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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 16:07

Lors de son déplacement en Grèce en février, François Hollande a appelé les entreprises françaises à investir dans la terre et l’eau. Dans une lettre ouverte, Save Greek Water rappelle que ces biens communs n’appartiennent à personne. « L’eau n’est pas seulement un bien commun, c’est le symbole de la justice et de la liberté », écrit ce mouvement, qui considère que l’Europe se comporte en « oligarchie anti-démocratique ».


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« Les tyrans ont toujours quelque ombre de vertu. Ils soutiennent les lois avant de les abattre. » Voltaire, Catilina, acte I, scène 5.


Français, nos frères !


Le 19 février 2013, votre président, François Hollande, s’est rendu dans notre capitale Athènes. « Notre message envers la Grèce est un message d’amitié profonde, de soutien, de confiance et de croissance » : voilà ce qu’a dit votre président. Avant d’appeler les entreprises françaises à investir… dans la terre et l’eau.


François Hollande et Antonis Samaras (Premier ministre grec)

parlent« d’investissements » dans le domaine de la gestion des ressources en eau de la Grèce, ressources naturelles protégées par la Constitution grecque, qui n’appartiennent à personne d’entre nous, ni même au Premier ministre qui veut en faire commerce.


Nous connaissons très bien votre combat pour la protection des biens publics et sociaux et votre sensibilisation au sujet de la gestion de l’eau. Après des dizaines d’années de gestion privée de l’eau, et bien que Suez et Veolia, les deux grandes multinationales de l’eau, aient des intérêts français, les villes de Paris, Brest, Varages, Durance-Lubéron, Castres, Cherbourg, Toulouse et d’autres, se sont battues et ont obtenu que la gestion de l’eau redevienne publique. Ces villes ont agi ainsi après avoir vécu les conséquences de la commercialisation de l’eau, la montée vertigineuse des prix, l’accès inégal aux services hydrauliques, la baisse des investissements dans l’entretien du réseau, et les pratiques monopolistiques.


Même si en Grèce les citoyens ont oublié les temps lointains de 1925, quand l’eau d’Athènes était aux mains de l’entreprise américaine Ulen, nous les plus jeunes avons étudié et réfléchi à cette question, et nous partageons des inquiétudes similaires aux vôtres concernant la privatisation à venir des Compagnies des eaux ΕΥΑΘ et ΕΥΔΑΠ (compagnies de gestion de l’eau à Athènes et Thessalonique), et de nombreux autres services municipaux selon les bruits qui courent.


Notre inquiétude grandit et se transforme en colère quand nous lisons la réponse du commissaire européen Olli Rhen aux organisations de la société civile, qui confirme que la Commission européenne promeut à dessein la privatisation dans tous les pays qui bénéficient de plans de sauvetage. Bien que cela soit totalement contraire à la Directive de neutralité concernant la propriété ou la gestion privée ou publique des services de l’eau [1], mais aussi contraire au Protocole concernant les Services publics du Traité. Dans le même temps, la Commission et le gouvernement grec font semblant d’ignorer que la Commission elle-même effectue une recherche sur les pratiques monopolistiques de Suez, Veolia et Saur.


Dans notre pays qui se trouve au bord de la faillite et qui jour après jour perd une partie de sa souveraineté et de son indépendance, où les voix et protestations des citoyens contre le bradage colonialiste de ses ressources naturelles sont noyées sous le dogme de la « tolérance zéro », le gouvernement grec – qui a escamoté le vote des Grecs pour « renégocier » le mémorandum – considère qu’il est urgent de remplir ses caisses avec tout ce qui peut se vendre. Il semble qu’il vende non seulement son héritage, mais aussi une partie de son âme. Nous, les citoyens grecs, nous retournons, humiliés, aux temps du protectorat, obligés de privatiser notre eau – ce qui la rend chère et peu sûre.


Après l’impressionnant référendum italien pour l’eau, en 2011, le retour à la gestion publique dans de nombreuses villes françaises, la réglementation aux Pays-Bas en 2004 qui impose une gestion publique des services de l’eau, et la protection de l’eau par la constitution allemande, nous ne pouvons que nous demander : l’Union européenne nous considère-t-elle encore comme des Européens ? Et nous sommes tristes, justement parce que nous sommes Européens, non seulement pour nous, mais parce que nous allons devenir contre notre volonté le cheval de Troie de la marchandisation de l’eau partout en Europe. Nous savons que le peuple français ne s’enrichira pas de l’activité des multinationales françaises de l’eau, même si elle devait s’étendre jusqu’à la dernière de nos îles. C’est pourquoi nous vous invitons à vous tenir à nos côtés. Nous ne voulons pas de ces « investissements », qui signifient privatisation des gains et socialisation des coûts. Ce qui conduira notre pays à s’endetter jusqu’à la nuit des temps.


Nous voulons vous crier du fond de notre âme que la privatisation de l’eau, en Grèce, est une question qui concerne tous les Européens, qui depuis des années résistent vigoureusement à toute marchandisation des services de l’eau. C’est un pas en arrière dans notre combat pour les biens publics et pour la vie humaine. Pour nous tous, l’eau est plus qu’un bien commun, c’est le symbole de la justice et de la liberté, un héritage collectif que nous avons le devoir de protéger, pour le transmettre libre et sûr à la génération future.


En conclusion, le destin de la Grèce est aussi le destin de l’Europe. Une Europe qui se comporte en oligarchie anti-démocratique, installant une féodalité du XXIe siècle d’un nouveau genre, où la prise de décision est réservée aux lobbies.


Français, nos frères, nous les citoyens grecs, nous vous demandons d’être à nos côtés dans le combat que nous menons pour une gestion démocratique de nos ressources en eau, face à une troïka (FMI, Banque mondiale, Commission européenne, ndlr), qui décide et ordonne, et un gouvernement grec, qui n’est qu’aliéné, parfois de bon gré, aux directives du mémorandum. L’heure est venue que nous donnions ensemble un nouveau souffle à la devise liberté-égalité-fraternité.


Το εναντιούμενον τω δυναστεύοντι δήμος ωνόμασται. « On appelle démos (le peuple), ceux qui s’opposent au tyran. » Thucydide (460-394 av. J.-C.).


Save Greek Water


Voir leur site 

Source (en anglais) : European Water Movement

Notes

[1] Article 345 TFEU et article 171 de la Directive 2006/123/EC, en rapport avec les services de marché intérieur

 

Source :Basta!

http://www.bastamag.net/article2975.html


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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 09:45

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Les Caisses d’allocations familiales (CAF) connaissent « une charge de travail insupportable » et leurs employés sont « au bord de la rupture », alerte la Caisse nationale des allocations familiales dans une lettre adressée le 6 mars à la ministre déléguée à la Famille Dominique Bertinotti.


Selon Jean-Louis Deroussen, président (CFTC) du conseil d’administration, « une décision qui viserait à réduire les effectifs aurait des conséquences inéluctables sur le climat social ».


La surcharge de travail conduit certaines caisses à fermer au public de longues périodes pour traiter les dossiers. Elles gèrent les prestations familiales, les allocations logement et, depuis 2009, le Revenu de solidarité active. De nombreuses grèves ont eu lieu contre le manque d’effectifs, contre la départementalisation. Allocataires comme employés souffrent des interminables files d’attente.


De plus, le gouvernement prévoit d’économiser 2,2 milliards d’euros pour revenir à l’équilibre en 2016. Il a déjà décidé de différer le versement des différentes prestations au 1er avril, au lieu du 1er janvier. Avec ce décalage de trois mois, l’État avait en 2011 dégagé 400 millions d’euros d’économies.


Quant la CAF ferme, les allocataires « viennent aux permanences de l’adjointe à la solidarité de la commune », explique le maire d’Aubière (Puy-de-Dôme), qui appelle à un rassemblement contre la fermeture de la CAF dans sa commune car, dit-il, « ce n’est pas aux collectivités territoriales de compenser l’absence de services publics ».


 

siteon0--1-.gifSource : POI

 


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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 09:17

neige2013.jpg

L’épisode neigeux qui vient de s’abattre sur une partie de notre pays souligne les conséquences de la politique menée par le Gouvernement socialiste qui accélère celle engagé par la droite. La réduction massive des effectifs et des moyens des services publics continue, en particulier ceux des  Ministères de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie.

Avant la décentralisation de 2006, le déneigement des routes et des autoroutes était sous la responsabilité des services de la DDE qui permettaient de réaliser ces opérations… Aujourd’hui, les autoroutes ont été privatisées, elles se font des profits colossaux sur le dos des automobilistes… Déneiger pas question, ça prendrait sur les profits… Exemple de ces derniers jours, dans la Somme, l’A29, l’A16, l’A1 et l’A28 étaient impraticables. De même sur les routes départementales avec une centaine de véhicules en rade aux sorties d’Amiens.


Autre exemple, la Basse-Normandie quasi paralysée par la neige depuis lundi soir, en particulier dans la Manche et le Calvados où plus d’un millier de naufragés de la route ont été recensés dans la nuit et où plus de 70 000 foyers ont été privés d’électricité…

 

Cette situation exige la nécessité d’un service public avec des moyens renforcés et une reconquête des services publics contrairement aux choix budgétaires pour 2013 et ceux qui suivent qui prévoient des économies drastiques. Cela passe par l’arrêt immédiat des réductions des effectifs dans des secteurs aussi vitaux.


En effet, quel est le coût engendré par ces blocages de la circulation, de la paralysie économique, des services… sans commune mesure avec les économies systématiques recherchées sur les emplois publics?


 Affaiblir le service public de la route ne permet plus d’assurer les missions de la viabilité hivernale qui exigent des moyens et des effectifs renforcés. Il n’y a plus de Parcs de l’Equipement, comme il n’y a plus d’ouvriers spécialisés au sein des Directions interdépartementales des routes (DIR), le matériel en panne ne peut plus être réparé dans des délais permettant une efficacité et une qualité du service public rendu aux usagers, externalisation de l’entretien du matériel… Les agents sont confrontés aux pires conditions pour faire fonctionner ce qu’ils peuvent et avec ce dont ils disposent comme moyens.


Que propose le gouvernement ? La ministre Delphine Batho préconise aux usagers de rester chez eux ! C’est facile, ainsi le gouvernement peut continuer le désengagement de l’Etat et les conséquences des restructurations brutales intervenues (Décentralisation, Réforme de l’Etat, RGPP) sous le Gouvernement Sarkozy qui ont conduit à la dégradation de son organisation sur les territoires et de sa capacité à prévenir et à gérer les situations de crise. Idem pour le service météo, l’efficacité des informations météorologiques peuvent permettre d’anticiper l’épisode neigeux mais la poursuite des fermetures des centres départementaux de Météo-France continue et fragilise l’ensemble du système de prévisions et d’observations notamment la production de données locales.

 

Les annonces récentes faites au sujet de ce que le gouvernement appelle «  la Modernisation de l’action publique » (MAP) vont aggraver encore cette situation et auront également des conséquences sur les conditions de travail des personnels d’exploitation du ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l'Énergie qui effectuent leurs missions dans des conditions particulièrement difficiles.


La réponse aux besoins suppose la reconquête des moyens publics pour assurer les missions d’intérêt général. Cela ne se fera pas autour de tables rondes mais dans la lutte des habitants et des personnels concernés pour un véritable service public.


http://www.sitecommunistes.org/ch290neige.htm

 



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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 17:40

NE LAISSONS PAS DISPARAITRE LES TEINTURES-MERES HOMEOPATHIQUE! 

Morel-JKean-Michel-Dr.jpgLETTRE OUVERTE du Docteur Jean-Michel MOREL DE BESANCON

Il est Président de la Société Franc-Comtoise de Phytothérapie et d’Aromathérapie et Chargé de cours au DU de Phytothérapie et d’Aromathérapie en Faculté

LES TEINTURES-MERES: UN PATRIMOINE MEDICAL ET PHARAMCEUTIQUE EN GRAND PERIL 

La liberté de prescription du médecin, la pratique de la phytothérapie et la pluralité thérapeutique sont menacées.

Pour le patient, le libre choix de son praticien et de ses modalités de soins ne seront plus respectés. (Et surtout sa santé est en jeu. J L)

Va-t-on éliminer l’usage médical des plantes ?

De très nombreuses souches de Teintures-Mères (TM) sont amenées à disparaître, en raison d’une réglementation européenne contraignante[1]. L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM, anciennement AFSSAPS) a initié un calendrier de mise en conformité en 2001 qui se termine en 2015. Les professionnels médecins phytothérapeutes n’ont pas été invités à participer aux prises de décision. (pas plus bien sur que les usagers J L)

Dorénavant, cette directive séparera arbitrairement deux catégories de médicaments :

  1. Les médicaments à enregistrement homéopathique (EH) qui répondent à certains critères, mais surtout qui démarrent de la dilution 2CH (2° centésimale, correspondant à la 4DH, 4° décimale soit 1/10000° ou 10-4) pour aller jusqu’à la 30CH (ou 60DH, dilution 10-60)
  2. Les médicaments à autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les autres, dont les teintures-mères.

Le critère retenu par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) pour abroger les TM par fournées entières est une « bibliographie homéopathique jugée insuffisante », ce qui a pour conséquence, non pas un déremboursement, mais uneinterdiction de leur délivrance en officine.


Deux questions se posent d’emblée :


   -  Pourquoi séparer les TM et les dilutions ?

Les technocrates de Bruxelles ont décidé de faire démarrer arbitrairement l’homéopathie à la 2° centésimale, pour des raisons d’innocuité, et pour permettre un enregistrement simplifié. Malheureusement, cette directive sert de prétexte à une mise en coupe réglée des teintures-mères.


Les TM sont d’usage très ancien avec une grande sécurité d’emploi. Elles sont utilisées par les homéopathes eux-mêmes, avec des indications puisées autant dans la matière médicale de phytothérapie[2] que dans celle d’homéopathie[3]. En outre, la bibliographie scientifique à propos des plantes médicinales est considérable.


Les TM sont définies par leur mode de fabrication[4], et servent de souche de base pour les préparations homéopathiques. Elles répondent à la définition des « alcoolatures » en phytothérapie et sont très utilisées du fait de leur grande diversité (jusqu’à présent, nous disposions de quasiment 800 souches). Elles sont considérées par les médecins comme des produits « éthiques », les « médicaments génériques de la phytothérapie ». Ce sont des formes galéniques du domaine public et des matières premières précieuses pour les pharmaciens. Elles ne donnent pas lieu à une concurrence comme les autres formes galéniques.

  1. Pourquoi demander une bibliographie uniquement « homéopathique » ?

Une bibliographie scientifique sérieuse ne peut pas séparer un auteur « homéopathique » et un auteur « non homéopathique ». Une souche de plante, ce sont des propriétés vérifiées à différents dosages, parfois pondéraux, parfois à des dosages très faibles voire infinitésimaux, et parfois dans ce cas avec unepathogénésie (expérimentation homéopathique). En tout cas, c’est un continuum d’effets qui relie l’homéopathie et la phytothérapie sans séparation.

De plus, on veut supprimer des TM parce qu’elles ne font pas partie de l’homéopathie, mais on leur refuserait une AMM sous prétexte qu’on n’a pas de bibliographie homéopathique ! Quelle contradiction !


 La pluralité thérapeutique génère des économies de santé


Le chiffre d’affaires qui résulte des ventes de médicaments est estimé à 21,7 milliards d’euros dans les officines en 2011[5]. L’usage excessif de médicaments dans des pathologies de médecine générale en première intention génère des coûts importants et parfois indus, avec une pérennisation des traitements et une augmentation des pathologies iatrogènes. Trop souvent, on applique la maxime : «  Aux petits maux les grands remèdes ! ».  Il faut au contraire favoriser le recours à des pratiques simples, respectueuses de l’environnement et de la physiologie de nos patients. Dans ce domaine, l’utilisation de la phytothérapie sous diverses formes galéniques dont les teintures-mères représente une alternative pertinente, fiable et de bonne sécurité.

 

La prescription des plantes médicinales rencontre actuellement un franc succès en médecine générale, de nombreux confrères prescrivent avec compétence et conviction, générant ainsi des économies non négligeables.


Pour nous phytothérapeutes, comme pour les homéopathes, la suppression programmée des TM est une véritable catastrophe : nous étions fiers de cette variété de plusieurs centaines de souches détenues par les laboratoires homéopathiques. Cette ruine progressive de la matière médicale ne nous laissera que quelques dizaines de plantes sous forme de phyto-médicaments manufacturés, privant ainsi les médecins de leur liberté de prescription et amputant une part importante de leur arsenal thérapeutique. Imaginons que les médecins n’aient à leur disposition que 30 ou 40 remèdes pour soigner tous les maux de leurs patients !


 Nos propositions

 Nous demandons donc instamment aux pouvoirs publics de modifier l’application de cette directive pour permettre une simpleinscription sur la liste des TM de toutes les plantes qui sont déjà à la Pharmacopée, et en outre de celles utilisées par la tradition, possédant une bibliographie scientifique et de bonne innocuité. C’est tout à fait possible.

  • Aux laboratoires homéopathiques, nous demandons de faire le maximum pour inscrire progressivement toutes les plantes dont nous avons besoin, en concertation avec les professionnels utilisateurs.

Nous sommes conscients que cela représente un travail important pour les laboratoires d’homéopathie qui ont toujours été les garants de la conservation de ces souches, mais dans le monde de la phytothérapie et de la pharmacognosie, de nombreuses bonnes volontés peuvent s’associer pour aider à réunir les documents et la bibliographie nécessaires.

 

RÉFLEXIONS CONNEXES


 La phytothérapie de prescription médicale s’implique dans une démarche responsable, écologique, favorisant la biodiversité et le développement durable.


 En France surtout, la teinture-mère est un patrimoine précieux, dont la disparition pourra laisser le champ libre à des pratiques venues d’ailleurs. Par exemple, les formules de médecine traditionnelle chinoise ou ayûrvédique font de plus en plus l’objet de brevets et d’expérimentations cliniques. Leur motivation commerciale est évidente. Il est urgent de reconnaître chez nous l’historicité, la spécificité et l’originalité de la préparation magistrale de phytothérapie.


Ce Nième coup dur pour l’usage médical des plantes, mettant à chaque fois un coup d’arrêt à des prescriptions responsables, ne nous fera pas penser pour autant à une « cabale anti-phyto ». Néanmoins, il montre que le lobbying homéopathique fonctionne beaucoup mieux que celui de la phytothérapie, dont les pratiques et les intérêts sont très dispersés.


L’OMS[6] fait la promotion de l’emploi des plantes médicinales dans tous les pays, observe un usage par les trois quarts de la population mondiale, reconnait qu’elles sont source d’emplois, d’innovations, d’économies de santé, de réduction de la iatrogénie.


La phytothérapie est choisie par de nombreux individus qui désirent être acteurs de leur santé, dans une démarche responsable. Nos patients font un choix. Ils s’impliquent dans la prise en charge de leur capital-santé, ils ont droit à être respectés sur ce plan. Ne va-t-on pas évincer les plus vertueux ?


La prise de conscience écologique doit pénétrer le monde de la santé, et l’usage des ressources médicinales de notre environnement en est l’un des éléments majeurs.

Chez les médecins, l’étude des plantes et de leurs principes actifs est indispensable à la connaissance critique du médicament. À qui profite l’ignorance ?


La pratique de l’homéopathie a beaucoup évolué depuis la fermeture du secteur 2 de la convention médicale aux médecins généralistes, ce qui ne leur permet plus de demander des honoraires convenables pour une consultation longue. Les nouveaux homéopathes qui pratiquent en secteur conventionnel sont convaincus, mais ils ont moins de temps que leurs ainés, et sont moins nombreux à pratiquer une homéopathie uniciste très exigeante et chronophage.


De ce fait, ils ont recours de plus en plus à des prescriptions complexes, ou pluralistes, et en tout cas aux teintures-mères.


Les teintures-mères sont du domaine public. Leur prescription s’effectue en latin, par la Dénomination Botanique Internationale, qui correspond point pour point à la Dénomination Commune Internationale des substances chimiques (DCI), qui sert à la prescription des médicaments génériques.


Aura-t-on pensé aux producteurs de plantes, que cette mesure furtive risque de mettre sur la paille, s’ils ont tout consacré à l’approvisionnement des laboratoires homéopathiques en plantes fraîches de qualité ?

J’espère que le monde de la santé et le monde politique prendront conscience de l’enjeu et des conséquences de cette décision absurde. Il faut absolument modifier l’application en France de cette directive.


 Notes: 

 [1] Directive Européenne 92/73/CEE transposée en Droit français avec décret d’application en 1998 (Décret n° 98/52 du 28 janvier 1998) consultable sur http://admi.net/eur/loi/leg_euro/fr_392L0073.html

[2] Tétau M, Bergeret C. La phytothérapie rénovée. Ed. Maloine. 1983

[3] Coulamy A, Jousset C. Basses dilutions et drainage en homéopathie. Ed. Similia. 2000

[4] macération prolongée de plante fraîche dans l’alcool selon un protocole codifié

[5] ANSM, Octobre 2012, Analyse des ventes de médicaments en France en 2011

[6] « Réglementation des médicaments à base de plantes. La situation dans le monde » de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1998 http://apps.who.int/medicinedocs/pdf/s2226f/s2226f.pdf

 

Source : Blog de Jacques Lacaze


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1 mars 2013 5 01 /03 /mars /2013 12:02

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arton19471-9862c.jpgLes politiques de libéralisation-privatisation suivent leur bonhomme de chemin, au même rythme sous le mastricho-européiste Hollande que sous le président malfaisant qui l’avait précédé à l’Elysée.


Comme disait Emmanuel Todd : « il serait imprudent, après s’être imaginé que Sarkozy résoudrait tous les problèmes, de se figurer que son effacement suffirait à les dissiper ». Nous y sommes.

Aujourd’hui, c’est au tour de la force de l’eau, c’est-à-dire les ouvrages hydroélectrique, d’y passer. Avec la même logique de privatisation des profits et de socialisation des pertes qui participe de la nature même de l’Union Européenne.


Avec un bon emballage de type "modernisation des infrastructures... développement durable..."mieux-disant environnemental" comme il y eut un mieux-disant culturel lors de la privatisation de TF1...partenariat gagnant-gagnant...engagement européen...retard français...charte éthique selon laquelle, quelle que soit leur couleur ou leur pays, les actionnaires ont bien le droit de faire du fric, quoi merde !" ... (voire, pire, avec un gouvernement vaguement réputé de gauche) ...cela devrait le faire.


Bien évidemment vous, vous allez signer, et faire massivement signer, cette pétition :

tout en regrettant peut-être comme moi sa chute, (heureusement rattrapée à la ligne suivante) :

"Les signataires demandent que, comme l’ont fait notamment l’Autriche et l’Italie, la France prenne toutes les dispositions législatives pour repousser l’échéance de l’ouverture au marché des concessions hydrauliques."


On ne repousse pas une échéance de l’UE, "encore une minute Monsieur le bourreau", pas plus qu’on ne demande à l’Europe d’être sociale qu’à un crocodile de devenir végétarien. On ne repousse rien : on la refuse car l’UE, on l’emm.... et pour le faire correctement, car on détruit que ce qu’on peut remplacer-, on renforce le M’Pep.


Contre l’ouverture à la concurrence des ouvrages hydroélectriques


Sensibilisés par leur formation, leur métier, ou comme simples citoyens à la production d’électricité hydraulique, les signataires expriment leur vive inquiétude face au projet d’ouverture à la concurrence en 2014 des concessions arrivant à expiration.


La production d’électricité d’origine hydraulique a une place déterminante à occuper dans le cadre de la mutation énergétique que tout le monde s’accorde à reconnaître comme indispensable, au delà de la diversité des projets.


Les opérateurs publics traditionnels sur les installations dont l’état est propriétaire, EDF, GDF et la CNR, sont choisis jusqu’ici de gré à gré. Ils disposent d’une expérience unique et ont fait la preuve de leur efficacité en matière de gestion de la ressource hydraulique dans l’intérêt général.


On s’interroge en revanche sur la motivation des groupes privés candidats à la concession tels que Direct Energie (français), E-ON (n°1 allemand), Alpiq (suisse), ENEL (italien) et Vattenfall (suédois). Sans doute sont-ils attirés par les faibles investissements nécessaires à l’exploitation et la perspective d’augmentation considérable des marges dans le contexte de fortes hausses des prix de l’électricité. Les investissements ne concerneront que l’entretien de barrages largement amortis financièrement. En effet, l’augmentation de 10% de la capacité de production hydroélectrique prévue dans le mix énergétique français en 2020 sera obtenue par l’amélioration du rendement des installations existantes et l’accroissement de la puissance des turbines.


De plus, la vente par lots successifs des concessions à plusieurs opérateurs justifie les plus grandes inquiétudes en matière d’efficacité de gestion de la ressource et de sécurité. Ainsi dans notre région, un des lots ouverts à la concurrence en 2014 comprend les ouvrages de Cordéac/Le Sautet et Saint Pierre Cognet, tandis que dans la même vallée du Drac, les barrages de N-D de Commiers et de Monteynard seront privatisés plus tard et risquent d’être gérés par un exploitant différent !


Les signataires demandent que, comme l’ont fait notamment l’Autriche et l’Italie, la France prenne toutes les dispositions législatives pour repousser l’échéance de l’ouverture au marché des concessions hydrauliques. Ils demandent que soit préservée durablement la maîtrise publique du secteur – l’abrogation de la loi NOME (Nouvelle organisation des marchés de l’électricité) en étant un passage obligé - à travers les opérateurs historiques que sont EDF, GDF et la CNR.


PREMIERS SIGNATAIRES

Annie DAVID Sénatrice de l’Isère
Philippe BELLEUDY Professeur à l’Université Joseph Fourier, Laboratoire d’Etude des Transferts en Hydrologie et Environnement
Claude BERTRAND, Président du SIERG
Max GENEVOIS Vice-Président du Sierg, Oz en Oisans
Serge GROS Maire de Vizille
Jacques NIVON maire de Champ sur Drac
Charles OBLED Professeur émérite INPG, ex Ecole Nationale Supérieure d’Hydraulique et de Mécanique de Grenoble
Jean-Marc VENGEON guide de haute montagne, expert sur les projets du Pôle Alpin Risques Naturels, Saint Mury Monteymond

Le Conseil municipal d’ALLEMONT soutient unanimement cette pétition (réunion interne du 20 Février 2012)

Texte proposé par des militants du Front de Gauche (collectif Campus de Grenoble) : Annie BREYTON, ancienne Conseillère Régionale, Claudine KAHANE, Gérard CHOUTEAU, Jean-François DAÏAN, Guy LUCAZEAU, Jean Marc THORENT

 

http://www.legrandsoir.info/la-privatisation-c-est-maintenant.html

 

**********************

 

Catastroika: le film militant sur les ravages des privatisations

 

Version Française sous titrée



 

 

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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 08:55
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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 16:56

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imagesaaaa.jpgJe suis allé au rassemblement des agents de contrôle de l’inspection du travail, ce lundi matin à 10 h devant la « Dagemo » direction du personnel du ministère du travail, dans le XV° arrondissement de Paris. Les services sont en grève ce 18 février.


Je n’ai jamais entendu pareille colère en trente ans d’inspection. Les collègues sont médusés. Ce qui leur arrive est ressenti comme inimaginable… mais vrai…


Il faut dire que l’ampleur de l’attaque est tellement brutale qu’on comprend que les contrôleurs et inspecteurs soient KO debout. Il s’agit tout simplement de l’assassinat de l’inspection du travail indépendante telle qu’elle existe depuis la seconde guerre mondiale.

 

Et le coup vient d’un gouvernement de gauche. « On s’attendait pas à ça ».  « Là, c’est la mort de notre boulot ». « Jamais on aurait cru que la gauche ferait ce que la droite n’avait pas osé faire. » « Pour l’inspection, ça sent le sapin » « Sapin ment aux agents, quand il consulte c’est pour prendre la température, ministère « fort » bâti sur le mensonge » « les fourberies de Sapin », « pour une inspection du travail au service des travailleurs, non à la mise au pas ».« Contrôleur du travail résiduel » « 540 promus, 2700 sacrifiés, le compte n’y est pas ».

C’était triste de voir tant de compétences, d’expérience du droit du travail et des entreprises, bafoués et méprisés de la sorte.


Les plus informés expliquent : de tout façon, Sapin, il n’y connaît rien à l’inspection. Mais la « DGT » lui a fabriqué cette incroyable « réforme d’ampleur inédite ». La DGT direction générale du travail, c’est Jean-Denis Combrexelle, celui-ci n’a été que malheur pour le droit du travail du pays sous dix ans de droite, depuis 2002.

On se demande comment il est resté,  d’abord il devait partir en juin 2012 puis en janvier 2013 puis maintenant c’est en août, il a expliqué au ministre crédule qu’il avait fait la « recodification » puis la « représentativité » et qu’il fallait jusqu’au terme le 1er juillet, au moins. Demeuré en place, il a « vendu » à Michel Sapin la liquidation des sections d’inspection géographiques, généralistes et indépendantes, tout habillée derrière une « vraie fausse » promotion d’une partie des contrôleurs. Le coup de pied de l’âne contre une inspection dont il a toujours voulu la peau, tout comme celle du code du travail.

 

L’astuce a consisté à mettre en œuvre une prétendue « promotion » des contrôleurs en inspecteurs. Evidemment c’est difficile à réaliser : faire passer 1500 catégories B de la fonction publique en catégorie A, sans concours, selon un tri… par la hiérarchie, c’est fortiche.


En fait 540 contrôleurs vont devenir inspecteurs. Cela paraît au premier coup d’œil positif, car toute promotion est bonne à prendre mais c’est fait arbitrairement, dans la durée, de façon confuse et manipulatrice, avec, à la clef, une complète refondation des services placés en direct aux ordres de la hiérarchie politique du moment. Ca divise les gens dans les services. Ca oppose les catégories. Ca change les responsables : tous vont l’être… au choix soit vous aurez soit 540 contrôleurs promus, soit 540 inspecteurs déclassés. Ca ne sera guère mieux pour les salaires mais ca sera catastrophique pour la mission.


Ca va bloquer les effectifs car il n’y a plus de concours de contrôleur. Faisant semblant de consulter, de « dialoguer » Michel Sapin a essayé de passer en force en janvier par un « cavalier parlementaire » (Combrexelle est coutumier de ces sales coups cyniques, il l’avait déjà fait pour la médecine du travail en octobre 2010). Il y a recours pendant devant le Conseil Constitutionnel, même l’UMP a sauté sur l’occasion et s’ y est mis !


Une section d’inspection est composé d’un inspecteur (« chef de service »), de deux contrôleurs, et deux secrétaires, elle a une « compétence » géographique et intervient en toute indépendance, en équipe et en « opportunité » dans le secteur concerné, délimité, en moyenne 3000 entreprises et 30 000 salariés. Il y a 767 sections, il aurait fallu en doubler le nombre mais au lieu de cela Combrexelle-Sapin veulent les supprimer !


Dans les sections, ou ils étaient affectés par arrêtés, l’inspecteur et les deux contrôleurs s’organisaient comme ils le voulaient, ils intervenaient « en opportunité » : c’est-à-dire qu’ils jugeaient eux-mêmes des priorités, de l’importance de leurs dossiers, de leurs urgences, des suites qu’ils donnaient à chaque saisine, à chaque visite. Ils étaient ainsi sous la pression des plaintes des 30 000 salariés de leur secteur : ils les recevaient dans des permanences, deux fois par semaine et ils pouvaient se rendre dans les entreprises à toute heure, sans prévenir, pour imposer en toute matière le respect du code du travail aux employeurs assujettis. Les actions étaient indépendantes (convention OIT n°81) : l’inspection avait pour « mission d’alerter les gouvernements en place sur le sort qui est fait aux salariés ».


Ca ne sera plus le cas, les nouveaux « inspecteurs-contrôleurs » seront en « brigades » avec des directeurs qui les enverront là où ils le décident. Soit des « brigades amiante » soit des « brigades durée du travail », soit des brigades « travail dissimulé”. Ils ne seront plus maitres du choix de l’entreprise, il n’y aura plus de « permanences » pour les salariés


Les missions ne seront plus définies par le champ d’action et les demandes des salariés… mais par le haut, par les exigences de la hiérarchie. Les ex-sections devenues brigades seront redécoupées, « spécialisées » par branche, secteur, thème, et la hiérarchie dicterait  « quand il faut y aller », « les actions prioritaires » qu’il faudra mener.

 

C’en sera fini de l’accès (déjà difficile, mais par faute d’effectif) des salariés à l’inspection et de l’opportunité pour les agents de contrôle de répondre à telle ou telle plainte. Les « brigades » seront diligentées selon les aléas politiques de la chefferie, elles ne seront plus généralistes, elles pourront être plusieurs sur un même secteur ou une même entreprise. Les agents n’auront plus ni continuité de terrain, ni vision globale dans la durée, ni maitrise de leurs actions.


Ce sera la politique du « Direccte » qui l’emportera : le « Direccte » est un nouveau monstre administratif, une sorte de préfet de tous les services de contrôle qui n’est pas issu de l’inspection, et qui la dirige sans avoir à respecter ses missions propres.


Ca c’est la mort d’un métier et d’une institution. Une cassure historique. « Une liquidation », disent les plus expérimentés de l’inspection, incrédules devant les dégâts. C’est aussi la fin de défense du droit du travail pour des millions de salariés. C’est pour cela que les agents sont médusés et dans une colère noire.


Pourquoi c’est la gauche qui commet ce crime ? Pourquoi ? Pourquoi ?

La grève, le 18 février des agents de toute l’inspection a exigé le doublement des sections d’inspection qui doivent rester généralistes et territoriales et rejeté le « plan Sapin ».

 

Vont-ils être écoutés ? Mais attention, détruire un service pareil, ça laisse des traces. Si Combrexelle réussit à pousser Sapin jusqu’au bout dans cette voie, il y aura de la haine. Grave et ancrée. Le corps de l’inspection a voté à gauche, ulcéré déjà par 10 années de droite, il a voté « pour le changement ». Mais pas du tout pour ce changement là. « Ils ne se rendent pas compte en haut ». « Et il y a l’ANI en plus et en même temps ! »


Mais « ça va péter, et ça ne sera pas gentil, ils en font trop, avec nous et avec les salariés, trop de reculs, trop de reculs, il leur arrivera des pépins sérieux quand ça va bouger » ai je entendu.  Et bien entendu !


Gérard Filoche, le 18 février 2013


http://www.filoche.net/2013/02/18/mise-a-mort-de-l%e2%80%99inspection-du-travail/

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 14:04

ef5505033e1e175febee9309c77ca82e.pngLa polémique en cours sur les accords de partenariats conclus par la BnF avec des sociétés privées pour la numérisation de ses fonds rebondit à nouveau, pour entrer cette fois en collision avec un autre dossier brûlant dans lequel l'établissement est impliqué : la numérisation des livres indisponibles du XXe siècle. Un document interne publié aujourd'hui par Actualitté dévoile en effet que la BnF s'apprête à utiliser ses propres chaînes pour numériser les 10 000 premiers ouvrages indisponibles. Or ce marché de numérisation, passé auprès des sociétés Jouve-Safig-Diadéis, n'avait pas à l'origine été conçu pour accueillir de tels ouvrages, mais bien des livres du domaine public, afin qu'ils soient rendus accessibles en ligne via Gallica, sa bibliothèque numérique.

 

En page 3, le document indique : « En 2013, les 10.000 premiers indisponibles seront numérisés dans le cadre du marché de numérisation d'imprimés en cours (prestataire Jouve/Numen).» Et un schéma en page 4 mentionne explicitement que la « numérisation sur le marché Jouve-Safig-Diadéis de 10.000 oeuvres » se fera « sur crédits CNL marché Jouve », pour un montant de l'ordre d'un million d'euros. En faisant ce choix, la BnF s'apprête en réalité à sacrifier la numérisation et la mise en ligne en accès gratuit pour tous du domaine public à un projet éminemment politique, qui bénéficiera avant tout aux éditeurs français.

 

En effet, ces ouvrages indisponibles n'ont pas vocation à être mis en ligne, mais à être vendus via une Société de Projet, aux simples particuliers ainsi qu'à des « bibliothèques clientes », comme l'indique le document. Ces livres indisponibles ne font à l'heure actuelle plus l'objet d'une commercialisation active, mais ils restent protégés par des droits d'auteur. Il aura fallu le vote en mars 2012 d'une loi spécifique pour régler les questions juridiques épineuses soulevées par ce projet, déclenchant au passage de fortes protestations de la part de représentants d'auteurs, se plaignant que le dispositif de gestion collective imaginé est fortement déséquilibré au profit des éditeurs

 

bnf_num6--1-.jpgOeuvre numérisée... 

 

Jusqu'à présent, il avait été partout annoncé que la numérisation des indisponibles se ferait par le biais des Investissements d'avenir, issu du grand emprunt national lancé par le précédent gouvernement, mais ActuaLitté avait déjà révélé en juillet 2012 que l'argent de la numérisation par Jouve pourrait bien être utilisé par la BnF pour les indisponibles, ce qui soulevait de nombreuses interrogations.

 

Nous en avons à présent la confirmation et il s'agit d'un emploi éminemment contestable de ces crédits, notamment au regard de la polémique qui a éclaté à propos des accords de partenariats relatifs à la numérisation du domaine public.

 

Se tourner vers de nouvelles solutions

 

En effet, la numérisation opérée par Jouve-Safig-Diadéis est financée par le biais de crédits versés par le Centre National du Livre (CNL), eux-mêmes issus de la redevance pour copie privée, dont les Français s'acquittent lorsqu'ils achètent des supports vierges et des appareils électroniques. Ces crédits représentent de véritables subventions, sans obligation de remboursement de la part de la BnF, ce qui lui a permis de mettre en ligne jusqu'à présent les oeuvres du domaine public. Ce mode de financement est particulièrement « sain », car s'agissant d'une taxe affectée, il n'impacte pas les finances de l'État, tout en permettant la mise en ligne du patrimoine national en accès gratuit, pour le bénéfice de tous.

 

Or Bruno Racine, président de la BnF, affirme que ce sont les restrictions budgétaires qui l'ont obligé à se tourner vers d'autres solutions, impliquant d'accepter que les ouvrages ne seront pas mis en ligne pendant 10 ans, le temps que la firme ProQuest, choisie dans le cadre des partenariats, puisse rentabiliser les investissements nécessaires à la numérisation des ouvrages anciens.

 

Mais si la BnF manque d'argent pour numériser le domaine public, comment se fait-il qu'elle décide de numériser entièrement à ses frais, sur les crédits du CNL, 10.000 livres indisponibles, amputant d'autant au passage la part à consacrer au domaine public ? Ce faisant, elle offre aux éditeurs français un immense cadeau, car sans cette manne providentielle, ces 10.000 premiers indisponibles auraient dû être numérisés avec l'argent des Investissements d'avenir, impliquant à terme un remboursement. Les éditeurs dans ce dispositif sont triplement gagnants : ils conservent par la loi leurs droits sur les ouvrages, alors qu'ils auraient dû retourner légitimement aux auteurs pour défaut d'exploitation ; la numérisation des fonds est entièrement prise en charge par la BnF, sur des fonds publics ; la commercialisation des ouvrages leur assurera un retour financier, via une société de gestion collective (certainement la SOFIA, en tout état de cause).

 

Les bibliothèques, des vaches à lait

 

Mais ce n'est pas tout, car la chaîne de numérisation Safig-Jouve-Diadéis n'était pas dédiée uniquement à la numérisation des seuls fonds de la BnF. Elle servait également pour un tiers des volumes traités à numériser les collections confiées par d'autres bibliothèques françaises. Ces dernières vont être les grandes perdantes dans cette affaire, car elles se voient doublement, sinon triplement, spoliées. La BnF préfère numériser des oeuvres indisponibles plutôt que leurs collections d'oeuvres du domaine public. Elles sont aussi les cibles commerciales visées par la base de données ProQuest, avec une part des bénéfices reversée à la filiale BnF-Partenariats, alors que partout ailleurs en Europe, ProQuest a offert un accès gratuit aux corpus dans le pays d'origine.  Et le document publié aujourd'hui nous dit qu'elles sont également envisagées comme des « clientes » pour l'achat des livres indisponibles !

 

La révélation de ce revirement de politique de la part de la BnF jette une lumière crue sur les arguments avancés par Bruno Racine dans sa tribune publiée la semaine dernière dans les colonnes du Monde pour justifier son action. À l'en croire, la crise budgétaire aurait rendu nécessaire le recours à ces partenariats public-privé pour éviter que la numérisation du domaine public ne s'étale sur de longues années. Mais cet établissement, soi-disant pris à la gorge financièrement, est encore capable de faire un cadeau d'un million d'euros pour numériser 10 000 livres indisponibles à la place du domaine public... La crise a bon dos et il faut sans doute creuser davantage pour comprendre les motivations réelles à l'oeuvre dans ces affaires.

 

Si l'on voit bien l'intérêt pour la BnF, et encore plus pour les éditeurs, il est patent que ces faveurs se font au détriment de l'intérêt du public, qui n'aura accès en ligne ni au domaine public, ni aux livres indisponibles, et au détriment des autres bibliothèques françaises, littéralement traitées comme des vaches à lait.

 

Dérives...

 

Bruno Racine récuse les accusations de « privatisation » et « d'expropriation du domaine public », qui ont été lancées à l'encontre des partenariats publics privés. Mais il est à présent manifeste que la situation est bien plus grave encore : nous assistons à une instrumentalisation politique du processus de numérisation du patrimoine et à son inféodation au service d'intérêts privés. Le Salon du Livre approche et c'est sans doute la cause de tous ces empressements de la part des acteurs impliqués dans le dossier des Indisponibles, tandis que la parution du décret nécessaire à la mise en oeuvre du dispositif est annoncée comme imminente.

 

Les Indisponibles et les appels à partenariats sont deux dossiers qui ont baigné de bout en bout dans une profonde opacité, mais les pièces du puzzle commencent à s'emboîter. Il ne s'agit plus seulement de protéger le domaine public des atteintes qu'on veut lui faire subir, mais de mettre un terme à ces dérives préoccupantes s'agissant d'un établissement public.

 

  numérisation Jouve BnF oeuvres indisponibles.pdf  

 

Source : ActuaLitté

 


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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 11:07

 

luttes5-4399-copiebis.jpgLes vacanciers qui se rendent en voiture en Espagne connaissent bien la Route Nationale 10, qui passe par le Poitou, la Charente, la Gironde, les Landes et le Pays-Basque.


Dans les Landes, la portion d'itinéraire  de 104 km qui relie Bordeaux à Bayonne va devenir payante, au mois de mai. 


En effet,  la route nationale à 2X2 voies va être remplacée par une autoroute, l'A63, à 2X3 voies, dont la concession a été confiée à la société Atlandes, filiale du groupe Bouygues.

 

 

 


Sans-titreCeux qui vont de Bordeaux à Bayonne passeront par deux péages (Saugnac et  Muret, et Castets). Au lieu de voyager gratuitement, ils devront à chaque fois s'acquitter de la somme de 3,15 euros, soit 6,30 euros.


Problème: il n'existe pas d'itinéraire de substitution parallèle.De manière étonnante, aucun texte ne l'impose.


Pour échapper à l'autoroute, il faut faire un détour à l'Est, par Mont-de-Marsan. "Cela fait faire 80 km de plus !", proteste Alain Baché, conseiller régional (Front de gauche) de l'Aquitaine et secrétaire départemental du PCF.


En 1997, Alain Juppé, alors premier ministre, avait signé un décret autorisant la concession de ce tronçon. Les élus communistes s'y étaient vivement opposés. Jean-Claude Gayssot, devenu ministre de l'équipement  avait annulé le texte. Des travaux d'aménagement et de sécurisation ont été entrepris entre 1998 et 2005.


Mais la droite revenue au pouvoir, les choses ont changé. Nathalie Kosciusko-Morizet, alors secrétaire d'Etat en charge de l'écologie,  a autorisé la concession.

 

 

 

L'enjeu de cette transformation, selon la société Atlandes : diminuer le nombre des accidents, et surtout désengorger le trafic des poids lourds.


M. Baché regrette que ces files interminables de 35 tonnes n'aient pas plutôt été incitées à monter sur des trains.


"Les élus n'ont pas bougé, sauf ceux du PCF, qui ont fait un recours au Conseil d'Etat, et l'ont perdu", assure M. Baché. Henri Emmanuelli, le président (PS) du conseil général des Landes, a obtenu que les Landais ne paient pas l'autoroute, à condition qu'ils restent dans les frontières du département.

 

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Quelques associations se sont constituées, pour réclamer des dérogations. Les habitants de la commune de Liposthey, (au nord), par exemple, assurent qu'ils ne paieront que 0,65 euro à chaque péage s'ils vont travailler à Bayonne.

 

Et vous, qu'en pensez-vous?

 

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http://sosconso.blog.lemonde.fr/2013/02/15/quand-une-route-nationale-devient-payante-sans-itineralre-de-substitution/

 

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 10:25

PAR SOPHIE CHAPELLE  ( 8 FÉVRIER 2013 )

 

Bibliotheque-nationale-de-France.jpg

La Bibliothèque nationale de France est sous le feu des critiques après avoir noué deux partenariats public-privé avec plusieurs firmes dans le cadre des investissements d’avenir. Ces accords, signés le 17 janvier, visent la numérisation de 70 000 livres et 180 000 disques qui relèvent en partie du domaine public. La plupart des documents ne seront pas diffusés en ligne, mais uniquement sur place à la BnF. Son président, Bruno Racine, soutenu par le ministère de la Culture, met en avant des arguments d’efficacité économique. Et précise que la numérisation des 70 000 livres anciens sans partenariat aurait pris 25 ans.


Les entreprises privées partenaires ont en échange obtenu une exclusivité de 10 ans pour exploiter commercialement les livres numérisés.


Si l’accès gratuit au contenu demeure possible sur le site même de la BnF, il sera donc payant pour la plupart des institutions culturelles françaises et étrangères, comme pour les particuliers qui ne pourraient se déplacer à la bibliothèque. « Il s’agit bien de vendre des accès payants sous forme d’abonnement, y compris aux bibliothèques et universités françaises, et c’est précisément ce qui a soulevé un tollé de la part de toutes les grandes associations professionnelles du secteur [1] », explique le juriste et bibliothécaire Aka Lionel Maurel.


Contrats encore confidentiels


books_14.jpg« Partout en France et dans le monde, ce sont les chercheurs, les étudiants, les enseignants, les élèves, les amateurs de culture, les citoyens qui se trouveront privés de l’accès libre et gratuit à ce patrimoine », dénoncent dans un communiqué commun COMMUNIA, l’Open Knowledge Foundation France, Creative Commons France, La Quadrature du Net, Framasoft, et SavoirsCom1.


D’autre part, un rapport du Comité des sages estime que des exclusivités commerciales peuvent être concédées à des firmes privées pour 7 ans maximum, mais insiste sur la nécessité que les documents du domaine public restent accessibles gratuitement en ligne, y compris dans un cadre transfrontalier. Alors que le détail des accords n’a toujours pas été rendu public, plusieurs organisations demandent « le retrait sans délai » de ces partenariats.

Source : Basta!


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