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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 15:30

PAR SOPHIE CHAPELLE (10 DÉCEMBRE 2012)

Les produits biologiques ont envahi les rayons des supermarchés. Mais derrière l’étiquette « bio », on trouve aussi des gigantesques fermes, une main d’œuvre sous-payée et sans droits, des aliments importés de l’autre bout du monde. Les produits chimiques en moins, le label bio en plus. Des dérives de « l’industrie du bio » dénoncées par le journaliste Philippe Baqué dans son ouvrage La Bio entre business et projet de société. Entrez dans les coulisses du nouveau business mondial.

 

 


Basta ! : On trouve de plus en plus de produits biologiques dans les rayons des supermarchés. Mais la surface agricole cultivée en bio stagne à 3 % en France. Comment expliquer ce décalage ?


Philippe Baqué [1 : On assiste depuis 15 ans à un développement fulgurant de l’agriculture biologique. Environ 40 millions d’hectares seraient certifiés bio aujourd’hui dans le monde, selon l’Agence Bio (soit l’équivalent de l’Allemagne et de la Suisse, ndlr). Les deux tiers de ces surfaces sont des prairies qui appartiennent à de grandes exploitations, où paissent des troupeaux qui pour la plupart ne sont même pas vendus en bio. C’est le cas en Argentine où 90 % des 4,4 millions d’hectares labellisés bio sont des terres consacrées à l’élevage de moutons appartiennant à d’immenses fermes.

 

En dehors de ces prairies, la majeure partie des surfaces certifiées bio appartiennent à de grandes exploitations, spécialisées dans des monocultures d’exportation – soja, huile de palme, blé ou quinoa. Cette agriculture biologique certifiée se développe surtout en Amérique latine (+26% entre 2007 et 2008), en Asie (+10 %), en Afrique (+6 %), sur des terres où les habitants ne consomment pas, ou très peu, leurs propres productions [2]. Celles-ci sont exportées vers l’Europe, le Japon et l’Amérique du Nord. Cette agriculture bio reproduit le modèle économique agro-industriel dominant qui met les paysans du Sud au service exclusif des consommateurs du Nord et les rend de plus en plus dépendants.

 

Sur quelle stratégie commerciale se fonde ce « bio-business » ?

C’est une véritable OPA de la grande distribution, qui a vu dans le bio un marché qu’elle devait investir à tout prix. Aujourd’hui, en France, 50 % des produits bio sont vendus dans les grandes surfaces. C’est énorme ! Les hypermarchés basent leur stratégie sur la « démocratisation » des produits biologiques. Cela se traduit par de grandes campagnes publicitaires, comme celle d’Auchan qui propose 50 produits à moins de un euro. Ce qui conduit au développement d’une agriculture biologique industrielle intensive, avec l’importation d’une grande quantité de produits à coûts réduits. La France est ainsi devenue importatrice de produits bio, après en avoir été exportatrice.

Dans le secteur des fruits et légumes, la grande distribution reproduit dans le bio ce qu’elle fait dans le secteur conventionnel. Elle participe à la spécialisation de bassins de production : la province d’Almería en Andalousie s’est ainsi spécialisée dans les légumes ratatouille (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...), la région de Huelva dans les fraises. On trouve les mêmes produits dans la plaine d’Agadir au Maroc ou dans le sud de l’Italie. Les producteurs sont mis en concurrence sur l’ensemble du bassin méditerranéen. Si le coût des tomates d’Andalousie est trop élevé, on ira en chercher au Maroc. Le seul coût qui peut être ajusté, c’est celui de la main d’œuvre agricole, exploitée à outrance, immigrée et sans droit.

 

Cette stratégie commerciale n’est-elle pas en contradiction avec la réglementation européenne ? Le droit du travail est-il soluble dans l’agriculture biologique ?

La nouvelle réglementation européenne concernant l’agriculture biologique, entrée en vigueur le 1er janvier 2009, a été taillée sur mesure pour favoriser le développement de cette agriculture industrielle et intensive, et la mise en concurrence de ces bassins de production. Elle se réduit à des principes agronomiques, techniques, et ne fixe aucun critère social. La main d’œuvre n’est pas du tout prise en compte, pas plus que les tailles des fermes.

La question du transport est aussi évincée. Le fait que des tomates d’Andalousie ou des carottes d’Israël soient exportées par des norias de camions dans toute l’Europe n’entre pas en contradiction avec la réglementation européenne. Nous citons l’exemple du soja bio importé du Brésil, qui provient d’énormes exploitations de 5 000 à 10 000 hectares, conquises sur des forêts primaires dans l’État du Mato Grasso. La réglementation n’interdit pas que des produits bio soient cultivés sur des terres récemment déboisées ! Même chose pour l’huile de palme bio massivement importée de Colombie : des paysans ont été violemment chassés de leurs terres pour pouvoir lancer cette culture.

 

N’y a t-il pas un risque que le consommateur trompé se détourne des produits bio ?

Si cette logique se poursuit, les gens finiront par ne plus s’y reconnaître. On est très loin de l’esprit des fondateurs et de la charte de 1972 de l’organisation internationale de la bio (IFOAM), avec des principes agronomiques très forts, mais aussi écologiques, sociaux et politiques. Il était question de transparence, de prix équitable, de solidarité, de non-exploitation des pays du Sud, de fermes à taille humaine, diversifiées et les plus autonomes possible, de consommation de proximité... Aujourd’hui, les cahiers des charges officiels de la bio ont totalement échappé aux paysans, même si les organisations professionnelles sont invitées à en discuter. Au final, ce sont des techniciens à Bruxelles, soumis à tous les lobbies, qui définissent cette réglementation. Et interdisent aux États d’adopter une réglementation plus stricte. Il y a un risque véritable que la bio soit totalement vidée de son sens.

Heureusement, des marques et mentions ont un cahier des charges plus rigoureux que la réglementation européenne. A l’instar de Nature et Progrès, Demeter, BioBreizh ou Bio Cohérence, qui se démarquent clairement de la bio industrielle. Certains producteurs ne veulent pas de la certification européenne et ont contribué à la mise en place de systèmes de garantie participatifs : un contrôle fondé sur la confiance, en présence d’un consommateur et d’un producteur. S’ils détectent quelque chose qui ne fonctionne pas bien, ils voient avec le paysan comment l’aider à améliorer ses pratiques. C’est une logique d’échange et de solidarité.

 

Vous ne voulez pas diaboliser ces agriculteurs, dites-vous. Ceux qui sont dans le système de la bio industrielle peuvent-ils en sortir ?

Les paysans deviennent des sous-traitants. Ils sont tenus par des contrats avec les toutes-puissantes coopératives agricoles. La filière des élevages intensifs de poulets bio, dominée par des coopératives comme Terre du Sud, MaïsAdour ou Terrena, illustre cette évolution. Dans le Lot-et-Garonne par exemple, Terre du Sud a récemment recruté des producteurs, souvent endettés, pour faire du poulet bio. Elle leur garantit des contrats avec la grande distribution et la restauration collective. La coopérative aide à trouver les financements, fournit les bâtiments, le matériel, les conseils de ses techniciens... En contrepartie, le producteur signe un contrat d’intégration : il s’engage à acheter à la coopérative les poussins, la totalité des aliments pour ses volailles, ainsi que les produits phytosanitaires et médicaux [3]. Il doit vendre toute sa production à la coopérative qui est la seule à déterminer les prix.

Un exemple : le producteur signe pour un élevage de 40 000 poulets. Il doit investir 250 000 euros. La coopérative l’aide à obtenir 50 000 euros de subventions, le reste provient d’un prêt du Crédit agricole. Endetté dès le départ, le paysan est entièrement soumis à la volonté des coopératives qui peuvent décider du jour au lendemain de convertir son exploitation dans une autre production, si elles jugent que celle du poulet bio n’est plus assez rentable.

Dans chacune de ces filières industrielles – volailles, soja, café, huile de palme, fruits et légumes – existe-t-il des alternatives biologiques locales ?

Dans chaque pays où nous avons voyagé, nous rendons compte de cette autre agriculture biologique en rupture avec le système agro-industriel, qu’elle soit certifiée ou pas. J’ai été très marqué par une rencontre avec un producteur à Almería (Andalousie), la plus grande région de concentration de serres au monde. Ses parents ont été pris dans cet engrenage de production de fruits hors-saison destinés à l’exportation. Pendant plusieurs années, il a refusé de cultiver. Il a beaucoup voyagé pour rencontrer d’autres agriculteurs en bio. Aujourd’hui, en plein milieu de cette mer de plastique, sur deux hectares de serres et deux hectares en plein champs, il fait de l’agriculture biologique paysanne, produisant un grand nombre de variétés à partir de semences paysannes et vendant uniquement aux consommateurs andalous. Partout, les résistances abondent. Avec une très grande richesse dans les formes – ferme familiales, coopératives, communautés, groupements – ou les méthodes de culture – cultures associées, systèmes d’agroforesterie, permaculture...

 

Le changement des pratiques ne passe-t-il pas aussi par une réflexion autour de la distribution  ?

Le système des Amap (Association pour le maintien de l’agriculture paysanne) a encouragé l’activité de milliers de maraîchers en France. Les groupements d’achats se développent aussi de façon spectaculaire. Dans le Lot, par exemple, ce sont des personnes bénéficiaires du RSA qui ont décidé de se regrouper afin d’accéder à une alimentation biologique locale. Avec une critique assez radicale de la grande distribution et l’envie d’une relation directe avec les producteurs. Dans l’Aveyron, un groupement a aidé l’un de ses membres à s’installer comme producteur de pâtes locales. Une réflexion plus globale autour de l’alimentation s’amorce.

 

La question du prix est-elle essentielle ?

Des prix de plus en plus bas, la défense du pouvoir d’achat, c’est le combat de la grande distribution. Mais on ne parle jamais du vrai prix des produits « conventionnels », de ce qui n’apparait pas. Pour une tomate « conventionnelle » produite de façon industrielle en Espagne, on ne parle pas du coût du transport, de son coût environnemental, des aides publiques dont cette production bénéficie. Et encore moins des coûts sanitaires dus aux pesticides. Si on prend tout en compte, et que l’on réduit les marges des intermédiaires et des supermarchés, le prix d’une tomate biologique ne serait pas si éloigné du prix d’une tomate conventionnelle. Il n’est pas normal non plus que ce soit les producteurs bio qui paient la certification. Ce devrait être aux pollueurs de payer. Et les maraîchers travaillent 14 heures par jour, six ou sept jours par semaine. Il est essentiel de payer leur travail au juste prix.

 

L’agriculture biologique peut-elle être porteuse d’un projet de société ?

L’agriculture biologique n’est pas une fin en soi. Elle s’inscrit dans un mouvement général basé sur le respect de l’humain et de la nature. On assiste à une querelle d’experts, pour savoir si l’agriculture biologique pourra nourrir ou non la planète en 2050. L’agriculture biologique ne pourra pas nourrir la planète si nous ne changeons pas de système politique. Si nous n’arrêtons pas le transfert massif de populations paysannes vers les bidonvilles des mégalopoles. Si nous n’arrêtons pas de transformer leurs terres en monocultures industrielles destinées à nourrir les élevages des pays riches ou les véhicules. Si nous ne sortons pas de ce capitalisme financier, le plus sauvage à avoir jamais existé. La bio doit nous amener à envisager une société beaucoup plus juste que celle dans laquelle nous vivons. Il existe aujourd’hui un mouvement social diffus et encore peu organisé, mais porteur d’un nouveau projet de société, à l’instar de la lutte du Larzac ou celle de Notre-Dame-des-Landes. Une agriculture biologique ne peut être que paysanne. Si elle est livrée à l’industrialisation, elle ne fera qu’accélérer la disparition du monde paysan.

 

Propos recueillis par Sophie Chapelle

A lire : La Bio entre business et projet de société, sous la direction de Philippe Baqué, éditions Agone, 432 pages, 22 euros.

Notes

[1] Philippe Baqué est journaliste indépendant, collaborateur du Monde diplomatique, dePolitis, de Silence, de Témoignage Chrétien, auteur du livre Un nouvel or noir (Paris Méditerranée, 1999) et réalisateur de films documentaires : Carnet d’expulsion, de Saint-Bernard à Bamako et Kayes ; Melilla, l’Europe au pied du mur ; L’Eldorado de plastique ;Le Beurre et l’argent du Beurre. Il a coordonné l’ouvrage collectif La Bio entre business et projet de société, paru aux éditions Agone en 2012.

[2] Chiffres cités par le rapport annuel de l’Agence Bio Les chiffres clés de l’agriculture biologique, la Documentation française, 2010.

[3] notamment allopathiques, désormais permis par la nouvelle réglementation

 

Source: Basta 

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 14:59

„Deutschland, Deutschland über alles“

Ou

Les vichyssois sont de retour

par Jean LEVY

 

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Les grenouilles veulent un roi, c’est bien connu, et la bourgeoisie française recherche en permanence un sauveur. L’Histoire nous a montré que les classes possédantes de notre pays se sont toujours placé sous la dépendance de l’étranger pour tenter de pérenniser  leur domination..

 

Contre leur propre peuple, de la Révolution française à la Commune de Paris, leur protecteur s’est appelé Brunswick ou Bismarck, puis dans les années 30 et 40, Adolf Hitler.

 

A noter leur persistance de recourir à chaque fois à un suzerain germanique...

Cette attitude se perpétue de nos jours dans le cadre de l’Union européenne.

Et nos bourgeois ne s’en cachent plus. L’Allemagne reste leur modèle, tant vantée comme l’exemple à suivre.

 Le Monde * s’en fait l’écho, sans effaroucher, bien sûr, nos „élites“.

 

Aussi, l’éditorial de quotidien, qui se veut „de référence“, écrit tout de go :

 

Angela Merkel est la patronne. De la CDU, de l’Allemagne – et de l’Europe“...“ Un brin paradoxal, cette position de force oblige la chancelière. „Nous faisons tous partie d’une politique intérieure européenne, a-t-elle fait remarquer voici un an. La dirigeante de la première puissance du Vieux Continent s’est imposée en leader de l’Union européenne“.

 

Et Le Monde n’hésite pas à lui conseiller de pousser plus sa domination : „Elle doit aller au bout de cette démarche“.

 

Nous voici revenu au bon vieux temps de Montoire, et avec lui, les Vichyssois sont de retour. Ceux qui s’appuient sur la puissance allemande; pour assurer leur règne et leurs profits. Ceux qui annoncent, sentencieux, que“ la France ne fait plus le poids „ „qu’elle est archaïque“, que „les Français ne veulent plus travailler“ et de prôner l’exemple allemand qu’il nous faudrait obligatoirement emprunter.


La preuve ?

 „En outre la renaissance allemande s’est accompagnée d’une forte croissance des inégalités et d’une paupérisation d’une partie des travailleurs“.


 

4000.jpgMais ces nouveaux collabos devraient savoir, histoire à l’appui, que les empires triomphant soit-disant „pour mille ans“, s’effondre comme chateaux de cartes, quand les peuples s’en mêlent.

 

 

Soixante-dix ans après Stalingrad, l’expérience devrait leur servir de leçon.

 

* Le Monde samedi 8 décembre 2012

 

 

 


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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 08:20

Par Catherine Simon 

Contrôler les migrants étrangers, les enfermer si nécessaire, surveiller les frontières par tous les moyens : on n'a rien inventé de plus profitable ni de plus efficace au cours des dernières décennies. Vous sursautez ? Vous avez tort.
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En termes de profit et de marketing politique, les migrants sont une excellente affaire. C'est ce que démontre cet essai percutant, précisément documenté et qui se lit sans peine. Les sociétés privées de sécurité, tout comme l'industrie de l'armement, ont su, très vite, occuper le créneau. Ainsi, l'entreprise multinationale G4S, dont une partie de l'activité est consacrée à la "gestion" de l'immigration (celle de centres de détention du Royaume-Uni notamment), emploie aujourd'hui près de 650 000 personnes.

Quant aux fameux drones, ces avions sans pilote, ils sont utilisés, depuis le milieu des années 1990, à des fins non militaires – en particulier pour la surveillance des frontières. Celle séparant les Etats-Unis et le Mexique a été la première, en 2005, à "bénéficier" des services d'un drone, le modèle Predator B, de la société General Atomics. D'autres frontières et d'autres drones ont évidemment suivi. Le filon est loin d'être épuisé.


Le secteur privé n'est pas seul à profiter de cette manne inédite. L'agence européenne Frontex, basée à Varsovie, dotée à sa naissance d'un budget de 6,3 millions d'euros, a vu celui-ci multiplié par quinze en cinq ans.


Censée coordonner les opérations des Etats membres de l'Union européenne, l'agence a vu son rôle grandir, devenant "l'instrument emblématique de la politique de contrôle migratoire" de l'Union, voire son "bras armé", en particulier en Méditerranée, souligne l'auteure de cet essai, la juriste Claire Rodier. Membre du Groupe d'information et de soutien des immigrés (Gisti), cofondatrice du réseau euro-africain Migreurop, elle travaille sur ces questions depuis de longues années.


Les rapports de l'agence Frontex, note-t-elle, "regorgent de chiffres, plus invérifiables les uns que les autres", concernant des migrants arrêtés à tel poste-frontière ou le démantèlement de réseaux de trafiquants opéré à tel autre. "Mais on n'y trouve nulle trace, s'étonne l'auteur, d'une analyse globale de son impact en termes de coûts / avantages." 


A quoi sert Frontex ? Il serait intéressant – pour le contribuable européen, entre autres – de connaître, par exemple, "le nombre de nouvelles routes migratoires qui s'ouvrent chaque fois qu'on verrouille un point de passage", suggère Claire Rodier.


Les profits qu'engendrent les contrôles migratoires – ou que permet, plutôt, la hantise de l'invasion – ne sont pas d'ordre exclusivement économique. Le Sénégalde l'ancien président Abdoulaye Wade ou la Libye avec ou sans le colonel Kadhafi ont su jouer de cette hantise, tirant des bénéfices, en partie financiers, mais également diplomatiques, de ces "petits arrangements entre voisins". En clair, des"marchandages" avec les pays de l'UE – l'Espagne et l'Italie en l'occurrence.


Le livre démontre, avec brio, comment "l'exploitation de la peur" des émigrés, désignés comme des délinquants, voire des terroristes en puissance, est utilisée par les dirigeants politiques, qu'ils soient de droite ou de gauche, "dictatoriaux" ou"révolutionnaires", du Sud ou du Nord.


Du Bangladesh au désert du Néguev, de Kiev à Ceuta et Melilla, les rouages invisibles de cette nouvelle ruée vers l'or sont, pour la première fois, mis en lumière et analysés. Une enquête rigoureuse et décoiffante.

 

Catherine Simon (Livre du jour)

 

Xénophobie business. A quoi servent les contrôles migratoires ? de Claire Rodier, La Découverte, 200 p., 16 euros.


 

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 17:42

              Gilles Balbastre dédicace le DVD

              "Les Nouveaux Chiens de Garde"

                  Vendredi 14 décembre à NICE.


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Le "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR" organise, en collaboration avec de nombreux syndicats, associations et partis politiques, une soirée/dédicace en présence de Gilles Balbastre pour la sortie du DVD "Les Nouveaux Chiens de Garde".

 

L'idée étant de se rassembler à cette occasion.

Ce film a eu un énorme succès en France et particulièrement à Nice. C'est un excellent antidote contre l'oligarchie médiatique qui veut coloniser nos cerveaux. C'est un sujet qui rapproche toutes les sensibilités. La preuve, le film a réuni 230 000 spectateurs, ce qui en fait le plus gros succès documentaire en France des 3 dernières années !!

 

 La manifestation aura lieu à NICE  le vendredi 14 décembre 2012 au 27 rue Smolett dans la salle de la FSGT à partir de 18h 30. Comme Noël approche, on propose de vous ôter une épine du pied. Plus besoin de courir les magasins, de charger votre chariot, de vous creuser la tête: vous avez là une idée de cadeau originale, la dédicace par Gilles Balbastre du DVD qui sera vendu au tarif de 14,90 €.


Nous avons pensé qu'il était bon que d'autres associations, syndicats et partis politiques soient associés à ce moment convivial (autour d'un apéro par exemple!). Nous avons contacté associations, syndicats et partis proches de nous.

Tous soutiennent activement cette manifestation. Certains préfèrent rester anonymes et d'autres ont donné leur accord pour figurer dans l'invitation, il s'agit de:

  • Les partis politiques: PARTI DE GAUCHE 06.
  • Les syndicats: SUD SOLIDAIRES, UNSA, la CGT et la FSU.
  • Les associations: ATTAC 06, Fédération du M'PEP des Alpes-Maritimes,  l'association "Le Front Syndical de Classe-FSC" des Alpes-Maritimes, le "Comité Valmy", "Les Amis du Monde Diplomatique". 

 

C'est un évènement important et festif, il vous appartient de le diffuser largement dans vos réseaux.

 

 

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 14:46

tvert.jpgChers camarades, pourriez vous me dire pourquoi la FSU a signé cette connerie infâme ? (voir texte en bleu) en passant sous silence l'agression internationale évidente que subit la Syrie, et la barbarie arrogante des insurgés qui ne se cachent même plus pour tuer tant ils sont sûrs du soutien des médias, les directions syndicales prennent parti pour les tueurs salafistes et pour l'OTAN en même temps, et poussent à la guerre d'agression néocoloniale qu'ils feignent de redouter.


Les gens qui ont écrit ça nous prennent pour des crétins : pour distribuer une aide humanitaire dans un pays contre son gouvernement, il faut lui faire la guerre.


Je rêve ! Le Qatar a acheté la FSU avec le PSG ?


La différence entre FO et la CGT, ce serait que FO touchait de la CIA en 1948, et que la CGT touche maintenant ?

 

Je suis scandalisé. Il paraît qu'il y a un congrès de la FSU ? il sert à quoi ?

 

      Voici la déclaration commune publié sur le site de la CGT entre autres : 

 

Les syndicats français aux côtés du peuple syrien

Déclaration commune CGT, FSU et Solidaires mercredi, 5 décembre 2012

Les organisations syndicales françaises CGT, FSU et Solidaires condamnent avec force la guerre menée par le régime Assad contre le peuple syrien.

 

Elles dénoncent ce régime sanguinaire qui a causé depuis vingt et un mois plus de 40 000 morts, contraint plus de 440 000 Syriens à se réfugier dans les pays limitrophes et qui a enfoncé le pays dans une logique de guerre.

Elles appellent la communauté internationale à redoubler d'efforts et de détermination pour que soient enfin respectés les droits humains et que cesse cette barbarie.

Face à cette tragédie, les Syriens ont besoin d'une aide humanitaire internationale. Les trois organisations françaises demandent aux gouvernements et aux instances internationales de mettre en œuvre des plans d'actions afin d'aider les populations de façon directe, sans intervention militaire étrangère et hors de tout contrôle de l'actuel régime syrien et de ses alliés.

 

Les syndicats français réaffirment leur solidarité avec le peuple syrien qui aspire à un régime démocratique, au respect des droits et des libertés publiques.

Ils saluent son courage et demandent que les responsables de crime contre l'humanité commis en Syrie répondent de leurs actes devant la justice internationale.

Ils se déclarent déterminés à agir pour une meilleure information sur la situation en Syrie et solidaires des Syriens en lutte contre la dictature et pour la démocratie.

Ils s'engagent enfin à soutenir les mouvements syndicaux indépendants qui émergent en Syrie.

Montreuil, le 5 décembre 2012

 

Source : Front Syndical de Classe

 

Commentaires de Jacques Lacaze, militant CGT


Ces imbéciles personnages qui ont signé cette déclaration sont des traîtres et des salauds qui ont pour seule ambition de soutenir  un président et un gouvernement français qui continue et amplifie dans tous les domaines la politique de Sarkozy... Et malheureusement ils contribuent aux massacres perpétrés en Syrie avec des armes vendues par l'état français à des terroristes, des intégristes  venus de partout. Par là, ils font parti de ceux qui précipitent cette partie du Monde dans la guerre, une guerre qui ne nous épargnera pas.

 

A lire ci-dessous l'excellente réaction de la Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais


Chers(es) camarades, nous avons reçu votre information et nous partageons votre point de vue et votre indignation, car la guerre n'a jamais réglé le problème qu'est l'exploitation des travailleurs ni répondu aux revendications des masses populaires. 


Que la France dirigée par les social-traîtres s'engage est une demi surprise tout comme est une demi surprise cette déclaration intersyndicale qui est le reflet de ce qui se passe dans nos syndicats, du moins le rôle joué par leurs dirigeants actuels inféodés à un système impérialiste qu'est l'Europe qui ne peut par essence qu'être guerrière.


Trouvez ci-joint (bruit de bottes en Syrie) la brève que nous avons diffusé hier 7 décembre qui informe des dangereuses manoeuvres impérialistes aux abords des frontières syriennes. Il nous faut construire désormais un large mouvement anti-guerre dans cette période difficile où le capital est dans une offensive sans précédent depuis 75 ans... Aussi, il faut expliquer simplement que la Paix vaut mille fois plus que la guerre.

Merci de nous avoir donné cette information que nous allons traitée dans les prochains jours, durant notre réunion hebdomadaire.


la Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais 

 

Brève du 07 décembre de la Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais comibase@gmail.com


Bruit de bottes en Syrie, vers une 3ème guerre mondiale ?


 Exigeons la paix et la non intervention !


Ce jour un responsable militaire étasunien a indiqué dans le média anglais « The Times » :

« Les Etats-Unis sont prêts pour une intervention militaire directe dans le conflit syrien dès que le temps le permettra » ajoutant « Le muscle doit déjà être fléchi, mais il est encore trop tôt pour dire ce qui pourrait arriver si nous décidions décide d'intervenir »

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D’après le journal en ligne étasunien, RT.COM, le porte-avion « USS Eisenhower », armé de huit escadrons de bombardiers et de 8 000 hommes, vient d’arriver près des côtes syriennes. Il a rejoint le « USS Iwo Jima » du groupe d'intervention amphibie, avec environ 2 500 Marines à bord.


Cette arrivée indique la préparation d’une potentielle intervention au sol. Alors que l'administration Obama n'avait jusque-là pas annoncé une quelconque intervention militaire, les États-Unis semblent désormais prêts à lancer cette action dans les prochains jours, si selon eux « le président syrien Bashar al-Assad décide d'utiliser des armes chimiques contre l'opposition » Même si l’emploi d’armes chimiques est un crime odieux contre l’humanité, pourquoi les USA ne réagissent pas quand Israël emploie des bombes au phosphore contre les palestiniens ?


N’est-ce pas se moquer du monde quand on sait que l’US Air Force a lâché des milliers de tonnes de Napalm et d’agent orange sur le Vietnam ou des bombes à Uranium appauvri sur la Yougoslavie, l’Irak et la Lybie, entre autre…


Depuis quelques jours, la propagande, notamment celle issue des média israéliens et qataris, indique que les dirigeants de l’Etat Syrien pourraient utiliser des armes chimiques contre les combattants de l'opposition, au moment même où ces derniers reculent.


Mais c’est la guerre à tout prix :

- « Nous avons déjà des forces d'opérations spéciales en position de combat sur place, ils attendent les ordres » a déclaré un responsable étasunien au média australien « The Australian »


  - « Des conseillers militaires français ont rencontré, ces dernières semaines en Syrie, des rebelles afin d'avoir «une image exacte» de l'insurrection armée, pour renverser le régime de Bachar el-Assad ». apprend-on le média français « le Figaro »


- « Le gouvernement allemand a approuvé l'envoi de deux batteries de missiles Patriot en Turquie, et prévoit de déployer jusqu'à 400 soldats de la Bundeswehr, sous le commandement de l'OTAN, pour protéger ce pays d'éventuelles menaces syriennes » indique le média en ligne « Swissinfo.ch »


- « Selon le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, la menace des armes chimiques de la Syrie est «un sujet de forte préoccupation» pour l’ensemble des alliés.


L’arsenal chimique syrien est considéré comme l’un des plus importants du Proche-Orient, après avoir bénéficié de l’aide de la Russie et de l’Iran. » indique le média français « Libération »


Ainsi, si les États-Unis décident d'intervenir militairement en Syrie, l’Otan et l’ONU auraient plus de 10 000 combattants à disposition, auxquels il faut ajouter les forces spéciales déjà sur place et les agents des services secrets, les 17 navires de guerre, les 70 chasseurs-bombardiers, les dix destroyers et frégates et des croiseurs équipés d'intercepteurs de missiles Aegis pour abattre les 700 missiles que possèdent l’armée régulière syrienne.


Aussi alors que Bashar al-Assad a démenti une éventuelle fuite vers l’Equateur, voilà ce que titre ce jour le média français « l’Express », proche du pouvoir et de l’Etat hébreu : « Syrie: Bachar préfèrera l'exil au croc de boucher », mais cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose contre celui par qui la France avait refusé de s’engager en Irak dans une intervention remarquable à l’ONU ?


Hasard ou message subliminal ? Message subliminal !

 

La Stratégie du Choc ( Le Film ) 

En 2007, Naomi Klein publiait La Stratégie du choc. 
Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d'état, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plongent chaque individu dans un état de choc. Après le choc, nous redevenons des enfants, désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. S'il est une personne à avoir compris très tôt ce phénomène, c'est Milton Friedman, Prix Nobel d'économie en 1976.
Friedman, soutenant l'ultralibéralisme, conseilla aux hommes politiques d'imposer immédiatement après une crise des réformes économiques douloureuses avant que les gens n'aient eu le temps de se ressaisir. Il qualifiait cette méthode de traitement de choc. 
Naomi Klein la qualifie de "stratégie du choc".

 

 

PS : Le tableau (en haut de la page) exprime "la rage de vaincre le mal". Ce cri, malheureusement silencieux, était le commencement de la lutte par la peinture pour un monde meilleur (le pinceau est une arme pour lutter contre l'injustice - Picasso).


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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 14:20

 

gentil vOn s’en doutait, le premier semestre du quinquennat Hollande serait instructif sur le changement promis. On prévoyait que quelques « marqueurs » donneraient le sens de la voie qui serait suivie. C’est chose faite : politique budgétaire, politique fiscale, politique économique et sociale, politique écologique, toutes concordent pour renvoyer le changement aux calendes qu’on n’ose pas dire grecques.

 

Le Pacte budgétaire

Ce fut le premier marqueur tracé. La ratification du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de la zone euro, sans que la moindre virgule en ait été changée par rapport au projet de Sarkozy et Merkel, montre l’acceptation de la construction libérale de l’Europe. Le déni des causes profondes de la crise capitaliste, dont l’emballement de l’endettement public n’est qu’un symptôme, se traduit par une fuite en avant dans l’austérité qui ruine tout espoir de rétablir un minimum de stabilité économique et de cohésion sociale.

Au passage, les conseillers économiques du Prince ont étalé une fois de plus leur vacuité et prouvé leur incapacité à comprendre comment marche leur propre système (voir mes précédents articles (« Le bon État doit être en déficit ! » et « Le bon État doit être en déficit ! Suite… »).

 

La fiscalité

Une révolution fiscale était quasiment promise. D’une certaine manière, elle a eu lieu, mais à l’envers. Au lieu d’instaurer un vrai débat public sur le principe de la progressivité de l’impôt, dont la mise à mal depuis plusieurs décennies a contribué à délégitimer la notion d’impôt, le gouvernement vient de décider d’augmenter la TVA pour payer les 20 milliards d’allègements de l’impôt payé par les entreprises, sous la forme du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Au total, les citoyens seront pigeonnés par les « pigeons », ceux-là mêmes qui, il y a quelques mois, suppliaient, la main sur le cœur, qu’on les taxe davantage.

 

Le travail, ce galeux

Au terme d’un débat tronqué sur la compétitivité, le gouvernement dit socialiste entérine la croyance que le « coût du travail » est la cause de tous nos maux, passant sous silence ce que coûte le capital à la société (voir ici « Compétitivité = travailleurs piégés » et le contre-rapport d’Attac-Copernic « En finir avec la compétitivité », qui va être publié prochainement aux Éditions Syllepse.

Cela signifie que le choix est fait de parachever la dérégulation dudit « marché du travail », entreprise méthodiquement menée depuis l’avènement du capitalisme néolibéral, et qui aujourd’hui se poursuit sous l’autorité d’un gouvernement de gauche laissant la flexibilité du travail s’imposer comme nécessaire, inévitable, ce qui comble d’aise la patronne du Medef. Aurait-elle osé le rêver ?

 

L’emploi définitivement abandonné

Mais « she has a dream » : le dossier Florange est tellement calamiteux qu’on reste pantois. La bourgeoisie financière, dont Lakshmi Mittal est un pur représentant (qui ne doit pas être un fin connaisseur de ce qu’est un haut-fourneau), roule dans la farine salariés et élus locaux ulcérés, mais un gouvernement consentant au viol. À peine le Premier ministre Ayrault a-t-il annoncé la signature d’un accord avec Mittal que celui-ci décide de se retirer du projet d’investissement Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking (Ulcos) de captation du carbone dans le cadre d’une aide de l’Union européenne, projet qui devait contribuer à maintenir en activité l’un des deux hauts-fourneaux de Florange.

On remarquera l’idéologie pernicieuse qui a été promue autour de l’idée de nationalisation.

N

on seulement le parti socialiste a abandonné le b-a-ba du socialisme, car une nationalisation de ce qui reste de la sidérurgie « coûterait trop cher », comme si on ne pouvait pas faire autrement qu’indemniser des actionnaires, surtout quand, depuis quarante ans, ceux de la sidérurgie ont reçu au bas mot 60 milliards d’euros. Mais la nationalisation qui était évoquée par le « ô combien révolutionnaire » ministre du redressement productif n’était que temporaire. Autrement dit, on aurait accrédité, pour le coup définitivement, l’idée qu’on nationalise juste le temps qu’il faut pour socialiser les pertes avant de reprivatiser les anticipations de profits.

 

L’écologie, « ça commence à bien faire »

On se souvient du cri du cœur de Sarkozy. L’ombre de celui-ci ne plane pas seulement sur l’Union des médiocres politiques (UMP), mais aussi sur le tamdem Hollande-Ayrault. Alors que le nouveau quinquennat aurait pu être l’occasion d’amorcer la fameuse transition écologique, notamment en matière d’énergie et de transports, le curseur vient d’être positionné à droite toute, dans un productivisme sans fin. Le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, sur lequel s’arc-boute un Ayrault complètement autiste, symbolise un renoncement écologiste (voir mon précédent article « Sur la piste de Notre-Dame-des-Landes »). Ce projet parie sur la croissance économique infinie, sur le non-épuisement des ressources, sur la disparition de l’agriculture paysanne et la fuite en avant dans une agriculture destructrice des hommes, des terres et de la biodiversité. La croyance au caractère philanthropique de Vinci dans le bocage nantais n’a d’égale que celle en la capacité de Mittal de tenir ses promesses dans le paysage lorrain.

On rirait presque que le « ça commence à bien faire » des socialistes en matière d’écologie soit concentré dans cette proposition d’une formidable audace exprimée à Doha par notre ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, pour montrer la contribution de la France à la lutte contre le changement climatique : organiser la prochaine conférence de l’ONU sur ce sujet (il y en a une par an)… dans notre pays.

 

Où est la cohérence ?

Elle est dans l’acceptation assumée du régime d’accumulation financière qui a absolument besoin pour poursuivre sa trajectoire démente de briser le monde du travail et de privatiser le vivant pour faire du capitalisme verdi. Et tous les éditorialistes, du type « nouveaux chiens de garde », dont ceux du Monde, de se pâmer devant le fait que le président Hollande « assume sa social-démocratie ». Mais cela n’a strictement rien à voir avec le modèle social-démocrate, qui sans parler de révolution anti-capitaliste, proposait de (et a mené à bien pendant toute une époque) des réformes progressistes.

Ce que nous avons sous les yeux est tout autre chose : il s’agit d’accompagner, voire de précéder, les transformations libérales du capitalisme.


Donc, un premier semestre désastreux mais cohérent. Encore que, cette cohérence est tellement imbécile qu’elle ne peut nous amener qu’à l’aggravation des contradictions d’un modèle à bout de souffle. Eh, Parisot et Hollande, réveillez-vous, vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis. Vous espérez peut-être que le peuple tombera avant vous et amortira votre chute. C’est cohérent ?

 

Jean-Marie Harribey 

(Bilan : premier semestre désastreux mais cohérent)

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 14:11

 

podcastimage_252104.gifJean-Marc Daniel est un économiste libéral qui chronique dans le Monde, à la radio et qui dirige la revue Societal. A force d’oublis et de contresens, son dernier ouvrage, intitulé Histoire vivante de la science économique,  a suscité   l’indulgence des spécialistes.

Féru d’histoire, Jean-Marc Daniel se plaît à comparer l’état des finances publiques avec la situation de l’Ancien régime et notre économiste libéral rêve d’une France qui accepterait, enfin,  de diminuer les dépenses sociales et les allocations chômage: (…) « la France doit arriver à un équilibre structurel et ne pas se donner des objectifs de politique budgétaire en terme de déficit en tant que tels, car il y a des phases conjoncturelles. Il faut donc baisser les dépenses publiques, accepter la baisse des prestations sociales et des allocations chômage et en France, on le sait, c’est assez délicat« . 

 

Jean-Marc Daniel, Atlantico (09/12/2012).

Jean-Marc Daniel, qui a les pieds sur terre, « sait » que nos concitoyens sont attachés à la protection sociale.

D’où l’idée de pointer du doigt une minorité,  les demandeurs d’emplois.  Mais sait-il que les dispositifs français en faveur de l’insertion professionnelle et de la lutte contre le chômage sont relativement peu dispendieux?

En France, la part des dépenses d’insertion professionnelle et d’aide  aux chômeurs n’atteint pas 2,4% du PIB  et régressait avant la crise:

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Le système français d’allocation chômage n’est pas le plus généreux du monde:


-43,7% des personnes inscrites à Pôle Emploi ne bénéficient d’aucune indemnisation et le tiers des demandeurs d’emplois sont en situation de pauvreté.


-85% des demandes d’indemnisation rejetées l’ont été en raison d’une durée d’affiliation insuffisante, principalement des femmes et des moins de 30 ans, catégories  particulièrement exposées au risque de non emploi.


-Sur une période de 5 ans, le taux de remplacement moyen du revenu est de 45%, à mi chemin entre la Norvège (72%) et les Etats-Unis (6%), ce qui nous place au 8ième rang mondial.


-La prise en compte des aides sociales et au logement ne modifie qu’à la marge le revenu net des demandeurs d’emplois (+ 1/3 de point).


Ce qui gêne Jean-Marc Daniel, c’est que la crise économique ait poussé le Gouvernement français à assouplir les conditions d’accès à l’assurance chômage, à partir de la fin 2008. 

Pourtant, cette entorse aux principes de la concurrence libre et non faussée n’est pas une spécialité locale puisque l’OCDE constate que 19 pays membres  sur 29 ont procédé de la même manière, octroyant ici une aide temporaire supplémentaire, et là des règles d’indemnisations moins contraignantes en faveur des jeunes qui avaient la malchance de quitter le système scolaire en pleine récession économique.

Ces décisions ont été justifiées par un certain sens de la justice, mais aussi par la volonté de soutenir la consommation en période de crise de la demande, deux motivations insolites dans l’univers intellectuel de Jean-Marc Daniel.

 

Source : Blog d'économie internationale

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 11:19

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Un article était parut , il y quelques jours sur l’Allemagne qui s’apprêtait à construire le plus important centre d’exercice européen pour l’entraînement à la lutte contre les émeutes, la France vient d’inaugurer une «  ville fantôme équivalent d’une cité de 5 000 habitants » afin de faire face aux « nouvelles formes de combat ».

 

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Devant 40 journalistes, des généraux, des membres des commissions de défense de l’Assemblée nationale et du Sénat, l’armée a montré que les prochains combats de l’armée auront lieu dans les banlieues, afin de les sensibiliser aux besoins de renouveler son équipement « à bout de souffle ».


L’armée française, qui se prépare à la guerre des cités, a construit spécialement à Sissonne, dans l’Aisne, une cité fantôme grande pour 5000 habitants, pour entraîner ses soldats.
Le budget pour ce programme de guérilla des banlieues, nommé " Scorpion", est de 400 millions d’euros par an pendant 10 ans, et il faut convaincre les décideurs politiques de son bien fondé.

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Article de L'EST  ECLAIR : 

 

Aube - Dans une ville fantôme bâtie dans l'Aisne, l'armée se prépare aux nouvelles formes de combat pour être plus efficace et moins vulnérable

 
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Les hauts gradés ne s'en cachent pas : les combats de demain ne seront pas ceux d'hier. Les armées ne vont plus « faire campagne », mais vont se battre en ville. « Mais, en ville, un combat est souvent source de pièges et d'enlisement. Il y est quasiment impossible d'y développer une manœuvre sans risque de perte importante en matériels et en personnels », rappelle l'un des officiers supérieurs du camp militaire de Sissonne, situé dans l'Aisne. Alors il faut s'adapter avec du matériel performant et du personnel bien formé. C'était tout le sens des manœuvres organisées voilà quelques jours sur ce camp, en présence du général Bertrand Ract-Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre.

 

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Changer du matériel « à bout de souffle »


Cela se passe au cœur d'une ville fantôme - équivalent d'une cité de 5 000 habitants - bâtie spécialement pour l'entraînement au combat urbain. L'occasion pour les militaires de souligner qu'un combat sans hommes est une utopie. « Ce sont des combats de grande intensité qui nécessitent des relèves. On sait qu'un soldat restant plus de 24 heures au combat urbain peut souffrir de dommages psychologiques importants. » Le général de division Bernard Guillet est encore plus direct en évoquant, certes, les contraintes budgétaires pesant sur les choix d'investissement, mais aussi le matériel « à bout de souffle ». C'est alors que les militaires évoquent « la démarche Scorpion », présentée comme le « projet phare de l'armée de terre ». Il s'agit de renouveler les équipements, d'utiliser encore davantage les nouvelles technologies et de rendre les forces moins vulnérables, « tout en endiguant les surcoûts dans une période de disette financière ». Ce n'est pas par hasard si, à ces manœuvres, étaient invités les parlementaires des commissions de Défense des deux assemblées, ceux qui vont peser lors du vote des budgets de la Défense.


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Vétronique…


En matière de matériel, il est prévu de remplacer du matériel ancien - près de quarante ans - notamment pour le transport de troupes : les fameux VAB (véhicules de l'avant blindés) dont chacun sait que leur blindage est très insuffisant. Seront intégrés des véhicules blindés plus performants, avec des systèmes de brouilleurs, de détection de départ de tirs ennemis, ainsi que de la robotique et de la vétronique, autrement dit un système électronique permettant de contrôler la navigation, les communications, les systèmes d'observation, l'énergie, la motorisation et les systèmes d'armes des véhicules militaires. Le tout en réseau de manière à limiter les temps de communication et de décision en cours de combat. Les unités seront ainsi mieux protégées, moins vulnérables, et plus rapides dans l'exécution des ordres.




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 PhotosL'armée de terre à l'entraînement au camp de Sissonne (Aisne) dans les conditions d'une guérilla urbaine.

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 10:32

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Les médias nous présentent parfois l’enjeu de Florange comme celui de l’affrontement entre le capitalisme Français et un nouveau capitalisme du Sud, indien, sauvage et mondialisé...

 

Mais qui est ce Mittal indien... 

 
- membre du Conseil d’Administration du groupe EADS (Airbus) 

 
- membre du directoire de la banque indienne ICICI Bank. 

 
- actionnaire du groupe minier anglo-australien Rio Tinto (producteur de fer, d’aluminium...) 


- membre du Conseil d’Administration de la banque Goldman Sachs (celle de Mario Draghi, (banque centrale européenne), de Mario Monti, (Italie), de Mark Carney, (banque d’Angleterre),...


C’était déja Goldman-Sachs qui avait permis à Mittal de réussir son OPA sur Arcelor en 2006, et le de Goldman Sachs le présentait ainsi

« sa grande compréhension de l’économie mondiale, son expérience, son jugement et son indépendance d’esprit seront un atout pour notre conseil d’administration »

Bref, un homme du sérail de ce capitalisme sans complexe qui ne connait de frontières que pour organiser les guerres qui assure sa domination...


Ce n’est pas l’Inde qui nous assaille, mais bien le capital...


Source :PCF.fr

 


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                           Goldman Sachs award to Gopesh Mittal

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 10:36

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De Superno

Je me dépêche d’écrire ce billet avant que Cahuzac ne démissionne…


Car c’est bien de cette nouvelle triste et lamentable affaire que je veux vous parler aujourd’hui, tant elle est emblématique de cette classe politique désespérante.


Oh, non, n’attendez pas ici de scoop ! Je n’ai aucun élément matériel exclusif qui prouverait l’innocence ou la culpabilité de Cahuzac, pour cela, suivez Mediapart…


En préambule, il est assez remarquable de noter qu’après Copé et Woerth, c’est notre troisième ministre du budget qui semble avoir des relations compliquées avec la Suisse. Et que dans les trois cas, c’est Mediapart qui a sorti ces affaires. Sans eux, nous n’en aurions sans doute jamais rien su.


Bon, qui est ce Cahuzac ? Curieusement, ce n’est pas une “star” de ce gouvernement, en tout cas nettement moins identifiable que Valls, Montebourg ou Duflot. Ou du moins il était, car cette affaire va de toute façon faire progresser sa notoriété de manière spectaculaire.


Au vu de sa biographie, Cahuzac est une caricature de notable politicard et polycumulard, qui a successivement occupé à peu près tous les fromages électifs de la politique française. J’aime beaucoup une phrase de sa fiche Wikipedia : “En 1997, il décide de se lancer dans la vie politique élective et choisit le Lot-et-Garonne


Tels sont la plupart de nos ministres (qu’ils soient “Socialistes” ou “UMP”). Ils mènent la grande vie à Paris, mais comme Paris est trop petit pour toutes les ambitions qui s’y concentrent, il vont “s’implanter”, c’est-à-dire s’exiler pour se faire élire en banlieue ou dans une lointaine province, où ils pensent éblouir des électeurs naïfs. Et ça marche, en plus. Ces rupins de Copé ou Guigou se font élire par les rejetés de la société de la banlieue est de Paris, et Cahuzac dans le Lot-et-Garonne. Après tout, ils ne changent guère leurs habitudes, et un mandat dans le Lot-et-Garonne apporte les mêmes prérogatives qu’un mandat parisien.

HAUTAIN, CARACTÉRIEL, ÉRUPTIF, CASSANT, NARCISSIQUE, INCORRECT, MISOGYNE, PRÉTENTIEUX… MAIS CONNAISSANT BIEN SES DOSSIERS

C’est là le résumé de l’opinion qu’en ont ses alliés ou adversaires politiques, comme on peut le lire ici ou . C’est simple, le portrait tout craché de Woerth, avec lequel il partage d’avoir été le trésorier de son parti. Mais ce doit être une coïncidence.


Autre coïncidence, Cahuzac était un adepte de DSK. Pas le plus connu, certes. Je n’affirme évidemment pas qu’il était un compagnon de partouze, mais pire, qu’il a les mêmes idées économiques que lui, celles de la “gauche de droite”. Tiens, l’autre ministre du pognon, Moscovici, était lui aussi un DSKolâtre. Même si un “petit contretemps” a contrarié le destin de leur idole, les idées, elles, sont toujours là. Et Valls, Touraine ou Fioraso y veillent aussi.


En octobre, Cahuzac a été victime d’un fait-divers hélas banal : on lui a cambriolé son appartement. C’est le journal “Le Parisien” qui le raconte, tout en révélant quelques détails qui tuent : l’appartement ferait 300m2 (dans le quartier aux prix les plus délirants de Paris) et, cerise sur le gâteau de chez Lenôtre, on lui aurait dérobé huit de montres de luxe (Rolex, Jaeger-Lecoultre, Boucheron, Chaumet et Breitling) pour une valeur proche de 100 000 euros… Ils ont décidément un problème avec les montres au P”S”… Cahuzac, sans doute conseillé comme on le verra plus loin, a tenté de minimiser, affirmant que l’appartement ne faisait que 140m2 et que les breloques étaient des souvenirs de famille… Mais Le Parisien a maintenu ses infos.


Bref, on savait déjà que Cahuzac était un des quatre ministres à payer l’ISF (avec Fabius, Touraine et Delaunay), mais tout ceci confirme que l’hélas trop célèbre “Gauche Caviar”, qui a largement contribué à jeter le discrédit sur les mandats de Mitterrand, est plus que jamais vivante et qu’il en est un membre éminent. Anecdote : on sait que la gauche caviar et le show biz font bon ménage. Cahuzac confirme, puisqu’il s’est remarié en début d’année avec une femme de 14 ans sa cadette (un standard chez les politicards) qui se trouve être la fille de feu le compositeur Maurice Jarre, demi-soeur de Jean-Michel Jarre, et fille de la femme de Drucker. Toutes mes félicitations.


Je n’ai pas fini, le plus intéressant est à venir. À côté de son missile sur le (donc putatif) compte en Suisse de Cahuzac, Mediapart publie un autre article sur ses gardes du corps médiatiques et sur l’entrée en scène des marchands de lessive qui lave plus blanc d’Euro RSCG (désormais Havas Worldwide, ça fait tout de suite plus sérieux).


Je ne vais pas m’étendre sur le mépris le plus absolu que je voue à ces gens qui nous pourrissent la vie, changent tout ce qu’ils touchent en merde, nous piquent notre pognon, et ont d’eux-mêmes une opinion assez délirante. Sans publicitaires, le monde serait 100 fois plus beau. Mais ce n’est pas le sujet.

 

Souvenez-vous de l’affaire DSK. En plus d’avoir brutalement sorti du jeu politique un sinistre individu qui s’apprêtait à devenir notre président de la République, elle avait mis en lumière la mutation de la formidable machine de propagande destinée à chanter les louanges de son champion en vue de la présidentielle en un formidable commando tentant désespérément de sauver l’image de son poulain en saturant l’espace médiatique à grands coup de millions de dollars, d’intoxication, d’écrans de fumée, et de piétinement frénétique de la victime présentée comme coupable machiavélique. Je l’avais baptisé “DSKaKorps”, tant il déferlait en nombre hallucinant comme un rouleau compresseur pour débiter ses sornettes sur les ondes.


Il y avait Ramzy Khiroun, l’homme à la Porsche Panamera de chez Lagardère, mais aussi Stéphane Fouks, d’Euro RSCG. Et c’est ce dernier qui s’est rué (en toute discrétion, œuvrant en coulisses) au secours de Cahuzac.


Marianne nous apprenait récemment que ces prétentieux cloportes, sonnés après la mise hors-jeu de DSK, étaient de retour dans l’entourage gouvernemental. Hollandréou n’en rate décidément pas une.
Pour tous ceux qui hélas ne sont pas abonnés à Mediapart, je résume la chronologie.


  1. L’auteur du scoop, Fabrice Arfi, envoie un mail au ministre, lui posant des questions sur ce fameux compte (hypothétique, bien sûr)
  2. Cahuzac répond par SMS à un autre journaliste, Laurent Mauduit, qu’il semble bien connaître et l’appelle pour l’engueuler et lui confirmer qu’il refuse de parler à Fabrice Arfi, dont le palmarès lui fait sans doute peur.
  3. Ce n’est donc pas Cahuzac mais Fouks qui appelle Arfi et tente de lui tirer les vers du nez, de l’enfumer et le rouler dans la farine. C’est triste à dire, mais il fait là son travail. Il lui propose de rencontrer Cahuzac, mais “à plusieurs”. (Avec des hommes de mains venus spécialement de Tchéchénie ?)
  4. L’entrevue a donc finalement lieu au ministère, Arfi étant accompagné du directeur éditorial de Mediapart, François Bonnet. Chaque partie enregistre la conversation de 9mn55 au cours de laquelle Cahuzac nie tout en bloc.
  5. Le jour même à 16h00, Mediapart publie son article.
  6. Cahuzac publie sur Twitter le communiqué de démenti avec menaces à 2 balles, pesé et soupesé par le DSKaKorps, puis s’en va traîner sa posture de victime à l’assemblée nationale et dans les médias qui répercutent ses dénégations.

Toutes proportions gardées, cette phase ressemble fort aux premières heures de l’affaire DSK, quand on lui avait dit de tout nier en bloc le temps d’évaluer les munitions de l’ennemi. Mais tous, innocents comme coupables, commencent le plus souvent par nier. Chez les politicards, on trouve presque systématiquement les mêmes fanfaronnades du coq dressé sur ses ergots, du genre Vous allez voir comment je vais laver mon honneur devant la justice”.


Autre point commun avec DSK (ou avec Sarkozy dans l’affaire Bettencourt), on discrédite l’accusation et on lui met la pression. Nafissatou Diallo a rapidement perdu son statut de victime d’un pervers pour être présentée comme une machiavélique cupide qui avait tendu un piège à DSK, la maîtresse d’un trafiquant de drogue, ou carrément une prostituée. Accusations qui malgré des recherches démentielles n’ont jamais été avérées par la suite, mais le mal était fait. Qu’on se souvienne aussi de l’invraisemblable traitement réservé à Claire Thibout, la comptable des Bettencourt, contre laquelle des moyens démentiels ont été employés, jusqu’à ce que Le Figaro lui fasse dire le contraire de ce qu’elle avait dit à Mediapart, et qui était pourtant la vérité, comme elle l’a confirmé dans l’excellent livre “Sarko m’a tuer”.

 
Ici, l’un des témoignages à charge contre Cahuzac est celui d’un inspecteur des impôts assez folklorique, qui a enquêté il y a quelques années sur Cahuzac puis a été mis au placard par sa hiérarchie. Son dossier, outre le soupçon de compte en Suisse, contenait hélas quelques hypothèses qui se sont révélées erronées, comme une imaginaire maison marocaine propriété de Cahuzac. Bien évidemment cette faille est exploitée à fond par le DSKaKorps, qui tente de ridiculiser le personnage. Et comme par hasard, c’est encore le Figaro qui écrit : L’agent du fisc n’exclut pas que Cahuzac soit innocent

 
Phrase magnifiquement tripatouillée, et qui tente d’occulter que le même inspecteur du fisc n’exclut absolument pas non plus l’inverse, et que c’est même la raison pour laquelle il avait transmis le dossier à sa hiérarchie.


Las pour Cahuzac, qui semblait avoir endigué l’attaque, Mediapart publie le lendemain un enregistrement téléphonique de mauvaise qualité, mais dont le contenu, s’il était authentifié, serait accablant. On y entend (mal) un individu, présenté comme Cahuzac, se confier sur la crainte que son compte chez UBS ne lui pose des problèmes.


Cet enregistrement aurait été obtenu il y a plus de 10 ans dans des conditions rocambolesques qui rappellent furieusement l’histoire belge qui a permis d’enregistrer la conversation entre la femme de Dutroux et le père d’une de ses victimes. L’essentiel, c’est d’y croire.


Pour l’abonné moyen de Mediapart, difficile de savoir si c’est bien Cahuzac qui parle. Mais vu la teneur des propos, c’est soit lui, soit quelqu’un qui se fait passer pour lui.


Il est certain que la motivation de celui ou ceux qui l’ont balancé n’est sûrement pas des plus nobles. On lui en veut manifestement. Mais comme le dit Edwy Plénel, l’important ce n’est pas la motivation de la source, mais bien la véracité des accusations.


D’ailleurs, dans un premier temps, le DSKaKorps envoie des proches de Cahuzac affirmer péremptoirement que ce n’est pas lui.

 
Mais il n’y a pas que l’enregistrement, il y a aussi le contexte. Et on apprend rapidement que l’enregistrement et les circonstances de son obtention ont été déposés par son auteur chez un notaire. D’où un nouveau repli stratégique avec cette déclaration de l’innocent (présumé) :

« Aucun des prétendus éléments matériels dont Mediapart croit disposer ne sont convaincants, ne m’impressionnent ni ne peuvent ébranler ma détermination à poursuivre mon action. Aucun témoin crédible ne peut affirmer ni tenter de corroborer une chose qui n’existe pas et n’a pas existé »


Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est tarabiscoté, et que si les accusations ne sont pas convaincantes, ce démenti l’est encore bien moins.

 

Voilà, nous en sommes là.

DANS SON MALHEUR, CAHUZAC A DE LA CHANCE.

D’abord l’actualité avec le naufrage de Ayrault dans l’affaire de Mittal Florange, et ce matin un tremblement de terre au Japon, lui laissent un peu de répit.


Ensuite, même si ses “amis” du P”S” font mine de le soutenir prudemment, les bouffons de l’UMP en lambeaux ne sont pas des plus virulents. Il faut dire que beaucoup d’entre eux ont eu à se plaindre de Mediapart. Et qu’ils rêvent tous de voir ce journal emblématique mordre la poussière. Ceci anéantirait la crédibilité des accusations toujours en cours dans des affaires autrement plus importantes comme celle de Sarkozy-Woerth-Bettencourt, de Karachi, de Copé-Takkiédine, ou des millions de Kadhafi.

 

Comme je l’ai dit, je ne sais pas si Cahuzac est coupable ou innocent.


S’il était avéré que ce type, chargé de lutter contre la fraude fiscale, mais surtout d’extorquer aux pauvres les milliards qu’il doit rembourser aux banksters, avait un compte planqué en Suisse (et/ou à Singapour), ce serait un nouvel épisode du discrédit de nos dirigeants, dont la haineuse Marine Le Pen se réjouirait à nouveau.


D’un autre côté sa culpabilité m’irait très bien. Nous serions débarrassés d’une caricature de politicard comme je les exècre, et qui n’ont pas la moindre légitimité pour nous gouverner ou nous représenter. Ces publicitaires envahissants seraient à nouveau ridiculisés, et Mediapart serait conforté dans son rôle de contre-pouvoir. Et, mais je rêve sans doute, cela ferait grimper les effectifs de ceux qui voudraient balayer cette manière de faire de la politique et changer vraiment les choses

À suivre…

 

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