par exemple peuvent pratiquer, les banques chypriotes n’auront pas le droit de le faire désormais, au risque de disparaître. Cela s’apparente à une sorte de désindustrialisation forcée (couplée à l’austérité pour tous au Nord comme au Sud), comme si on démantelait d’un seul coup, l’industrie allemande ou française, opinion largement partagée par  les politiques et les analystes chypriotes. Nous en sommes là.


2013032108.jpg                          Manifestation des journalistes devant le siège du groupe DOL - Athènes 20/03

 

Ce qui ne se fera pas sans fracas systémique au sein de la zone euro déjà, et en dépit des déclarations du ministre allemand des finances. Marinos Sizopoulos, député et cadre dirigeant du parti chypriote EDEK (social-démocrate) interviewé jeudi soir (sur Kontra-TV) a estimé “que les allégations des partenaires européens sur le risque prétendument non systémique qu'induirait la crise chypriote, sont déjà démenties. En ce moment, l’euro est soutenu en injectant des milliards sur les marchés, sommes qui dépassent évidement et de loin, les cinq ou dix milliards nécessaires au soi-disant sauvetage de Chypre.

 

Ce qui confirme malheureusement nos craintes. Nous avons fait des erreurs et c’est précisément sur ses erreurs que les autres s'appuient, pour finalement mettre la main sur nos gisements de gaz, d’une valeur estimée à plus d’un trillion d’euros.

 

Les autres, c'est à dire d’abord nos “amis” Allemands, amis entre guillemets évidement (sic) il faut dire. Ils projettent d'imposer à tout le Sud de l’Europe, une occupation économique encore pire que celle que connait actuellement la Grèce. Ce qui n’a pas été possible militairement en 1974 [à Chypre], le deviendrait en ce moment de manière économique, d’où la solution inacceptable imposée par l’Eurogroupe.

 

Nous n’avons aucune autre voie de sortie que celle de la dignité et de la résistance par tous les moyens et indépendamment de ce que ceci va nous coûter, car nous savons que ces gens n’abandonneront pas leurs partie, sauf que nous leur ferons payer cher le véritable coût de leurs actes. Le big brother en Europe c’est Berlin (…) l’hémorragie de l’Europe vient de commencer, car les Russes par exemple, finiront par liquider leurs réserves en euro me semble-t-il. Je suis fier de ce que nous avons fait, Chypre est un exemple à suivre, nous étudions également un plan politique qui consiste à coordonner les actions futures des partis politiques de l’Europe du Sud face à l’ouragan allemand (sic)”.


2013032112.jpg                             "Chypre - NON" - Elefterotypia 21/03

 

Nikos Choundis, eurodéputé Syriza a déclaré (Kontra-TV, 21/03) “qu’à Bruxelles ils ne savent plus comment répondre à mes questions. Je leur ai dit [au Parlement Européen]que ce n’est pas possible, ils [à l’Eurogroupe] ont d’autres buts que ceux annoncés publiquement (…) Il n’y pas que la mesure qui consisterait à ponctionner les dépôts des épargnants mais également, un mémorandum entier qui se profile derrière (…) Je leur ai posé la question suivante : alors, êtes-vous des incapables ou sinon, vous dissimulez ainsi vos véritables visées ? Pas de réponse. (…) Ce que l’Allemagne dit presque ouvertement en tout cas envers tout le monde, c’est : prenez votre argent et depuis les établissements des pays du Sud de l’Europe, transférez-le, vers nos banques, vers le Nord. Il est évident qu’ils visent la spoliation du gaz naturel chypriote - Wolfgang Schäuble certes ne l’a jamais formulé ouvertement – sauf qu’ils ont peur du jeu russe, tels furent d’ailleurs les véritables enjeux lors du récent Eurogroupe. Le ministre allemand des finances a pourtant prétendu que Chypre ne constitue pas un danger systémique pour la zone euro, eh bien, lorsque j’ai posé cette même question au nouveau président de l’Eurogroupe Jeroen Djisselbloem, il n’a pas souhaité adopter ouvertement cette position déjà connue de Wolfgang Schäuble et il est resté très évasif ”.


A ce propos, nous avons aussi vu ces images tragicomiques de José Manuel Barroso depuis Moscou, où il s’efforça, publiquement en tout cas, d’expliquer pourquoi les autorités de la Russie ne seraient pas informées à temps de la décision de l’Eurogroupe qui aura tué l’euro, sans convaincre grand monde : “Les pays de l’Eurogroupe ne pouvaient pas prévoir leurs décisions par avance, les autorités des mêmes pays de la zone n’ont pas été informées non plus” (Kontra-TV, 21/03).

 

Certains médias grecs et chypriotes (grecs) prétendent que de toute manière, les services secrets de la Russie avaient déjà informé leur gouvernement, et que Dmitri Medvedev aurait dit en substance à José Manuel Barroso qu’il faut faire attention aux sphères l’influence dans cette mise à mort délibérée de Chypre car ensuite, beaucoup de monde et d’investisseurs quitteront l’euro, c’est possible.


2013032008.jpg                          "Local à louer" - Athènes 21/03

 

Pendant ce temps à Chypre, un “Plan B” (vivable ou pas personne ne le sait pour l'instant) est sur le point d’être adopté par le Parlement ce vendredi : la mise en place d'un “Fonds de solidarité” basé sur les revenus des hydrocarbures, des obligations et d'autres avoirs afin de lever les milliards d'euros nécessaires, la consolidation du système bancaire qui passerait par la faillite contrôlée (?) de la deuxième banque du pays la CPB “Laiki”, d’où les protestation "automatiques" des citoyens-épargnants devant le bâtiment du Parlement à Nicosie. La décision de restructurer la CPB réduit à 3,5 milliards d'euros le montant requis par la troïka, et le ministre du Travail a reconnu que la restructuration ouvrira la porte aux licenciements, soulignant par ailleurs que les gros épargnants (plus de 100.000 euros) subiront des pertes significatives. On vient d'apprendre également (22/03) que Mikhalis Sarris (ministre chypriotede économie ) reprendrait le chemin de Moscou ce vendredi, en attendant les futures positions de la troïka, avant d'envisager les suites… logiques (reportage Elefterotypia, 22/03).


Nous ici à Athènes, nous comprenons par contre que “notre” gouvernement fait tout pour torpiller le “Non” chypriote et que notre gauche, ne fait rien pour mobiliser les citoyens, mais la Grèce serait déjà un pays conquis. La greffe du "Non" ne doit pas prendre ici, en Italie, en Espagne, au Portugal...


C’est sans doute pour cette raison que le Centre National de Greffes, seul organisme en Grèce qui traite les dons et les greffes d’organes est sur le point de fermer définitivement par manque de crédits. Son dernier conseil d’administration a été même annulé, déjà que sa facture d’électricité n’a pas été honorée, et qu’aucune greffe de cœur par exemple, n’a été pratiquée en Grèce depuis trois mois faute de moyens.


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D’après son président, le docteur Papanikolaou (Real-FM, 21/03), “la subvention de l’Etat a été diminuée de 75% en 2013, ce qui dans la pratique, annule toutes nos actions, la vie des malades est donc en danger, et nous ne pouvons rien faire d’autre que des les inciter à s’adresser aux hôpitaux des autres pays, ce qui coûte par chaque opération pratiquée, plus de 250.000 euros”.


Ainsi va la vie sous l’implacable mémorandum grec, j’ai également remarqué hier que le menuisier du coin est lui aussi sur le point de fermer définitivement son atelier, un de plus, mort alors et braderie.


Deux oisillons tombés de leur nid ont été pourtant récupérés par un retraité, lequel s’est précipité chez l’animalerie voisine pour leur trouver de la nourriture adéquate et surtout pour se renseigner sur les chances de leur survie. Et de la nôtre, mais nous résistons encore.

 

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                         "Les oisillons tombés du nid" - Athènes 21/03


http://www.greekcrisis.fr/2013/03/les-gangsters-de-leurogroupe.html

 

 

Vidéo : Chypre le 20 mars 2013 ( forte présence policière ) 


 

 

 

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 11:38

« Salutations à Madame Merkel »


Le carnaval de Patras et de Syros, et comme ailleurs en Grèce et à Chypre, c’était dimanche soir (17/03). Surtout à Chypre paraît-il cette année, mais autrement. Le temps étant déjà anormalement frisquet dans l’archipel, les visages se sont montrés profondément crispés et la fête ainsi gâchée d’avance. Avant même la propagation de la grande nouvelle chypriote depuis le bal masqué de l’Eurogroupe. Dimanche soir, et comme de coutume, devant l’imposant hôtel municipal à Ermoúpolis, les habitants de Syros venus très nombreux, ses visiteurs ainsi que certains îliens fraichement arrivés des autres Cyclades pour participer au concours carnavalesque, voilà pour l’ambiance. Les costumes étaient certes de saison et le vent presque glacial, finalement bien agencé à notre temps « global ».
J’ai aussi remarqué que rarement les visages des participants n'ont été aussi tristes ou inexpressifs, un tel jour de fête. La fête grecque est alors terminée, même si les coutumes (ou plutôt leurs fantômes) semblent demeurer à l’honneur, en tout cas en théorie, tout simplement et pour ainsi signifier que l’on existe. Lundi (18/02, premier jour du carême), traditionnellement fêté en Grèce à la campagne ou dans les parcs aux abords des villes, et où les municipalités et les associations culturelles distribuent… historiquement aux panégyristes un premier repas de carême, hier, cette coutume s’est souvent transformée en soupe populaire, et pas qu’à Athènes. 

Il y avait un peu de cela aussi hier à Syros, le chanteur en karaoké n’a pas convaincu grand monde, personne n’avait d'ailluers envie de danser et entre les convives issus de la classe ex-laborieuse de Syros, l’esprit était plutôt collé à l’oreille du temps mauvais : «T’as vu à Chypre… Quelle saloperie… Et pour nous ici c’est déjà terminé, encore heureux d’être encore debout et vivant je dirais. Nous nous disons entre nous que tout va bien, comme ces malades condamnés qui ont tout compris… Souviens-tu toutes ces autres années, c’est un temps qui ne reviendra plus jamais, mon neveu Yannis, celui qui tient la taverne va mal également, encore heureux, on nous a distribué cette petite portion ce midi…», (Lundi dit « propre » 17/03, aux abords d’Ermoupolis à Syros). 

Ce mardi matin (19/03) la normalité journalistique reprend son rythme. Sur Real-Fm et dès sa toute première zone on apprend que le « sauvetage » décidé de Chypre, « fera passer la dette chypriote de 35% à 150% de son PIB », si c’est vrai, cela dit long sur le sens de tous les « sauvetages » en cours. Ce mardi, le ministre des Finances chypriote se rend à Moscou, ce qui selon les médias grecs et chypriotes préfigurerait la visite même du président Anastasiadis très prochainement. Comme dans toute guerre, l’information, la rumeur et la propagande sont plus mêlées que jamais. Ce qui est certain au moins, tient de la (petite) reculade de l’Eurogroupe d’urgence durant la nuit dernière (19/03), les dépôts de moins de cent mille euros ne seraient pas touchés par le pire holdup (pour ce qui est de son organisation au moins) des quarante dernières années dans la Far West « eurozoné ». 

 «Madame Merkel, Madame selon le CSA grec(sic),et ses copains usuriers et autres rapaces internationaux ont rayé de la carte économique la place financière de Chypre en une nuit et d’un seul trait, Moscou a été complètement ignorée par Bruxelles(…)c’est désormais un devoir patriotique que de résister à l’occupation allemande et à celle des escrocs et usuriers internationaux(…)qui conduisent les peuples tout droit dans les crématoires économiques(…)la Resistance doit être unie et déterminée(…) », estime Yorgos Trangas (Real-FM, matin du 19/03). Depuis samedi, les manifestants à Nicosie occupent les rues et ne décolèrent pas. «Le peuple ne doit rien, ne paiera rien et ne vendra rien», «Dirigeants salopards d’avant et de maintenant, vos masques sont tombées», «Referendum, la parole au peuple», entend-on dans les rues de Nicosie en ce moment. En route vers le Palais présidentiel, certains d’entre eux, ont marqué une pause devant l’Ambassade de l’Allemagne pour faire descendre son drapeau, le quel a été finalement sauvé par un policier. Notons que la police était bien discrète, et elle n’a aucunement empêché cet acte de « justice populaire ». La vidéo aussitôt disponible sur youtube a motivé des commentaires enragés, c’est le moins qu’on puisse dire. 

Entre temps, le Président Anastasiadis, auparavant désapprouvé par les manifestants devant le Parlement, n’a pas caché son amertume (en téléphonant) à Oli Rhen ainsi qu’à un député européen proche d’Angela Merkel pour leur dire ceci : « Lorsque je vous prévenais qu’il n’y aura pas de majorité au Parlement pour avaliser un tel accord, vous ne vouliez rien entendre et en plus vous insistiez. Vous pouvez à présent transmettre mes salutations à Madame Merkel», d’après les médias grecs et chypriotes, dont la chaîne Mega-Tv (mainstream) lors du journal du soir (17/03). C’est vrai que des manifestants en colère avaient déjà encerclé « son » palais présidentiel durant un long moment. 

Le temps, et surtout le peuple pressent. La radiotélévision (publique) chypriote RIK, s’efforce à faire avaler la propagande et ses pilules avec comme elle peut : « (…)c’est une voie à sens unique(…)Il n’y a guère d’autre proposition». Et il n’y aura pas de vote au Parement de l’île, tant que le résultat ne sera pas "prévisible", depuis la salle des euromanettes entre Berlin et l’Eurogroupe. Georges de Syros, ingénieur-chômeur et jardinier des Cyclades est sorti tôt ce matin pour s’occuper de son potager mais aussi pour échanger avec nous : «Ah les salopards, cela leur prendra quatre à cinq ans, mais ils détruiront nos peuples, puis les autres dans cette UE diabolique, le jour de la révolte arrivera mais après l’anéantissement des gens comme nous, comme dans toute guerre… Ah vous partez ce soir, c’est dommage… Je me rends à Ermoupolis ce matin, si vous avez besoin de quelque chose, cela vous évitera le déplacement. Elsa, ma compagne est partie hier car elle travaille ce mardi à Athènes, la crise a fait que nous vivons séparés en semaine ». 

Pendant que à l’Eurogroupe permanent « on » mijote le plat du jour, AKEL, le parti de gauche à Chypre, lance un appel pour «enfin sortir complètement du joug de la Troïka, en nous tournant vers la Russie» (reportage sur Real-FM 19/03), laquelle ne décolère pas évidement depuis samedi comme tout le monde sait. Les succursales des banques chypriotes resteront fermées en Grèce cette semaine jusqu’à mercredi ou même jeudi, comme « évidement » à Chypre. Le système méta-capitaliste mord visiblement sa queue, après nous avoir mordus derrière la nuque. Certains (petits) épargnants de l’hémisphère nord et potentiellement tous, y compris dans les pays métropolitains de l’UE, redécouvrent (et découvriront tôt ou tard) le cauchemar de leur spoliation, seuls les oligarques de toute sorte et de tout calibre trouveront sans doute d’échappatoire croit-on désormais ici, dans l’archipel grec bien agité. 

La boite de Pandore est ouverte et avec elle le chaos que nous finirons par apprécier les premiers je crois. Les dirigeants allemands depuis hier font semblant de rejeter la responsabilité de la « bourde » à l’Eurogroupe et aux initiatives du gouvernement chypriotes, faux, rétorquent les ministres chypriotes, «ils nous ont mis le couteau sous la gorge, d’ailleurs les débats ont été enregistrés» (rejoints par Mega-TV, 18/03 zone matinale, je cite de mémoire). Georges quant à lui, estime que la crise à Syros a une année de retard, en comparaison avec la catastrophe d’Athènes ou de Thessalonique. 

Depuis l’été dernier (2012), je remarque que de nombreuses boutiques et commerces ont fait faillite ici aussi. Le marasme adouci de l’archipel c’est comme une... mort à Venise dans un sens. Paraphrasant Günter Anders, je dirais que notre corporéité sociale jadis si flottante, devient alors modelable et de force, ce qui lui « permet » précisément de s’adapter aux exigences des instruments, autrement-dit, des armes de guerre que constituent les « dettes » et autres monnaies fictives comme l’euro par exemple. Sauf que des nos jours la fiction tue également. 

Yannis Stournaras, ministre des finances (non élu) assure (pour une troisième fois en deux jours) que les dépôts des Grecs seront garantis, et ceci en Grèce et ailleurs. Je crois alors deviner la prochaine étape en préparation : lors du défaut officialisé de la Grèce dans quelques mois, et après avoir orchestré la fuite des capitaux des épargnants et/ou profiteurs en tout genre (y compris moyens), leurs dépôts seront directement ponctionnés (déjà pour ce qui concerne les comptes détenus à l’intérieur de la zone euro), par les funds des « bailleurs » (dont les banques elles-mêmes), pour ensuite se servir sur les comptes détenus par les citoyens des autres pays et pas qu’au sud de la zone euro. 

Je ne cacherai pas que depuis la méditerranée nous attendons finalement ce moment avec une certaine prédilection pour enfin… croquer dans l’histoire bien à fond. Ce matin (19/03) les discussions animées dans les cafés d’Ermoupolis et devant l’agence de la Banque de Chypre, devenue en une nuit… lieu de mémoire, n’ont pas cessé et pour cause. 

Seul le chat de la boutique sur le port règne en maître dans « sa » vitrine, imperturbable. Entre-temps la vraie vie a connu hier (18/03) son heure de gloire : tout le monde scrutait le port à Ermoupolis car un dauphin a fait une brève apparition... Miracle !

* Première photo : serfvolant sur une plage à Syros - coutume du "Lundi pur" - 18/03

"Les visages des participants..." - Ermoupolis 17/03 - Carnaval

"Le chanteur en karaoké n’a pas convaincu grand monde"

 

Environs d'Ermoupolis 18/03 

 

 

Un premier repas de carême - Syros 18/02

"Taxes - fascistes - bas salaires, c'est le capitalisme" - Syros 03/2012

Le potager de Georges - Syros 18/03


 

Se chauffer à Syros (03-2013)

 

"Le chat de la boutique sur le port" - Ermoupolis 18/03

 
http://www.greekcrisis.fr/2013/03/salutations-madame-merkel.html

 

 

 

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15 mars 2013 5 15 /03 /mars /2013 06:44

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Athènes 14 mars 2013

 

Des étudiants provenant d'universités de tout le pays manifestent devant le Parlement contre la réforme des universités prévu dans le cadre des mesures d’austérité, une réforme honteuse et inacceptable qui veut privatiser les études universitaires.

 

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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 20:32

 

Le samedi 23 mars, à partir de 17h00, 

 

à l’Espace Maurice Nilès,

11, rue du 8 Mai 1945, Bobigny


(métro, ligne 5, station Bobigny-Pablo Picasso, tramway, ligne T1, arrêt La Ferme) 


au programme :

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Face à la crise sanitaire, solidarité concrète avec les dispensaires sociaux grecs

- présentation des dispensaires sociaux et débat en présence de Giorgos Vichas, médecin et animateur du dispensaire social d’Ellinikon-Athènes.

- présentation du collectif «Solidarité France-Grèce pour la Santé» et de ses initiatives en cours et à venir.

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La crise comme pretexte pour la liquidation totale d’un pays


- projection du film Catastroïka en présence de son réalisateur, Aris Chatzistefanou.


- débat autour du processus de privatisation des services publics et des biens communs.


mais aussi :

buffet solidaire et informations concernant d’autres initiatives d’autogestion

Soirée co-organisée par les collectifs 


« Solidarité France-Grèce pour la Santé » 


(http://solidaritefrancogrecque.wordpress.com/)

« Initiative des étudiant-e-s et des travailleur-euse-s grec-que-s à Paris« 

(http://initiativegrecqueaparis.wordpress.com/) 

 

voir aussi : http://initiativegrecqueaparis.wordpress.com/2013/03/11/appel-du-collectif-solidarite-france-grece-pour-la-sante/

 


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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 10:20

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Les représentants de la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne) continuent à faire pression sur le gouvernement hellénique afin qu’il respecte les engagements qu’il avait pris de supprimer quelque 25.000 postes du secteur public d’ici la fin de l’année.


En effet, les milieux financiers européens ont promis une nouvelle « aide » de 130 milliards d’euros à la Grèce et l’allègement de sa dette en échange du licenciement de fonctionnaires en deux vagues successives : 12.500 d’ici juin et 12.500 autres d’ici la fin de l’année. En tout, c’est un total de 150.000 fonctionnaires qui devraient avoir été licenciés d’ici 2015.


Mais aucun des trois partis de la coalition gouvernementale (Nouvelle Démocratie du Premier ministre Antónis Samarás, le PASOK du socialiste Evángelos Venizélos et la Gauche démocrate de Fótis Kouvélis) ne veut prendre la responsabilité de se montrer trop conciliant vis-à-vis des exigences de la troïka, de peur d’avoir à en pâtir lors des prochaines échéances électorales.


C’est ainsi que le gouvernement tente d’un côté de trouver la solution pour liquider ces emplois publics sans en avoir l’air et de l’autre, les représentants de ces mêmes partis répètent à l’envi, comme l’a fait récemment le Premier ministre grec, que le peuple grec n’est plus en mesure de supporter d’autres sacrifices. Pourtant, les milieux financiers ne s’arrêtent pas au saccage des services publics : ils exigent aussi une réduction de 22 % du salaire minimum dans le privé, la diminution des épargnes retraite de 15 % et la réduction des indemnités de licenciement à trois mois de salaires contre six actuellement.


Mais les organismes qui fournissent les prêts à la Grèce ne s’arrêtent pas là : ils lui enjoignent également d’annuler les emplois à durée indéterminée dans les entreprises publiques. Difficile dans ces conditions de porter crédit aux annonces faites par les partis de la coalition au pouvoir.

 

Pendant ce temps, des mouvements sociaux éclatent à travers tout le pays. Tous les musées et les sites archéologiques de la Grèce – l’Acropole incluse – sont restés fermés vendredi. Les employés du ministère de la culture étaient en grève en signe de protestation contre la grève de salaires et les licenciements.    

 

La veille, c’était au tour des étudiants de descendre dans la rue contre Athina, un plan gouvernemental qui vise à restructurer profondément les universités en fusionnant ou en fermant purement et simplement plusieurs départements universitaires. Le plan, dont le but est de ramener à 384 le nombre de facultés (contre 534 aujourd’hui), prévoit aussi de réduire de 4 % le nombre d’étudiants admis dans l’enseignement supérieur l’an prochain.


Appliqué à une population qui n’a jamais été autant exposée au chômage - avec 55,6 % des moins de 25 ans au chômage – il attise les craintes sur l’avenir de ce que la presse grecque a appelé la génération perdue, souvent condamnée à l’exil à l’étranger.

 

Un projet de fusion de vingt-huit facultés a été reporté en 2018 de façon que les étudiants déjà inscrits puissent terminer leurs études sans avoir à être transférés dans un autre établissement. Mais pour accélérer la manœuvre et être certain de son issue, le plan Athina a été présenté au Parlement sous la forme d’un décret présidentiel.

 

Comme l’a écrit Corinne Gobin du groupe de recherche sur les acteurs internationaux (GRAI), « en acceptant cette obligation d’obéir à une technocratie transnationale qui bafoue les droits les plus élémentaires des peuples, nos gouvernants ne sont-ils pas en train de s’engager vers une situation de haute trahison envers leur population ? ».  La réponse coule de source.

 

Capitaine Martin

 

http://www.resistance-politique.fr/article-la-troika-a-athenes-satisfaites-l-appetit-des-marches-financiers-116123496.html


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12 mars 2012  - Athénes 


Manifestation contre les mines d'or Ultra nocive  pour la population et l’environnement  (villages de SKOURIES et de IERISSOS A CHALCHIDIQUE), vendues par le gouvernement rénégat à des multinationales canadiennes  . Les manifestations quotidiennes des habitants des villages riverains sont, encore aujourd’hui, réprimées par les ''forces de l'ordre'' avec une violence rare!

 

 

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Scènes dans le village d' Ierissos (après-midi 07/03/13 ) 

Jour de la manifestation à " L’EXTÉRIEUR DU VILLAGE " contre la mine d'or


 
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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 23:15

 

La crise grecque s'est fait connaître en Suisse, grâce à une exposition du photographe  Dimitris Michalakis dans la galerie de mine de charbon de Zurich.


«Tu as gâché ma journée», dit un visiteur suisse au  photographe lors de l'ouverture de l'exposition.


"Les gens regardaient dans la confusion, ils ont été surpris, comme s'ils ne s'attendaient pas à voir les images de ce genre. Peut-être que c'est parce qu'ils ne voient des images de manifestations et d'émeutes à Syntagma. En d'autres termes, ils obtiennent de voir l'événement et non pas les causes qui nous ont amenés là ", confie au magazine Epsilon Michalakis.


Le nom de l'exposition, Burnout, est pris dans le champ de la psychologie. "Moyens Burnout« épuisement professionnel »


La crise a donné à l'élite une occasion en or d'appauvrir la classe ouvrière et de nettoyer la classe moyenne, en oubliant que la richesse  est produite par les travailleurs. Nous vivons dans un système qui a tout, mais pas pour tout le monde. "


 Michalakis dit qu'il voulait faire un compte rendu de la situation existante. "La crise a servi de prétexte pour moi d'entrer plus profondément notre vie quotidienne. Le côté invisible. La guerre que vous ne pouvez pas sentir et dont les marques que vous ne pouvez pas voir sauf si vous habitez ici. "


«J'ai été très impressionné par le fait que les gens à Zurich n'ont pas contesté pendant une seconde ce que nous leur avons dit et montré lors de notre introduction. Il n'y avait pas d'incrédulité. Juste un grand étonnement. "


Michalakis dit ce qu'il se souviendra de l'exposition et d' un visiteur suisse en lui disant «je comprends maintenant  tout ce qui se passe en Grèce». » Ces mots étaient la chose la plus importante pour moi», dit-il.


Le photographe Dimitris MichalakisLe photographe Dimitris MichalakisDimitris Michalakis est né à Elefsina en 1977. Il a étudié la photographie à l'Ecole de mise au point de la photographie à Athènes et a été un photographe professionnel depuis 2003. Il a contribué à plusieurs publications grecques et internationales, y compris Spiegel, Die Zeit, et le magazine Epsilon Eleftherotypia a. Il a participé à des missions journalistiques dans plus de 20 pays.


( traduction approximative )


Article >>>  Burnout: Une société sur le bord 


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10 mars 2013 7 10 /03 /mars /2013 21:40

9 mars 2013 

 

Des milliers de militaires actifs et retraités ont fait leur apparition dans la capitale grecque, pour protester contre la réduction continue de leurs salaires et pensions ...

Les participants à la manifestation, qui s'est terminée devant le Parlement grec, ont brandit des pancartes contre le gouvernement grec et contre les politiques d'austérité.

 Dans une déclaration, les principales organisations militaires ont condamné "la perte de la souveraineté nationale" et les coupes adoptées en matière de santé, de l'éducation et de la justice .

 Il y aura un autre événement similaire mercredi prochain à Thessalonique, la deuxième ville du pays.

 

 http://www.europapress.es/internacional/noticia-grecia-miles-militares-activos-retirados-manifiestan-atenas-contra-recortes-salarios-pensiones-20130310020150.html

 

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10 mars 2013 

 

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Grèce, ville de Messologgi, aujourd'hui - Usage abusif de gaz lacrymogène par la police pour éloigner les étudiants et les habitants qui protestaient contre la réforme des universités (privatisation).

La voiture d'un ministre, en essayant d'éviter les manifestants, tombe sur le monde. Le ministre est actuellement bloqué à l'intérieur d'un 'hôtel entouré par les manifestants qui crient: "comment vas -tu faire pour sortir de là ?".


Article complet ici >>> 

Ils étaient sur la chasse Salmas Mario à Missolonghi - Témoignage: Le pilote appuyé sur l'accélérateur et les piétons emportés!

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10 mars 2013

 

Retour des indignés en Grèce 

 

 Vidéo : Arrestation d'un jeune homme sans raison 

 


 

Soirée du 10 mars 2013 

22 H ... Les gens sont toujours devant le parlement 

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Usage abusif de gaz lacrymogène par la police pour éloigner les indignés de la place Syntagma, mais les indignés ne s'éloignent pas.

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BFBgwbZCcAEbKzS-copie-5.jpg                                                  "peur de la faim, mon Dieu"

 

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