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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 13:59

3 Mars 2014 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs

Publié dans #politique

 

http://img.over-blog.com/600x410/0/32/46/53/illustrations25/Illustration26/IHS-CNR-19mars2014.jpg


A cette occasion, je remets en ligne l'un de mes articles sur la CGT et la Résistance paru en février 2013. Extraits:


La réunification de la CGT, le 17 avril 1943, est un moment important dans l'histoire de la Résistance.

 

Désormais, la guerre intérieure dans les entreprises au service de l'économie nazie et des armées hitlériennes va prendre de multiples formes: distributions de tracts, manifestations,grèves, sabotages, formation de milices patriotiques. Avec la Résistance d'obédience communiste,ce sont deux mouvements organisés qui vont s'impliquer dans les combats sur tout le territoire national, au contraire des autres formations souvent inorganisées et pas suffisamment coordonnées. Le 1er octobre 1943, dans la Vie Ouvrière clandestine, la CGT indique: "Jusqu'à présent, la presque totalité des grèves a été préparée et dirigée par les comités populaires qui suppléaient à la carence des syndicats. Aujourd'hui que l'unité se reconstruit, que les syndicats prennent un nouvel essor, c'est le devoir des syndicats de prendre résolument la tête de  ces luttes".


 

La CGT et le Conseil National de la Résistance (CNR)

 

Le 1er janvier 1942,  le général de Gaulle avait chargé Jean Moulin d'unifier tous les mouvements de résistance en France. En juin de cette année, il met en place un Comité d'experts chargé de penser à un projet politique pour l'après-guerre. S'appuyant notamment sur l'organisation de la résistance communiste et sur la force de la CGT( que de Gaulle voulait exclure), Jean Moulin fonde le CNR, le 27 mai 1943,  au premier étage du 48 rue du Four à Paris.


http://img.over-blog.com/273x400/0/32/46/53/images-4/jean-moulin.jpg

                                                               Jean Moulin


Le CNR a deux objectifs, combattre et vaincre l'ennemi et préparer politiquement les lendemains de la libération du pays. Malheureusement, le 21 juin 1943, Jean Moulin, président du CNR, dénoncé, est arrêté. Plusieurs fois torturé par la gestapo et Klaus Barbie, il ne parle pas. Il succombe durant son transfert en allemagne, le 8 juillet. Georges Bidault lui succède à la présidence du CNR.

 

En juillet 1943, fort de son Comité d'experts, le général de Gaulle, par son envoyé en France Emile Laffon, transmet au CNR un programme politique qui va être rejeté. De son côté, la CGT a aussi pensé à un programme politique. Elle le publie en août 1943Il reprend les propositions développées par les unitaires dès les premiers jours de l'Occupation. Louis Saillant, du bureau confédéral de la CGT, va s'en faire le porte-parole au sein du CNR.


Pour des raisons de sécurité, de septembre 1943 à septembre 1944, il n'y a plus de réunion plénière du CNR, seul son bureau l'administre. Il est composé de Georges Bidault, son président, Louis Saillant (pour la CGT), Pascal Copeau, Maxime Blocq-Mascart et Pierre Villon (pour le PCF).

 

Après plusieurs mois de tractations, un consensus est trouvé entre toutes les parties. Les talents de diplomate de Louis Saillant et la force de la CGT dans la Résistance n'y ont pas été pour rien. Ce programme est adopté à l'unanimté par le CNR le 15 mars 1944Il s'inspire en grande partie du document publié par la direction de la CGT en août 1943.


Le 11 septembre 1944, Louis Saillant devient le président du Conseil National de la Résistance. Le programme politique est présenté par lui-même, le 20 octobre 1944, lors d'un grand meeting public à Paris.

http://crdp.ac-besancon.fr/sites/france-en-guerre/images/photos/Actu_Dvd2/CNR.jpg

 

Si Charles de Gaulle est l'homme du 18 juin 1940, celui qui a demandé à Jean Moulin d'unifier les mouvements de résistance et le chef du gouvernement provisoire à la Libération, il n'est pas celui du programme du Conseil National de la Résistance. D'ailleurs, lors de son discours à la France, le 12 septembre 1944 au Palais de Chaillot, il se garde bien de se référer au CNR.


C'est là un marqueur important dans l'histoire sociale que va connaître notre pays par la suite, avec les attaques de la droite et du patronat, y compris par le général de Gaulle, contre le programme politique du CNR.


 

Note de ma pomme: Les attaques, dirigées par le gouvernement socialo-écologiste contre les droits conquis par les travailleurs à la Libération, participent à la même politique réactionnaire. La création de FO en 1947, orchestrée par la CIA avec tout l'appui du Parti socialiste de l'époque, est le marqueur primordial de la division du syndicalisme français. FO va aussitôt se dire  "partenaire social" du patronat et du gouvernement. Et les reculs  contre le programme du CNR vont débuter. Il est utile de la rappeler aujourd'hui.


 

Sources: Le syndicalisme dans la France occupée. Ouvrage collectif. Presses universitaires de Rennes. 2008. Notamment Action légale et illégale chez les ex-unitaires de la CGT et Chronologie syndicale (septembre 1939-août 1944) par André Narritsens. Esquisse d'une histoire de la CGT. 1965. Jean Bruhat, Marc Piolot. Centre confédéral d'éducation ouvrière. CGT approches historiques. 1988. Centre confédéral d'éducation ouvrière et Institut CGT d'histoire sociale. Aincourt un camp oublié. Roger Colombier. Le Temps des Cerises. 2009.


Roger Colombier

 

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http://www.allassac-correze.com/attachments/Image/Jean%20Moulin.jpg


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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 19:33
http://www.leparisien.fr/images/2014/02/11/3578255_11-0-4087833274_545x341.jpgREACTIONS d’UN ANCIEN RESISTANT, par Léon Landini
 
Depuis quelques jours, la droite est sens dessus dessous parce que certains juges ont mis sur écoute les conversations téléphoniques de Sarkozy, mis en cause dans plusieurs affaires graves.

Pourtant personne n’est scandalisé quand le gouvernement américain se permet d’espionner les conversations de tous les Français et, ajouterai-je, de tous les "Européens", Angela Merkel en tête !

Cela semble à peine « problématique » à nos gouvernants, qu’ils soient de droite ou de gauche, puisque les protestations à ce sujet sont de pure forme…

En définitive pour savoir ce que disent Sarkozy ou son avocat, le plus simple serait de le demander aux Américains qui, eux sont au courant de tout sans que cela préoccupe grand monde !
 
Au sujet de l’Ukraine,  par l’intermédiaire des médias à leur dévotion, nos gouvernants déclarent péremptoirement qu’il est interdit  à un paysde diviser en deux une nation et que cette interdiction est une loi internationale.

C’est sans doute pour cette raison qu’ils s’y sont mis à plusieurs  pour dépecer la Yougoslavie en utilisant pour cela des bombes à uranium appauvri. Dans certains villages de ce pays où des bombes radio-actives ont été lâchées, les villages se dépeuplent car un nombre important d’habitants décède brutalement entre 50 et 60 ans : mais cela n’intéresse ni nos médias, ni nos gouvernants.

C’est sans doute aussi « parce qu’on n’a pas le droit de diviser un pays » que les puissances occidentales ont divisé la Corée, avec un mur frontalier de plusieurs centaines de kilomètres, qu’elles refusent la réunion de Taïwan à la Chine populaire, qu’elles viennent de susciter la division meurtrière du Soudan et que pendant trente ans, elles ont imposé la division en deux du Vietnam. Quant à la Tchécoslovaquie, elle a été divisée en deux parties sans même un référendum avec la bénédiction de son grand voisin allemand et de toute l’Union européenne… Ne parlons même pas de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques qui fut démantelée en 1991 sur une simple décision de trois présidents de République (sur 15 !), dont l’Ukrainien Koutchma, sous les applaudissements des Occidentaux, alors qu’UN AN PLUS TÔT, 76% des Soviétiques avaient voté pour le maintien de la Fédération soviétique ! Enfin, Laurent Fabius a-t-il entendu parler du Mur de la honte qui, à l’initiative de l’Etat d’Israël, divise la Palestine historique en instituant un véritable apartheid à l’encontre les habitants des Territoires occupés ?
 
En ce moment-même, les eurocrates de droite et de « gauche » réfléchissent à la manière la plus efficace de faire éclater l’Espagne, la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Italie ou la France en invoquant l’Europe des régions transfrontalières…
 
Par ailleurs, en tant qu’ancien résistant, je suis révolté – le mot est faible ! – pour dire le mépris et le dégoût que m’inspire le Président de la République lorsqu’il reçoit à l’Elysée, en notre nom à tous, le soi-disant premier ministre de l’Ukraine. Premier ministre autoproclamé qu’une photo parue récemment sur l’internet montre effectuant le salut hitlérien !!!
 
Recevoir ce personnage au moment même où nous célébrons le 70èmeanniversaire du Conseil National de la Résistance est indigne d’un président qui est censé nous représenter !


                                                                               Léon Landini, ancien officier F.T.P.-M.O.I.

http://www.initiative-communiste.fr/billet-rouge-2/ractions-dun-ancien-rsistant-par-lon-landini/


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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 18:02

Défendons nos couleurs !

http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2014/03/29mai1.jpgA l’heure où la fascisation s’affirme et se confirme pour les plus lucides d’entre nous, d’Athènes à Kiev, de Budapest aux ors de l’Élysée, l’ombre brune s’étend sur l’Europe.

Rien de magique: le ventre fécond du monstre, le capitalisme, est en crise, il fait payer la crise aux travailleurs et pour que ceux-ci ne soient pas tentés de réagir, brisons-leurs la nuque avec nos brutes de toujours, sortis des poubelles de l’histoire quand le besoin s’en fait sentir : l’Etat capitaliste règne par l’assentiment et la contrainte, quand l’assentiment baisse la contrainte monte jusqu’à la terreur, le fascisme.


Chaque jour, les libertés démocratiques s’étiolent, le Parlement est soumis à l’Exécutif, la souveraineté populaire violée (référendum de 2005), l’indépendance nationale est bafouée par un alignement total sur l’impérialisme US et sur l’impérialisme allemand, la République est attaquée dans ses principes et dans son existence même. Le personnel politique s’abaisse au niveau des voyous. La langue française est ringardisée dans les pubs, à la télé, dans les radios, dans le commerce et même dans des institutions, au profit de la langue du maître, l’anglo-américain.


La référence au socialisme est défigurée par des partis « socialistes » qui n’ont rien de socialiste ou de progressiste, qui ne sont que les outils d’arrivistes et de carriéristes aussi serviles envers le capital que leurs homologues de droite lesquels, s’ils l’ont jamais été, ne sont même plus patriotes. Ils constituent ensemble le parti du grand capital supranational dont le M.E.D.E. « F ». est le fondé de pouvoir « français ». Ils constituent ensemble les agents de la fascisation, les fourriers du fascisme: les uns (PS) en instrumentant le FN pour occuper les places, les autres (UMP) en courant derrière, voire en dépassant sur sa droite le rassemblement « bleu marine » !


Quant à nous, militants franchement communistes, nous avons droit à un traitement particulier : certes on nous annonce morts et enterrés mais à la fois par peur rétrospective et par mesure de prévention (on ne sait jamais avec le peuple…), ils s’acharnent contre nous. Pas un jour, au sens propre, où sur les chaînes de télé ou de radio, dans les quotidiens ou les hebdos bourgeois (appelés ainsi parce que propriétés de la bourgeoisie) on ne nous fusille symboliquement ; en attendant mieux, on nous criminalise: nous avons tués des millions de gens, nous sommes totalitaires, nous sommes comme les nazis mais en pire puisque c’est à cause de nous que les capitalistes ont dû se résoudre à financer, soutenir, armer le nazisme. Bref nous sommes des démons sortis du cerveau malade d’un Juif allemand, Marx, pour rencontrer celui d’un psychopathe mongol, Lénine. Quand au fait que le nazisme ait eu pour ennemi n°1 le communisme, le judéo-bolchevisme, qu’il ait été battu par ces mêmes bolcheviks (Moscou, Leningrad, Stalingrad, Koursk, Berlin) au prix de vrais 25 millions de morts, sachez qu’en rappelant cela vous vous faites les complices du terrorisme totalitaire communiste. Tirez le rideau, rien à voir, rien à débattre, la messe est dite. Que les Résistances anti-fascistes et patriotiques dans les pays occupés aient été initiées, souvent dirigées, par les partis communistes, que ceux-ci en aient généralement été la force principale, cela est totalement occulté. Que les communistes aient toujours cherché à unir sur les bases les plus larges pour la libération sociale et nationale, cela aussi est caché. Le 70ème  anniversaire du programme du CNR doit être l’occasion de rappeler ces vérités premières. Particulièrement à notre jeunesse, intoxiquée par le prêt-à-penser BHL » qui est la négation de la pensée libre et critique.


Hélas! Hélas pour eux le capitalisme poursuit son histoire avec son cortège de crimes, de guerres, de famines, de misère, de chômage, de crises, d’exploitation de l’homme par l’homme.


Et les ouvriers, les travailleurs, les masses populaires qui subissent le capitalisme ont conscience de leurs intérêts, ils ont conscience que leurs intérêts sont antagoniques avec ceux du capital, ils comprennent que les intérêts des loups ne sont pas ceux des brebis. Ils acquièrent une conscience de classe. Et nous communistes, nous avons pour missions de faire en sorte que cette conscience de classe se transforme en conscience politique, avec cette difficulté qu’il nous faut en permanence affronter les contrefaçons, eurocommunistes ou sectaires, qui usurpent la référence au communisme en France. Pour que la classe ouvrière et ses alliés s’organisent afin de proposer une perspective politique révolutionnaire, c’est-à-dire un changement de société, le passage du capitalisme au socialisme car le capitalisme est irréformable, il est régi par des lois d’airain que seule la révolution peut briser pour bâtir une société nouvelle et plus juste, le socialisme et le communisme.


Comment y parvenir quand les forces déployées contre nous, et plus généralement, contre les vrais syndicalistes, contre les vrais antifascistes, contre les vrais patriotes républicains, contre les vrais internationalistes, sont aussi puissantes? Mais il suffit de regarder l’histoire : les empires les plus puissants, les dominations les plus terribles, les Reich de mille ans, tout cela s’est effondré quand les peuples ont su réagir, s’unir et combattre. Alors rien, rien ne peut s’opposer à un peuple uni, mobilisé, organisé, tendu vers l’objectif de sa libération, de son émancipation.

Aujourd’hui, comme hier avec le CNR, défendons nos couleurs !

Défendons le rouge et or de notre drapeau international. Rouge du sang de ceux qui sont tombés pour l’émancipation des travailleurs, rouge comme le soleil qui se lève. Or de nos outils entrecroisés, symbole de notre politique d’unité des travailleurs, d’unité populaire, de Front Populaire pour l’indépendance nationale, la coopération internationale, le progrès social, la démocratie et la paix.


Défendons le tricolore de notre drapeau national. Née de la Révolution française, proclamé drapeau de la Nation républicaine par la Convention, porté par les Soldats de l’An II et par les Sans-culotte des faubourgs, ce drapeau a été arrosé par le sang des Patriotes c’est-à-dire des révolutionnaires, c’est-à-dire du peuple. En 1793, en 1830, en 1848, en 1871, en 1905, en 1936 ou durant la Résistance. Abandonner ce drapeau à ceux qui l’ont toujours trahi, à ceux qui préféreront toujours les Hitler du jour au Front Populaire, à ceux qui le trahissent aujourd’hui avec l’Union Européenne ou aux bandes fascistes qui relèvent la tête, est non seulement une faute politique car c’est ce rendre complice, par ignorance, dogmatisme ou crétinisme, du fascisme.  


Défendons nos couleurs, unissons-nous, et combattons, internationaliste-patriotes, défendons ce que nous sommes et avons toujours été, les défenseurs le la classe ouvrière, du peuple, des nations libres, égales et fraternelles, c’est-à-dire de l’Humanité. Bâtissons un Front Populaire et Patriotique. C’est ainsi que nous serons fidèles à ceux qui le 14 mars 1944 fondèrent le CNR. Nous continuons leur combat.


 

Source :

http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2013/05/Banniere-IC2.gif


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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 15:41

http://www.jaures.eu/wp-content/uploads/2013/11/cropped-jaures_entete_6.jpg

 

Il est malheureusement assez facile, pour un esprit malhonnête et manipulateur, de faire croire, en isolant de leur contexte quelques citations, que Jaurès serait un nationaliste qui, comme le proclamait une affiche du FN il y a quelques années, « voterait front national » ! Jaurès, en son temps, s’était pourtant plusieurs fois exprimé très clairement sur le« chauvinisme imbécile et bas » de ces « misérables patriotes qui, pour aimer et servir la France, ont besoin de la préférer. » 


Quand elles ne déforment pas les convictions de Jaurès, les citations courtes comportent un autre risque : celui de n’être plus que des formules élégantes certes mais assez incompréhensibles. En témoigne bien ces phrases célèbres – l’une des citations les plus publiées de Jaurès : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène. »


Nous avons donc choisi ici, plutôt que quelques citations courtes, de rappeler synthétiquement les principales convictions de Jaurès concernant cette question du patriotisme et du nationalisme. Avec à chaque fois quelques extraits permettant de restituer dans leur contexte certaines formules célèbres. Et des liens offrant au lecteur intéressé le chemin pour aller lire l’intégralité d’articles ou de discours consacrés à ces thématiques.

La patrie, l’histoire, l’enfance…

Premier point à rappeler : Jaurès aime son pays, sa région natale – il leur est lié par ce qu’il définit comme « un fonds indivisible d’impressions, d’images, de souvenirs, d’émotions ». Mais il les aime sans chauvinisme, sans esprit de clocher. Il n’est pas de ces « imbéciles heureux qui sont nés quelque part » que déteste aussi Brassens… Il n’a pas besoin (cf. le texte déjà cité au début) de rabaisser les autres pays ou les autres régions pour aimer celui qu’il aime, celle où il a passé son enfance.


Jaurès possède donc cet attachement, affectif, personnel ; qu’il sait être lié aussi à ce que le pays porte de son histoire et des idées qui s’y sont inscrites : en cela, la France est pour lui la nation de la Révolution française…


« 1792 – La patrie est en danger : la patrie, c’est-à-dire la France révolutionnaire ; et cette patrie commune de tous les révolutionnaires, de tous les citoyens qui veulent être libres, tous les révolutionnaires, tous les citoyens ont le devoir de la défendre : ils en ont le droit. »


… la France est pour lui la patrie de la République sociale, de cette République qui contient en elle le socialisme, cette République qui a donné aux citoyens le pouvoir dans l’ordre politique et doit maintenant leur donner le pouvoir et l’autonomie dans l’ordre économique.


Jaurès est également convaincu que tous les hommes ayant partagé une même époque en un même lieu sont liés les uns aux autres par des liens particuliers – ceux qui font de l’homme un animal social, ceux qui permettent à l’individu de devenir humain par le contact avec les autres humains :

«A l’intérieur d’un même groupement [...] il y a forcément chez les individus, même des classes les plus opposées ou des castes les plus distantes, un fonds indivisible d’impressions, d’images, de souvenirs, d’émotions. L’âme individuelle soupçonne à peine tout ce qui entre en elle de vie sociale, par les oreilles et par les yeux, par les habitudes collectives, par la communauté du langage, du travail et des fêtes, par les tours de pensée et ces passions communs à tous les individus d’un même groupe que les influences multiples de la nature et de l’histoire, du climat, de la religion, de la guerre et de l’art ont façonné. »


Comme il l’explique dans le chapitre X de l’Armée nouvelle , dont ces lignes sont extraites, ces liens entre les individus créent des forces – des forces qui peuvent s’exprimer lors d’événements heureux (fêtes populaires, etc.) mais des forces qui conduisent aussi aux« entraînements aveugles », au chauvinisme, aux manifestations brutales de l’égoïsme collectif, etc. (Ce seront bien ces forces-là qu’il verra à l’oeuvre et contre lesquelles il en appellera à la Raison, au seuil de la Guerre, dans son éditorial du 31 juillet 1914 : Sang froid nécessaire).

De la patrie à l’internationale

Jaurès pense donc la nation comme indispensable aux individus, comme lieu de socialisation d’abord, comme lieu d’élaboration politique ensuite… En effet, la révolution se prépare concrètement. Jaurès ne croit pas en un parti, en une organisation qui n’aurait jamais rien tenté, proposé, expérimenté, en son propre pays, et prétendrait demain, au réveil d’un Grande soir de Révolution, établir sur le monde entier un nouveau mode de fonctionnement ! (Voir à ce sujet le passage sur l’Icarie, toujours dans le chapitre X de l’Armée nouvelle)

La Patrie n’est pas une idole !

Mais si la patrie est nécessaire, il faut aussitôt rappeler, face au risque d’idolâtrie et de chauvinisme, qu’elle n’est ni une idole ni un absolu !


 » Elle n’est pas le but ; elle n’est pas la fin suprême. Elle est un moyen de liberté et de justice. Le but, c’est l’affranchissement de tous les individus humains. Le but, c’est l’individu. Lorsque des échauffés ou des charlatans crient : “La patrie au-dessus de tout”, nous sommes d’accord avec eux s’ils veulent dire qu’elle doit être au-dessus de toutes nos convenances particulières, de toutes nos paresses, de tous nos égoïsmes. Mais s’ils veulent dire qu’elle est au-dessus du droit humain, de la personne humaine, nous disons : Non. Non, elle n’est pas au-dessus de la discussion. Elle n’est pas au-dessus de la conscience. Elle n’est pas au-dessus de l’homme. Le jour où elle se tournerait contre les droits de l’homme, contre la liberté et la dignité de l’être humain, elle perdrait ses titres. [...] La patrie n’est et ne reste légitime que dans la mesure où elle garantit le droit individuel. Le jour où un seul individu humain trouverait, hors de l’idée de patrie, des garanties supérieures pour son droit, pour sa liberté, pour son développement, ce jour-là l’idée de patrie serait morte. » (Socialisme et liberté, 1898)

Une fédération de nations libres et amies

Des nations nécessaires quand elles sont légitimes, donc. Et des nations qui, comme les individus, doivent être libres, et égales.


Comme Jaurès le rappelle en 1907 lors d’un meeting parisien : « Hervé dit [...] que toutes les patries [...] se valent… C’est possible ; mais c’est précisément parce qu’elles se valent qu’aucune n’a le droit d’asservir les autres…


Les anciens disaient : Plaignez l’esclave, car il n’a que la moitié de son âme… Eh bien ! il en est ainsi des nations esclaves, des nations serves : leur âme est mutilée, leur génie est incomplet et nous avons besoin, pour la grande œuvre de libération ouvrière et d’organisation humaine, que tous les cerveaux aient toute leur puissance, que tous les individus aient toute leur force de pensée et que toutes les nations aient leur force originale, leur génie et leur faculté propre de développement. »


Et de même qu’il en est des nations comme des individus, que chaque nation, comme chaque individu, doit être autonome et libre, il en est de l’internationale (des nations) comme de la société (des individus) : elle ne doit pas dissoudre les nations / les individus, elle ne doit pas les soumettre, elle doit être construite par eux pour leur permettre justement de se retrouver, de se connaître, d’échanger, de s’enrichir les unes des autres, dans le respect de la liberté et de l’autonomie de chacun.

Etre ensemble et être soi-même (simul et singulis)

Pour Jaurès, individualisme et collectivisme ne s’opposent pas : le vrai collectivisme, celui qui n’est pas imposé, repose sur les relations librement construites entre des individus autonomes. De même, ne s’opposent pas patriotisme et internationalisme : l’internationalisme reposant sur des relations de droit et de respect entre nations implique des nations autonomes et fortes dans leur identité (pour autant, rappelons-le encore une fois, qu’on conçoit bien l’identité solide comme celle qui n’a pas besoin, pour se sentir forte, d’écraser les autres…).


« De même que l’organisation collective de la production et de la propriété suppose une forte éducation des individus, tout un système de garanties des efforts individuels et des droits individuels, de même la réalisation de l’unité humaine ne sera féconde et grande que si les peuples et les races, tout en associant leurs efforts, tout en agrandissant et complétant leur culture propre par la culture des autres, maintiennent et avivent dans la vaste Internationale de l’humanité, l’autonomie de leur conscience historique et l’originalité de leur génie. » (« Méthode comparée », Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur, octobre 1911)


Jaurès peut donc conclure par des propos qui, lorsqu’ils sont sortis de leur contexte, sonnent bien souvent comme des formules paradoxales. Notamment le fameux :

« C’est dans l’internationale que l’indépendance des nations a sa plus haute garantie ; c’est dans les nations indépendantes que l’internationale a ses organes les plus puissants et les plus nobles. On pourrait presque dire : un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène. »

Les ennemis de la patrie

Le patriotisme de Jaurès possède de nombreuses implications sur d’autres aspects de sa pensée, de son action, sur lesquels nous reviendrons par ailleurs. Précisons simplement ici qu’il implique que la patrie se défende, refuse de se laisser asservir.


« J’ai toujours été assuré que le prolétariat ne souscrirait pas, dans l’intimité de son être, à une doctrine d’abdication et de servitude nationale. Se révolter contre le despotisme des rois, contre la tyrannie du patronat et du capital, et subir passivement le joug de la conquête, la domination du militarisme étranger, ce serait une contradiction si puérile, si misérable, qu’elle serait emportée à la première alerte par toutes les forces soulevées de l’instinct et de la raison. »


La patrie doit donc posséder  une armée – mais défensive, et populaire. Pour se défendre contre l’ennemi extérieur, s’il attaque.


En n’oubliant pas la défense contre les ennemis intérieurs… Certains insistent beaucoup aujourd’hui, dans la droite ligne des partisans de l’Union sacrée de l’été 1914, sur ce « Jaurès qui aurait défendu la patrie contre les Allemands ». Mais en oubliant généralement d’insister sur le Jaurès qui voulait la libérer de ses ennemis intérieurs, l’arracher « aux maquignons de la patrie, aux castes du militarisme et aux bandes de la finance », autrement dit à tous ceux qui s’en sont encore plus emparé à partir de l’été 1914.  Nous y reviendrons dans un prochain article…


Jérôme Pellissier.

http://www.jaures.eu/wp-content/uploads/2014/02/jaures_terrasse.jpg

http://www.jaures.eu/ressources-pedagogiques/jaures-et-la-patrie/


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Jaurès, la naissance d'un géant , téléfilm français (2005) réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe

 

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 08:50

http://1.bp.blogspot.com/-N3if7Slaf4Q/UxmwaGvPePI/AAAAAAAADqc/xSYj5HpgCic/s1600/688X.jpg

 

Pour moi l'attitude des BR après les événements de Nantes a été significative et a marqué la rupture ... La Bretagne que veulent ceux qui sont derrière les BR n'est pas la mienne...  une terre de Bretagne qu'il faut préserver et protéger, une culture qui ne doit pas être du Folklore , un peuple qui doit être solidaire et non exploité sous le label "produit en Bretagne " ... Les Bonnets Rouges ne sont ni des ânes ni des idiots, ils sont simplement semblables à l'ensemble des français désemparés et devenus incapables d'analyser les situations ... il y en a qui suivent Mélenchon et d'autres l'Institut de Locarn et le CCIB .... 

Glon est très clair sur ce sujet :" l'Etat doit laisser les patrons gérer l'économie au plan local". (1)

et encore :  « On pilote deux choses : les “bonnets rouges” et un projet pour la Bretagne » ... (1)

Des bonnets rouges Pilotés par Glon et le CCIB ?


IL y a fort à parier que bien des désastres attendent la Bretagne ... La destruction de la Forêt de Brocéliande en est un parmi d'autres, les monts d'Arrée et autres suivront peut-être avec les prospections minières qui ont l'aval de l' Institut de Locarn ... 

Une question demeure : La Bretagne a-t-elle encore un avenir en dehors des nuits celtiques ?

Au départ du mouvement tout n'était pas joué... on pouvait espérer que la base fasse évoluer les choses  ... mais nous avons vu comment tout débat était interdit la parole confisquée...

Les pseudos "états généraux" avec ces cahiers de doléances récoltés par Breizh Impacte liée de très près à l'institut de Locarn serviront de prétexte à recadrer les troupes et préparer un printemps dont nous savons ce qu'il a donné partout où il a eu lieu... Avec les "Bonnets Rouges" nous assistons à ce qui se passe un peu partout : des pseudos révolutions manipulées par des pouvoir économiques...

Les Bretons ne sont pas des cons ... non , ils voient sous leur yeux la Bretagne mourir et disparaitre et ils ne le veulent pas ... alors ils s'engouffrent derrière ceux qui semblent leur proposer un avenir meilleur... même si cet avenir n'est qu'une illusion car ce ne sont ni les patrons, ni les économistes qui font vivre un pays mais le Peuple et les travailleurs qui produisent ce qui est justement fabriqué en Bretagne ...  Une illusion, car sur le long terme  la bretagne peut s'en sortir exsangue pressée comme un citron par des intérêts qui ne sont pas les siens .

Quelques uns d'entre nous ne baisseront pas les bras, et se battront pour une BRETAGNE UNIE, LIBRE et SOLIDAIRE ... quand sera passé le printemps breton, tombées l'euphorie et les illusions ils seront là debouts ...

Bevet Breizh ! 


Maryvonne Leray 

Notes

Cité dans Le Monde 
On pourra dire que ce ne sont que des mensonges, mais le Monde ne fait que citer  les initiateurs du mouvement ... nous n'avons jamais été dupes mais cela ne valait pas le mépris des soi disant révolutionnaires français ... quand un peuple se révolte on cherche à comprendre et pas à l'humilier ... voilà pourquoi nous avons été solidaires de ce mouvement pour une Bretagne chère à notre coeur ... Nous ne mépriserons pas les militants BR ... mais l'avenir est ailleurs dans une vraie unité sur de vraies valeurs humaines.


 

Source: Billets du Temps Perdu

 

 

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 07:50

http://berthoalain.files.wordpress.com/2010/10/carte-bretagne.gif

 

 

Dans une interview au journal «le télégramme » du 8 mars, Jean-Jacques Urvoas, député socialiste du Finistère vient de se déclarer partisan de la création d’une collectivité unique pour la Bretagne formée par le regroupement du conseil régional et des quatre conseils généraux, «l’Assemblée de Bretagne»


Comme il le précise, « il ne s’agit pas d’une absorption des départements par la région mais d’une nouvelle organisation qui exercerait l’ensemble des compétences actuellement dévolues à ceux-ci plus le pouvoir réglementaire d’adaptation évoqué par François Hollande».

Rappelons que dans sa déclaration du 14 janvier, François Hollande avait indiqué ses choix en matière de région : "De nouvelles compétences leur seront transférées : les aides aux entreprises, le développement économique. Un pouvoir réglementaire local leur sera confié pour leur permettre d’adapter la règle nationale au territoire."


Urvoas poursuit « Nous avons 284 conseillers régionaux et généraux. J’estime que l’on peut faire avec la moitié » il propose également « une assemblée délibérante qui pourrait, par exemple, être installée à l’est de la Région et un exécutif installé à l’ouest, pour éviter tout centralisme rennais. »


Ces positions, de son propre aveux sont loin de recueillir l’accord : « Les premières réactions ont été une indifférence polie. L’adhésion des conseils généraux n’est pas garantie » mais il souligne que les textes que prépare Marylise Lebranchu sur la décentralisation permettraient de demander "aux départements de fusionner avec une région Cela ne me semble pas gagné en Bretagne".

Et sinon il prévoit un autre amendement «une seule collectivité peut demander un référendum sur le territoire concerné pour faire passer le texte. En Bretagne, cela pourrait être la Région ».


A propos de ces propositions, « le télégramme » parle de big-bang…on pourrait plus simplement parler de viol de la démocratie!


 

Source :  

 

 


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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 08:11

http://expansionquebec.com/wp-content/uploads/2013/08/carte-ukraine-2013.gif

 

Lire les éditoriaux sur l’Ukraine aujourd’hui, c’est faire un voyage dans le temps. Prenons celui de Nathalie Nougayrède publiè dans Le Monde du 7 mars 2014 : « Quelles leçons tirer à ce stade de la spectaculaire crise surgie au cœur du continent européen, en Ukraine, longtemps ce « fantôme de l’Europe », selon une expression de l’ancien dissident Léonide Plioutch ? La diplomatie russe est un formidable rouleau compresseur avançant sans relâche, dans le style Gromyko des années 1970 (…) ». Quelques jours auparavant, le grand quotidien du soir avait publié plusieurs dessins de Plantu montrant Poutine arborant la faucille et le marteau. Le communisme a beau être mort, son fantôme semble toujours hanter les rêves des anticommunistes.


Mais je vois que mes jeunes lecteurs semblent perplexes. Je vois que vous demandez qui peut bien être Léonide Plioutch. Est-ce un chanteur de Rock ? Un homme d’affaires peut-être ? Et non… c’est « super-dissident ». On a du mal à croire que son nom, comme celui de Iouli Daniel, de Anatoli Chtcharansy, d’Andrei Siniavsky et beaucoup d’autres a été pendant une décennie à la une des gazettes les plus en cours sur la place de Paris. Que des titres aussi prestigieux parmi la bienpensance que Le Nouvel ObservateurLibérationLe Point, Le Monde ou l’Express leur ouvraient généreusement leurs colonnes.

 

Qu’ils étaient la coqueluche de toutes sortes d’émissions de télévision, de pétitions et de colloques. Aujourd’hui, qui s’en souvient d’eux ? Oh ! combien de marins, combien de capitaines, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, dans ce morne horizon se sont évanouis ?


Tous ces éminentes mathématiciens, philosophes, écrivains, intellectuels qui en leur temps furent qualifiés de conscience du monde sont aujourd’hui oubliés. Qui lit les œuvres complètes de Iouli Daniel ou Andrei Siniavsky, dont wikipédia nous dit que ce sont des « écrivains » mais ne cite pas une seule de leurs œuvres ? Qui connaît un seul travail des éminents mathématiciens Plioutch ou Chtcharansky ? Personne, bien entendu. C’est d’ailleurs aussi le cas pour des « dissidents » ayant eu une carrière médiatique de premier plan, comme Andreï Sakharov – le physicien génial qui n’a rien produit en physique – ou même Alexandre Soljénitsine. « L’archipel du Goulag » doit être le livre qui bat le record du rapport entre les gens qui en parlent et ceux qui l’ont lu.


Comme disait Coco Chanel, « la mode est ce qui se démode ». Et les « dissidents » se sont affreusement démodés. Ils avaient été élevés au rang de « grands intellectuels » dans une logique de propagande au service d’une politique, celle du néolibéralisme reagano-thatchérien de la fin des années 1970 au début des années 1990 qui a fort habilement utilisé le mécontentement des « fausses classes moyennes » (1) surgies en URSS et dans les autres pays socialistes pour abattre ces régimes. Dès lors que l’objectif a été atteint, ils ont été rangés au magasin des accessoires. Plus d’entretiens exclusifs, plus de pétitions, plus d’articles. Certains sont devenus d’ailleurs peu présentables à force de survivre à leur cause. Tant qu’ils se contentaient de dire du mal de l’URSS, ça passait. Mais lorsqu’un Soljénitsyne s’embarque dans des délires nationalistico-mystiques aux forts relents antisémites pour finir par embrasser sur la bouche Pinochet et de prononcer son éloge, lorsqu’un Chtcharansy devient en Israel un politicien d’extrême droite et milite pour le « grand Israel », cela commence à faire désordre. Et certaines personnalités de ce qu’on appelait pudiquement « la gauche non communiste » - nom code pour la gauche anticommuniste – ont pu légitimement se demander s’ils n’avaient pas servi d’idiots utiles à une campagne politique qui les dépassait et dont ils n’avaient pas compris les véritables tenants et aboutissants (2).


Certains me diront que cela n’a guère de l’importance. Que seuls les résultats comptent, et que le résultat est là : la démocratisation d’une grande partie de l’Europe de l’Est et son intégration aux institutions internationales qui assurent la stabilité du monde occidental, l’amélioration des niveaux de vie… c’est une objection valable et que je garde pour un prochain papier. Mais le projet thatchero-reaganien allait bien plus loin que cela. Il s’agissait de remettre en cause l’ensemble du « pacte social » issu de la deuxième guerre mondiale. Sur le plan intérieur, cela voulait dire le retour à un libéralisme sauvage et la disparition des organes de redistribution de la richesse. Sur le plan extérieur, la remise en cause des principes fondamentaux inscrits dans la logique des nations unies, et notamment les principes de non ingérence dans les affaires intérieures des états, d’intangibilité des frontières et d’action collective.


En quoi consistent ces principes ? Celui de non ingérence semble être évident : chaque nation souveraine gère ses conflits internes comme bon lui semble, et les autres nations n’ont pas à intervenir. Celui de l’intangibilité des frontières aussi : les frontières des nations telles qu’elles ont été fixées après 1945 sont intangibles et aucune modification qui ne se fasse par un commun accord n’est possible. Enfin, le principe d’action collective implique qu’on puisse dans des circonstances exceptionnelles violer les deux premiers principes, mais seulement avec un accord unanime des grandes puissances et une majorité des nations. C’est la logique de fonctionnement du Conseil de Sécurité des Nations Unies.


Ces principes n’ont rien de sacré ou de naturel. Ils sont au contraire teintés de pragmatisme. Celui de la non ingérence comme celui de l’intangibilité des frontières tirent les leçons des deux guerres mondiales, et notamment la question des minorités nationales : l’espoir de faire modifier les frontières invitait les minorités à refuser tout accord et jouer la politique du pire – ce fut le cas dans les Sudètes, par exemple – et aux états voisins de se mêler des affaires intérieures. En même temps, le principe d’action collective donnait une soupape dans les cas ou le comportement d’un Etat serait si contraire aux intérêts de tous que l’unanimité des puissances pourrait être obtenue. Comme tout « principe », ceux-ci ont connu un certain nombre de violations pendant la période 1945-80. Mais à chaque fois, ces violations ont été soigneusement limitées pour ne pas faire apparaître la violation au grand jour. Dans le monde bipolaire de l’époque, il paraissait difficile de donner à l’autre camp des arguments en violant les principes en question d’une manière trop flagrante. La France et la Grande Bretagne ne l’ont pas compris en 1956, lors de l’intervention de Suez, et se sont fait moucher.


La « chute du mur » et ce qui s’en est suivi a permis pendant quelques années aux américains et leurs alliés de croire à un monde unipolaire. Les USA étant tout-puissants, on allait voir ce qu’on allait voir. On allait pouvoir enfin faire triompher le Bien et le Beau sans avoir à se gêner avec des consultations et des principes obsolètes. Et chacun se donna à cœur joie. Les américains ont conçu le rêve délirant de sauver le monde un peu partout : en Somalie, en Irak… avant de constater que les choses ne sont pas si simples, et que comme le disait Talleyrand, on peut se faire un trône avec des baïonnettes, mais qu’il est imprudent de s’asseoir dessus. En Europe, ce fut l’Allemagne – à qui Mitterrand n’avait rien à refuser – qui réalisa son rêve : casser les ensembles multinationaux pour fabriquer des petits états ethniques, plus faciles à intégrer à l’espace centro-européen dominé par l’Allemagne. La reconnaissance de la Slovénie – qui aura pour effet de provoquer les guerres de Yougoslavie – tout comme celle des pays baltes ou la division de la Tchécoslovaquie ont mis en morceaux le principe de l’intangibilité des frontières. Mais l’exemple le plus dramatique reste sans doute le Kossovo. Dans cette affaire, les puissances occidentales sont intervenues sans mandat de l’ONU pour détacher une province d’un état souverain dont les frontières étaient reconnues. Tout ça, bien entendu, au nom du plus grand Bien et de la Morale la plus élevée. D’accord, c’était illégal, mais comment peut-on être aussi mesquin lorsqu’il s’agit d’un tyran comme Milosévic ?


Ce sont vingt ans de turpitudes qui reviennent nous rendre visite aujourd’hui. Après le Kossovo, on devrait avoir du mal à chanter avec des trémolos dans la voix la sérénade de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Si les kossovars avaient la possibilité, sous prétexte qu’ils ne s’entendaient pas avec les serbes, d’obtenir des bombardements de l’OTAN sur Belgrade pour obliger la Serbie à leur accorder l’indépendance, pourquoi les ukrainiens russophones de crimée (ou d’ailleurs…) n’auraient eux aussi la possibilité de faire bombarder Kiev pour obtenir la même liberté ? Heureusement que Poutine est plus modéré que Clinton…


Lorsqu’on représente le Bien, nous dit la doctrine actuelle, tout est permis. Pour faire le Bien, on peut bombarder un pays, emprisonner des gens pendant une décennie sans jugement ni même accusation, assassiner des gens par simple décision administrative. Dès lors qu’on est du côté de l’excellence morale – et c’est nous qui déterminons qui est de ce côté, donc la boucle est bouclée – on peut légitimement tout se permettre. Et c’est exactement ce qu’on fait depuis trente ans. Il est paradoxal de constater que l’effondrement du communisme a eu pour effet secondaire l’effondrement de tous les principes philosophiques et moraux que le « monde libre » avait semblé soutenir avec autant de vigueur lorsque le monstre communiste était encore débout. Je me souviens encore d’un de mes éminents professeurs de droit argumentant que la supériorité du monde occidental sur le système communiste était contenue dans le principe d’habéas corpus. Je me demande ce qu’il enseignerait aujourd’hui, ce professeur, au vu de Guantanamo, des « extraordinary renditions », des « assassinats ciblés ».


C’est que la chute du communisme, contrairement à la croyance naïve de beaucoup de « dissidents » et de leurs amis occidentaux, ne s’est pas traduit par le triomphe du Bien. Le rêve d’une Russie, ou de n’importe quel autre pays intégrant l’ancienne URSS, allant vers un capitalisme libéral ne pouvait qu’être déçu. Pour la simple raison qu’un capitalisme de type féodal était bien plus intéressant non seulement pour les couches moyennes russes, mais aussi pour les entreprises multinationales. Aux premières, un capitalisme féodal offrait la possibilité de mettre la main sur une bonne partie des actifs publics de l’époque soviétique et bâtir du jour au lendemain des fortunes. Aux secondes, cela offrait la possibilité de juteuses affaires.

 

C’est pourquoi le « système » Boris Eltsine – dont la corruption n’avait rien à envier à celle du régime Poutinien – a été soutenu jusqu’au bout par l’ensemble des puissances occidentales, celles-là mêmes qui reprochent tout et le reste à Poutine (3). Pourquoi ? Parce que, comme disait Roosevelt à propos de Somoza, Eltsine était un fils de pute mais c’était notre fils de pute. Poutine est peut-être un fils de pute, mais ce n’est pas le notre. D’où la campagne qui s’abat sur lui depuis un certain nombre d’années, et surtout chaque fois qu’il met en cause le « je fais ce que je veux et je vous emmerde » des occidentaux. Mais au-delà des postures médiatiques, si les chancelleries occidentales condamnaient les dirigeants corrompus et autoritaires simplement parce qu’ils sont corrompus et autoritaires cela se saurait. Et on observe au contraire que ces chancelleries s’accomodent fort bien de la corruption et de l’autoritarisme chez ceux qui servent leurs intérêts.


Et le même raisonnement vaut pour l’Ukraine. Ioulia Timochenko était prête à vendre l’Ukraine à l’Union Europenne. Les occidentaux ont donc soutenu la « révolution orange » puis le gouvernement corrompu et clientéliste qui en est issu. Et lorsqu’elle a fini en prison – ce qu’elle méritait incontestablement – on l’a encore et toujours défendue. De la même manière, le gouvernement corrompu et clientéliste de Viktor Ianoukovitch n’a semblé gêner personne aussi longtemps qu’il semblait prêt à signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Et s’il l’avait signé, cet accord, il serait certainement en train de siroter son thé dans sa mansion de Kiev en compagnie de quelque dignitaire occidental venu lui rendre visite et s’enquérir de ses besoins. Mais voici qu’il décide plutôt de signer avec la Russie. Et tout à coup, le clientélisme et la corruption deviennent pour nos dirigeants insupportables, scandaleux au point de justifier son renversement par la rue. Par contre, la légitimité du nouveau gouvernement ukrainien, présidé par un ancien du gouvernent Timoshenko – les clientélistes et les corrompus doivent trembler de peur – et comptant plusieurs ministres néo-nazis ne pose de problème à personne…


Il suffit d’écouter la radio ou de lire les journaux pour réaliser qu’on essaye de nous faire repartir en croisade morale. On nous invite à considérer la crise ukrainienne en termes manichéens. Du côté du Bien, le « peuple de Maïdan » formé essentiellement des classes moyennes urbaines mais qui prétend représenter « peuple ukrainien. Du côté du Mal, l’infâme Poutine et les affreux « russophones » qui, et ce n’est pas totalement innocent, coïncident aussi avec l’Ukraine industrielle et ouvrière. Ca ne vous rappelle rien ?


Pourtant, cette présentation manichéenne montre quelques fissures et devient vite incohérente. Ainsi, on découvre par exemple que le gouvernement ukrainien composé sous la pression de « euro-Maïdan » compte une participation importante du mouvement politique « Svoboda », dont l’expression publique ferait passer Jean-Marie Le Pen pour un agréable modéré, et Marine Le Pen pour une gauchiste.

 

Polonophobie, russophobie, antisémitisme, homophobie – je dis cela pour les dragons de vertu qui, dans le cas de Poutine, semblent beaucoup plus regardants – sont les mamelles du discours de cette organisation. Qui s’est distinguée par exemple en glorifiant le passe collaborationniste ukrainien, ou en organisant la commémoration du 70ème anniversaire de la création de la division SS Halychyna constituée de collaborateurs ukrainiens et qui s’est distinguée, si l’on peut dire, par des actes de barbarie qui font pâlir la réputation de la SS Das Reich. Une organisation qui maintient des contacts nourris avec les partis néo-nazis les plus extrêmes, comme le NPD allemand. Un mouvement qui détient aujourd’hui cinq postes ministériels dans le gouvernement ukrainien et pas des moindres : premier ministre adjoint, secrétariat du Conseil de Sécurité et de Défense, Procureur général, ministère de l’Education… Pour un gouvernement censé représenter le Bien, on est bien mal parti. Mais bon, le nouveau premier ministre a promis de signer l’accord d’association avec l’Union Européenne, et cela vaut toutes les indulgences. Quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps Bruxelles s’était fâché tout rouge lorsque les autrichiens s’étaient donnés un gouvernement de coalition avec l’extrême droite…


Revenons donc à la réalité, même si cela doit faire de la peine à Natalie Nougayrède et couper les élans lyriques et assez délirants – l’âge n’arrange généralement rien à la mégalomanie – de BHL. L’Ukraine est une région de l’empire russe devenue, par les hasards de l’histoire, indépendante. Et malgré tous les efforts pour reconstruire une « culture nationale ukrainienne » à partir des bribes d’une histoire très complexe au cours de laquelle le territoire qui est celui de l’ukraine aujourd’hui a été plusieurs fois divisé et re-divisé, colonisé et recolonisé par des peuples de langues, de cultures et de traditions différentes, on peut se demander s’il existe un véritable « état-nation » ukrainien. Il faut remonter au XVIIème siècle pour trouver une unité politique indépendante, et encore, il s’agit de l’Hetmanat cosaque, qui ne couvrit qu’une petite partie du territoire actuel. L’Ukraine, c’est en plus, un capitalisme féodal, dominé par des oligarques extraordinairement riches dans une société très pauvre. Et comme toute féodalité, ces oligarques ne craignent rien autant que la constitution d’un pouvoir fort, d’un tsar en mesure de mettre au pas les boyards. C’est pourquoi cette oligarchie pousse à l’intégration européenne plutôt qu’aux accords avec la Russie. La soi-disante surveillance de Bruxelles n’a jamais empêché les systèmes maffieux de prospérer. Pour le constater il suffit de passer quelques jours en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie en Italie ou à Bruxelles même, la ville aux cent mille lobbistes. Poutine est dangereux parce qu’il peut vous mettre en prison, tout oligarque que vous êtes. A-t-on jamais vu Bruxelles mettre un oligarque en prison ? Vous plaisantez…


Il y a aussi en Ukraine une classe moyenne urbaine qui rêve d’Europe. Disposant de diplômes, de capital, bref, de tout ce qu’il faut pour se lancer, elle rêve de vivre comme les classes moyennes à Paris, à Londres ou à Berlin. On peut compter sur elle pour aider à renverser tout pouvoir qui la priverait de ses rêves.


Et il y a finalement une classe ouvrière qui est dans l’attente. Elle sait par expérience combien l’intégration européenne est ambiguë à son égard. D’un côté, elle lui apporte du travail et des investissements, attirés par le faible coût de main d’œuvre, des contraintes administratives et environnementales. D’un autre côté, elle détruit le tissu économique et social du pays en le faisant entrer en compétition avec des économies à très haute productivité. Les régions industrielles sinistrées de Pologne, d’Allemagne de l’Est, de Roumanie rappellent cette triste réalité.


A cette réalité sociologique s’impose une seconde, une réalité ethnique. Les temps ne permettent pas aujourd’hui une politique de type jacobin, qui « ukrainiserait » les russes installés dans le coin pour certains depuis trois cents ans. Dans ces conditions, les alternatives sont la partition ou le fédéralisme accompagné d’un état central suffisamment efficace pour donner envie aux provinces fédérées d’y rester. Le vote par le parlement ukrainien sous la pression de « euro-Maïdan » d’une loi faisant de l’ukrainien la seule langue officielle et excluant donc le russe montre que sur cette question le Kiev prêche plutôt l’intolérance. Ce n’est pas un début encourageant.


La partition de l’Ukraine serait en fait dans la continuité de cette doctrine ethniciste et communautariste qu’on nous sérine depuis trente ans et qui veut qu’on ne puisse vivre correctement qu’avec des gens qui sont comme nous. C’est au nom de ce principe idiot qu’on est reparti pour constituer des états « ethniquement purs » en Europe sur les ruines fumantes des états « multinationaux ». Tchèques est Slovaques étaient-ils si différents qu’ils ne pouvaient pas partager un Etat ? Serbes et Croates, Slovènes et Macédoniens qui avaient vécu un demi-siècle en paix étaient-t-ils prédestinés à la guerre ? Et plus près de chez nous, ne nous raconte-t-on pas qu’il est urgent de donner aux Flamands, aux Catalans, aux Basques, aux Bretons et aux Corses leur indépendance puisqu’il est évident qu’ils ne peuvent partager des institutions avec des gens qui ne sont pas comme eux ?


Pourquoi ce qui serait parfaitement légitime à Anvers ne le serait pas à Kharkov ? Pourquoi ce qui vaut pour Sébastopol ne vaudrait pas aussi pour Bilbao ou Bastia ? Le principe d’intangibilité des frontières protégeait autant la paix en Ukraine que celle de la Belgique ou de la France. Il serait peut-être temps de s’en souvenir.


Descartes


(1) Vous direz que c’est ma marotte, et je l’assume. Je pense que le rôle des classes moyennes est fondamental pour comprendre la dynamique des sociétés du dernier quart du XXème siècle. Cette question prend une forme particulière dans le monde capitaliste, celle d’une couche sociale qui arrive à empocher la totalité de la valeur qu’elle produit. Ce phénomène n’existe pas, bien entendu, dans un système socialiste. Cependant, dans un monde ou chacun sait ce que les autres font, elle produit un effet miroir. Le professeur, l’ingénieur, le petit commerçant soviétique pouvait observer les avantages et privilèges dont jouissaient les gens ayant un capital équivalent au sien, et désirer donc un retour au capitalisme qui ne pouvait être qu’à son avantage. C’est à mon sens ce mécanisme d’effet miroir qui explique la puissance de la pression exercée par ces groupes sociaux sur Gorbatchev pour rétablir une forme de capitalisme, et ensuite, lorsqu’il s’est avéré qu’il n’était pas prêt à aller assez loin, à le destituer et le remplacer par une personnalité capable d’ouvrir bien grandes les vannes. C’est sous Eltsine que la « fausse classe moyenne » soviétique est devenue une vraie classe moyenne, reprenant les meilleures traditions des classes moyennes occidentales, y compris celle de jeter la classe ouvrière au crocodile…


(2) Par charité chrétienne je n’évoquerais pas plus longuement ici la transformation médiatique des Talibans et autres obscurantistes locaux en « combattants de la liberté », ou la défense du régime des Khmers Rouges par les anciens maos lorsque le régime vietnamien – allié, horresco referens, de l’URSS - prit le parti de les renverser. Pas plus que je n’évoquerai l’histoire des « repentis », anciens militants communistes qui après une révélation divine passèrent le reste de leur vie à brûler ce qu’ils avaient adoré et adorer ce qu’ils avaient brûlé. Ce qui bien entendu ne gêna nullement leur carrière. On peut vivre longtemps, avec trente deniers…


(3) A ce propos, l’affaire Khodorkhovsky est assez révélatrice. Mikhail Khodorkhovsky est un oligarque russe qui a fait sa fortune – par les moyens qu’on peut imaginer – durant la période eltisinienne. Une très grande fortune, est-il besoin de le préciser ? Emprisoné par le régime de Poutine suite à d’obscurs conflits entre nouveaux et anciens oligarques, Khodorkhovsky a été emprisonné. On aurait pu s’attendre à ce que nos commentateurs concluent cette affaire d’un lapidaire « celui qui tue par le fer, périra par le fer ». Et bien non : du jour de son incarcération, il est devenu la coqueluche des médias occidentaux. Une sorte de nouveau « dissident », en somme, au point de mériter une pleine page dythirambique dans « Le Monde ». Et aussi - ce qui est plus étrange – il a pu compter sur l’attention d’un certain nombre de gouvernements. Ainsi, par exemple, Angela Merkel avait sollicité, lors d’une visite officielle en Russie, sa libération. Ce qui amène à s’interroger sur le véritable rôle de Khodorkhovsky pendant les années Eltsine… était-il plus qu’un simple agent d’influence ?

 

http://descartes.over-blog.fr/2014/03/ukraine-a-l-est-rien-de-nouveau.html

 


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9 mars 2014 7 09 /03 /mars /2014 08:03

Honte à François Hollande qui s’ingère dans les affaires de l’Ukraine pour encourager et banaliser le gouvernement néo-nazi ukrainien et ses complices de l’ « Euro-Maïdan » !


8 mars 2014

 

Les soussignés, dirigeants du Pôle de Renaissance Communiste en France, élèvent une solennelle protestation contre l’invitation par le président de la République, le 7 mars 2014, à l’Elysée, du candidat à la future élection présidentielle ukrainienne, leader d’extrême droite, Vitali Klitschko. Ce dernier joua un rôle décisif lors de l’ « Euro-Maïdan » qui porta au pouvoir un gouvernement dans lequel les néo-nazis et fascistes avérés détiennent la moitié des postes-clés. Cette réception impensable et déshonorante pour la France s’apparente à une initiative politicienne permettant à ce candidat, qui approuve la présence des néo-nazis au sein du gouvernement, d’utiliser le président de la République française pour sa campagne électorale, ce qu’il n’a pas manqué de faire dans les médias, dès sa sortie de l’entrevue.


Si l’article 8 de la Constitution précise : le président de la République veille au respect de la Constitution, nul autre article ne prévoit l’utilisation de l’Elysée pour ce type de manipulation et par conséquent ne l’autorise.


Sauf avis contraire, il semble acquis qu’aucun président de la Vème République n’a de l’Elysée, officiellement du moins, soutenu le candidat d’un parti politique à l’élection présidentielle d’un pays étranger.


Une telle démarche est extrêmement choquante car elle procède d’une ingérence grossière dans la situation explosive de l’Ukraine.


Cette démarche élyséenne est inadmissible au moment où la France va commémorer le 70èmeanniversaire de la Libération et du programme du Conseil National de la Résistance (CNR) « les Jours Heureux » par un acte hautement symbolique, le transfert au Panthéon de la dépouille mortelle de résistantes et de résistants.


Le 70ème anniversaire de la Libération sera aussi celui :

  • du débarquement du 6 juin 1944 et des combats insurrectionnels ;

  • des massacres perpétrés par les S.S. à Tulle, Oradour-sur-Glane, Maillé et autres ;

  • de la libération de Paris ;

  • du débarquement de Provence ;

  • de la transformation de l’escadrille Normandie en Régiment Normandie-Niemen ;

  • de l’historique signature, le 10 décembre 1944 à Moscou, du Traité d’alliance franco-soviétique qui rendit à la France sa place de grande puissance au sein de la coalition alliée.

C’est pourquoi les signataires de ce texte exigent l’interdiction sur le sol français de la présence de ministres ou de représentants d’un pouvoir ukrainien dans lequel figurent des néo-nazis et des fascistes dont les premiers actes, en arrivant au pouvoir, auront été de fomenter l’interdiction du Parti communiste d’Ukraine et de réprimer l’usage de la langue russe.


Le comportement impérialiste et grossièrement complaisant envers les nazis ukrainiens du président de la République, du gouvernement Ayrault, de l’Union Européenne et du gouvernement américain mérite que tous les démocrates, patriotes et antifascistes français expriment leur indignation et clament d’une seule voix : « pas en notre nom ! ».


La vérité fera son chemin sur les groupes néo-nazis déjà accusés d’avoir provoqué sciemment le bain de sang de la place Maïdan.

 

Pierre Pranchère, résistant F.T.P.F. à l’âge de 15 ans, membre au Parti communiste clandestin, le parti des fusillés. Député de Tulle, (1956-58 et 1973-1978) ville résistante et martyre, député honoraire au Parlement européen, vice-président du P.R.C.F. et président de la commission des relations internationales du P.R.C.F..


Léon Landini, président du P.R.C.F., anc. officier des F.T.P.-M.O.I., Grand Mutilé de Guerre, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, décoré par l’U.R.S.S. ;


Jean-Pierre Hemmen, vice-président du P.R.C.F., fils de Fusillé de la Résistance, réprimé pour avoir refusé de porter l’uniforme sous les ordres d’un ex-général de la Wehrmacht exerçant un commandement au sein de l’O.T.A.N. ;


Georges Gastaud, fils de Résistant gaulliste, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France.


Antoine Manessis, fils de Résistant communiste grec, secrétaire aux relations internationales du P.R.C.F

 

http://fdata.over-blog.com/5/63/99/07/header_article_tmpphpqDX3FD.jpg

 

 

 

 


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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 18:14
4 mars  par Yorgos Mitralias

http://cadtm.org/local/cache-vignettes/L300xH225/arton9993-f06a7.jpgCette fois il n’y a pas de doute : Monstrueuse et horrible, la menace fasciste est de retour, sans que notre Europe se scandalise outre mesure. La preuve ? Des nazis purs sangs, qui se revendiquent du IIIème Reich et de ses divisions SS et devant lesquels les brutes de l’Aube Dorée grecque font presque figure d’enfants de chœur, occupent des postes parmi les plus névralgiques (ordre public, défense, justice) dans le gouvernement intérimaire ukrainien ! Et en plus, leur présence dans ce gouvernement ne choque point ni nos médias qui se hâtent de les baptiser… « nationalistes » ni nos chers dirigeants européens de tout poil (sociaux-démocrates inclus) qui s’empressent de les reconnaitre comme partenaires tout a fait fréquentables.
 
En somme, c’est comme si le procès de Nuremberg n’avait jamais existé ! Mais, ce n’est pas tout. Le pire est que les acolytes de ces revenants d’un monde qu’on croyait –à tort- disparu a jamais, se comptent désormais par milliers, se baladent armés jusqu’aux dents dans les rues de Kiev et de Lviv et surtout, sont en train de gagner la confiance d’un très grand nombre de leurs compatriotes. Car paradoxe ou pas, c’est malheureusement un fait que cette révolte authentiquement populaire qui vient de balayer le régime de Yanoucovitch, comprend parmi ses dirigeants les nostalgiques de la collaboration banderiste de Svoboda et –surtout- les néonazis en plein ascension de Praviy Sektor.

Alors, si ces Svoboda et Praviy Sektor font partie du gouvernement ukrainien sans que nos dirigeants européens et nord-américains – comme d’ailleurs nos grands médias et autres institutions internationales - s’en émeuvent trop, ne soyons pas surpris si tout ce beau monde néolibéral accepte demain sans broncher la présence d’un parti comme l’Aube Dorée dans un futur gouvernement grec. Si Dmytro Yarosh, chef de Praviy Sektor, devient le second de Andriy Parubi (d’ailleurs, lui-même fondateur du parti national-socialiste d’Ukraine) a la tête du Conseil de Sécurité Ukrainien, alors pourquoi pas demain le führer de l’Aube Dorée N. Mihaloliakos a la tête du ministère de la défense ou de l’ordre public grec ? Voila donc une raison de plus qui nous fait considérer ce qui se passe actuellement en Ukraine comme un véritable tournant dans l’histoire européenne d’après guerre, un immense saut qualitatif de la menace néofasciste qui pèse désormais sur nous tous.

Mais, il ne s’agit pas seulement de ça. Indépendamment de la tournure que vont prendre les événements qui voient s’ affronter sur le sol ukrainien non seulement la Russie et l’Ukraine (tout autant réactionnaires et inféodées aux oligarques) mais aussi les grandes puissances impérialistes de notre temps, tout indique que les néonazis ukrainiens, déjà puissants, seront les seuls à profiter des ravages que ne manqueront de provoquer tant les politiques d’austérité du FMI que les vents guerriers et nationalistes qui balaient la région. Les conséquences sont tout à fait prévisibles : Les néonazis ukrainiens en armes seront vraisemblablement en mesure d’étendre leur influence bien plus loin que l’est européen et de gangrener l’ensemble de notre continent ! Comment ? Tout d’abord, en imposant, à l’intérieur du camp de l’extrême droite européenne en pleine ascension, des rapports de force favorables au néonazisme militant. Ensuite, en servant comme modèle à exporter au moins dans les pays avoisinants (Grèce inclue) déjà frappées de plein fouet par les politiques d’austérité et déjà contaminées par les virus racistes, homophobes, antisémites et néofascistes. Et évidemment, sans oublier « l’argument » de taille que constituent les milliers et milliers d’armes -lourdes inclues- en leur possession qui d’ailleurs ne manqueront de se faire exporter. La conclusion crève les yeux : C’est l’ensemble du paysage, des équilibres et des rapports de force politiques en l’Europe qui seront immanquablement transformés, aux dépens de syndicats ouvriers, des organisations de gauche et des mouvements sociaux. En mots simple, il y a déjà de quoi faire des cauchemars…

Alors, que faut-il de plus pour que la gauche européenne sorte de sa torpeur actuelle, sonne l’alarme, se mobilise d’urgence et prenne le plus vite possible la seule initiative capable de contenir le tsunami fasciste et fascistoïde qui s’approche : une initiative qui ne peut que viser la création d’un mouvement antifasciste européen, unitaire, démocratique, radical, de longue durée et de masse, qui combine la lutte contre les politiques néolibérales d’austérité draconienne avec la lutte contre la peste brune partout où elle se manifeste. L’heure n’est plus ni aux tergiversations, ni a l’illusion que tout ça se déroule loin de chez nous, ni a l’alibi du train-train antifasciste qui consiste à lutter dans son quartier ou même dans son pays, en s’en foutant éperdument de ce qui se passe de l’autre cote de la frontière. D’abord, parce que même avant l’alarme néonazi ukrainien, la situation en Europe occidentale était –et reste- plus qu’alarmante justifiant pleinement la mobilisation générale contre la montée impétueuse de l’extrême droite. Et ensuite, parce que si nécessaires qu’elles soient, les luttes et les campagnes antifascistes nationales ou régionales ne suffisent plus, ne sont pas a la hauteur des circonstances actuelles tout a fait exceptionnelles et historiques.

En d’autres mots, antifascistes d’Europe, réveillez-vous car il est déjà minuit moins cinq et l’histoire tend à se répéter aussi tragique que par le passé…
Source:
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1 mars 2014 6 01 /03 /mars /2014 21:47

http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2014/03/LeonLandini-b3cad.pngRETOUR AUX ANNEES 30 ?


Obama menace la Russie de lourdes représailles si elle prend des mesures afin que les néo-nazis au pouvoir à Kiev, suite à leur coup d’Etat appuyé par l’UE et les USA, n’envahissent pas la Crimée. 


C’est vraiment scandaleux.


Alors que des dirigeants américains, français, allemands, anglais etc.. se sont rendus personnellement en Ukraine pour soutenir les fascistes insurgés et, probablement, qu’ils les ont financés, voilà que les incendiaires revêtent les vêtements des pompiers et qu’ils menacent la Russie si elle prend des mesures afin que la Crimée, où 60 % de la population est russe, ne soit pas envahie par des fascistes soutenus et armés par la finance internationale.


Scandale également quand le FMI annonce qu’il est prêt à accorder un soutien financier à l’Ukraine, alors que d’autres pays européens crèvent dans la misère : voir la Grèce !


Il y a de quoi être révolté. Cela ressemble de plus en plus à 1941-42…


Pourtant, comme l’a dit Charles Tillon le 17 juin 1940 (un jour avant la déclaration de de Gaulle) : « nous sommes le nombre, nous sommes la force et nous vaincrons ! ».


Léon LANDINI, ancien officier FTP-MOI, Grand Mutilé de guerre, torturé par la Gestapo, Médaille de la Résistance, Officier de la Légion d’honneur, président du PRCF.

 


http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2014/03/arseni-Iatsenouk-premier-ministre-ukraine.jpgUkraine : Le « premier ministre » Arseni Iatseniouk en train de faire le salut nazi a droite Vitali Klitschko chef du parti national-libéral Oudar et à gauche Oleg Tiagnybok, leader du parti national-fasciste Svoboda

 

Source:

 

http://www.initiative-communiste.fr/wp-content/uploads/2013/05/Banniere-IC2.gif


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