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  • : Le blog de Comite pour une Nouvelle Resistance- CNR
  • : L’association, s’inspirant des idéaux et des réalisations énoncés et établis par le Conseil National de la Résistance (C.N.R.) a pour but la mise en œuvre de réflexions, d’initiatives et d’actions visant à faire naître et vivre une « Nouvelle Résistance » favorisant la défense des conquêtes des mouvements sociaux de notre République.
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comité pour une nouvelle résistance C N R 06

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Lucie Aubrac résistante

St André des Alpes / 9 /07/11

Comité pour une Nouvelle Resistance- CNR / St André des Alpes / 9 / 07/ 11

 

Explication du maire , des raisons pour lesquelles  lui  et son équipe aient refusé le matin meme l'accès  à la salle alors que cette journée était prévue , organisée de longue date ...

Tout se termina bien  , Monsieur le maire et son équipe  ont fini par " capituler "  face à l'indignation de nos résistants d'hier...

22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 04:58

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9ZXF5ACx4o 

 

Certains événements lorsqu’ils se précipitent trop, ils relèvent alors souvent d’une dimension beaucoup plus profonde, et cependant accompagnatrice discrète des évidences. Pavlos Fyssas tout jute enterré, son meurtrier quant à lui, a agit avec le professionnalisme des tueurs engagés. On le sait d’après les témoignages directs. On a aussi entendu ce cri déchirant, des parents de Pavlos qui n’ont pas hésité à remettre même certains “grands journalistes” à leur véritable place.

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9ZXF1ACx4o

Dessin dédié à la mémoire de Pavlos Fyssas. “Quotidien des Rédacteurs” du 20 septembre


Laissez-nous enfin parler et cessez de refaire l'image de notre fils à votre manière, c’est à dire comme cela vous arrange. Il suffit que d'écouter ses chansons pour comprendre. Tout y est, sa dignité, son intégrité, ses luttes. Il faut toutefois ajouter cette dernière chose: des témoins nous ont rapporté que les policiers présents n’ont pas voulu intervenir à temps, bien qu’en nombre suffisant. Ils étaient une douzaine environ. Là également, il faut enquêter... puis... l’assassin doit être condamné à la peine de mort” (reportage sur Real-FM, 20 septembre).

Pourtant la peine capitale a été abolie et ceci, depuis bien longtemps en Grèce... du moins officiellement. Sauf que dans la rue c’est parfois autre chose... et qu’une certaine “gestion politique” dans notre pays, ferait basculer le “sens trop commun” une fois, de plus vers la logique et en même temps éthique... des syndicats du crime. C’est vrai pour ce qui relève des “grandes affaires” de l’économisme triomphant, c’est également tout à fait exact, quant à “l'instrumentalisation soutenable” de l’Aube dorée, cette dernière, co-initiée par le pouvoir actuel et même bien au-delà. Mais ce n’est pas encore “acquis” de manière large, les Grecs sont en ce moment plutôt tétanisés.

Seulement, le temps des simplismes a bien pris pleine la figure ces derniers jours. On serait enfin en mesure, on le devrait en en tout cas, que de se poser cette question patente et dès lors tragique: voilà un tueur engagé, prévenu pour ainsi agir de la sorte, et qui ne fuit pas après le crime, ne porte même pas une sorte de... cagoule et se laisse tranquillement arrêter par les hommes de la police présents sur les lieux. “Étrange” ! Et comme le temps des simplismes n’a plus lieu d’être, les Grecs devraient sortir de leur mutisme. Des arguments du genre, “je ne sais pas”, “je n'ai rien vu venir” à propos de l’Aube dorée n’ont plus lieu d’être. Ensuite, du côté... des accompagnatrices discrètes des évidences, certaines coïncidences en termes de calendrier sont... fort remarquables. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9ZXFxACx4o

Affichage antifasciste. Grèce 2013


Déjà, cet assassinat politique a relégué au second plan, la semaine supposée de mobilisation générale. Les enseignants en grève depuis cinq jours s’apprêtent à retrouver le chemin de l’école. Leur mouvement s’estompe et la participation à la grève est sur le point de s’effriter: “
car tout le monde comprend qu'ils ne peuvent pas la poursuivre, tant leur situation financière est catastrophique, et rien que parce qu'ils ont perdu la moitié pratiquement de leurs revenus depuis le début du mémorandum”, reportage sur radio Real-FM, le 20 septembre.

Cette même journée du vendredi 20 septembre, des unités de la police ont encerclé les locaux de la radiotélévision publique ERT-3 à Thessalonique, structure autogérée depuis le 11 juin et la... suppression automatique de l’ensemble de l’ERT par le “gouvernement”. Cette même journée de vendredi, d’autres unités de la police ont fait dissoudre très violemment, la manifestation des ouvriers de LARKO, près de la localité de Martino au nord d’Athènes. Sans parler des nombreuses arrestations et la violence policière lors des manifestations antifascistes, très nombreuses, à Athènes et ailleurs. Bien entendu, le calendrier troïkan quant à lui s’accélère, on annonce donc dans la foulée, la suppression d’un millier de postes environ à l’Université d’Athènes et davantage ailleurs.

Jeudi 19 septembre a été annoncée, la décision de “reformer” la totalité de l’allocation attribuée aux handicapés. Dorénavant, ils percevront une aide unique et généralisée et qui n’excédera pas les cinq-cents euros mensuels. D’où le dénigrement systématique du mouvement des handicapés, la, propagande du régime en a abusé sur les quelques cas, certes réels de fraude pour ainsi démolir tout le système. On apprendra en fin de journal radiophonique que les personnes sans couverture sociale Sante en Grèce, dépasseraient désormais les trois millions, Real-FM, le 20 septembre. Drôle d’atmosphère alors. Sauf que tous les regards sont tournés vers l’Aube dorée et ses crimes.

On comprendra surtout par la même occasion que cette étape franchie dans la gravité de la gravitation fasciste, profite manifestement et de manière si flagrante aux maîtres mémorandaires. La troïka des gradés est attendue à Athènes la semaine prochaine, Antonis Samaras sait que certaines nouvelles mesures seront confirmées et que “son” peuple n’arrivera plus à les supporter. Déjà que les recettes de la TVA s’effondrent et on le souligne déjà du côté de Bruxelles ou du FMI. Il l’aurait d’ailleurs formulé du bout des lèvres lors de son récent déplacement à Bruxelles pour que ses interlocuteurs et plasticiens centraux... au plastiquage des sociétés et des ex-démocraties en Europe, l’entendent enfin. Mais plus personne n’a l’air de faire confiance à ce pauvre Samaras. Au même moment, tous les violons médiatiques des medias internationaux s’accordent pour de bon et pour cause: “La Grèce est un bien vilain pays, un véritable naufrage mérité, regardez ces Aubedoriens nazillons, c'est une insulte à la civilisation et à la démocratie”.

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9ZXFtACx4o

Le ferry “Aube dorée” qui a fait naufrage en 1983 


La Grèce est d’abord un pays de marins et ainsi fatalement de naufrages. Pour la petite histoire et l’anecdote symbolique, voilà trente ans exactement que l’autre “Aube dorée”, un petit ferry transportant 21 passagers et autant de membres de son équipage, a fait naufrage sous la tempête, au large de l’île d’Eubée. Il était parti dans l’après midi du 23 février 1983 du port de Rafina en Attique, à destination des îles d’Andros, Tinos, Paros et Naxos. Deux camions, dont un camion-citerne transportant de produits très inflammables, se sont déplacés et se sont même percutés, avant d’exploser dans le garage du ferry, ce dernier long de 59 mètres. Une brèche s’est alors ouverte, l’eau a aussitôt pénétré le navire causant sa perte et celle, de 28 personnes, passagers et membres de l’équipage.

Depuis, une réglementation beaucoup plus stricte fut observée, pour ce qui est l’accès à bord des navires, des ces camions transportant les matières dangereuses. Parmi une poignée d’habitants de l’île de Syros qui voyageaient alors à bord de “l'Aube dorée”, seul Yorgos Barbounis fut sauvé. Mais c’était il y a trente ans.

Des nos jours, le “gouvernement” Samaras prétend, et ceci d’ailleurs à moitié, qu’une nouvelle réglementation serait à l’étude, voire une requalification des crimes que des aubedoriens éponymes et presqu’anonymes ont pu commettre dans la quasi impunité, ce qui ouvrirait la voie de l’interdiction de l’Aube dorée. Ce aussi c’est que réclament les voix authentiquement critiques et parfois hypocrites dans certains cas en Europe, surtout lorsqu’il s’agit du personnel politique européiste des “pays centraux”. 

 

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“Je vote Aube dorée pour que le pays soit nettoyé. La Grèce aux Grecs”. Autocollant de l'Aube dorée. Salamine, 2012


Car premièrement, interdire cette organisation du... nazisme miroité, ne servira pas à grand-chose. Leur chef Mihaliolakos à déjà annoncé que dans pareil cas, “notre organisation nationaliste apparaîtra aussitôt sous un nouveau nom, pour ainsi servir sans discontinuité, les seuls intérêts du peuple”. Ensuite, cela n’aura aucun impact sur les causes... de l’épiphénomène, d’ailleurs assez prévisible.

Il va de soi, qu’un véritable de mémoire et de quête identitaire devrait être accompli en Grèce et de manière plus sereine, ceci afin d’élucider et ainsi de rompre avec les amalgames et les “évidences” mis en avant par l’Aube dorée mais qui n’est pas la seule à les partager. Ce travail est d’ailleurs impossible sous le régime de la survie, de l’occupation du pays par la Troïka et de la peur érigée en méthode de la “gouvernance”. À ce propos, tout le monde comprend, sauf Antonis Samaras et les siens, que la Grèce est à la fois une... affaire pliée et un naufrage, naufrage évidemment de la société dans sa majorité et non pas des élites. Le secteur privé a ainsi perdu en trois ans la moitié de ses actifs, et dorénavant, trouver du travail à presque deux millions de personnes prendra au moins vingt ans. Et encore...

On sait désormais combien la “gouvernance” de la Troïka sème alors la peur, pour ainsi bâtir son assise “électorale” et sa mainmise de type colonial sur le pays. Après avoir forcé et obtenu le résultat électoral que l’on connait, cette escalade dans la violence aubedorienne, participe et fait justement perdurer, l’atmosphère et le climat de la peur. 

 

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“Promesses dorées et futur noir”. Manifestation des habitants de Skouries contre l'exploitation des mines d'or. Quotidien “Elefterotypia”, le 25 février 2013


Ce sont aussi les liens prouvés entre les mécanismes du para-État et/ou de l’État dit “profond”, avec l’Aube dorée qui doivent nous interpeller pour ce qui est de l’instrumentalisation précise et minutieuse des... “nazis des Thermopyles”, y compris pour ce qui tient de cette dernière escalade, programmée et en tout cas pressentie.

Dernière chose: Si Antonis Samaras pense, que comme... le bébé semble lui échapper avec l’eau du bain, il irait enfin “récupérer” ou rapatrier les électeurs de l’Aube dorée, c’est alors une illusion de plus et désormais de trop. Ceci-dit, nous irons peut-être prochainement voter sous un climat de “guerre civile”, réelle ou supposée... et de “manière utile”. Encore une manifestation du régime de la peur, si chère aux aubedoriens par ailleurs qui savent aussi agir en autonomie au sein du système qui les nourrit.

Ainsi, les belles paroles sur la constitution d’un “arc constitutionnel” contre l’Aube dorée, et ceci en “dépassant la rupture du mémorandum” comme le prône un certain journalisme chez nous proche du pouvoir, est une ineptie de plus, et néanmoins... calculée. 


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9ZXFhACx4oLa Grèce sans inepties. Cyclades, 2012

 

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Vestiges et marques du passé sur les murs d'un bistrot. Astypalaia 2012-2013


Vendredi matin dans une rame de l’unique ligne du RER d’Attique, un Pakistanais avait si bien joué de la guitare et interprété des chansons grecques très connues, que tout le monde a enfin pu rire devant le spectacle. C’est l’accent du chanteur qui a provoqué tant d’hilarité, mais enfin, nombreux ont été ceux qui se sont montrés satisfaits de l’ingéniosité ou de l’amateurisme éclairé de l’immigré du jour: “Il doit être guitariste professionnel chez lui... ce n'est pas possible”.


Notre passé décomposé et recomposé en même temps que notre temps présent n’a pas encore montré “ses intentions” quant au futur. On ne perd pas espoir, à défaut d’avoir perdu un certain sens des réalités ; nous sommes en partie inconscients de ce qui nous arrive ou peut-être aveugles à force de longue “pédagogie médiatique et politique”.

 

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Épicerie fermée “L'Espoir” sur l'île d'Astypalaia, 2012


J’ai pris le large vendredi soir acceptant l’invitation pour le week-end, de mon ami Stathis de Chios et du temps de nos études communes en Pédagogie. Le temps change et nous avions froid en classe-pont à bord du F/B “Nisos Chios” reliant le Pirée aux îles de Chios et de Mytilène qui d’ailleurs était bien bondé. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeF9ZX15ACx4oL'aube du 21 septembre, île de Chios et les côtes d'Anatolie

 

 

 

http://www.greekcrisis.fr/2013/09/Fr0278.html

 


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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 09:25

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D’après les symboles ou les usages, voire, certaines apparences, l’été grec s’achève bel et bien en août. Tel est le ressenti des athéniens en ce moment, sauf que nos derniers... aoûtiens, ce sont des manifestants, s’agissant des agents de l’Éducation dite “Nationale” ou de la Santé “Publique”. Place Omonoia, les cireurs de chaussures et les vendeurs de billets de loterie attendent désespérément leurs clients, visiblement, l’engouement populaire n’est plus. D’ailleurs cette semaine, le “Parlement” a adopté un amendement initiant la privatisation de la Régie de la Loterie “Nationale”. Sans doute, un effet de l’été qui s’achève.

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV5ZXF1ACx4o

Place Omonoia. Athènes, le 28 août


Place Omonoia toujours, c'est-à-dire “place de la Concorde” et devant l’entrée de la Banque Nationale de Grèce, la mendiante âgée retrouve alors toute “sa place” dans l’indifférence totale. Les passants pressés et... pressés par la crise s’y sont habitués, au point de ne plus prêter attention... au décor.

Leur curiosité qui ne s'étend plus jusque-là, les porte néanmoins d’admirer les travaux de réfection réalisés juste en face, c'est-à-dire à l’intérieur du bâtiment abritant le vieux café historique “Neon”. Autrefois, il faisait office de salon littéraire mais il reste fermé depuis un moment déjà. Yannis Ritsos, Yorgos Ioannou et Yannis Tsarouchis notamment, étaient ses habitués. “Aurait-il enfin trouvé un repreneur?”, telle fut en somme la question du jour et de la foule sur cette place de l’autre... concorde.

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV5ZXFxACx4oMendiante de la place Omonoia. Athènes, le 28 août


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV5ZXFtACx4oEx-café “Neon”. Athènes, le 30 août

 

Pas loin rue du stade, entre Omonoia et la place de la Constitution, et songeant à nos écrivais, peintres et musiciens, j’ai remarqué jeudi 29 août cette banderole parmi bien d’autres: “La déstructuration de la culture, c'est de la violence”. Les agents de certains ministères, de la santé, de l’éducation et de la culture, manifestaient la tête haute... et le moral en berne.

Ils n’ont pas été bien nombreux il faut dire, mais la “prestation” fut honorable aux dires de tous et sous le regard attentif des touristes. “Encore une fois, ce n'est pas la grande mobilisation, j’en suis déçue”, affirmait Kassiopi, une manifestante du jour. Elle travaille au Ministère de l’économie sous contrat de type CDI, autrement-dit, elle peut se faire licencier du jour au lendemain et d’ailleurs sans explication, autre que le “contexte” ou plutôt, le dernier décret en date. 

 

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La déstructuration de la Culture...”. Athènes, le 29 août


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV5ZXFlACx4oAgents hospitaliers. Athènes, le 29 août

 

On manifestait ainsi à Athènes sous 37 degrés. Peu après la fin de la manifestation, la rue du Stade a été donnée à la circulation comme on dit, ou plutôt au calme, car par une telle chaleur les rues d’Athènes furent aussitôt désertées. La grande politique alors attendra. Car en ce moment, tout le monde prédit “les grandes manifestations de l'automne, suivies ou initiées par des événements d'une autre portée, jusque là jamais atteinte”, qui sait ?

Cette semaine du moins, tous les partis de l’opposition (de droite comme de gauche) se sont mis d’accord pour boycotter la nouvelle “télévision publique DT - NERIT”, ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère du... Ministre de la Propagande radiotélévisée de notre “Reich” eschatologique alors tout petit, Pantelis Kapsis: “C'est inadmissible, cela porte atteinte au bon fonctionnent de la démocratie”. Un comble, après la fermeture par mise à mort de l’ERT et suite aussi, à la tératogenèse “Neritienne”. Et ce n’est plus qu’un “indice de possibilité” quant à la consolidation du nouveau régime méta-démocratique, comme dirait peut-être Cornelius Castoriadis, mais plutôt la mise en œuvre d’une méthode alors implacable et fort bien calculée. 


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Manifestation. Athènes, le 29 août


Août finissant et notre presse du moment, ne manque pas une seule occasion lorsqu’il s’agit d’évoquer le contexte de la campagne électorale qui se déroule en ce moment en Allemagne, alors métropole de la dite “Union européenne”, car enfin ici, aux pays-strapontins de la zone euro, on apprend désormais à ne plus mâcher (tous) nos mots. À l’image de David Torres, qui depuis l’Espagne, fustige la dernière mégalomanie en date d’Ulrich Grillo et des élites bancocrates et allemandes (et pas qu’allemandes bien entendu), lesquelles, ont visiblement perdu tout sens de l’hybris. Encore une fois, dommage... et intérêts !

Para cuando llegue la Merkel con una oferta que no podamos rechazar, estaría bien intentar alquilarle el Valle de los Caídos para que monte con subtítulos en alemán un parque temático del fascismo”, écrit en conclusion de son article le chroniqueur espagnol, sous un titre évocateur: “Privaticemos a Platón”. L’autre nouvelle Europe serait alors en cours de route, du moins dans les mentalités.

 

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Une certaine image de l'Allemagne à travers la presse grecque, août 2013


Nous remarquons tout de même “malgré-nous”, la place non négligeable qu’occupe désormais “l'Affaire grecque” dans la campagne électorale en Allemagne. Preuve, s'il en est, que les questions de ce type, relèvent plutôt des questions coloniales s’immisçant comme on sait de temps à autre, dans les élections organisées en métropole.

Nous observons tout cela et nous réalisons alors combien notre petit monde a enfin changé. Ses apparences même, sont perdues à jamais. Certains États, d’abord vidés de leurs prérogatives, bientôt ils seraient aussi vidés de leurs habitudes ainsi que de leurs... habitants. Nous réalisons mais vraisemblablement pas tous, à l’instar de cette famille de médecins qui depuis son île d’armateurs, vient de rendre à Athènes à l’occasion d’un mariage. Nous les avons croisés dans le quartier, car ils y possèdent un appartement, nous les avons aussi entendus discuter car ils parlent alors si fort inhabitués comme ils sont aux nouvelles susceptibilités et même subtilités, de l’urbanité sous les effets de la crise. Ils ont ainsi parlé assez longuement de la pluie et du très beau temps, des transferts des joueurs entre équipes de football, des nouveaux pneus de leur véhicule tout-chemin, de tout cela ou presque, qui relève alors de notre... infâme et futile passé. “Ces gens sont des extra-terrestres, d’après leurs dires, ils suivent encore les infos à la télé”, fit remarquer avec amertume Christos, le voisin. Non, tous les Grecs ne souffrent pas tant de la crise, disons que 20% de la population en serait quelque part épargnée. 

 

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“Tu crois encore la télévision ??”. Athènes, août 2013


Nous ne croyons plus à la télévision, et sur la radio 105,5 jeudi 29 août, celle de SYRIZA, un syndicaliste des chantiers navals de Skaramanga près du Pirée, exposait sa version des faits réellement existants: “Venizélos, alors ministre de la Défense en 2010, a bien roulé dans la farine l'acquéreur partiel des chantiers, c’est à dire Abu Dhabi Mar. Il l'avait assuré quant à la possibilité de signer de contrats entre les chantiers et les marines d'autres pays, ce que la Commission européenne a aussitôt interdit.

 

Depuis, le seul client possible, c’est l’État grec. En réalité, Venizélos travaille pour les allemands de ThyssenKrupp AG tout comme une partie des chefs syndicalistes qui comme on dit... ils auraient été achetés. ThyssenKrupp AG, ce fut l’autre actionnaire des chantiers, on peut toutefois comprendre, les Allemands veulent en tout cas effacer leur scandale des sous-marins qui penchent, et par la même occasion, ils font... du charme pour que nos techniciens spécialisés émigrent vers les chantiers du Nord de l’Europe. Venizélos est un escroc” (cité de mémoire).

Ces propos sont très graves, et on préférerait plutôt découvrir un bien mauvais rêve qu’une telle version éventuelle des faits. Ignorant une bonne partie du dossier - quant au scandale des chantiers navals de Skaramanga, des journalistes indépendants et ainsi libres d’esprit, devraient en enquêter davantage afin de nous éclairer, plutôt que de recycler l’affaire politiquement plus... correcte de la traque aux faux diplômés de la fonction publique grecque, à l’instar du quotidien “Le Monde”. Car il y aurait sans doute beaucoup à dire également sur les faux représentants des intérêts du peuple et du pays, et comme de (presque ?) chaque pays.

 

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Rétrospective Luis Buñuel. Athènes, le 29 août


Certains d’entre nous, iront sans doute se consoler ou plutôt méditer, profitant de la Rétrospective Luis Buñuel en ce moment, dans une salle au centre d’Athènes. D’ailleurs et par les temps qui courent, on peut aussi ternir compte du prix promotionnel: “Deux films pour un ticket unique à 6 euros”.

Une quasi-offrande je dirais, des “Oubliés de Mexico” - (“Los Olvidados”)... à ceux d’Athènes.

Heureusement enfin que nous ne manquons pas de rire à chaque occasion. Comme cette semaine devant le siège de la Banque de Grèce, où on annonce par voie d’affichage, la messe en mémoire d’un disparu. De nombreux passants avaient d’abords cru ou imaginé qu’il s’agissait d’une nouvelle blague, un canular bien de...saison. De saison, comme cet engouement pour une certaine restauration rapide et théoriquement peu coûteuse, celle des friands aux épinards ou au fromage. 

 

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Banque de Grèce. Athènes, le 29 août


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Une certaine restauration peu coûteuse. Athènes, le 27 août

 

 

Qui dit que notre crise manque de goût ? En tout cas, l’été grec s’achèverait bien en août.

 


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV5ZX1xACx4oAnimal adespote. Athènes, le 27 août

 

 

 

Carnet de notes d'un ethnologue en Grèce
Une analyse sociale journalière de la crise grecque

 http://www.greekcrisis.fr/2013/08/Fr0271.html

 



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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 07:29

Samedi 24 aout 2013 par  Panagiotis Grigoriou  . Historien et Ethnologue

 

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Depuis nos cinq hôpitaux athéniens supprimés de la semaine dernière, le temps est à l’évacuation des malades. “Il faut dire que les sociétés ne changent pas facilement et tous ceux, qui n'arrivent pas à s'adapter, alors ils meurent”, avait déjà affirmé dans un tweet Adonis Georgiadis, ministre de la “Santé” d’Antonis Samaras et ancien du parti d’extrême-droite, LAOS. Août finissant, été décidément rigide et... murmure troïkanne: “C’est la compétitivité qui compte avant tout, la Grèce n'est plus un problème, même si, sa population devrait disons-le diminuer suite à la politique d'ajustement économique qui d’ailleurs, est loin de s’achever

 

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“Autrefois, c'étaient les chars...”. Athènes, le 22 août


Donc la mort, rien que la mort et pas que dans l’âme. “Autrefois, c'était des chars, à présent ce sont les banques”, d’après ce graffiti d’un mur d’Athènes, ayant valeur de marqueur socioculturel dans un sens.

 

Nous finissons par comprendre peu à peu. En attendant, les rues d’Athènes restent encore assez vides. Nous attendons la reprise... de la crise avec la rentrée “définitive” pour lundi prochain, ou pour celui d’après. Et nos écrivains, à l’instar de Yannis Xanthoulis, remarquent enfin que cet été, même la pleine lune des aoûtiens romantiques, n’aurait pas accompli son habituel (petit) miracle, “Quotidien des Rédacteurs” du 24 août. 

 

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Athènes, le 22 août


Sur la place de la Constitution, l’incontournable kiosque des vendeurs de petits pains restera fermé jusqu’à lundi 26 août, c’est vrai que l’essentiel de leur clientèle se compose de travailleurs ou plutôt de chômeurs et de flâneurs “se déplaçant en local” comme on dit. Ceux, qui apprécient enfin toute la consistance du petit pain du matin à moins d’un euro. Le temps des sandwiches leur serait alors révolu. “Désutopie” ainsi consommée... car à présent, ce sont évidemment les banques. 

 

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Le kiosque, place de la Constitution. Athènes, le 22 août


Les touristes, toujours nombreux quant à eux, auront éventuellement remarqué sur cette même place, ses monuments déjà assez discrets, mais fraichement nettoyés des graffitis et autres... “souillures” des manifestations de l’hiver et du printemps dernier. C’est vrai qu’ils sont si beaux à voir... et c’est tout autant vrai, comme vient de nous le rappeler le “Quotidien des Rédacteurs” cette semaine, rien que pour 2012 en Grèce, les statistiques officielles ont dénombré 5.654 manifestations, lesquelles ont mobilisé sur le terrain comme on dit, 171.423 policiers. 

 

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Monuments nettoyés place de la Constitution. Athènes, le 22 août


Sauf que le mémorandum n’a pas bougé d’un seul pouce. Les mendiants “attitrés” de la place de la Constitution ou des chiens errants mais répertoriés car parfois soignés, non plus. Toutefois, j’ai remarqué l’absence de certains mendiants aux alentours du 15 août, mais voilà qu’ils reviennent... comme les autres. Il n’y a que Venizélos du PASOK et du “gouvernement” qui, tout en poursuivant ses vacances dans les Sporades, réclame alors... comme il peut, le jet du “gouvernement de la République”, afin d’effectuer ainsi un nécessaire aller-retour à Bruxelles, pour lui ainsi que pour son épouse, leur évitant les fracas, dans la mesure où leurs vacances se prolongeront encore un peu, toujours d’après le “Quotidien des Rédacteurs” du samedi 24 août. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9dXFlACx4o

Place de la Constitution. Athènes, le 22 août


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9dXFhACx4o 

Mendiant de retour, place de la Constitution. Athènes, le 22 août


Certaines “fuites” (ou fuites) dans la presse ces derniers temps, révéleraient qu’à part Venizélos, “on aurait aperçu José Manuel Barroso naviguant dans les Sporades, ce dernier bénéficiant de l'hospitalité qui lui aurait été offerte par le propriétaire d'un grand yacht”. C’est alors vrai qu’en Grèce, nous ne connaissons pas qu’un temps de chien, quoi qu’on en dise, et de toute manière, cette “information” appartient à l’insignifiance.

Car nos soucis sont bien ailleurs. Madame Anna, une habitante du centre-ville depuis 1947 d’après ses dires car elle le répète sans cesse sans que l’on sache pourquoi, a provoqué un véritable... scandale l’autre jour dans sa rue à propos d’un chien, que son propriétaire laisse enchaîné durant plusieurs jours dans une cour d’une de ces “maisons d'époque” comme on dit, qui plus est, abandonnées depuis bien avant la dite “crise”: “Ce n'est pas possible. Penser que cette bête ne survivra qu'avec un peu d'eau et de nourriture. C’est nous qui l’apportons d'ailleurs à travers les grilles du portail. Il va falloir faire quelque chose, je vais dénoncer ce type à la police, paraît-il que c’est un Polonais”.

 

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Le chien enfermé. Athènes, le 22 août


Pauvre chien, surtout... si c’est un Polonais. Le même jour dans ce quartier délabré du centre, j’ai remarqué ces drapeaux noirs sur la façade d’un établissement hospitalier: “Non à la fermeture”. Depuis, les malades ont été évacués. Visiblement... ils n’auraient pas été adaptés à la rigidité de l’été 2013. Et sans doute moins que le chien. 

 

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Drapeau noir sur un établissement hospitalier. Athènes, le 22 août

 

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Évacuation des malades à Athènes. “Quotidien des Rédacteurs” du 23 août 


Et pendent que les malades d’Athènes se faisaient évacuer, le camping municipal sur l’île d’Amorgos, devenu autogéré en juillet dernier, a été à son tour évacué trois semaines après son ouverture, car la mairie s’est soudainement rappelé du “vide juridique” et certainement des communiqués de l’Aube doré pour qui “ces anarchistes qui ne se lavent jamais, partent désormais à l'assaut des campings dans nos îles, il va falloir en finir avec ça”, “Quotidien des Rédacteurs” du 24 août.

J’ai aussi remarqué... comme par hasard ces derniers jours, une affiche sur un mur, annonçant une conférence dont le thème fut l’action des paramilitaires Grecs, ceux qui avaient servi sous l’ordre des occupants Allemands et du “gouvernement” de la Collaboration. L’histoire ne répète pas, cependant... l’Obsolescence de l’Homme n’est plus à prouver, et par un tel été finissant. 

 

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“Les paramilitaires de la Collaboration”. Athènes, août 2013


Le voisin Christos n’a même pas de quoi mettre un peu d’essence au réservoir de sa voiture, rien que pour se rendre sur la plage en ce moment, sa femme et lui sont au chômage. Mon ami Ph. et pour cette même raison, s’enferme chez lui, ne voyant plus personne. C’est vrai que depuis un an, notre sociabilité encaisse un coup sévère. Peut-être parce que déjà et depuis la Troïka, la Grèce a perdu plus d’un tiers de son industrie d’après nos économistes ainsi qu’une petite moitié des emplois du secteur privé. Seul notre autre voisin Costas est parti en vacances à Paros et pour une petite semaine. Dans l’immeuble, c’est le seul à avoir conservé son activité de dentiste, de même que son épouse, toujours employée dans le privé. Un cas rare.

Dans un entretien accordé au “Quotidien des Rédacteurs” daté du samedi 24 août, alors vétéran d’une certaine gauche britannique, Tony Benn, affirme que “la Grèce n’est plus gouvernée par elle-même. Et au sein de l’Union Européenne, il ne faut aucunement espérer une quelconque solution venue d’en bas, c'est-à-dire des peuples, ni d’en haut, autrement-dit de la Commission de Bruxelles. Et ceci, parce que les vraies décisions au sein l’Union Européenne sont prises par ceux pour qui, il est impossible de voter. Il n’y a pas de démocratie au sein de l’Union Européenne”. Effectivement, et déjà la Troïka, c’est l’incontournable mécanisme de la méta-démocratie, on le sait aussi. C’est vrai qu’autrefois, c’étaient les chars.

Derrière leurs grilles, nos adespotes nous regardent quelque peu ahuris. Il faut dire que les sociétés ne changent pas facilement. Décidément ? 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9dX11ACx4oAdespote. Athènes, le 22 août

 


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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 07:10

http://s1.lemde.fr/image/2013/07/11/534x267/3446579_3_e69d_des-professeurs-grecs-manifestent-a-athenes_3d5df2326aec8ad31818cfb0c416ec2f.jpg

 

 

Le gouvernement grec annonce la mise en disponibilité de 25000 fonctionnaires d’ici la fin de l’année dont 12 500 fin septembre, en application d’une loi votée par le parlement grec, le 18 juillet 2013 décidant la réduction du secteur public. Telle est l’une des exigences des bailleurs de fonds de la troÏka pour verser en tranches échelonnées jusqu’en octobre un prêt de près de 7 milliards d’euros.


Policiers municipaux, enseignants, agents hospitaliers et des collectivités territoriales vont fournir l’essentiel de ce contingent qui touchera seulement 75% de son salaire mensuel les huit prochains mois, soit 675 euros, avant d’être licenciés de la fonction publique ou d’accepter une mutation.


Huit hôpitaux d’Athènes et Salonique seront transformés en centres de soins aux prestations réduites.

Le transfert des patients et des personnels a déjà commencé.

3 500 policiers municipaux seront mis en disponibilité le 23 septembre. 6 000 postes sont supprimés pour cette rentrée dans le second degré – dont celui du président du syndicat OLME. Une cinquantaine de filières de l’enseignement technique dont celles des aides-soignants, des assistants dentaires et des assistants pharmaciens sont également supprimées.

 

Le syndicat des travailleurs hospitaliers n’a pas exclu vendredi un front commun avec les syndicats enseignants qui doivent décider la semaine prochaine d’un appel à la grève illimitée dans les écoles à partir de la rentrée prévue la semaine du 9 septembre.

 


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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 13:15

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D’après le philosophe Günther Anders, la “honte prométhéenne” serait celle que l'homme

éprouverait face à sa finitude, comparée à la perfection des machines. À tort. Et notre

dernière situation... prométhéenne à nous tous ici du côté d’Athènes, ainsi que la honte

qui lui serait liée, pour ne pas dire l’hybris, résulte de cette “faute fondamentale” et

civilisationnelle qu’est l’euro, par... excellence “monnaie technique”. Depuis un moment

déjà, la presse insiste, chiffres à l’appui, sur la pauvreté qui touche désormais la moitié des

Grecs et ceci au moment même, où Yannis Stournaras exige “la levée nécessaire des derniers

obstacles d’ordre juridique”, et qui empêchent pour l’instant la saisie de la résidence

principale pour dettes. “Sinon, les banques perdront toute leur crédibilité et le système

s'effondrera”, affirme-t-il. Décidément, la question, ou plutôt l’aporie, n’est guère

économique, mais civilisationnelle.


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L’endroit où Thanasis Kanaoutis a trouvé la mort. “Quotidien des Rédacteurs”, le 20 août

 

La crédibilité des uns fait le calvaire des autres, c’est bien connu. Les parents de

Thanasis Kanaoutis, viennent de déposer plainte pour assassinat, à l’encontre du contrôleur,

lequel “aurait, psychologiquement et physiquement poussé” leur fils hors du trolleybus

la semaine dernière. Et depuis la mort et les obsèques du jeune Thanasis, les nouveaux

slogans n’ont pas tardé à couvrir les abribus, les gares, voire même le matériel roulant

de notre capitale: “L'État et les contrôleurs sont des assassins. Mort à 18 ans. Des gifles

et des coups de pieds aux contrôleurs”. On dirait qu’à défaut d’un projet politique visible,

la vengeance devient alors une valeur sociale “évidente”.


“Légalistes” ou pas, passagers ou passants, tout le monde s’accordera du moins sur ce constat:

“mourir pour presque un euro, c'en est trop”. Mourir pour un euro, mourir pour l’euro.

Hélas, et pour mieux attiser... l’anthropophagie ambiante ainsi érigée en norme sociale,

les contrôleurs se font souvent recrutés parmi les fonctionnaires qui veulent ainsi arrondir

leurs fins de mois, d’autant plus, que leur revenu disponible a chuté de plus de 50% en

seulement trois ans. On les surnomme déjà “chasseurs de tête” car ils sont rétribués aux résultats obtenus, qualificatif que la presse écrite utilise aussi parfois. Et après trois ans d

e “dialyse sociale” et où le nombre de chômeurs issus du privé dépasse et de loin celui de

l’ensemble des fonctionnaires, la haine visant nos fonctionnaires est grandissante.

On peut certes se moquer de certains slogans à l’image du quotidien mainstream

“Phileleftheros” de Nicosie et pourtant... Le slogan, c’était: “Le capitalisme c'est du crime organisé”. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZXFxACx4o

“État et contrôleurs assassins...”. Athènes, le 18 août


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZXFtACx4o

“Le capitalisme c'est du crime organisé”. Nicosie, juillet 2013 

 

Nonobstant cette vision de notre modernité, le dernier capitalisme, s’accapare déjà de

la technicité et de manière si extraordinaire, focalisé comme il est, sur l’optimisation de

la dite “croissance économique”, cette dernière étant entièrement déterminé par le

développement de la technique. Et tout autant, par une certaine virtualisation des

échanges et des phénomènes. Hormis nos pauvres, nos pendus ou nos morts...

phénomènes plus que jamais réels

À l’image de Maria, habitante du quartier d’une allure assez “BCBG” et qui depuis

début août,vend des billets de la Loterie nationale dans les rues.Les clients, et

surtout les clientes,reconnaissent derrière son apparence justement,

l’ancienne position sociale, un statut de cadre sans doute, et qui connait désormais

le chômage comme tant d’autres.

La réflexion leur restera entre les dents, jamais prononcée mais trahie par la gestuelle

 

des corps et des visages: “Alors, à qui le tour ?”. D’où d’ailleurs le succès de Maria,

“la dignité sous les bras”, aux dires des habitants du quartier.


Pour la... petite histoire, l’autre Office des paris et des jeux du pays (OPAP), vient

d’être vendu en... bonne partie à l’homme d’affaires, armateur et magnat du pétrole

comme on dit ici, Dimitris Melisanidis, provoquant le limogeage du président du

Fonds grec chargé des privatisations TAIPED, Stelios Stavridis. Ce dernier, a remis

sa démission dimanche, sur fond des critiques pour s'être déplacé à bord du jet privé

de Dimitris Melisanidis, devenu principal actionnaire du consortium qui vient de

racheter l'OPAP. La presse grecque de cette semaine, prétend même que l’affaire

est bien grave, puisqu’elle conduira “le directoire de Berlin à installer un allemand

à la tête du TAIPED”, lui attribuant ainsi et de manière... incontestable, des fonctions

de “Treuhand” à la grecque. On se souvient déjà de... l’œuvre de cet organisme en

Allemagne où plus de deux millions de personnes ont été licenciés chez

les “Grecs” de la RDA. Déjà que nous n’apprécions ni l’Euro, ni l’Union Européenne, et

encore moins la politique de l’Allemagne en ce moment... D’après les derniers sondages,

tout serait alors... possible et surtout imprévisible dans un avenir plutôt proche. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZXFpACx4oEBU arrête la rediffusion du programme ERT”. “Quotidien des Rédacteurs” du 20 août


Ainsi et d’après le quotidien mainstream “To Vima” daté du 18 août, et s’agissant d’un

sondage réalisé récemment, il s’avère que “cette évolution de l'opinion s'explique par

la colère des Grecs à l'encontre des grandes puissances européennes, lesquelles ont

imposé à la Grèce, la politique d'austérité que l'on connait au moyen du mémorandum

sans cesse renouvelé, une politique d’ailleurs attribuée principalement à l’Allemagne.

En même temps, les Grecs semblent estimer que les seuls investissements réels qui feront

décoller l'économie ne peuvent venir que de l'extérieur de l'UE. C'est pourquoi, lorsqu'on

les interroge sur les pays avec lesquels notre pays devrait développer des relations

commerciales plus étroites, ils répondent que c’est d’abord avec la Russie (48,2%),

et ensuite, la Chine (45,9%), les États-Unis (40,7%) et enfin, les Émirats arabes unis (12,6%).

Ces préférences exprimées par les personnes interrogées n’ont pas guère évolué depuis

les années précédentes, à l'exception notable de la perception de la France, car il apparaît

que ce dernier temps, la confiance des Grecs vis-à-vis de la France a été ébranlée”.


Inutile de dire qu’en ce moment la rue grecque “vomit” l’euro et l’Union Européenne,

et ceci, comme jamais auparavant. Et d’après ce que j’entends, et même si cette dernière

mutation des mentalités ne trouve pas encore d’expression politique de grande envergure,

elle nous semble alors définitive. D’autant plus, que d’après la dernière “programmation”

européiste qui ne passe pas si inaperçue derrière le “rideau de la dette”, telle celle de

Jean Pisani-Ferry, nous tous ici, devrions plutôt migrer vers le Nord pour survivre:

“Malgré les initiatives qui ont été prises, la zone euro reste fragile. On ne sait pas encore

si les pays d'Europe du Sud vont parvenir à rétablir leur compétitivité tout en réduisant

leur dette. On ne sait pas encore si les capitaux vont retourner vers les pays du Sud et y

financer des créations d'emplois ou si les chômeurs de ces pays devront migrer au Nord.

On ne sait pas encore si France et Allemagne peuvent s'entendre sur un nouveau modèle

alliant partage de souveraineté et partage du risque. La question de l'avenir européen

nous est posée, autant qu'aux Allemands. Notre responsabilité est considérable”. 


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZXFlACx4o

Réunion du personnel. ERT, le 17 août. Photo du mouvement “Plan-B”

 

Nul doute que Jean Pisani-Ferry, tout comme le “nôtre”, Yannis Stournaras, tous deux

spécialistes incontestablement intelligents et courageux, se comptent cependant parmi

les meilleurs représentants des “idiots”. Autrement-dit et comme nous le fit remarquer

Cornelius Castoriadis, le mot “idiot” issu du mot “idiôtès -des imbéciles qui ne s'occupent

que de leurs propres affaires” et non pas des affaires et intérêts communs. En grec moderne,

le secteur privé se dit d’ailleurs“idiotikos”, je le précise, rien que pour ne pas oublier

une certaine étymologie. D’ailleurs, n’admettre déjà que 20% de la population des pays

du Sud de l’Europe migre vers l’Europe du Nord, cela représenterait environ vingt millions

de personnes ! Imaginons les conséquences et même les conditions d’un tel déplacement

forcé d’une partie de la population européenne.


Et comme ces propos, évoquant... notre déplacement économiquement forcé, nous

les avons déjà entendus de Dominique Strauss-Kahn, d’Angela Merkel, de Pedro Passos

Coelho et de bien d’autres, il va falloir leur rappeler que l’hybris ne peut pas être

un système de “gouvernance éternelle”. Le risque est grand et ainsi leur... responsabilité

est en effet considérable. Pour l’instant en tout cas, le risque... se loge entièrement de

notre côté, entre le Portugal et la Grèce: chômage, mise à mort lente des sociétés et

des existences, fascisation et para-démocratie déjà érigée en régime-clef, surtout

lorsqu’il ne faut pas faire perdre la confiance vis à vis des banques, si chères à

Yannis Stournaras et d’abord... à nous tous. 


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZXFhACx4o

Drapeau grec à moitié décroché. Athènes, le 19 août

 

Depuis le Sud de la dite “Union Européenne” nous savons que la course est en effet engagée,

entre le renouveau douloureux ou Sud comme au Nord, et la consolidation du régime...

impérial actuel. Nous sommes de plus en plus nombreux aussi à réaliser qu’un tel

renouveau ne se fera plus au sein d’une U.E. rafistolée et prétendument

“socialement plus juste”. La gallérie fut ainsi déjà assez amusée de la sorte depuis

plus de 20 ans, ce type d’euphémisme eschatologique ne passera plus du tout bientôt,

au Sud comme parfois au Nord. Les travailleurs d’Allemagne et du régime Hartz IV

doivent aussi en savoir quelque chose, à leurs dépens malheureusement.


Même certains éditorialistes au quotidien “Avgi” de SYRIZA, estiment que quelque part,

et surtout chez nous, l’européisme n’est plus très évident: “Et il ne faut pas se faire d'illusions

quand à la possibilité de renforcer les droits démocratiques au moyen d'une hypothétique

Constitution européenne. Surtout si, au sein des pays du Sud et de la dette souveraine,

là justement où il y a une grande opposition populaire face aux dites reformes, ces

droits et Constitutions se trouvent de fait abolis. D’autant plus, que les Constitutions

des pays concernés, ont été générées après avoir résisté aux régimes dictatoriaux et fascistes”. 


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“La locomotive de la corruption”. “Quotidien des Rédacteurs” du 20 août

 

Notre presse du mardi 20 août, insiste aussi sur le cas de “l'Allemagne, grande locomotive

de la corruption en Grèce”, s’agissant une fois de plus, des pots-de-vin et autres pratiques

concernant la “Deutsche Bahn” entre autres, pratiques déjà dénoncées par la presse

allemande, la “Suddeutsche Zeitung” par exemple. On apprendra par la même occasion,

que l’Allemagne n’a toujours pas ratifié les Traités et textes internationaux, relatifs à la

lutte contre la corruption, notamment ceux de l’O.N.U. et du Conseil de l’Europe.

D’après le “Quotidien des Rédacteurs” daté du 20 août, c’est Cecilia Malmström

en personne, commissaire européenne qui l’a affirmé lundi 19 août, en réponse

à une question posée au Parlement Européen par l’eurodéputé SYRIZA Nikos Houndis.


C’est ainsi qu’une dizaine “d'appels d'offres” de la période 1999 et 2009, liant les Chemins

de fer Grecs et les entreprises allemandes, (et déjà réalisations), prendront d’après

le quotidien grec, le chemin de tribunaux. Dans la foulé... des merveilles de la biosphère

et du recyclage financiers, on apprendra par ce même journal, que sur 6.575 sociétés offshore... grecques, le Ministère des Finances, n’a “choisi” que 315, pour enfin contrôler seulement 34.


Je l’aurai dit à mon voisin Christos mardi soir, sauf qu’il a décliné mon invitation:

“C'est gentil de ta part que de nous inviter pour un café... mais nous ne pouvons pas venir.

Mon épouse Lia insiste: Nous ne pouvons pas venir les mains vides. Et comme tu sais,

nous sommes chômeurs tous les deux, nous n'avons même pas cinq euros pour apporter

un semblant de biscuit ou une petite glace. Une autre fois, tu sais bien pour les femmes,

les questions de dignité sont très importantes lorsqu’elles se posent, surtout ainsi”.

Je réalise alors... que nous aurons certainement perdu toute notre sociabilité avant

même d’émigrer, comme le préconise Jean Pisani-Ferry. Les conspirationnistes de

tout bord diraient alors, que “le plan est bien diabolique”.


C’est qui est certain et même sans conspiration, c’est que l’Union Européenne de

Radiotélévision, EBU, vient d’annoncer qu’elle ne diffusera plus le signal de l’ERT

à partir de ce mercredi 21 Août à 9h. L’explication fournie est “simple”: “Bientôt,

la nouvelle structure publique grecque, NERIT sera opérationnelle, surtout quand

à la possibilité de diffuser des bulletins d'information”. Ce matin21 août, la nouvelle

“Télévision Publique” a inauguré ses émissions d’actualité, essentiellement

en passant par certains prestataires et structures du privé. Au soir du 17 août,la (dernière ?)

réunion du personnel, pas très suivie il faut dire, n’a fait que confirmer l’amertume

de ceux qui luttent encore: “Nous y resterons... sauf que nous nous sentons bien seuls

en ce moment, surtout en ce moment”. Les grands partis ainsi que leurs militants,

s’agissant de gauche déjà, ont déserté les lieux visiblement. Tristesse, et ceci, malgré

la pétition lancée sur internet pour faire changer cette décision de l’Union Européenne

de Radiotélévision.“http://www.avaaz.org/en/petition/ERT_is_the_

Greek_Public_Radio_Television_The_interim_DT_is_a_legal_ghost/” 



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Stavros, le chacal 


“Exister, c’est résister”, telle fut la devise de Jacques Ellul, ce penseur peut-être à

redécouvrir tout comme Günther Anders, du côté des élites francophones et germanophones

de notre si belle Europe de la pensée, la seule certaine en ce moment. Épuisés des nouvelles mémorandaires, telle que celle de l’évacuation-fermeture de huit hôpitaux à partir de cette

semaine à Athènes et à Thessalonique car ils seront transformés en lieux de consultations

paraît-il, nous nous tournons parfois vers notre actualité... plus animalesque pour se changer

les idées. C’est ainsi que nous avons appris que Stavros, un chacal secouru et soigné par

les membres et volontaires des associations et ONG au nord de Thessalonique, vient

d’être relâché avec succès dans son milieu naturel.


Encore plus miraculeux, un chaton qui s’était refugié dans le train d’atterrissage d’un

Airbus A321 de la compagnie Swiss, effectuant le vol Athènes - Zurich, a été retrouvé

certes malade mais vivant, à l’arrivé. C’était début août, et depuis, le chaton a été

baptisé Oscar-Fox, ce qui correspond aux deux dernières lettres de l'immatriculation

de “son” avion: 321 HB-IOF, et ainsi, “naturalisé” suisse ! 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZX19ACx4oOscar-Fox à Zurich début août 


Malheureusement, et pendant que les affaires des “nos” offshore nous “échappent” toujours

et encore, certaines autres petites histoires et qui ne pourraient que concerner finalement

que nos animaux supposés sauvages, se mêlent à la... “Grande histoire” du moment et à

“son” Aube dorée. Car nous avons appris la semaine dernière, que la célèbre ONG

grecque “Arcturos”, célèbre déjà pour ses actions de protection des ours en Grèce,

cofondée il y a vingt ans par l’actuel maire de Thessalonique, Yannis Boutaris, vient

d’accepter un don de 5.000 euros en provenance de l’Aube dorée. Cette affaire est

devient même un scandale, surtout depuis la confirmation de ce don par les responsables

de l’ONG lesquels ont précisé que “l'organisation de fait pas de politique, que son seul but

c'est de poursuivre ses actions en faveurs des animaux sauvages et qu'elle a accepté ce

don comme tous les autres, car sa situation financière est catastrophique”.


Communiquant sur ce même sujet, les Aubedoriens n’ont pas manqué l’occasion pour

“rappeler que l'Aube dorée est sensible au maintien des races grecques d'animaux,

qu’elle redistribue son argent contrairement aux partis de gauche et en plus, le

secrétaire du parti, Mihalis Mihaliolakos a déjà adopté chez lui trois adespotes,

deux chiens et un chat mâle”. 

 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZX15ACx4o

“Les offshore hors contrôle”. “Quotidien des Rédacteurs” du 20 août


On observera que du... côté fasciste de la force, “la Com” relève souvent et

historiquement des disons “acquis”. Inutile de dire, combien cette promotion

implicite et explicite des idées aubedoriennes prend de l’ampleur, au moyen de

nombreux sites sur internet en ce moment. Vent alors maladif et mauvais.

Fascisme d’en haut comme d’en bas, morts, suicides en cet été finissant et

rigide jusqu’au bout.


La presse en ce début de semaine relate aussi la mort, s’agissant éventuellement

d’un suicide, d’un officier de la marine nationale survenue à bord du “Callisto”,

un dragueur de mines de la classe Hunt, l’ancien HMS Berkeley M 40 britannique

cédé à la Grèce en 2001. Après les deux suicides successifs en Crète autours du

15 août, et aussi ailleurs, on comprend que même du côté des îles et de l’Égée...

le courant ne passe plus.


Égée encore et peut-être que l’historien du futur ne retiendra rien des vacances

de Georges Papandréou sur l’île de Samos début août, hormis cette affiche diffusée

sur place à l’occasion, par un petit collectif, et qui le représente comme “un zombi

qui devrait quitter l'île au plus vite”. Ce collectif, après avoir manifesté devant l’hôtel

de Papandréou, s’est contenté d’un bref passage par le paysage médiatique grec, sans plus.

Son “anthropologie” sous-jacente est pourtant intéressante et néanmoins tragique: nos

rapports avec une partie du personnel politique du pays, impliqueraient bien la mort...

ainsi que “l'anthropophagie” quelque part. Du jamais vu, depuis la chute de la dictature

des Colonels. 

http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZX1xACx4o

Georges Papandréou d'après le collectif de Samos. 

 

Heureusement que nos autres images égéennes, beaucoup plus paisibles et de ce fait reposantes, nous offrent un certain répit, y compris visuel. Et comme c’est la grande mode en ce moment, il s’agit évidemment d’images d’antan, car toute la presse s’y met, spécialisée ou pas. 


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZX1tACx4o

La pêche jadis. Sans date

 

Sauf que le passé se faufile finalement si près de nous en ce moment. L’agréable surprise de

la semaine dernière fut que le film primé Palme d'or au festival de Cannes en 1951, a été

enfin programmé dans deux salles d’été à Athènes. S’agissant bien entendu du film italien

de Vittorio De Sica et de Cesare Zavattini “Miracolo a Milano”, récit poétique “dans lequel

s'affrontent le monde naïf des pauvres et le monde avide des riches”, mais d’abord film

optimiste... en attendant toujours ce miracle, à Milan comme à Athènes. À moins

d’émigrer mais au risque de commettre ainsi, une nouvelle “faute fondamentale”. 


http://greek-crisis.org/@xternS/photos/clqc.php?img=Tn95fHJkeV9ZX1pACx4o“Miracle à Milan”. Athènes, le 18 août

Panagiotis Grigoriou.
Historien et Ethnologue




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15 août 2013 4 15 /08 /août /2013 18:36

http://mtl-fi.org/wp-content/uploads/2013/06/Savvas-Michael-300x225.jpgLe professeur grec Savvas Matsas, philosophe et critique littéraire de réputation internationale, marxiste et Juif, va comparaître devant un  tribunal d’Athènes, le 3 septembre, suite à une plainte du parti néo-nazi Chryssi Avghi (Aube Dorée).


Cet intellectuel de la gauche radicale a commis trois crimes impardonnables aux yeux du Procureur.

 

D’abord, il a qualifié les militants d’Aube Dorée de « criminels ». Pour cela, il est poursuivi pour « diffamation ».

Ensuite, il a appelé à manifester contre Aube Dorée. Pour cela, il est accusé « d’atteinte à la paix civile ».

 

Enfin, il a appelé à combattre le fascisme. Ce qui lui vaut une accusation pour « incitation à la violence ».  Son procès, devant un tribunal d’Athènes, aura lieu le 3 septembre.


On connaît les violences antisémites et racistes perpétrées par des militants d’Aube Dorée. Elles sont établies. On connaît l’idéologie dont se réclame ce parti. Il ne s’en cache pas.


Tout citoyen attaché aux valeurs de la démocratie, où qu’il soit, a le devoir de dénoncer l’idéologie et les pratiques d’un parti tel que Aube Dorée. Sauf dans la Grèce sous l’autorité d’un gouvernement de droite aux ordres de la Troïka.


Le Professeur Savvas demande qu’on lui adresse des messages qui expriment le droit et même le devoir de tout citoyen de dénoncer les pratiques  fascistes et qui appuient le droit qu’il a exercé de traiter les auteurs d’actes racistes violents  de criminels,  d’appeler à manifester contre le parti dont c’est la pratique régulière et de combattre le fascisme sous toutes ses formes.


On peut lui écrire à l’adresse suivante : savvasmatsas@gmail.com


Si la Commission européenne assumait les responsabilités que lui ont été confiées par les traités en matière de défense de la démocratie et des libertés fondamentales, elle ne devrait pas tolérer que la Justice grecque se fasse le défenseur d’un parti nazi. Mais on sait depuis longtemps que la démocratie et les libertés fondamentales sont le dernier souci de cette institution au service de la finance et des milieux d’affaires.


On lira à propos de Savvas, l’excellent article de michael Lowy :


http://blogs.mediapart.fr/blog/michael-lowy/020713/grece-l-antisemitisme-fait-il-la-loi


Raoul Marc JENNAR

 


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9 août 2013 5 09 /08 /août /2013 11:08

"Je dénonce les dirigeants publics, absents de ce pays. Je dénonce l’inexistence de l’appareil étatique qui a mené mes fils comme des millions d’autres enfants grecs à la misère."

 

Le 9 août 2013 

 

Ces jours-ci, à Patras, une scène tout droit sor­tie des anciennes tra­gé­dies grecques et qui s’est fait connaître grâce au mou­ve­ment « Je ne paye pas » (« Den Plirono » en grec): Une mère, Chryssoula, unique sou­tien éco­no­mique de ses deux fils malades et qui vit au bord d’une auto­route dans un camion amé­nagé à l’arrière pour la vente de bois­son et de souv­la­kia, s’est fait cou­per le cou­rant par la com­pa­gnie d’électricité. Pourtant, la machine à oxy­gène, de laquelle dépend le plus grand de ses fils, ne peut pas fonc­tion­ner sans élec­tri­cité. Sans élec­tri­cité cou­rante, cette famille ne peut pas gagner non plus le mini­mum vital pour pou­voir encore à peu près man­ger.

 

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Sans élec­tri­cité, ils vivent non seule­ment dans l’obscurité la plus totale au bord de la route, mais en plus ils perdent leur unique moyen de sur­vivre. La vente de nour­ri­ture et de bois­sons est main­te­nant ter­mi­née. En dépit des récla­ma­tions qu’elle a faites, expo­sant la grave mala­die de ses fils à l’administration, la com­pa­gnie d’électricité est res­tée indifférente.


Suite de l'article :    

 


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6 août 2013 2 06 /08 /août /2013 14:48

Traduit par Mandi Gueguen


Sur la Toile :

http://balkans.courriers.info/local/cache-vignettes/L200xH68/moton455-c92a2.png

Mardi 6 août 2013
Le ministre grec de la Santé Adonis Georgiadis a réintroduit un décret sanitaire permettant à la police d’arrêter et de soumettre au test de dépistage du sida toute personne suspectée d’être un « danger potentiel de santé publique ». Prostituées, migrants et toxicomanes sont visés. Une législation qui pourrait permettre de justifier des actions portant atteinte aux droits de l’homme. Les organisations mondiales de la Santé se disent préoccupées.

http://balkans.courriers.info/IMG/jpg/depistage-sida-e1322734062272.jpg

Par Francesco Martino.

 

La directive dite « Décret de Santé publique 39A », entrée en vigueur début juillet, permet à nouveau à la police grecque d’arrêter, de maintenir en détention et d’imposer le test de dépistage du sida, des hépatites et d’autres maladies sexuellement transmissibles à toute personne considérée comme un « risque potentiel » pour la santé publique grecque.


Le minsitre de la Santé, le conservateur Adonis Georgiadis, a repris une loi imposée en avril 2012 par son prédécesseur, le socialiste Andreas Loverdos, peu avant les élections de l’été. À l’époque, cette mesure avait conduit à l’arrestation d’une centaine de femmes identifiées comme des « prostituées ». La détention de dix-sept d’entre elles a duré plusieurs mois, avant qu’elles ne soient relaxées des accusations de « dommages volontaires » en mars 2013, peu avant le retrait du décret 39A.

Durant leur détention, les médias grecs ont publié leur nom, leurs données personnelles, ainsi que des photos d’elles, sous prétexte de vouloir « protéger la santé publique ».


La décision d’Adonis Georgiadis de remettre à l’ordre du jour cette directive a relancé la polémique. À cause d’un système de santé soumis à d’énormes pressions suite à l’austérité imposée par le gouvernement pour redresser les comptes publics, le sida ne cesse de se propager en Grèce. L’utilisation croissante de drogues parmi les couches les plus vulnérables de la population ne fait rien non plus pour améliorer la situation.


Selon de nombreuses organisations médicales, la directive viole les droits de l’Homme et la dignité de la personne, et serait contre-productive, car elle cible les membres de populations clés. Médecins du Monde affirme qu’il est absurde de vouloir résoudre un problème médical par des mesures répressives et a invité le personnel médical impliqué dans les tests à faire valoir l’objection de conscience.

 


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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 16:40

25/07/2013  - Renée Greusard | Journaliste Rue89

 

C’est passé presque inaperçu, au cœur de l’été. Au début de ce mois de juillet, le gouvernement grec a réinstauré une mesure sanitaire plus que polémique,raconte le site d’informations américain Salon. Désormais, en Grèce, les dépistages du VIH pourront être forcés et la police sera autorisée à détenir des individus suspectés d’être porteurs du virus, et plus précisément les populations dites à risques.

Cette mesure, dite 39A, avait déjà été décidée en avril 2012 par un ministre socialiste, Andreas Loverdos, mais avait ensuite été annulée en avril dernier, par son successeur d’un autre parti de gauche, Dimar.

Les prostituées inculpées pour crime

Il avait en effet été révélé que la police utilisait la mesure pour cibler les travailleurs du sexe, les migrants et les SDF. Elle les arrêtait, les forçait à faire le test de dépistage du VIH puis s’autorisait des détentions sur le long terme quand les tests s’avéraient positifs.

http://www.rue89.com/sites/news/files/styles/asset_img_full/public/assets/image/2013/07/sdf_athenes_sida.jpgUn SDF atteint du VIH mendie dans les rues d’Athènes, le 7 août 2012 (ARIS MESSINIS/AFP)


Particulièrement visées, les prostituées, souvent issues de l’immigration, se sont retrouvées au centre d’un climat plein d’animosité et désignées comme des « bombes sanitaires ». Elles étaient souvent inculpées pour crime et transmission intentionnelle de virus mortel, ou encore pour non-protection ayant entraîné une contamination.

Beaucoup se sont retrouvées détenues à attendre pendant des mois leur procès avant d’être souvent acquittées. Pas assez de preuves.

« C’est profondément inquiétant »

A l’origine du retour de cette loi, on trouve le ministre d’extrême droite Adonis Georgiadis. Dès le lendemain de sa nomination à la Santé (le 25 juin dernier lors d’un remaniement), il a réintroduit cette mesure.


De ce ministre aussi appelé Spyridon-Adonis Georgiadis parfois, le New York Times rappelle qu’il a dit que les juifs contrôlaient le système bancaire, qu’il a aussi vanté les écrits de Konstantinos Plevris, un négationniste grec

 

Dès l’annonce du retour de la mesure, des ONG ont demandé son retrait. Une chercheuse de Human Rights Watch, Judith Sunderland, a alors déclaré :


« C’est profondément inquiétant qu’il ait suffi d’une journée au nouveau ministre de la Santé pour remettre en place cette régulation qui viole les droits de l’homme et stigmatise des populations vulnérables. Mesure qui s’est de plus déjà illustrée par son effet contre-productif à protéger la santé publique. »

Hausse des contaminations

Une hausse des contaminations a en effet été constatée en Grèce, depuis le début de la crise. Dans son rapport de 2012, le Centre pour le contrôle des maladies et la prévention (Keelpno) explique que, durant l’année 2012, 1 180 cas d’infection au VIH ont été rapportés. Jamais de chiffre aussi élevé n’avait été enregistré. Le rapport annonce aussi que la prévalence du virus a augmenté de 22% entre 2011 et 2012, et de 58% entre 2010 et 2011.


Ces chiffres font donc aussi dire à la chercheuse de Human Rights Watch :


« Si le gouvernement a vraiment la volonté de lutter contre le sida et les autres maladies infectieuses, il devrait alors se concentrer sur l’accès au système de santé et l’information publique. »

 

http://t.co/3MmtTsKhUm

 


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20 juillet 2013 6 20 /07 /juillet /2013 19:03

Après Athénes , bouclée pour la venue du ministre allemand  des  finances Wolfgang Schaeuble le 18 juillet  (voir photos ci dessous ) manifestations et rassemblements sur la voie publique ont été interdits

 

Dans le but de faire respecter cette interdiction, 4.000 policiers ont été mobilisés pour transformer le centre d’Athènes en camp retranché. Les rues et les stations de métro ont été fermées tout au long de la route menant de l’aéroport au centre-ville. L’interdiction des manifestations a été étendue de façon à inclure la place Syntagma ainsi que la place centrale se trouvant devant le bâtiment du parlement grec qui est régulièrement le théâtre de protestations et de manifestations depuis ces cinq dernières années.


Malgré ces mesures, il y a eu de nombreuses protestations. Après que Schäuble s'est rendu au ministère des Finances, un certain nombre de jeunes femmes se sont rassemblées devant le bâtiment en scandant « Dehors ! » et « Hitler dehors ! »


http://www.enetenglish.gr/resources/2013-07/ws-thumb-medium.jpgAthènes,  place Syntagma

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Hier, 19 juillet 2013,  le ministre de la Santé grec Adonis Georgiadis a visité l'hôpital  Attiko.

Les employés hospitaliers  avaient déclaré dans un communiqué le ministre personne   "non grata" avant sa visite .


Adonis Georgiadis a rencontré dans l'auditorium de l'hôpital, pour une séance d'information, mais qui était presque vide avec environ 5 ou 10 personnes de l'administration de l'hôpital et de 15 à 20 universitaires, l’entrée de la réunion était gardée par  deux escadrons de police anti-émeute comme on le voit dans les images 


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Le ministère de la Santé prévoient la fermeture de plusieurs hôpitaux et convertir six d'entre eux dans des centres médicaux de niveau inférieur. Un chirurgien d’ Attiko a rapporté que le nombre de lits d'hôpitaux dans le quartier environnant, centre d'Athènes, est bien en deçà des normes internationales. Il a ajouté que Attiko, qui emploie 250 personnes, sert environ 5.000 personnes par mois. 

 

L'assemblée générale des travailleurs de l'Hôpital Attikon condamne l’ invasion sans précédent de la police anti-émeute.  

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