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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 10:25

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Publiée le 24 déc. 2012

Réalisation : Jean-François Castell - Portraits & Chronique de Luttes du 17 novembre à mi décembre 2012 autour des nouvelles cabanes de la ChaTeigne de la ZAD/NDDL

 

52 mn. de témoignages sur le sens profond de NDDL - Notre Dame des Luttes ! A voir pour l'Espoir, la Magie et la Vie :



 

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 09:48

 

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Dominique Bucchini ,


président de l'Assemblée de Corse et militant du PCF, croit bon – au motif que la langue corse s'éteint peu à peu – d'exiger que le corse devienne la langue officielle bis en Corse ; pour cela il demande que la France ratifie la dangereuse « Charte européenne des langues minoritaires et régionales » , que promeuvent à cor et à cris les milieux dirigeants allemands, appuyés comme en tout par leur petit télégraphiste, François HOLLANDE (qui s'apprête à ratifier cette Charte en violation de la constitution française ).


Bien entendu, les militants franchement communistes et républicains du PRCF n'ont rien contre le corse et plus globalement contre les langues régionales. Il faut les enseigner dans le cadre de l'école publique et pour cela, il faut des moyens financiers, ces moyens mêmes que l'euro-austérité et la prégnance du tout-anglais dès la maternelle refuse aux langues régionales, ce patrimoine de toute la nation .


Concrètement cela signifie créer des centaines, voire des milliers de postes de breton, d'occitan, de corse, etc. dans le cadre de l'Education nationale, TOUT EN AUGMENTANT LES HORAIRES DE FRANÇAIS : une étude récente ne montre-t-elle pas que, suite à la baisse continue des horaires de français dans le second degré depuis trente ans, le niveau de maîtrise du français est en chute libre à l'entrée dans les seconds cycles ?


Cela ne justifie en rien qu'un élu « communiste » - qui a pourtant longtemps combattu avec honneur le nationalisme mafieux – rallie une « Charte », dont l'unique but est de « dés-établir » la langue française au moment où elle est violemment assiégée par les tenants du tout-anglais (publicité, enseignes commerciales, recherche, chanson, cinéma, enseignements supérieurs et bientôt secondaires, tout y passe à un rythme de plus en plus rapide).  Il s'agit aussi d'utiliser les langues régionales comme un cheval de Troie pour briser la République une et indivisible (lois uniques sur tout le territoire) héritée de Robespierre et des Sans-Culotte.

 

Comme on le voit en Espagne ou en Belgique, l'Union européenne et ses maîtres capitalistes , Allemagne de Merkel et MEDEF en tête -, ont en tête un projet global de dépeçage des Etats constitutifs de l'UE . En Catalogne, un référendum ouvrant la route à l'indépendance pourrait par exemple être organisé au même moment que le référendum prévu en Ecosse sur le même sujet.


Et pendant que le français et le corse (le breton, le basque, l'alsacien, l'occitan, le catalan) se disputeront, le « Raminaglobish » du tout-anglais europatronal, des « transferts de souveraineté » vers Bruxelles et de la « reconfiguration des territoires » exigée par Laurence Parisot aura tôt fait de les avaler tous !


Oui à l'enseignement du corse , du breton, du catalan, de l'alsacien, du néerlandais et de l'occitan dans le cadre de l'école républicaine et en tant que patrimoine de toute la nation!


Non au désétablissement du français , non au tout-anglais, non à l'ethnicisation des territoires sous des prétextes linguistiques : la loi, la constitution, les conventions collectives, les statuts, doivent rester les mêmes partout , sans quoi les travailleurs ne pourront jamais réaliser le « tous ensemble » en nationalisant leurs luttes et ils seront au contraire des proies encore plus faciles pour le patronat qui manie TB le vieux slogan impérialiste « diviser pour régner ».


Georges Gastaud , locuteur du nissart et  militant internationaliste de la francophonie - Annette Mateu-Casado , locutrice du catalan et du français, PRCF 66, Gwenaël Bidault , président du PRCF des Côtes d'Armor, Ernest Faucon , PRCF Alsace


Source : PRCF


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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 09:39

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Le capitalisme contre le droit à la ville ?


« L’urbain est désormais le point où se heurtent de plein fouet — oserons-nous parler de luttes des classes ? — l’accumulation par dépossession infligée aux plus pauvres et ce mouvement qui cherche à coloniser toujours plus d’espace pour la jouissance raffinée et cosmopolite des plus riches. »


Un article écrit par Daniel Zamora Vargas ,


sociologue et chercheur à l'Université libre de Bruxelles .


Cliquez ici pour le lire

 

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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 02:37

Lundi 24 décembre 

Etranglés par le chômage et la rigueur, des millions d'Européens ont basculé cette année dans la pauvreté qui frappe les classes moyennes, ébranle la cohésion sociale et atteint des groupes jusque-là préservés comme les femmes et les enfants.


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"Le trou noir est de plus en plus grand", s'inquiète Mercedes Gonzalez, une Espagnole de 52 ans qui, avec moins de 800 euros par mois, se bat pour assurer le quotidien d'une famille au chômage à Fuenlabrada, en banlieue de Madrid.


En juillet, elle touchait encore, comme son mari, une aide gouvernementale de 426 euros, aujourd'hui réduite à 360 euros. "Pendant ce temps, la nourriture et les factures augmentent avec la hausse de la TVA" depuis septembre, raconte-t-elle.


"Les choses vont de mal en pis, nous sommes asphyxiés": la lassitude perce dans la voix de cette petite femme bourrée d'énergie, vendeuse au chômage dont le mari, charpentier, et deux des trois fils adultes sont eux aussi sans emploi.


L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, affiche les ingrédients d'une crise sociale majeure: un quart des actifs au chômage, une politique d'austérité historique, des coupes implacables dans l'éducation et la santé, des milliers de familles surendettées jetées à la rue.


Dans ce pays, où deux petits propriétaires menacés d'expulsion se sont suicidés récemment, comme en Grèce ou en Italie, deux autres pays du sud de l'Europe minés par la récession, la crise parfois vire à la tragédie.

 

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Mais  c'est sans doute la Grèce, avec son économie sous tutelle et un chômage record (26%), qui subit l'impact social le plus dramatique de la crise: 31% de ses habitants étaient en 2011 en danger de pauvreté ou d'exclusion, selon Eurostat, contre une moyenne européenne de 24,2%.
AFP / Louisa Gouliamaki



Fin mars, l'Italie toute entière s'était émue du geste désespéré de Giuseppe Campaniello, un maçon au chômage de Bologne, poursuivi pour ne pas avoir payé ses impôts, qui s'était immolé par le feu.

"Guiseppe a été victime d'un système qui fonctionne contre les citoyens", accuse sa veuve âgée de 48 ans, Tiziana Marrone.


"Giuseppe n'a reçu aucune aide. Il a senti qu'il était le dos au mur", ajoute-t-elle, avec des mots très durs: "Ce n'est pas un suicide lié à la crise, c'est un crime cautionné par l'Etat".


Mais c'est sans doute la Grèce, avec son économie sous tutelle et un chômage record (26%), qui subit l'impact social le plus dramatique de la crise: 31% de ses habitants étaient en 2011 en danger de pauvreté ou d'exclusion, selon Eurostat, contre une moyenne européenne de 24,2%.


George Tsouvalakis, charpentier sans travail de 31 ans, et sa femme Lia, 30 ans, font partie de cette "génération perdue".


Avec leur petite fille de deux ans, ils cherchent à quitter le pays mais ne peuvent se payer un billet d'avion. Leurs revenus, plus de 2.500 euros avant la crise, ont fondu à entre 0 et 400 euros par mois.

"Nous n'avons pas les moyens de partir. Nous sommes prisonniers de nos maisons", confie Lia.


Nilce Carvalho, une étudiante portugaise de 29 ans qui a terminé une maîtrise en Arts du spectacle dans la prestigieuse université de Coimbra, a imaginé un autre moyen de s'en sortir: lancer un appel sur Facebook pour effacer la dette qui l'empêche d'empocher son diplôme.

 

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George Tsouvalakis, charpentier sans travail de 31 ans, et sa femme Lia, 30 ans, font partie de cette "génération perdue". Leurs revenus, plus de 2.500 euros avant la crise, ont fondu à entre 0 et 400 euros par mois.

 


Car sous l'effet de l'austérité gouvernementale, sa bourse a été réduite de 400 à 98 euros et elle doit ainsi mille euros de frais de scolarité. "C'était très difficile. Ce n'est pas évident d'exposer comme ça ses difficultés", raconte-t-elle.


Dans ces pays, les organisations humanitaires tournent à plein face à une pauvreté qui prend de nouveaux visages.

"Ce sont des familles dont tous les membres en âge de travailler sont au chômage, des gens qui perdent leur logement parce qu'ils sont expulsés, qui ne sont pas habitués à recourir aux réseaux de protection sociale", souligne Fernando Cuevas, porte-parole de la Croix-Rouge espagnole.


Les ONG s'inquiètent particulièrement du sort des femmes et des enfants, jusque-là préservés par des mécanismes de solidarité familiale qui vacillent.


"Où est aujourd'hui la classe moyenne en Espagne?", s'interroge David Polo, qui s'occupe des sans-abri pour Caritas à Burgos, une ville du nord du pays. "Elle se fracture. Nous commençons à voir une polarisation de cette classe".


L'Unicef a recensé 2.200.000 enfants vivant sous le seuil de pauvreté en Espagne. Au Portugal, le ministère de l'Education a révélé fin novembre qu'en moins de vingt jours, le nombre d'élèves souffrant de carence alimentaire était passé de 10.000 à près de 13.000.


Même les retraités, dont certains assument la charge de familles entières, ne sont plus épargnés: le gouvernement de droite espagnol vient d'annoncer que la revalorisation des pensions serait moindre que prévu en 2013, brisant le tabou d'une promesse électorale sur un sujet ultra-sensible.


 © 2012 AFP


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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 09:21

De SUPERNO

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Putain mais quel monde de merde ! Tapie, vous vous rendez compte ?


Prédateur, charognard, menteur, escroc, tricheur, va de la gueule, bonimenteur, charlatan, bateleur, pourri, frimeur. “Pitre, Matamore, Tartarin, bluffeur“®.


Ce riche type n’est qu’une caricature de sa marionnette des années 90. Normalement, il aurait dû au mieux finir comme gérant d’un garage de voitures d’occasion mal maquillées. Ou financer le site internet minable de son fils. (ah, pardon, on me signale qu’il l’a fait). Mais son ambition inversement proportionnelle à ses scrupules a fait qu’il est allé beaucoup plus loin. Jusqu’à être ministre. Certains osent appeler ça le talent.


Et s’il n’avait pas fini par tomber pour une affaire à sa mesure, c’est à dire minable, il aurait pu, qui sait, devenir président de la république…


Il n’a pas encore assez fait de mal à la France, ce fantôme des années 80 ? Il a pourri la vie de milliers d’ouvriers, il a pourri la télé, il a pourri le sport, et enfin la politique. Partout où il est passé, il n’a laissé que ruine, désolation et foutage de gueule.


On n’avait pas assez de Sarkozy ou de Copé, pour venir piétiner par avance les décombres fumantes du “socialisme” raté ?


A 70 balais, tiré comme une vieille poule de luxe, il ne pouvait pas nous lâcher les roubignolles et profiter de sa fortune (désormais planquée en Belgique, et qui lui fut octroyée sur notre dos par un fait du prince de Sarkozy validé par Lagarde) pour couler une retraite pépère sur son yacht, avec les autres vieux rupins flétris qui pullulent sur la Côte d’Azur ?


Son passé, que l’on croyait révolu, aurait dû lui valoir une interdiction à vie de diriger une entreprise. Et ne parlons même pas d’une fonction politique.


Tapie est à la politique telle qu’elle devrait se pratiquer ce que le trading haute fréquence est au gigot de 7 heures : un truc totalement incongru, et dont le potentiel de nuisance est infini.


Et dire que c’est un président “socialiste” qui l’a lancé… Lui qui rachète tout avait même jeté son dévolu sur le groupusculaire “MRG”, qui se disait “vaguement de gauche”, foutant dehors son président, Jean-François Hory, dont on ne se rappelle plus guère que les oreilles.


Tapie de gauche, vous vous rendez compte de la profondeur de la fable ? Si si, c’est pourtant ce que tous ceux qui se proclament sommité du journalisme nous ont raconté pendant des années. Enfin, c’est fini. Tapie a jeté le masque. Il est de droite, maintenant. Enfin, ne jurons de rien, ça peut encore changer.

Il vient de racheter des journaux. Pauvres journaux, pauvres journalistes… Comment pourrait-on être journaliste et avoir Tapie comme patron ?


Il veut reprendre le contrôle de l’OM, qui lui a valu son seul (et parfaitement dérisoire) succès. Possédant le journal et le club de foot, il veut devenir maire de Marseille. Pauvres marseillais, comme s’ils n’avaient pas assez de leur faune politique interlope. Oui, je sais, il vient de dire le contraire, mais c’est une preuve supplémentaire. Le propre d’un Tapie est d’être capable d’affirmer avec le même aplomb le contraire de ce qu’il disait 30 secondes auparavant.


Le pire, ce sont les micros et les caméras qui se tendent spontanément vers lui, comme la mouche va sur la merde. Il était hier soir au JT de France 2. On lui a même demandé son avis sur l’affaire Depardieu… La fascination pathologique des médias pour ce malfaisant est hallucinante.


Nous aurions besoin d’une politique honnête, désintéressée, et qui devrait rien moins que restaurer la démocratie, mettre la finance hors d’état de nuire (clin d’œil à Hollandréou dont la “réforme bancaire” a dû provoquer de gros éclats de rire chez les banksters), et replacer l’humain et l’environnement au centre du jeu.


Les ouiouistes européens nous ont confisqué la démocratie. Les peuples européens vont à la ruine, leurs pays sont vendus à la découpe, et personne ne semble rien y pouvoir. Les vautours profitent de cette “crise” qu’ils ont créée pour nous imposer les pires saloperies ultralibérales. L’écologie est totalement occultée devant la “nécessité de relancer la croissance”. C’est ainsi que des projets aussi absurdes que Notre-Dame-des-Landes, l’EPRou les gaz de schiste peuvent tranquillement prospérer.


Franchement, dans ce contexte, pouvons-nous nous permettre un Bernard Tapie ?


Superno 

 

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 22:42

    Chroniques quotidiennes de la marche 


    Nice-Notre Dame des Landes.  

             13° et 14°étapes.  

 

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Ces deux comptes-rendus sont réalisés par Eric Bourlier, marcheur occasionnel, avec ses amis il a organisé l’accueil des marcheurs à Fayence. Il a à cet effet composé une chanson pour la marche de NDDL. Il est très connu des auditeurs de Daniel Mermet à                       « La bas si j’y suis », il intervient souvent dans cette émission.

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Jeudi 20 décembre 2012, 13° Etape : 
Nîmes- Saint Gilles-Gallargues le montueux: 29km

Vendredi 21 décembre 2012, 14° Etape :
Gallargues-Montpellier: 30km.


             Trêve de noël.

     Reprise de la marche le 26!

Le compte-rendu d’Eric.

Jeudi.

J’ai rejoins la marche jeudi et vendredi au moment ou Alain prenait un peu de repos pour soigner sa grosse fièvre. Je ne suis pas doué en informatique mais je peux prendre le relais pour la chronique durant les 2 jours restants. Jeudi avec Hélène nous avons rejoins les marcheurs a la sortie de Nîmes en pleine zone commerciale. Nous avons décidé de sortir le groupe par des allers retours avec notre véhicule. Cette zone est peu propice à la marche. 3km plus loin la marche a repris normalement.

Rapidement un véhicule de gendarmerie nous a abordé et les gendarmes nous ont posé des questions sans obtenir de réponse. Car spontanément les marcheurs n’avaient aucune envie de s’arrêter pour répondre. Chacun s’est senti agressé par cette présence qui a duré toute la journée. Ils nous suivaient à 50m. A midi Luc nous a rejoins avec sa caravane, (magnifique, il faut voir les photos !) et assure une bonne partie de l’intendance. Le soir 20 à table avec les membres du collectif qui nous ont accueillis. Il a plu toute la journée. Dans la soirée les guitares ont aidés à des improvisations....Le groupe a maintenant plusieurs chansons en tête.

Vendredi.

Le départ  est à 9h. Le temps est gris. Nous empruntons le chemin de Compostelle qui longe l’autoroute Vinci,  tout un symbole ! La pause midi avec Luc et sa caravane est appréciée. La reprise est à 14 pour 4h30 de marche sous la pluie avec l’entrée dans agglomération de Montpellier et son trafic épuisant. L’arrivée est à 18h15 au tram pour rejoindre le centre ville (on n a pas payé!). Là nous sommes accueillis par 80 militants avec banderole et tracts. Et on est partis pour un défilé (+chansons) au milieu du marché de noël, place de la Comédie. Les passants sont plutôt d accord avec la marche. Repas et discussions jusque tard dans la soirée avec chants et sourires.

Samedi.

La marche fait la pause de noël. Elle reprendra le 26 de Montpellier. 
Après de fortes embrassades le groupe se sépare. Certains vont dans le var, d’autres sur Nice, d’autres sur Lyon,  d’autres encore vers Toulouse et l’Espagne. J’allais oublier Paulo, un jeune italien, il a rejoint le groupe depuis quelques jours ... C’est une marche internationale !

Pour ma part je pense retrouver les marcheurs en janvier pour terminer avec eux
ce qui reste avant tout une belle aventure humaine ou le groupe se constitue au
quotidien malgré et grâce aux différences de chacun. Ce type d’engagement remets chacun d’entre nous devant ses responsabilités....Quelle partie de mon confort suis-je prêt a abandonner pour mettre mes actes en cohérence avec mes idées?

Loin de moi l’idée d apporter une réponse...Je laisse à chacun le soin d’y réfléchir !
Ciao viva !

Eric Bourlier...marcheur occasionnel

Le 19 décembre 2012, place aux herbes à Nîmes. 
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Notre dame des Landes : Vidéo publiée le 22 déc. 2012


 
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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 20:16

 

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Que ce soit dans les ateliers, les bureaux, aux caisses des magasins ou sur les chantiers, c’est la même réalité pour les travailleuses et les travailleurs : avec les hausses des prix, on n’y arrive plus ! Que l’on travaille dans la santé ou dans la métallurgie, dans le nettoyage ou les transports, nous sommes de plus en plus nombreux à ne plus pouvoir boucler nos fins de mois, à nous retrouver à découvert alors que le salaire vient de tomber, et à nous priver en permanence. Voilà la réalité, aujourd’hui, de bien des salariés payés au SMIC ou à peine au-dessus !


Et pourtant, du haut de son confortable fauteuil au ministère du travail, Michel Sapin a annoncé qu’il n’y aura pas de coup de pouce pour le SMIC au 1er janvier 2013, juste la hausse prévue par la loi, soit… 0,3%, environ 5 euros bruts par mois pour un travailleur à temps plein, c’est-à-dire une misère. Cette annonce, alors que les prix de l’alimentation, de l’essence, des loyers, du chauffage et d’autres produits de première nécessité ne cessent d’augmenter, est une véritable provocation pour des millions de travailleurs !


Dans le même temps, on apprenait que la rémunération totale des patrons du CAC 40 a progressé en 2011 de 4% en moyenne… une bagatelle par rapport à 2010 où leur rémunération globale s’était envolée de 34%, passant de 3,1 à 4,1 millions d’euros !


A nous les travailleuses et les travailleurs, on nous impose, au nom de la crise, de nous serrer toujours plus la ceinture même si elle n’a déjà plus de trous, mais les grands patrons et actionnaires, eux, continuent de s’en mettre plein les poches.

Comme hier sous Sarkozy, c’est, avec Hollande, la même politique : pour les patrons, c’est Noël et la fête tous les jours, et pour les ouvriers la galère, les salaires de misère, les conditions de travail qui se dégradent et les menaces permanentes de se retrouver au chômage.


Non, nous n’avons pas à payer pour la crise et les dettes des riches ! Nous n’avons pas à subir la baisse continuelle de notre pouvoir d’achat à cause de l’inflation. Une hausse immédiate du SMIC à 1.700 euros et l’indexation des salaires sur la hausse des prix, voilà ce qui serait le minimum pour avoir enfin une vie décente, pour ne plus vivre en comptant le moindre centime. Parce que nous sommes des êtres humains, parce que nous sommes des travailleuses et des travailleurs et produisons donc toutes les richesses, c’est notre droit humain le plus fondamental de pouvoir vivre et ne plus survivre. Mais pour cela, nous ne pouvons compter que sur nos luttes, pas sur les politiciens qui, de droite comme de gauche, ne sont que les gestionnaires serviles de l’appareil capitaliste.


Initiative communiste-ouvrière

Le 20 décembre 2012

Source

 

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 19:23

23 décembre par Eric Toussaint


Ne pas sous-estimer la capacité des gouvernants à mettre à profit une situation de crise


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De manière régulière, les grands médias abordent les questions d’un possible éclatement de la zone euro, de l’échec des politiques d’austérité en matière de relance économique, des tensions entre Berlin et Paris, entre Londres et les membres de la zone euro, des contradictions au sein du conseil de la BCE, des énormes difficultés pour trouver un accord sur le budget de l’UE, des crispations de certains gouvernements européens à l’égard du FMI à propos du dosage de l’austérité.


Tout cela est vrai, mais il ne faut surtout pas oublier un point fondamental : la capacité de gouvernants, qui se sont mis docilement au service des intérêts des grandes entreprises privées, de gérer une situation de crise, voire de chaos, pour agir dans le sens demandé par ces grandes entreprises. Le lien étroit entre les gouvernants et le grand Capital n’est même plus dissimulé. A la tête de plusieurs gouvernements, placés à des postes ministériels importants et à la présidence de la BCE, se trouvent des hommes directement issus du monde de la haute finance, à commencer par la banque d’affaires Goldman Sachs. Certains hommes politiques de premier plan sont récompensés par un poste dans une grande banque ou une autre grande entreprise une fois qu’ils ont accompli leurs bons offices pour le grand Capital. Ce n’est pas nouveau mais c’est plus évident et régulier qu’au cours de 50 dernières années. On peut parler de véritables vases communicants.


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Considérer que la politique des dirigeants européens est un échec parce que la croissance économique n’est pas de retour, c’est en partie se tromper de critère d’analyse. Les objectifs poursuivis par la direction de la BCE, par la Commission européenne, par les gouvernements des économies les plus fortes de l’UE, par les directions des banques et des autres grandes entreprises privées, ce n’est ni le retour rapide à la croissance, ni la réduction des asymétries au sein de la zone euro et de l’UE afin d’en faire un ensemble plus cohérent où serait de retour la prospérité.


Parmi leurs objectifs principaux, il faut en souligner deux :

1. éviter un nouveau krach financier et bancaire qui pourrait se révéler pire que celui de septembre 2008 (les deux premières parties de cette série ont abordé cet objectif qui sera à nouveau développé dans la quatrième partie) ;

2. utiliser plusieurs armes (l’augmentation très importante du chômage, le remboursement de la dette publique, la recherche de l’équilibre budgétaire, le fouet de la quête de l’amélioration de la compétitivité des Etats membres de l’UE les uns par rapport aux autres et par rapport aux concurrents commerciaux des autres continents) pour avancer dans la plus grande offensive menée depuis la seconde guerre mondiale à l’échelle européenne par le Capital contre le Travail.

Pour le Capital, il s’agit d’accroître encore la précarisation des travailleurs, de réduire radicalement leur capacité de mobilisation et de résistance, de réduire les salaires et différentes indemnités sociales de manière importante tout en maintenant les énormes disparités entre les travailleurs dans l’UE afin d’augmenter la compétition entre eux. D’abord, il y a les disparités entre les salariés d’un même pays : entre femmes et hommes, entre CDI et CDD, entre travailleurs à temps partiel et travailleurs à temps plein. A l’initiative du patronat et avec l’appui des gouvernements successifs (et en leur sein les partis socialistes européens ont joué un rôle actif), ces disparités se sont accrues au cours des 20 dernières années. Et puis, il y a les disparités entre les travailleurs des différents pays de l’UE. Les disparités entre travailleurs des pays du Centre et ceux des pays de la Périphérie à l’intérieur de l’UE sont le complément de celles se creusant à l’intérieur des frontières nationales.


Les profondes disparités entre les travailleurs des différents pays de l’UE


Les salaires des travailleurs du groupe de pays les plus forts (Allemagne, France, Pays-Bas, Finlande, Suède, Autriche, Danemark) sont le double ou le triple des salaires des travailleurs en Grèce, au Portugal ou en Slovénie, ils sont 10 fois plus élevés que les salaires des travailleurs de Bulgarie, 7 à 9 fois plus que les salaires roumains, lituaniens ou lettons |1|.


En Amérique du Sud, alors que les différences sont grandes entre les économies les plus fortes (Brésil, Argentine, Venezuela) et les plus faibles (Paraguay, Bolivie, Equateur…), la différence entre le salaire minimum légal est de l’ordre de 1 à 4, donc une disparité nettement plus faible qu’au sein de l’Union Européenne. C’est dire à quel point est forte la concurrence entre les travailleurs d’Europe.


Les grandes entreprises des pays européens les plus forts sur le plan économique profitent à fond des disparités salariales au sein de l’UE. Les entreprises allemandes ont choisi d’accroître fortement leur production réalisée dans les pays de l’UE où les salaires sont les plus bas. Les biens intermédiaires sont ensuite rapatriés en Allemagne sans payer de taxe d’import/export, pour y être assemblés puis réexportés principalement vers les autres pays d’Europe. Cela permet de diminuer les coûts de production, de mettre en concurrence les travailleurs allemands avec ceux des autres pays et d’augmenter la rentabilité de ces entreprises. De plus, ces biens assemblés en Allemagne et vendus sur les marchés extérieurs apparaissent bien sûr dans les exportations allemandes, dont une partie importante est en réalité le résultat de l’assemblage de produits importés. Les entreprises des autres pays forts de l’UE font certes de même, mais l’économie allemande est celle qui bénéficie proportionnellement le plus des bas salaires et de la précarisation du travail au sein de la zone euro (y compris à l’intérieur des frontières de l’Allemagne |2|) et de l’UE. En 2007, les excédents commerciaux de l’Allemagne étaient redevables à 83% de ses échanges avec les autres pays de l’UE (145 milliards d’euros vis-à-vis des autres pays de la zone euro, 79 milliards vis-à-vis de l’Europe hors zone euro, et 45 milliards avec le reste du monde) |3| .


Le modèle allemand comme produit de l’offensive néolibérale


Les patrons allemands, aidés par le gouvernement socialiste de Gerhard Schröder en 2003-2005, ont réussi à imposer des sacrifices aux travailleurs. L’étude En finir avec la compétitivité publiée conjointement par ATTAC et la Fondation Copernic résume ainsi les grandes étapes des atteintes aux conquêtes des travailleurs d’Allemagne et à leurs droits sociaux et économiques : « Les lois Hartz (du nom de l’ex-Directeur des Ressources Humaines de Volkswagen et conseiller de Gerhard Schröder) se sont échelonnées entre 2003 et 2005. Hartz I oblige les chômeurs à accepter l’emploi qui leur est proposé, même pour un salaire inférieur à leur indemnité chômage. Hartz II institue des mini-jobs à moins de 400 euros mensuels (exemptés de cotisations sociales salariées). Hartz III limite à un an le versement des allocations chômage pour les travailleurs âgés et en durcit les conditions d’attribution. Hartz IV fusionne l’allocation chômage de longue durée et les aides sociales, et les plafonne à 345 euros par mois. Aux lois Hartz s’ajoutent les réformes successives des retraites et du système d’assurance-maladie : retraite par capitalisation (retraites Riester) ; hausse des cotisations, report de l’âge légal de départ à la retraite (objectif 67 ans en 2017). »

Les auteurs de cette étude soulignent : « L’ensemble de ces réformes a conduit à une impressionnante montée des inégalités sociales. C’est un aspect souvent oublié du ‘modèle allemand’ et cela vaut donc la peine de donner quelques chiffres détaillés. L’Allemagne est devenue un pays très inégalitaire : un avant-projet de rapport parlementaire sur la pauvreté et la richesse |4| vient d’établir que la moitié la plus pauvre de la société possède seulement 1% des actifs, contre 53 % pour les plus riches. Entre 2003 et 2010, le pouvoir d’achat du salaire médian a baissé de 5,6 %. Mais cette baisse a été très inégalement répartie : - 12 % pour les 40 % de salariés les moins bien payés, - 4 % pour les 40 % de salariés les mieux payés |5|. Les données officielles montrent que la proportion de bas salaires est passée de 18,7 % en 2006 à 21 % en 2010 et cette progression des bas salaires – c’est à souligner – se fait pour l’essentiel en Allemagne de l’Ouest. »


Selon la même étude, en 2008, le nombre de salariés a augmenté de 1,2 million par rapport à 1999, mais cette progression correspond à une augmentation de 1,9 million du nombre d’emplois précaires, et donc à une perte d’un demi-million d’emplois CDI à plein temps. Un quart des salarié(e)s occupent aujourd’hui un emploi précaire, et cette proportion (la même désormais qu’aux États-Unis) monte à 40 % chez les femmes. « Les emplois salariés précaires sont majoritairement (à 70 %) destinés aux femmes |6|. La proportion de chômeurs indemnisés a chuté de 80 % en 1995 à 35 % en 2008 et toutes les personnes au chômage depuis plus d’un an ont basculé vers l’aide sociale ».


Comme le note Arnaud Lechevalier, cette évolution s’inscrit « dans un contexte plus général d’érosion de la protection des salariés par les conventions collectives : la part des salariés couverts a baissé de 76 % à 62 % en dix ans et ces conventions ne concernaient plus que 40 % des entreprises allemandes en 2008. De plus, les syndicats ont dû concéder de multiples dérogations aux conventions collectives de branche au niveau des entreprises » |7|

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Les arrière-pensées des dirigeants et des patrons européens


Quand on tente d’expliquer l’attitude actuelle des dirigeants allemands face à la crise de l’Eurozone, on peut émettre l’hypothèse qu’une des leçons qu’ils ont tirées de l’absorption de l’Allemagne de l’Est au début des années 1990, c’est que les disparités très fortes entre travailleurs peuvent être exploitées pour imposer une politique pro-patronale très forte. Les privatisations massives en Allemagne de l’Est, les atteintes à la sécurité de l’emploi des travailleurs de l’ex-RDA combinée à l’augmentation de la dette publique allemande due au financement de cette absorption (qui a servi de prétexte pour imposer les politiques d’austérité) ont permis d’imposer des reculs très importants aux travailleurs d’Allemagne, qu’ils soient de l’Est ou de l’Ouest. Les dirigeants allemands actuels se disent que la crise de la zone euro et les attaques brutales imposées au peuple grec et à d’autres peuples de la Périphérie sont l’occasion d’aller encore plus loin et de reproduire d’une certaine manière à l’échelle européenne ce qu’ils ont fait en Allemagne. Quant aux autres dirigeants européens des pays les plus forts et aux patrons des grandes entreprises, ils ne sont pas en reste, ils se félicitent de l’existence d’une zone économique, commerciale et politique commune où les transnationales européennes et les économies du Nord de la zone euro tirent profit de la débâcle du Sud pour renforcer la profitabilité des entreprises et marquer des points en terme de compétitivité par rapport à leur concurrents nord-américains et chinois. Leur objectif, au stade actuel de la crise, n’est pas de relancer la croissance et de réduire les asymétries entre les économies fortes et les faibles de l’UE. Ils considèrent en outre que la débâcle du Sud va se traduire par des opportunités de privatisations massives d’entreprises et de biens publics à des prix bradés. L’intervention de la Troïka et la complicité active des gouvernements de la Périphérie les y aident. Le grand Capital des pays de la Périphérie est favorable à ces politiques car il compte bien lui-même obtenir une part d’un gâteau qu’il convoitait depuis des années. Les privatisations en Grèce et au Portugal préfigurent ce qui va arriver en Espagne et en Italie où les biens publics à acquérir sont beaucoup plus importants vu la taille de ces deux économies.


La volonté de faire baisser les salaires


Revenons à la question des salaires. Selon Michel Husson, en Allemagne, le coût salarial unitaire réel a baissé de près de 10 % entre 2004 et 2008 |8|


 Dans le reste de l’Europe, pendant la même période, il a également baissé mais dans une proportion bien moindre qu’en Allemagne. C’est à partir de la crise de 2008-2009, qui affecte durement l’Eurozone, que l’on constate une chute très nette des salaires réels des pays les plus touchés. C’est ce que souligne Patrick Artus : « On constate dans les pays en difficulté de la zone euro (Espagne, Italie, Grèce, Portugal) une forte baisse des salaires réels » |9|. Patrick Artus déclare que la baisse des salaires correspond à une politique délibérée des dirigeants européens et il ajoute que, de toute évidence, cette politique n’a ni permis de relancer l’investissement dans les pays mentionnés, ni de rendre plus compétitive les exportations des mêmes pays. Patrick Artus écrit que les effets favorables : « des baisses de salaires sur la compétitivité donc le commerce extérieur ou sur l’investissement des entreprises ne sont pas présents ». Il ajoute que la baisse de salaire a deux effets clairs : d’une part, elle a augmenté la profitabilité des entreprises (donc, en termes marxistes, une augmentation du taux de profit par une augmentation de la plus-value absolue, voir encadré « L’ABC sur la plus-value absolue et relative ainsi que sur le salaire ») ; d’autre part, elle a diminué la demande des ménages, ce qui a renforcé la contraction de l’économie |10|. Cette étude réalisée par Natixis vient confirmer que le but des dirigeants européens n’est ni de relancer l’activité économique, ni d’améliorer la position économique des pays de la Périphérie par rapport à ceux du Centre. La baisse des salaires vise à réduire la capacité de résistance des travailleurs des pays concernés, augmenter le taux de profit du Capital et pousser plus loin le démantèlement de ce qui reste du welfare state construit au cours des 35 années qui ont suivi la seconde guerre mondiale (période qui a été suivie par le tournant néolibéral de la fin des années 1970-début des années 1980).


Dans le Rapport mondial sur les salaires 2012-2013 publié par l’Organisation internationale du travail en décembre 2012, les auteurs relèvent que dans les pays développés entre 2008 et 2012, « 1es salaires ont enregistré un double creux » (càd en 2008 et en 2011) |11| . C’est la seule région du monde avec le Moyen Orient où les salaires ont baissé depuis 2008. En Chine, dans le reste de l’Asie, en Amérique latine, les salaires ont augmenté. En Europe orientale, ils ont connu une certaine récupération après l’effondrement des années 1990. Ce rapport permet de confirmer que l’épicentre de l’offensive du Capital contre le Travail s’est déplacé vers les pays les plus développés.


L’ABC sur la plus-value absolue et relative ainsi que sur le salaire |12|


Lorsque l’ouvrier (ou l’ouvrière) commence à travailler à l’usine au début de sa journée, il incorpore une valeur aux matières premières (ou aux biens intermédiaires qu’ils assemblent). Au bout d’un certain nombre d’heures, il ou elle a reproduit une valeur qui est exactement l’équivalent de on salaire quotidien ou hebdomadaire. Si il ou si elle s’arrêtait de travailler à ce moment précis, le capitaliste n’obtiendrait pas un sou de plus-value mais dans ces conditions-là, le capitaliste n’aurait aucun intérêt d’acheter cette force de travail. Comme l’usurier ou le marchand du Moyen-âge, il « achète pour vendre ». Il achète la force de travail pour obtenir d’elle un produit plus élevé que ce qu’il a dépensé pour l’acheter. Ce « supplément », ce « rabiot », c’est précisément sa plus value, son profit. Il est donc entendu que, si l’ouvrier ou l’ouvrière produit l’équivalent de son salaire en 4 heures de travail, il ou elle travaillera non pas 4 mais 6, 7, 8 ou 9 heures. Pendant ces 2, 3, 4 ou 5 heures « supplémentaires », il ou elle produit de la plus-value pour le capitaliste en échange de laquelle il ou elle ne touche rien. L’origine de la plus-value, c’est donc du surtravail, du travail gratuit, approprié par le capitaliste. « Mais c’est du vol », va-t-on s’écrier. La réponse doit être : « oui et non ». Oui du point de vue de l’ouvrier ou de l’ouvrière ; non, du point du capitaliste et des lois du marché. Le capitaliste n’a en effet pas acheté sur le marché « la valeur produite ou à produire par l’ouvrier ou par l’ouvrière ». Il n’a pas acheté son travail, càd le travail que l’ouvrier ou l’ouvrière va effectuer (s’il avait fait cela, il aurait commis un vol pur et simple ; il aurait payé 25€ pour ce qui vaut 50€). Il a acheté la force de travail de l’ouvrier ou de l’ouvrière. Cette force de travail a une valeur propre comme toute marchandise à sa valeur. La valeur de la force de travail est déterminée par la quantité de travail nécessaire pour la reproduire, càd par la subsistance (ou sens large du terme) de l’ouvrier, de l’ouvrière et de leur famille. La plus-value prend son origine dans le fait qu’un écart apparaît entre la valeur produite par l’ouvrier/ière et la valeur des marchandises nécessaires pour assurer sa subsistance.

La valeur de la force de travail a une caractéristique particulière par rapport à celle de toute autre marchandise : elle comporte, outre un élément strictement mesurable, un élément variable. L’élément stable, c’est la valeur des marchandises qui doivent reconstituer la force de travail du point de vue physiologique (qui doivent permettre à l’ouvrier ou à l’ouvrière de récupérer des calories, des vitamines, une capacité de dégager une énergie musculaire et nerveuse déterminée, sans laquelle il serait incapable de travailler au rythme normal prévu par l’organisation capitaliste de travail à un moment donné). L’élément variable, c’est la valeur des marchandises, à une époque et dans un pays déterminé, qui ne font pas partie du minimum vital physiologique. Marx appelle cette part de la valeur de la force de travail, sa fraction historico-morale. Cela veut dire qu’elle n’est pas fortuite. Elle est le résultat d’une évolution historique et d’une situation donnée des rapports de force entre le Capital et le Travail. A ce point précis de l’analyse économique marxiste, la lutte des classes, son passé et son présent, devient un facteur co-déterminant de l’économie capitaliste.

Le salaire est le prix de marché de la force de travail. Comme tous les prix de marché, il fluctue autour de la valeur de la marchandise examinée. Les fluctuations du salaire sont déterminées notamment par les fluctuations de l’armée de réserve industrielle, càd du chômage.

Pour obtenir le maximum de profit et développer le plus possible l’accumulation du capital, les capitalistes réduisent au maximum la part de la valeur nouvelle, produit par la force de travail, qui revient aux travailleurs et travailleuses sous forme de salaires. Les deux moyens essentiels par lesquelles les capitalistes s’efforcent d’accroître leur part, càd la plus-value, sont :

 La prolongation de la journée de travail, la réduction des salaires réels et l’abaissement du minimum vital. C’est ce que Marx appelle l’accroissement de la plus-value absolue.

 L’augmentation de l’intensité et de la productivité du travail sans augmentation proportionnelle du salaire. C’est l’accroissement de la plus-value relative.

 

Mise en perspective de l’offensive du Capital contre le Travail


Ce que vivent les salariés et les allocataires sociaux de Grèce, du Portugal, d’Irlande et d’Espagne aujourd’hui a été imposé aux travailleurs des pays en développement à la faveur de la crise de la dette des années 1980-1990. Au cours des années 1980, l’offensive a également visé les travailleurs en Amérique du Nord à partir de la présidence de Ronald Reagan, en Grande-Bretagne sous la férule de Margaret Thatcher, la Dame de fer, et chez ses émules sur le vieux continent. Les travailleurs de l’ex-bloc de l’Est ont également été soumis au cours des années 1990 aux politiques brutales imposées par leurs gouvernements et le FMI. Selon le rapport Rapport mondial sur les salaires 2012-2013 publié par l’OIT (mentionné plus haut) : « En Russie, par exemple, la valeur réelle des salaires s’est effondrée dans les années 1990 à moins de 40% de la valeur qu’ils avaient et il a fallu une autre décennie pour qu’ils retrouvent leur niveau initial » |13|


 Ensuite, d’une manière certes nettement moins brutale que celle qui a affecté les peuples du tiers-monde (des pays les plus pauvres jusqu’aux économies dites émergentes), l’offensive a pris pour cible les travailleurs d’Allemagne à partir de 2003-2005. Les effets néfastes pour une partie significative de la population allemande se font sentir encore aujourd’hui même si les succès des exportations allemandes |14| limitent le nombre de chômeurs et qu’une partie de la classe ouvrière n’en ressent pas directement les conséquences. L’offensive qui s’est accélérée depuis 2007-2008 a donc démarré au niveau mondial au début des années 1980 |15|. L’OIT centre son analyse sur une période plus courte (1999-2011) et les données sont claires : « Entre 1999 et 2011, l’augmentation de la productivité du travail moyenne dans les économies développées a été plus de deux fois supérieure à celle des salaires moyens. Aux Etats-Unis, la productivité du travail réelle horaire a augmenté de 85% depuis 1980, tandis que la rémunération horaire réelle n’a augmenté que de 35%. En Allemagne, la productivité du travail a augmenté de presque un quart sur les deux décennies écoulées tandis que les salaires mensuels réels n’ont pas bougé » |16|. C’est ce que Karl Marx appelait l’augmentation de la plus-value relative (voir encadré).


Et plus loin : « La tendance mondiale a entraîné un changement dans la distribution du revenu national, la part des travailleurs baissant tandis que les parts du capital dans le revenu augmentent dans une majorité de pays. Même en Chine, pays où les salaires ont approximativement triplé durant la décennie écoulée, le PIB a augmenté plus rapidement que la masse salariale totale – et la part du travail a donc baissé. » |17| Cette tendance lourde au niveau mondial est la manifestation de l’augmentation de la plus-value extraite du Travail par le Capital. Il est important de noter que pendant une bonne partie du 19e siècle la forme principale d’augmentation de la plus-value est passée par l’accroissement de la plus-value absolue (baisse des salaires, augmentation des heures de travail). Progressivement, dans les économies les plus fortes, au cours de la deuxième moitié du 19e s. et tout au long du 20e s. (sauf pendant le nazisme, le fascisme et sous d’autres régimes dictatoriaux qui ont imposé des baisses de salaires), elle a été remplacée ou dépassée par l’augmentation de la plus-value relative (augmentation de la productivité du travail sans que les salaires suivent dans la même proportion). Après plusieurs décennies d’offensive néolibérale, l’accroissement de la plus-value absolue redevient une forme importante d’extraction de la plus-value et s’ajoute à la plus-value relative. Alors que pendant des décennies, les patrons ont essentiellement augmenté la plus-value relative, principalement grâce aux gains de productivité du travail, depuis 2009-2010, ils parviennent à augmenter la plus-value absolue : en baissant les salaires réels et dans certains cas en augmentant le temps de travail. Ils utilisent la crise pour combiner l’augmentation de la plus-value relative à l’augmentation de la plus-value absolue. Cela donne une indication de l’ampleur de l’offensive en cours.


Toujours davantage de travailleurs dans le collimateur


Dans un document de la Commission européenne intitulé « Le deuxième programme économique d’ajustement pour la Grèce » et datant de mars 2012 |18|, il est clairement mis en évidence qu’il faut poursuivre la réduction des salaires. Le tableau 17 de la page 41 montre que le salaire minimum légal en Grèce est le quintuple du salaire minimum moyen en Roumanie et en Bulgarie (pays voisins de la Grèce), le triple de la Hongrie et des républiques baltes, plus du double du salaire minimum en Pologne et en République tchèque ; il est supérieur au salaire minimum en Espagne et au Portugal. L’objectif est de rapprocher la Grèce des pays où les salaires sont les plus « compétitifs », donc les plus bas. Evidemment, si les salaires poursuivent leur chute radicale en Grèce comme le veut la Troïka et le patronat, il faudra que les salaires en Espagne, au Portugal, en Irlande et aussi dans les pays les plus forts suivent la même tendance, et ce de manière accélérée.


Ceux qui sont aux commandes en Europe servent une logique grâce à laquelle les patrons européens parviennent à augmenter la quantité de plus-value qu’ils extraient du travail des salariés d’Europe et cherchent à marquer des points dans la bataille commerciale avec les concurrents asiatiques ou nord-américains.


Ces dirigeants sont prêts à pousser dans leur dernier retranchement les syndicats européens en réduisant fortement la marge de négociation dont ils ont disposé pendant des décennies.


Le Capital marque des points supplémentaires contre le Travail


Dans plusieurs pays de l’UE, au cours de leur offensive contre les conquêtes sociales, les gouvernants et la Commission européenne ont réussi à réduire radicalement la portée des conventions collectives interprofessionnelles. C’est le cas des pays de l’ex-bloc de l’Est, c’est aussi le cas de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne, de l’Italie, de l’Irlande… Dans plusieurs pays, ils ont également réussi à faire baisser le salaire minimum légal et le montant des retraites. Ils ont réussi à réduire radicalement la protection contre les licenciements et à augmenter l’âge de départ à la retraite.


L’aggravation de la crise des pays de la périphérie de la zone euro


Au cours de 2012, la crise s’est aggravée en Grèce, en Irlande, au Portugal, en Espagne, en conséquence des politiques d’austérité brutale appliquées par des gouvernants complices des exigences de la Troïka. En Grèce, la chute cumulée du PIB depuis le début de la crise atteint 20%. Le pouvoir d’achat d’une grande majorité de la population a baissé de 30 à 50%. Le chômage et la pauvreté ont littéralement explosé. Alors qu’en mars 2012, tous les grands médias ont relayé le discours officiel qui affirmait que la dette avait été réduite de moitié |19|, selon les estimations officielles rendues publiques fin octobre 2012, la dette publique grecque qui représentait 162% du PIB à la veille de la réduction de dette de mars 2012 atteindra 189% du PIB en 2013 et 192% en 2014 |20|


.Cette information ne fait pas partie des titres de la grande presse de masse. Au Portugal, les mesures d’austérité sont d’une telle violence et la dégradation économique est si grave qu’un million de Portugais ont manifesté spontanément le 15 septembre 2012, chiffre qui n’avait été atteint que le 1er mai 1974 pour fêter la victoire de la Révolution des œillets. En Irlande, dont les médias parlent beaucoup moins, le chômage a pris des proportions énormes, conduisant 182.900 jeunes âgés de 15 à 29 ans à quitter le pays depuis que la crise a éclaté en 2008 |21|. Un tiers des jeunes qui avaient un emploi avant la crise s’est retrouvé au chômage. Le sauvetage des banques a représenté jusqu’ici plus de 40 % du PIB (près de 70 milliards d’euros sur un PIB de 156 milliards en 2011) |22|


Le recul de l’activité économique a atteint 20% depuis 2008. Le gouvernement de Dublin a réaffirmé qu’il supprimerait 37 500 postes de travail dans le secteur public d’ici 2015. En Espagne, le taux de chômage atteint 50% chez les jeunes. Depuis le début de la crise, 350.000 familles ont été expulsées de leur logement à cause des impayés de dette hypothécaire |23|


 En un an, le nombre de familles dont tous les membres sont sans emploi a augmenté de 300 000 pour atteindre un total de 1,7 million, soit 10% de toutes les familles d’Espagne |24|. La situation se dégrade de manière continue dans les pays de l’ancien bloc de l’Est membres de l’UE, à commencer par ceux qui ont adhéré à l’Eurozone.


En somme, partout dans le monde, le Capital s’est lancé dans une offensive contre le Travail. C’est en Europe que, depuis 2008, l’offensive prend la forme la plus systématique en commençant par les pays de la Périphérie. Alors que les banques (et le capitalisme en tant que système) sont les responsables de la crise, elles sont systématiquement protégées. Partout, le remboursement de la dette publique est le prétexte invoqué par les gouvernants pour justifier une politique qui s’en prend aux droits économiques et sociaux de l’écrasante majorité de la population. Si les mouvements sociaux et, parmi eux, les syndicats veulent victorieusement affronter cette offensive dévastatrice, il faut prendre à bras le corps la question de la dette publique afin d’enlever au pouvoir son argument principal. L’annulation de la partie illégitime de la dette publique et l’expropriation des banques pour les intégrer à un service public de l’épargne et du crédit sont des mesures essentielles dans un programme alternatif à la gestion capitaliste de la crise.


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Notes

|1| Voir Le Monde des 22 et 23 janvier 2012 sur la base d’Eurostat.

|2| En Allemagne, en septembre 2010, selon Le Monde du 17 mai 2011, 7,3 millions de travailleurs gagnaient à peine 400 euros par mois. Dans ce pays, le nombre de travailleurs à temps partiel a augmenté de 46% entre 2000 et 2010 tandis qu’en France il augmentait de 17%.

|3| OCDE, International Trade by Commodity Statistics (SITC Revision 3) mentionné dans ATTAC et Fondation Copernic, En finir avec la compétitivité, Paris, octobre 2012,http://www.france.attac.org/article...

|4| Lebenslagen in Deutschland. Entwurf des vierten Armuts- und Reichstumsberichts der Bundesregierung, projet du 17 septembre 2012, http://gesd.free.fr/arb912.pdf

|5| Karl Brenke et Markus M. Grabka, « Schwache Lohnentwicklung im letzten Jahrzehnt », DIW Wochenbericht, n° 45, 2011, http://gesd.free.fr/brenke11.pdf

|6| Source : destatis.de (Office fédéral allemand de statistique).

|7| Arnaud Lechevalier, « Un modèle qui ne fait guère envie », Alternatives économiques, n° 300, mars 2011, http://gesd.free.fr/allmodel.pdf cité par ATTAC et Fondation Copernic

|8| Voir Michel Husson, Economie politique du « système-euro », juin 2012,http://cadtm.org/Economie-politique... ou http://hussonet.free.fr/eceurow.pdf

|9| Patrick Artus, « La baisse des salaires dans les pays en difficulté de la zone euro est-elle utile ? », Flash Economie n°289, 18 avril 2012.

|10| Patrick Artus : « il ne reste que les effets sur la demande des ménages, d’où une forte contraction de l’activité dont le seul effet positif est de réduire le déficit extérieur » (puisque les importations diminuent). Par ailleurs Patrick Artus montre avec des graphiques à l’appui que la profitabilité des entreprises a augmenté dans les 4 pays étudiés

|11| OIT, Rapport mondial sur les salaires 2012-2013, Genève, décembre 2012,http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/pu...

|12| Le contenu de cet encadré consiste en une utilisation libre et arrangée d’extraits de Ernest Mandel, Introduction au marxisme, Edition Formation Léon Lesoil, Bruxelles, 2007, p. 59, p. 68, p. 66 et 67.

|13| OIT, Rapport mondial sur les salaires 2012-2013, Genève, décembre 2012

|14| L’Allemagne a connu une croissance économique portée par ses exportations alors que la plupart de ses partenaires de l’UE et, en particulier, de la zone euro ressentent durement la crise. Vu que dans toute l’UE, on assiste à la baisse de la demande des ménages décrite plus haut, à laquelle s’ajoute une réduction de la demande publique, les débouchés pour les exportations allemandes se réduisent nettement. L’effet boomerang sur l’économie allemande est déjà en cours.

|15| Voir Eric Toussaint, « Au Sud comme au Nord, de la grande transformation des années 1980 à la crise actuelle », septembre 2009.

|16| OIT, Rapport mondial sur les salaires 2012-2013, Résumé analytique, Genève, décembre 2012, p. VI-VII

|17| OIT, Rapport mondial sur les salaires 2012-2013, Résumé analytique, Genève, décembre 2012, p. VII. Le même rapport souligne également l’augmentation de l’écart entre les salaires les plus élevés et les salaires les plus bas dans chaque pays.

|18| Voir European Commission, Directorate General Economic and Financial Affairs, “The Second Economic Adjustment Programme for Greece”, Mars 2012, http://ec.europa.eu/economy_finance...

|19| Le CADTM a dénoncé dès le départ l’entreprise de propagande de la Troïka et du gouvernement grec. Voir « Le CADTM dénonce la campagne de désinformation sur la dette grecque et le plan de sauvetage des créanciers privés », publié le 10 mars 2012. Voir également Christina Laskaridis, « La Grèce a déjà fait défaut aux conditions des créanciers ; leur crainte est de voir celle-ci imposer ses propres conditions », publié le 31 mai 2012.

|20| Financial Times, 1er novembre 2012, première page.

|21| Financial Times, 1 octobre 2012.

|22| Financial Times, 29 décembre 2011, p. 2.

|23| Miles Johnson, « Suicides spark call for Madrid to halt evictions by banks », Financial Times, 13 novembre 2012, p. 2.

|24| Tobias Buck, « Spain’s deepening lack of hope takes its toll », Financial Times, 6 novembre 2012, p. 4.

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 15:35

par Nicolas Albert

Le dessin de Jacques Kamb représente les dessinateurs et scénaristes de la période la plus créative de Pif Gadget (1969-1973). Chaque dessinateur présente la série qu’il a créée pour le journal: Hugo Pratt avec son Corto Maltese, Gotlib et Gai-Luron, Arnal et Pif, Raffaello Marcello et Docteur Justice, André Chéret et Rahan…

Voilà un ouvrage passionnant et indispensable pour tous les amoureux du 9e Art.

En 560 pages d’un récit inédit, Richard Medioni, ancien de Vaillant et qui fut rédacteur en chef de Pif Gadget, raconte pour la première fois dans sa continuité et dans sa totalité l’histoire de tous les journaux de bande dessinée issus de la mouvance socialiste-révolutionnaire et communiste.

Une histoire qui commence en 1901 avec la naissance de Jean-Pierre et s’achève dans la tourmente en 1994 avec la liquidation de Pif Gadget.

Ce livre dense et passionnant, fruit de dix années de recherche et de travail, comporte 72 chapitres, 1 350 000 signes et 1 150 documents, dont beaucoup sont présentés pour la première fois.

L’auteur, Richard Medioni. Ancien rédacteur à Vaillant et rédacteur en chef de Pif Gadget, il lui a fallu dix ans pour réaliser cet ouvrage.

Richard Medioni nous fait découvrir le premier journal pour enfants issu de la gauche révolutionnaire, Jean-Pierre, qui paraît en décembre 1901. On y trouve déjà des bandes dessinées ainsi que des textes et des illustrations qui en font le premier journal pour enfants diffusant des valeurs que l’on retrouvera par la suite dans Vaillant et Pif Gadget. Une révélation !

Une des premières couvertures de Jean-Pierre. Créé en 1901, ce journal socialiste-révolutionnaire est l’ancêtre de tous les journaux issus de la mouvance communiste. Il sera publié jusqu’en 1904.

Son successeur déclaré est Les Petits Bonshommes, créé en 1911 par la Ligue ouvrière de protection de l’enfance, proche du courant syndicaliste révolutionnaire de la C.G.T., qui perdure jusqu’en 1914. Ce journal publie, outre des articles, de nombreuses illustrations engagées ainsi que des bandes dessinées.

Créé en 1911, Les Petits Bonshommes est le successeur déclaré de Jean-Pierre. À partir de 1922 il bénéficie du soutien du Syndicat national des instituteurs. Il disparaît en 1926.

Huit ans après la disparition de la première formule, Les Petits Bonshommesreparaissent en 1922. Animé principalement par des communistes, ce journal qui comporte de nombreuses bandes dessinées connaît 159 numéros et s’éteint en 1926.

Une bande dessinée parue dans Les Petits Bonshommes en 1922.

Le Jeune Camarade, plus directement lié aux Jeunesses communistes, paraît entre 1921 et 1929. Très militant, souvent sectaire et anticlérical, il diffuse des idées révolutionnaires, y compris au moyen de la bande dessinée.

Le Jeune Camarade qui paraît entre 1921 et 1929 est le premier journal à se réclamer ouvertement du Parti communiste.

Une bande dessinée très militante parue dans Le Jeune Camarade en 1928.

Puis c’est la naissance du premier grand journal de bande dessinée proche des communistes : Mon camarade. Pour la toute première fois est présenté en détail ce journal dirigé par Georges Sadoul et dans lequel ont été publiées entre 1933 et 1939 (année de son interdiction) des séries d’une qualité remarquable…

Dirigé par Georges Sadoul, Mon camarade paraît entre 1933 et 1939. Ici, l’un des tout premiers numéros où est publiée en «une» une bande dessinée anticolonialiste.

Les exemplaires de Mon camarade étant rarissimes, un chapitre important est consacré à la description des 198 numéros, avec de nombreux extraits, plus de 120 illustrations et reproductions des bandes dessinées, afin de permettre à chacun de se faire une idée précise du contenu de ce journal. Jamais une telle somme d’informations et un tel nombre de reproductions n’avaient été consacrés jusqu’alors à Mon camarade, journal de bande dessinée d’exception… mais bien méconnu !

Mon camarade est un journal à la fois remarquable par sa qualité et révélateur d’une époque particulièrement riche sur le plan social et politique. Ici, l’une des grandes bandes dessinée du journal: Pat’ Soum de Robert Fuzier, alors militant socialiste travaillant pour Le Populaire.

L’une des séries vedettes, Jim Mystère, où le héros lutte contre le Ku Klux Klan. Antiraciste, antifasciste et antinazi, Mon camarade est une exception dans le monde de la bande dessinée d’avant-guerre.

Publié par les Jeunes du Front national, proche du Parti communiste, Le Jeune Patriote paraît entre 1940 et 1945. D’abord clandestin, il est ronéoté puis imprimé. À la Libération, 30 numéros du journal sont publiés, comportant de nombreuses illustrations et bandes dessinées. Mais cette publication est plutôt destinée aux adolescents, aussi est-il décidé de la transformer en un journal de bande dessinée pour les 8-13 ans : ce sera Vaillant.

Le premier numéro de Vaillant de juin 1945. Il prend la relève du Jeune Patriote créé dans la clandestinité en 1940.

Jamais Vaillant n’avait été raconté de façon aussi vivante et complète. L’auteur fait revivre la genèse et le développement de toutes les séries, il apporte un éclairage nouveau sur tous les auteurs de cette période, il raconte le fonctionnement des Éditions Vaillant, les relations avec le Parti communiste, en n’occultant rien de l’histoire mouvementée du journal.

Un numéro historique de Vaillant: la première apparition de Pif dans le journal, en décembre 1952.

On trouve dans cette partie du livre des centaines de documents et de reproductions de bandes dessinées, d’innombrables témoignages et interviews, des anecdotes et des révélations à foison !

Le premier numéro de Pif Gadget paru le 24 février 1969.

La partie consacrée à l’histoire complète de Pif Gadget (1969-1994) et les documents présentés vont bien au-delà de tout ce qui était paru à ce jour. Dans ce récit truffé d’anecdotes, de témoignages et de révélations, toutes les grandes séries et leurs auteurs sont étudiés, de même que les stratégies éditoriales et le fonctionnement du journal.

Ce numéro de Pif Gadget paru en avril 1970 a été vendu à 1 million d’exemplaires. Il propose une poudre contenant les fameux Pifises (Artemia salina).

La période allant de 1974 à 1994, qui n’avait jamais été abordée jusqu’à présent, est l’objet d’une étude expliquant l’évolution, la lente dégradation de la qualité du journal qui va de pair avec la chute des ventes. L’auteur met en lumière les nouveaux liens qui sont créés avec le Parti communiste à partir de 1974, et dévoile les conditions exactes de la faillite du journal, jusqu’à présent restées dans l’ombre.

Ce numéro contenant quatre Pois sauteurs du Mexique et daté de septembre 1971 a laissé un grand souvenir chez toute une génération. Il a été vendu à 1†million d’exemplaires.

Durant les premières années de son existence, Pif Gadget vendait en moyenne 550 000 exemplaires par semaine, comme ce fut le cas pour ce numéro proposant un véritable appareil photo à monter soi-même.

Tous les journaux étudiés dans ce livre sans équivalent se distinguent par leur engagement et les références nombreuses aux événements du moment. Aussi Richard Medioni replace-t-il ces titres dans leur contexte. En lisant ce livre, on accomplit ainsi un prodigieux voyage à travers la France sociale, culturelle et politique des années 1901 à 1994.

Un numéro de 1990. Lentement, à partir de 1974, Pif Gadget se met à perdre des lecteurs. En 1973 il vend 600 000 exemplaires par semaine, en 1980: 300 000; en 1985: 235 000; et en 1994, descendu à 70 000 exemplaires, il cesse sa parution.

  • Mon camarade, Vaillant, Pif Gadget, L’Histoire complète 1901-1994
  • Auteur: Richard Medioni
  • Editeur: Vaillant Collector
  • Prix: 39 €
  • Sortie: octobre 2012
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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 11:16

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Le dernier numéro de Fakir (n° 58) vient de sortir ! Il est consacré comme vous le constater sur la couverture de ce numéro à un salaud de riche qui fait rien qu’à les embêter… Ya un gars dans la vidéo ci-dessous qui vous explique tout.

 

 

Bernard Arnault, une fortune basée sur un mensonge. Une enquête de François Ruffin sur le destin commun de la quatrième fortune mondiale et d'une petite ville sinistrée de Picardie.

Pour commander le dernier numéro ou s'abonner au journal, cliquez sur ce lien : http://www.fakirpresse.info/-la-boutique-.html


fakir n-58 septembre-2012

 

 

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